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23 juin 2017 5 23 /06 /juin /2017 19:19

 

http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/06/22/communistes-et-insoumis-feront-groupe-a-part-a-l-assemblee-nationale_5149356_823448.html

 

https://www.europe-solidaire.org/spip.php?article41362

 

Les députés du Parti Communiste Français (PCF) et les députés du Mouvement de la France Insoumise (MFI) feront deux groupes à l'assemblée nationale

 

Par Raphaëlle Besse Desmoulières

 

Le PCF dit pouvoir compter sur quatre députés d'Outre Mer, avec lesquels il est en train de finaliser un accord, en plus de ses onze élus.

 

Cette décision ne surprendra pas grand monde. André Chassaigne, député du PCF du Puy-de-Dôme et ancien président du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine (GDR), a annoncé, Mercredi 21 Juin 2017, que les députés du PCF feraient chambre à part à l'assemblée nationale. Ils ne siégeront pas avec leurs collègues du MFI.

« Nous avons effectivement quinze députés en mesure de créer et de prolonger le groupe de la GDR », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse convoquée en urgence.

Un groupe technique, qui permet de mutualiser les moyens tout en respectant l’indépendance de vote de chacun, est en voie de finalisation avec quatre des cinq députés ultra marins, réélus Dimanche 18 Juin 2017 et qui participaient déjà au groupe GDR. « Avec eux, les choses sont actées », a assuré André Chassaigne. Ce dernier, qui entretient des relations exécrables avec Jean-Luc Mélenchon, a cependant affiché une volonté farouche de collaborer avec les députés du MFI. Pour lui, « la conjugaison de deux groupes travaillant ensemble aura beaucoup plus d’efficacité qu’un seul. En aucun cas, il ne s’agit d’une atomisation », a-t-il ajouté.

Dans un tel cas de figure, si les moyens financiers sont moindres à deux, le temps de parole est plus important. Lundi 19 Juin 2017, André Chassaigne reconnaissait cependant qu’un seul groupe, autour de trente députés, aurait plus de lisibilité politique. Avec cet effectif, ils auraient pu faire une sérieuse concurrence au groupe du Parti Socialiste qui rassemble trente élus. « Nous ne fonctionnons pas comme le MFI, y compris d’ailleurs dans le travail parlementaire et la relation au travail démocratique », avait souligné, Mardi 20 Juin 2017, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent.

André Chassaigne a précisé que ce choix résultait « d'un front uni des onze députés du PCF », laissant entendre que Marie-George Buffet, députée PCF de Seine-Saint-Denis et très proche de Jean Luc Mélenchon, ou Stéphane Peu, un communiste issu du même département mais élu avec l’étiquette du MFI, resteraient à la maison.

Ce dernier est cependant tombé des nues en apprenant la tenue de cette conférence de presse alors qu’une réunion entre des représentants du PCF et du MFI devait se tenir Jeudi 22 Juin 2017.

« Je suis très embêté », confie-t-il, « j’essaie de convaincre de la nécessité d’un groupe commun mais avec peu de réussite ». Même s’il n’a pas perdu espoir de voir ses camarades changer d’avis, il ne peut s’empêcher de regretter un gâchis. Si Stéphane Peu est amené à choisir, il ne dit pas clairement quelle sera sa décision, « je prendrai la moins mauvaise », mais il rappelle « qu’il y a une logique d’appartenance ».

La rupture entre le PCF et le MFI a été actée lors de la campagne pour les élections législatives devant la volonté du mouvement de Jean Luc Mélenchon de présenter des candidats partout, y compris face aux députés sortants du PCF. « Nous avons tendu la main, mais elle a été refusée », note Eric Coquerel, député du MFI du département de la Seine-Saint-Denis, « il y a une certaine logique, le PCF veut continuer son chemin mais notre cohérence n’est pas entachée ». Les amis de Jean Luc Mélenchon, qui sont seize sans Stéphane Peu, pourront se passer de leurs anciens alliés pour former un groupe parlementaire.

L’annonce, Mardi 20 Juin 2017, du député des Bouches-du-Rhône de prendre la présidence de cette entité ainsi que sa volonté de constituer un ensemble discipliné et offensif a également pu en refroidir certains.

« Je souhaite bien du plaisir à François Ruffin et à Clémentine Autain, nous, nous restons ouverts », glisse un communiste. Le réalisateur de Merci Patron et la porte-parole d’Ensemble, qui ont été soutenus par les deux formations mais sous l’étiquette du MFI, souhaitent un large rassemblement. Ils ont cependant laissé entendre qu’ils rejoindraient l’ancien candidat au premier tour des élections présidentielles en cas d’échec. « Je n’ai senti aucun désir de me caporaliser », affirme François Ruffin, « et s’ils m’ont accepté, c’est avec ma liberté ». Idem pour Clémentine Autain, « oui à la solidarité et à la cohérence avec le programme, non à la caporalisation ».

Une vieille histoire entre le Parti de Gauche et le PCF a aussi ressurgi cette semaine et elle concerne les élections européennes de 2014.

« Si l’accord précédent n’est pas réglé, nous ne pouvons pas en passer de nouveau », a prévenu Jean Luc Mélenchon, Mardi 20 Juin 2017. Selon le Parti de Gauche, un accord aurait été passé à l’époque avec le PCF.

Le PCF aurait accepté que Marie-Pierre Vieu, une dirigeante du PCF en deuxième position sur sa liste du sud ouest aux élections européennes derrière Jean Luc Mélenchon, démissionne, si ce dernier abandonnait son mandat européen. Le but était de faire élire Manuel Bompard, ancien directeur de campagne de Jean Luc Mélenchon alors à la troisième place, afin que le siège reste au Parti de Gauche. « Ce serait aller à Canossa », estime un proche de Pierre Laurent, « Jean Luc Mélenchon le sait bien, il ne veut juste pas s’emmerder avec nous ».

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