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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 17:21

 

http://www.liberation.fr/monde/2012/06/25/mission-sourire-pour-vladimir-poutine-en-israel_829040

 

Mission sourire pour Vladimir Poutine en Israël

 

Lundi 25 Juin 2012

 

La visite d’Etat du président russe vise à arrondir les angles avec l’Etat hébreu malgré les divergences sur l’Iran et la Syrie.

 

Par Serge Dumont, correspondant de Libération à Tel Aviv

 

A peine arrivé en Israël pour une visite d’Etat de deux jours, Vladimir Poutine s’est rendu hier matin devant le monument érigé à Nétanya (au nord de Tel-Aviv) pour commémorer la mémoire des soldats de l’Armée rouge tombés durant la «Grande Guerre patriotique» (1940-1945). Là, outre le chef de l’Etat hébreu, Shimon Pérès, et des élus locaux, quelques anciens citoyens de l’Union soviétique lui ont offert un accueil digne de la Place rouge au bon vieux temps. «Hourra ! Hourra ! Hourra !» ont crié les anciens combattants, arborant fièrement leurs batteries de médailles de l’ordre de Lénine et de Staline.

 

Gisements. Pour son premier déplacement dans la région, l’homme fort du Kremlin est accompagné de quatre cent personnes. Des hommes d’affaires désireux d’investir dans les immenses gisements gaziers et pétroliers découverts à proximité des côtes israéliennes. Parmi la délégation, d’autres sont intéressés par des prises de participation dans l’industrie militaire locale, surtout dans le secteur de l’avionique et des drones.

 

Vladimir Poutine est également entouré d’une nuée d’hommes politiques et de hauts fonctionnaires. Car derrière les sourires obligés, les discussions promettent d’être rudes.

 

Depuis 2009, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, se sont rendus à plusieurs reprises à Moscou afin de convaincre le Kremlin d’interrompre ses fournitures d’armes à la Syrie et de «lâcher» l’Iran. En vain. Il y a deux ans, l’insistance israélienne a tellement irrité les Russes que ceux-ci ont montré leur mauvaise humeur en «humiliant» le président Shimon Pérès, contrôlant son passeport pendant plus d’une heure à son arrivée, lors d’une visite officielle. Certes, depuis, les rapports se sont apaisés. C’est dans la foulée de ce réchauffement qu’a été décidée la construction du monument de Nétanya. Mais les relations entre Israël et la Russie ne sont pas devenues amicales pour autant.

 

Nétanyahou, Lieberman, le vice-Premier ministre Shaul Mofaz et son collègue de la Défense, Ehud Barak, sont revenus sur le dossier syrien avec Poutine. Ils ont plaidé qu’en cas de chute de Bachar al-Assad, les missiles vendus à l’armée syrienne par la Russie «risquent de tomber dans les mains de terroristes islamistes et du Hezbollah».

 

Ce qui pourrait, selon eux, déclencher un conflit de grande ampleur.

 

Sanctions. Mais les quatre dirigeants israéliens ont surtout parlé de l’Iran en demandant au président russe de soutenir la poursuite et le durcissement des sanctions internationales. «Ils espèrent que Moscou s’abstiendra de réagir sérieusement si l’Etat hébreu attaque les installations nucléaires de Téhéran d’ici à la fin de l’année. Je doute qu’ils y parviennent», explique Yossi Melman, un chroniqueur du quotidien Haaretz spécialisé dans les questions de renseignement. Un avis partagé par la majorité des commentateurs locaux.

 

«Les visites de dirigeants russes dans la région sont rarissimes et Nétanyahou a eu raison de dérouler le tapis rouge à Poutine. Mais il n’obtiendra rien de lui, car Israël est trop petit et trop accroché aux basques américaines», estime le professeur Amnon Sela, spécialiste des relations entre les deux pays, pour lequel «le seul mérite de cette visite est qu’elle a eu lieu». Elle se poursuivra aujourd’hui par un saut de quelques heures à Bethléem (Autorité palestinienne) avant de se terminer en Jordanie.

 

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