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19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 17:35

 

Les rebelles syriens s’implantent à la frontière turque

 

AKCAKALE, Turquie/DUBAI (Reuters) - Les opposants à Bachar al Assad ont pris mercredi le contrôle d'un troisième point de passage frontalier vers la Turquie, s'implantant dans cette région alors qu'ils semblent perdre du terrain dans la capitale, Damas.

 

Les insurgés se sont emparés du poste-frontière de Tel Abyad, lieu de transit stratégique à la frontière nord du pays, après plusieurs heures de combats avec l'armée régulière syrienne au cours de la nuit de mardi à mercredi.

 

La bataille semble être la première tentative des rebelles d'asseoir leur présence en zone frontalière dans la province d'al Rakaa, dont la population est pour l'essentiel restée loyale envers le président Assad.

 

Les rebelles occupent deux autres points de passage à la frontière avec la Turquie. Ce troisième point pourrait leur permettre de renforcer leur contrôle dans le nord alors que non loin de là, la bataille pour le contrôle d'Alep continue.

 

En revanche, les insurgés ont entamé mercredi matin un retrait des quartiers sud de Damas, refluant sous les intenses bombardements et le pilonnage aérien menés par l'armée depuis plusieurs semaines.

 

Les quartiers concernés sont ceux de Hadjar al Assouad, al Assali et al Kadam, et un départ des rebelles constitueraient pour eux un revers d'importance trois mois après avoir atteint les faubourgs de la ville.

 

La télévision syrienne a rapporté que quatre employés d'un terminal du réseau électrique ont été libérés par les forces armées après avoir été enlevés par des inconnus qualifiés de "terroristes".

 

Mercredi, les activistes ont publié une vidéo montrant onze cadavres allongés sur le sol d'une mosquée dans le faubourg de Djobar.

 

Mercredi, l'aviation syrienne a bombardé la localité syrienne d'Albou Kamal, près de la frontière avec l'Irak, ont annoncé des responsables de la sécurité irakienne et le maire de la ville d'al Kaïm, côté irakien.

 

Les deux municipalités ne sont distantes que de quelques centaines de mètres sur les rives de l'Euphrate. L'Irak a annoncé mardi la réouverture partielle de sa frontière avec la Syrie via le point de passage d'al Kaïm.

 

La Turquie avait réagi vivement à un incident similaire en avril. Un camp de réfugiés syriens à Kilis avait été pris sous des échanges de tirs de part et d'autre de la frontière, faisant au moins cinq blessés dont deux responsables turcs.

 

DERNIER RECOURS

 

Face à l'impasse dans les combats, les autorités syriennes ont mené au plus haut niveau des discussions sur l'opportunité de faire usage d'armes chimiques contre les opposants mais aussi contre les civils, selon un ancien général qui a fait défection il y a trois mois.

 

"Il y a eu d'importantes discussions sur l'usage d'armes chimiques, y compris sur la manière de les utiliser et dans quelles régions", affirme le général Adnan Sillu dans un entretien au Times de Londres.

 

"Cela a été évoqué comme solution de dernier recours, pour le cas où le régime perdrait le contrôle d'une zone importante comme Alep", ajoute-t-il.

 

La Syrie, qui dispose de ce type d'armes depuis 1973, a envisagé d'en fournir au Hezbollah libanais, ce qui pourrait avoir pour conséquence une intervention d'Israël.

 

Sur le plan diplomatique, le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, est arrivé à Damas pour discuter avec Assad de la proposition des puissances régionales (Iran, Egypte, Turquie et Arabie saoudite) pour résoudre la crise.

 

Alors que quatre vingt trois mille réfugiés syriens se trouvent en Turquie, le Conseil national syrien (CNS), principale organisation de l'opposition, a demandé aux pays arabes d'oeuvrer à une intervention internationale de même nature que celle menée en Libye en 2011.

 

"Nous appelons les Arabes à entreprendre une initiative claire et sérieuse, comme la position qu'ils avaient adoptée par rapport à la révolution libyenne", déclare Abdelbaset Sieda dans un entretien au journal al Hayat publié mercredi, après des entretiens à Doha avec des responsables qataris.

 

"Il doit y avoir une réelle volonté d'action avec les Européens afin de retirer toute légitimité au régime (de Bachar al Assad) dans un premier temps et ne pas laisser les meurtres de Syriens se poursuivre de la sorte", ajoute-t-il.

 

Sieda s'est entretenu à Doha avec le Premier ministre, ministre des Affaires étrangères du Qatar et président du comité de la Ligue arabe sur la Syrie, Hamad ben Djassim ben Jaber al Sani.

 

Il a notamment justifié une intervention militaire internationale en se fondant sur le chapitre VII de la charte de l'ONU.

 

Les appels en ce sens n'ont pour l'instant reçu que peu d'échos parmi les puissances occidentales après l'expérience libyenne, d'autant moins que la Russie et la Chine feraient très probablement usage de leur droit de veto au Conseil de sécurité en cas de dépôt d'une résolution en ce sens.

 

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