L'Ukraine appelle au boycott de Decathlon et du groupe Mulliez
Les entreprises de la famille Mulliez, Decathlon, Auchan et Leroy Merlin notamment, ont décidé de poursuivre leurs activités en Russie.
Face à la guerre en Ukraine, les appels au boycott des entreprises qui poursuivent leurs activités en Russie se multiplient.
« Decathlon, nous allons vous donner une bonne raison de courir », ce slogan, apposé sur une photographie de l’Agence France Presse (AFP) montrant des civils ukrainiens fuyant la guerre, n’est évidemment pas le fait du géant français du matériel sportif mais, à l’heure de l’invasion russe, il se partage sur les réseaux sociaux.
Comme Total, Leroy Merlin, propriété comme Decathlon de la famille Mulliez, ou Auchan, le groupe a décidé de maintenir ses activités en Russie. Pire, écrit le Daily Telegraph, il chercherait à profiter de la fuite de ses concurrents pour étendre ses activités dans le pays.
Au point que les officiels ukrainiens appellent désormais au boycott de ces marques. À l’image des mots prononcés par le président Volodymyr Zelensky devant les députés français, Mercredi 23 Mars 2022, c’est le ministre ukrainien des affaires étrangères qui a publié un tweet dans lequel il accuse les entreprises françaises de soutenir les atrocités russes en Ukraine.
Dmytro Kuleba écrit que « le groupe Auchan refuse de mettre un terme à ses activités commerciales en Russie et il fait en conscience le choix de soutenir les atrocités russes en Ukraine et de faire des profits sur le sang. J’en appelle au boycott de tous les clients et partenaires dans le monde d’Auchan, Leroy Merlin et Decathlon ».
Ces derniers jours, et en particulier depuis l’allocution de Volodymyr Zelensky, au cours de laquelle il a clairement dénoncé l’attitude du groupe Mulliez, ce dernier est en effet massivement critiqué. Sur les réseaux sociaux notamment, des activistes et jusqu’à l’armée ukrainienne ont publié des messages fustigeant la poursuite des activités du groupe eu Russie et ils ont déploré que les impôts et taxes qu’il y paie financent l’invasion de l’Ukraine.
Comme le rappelait Radio France Internationale (RFI) cette semaine, à eux trois, Decathlon, Auchan et Leroy Merlin représentent des dizaines de milliers d’employés et près de cinq cent magasins à travers la Russie.
De son côté, la famille Mulliez se défend dans des communiqués en assurant que la poursuite de ses activités en Ukraine permet à la population locale de continuer à faire ses courses et donc à vivre en plein conflit. De même, le groupe a mis dans la balance l’aspect éthique du renvoi soudain de milliers d’employés russes. Ce message va dans le sens de celui du Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) et de son patron, Geoffroy Roux de Bézieux, et dans le sens des déclarations d’Emmanuel Macron, qui a déclaré vouloir laisser libres les entreprises françaises.
À l’inverse de cette position, plusieurs centaines d’entreprises étrangères ont mis entre parenthèses leurs activités en Russie, face notamment à la pression populaire dans le monde occidental et à la volonté des gouvernants d’isoler autant que faire se peut la Russie. C’est aussi du fait de ces appels au boycott que Renault a suspendu ses affaires à Moscou.
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