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14 juin 2017 3 14 /06 /juin /2017 19:20

 

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN1950PR-OFRTP?sp=true

 

Le gouvernement tente de clore la polémique avec François Bayrou (Reuters)

 

Le gouvernement s'est efforcé Mercredi 14 Juin 2017 de clore la polémique soulevée par le recadrage du ministre de la justice François Bayrou par le premier ministre Edouard Philippe, en assurant que la situation était pacifiée et semblant exclure tout lâchage du ministre de la justice après le deuxième tour des élections législatives.

Signe de cette volonté de tourner la page de ce premier couac gouvernemental, les deux hommes ont échangé une longue poignée de mains devant les journalistes à l'issue d'un conseil des ministres de plus de trois heures, un record.

« Aujourd'hui la situation est à mon sens totalement pacifiée, il n'y a pas de tensions particulières à l'heure qu'il est », a déclaré le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner lors du compte rendu du conseil des ministres.

« Personne n'est lâché, à commencer par le ministre de la justice et également les autres personnalités qui sont au conseil des ministres », a-t-il dit, dans une allusion à la ministre chargée des affaires européennes, Marielle de Sarnez, également visée par une enquête judiciaire.

Tout en rappelant la règle fixée par le couple exécutif, selon laquelle un ministre mis en examen serait contraint de démissionner, le porte-parole a indiqué que le doute devait profiter à l'accusé.

« Il y aurait conflit d'intérêt entre le poste ministériel de François Bayrou et l'enquête le visant si François Bayrou donnait des instructions sur la situation qui le concerne, nous sommes tous intimement convaincus que ce n'est pas le cas, donc pour moi il n'y a aucun conflit d'intérêt », a dit Christophe Castaner.

Ces déclarations tranchent avec le ton des propos qu'il avait tenus dans la matinée, sur BFM Télévision, où il avait appelé le ministre de la justice à jouer collectif et à se souvenir qu'il n'était plus un simple citoyen, et avec le rappel à l'ordre, Mardi 13 Juin 2017, du premier ministre.

Au coeur de la polémique, l'appel passé par François Bayrou, en tant que citoyen, au directeur de l'investigation de Radio France pour critiquer une enquête sur des soupçons d'emplois fictifs visant les assistants parlementaires des députés européens de son parti, le Mouvement Démocrate (MODEM).

Loin de faire profil bas, François Bayrou, qui avait déjà revendiqué Mardi 13 Juin 2017 sa liberté de parole, a enfoncé le clou Mercredi 14 Juin 2017 sur Radio Télévision Luxembourg (RTL), en estimant que la responsabilité et la franchise étaient conciliables.

« Il se trouve qu’Edouard Philippe a dit quelque chose que je considère comme absolument juste et je dis quelque chose que je considère comme absolument juste. Et je ne vois pas de contradiction », a-t-il lancé.

« Je ne défie personne, je suis trop détendu pour cela. Je suis persuadé que, au sein d'une équipe politique, il faut avoir de la liberté de parole, il faut qu'il y ait de la vie, il ne faut pas qu'on vive avec la langue de bois », a répété François Bayrou.

A cinq jours du second tour des élections législatives, qui sera suivi d'un remaniement gouvernemental comme le veut l'usage, la question d'un départ de François Bayrou, et d'autres ministres fragilisés par des enquêtes, alimente toutes les spéculations.

À la question de savoir si des ministres pourraient quitter le gouvernement ou changer de poste, l'entourage d'Emmanuel Macron a indiqué que cette décision appartenait au président de la république, sur proposition du premier ministre.

« Mon sentiment, c'est que vous retrouverez certainement la totalité des membres du conseil des ministres qui étaient présents Mercredi 14 Juin 2017 autour de la table », a dit de son côté Christophe Castaner.

François Bayrou, qui se veut le héraut de la morale en politique, est aussi mis à l'épreuve sur le front judiciaire.

Pour la première fois depuis l'ouverture d'une enquête préliminaire sur les emplois présumés fictifs du MODEM, le porte-parole du gouvernement a évoqué Mercredi 14 Juin 2017 à son endroit la règle qui veut qu'un ministre mis en examen démissionne.

Le ministre a assuré sur RTL que les enquêteurs disposeraient de « tous les éléments de preuve qui permettent de faire un sort à ces accusations », alors que le Canard Enchaîné publie de nouvelles informations compromettantes pour la formation centriste, notamment sur la secrétaire particulière de François Bayrou qui aurait été également embauchée durant deux ans en tant que collaboratrice d'une députée européenne du MODEM.

Son influence désormais se tarit face à l'hégémonie de la République En Marche (REM), qui devrait disposer de la majorité absolue à l’assemblée nationale, Dimanche 18 Juin 2017, sans l'appoint du MODEM, si l'on en croit les projections en sièges des instituts de sondage.

Ces révélations et les tensions avec la presse tombent au plus mal pour le ministre de la justice, qui a présenté Mercredi 14 Juin 2017 en conseil des ministres son projet de loi pour la confiance dans l'action publique.

 

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