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7 août 2019 3 07 /08 /août /2019 18:14

 

 

OU VA L’ALGERIE

Par Bernard Fischer

Mercredi 7 Août 2019

J’écrivais un premier message relatif à l’histoire récente de l’Algérie.

La deuxième révolution algérienne est incompréhensible si nous ne connaissons pas les principaux événements de l’histoire récente de l’Algérie, en particulier l’histoire du quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. La deuxième révolution algérienne avait de nombreux signes avant-coureurs. La totalité des acteurs de la deuxième révolution algérienne étaient des acteurs de l’histoire récente de l’Algérie. Il y a une profonde instabilité institutionnelle depuis le mois de février 2019, mais cette instabilité institutionnelle commençait longtemps avant le mois de février 2019. Nous sommes dans une période de transition, mais cette période de transition commençait longtemps avant le mois de février 2019. Gérontocratie, oligarchie et effondrement des institutions civiles de l’état, l’Algérie souffre du syndrome de l’union soviétique. Le régime était apparemment fort, mais il était fort de la faiblesse des gestionnaires de l’état et de leur opposition officielle. La deuxième révolution algérienne voyait l’apparition au grand jour, comme dans d’autres pays, des vieux leaders des vieilles organisations. Elle voyait leur animation et leur agitation dans de nouvelles circonstances. Elle voyait l’apparition et parfois l’arrestation et la mise en examen dans des affaires de corruption d’un grand nombre d’anciens ministres et d’anciens députés. Elle ne voyait pas encore l’apparition d’une nouvelle génération de leaders politiques.

L’acteur principal de la deuxième révolution algérienne, c’est le peuple algérien dans toutes ses composantes, c’est le hirak, ce sont les manifestations hebdomadaires du vendredi. Au mois de février 2019, les premières manifestations de masse suivaient immédiatement la déclaration de candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat. Le mouvement populaire provoquait l’échec de cette candidature, la démission d’Abdelaziz Bouteflika et l’actuel vide institutionnel.

L’autre acteur principal de la révolution, plus exactement l’acteur de la contre révolution, c’est l’armée algérienne. Entre ces deux forces politiques et sociales, il n’y a rien et il y a une situation d’équilibre instable entre ces deux forces, le mouvement populaire n’est pas assez fort pour l’élection d’une assemblée constituante souveraine et l’armée algérienne n’est pas assez forte pour l’organisation d’un coup d’état militaire. Ces deux perspectives fondamentales marqueraient la fin de l’actuelle période de transition, mais il faut surtout et il y aura forcément des négociations entre le peuple et l’armée. Elles passent par une nouvelle organisation populaire, par exemple par la convocation d’assemblées populaires locales et régionales, par l’élection de délégations de ces assemblées locales à une assemblée nationale et par la transformation de cette assemblée nationale en une assemblée constituante souveraine.

Les premières tentatives de dialogue national sont très faibles. Les défenseurs du dialogue national sont ultra minoritaires dans les manifestations du vendredi et dans l’Armée Nationale Populaire (ANP). Les défenseurs du dialogue national prennent des risques importants en cas de victoire de la révolution ou bien en cas de coup d’état militaire.

Il faut et il y aura des propositions de médiation internationale, comme pendant la décennie noire ou bien comme dans toute situation d’absence de solution politique nationale. De ce point de vue, les déclarations du chef d’état-major de l’armée contre les agents de l’étranger n’ont pas de sens. Il y a une importante diaspora algérienne. Il y a en particulier des millions de franco algériens. Nous ne sommes pas dans une situation dans laquelle la diaspora algérienne intervient trop dans la crise nationale. Nous sommes dans une situation dans laquelle la diaspora algérienne n’intervient pas assez dans la crise nationale. Il n’y a pas et il n’y aura jamais de révolution dans une seule Algérie. L'Algérie n’a bien évidemment pas besoin d’une intervention militaire extérieure, mais elle a besoin d’une intervention politique extérieure. L'Algérie n’a pas besoin d’une intervention politique extérieure de soutien à l’armée algérienne, mais elle a besoin d’une intervention politique extérieure de soutien au peuple algérien.

Il y a enfin la question des prisonniers politiques. Il n’y aura pas de véritable dialogue national sans libération des prisonniers politiques, mais il n’y aura pas de véritable campagne pour la libération des prisonniers politiques sans intervention dans les affaires internes des partis algériens. Il faudrait des dizaines de pages pour une simple présentation de ces problèmes. Je parlerais seulement des problèmes internes du Parti des Travailleurs d’Algérie (PTA) et de sa présidente fondatrice Louisa Hanoune.

Il y aurait un complot contre l’état dont les trois principaux acteurs seraient Mohamed Mediene, Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune. Ce complot justifierait la détention provisoire de ces trois maléfiques personnages. Ce serait un remake de la situation politique algérienne entre 1991 et 1995. Ce complot extrêmement original passerait par la démission du président en exercice et par l’élection d’un nouveau président dont le nom serait Liamine Zeroual. Cette histoire ne tient pas debout. Si ce scénario était le scénario d’un vrai film et si ce n’était pas le scénario d’un film de science-fiction, quelles sont les raisons pour lesquelles Mohamed Mediene, Saïd Bouteflika et Louise Hanoune seraient en prison et quelles sont les raisons pour lesquelles Liamine Zeroual n’y serait pas ? Il y avait un véritable complot contre l’état de droit en Algérie. Ce complot passait par l’organisation de la campagne pour le quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika en 2014 et par la tentative d’organisation de la campagne pour le cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika cette année, mais le principal organisateur de ce complot était Ahmed Gaïd Salah.

Quant au PTA, ses problèmes internes sont de véritables secrets d’état, comme tous les problèmes internes de tous les partis lambertistes. Il y a la question du refus de la participation du PTA à la campagne pour le boycott des élections présidentielles de 2014. Il y a la question syndicale. Le récent congrès de l’Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA) voyait l’élection d’un nouveau secrétaire général. Le nouveau secrétaire général de l’UGTA est un ancien député du PTA. Il était au bureau politique du PTA et le PTA décidait son exclusion au mois de janvier 2016. Enfin, quand la direction nationale du PTA demandait au mois de mars 2019 la démission de ses onze députés de l’Assemblée Populaire Nationale (APN), six députés du PTA acceptaient leur démission de l’APN, les cinq autres députés du PTA refusaient leur démission de l’APN et la direction nationale du PTA décidait donc l’exclusion de cinq de ses onze députés. Cela fait beaucoup pour un seul parti.

La deuxième révolution algérienne a besoin de la naissance d’une nouvelle génération de leaders politiques. Le plus tôt sera le mieux.

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7 août 2019 3 07 /08 /août /2019 18:04

 

 

https://www.elwatan.com/a-la-une/poursuivis-par-le-tribunal-militaire-pour-complot-contre-letat-mandat-darret-international-contre-khaled-nezzar-son-fils-et-belhamdine-07-08-2019

 

Poursuivis par le tribunal militaire pour complot contre l'état, mandat d’arrêt international contre Khaled Nezzar, son fils Lofti Nezzar et Farid Belhamdine

Par Salima Tlemcani

Mercredi 7 Août 2019

Rebondissement dans l’enquête judiciaire menée par le tribunal militaire de Blida sur l’affaire de complot contre l’autorité de l’armée et de l'état, dans laquelle sont poursuivis Saïd Bouteflika, frère-conseiller du président déchu, le général à la retraite Mohamed Mediene dit Toufik, ancien patron du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), le général à la retraite Bachir Tartag, coordinateur des services secrets, et Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs d'Algérie (PTA).

Entendus comme témoins, l’ancien ministre de la défense, le général-major à la retraite Khaled Nezzar, son fils Lotfi Nezzar, patron de la société de télécommunication Smart Link Communication (SLC), et Farid Belhamdine, gérant de la Société Algérienne de Pharmacie (SAP), ont fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour les mêmes chefs d’inculpation retenus contre les trois premiers accusés, à savoir complot contre l’autorité de l’armée et de l'état.

Qu’en est-il au juste ? Selon des sources au fait du dossier, les mis en cause seraient poursuivis pour « une histoire de rencontre entre Saïd Bouteflika et Khaled Nezzar à la maison de Farid Belhamdine. Ce dernier aurait mis sa demeure à la disposition de ses deux amis qu’il aurait laissés seuls lors des discussions. Lotfi Nezzar aurait, quant à lui, accompagné son père jusqu’à la maison ».

Personne ne connaît le contenu des discussions qui ont eu lieu lors de cette rencontre. Cependant, nos sources affirment que, lors de son audition par le juge d’instruction, Saïd Bouteflika aurait lourdement chargé Khaled Nezzar.

Convoqués pour une confrontation, Khaled Nezzar, son fils Lotfi Nezzar et Farid Belhamdine étaient déjà à l’étranger. Dimanche 4 Août 2019, le juge a décidé de lancer un mandat d’arrêt international contre les trois mis en cause.

Joint en Espagne par téléphone, l’ancien chef d’état-major de l’Armée Nationale Populaire (ANP) entre 1988 et 1990 et ancien ministre de la défense nationale entre 1990 et 1993 n’a pas montré de signe d’inquiétude, « l'affaire de Khaled Nezzar vous importe plus que celle du pays. Ce qui est important, ce n’est pas Khaled Nezzar, mais les jours sombres qui attendent le pays ». Face à notre insistance, il a finit par nous dire que « je vais m’exprimer par tweets pour que l’opinion publique soit informée de ce qui attend le pays ».

Quelque temps plus tard, Khaled Nezzar poste deux tweets. Dans le premier, il écrit que « s'attaquer politiquement à Ahmed Gaïd Salah est pour lui une affaire politique. C’est ce que lui dicte le pois chiche qu’il a dans la tête. Ce sont des jours sombres qu’il réserve à l’Algérie ».

Le contenu du second tweet est plus lourd, « la mafia politico-financière représentée par Abdelaziz et Saïd Bouteflika et par Ahmed Gaïd Salah continue à agir. Le soi-disant motif de conspiration et atteinte à l’ordre public est dicté de sa prison par Saïd Bouteflika. Ahmed Gaïd Salah aurait dû réfléchir avant d’agir. C’est la débâcle en la demeure ».

A priori, Khaled Nezzar savait que son témoignage sur sa rencontre avec Saïd Bouteflika allait susciter la fin de ce dernier et que, à ce titre, sa réaction pouvait être foudroyante. Khaled Nezzar avait évoqué les intentions de Saïd Bouteflika d’aller vers l’état d’urgence ou d’exception, pour faire intervenir l’armée contre les manifestants qui occupaient la rue chaque vendredi, depuis le Vendredi 22 Février 2019.

Et en cas de refus du chef d’état-major, il allait le limoger. Une telle déclaration était suffisante, à elle seule, pour accuser Saïd Bouteflika de complot.

Khaled Nezzar s’attendait à une réaction de ce dernier et surtout d’un retour de manivelle du vice-ministre de la défense nationale. C'est probablement la raison pour laquelle il s’est réfugié en Espagne. Surtout que, depuis des semaines, il ne cesse de publier des tweets virulents contre Saïd Bouteflika et contre le chef d’état-major de l’ANP, l’accusant de vouloir entraîner le pays vers l’irréparable.

Au-delà des circonstances dans lesquelles cette affaire est instruite par le tribunal militaire, il est important de s’interroger sur l’opportunité du lancement d’un mandat d’arrêt international, sachant qu’il émane d’une juridiction d’exception dont les décisions sont rarement reconnues comme motifs d’arrestation et encore moins d’extradition, d’autant qu’elles sont censées juger des faits exclusivement militaires et non politiques.

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7 août 2019 3 07 /08 /août /2019 17:40

 

 

https://www.lavanguardia.com/vida/20190807/463927356808/open-arms-advierte-pasajeros-sufren-estres-postraumatico.html

 

Après six jours à bord, Open Arms avertit que certains passagers souffrent de stress post-traumatique

Le fondateur de l'Organisation Non Gouvernementale (ONG) ne veut pas arriver dans les ports catalans (Europa Press)

Le fondateur de l'ONG Proactiva Open Arms, Oscar Camps, a averti Mercredi 7 Août 2019 que certains passagers commençaient à souffrir de stress post-traumatique après six jours passés à bord du navire, après avoir vécu dans les horribles camps libyens de détention.

Il a également expliqué que les cent vingt et un migrants étaient physiquement fatigués, qu'il attendait une réponse de la commission européenne pour débarquer en Italie ou à Malte et que la dernière option était d'arriver dans les ports catalans, « c'est loin. Nous ne pouvons pas permettre aux migrants de subir un voyage de cinq jours maintenant. Si cela doit être fait, cela sera fait, mais il est préférable d'arriver en Italie ou à Malte et de le distribuer par voie aérienne », a-t-il déclaré dans une interview accordée à Catalunya Ràdio pour Europa Press.

« Nous voulons une solution collective. C'est difficile, mais je pense que nous y parviendrons », a-t-il déclaré à propos de la demande adressée à la commission européenne, par l'intermédiaire du gouvernement, de débarquer dans l'un des ports voisins. En ce sens, il a affirmé que son activité était régie par le droit maritime et que, s’ils rencontraient un problème grave, ils entreraient en Italie en application de ce droit.

Interrogé sur les actions du gouvernement, il a expliqué que l'Espagne ne leur avait jamais refusé de port mais que, après, ils en avaient payé les conséquences, « de leur bureau, ils nous ont empêché de naviguer et ils nous ont interdit de nombreuses activités ».

Sur son opinion selon laquelle le président du gouvernement par intérim, Pedro Sánchez, a accueilli le navire Aquarius à Valence, mais qu’il menace maintenant Open Arms d’une amende, il a déclaré que « les hommes politiques agissent par impulsions politiques et médiatiques. À cette époque, il était politiquement engagé et nous sommes maintenant à un autre moment ».

Au sujet des migrants et des moyens de réduire leur présence à Barcelone, il a précisé que ce n’était pas seulement son opinion, car Open Arms travaillait dans le domaine maritime, mais que le problème est qu'ils n'ont pas de permis de travail, « s’ils en avaient, nous ne ferions pas ce travail. Ils sont obligés de gagner leur vie ».

Il a comparé cela à la situation des personnes qui sont contraintes de fuir clandestinement, « de la même manière que les migrants ne peuvent pas travailler et que cela les oblige à être dans l’illégalité, si les réfugiés avaient des routes sûres, ils n’auraient pas de relations avec le crime organisé », a-t-il dit à propos des bateaux.

Après l'interview, Open Arms a publié sur son profil Twitter un message indiquant qu'ils avaient besoin d'aide et qu'ils critiquaient l'Europe, « sixième jour sans un port sûr où débarquer. Cette Europe inhumaine est encore en vacances. Maintenant plus que jamais, nous avons besoin de vous à nos côtés ».

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6 août 2019 2 06 /08 /août /2019 18:10

 

 

https://www.humanite.fr/le-mouvement-des-gilets-jaunes-souligne-le-besoin-de-redynamiser-les-organisations-populaires-la

 

Le mouvement des Gilets Jaunes souligne le besoin de redynamiser les organisations populaires.

La démocratie, une cause à défendre

Par Martine Boudet, auteure spécialiste d’anthropologie culturelle

Jeudi Premier Août 2019

Si la mobilisation, historique, des Gilets Jaunes dynamise profondément la vie socio-politique depuis un an et si elle constitue une référence à l’échelle internationale également, ses suites donnent lieu à de multiples interrogations. La répression policière et judiciaire dont elle fait l’objet est méthodiquement gommée, au profit d’une lecture sécuritaire qui amalgame souvent les Gilets Jaunes et les casseurs, d’une part, et, d’autre part, qui présente la note des passifs occasionnés dans cette période, destruction de matériels bancaires, commerciaux et municipaux, perte d’activité de commerçants des centres-villes et budgets exceptionnels alloués aux forces de l’ordre. Ces effets collatéraux sont indéniables et regrettables, encore ne faudrait-il pas imputer aux seuls Gilets Jaunes, et principalement à eux, leur responsabilité. En premier lieu, la réponse des pouvoirs publics, qui a fait suite à un grand débat souvent orienté, n’est pas à la hauteur des attentes du plus grand nombre et des possibilités existantes en matière de rééquilibrage plus équitable des affaires publiques.

Concernant les responsabilités propres du mouvement social et écologique, elles portent sur le peu de défense des libertés publiques et sur le peu d’organisation des citoyens et des militants sur cet axe. Comment ne pas comprendre que la dérive autoritaire du régime, qui a fait d’ores et déjà trop de victimes en termes de blessés et de condamnés, ne peut que se renforcer ? La mouvance anarchiste-autonome ne peut à elle seule assumer ce combat, d’autant qu’il s’agit également d’effectuer un bilan non complaisant de la dérive gauchiste dans nos rangs, celle des casseurs et de ceux qui provoquent les forces de l’ordre. Cette stratégie est au minimum contre-performante puisqu’elle entraîne la répression policière et judiciaire sur la base de l’arsenal législatif mis en place d’année en année et qu’appuie désormais une part importante de l’opinion publique. Au maximum, cette stratégie, dont les acteurs sont occultes, peut être déviée par des provocateurs professionnels, infiltrés des forces de l’ordre par exemple, pour alimenter un dialogue de sourd néfaste.

Le vrai combat est politique, en premier lieu en termes d’éducation populaire et citoyenne, pour réorienter le jeu des influences et la bataille médiatique. Il passe par la dynamisation de nos propres organisations et pour remonter la chaîne des habitudes gestionnaires qui confine à un certain immobilisme face aux évolutions stratégiques. Il passe aussi par leur ouverture aux quartiers populaires et aux peuples anciennement colonisés qui connaissent depuis longtemps la férule de l'état autoritaire, policier ou militaire, selon le cas.

Comment s’étonner, dans ces conditions, que l’extrême droite tire les marrons du feu de cette stagnation socio-politique ? Si elle est, pour la deuxième fois consécutive, le leader des élections européennes, c’est, entre autres, parce qu'elle joue un double jeu gagnant, celui de la répression au sein des forces de l’ordre et celui du doublage du mouvement social sur les questions socio-économiques et même écologiques, voire celui d’avant-garde de façade sur les questions démocratiques.

C’est en pleine trêve estivale qu’a éclaté l’affaire de François de Rugy, ministre d'état et ancien président de l'assemblée nationale. Elle rappelle celle d'Alexandre Benalla, ancien garde du corps mafieux du président, qui a feuilletonné tout l’été dernier. En somme, il s’agit des deux faces d’une même médaille, d'une part, corruption de l’oligarchie et, d'autre part, répression des représentants du peuple qui appellent à la fin de ces privilèges. « Homard partout, justice nulle part », scandaient les Gilets Jaunes, Dimanche 14 Juillet 2019, sur les Champs-Élysées.

Il est heureux que la démocratie d’opinion soit alimentée par les médias indépendants comme l’Humanité et les réseaux sociaux, qui étayent l’urgence de réformer en profondeur l’actuel régime politique, voire de le transformer en une république plus sociale, décentralisée et solidaire.

La commission sénatoriale a également pris ses responsabilités à l’égard de l’exécutif. Si la justice, cet autre contre-pouvoir trop souvent aux ordres, peine à décider de sanctions pénales adaptées, pendant que les comparutions immédiates de manifestants incriminés à tort ou à raison conduisent trop souvent à des peines fermes ou infamantes, la justice populaire, quant à elle, est efficace, à en juger au nombre de dégagements de responsables et d’élus dont les délits sont avérés, ou qui ne peuvent plus supporter la pression au sommet de l'état.

Une douzaine de démissions de ministres en deux ans qui succèdent aux scandales politico-financiers des mandats précédents, il est temps de faire le constat des crises à répétition du régime et d’organiser en conséquence une résistance unitaire à sa gestion. En dépend le sort des contre-réformes austéritaires que celui-ci tente d’imposer à marche forcée dans des secteurs essentiels de l'état social, la fonction publique, les retraites et l’éducation nationale, ou des contre-réformes néolibérales menées sur le plan international, CETA et MERCOSUR.

La privatisation des Aéroports De Paris (ADP) et d’autres privatisations rendent visible l’appropriation par une petite minorité des richesses du pays, alors qu’une grande partie de la population voit ses revenus et ses conditions de travail se détériorer. L’exigence d’honnêteté des élus s’inscrit donc comme une première étape dans la réappropriation du patrimoine national.

À la différence de l’an dernier, les organisations du mouvement social et écologique prendront-elles la mesure de la faiblesse réelle de ce régime, électoralement très minoritaire, élu par seize pour cent des électeurs, ses politiques étant désavouées comme en font foi les sondages, faiblesse qu’il tente de compenser par l’excès de violences institutionnelles contre ses opposants ? Il leur incombe de rendre hommage aux victimes de la période, en rétablissant la hiérarchie des valeurs et en amplifiant leur combat avec les armes organisationnelles et médiatiques qui sont les leurs.

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6 août 2019 2 06 /08 /août /2019 17:48

 

 

https://www.change.org/p/mesdames-et-messieurs-les-parlementaires-pour-une-commission-d-enquête-parlementaire-sur-la-mort-de-steve

 

Pour une commission d'enquête parlementaire sur la mort de Steve Maia Caniço

Le jour même où était annoncée la mort de Steve Maia Caniço, le rapport de l'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN), gardé secret depuis le Mardi 16 Juillet 2019, déclarait que son décès n'avait aucun lien avec l'intervention policière. Cela ne nous surprend guère. Les plaintes déposées lors des mobilisations sociales de ces derniers mois à propos des pratiques policières dangereuses n'ont pas abouti. Le gouvernement tente de masquer les responsabilités policières en impliquant d'autres acteurs. Nous ne serons pas dupes. D'autant qu'en 2017 la police avait renoncé à une intervention dans une situation similaire.

Nous réclamons une commission d'enquête parlementaire sur les circonstances de la mort de Steve Maia Caniço.

Plus que jamais, il est indispensable que se mobilisent ceux qui n'acceptent pas qu'un jeune soit contraint de fuir en se jetant dans la Loire alors qu'il est en train de danser le jour de la fête de la musique.

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6 août 2019 2 06 /08 /août /2019 17:35

 

 

https://blogs.mediapart.fr/arie-alimi/blog/050819/avocat-et-militant

 

Avocat et militant

Par Arié Alimi

Lundi 5 Août 2019

Supprimer, c'est le mot que j’ai récemment utilisé dans une publication Twitter s’agissant de l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) de l’Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale (IGGN) en raison de l’absence d’indépendance et d’impartialité de ces institutions dans le traitement de l'enquête sur les violences policières. Supprimer, c'est le mot utilisé en réponse par le SCPN, s’agissant des avocats militants. Le dictionnaire Larousse définit le mot supprimer de deux manières. Faire cesser ou disparaître une institution ou une loi en mettant fin à leurs effets. Se débarrasser de quelqu’un en le tuant quand il s’agit d’une personne. La polémique est née.

Certains ont vu dans les propos du SCPN une provocation à l’élimination physique d’une certaine catégorie d’avocats quand d’autres y ont lu un appel à interdire le militantisme politique des auxiliaires de justice dont je fais partie.  La publication n’a à ce jour pas été effacée, ce qui permet d’écarter l’hypothèse du stagiaire indélicat chargé de la communication numérique en période estivale. Elle est donc assumée et validée par ses représentants qui n’ont pas non plus souhaité éteindre la polémique en précisant le propos. Je ne peux cependant me résoudre à penser que nous avons d’ores et déjà atteint le point de conflictualité où des cadres policiers afficheraient publiquement leur intention homicide sur ma personne ou sur ceux que l’on définit comme des avocats militants. Et à supposer que l’attaque ne viserait que le caractère militant de certains avocats, elle n’en demeure pas moins d’une violence effrayante nourrie d’une méconnaissance crasse du rôle de l’avocat dans l’institution judiciaire et plus généralement dans le débat démocratique. 

D’abord parce que depuis le moment où j’ai levé la main droite pour prêter serment comme avocat, d'exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité, j’ai accepté non seulement de défendre mes clients dans le respect de ces principes, mais également de défendre ces mêmes principes lorsqu’ils sont attaqués et fragilisés. Parce qu’être avocat, ce n’est pas simplement une fonction, c’est d’abord et avant tout un engagement pour la dignité de celle et celui qui franchit tremblant, libre ou menotté, les portes du tribunal.

La dignité, c’est ce principe qui impose à toute l’institution judiciaire, de l’avocat au procureur, de l’huissier au greffier, du policier au juge, de se comporter à l’égard de celui qui à un moment de sa vie est concerné par le service public de la justice, avec respect et sans stigmatisation liée à sa condition de victime ou d’accusé. Parce que si être avocat c’est exercer ses fonctions avec conscience et indépendance, c’est aussi avoir conscience de son indépendance et s’engager pour l’indépendance de la justice.  Et que si être avocat c’est faire preuve d’humanité, c’est aussi combattre pour que cette humanité ne soit jamais écorchée par ceux qui font, exécutent ou rendent la justice.

Bien d’autres avant nous ont consacré leur vie, leur esprit et leur temps à ce serment en ayant pleine et entière conscience que la justice ne s’arrêtait pas aux portes du palais. Il y a Gisèle Halimi, avocate au serment incarné qui a combattu dans l’enceinte judiciaire et hors ses murs, le sort réservé par la justice à des femmes atteintes dans leurs chairs, qui a porté la voix pour rendre à toutes les femmes l’entière disposition de leur corps asservis par la loi et qui a soutenu, hors de nos frontières, la cause de peuples qui réclamaient une indépendance si légitime. Il y a Robert Badinter, pourfendeur sans relâche de la peine de mort, archaïsme si lointain dans nos esprits et pourtant si contemporain.

Il y a Thierry Levy, dont la puissante voix a fait trembler les murs sales et indignes de nos prisons. Il y a Henri Leclerc que j’écoute encore avec émotion et qui m’a fait comprendre que la douceur et la bienveillance étaient les armes les plus sures pour mener à bien les combats judiciaires et politiques du passé et à venir. Il y a Francoise Cotta qui mène les combats les plus difficiles en silence aprés avoir marqué de son empreinte toutes les cours d'assises de ce pays. Il y a bien d’autres encore, comme Michel Tubiana et ses innombrables luttes, dont sa contribution majeure à la fin du conflit armé entre l'état et le peuple basque. Il y a William Bourdon et les biens mal acquis de certains chefs d'états qui ont spolié les biens de leurs populations. Il y a Etienne Ambroselli, visé par la justice pour avoir défendu les militants de la Zone A Défendre (ZAD) de Bure contre l’enfouissement des déchets radioactifs qui hypothèquent l’avenir de toute une région.  Plus loin et pourtant si proche, il y a Tahir Elci, avocat militant de la cause kurde en Turquie, tué d’une balle dans la tête et tous ses confrères actuellement emprisonnés. Face à l’adversité, ces femmes et ces hommes ne se sont jamais posé la question de savoir s’ils devaient être avocats ou militants.

Mais il y a aussi la cohorte de tous les avocats dont je fais partie, parce qu’être avocat, c’est être militant et ce quel que soit son champ d’action. Il y a l'avocat en droit public qui défend une victime mutilée ou tuée par l’action des forces de l’ordre devant le tribunal administratif pour tenter d’extirper une maigre indemnisation à un état qui ne reconnait pas l’existence des violences policières. Il y a l’avocat en droit des étrangers qui arpente les Centres de Rétention Administrative (CRA), la Cour Nationale du Droit d'Asile (CNDA) ou les Juges de la Liberté et de la Détention (JLD) pour éviter l’expulsion des plus fragiles d’entre nous, l’avocat en droit de la famille, lorsqu’il contribue à apaiser les vicissitudes d’une séparation, et le pénaliste qui transpire sous sa robe jusque tard dans la nuit en comparution immédiate pour éclairer les juges et rendre à la justice son humanité.

Alors vous qui êtes au service de la population, vous pourrez toujours vouloir supprimer les avocats militants comme d’autres ont tenté de le faire avant vous, mais tant qu’il restera ne serait-ce qu’un avocat pour prêter serment, vous aurez toujours face à vous le miroir de votre propre serment, de probité, de dignité, de discernement, d’impartialité et de désobéissance à un ordre illégal.

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6 août 2019 2 06 /08 /août /2019 17:15

 

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/08/05/le-procureur-de-nice-en-passe-d-etre-mute_5496797_3224.html

 

Le procureur de Nice, critiqué pour sa gestion de l’affaire de Geneviève Legay, en passe d’être muté

Jean-Michel Prêtre va être proposé par la chancellerie au poste d’avocat général de la cour d’appel de Lyon.

Lundi 5 Août 2019

Le procureur de la république de Nice, Jean-Michel Prêtre, va être proposé au poste d’avocat général de la cour d’appel de Lyon par la chancellerie, selon une information de Libération confirmée au Monde de source judiciaire.

« Il s’agirait d’une rétrogradation puisqu’il ne sera plus à la tête d’un parquet, mais désormais soumis aux ordres d’un procureur général », analyse le quotidien national. Cette nomination devrait être examinée par le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), qui se réunira au début du mois de septembre 2019.

Une rétrogradation potentielle qui suit sa gestion critiquée de l’affaire de Geneviève Legay, du nom de cette militante de soixante treize ans de l'Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l'Action Citoyenne (ATTAC) qui avait subi de graves blessures lors d’une manifestation des Gilets Jaunes, le 23 mars 2019, à Nice.

Deux jours plus tard, le procureur avait annoncé lors d’une conférence de presse que « ce dont on est sûr, à l’analyse des images, pixel par pixel, c’est qu’elle n’a pas été touchée par les forces de sécurité », rejetant la faute sur un caméraman, une autre manifestante et une personne avec une casquette marron, qui auraient pu déstabiliser la retraitée. Quatre jours plus tard, nouvelle conférence et revirement total, à la suite de la publication d’images de la manifestation dans la presse, la chute de Geneviève Legay était due à un geste d’écartement du bras d’un policier.

Parmi les différentes explications données par le magistrat dans le cadre de son audition demandée par le directeur des services judiciaires au mois d'avril 2019, Jean Michel Prêtre avait affirmé qu’il n’avait pas voulu mettre le chef de l'état dans l’embarras avec des divergences trop importantes entre les versions, de sa propre initiative, comme l’avait révélé le Monde. Un mensonge qui a conduit la cour de cassation à dépayser l’enquête, la confiant au tribunal de Lyon, le 10 juillet 2019.

Jean Michel Prêtre fait également partie des rares procureurs à avoir été visé par une information judiciaire alors qu’il était en poste. Le 19 décembre 2018, son domicile a été perquisitionné dans le cadre d’une enquête du Parquet National Financier (PNF) pour trafic d’influence et corruption. Les enquêteurs cherchent à savoir si Jean Michel Prêtre aurait, en saisissant le tribunal de commerce en 2017, outrepassé ses pouvoirs, voire favorisé un candidat repreneur de la succession du Negresco, le célèbre palace niçois.

Sans descendants et placée sous tutelle en 2013, Jeanne Augier, la propriétaire du Negresco aujourd’hui décédée, avait créé en 2009 le fonds de dotation Mesnage Augier Negresco qui devait gérer en principe son patrimoine à sa disparition. Mais en 2017, quatre ans après sa mise sous tutelle, Jean-Michel Prêtre, déjà procureur de la république de Nice, avait saisi le tribunal de commerce pour décider de la suite. Une intervention vécue par la direction et les salariés comme une prévente déguisée au profit d’un repreneur proche de Jean Michel Prêtre.

D’autres dossiers ont également fragilisé le procureur de Nice. Au mois d'avril 2019, Mediapart révélait les lourds antécédents de Jean-Michel Prêtre. Alors qu’il était en poste en Guadeloupe, il a ainsi été soupçonné d’avoir annoncé l’identité d’un suspect, finalement innocenté, et d’avoir fait de fausses déclarations au sujet d’une perquisition survenue dans une enquête sur le meurtre d’un syndicaliste. A Nice, la nouvelle de cette mutation potentielle a été bien accueillie. « Il fallait ramener de la sérénité dans ce ressort », résume une source proche du dossier.

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5 août 2019 1 05 /08 /août /2019 18:58

 

 

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nantes-personnes-tombees-en-loire-j-ai-mis-un-pied-dans-le-vide-6415906

 

Témoignage de Jérémy Becue, « mes yeux me brûlaient et je suis aussi tombé dans la Loire à Nantes »

Jérémy Becue a pu reprendre le travail après sa chute dans le fleuve lors de l’intervention de la police. Depuis ces événements, d’autres jeunes passent sur le quai pour suivre l’évolution des recherches après la disparition de Steve Maia Caniço.

Jérémy Becue, vingt quatre ans, fait partie des quatorze personnes tombées dans le fleuve lors de la fête de la musique, quai Wilson à Nantes. Gêné par les gaz lacrymogènes, le jeune homme explique qu’il ne voyait plus grand-chose.

Quatorze personnes sont tombées dans la Loire la nuit de la fête de la musique, à Nantes, la majorité d'entre elles après une charge de la police, quai Wilson. Nous avons retrouvé l’une d’elles. Jérémy Becue, vingt quatre ans, opérateur en industrie chimique à Rezé, travaillait cette nuit-là. Il a rejoint le sound system Samedi 22 Juin 2019 vers 2 heures du matin, sans savoir que, deux heures plus tard, il manquerait d’être emporté par le courant du fleuve. Heureusement, il a eu la présence d’esprit de ne pas lutter, mais de se laisser porter.

Comment en est-il arrivé là ? « La fête était bien avancée. Il n’y avait pas beaucoup de personnes très alcoolisées, comme on pourrait le croire. C’était une free party comme une autre, les personnes parlaient et dansaient », dit Jérémy Becue.

Le couvre-feu était prévu Samedi 22 Juin 2019 à 4 heures du matin. « À ce moment-là, la majorité des sonos, sur les treize présentes, étaient déjà coupées. Une dernière continuait à diffuser du son, au milieu du quai, pas très loin du pont. Je me suis rapproché avec un ami. Lorsque la dernière sono est arrêtée, des personnes ont crié. C’était euphorique et ce n'était pas violent. Ils voulaient continuer la fête », dit Jérémy Becue.

Les gyrophares des véhicules de police, garés le long de la route, entraînent des insultes, « mais c’était les insultes habituelles. Il n’y avait rien d’extrêmement méchant », dit Jérémy Becue. À la demande des policiers, le dernier sound system coupe le son. Lorsque ceux-ci repartent vers leurs voitures, le Disc Jockey décide de « remettre une dernière chanson, un chant antifasciste que tout le monde connaît. Les personnes se sont toutes mises à chanter ».

Mais au milieu du morceau, selon Jérémy Becue, « les gaz lacrymogènes sont partis. Alors que rien n’avait volé, aucun projectile ». Le jeune homme en est persuadé, « les policiers ont gazé sans sommation ».

Un nuage de gaz lacrymogène s’est formé au-dessus des teufeurs. « J’ai essayé de me diriger vers la grue et le parking, pour me mettre derrière les voitures. Mais j’étais dans le sens du vent. Il y avait encore plus de gaz lacrymogènes », dit Jérémie Becue.

Jérémy Becue, à cet instant, se trouve à « trois ou quatre mètres du bord. Je ne voyais plus grand-chose, mes yeux et ma bouche me brûlaient. C’est là que j’ai mis le pied dans le vide ». Le jeune homme chute dans la Loire, quatre ou cinq mètres plus bas, « je n’ai pas eu le temps de réfléchir. Je me suis juste dit, merde, je vais tomber ».

« Plutôt bon nageur, ce qui a été un avantage », Jérémy Becue parvient « très vite à sortir la tête de l’eau. J’ai alors cherché de quoi m’accrocher. Je voyais deux cordes, qui servent sans doute à attacher des bateaux, à deux mètres de moi. Mais on était à contre-courant. Les courants étaient tellement forts qu’ils me faisaient reculer ».

Le jeune homme a alors la lucidité de se retourner pour se mettre dans le sens du courant. À cet endroit, l’éclairage des lampadaires et de l’autre rive lui permet de distinguer les éléments qui l’entourent.

Jérémy Becue repère une autre corde, « je m’y accroche ». Il entend d’autres personnes tomber à l’eau, « derrière moi, une personne appelle à l’aide. J’arrive à l’attraper par le col. Je vais l’apprendre plus tard, mais cette personne avait l’épaule luxée, à cause de la chute. Elle ne pouvait pas nager ».

Tous les deux agrippent fermement la corde et ils attendent les pompiers, « je n’ai pas craint pour ma vie. Je savais que les secours allaient arriver vite ». Quelques minutes plus tard, ils sont pris en charge et ils grimpent dans le canot des pompiers, ainsi que deux autres personnes.

Tous les quatre sont conduits aux urgences. Jérémy Becue s’en tire bien, dans sa chute, peut-être parce qu’il est tombé à plat, il n’a été blessé qu’à la tempe. Le jeune homme est sorti de l’hôpital Samedi 22 Juin 2019 vers 8 heures du matin. « Cette charge de la police, c’est incompréhensible » , dit-il, encore sonné.

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5 août 2019 1 05 /08 /août /2019 18:35

 

 

https://www.challenges.fr/monde/le-conseil-souverain-sera-forme-le-18-aout-au-soudan_667644

 

Le conseil souverain sera formé le 18 août 2019 au Soudan (Reuters)

Les militaires au pouvoir au Soudan depuis le mois d'avril 2019 et la principale coalition de l'opposition ont paraphé Dimanche 4 Août 2019 la déclaration constitutionnelle qui fixe les termes d'une transition de trois ans vers un pouvoir civil et qui sera officiellement signée le 17 août 2019.

Le conseil souverain qui va gérer la transition sera annoncé le 18 août 2019, suivi de la nomination d'un nouveau premier ministre le 20 août 2019 et de la composition d'un nouveau gouvernement le 28 août 2019.

Les négociations se sont achevées Samedi 3 Août 2019, mettant un terme à de difficiles tractations perturbées à plusieurs reprises par des explosions de violences.

La déclaration constitutionnelle fixe le déroulement de la transition sur laquelle le Conseil Militaire de Transition (CMT), au pouvoir depuis la chute du président Omar al Bachir au mois d'avril 2019, et l'opposition se sont entendus il y a un mois.

Des médiateurs éthiopiens et de l'Union Africaine ont aidé à conclure cet accord qui, selon l'éthiopien Mahmoud Drid, « établit un régime civil et démocratique visant à construire l’état de droit et l'égalité, un état qui ne marginalise pas ses citoyens ».

La suite du processus prévoit la désignation dans trois mois d'une assemblée législative. La principale coalition de l'opposition, les forces de la liberté du changement (FCC), disposeront de soixante sept pour cent de ses trois cent membres. Les autres sièges iront à des formations politiques sans lien avec le régime d'Omar al Bachir.

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5 août 2019 1 05 /08 /août /2019 18:22

 

 

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN1UV0EO-OFRTP

 

Grève générale à Hong Kong, Carrie Lam s'inquiète (Reuters)

Au lendemain d'un nouveau week-end de contestation à Hong Kong et en pleine grève générale qui a paralysé les transports en commun, Carrie Lam, dirigeante d'Hong Kong, a dit redouter Lundi 5 Août 2019 que les dernières manifestations entraînent la ville au bord d'une situation extrêmement dangereuse et remettent en cause la souveraineté de la Chine.

Au cours de sa première conférence de presse depuis le 22 juillet 2019, la présidente de l’exécutif local, soutenue par Pékin, a de nouveau rejeté les appels à la démission lancés par les manifestants et elle a affirmé que son gouvernement était résolu à maintenir la loi et l’ordre.

« Ces actes illégaux qui menacent la souveraineté de notre pays et qui mettent en péril la règle d’un pays et de deux systèmes vont détruire la stabilité et la prospérité d’Hong Kong », a-t-elle prévenu.

« Ils affirment vouloir une révolution et restaurer Hong Kong. Ces actions vont bien au-delà de leurs revendications politiques initiales », a poursuivi Carrie Lam, flanquée de membres de haut rang de son administration.

Les manifestations, a-t-elle ajouté, poussent « la ville que nous aimons tous et que nombre d’entre nous avons contribué à construire au bord d’une situation très dangereuse ».

La grève générale du Lundi 5 Août 2019 suivait un nouveau week-end de manifestations et de violences et l’arrestation de dizaines de personnes.

Dans la matinée, l’opérateur ferroviaire MTR Corp a suspendu son service sur les lignes entre les quartiers de Causeway Bay et Quarry Bay sur l’île d’Hong Kong.

Le trafic a également été interrompu sur les lignes entre Kowloon Tong et les stations proches de la frontière avec la Chine continentale, ainsi que la ligne Airport Express, qui relie l’aéroport international au centre d’Hong Kong, rapporte la presse locale. Plus de deux cent liaisons aériennes ont été annulées. Les transports ont recommencé à circuler en fin de journée.

La police a une nouvelle fois fait usage de gaz lacrymogènes alors que des incidents éclataient en de multiples endroits entre une partie des dizaines de milliers de manifestants de nouveau descendus dans les rues et les unités des forces anti-émeutes.

Des incidents ont notamment été signalés dans le quartier résidentiel de Wong Tai Sin, dans la péninsule de Kowloon, dans les villes de Tin Shui Wai et de Tai Po, dans les Nouveaux Territoires, près de la ville chinoise de Shenzhen, et dans le quartier d’Admiralty, proche du conseil exécutif, sur l’île d’Hong Kong.

A North Point, sur l’île d’Hong Kong, un groupe armé de bâtons a tenté d’attaquer dans la soirée des manifestants. Des postes de police ont par ailleurs été encerclés par les manifestants et des rues ont été occupées.

Rencontré parmi les manifestants, Jay Leung, un étudiant de vingt ans, juge que le discours de Carrie Lam était une perte de temps absolue. « Je ne pense pas », ajoute-t-il, « que le gouvernement fasse quoi que ce soit pour panser les plaies de la société. Ils n’ont apporté aucune solution pour résoudre le problème politique qu’ils ont eux-mêmes créé ».

Le mouvement de contestation, né du rejet d’un projet de loi qui aurait permis l’extradition de suspects vers la Chine continentale, s’est élargi depuis le mois de juin 2019 à des revendications plus larges, dont la démission de Carrie Lam et la protection des libertés et de l’autonomie dont jouit Hong Kong depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

Nombre d’habitants d’Hong Kong estiment que ce régime particulier, résumé par la formule d’un pays et de deux systèmes, est aujourd’hui menacé par le gouvernement central chinois.

Le niveau des violences s’est également accru au fil des semaines, la police étant accusée d’avoir recouru à un usage excessif de la force contre les manifestants et d’avoir manqué à ses obligations de protéger ces derniers contre des attaques imputées à des bandes liées au crime organisé.

Depuis le 9 juin 2019, quatre cent vingt personnes ont été arrêtées, dont quatre vingt deux personnes au cours de la seule journée du Lundi 5 Août 2019, et la police a eu recours un millier de fois à des gaz lacrymogènes, ont dit les autorités.

Le mouvement, auquel des fonctionnaires se sont ralliés pour la première fois, Vendredi 2 Août 2019, constitue la plus grave crise politique vécue à Hong Kong depuis la rétrocession. C’est aussi un défi d’une ampleur sans précédent lancé au président chinois Xi Jinping depuis son accession au pouvoir, en 2012.

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