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4 mars 2018 7 04 /03 /mars /2018 16:34

 

 

L'offensive de Damas dans la Ghouta bloque toute aide humanitaire (Reuters)

 

L'offensive terrestre des forces gouvernementales syriennes dans la Ghouta orientale, enclave rebelle à l'est de Damas, bloque l'envoi d'aide humanitaire et elle a forcé des centaines de civils à fuir la zone, où vivent encore quelque quatre cent mille personnes.

L'armée syrienne, soutenue par la Russie et l'Iran, mène depuis le début du mois de février 2018 une des offensives les plus meurtrières contre l'enclave, alors que le pays va entrer dans la huitième année d'une guerre qui a fait des centaines de milliers de morts.

Aux bombardements, s'ajoutent depuis Mardi 27 Février 2018 des attaques au sol lancées à partir des limites orientales de la Ghouta et impliquant notamment les soldats d'élite de la Force du Tigre.

L'avancée des forces gouvernementales, a dit Dimanche 4 Mars 2018 un de leurs commandants, signifie qu'elles ne sont plus qu'à trois kilomètres environ d'un secteur qui leur permettrait de couper la Ghouta orientale en deux.

D'après l'Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH), l'offensive terrestre menée ces derniers jours par les forces loyalistes leur a permis de reprendre le quart de l'enclave.

Son directeur, Rami Abdoulrahman, a précisé à Reuters que le terrain reconquis aux dépens des rebelles était surtout des terres agricoles, mais qu’il incluait aussi quelques localités.

L'avancée des forces loyalistes a entraîné des déplacements massifs de population, rapporte la chaîne de télévision Orient Télévision, qui soutient l'opposition au président Bachar al Assad.

La Russie a demandé cette semaine des pauses humanitaires quotidiennes de cinq heures pour permettre le départ des civils, mais elle accuse les rebelles d'empêcher la population de partir.

Ces derniers le démentent et à Washington le département d’état américain a dit que le plan russe était une plaisanterie.

Le conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a adopté il y a une semaine une résolution exigeant l'arrêt immédiat des combats et l'établissement d'une trêve humanitaire d'au moins trente jours sur l'ensemble du territoire syrien.

Cette demande est restée largement lettre morte sur le terrain, comme ce fut le cas durant les combats pour la reprise d'Alep par les forces de Damas, au mois de décembre 2016.

Ainsi, un convoi humanitaire de l’ONU et de plusieurs agences n'a pas pu entrer Dimanche 4 Mars 2018 dans la Ghouta orientale où il devait porter assistance aux civils.

« Le convoi dans la Ghouta orientale n'est pas en mesure d'être déployé Dimanche 4 Mars 2018 », a dit un responsable de l'ONU à Reuters, ajoutant que l'ONU et ses partenaires espéraient livrer l'aide humanitaire dès que les conditions le permettront.

Une quarantaine de camions, chargés principalement de médicaments et de nourriture, devaient se rendre dans la ville de Douma.

Un seul convoi d'aide humanitaire a pu pénétrer dans la zone le mois dernier, neuf camions transportant des vivres et des médicaments pour sept mille deux cent personnes.

Les bombardements contre la Ghouta orientale ont fait six cent cinquante neuf morts depuis le 18 février 2018, estime l'OSDH, qui rend compte du conflit grâce à un réseau d'informateurs sur place. Dans le même temps, des tirs d'obus par les rebelles contre Damas ont fait vingt sept morts.

Le coordinateur de l'ONU pour l'aide humanitaire en Syrie, Panos Moumtzis, a dénoncé l'escalade de la violence dans la région en dépit du cessez-le-feu adopté par l’ONU.

« Au lieu d'un sursis indispensable, nous continuons à voir plus de combats, plus de morts et plus de rapports inquiétants de famine et d'hôpitaux bombardés. Ce châtiment collectif pour les civils est tout simplement inacceptable », dit-il dans un communiqué.

Face à cette situation, Emmanuel Macron a demandé Dimanche 4 Mars 2018 au président iranien, Hassan Rohani, d'exercer « les pressions nécessaires contre le régime syrien » pour mettre fin aux attaques contre la population de la Ghouta orientale.

Un appel que le président français a lancé la veille de l'arrivée en visite à Téhéran du ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

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