http://www.paris.reelledemocratie.com/node/906
Assemblée Générale des indignés parisiens du dimanche 18
décembre 2011
L'Assemblée Générale a débuté dans un léger désordre
(blocage policier et déplacement, puis prise de contact avec la direction du musée et disposition du groupe sur le parvis).
Modérateur : Marc.
Facilitateur : Jérémy.
Scribe : Nico puis Délia.
Les gardes à vue : plusieurs personnes sont revenues sur les
conditions abusives d'arrestation (personnes maintenues presque nues dans le froid durant trente minutes, violence sur des gens ensommeillés, etc ) ; l'avocate souhaite faire une conférence de
presse autour de ces faits. Un point technique (Nico) rappelle qu'une plainte collective est en cours et que grouper un maximum de plaintes les rendra plus efficaces.
Campement : Bilal et d'autres personnes signalent que les
campeurs se sentent peu soutenus, il appelle à l'union, l'amour et la solidarité. JB lui signifie que le campement n'est pas une fin en soi, que le mouvement a débuté bien avant et doit continuer
après ; il argue aussi que les gens doivent faire les choses par liberté et pas par devoir. Nico donne une position intermédiaire en rappelant qu'il a été là dès le début de l'occupation sans
rien connaître au mouvement préalable, mais que sur le campement il a senti un manque de respect à plusieurs niveaux.
Nucléaire : plusieurs personnes dont Jacob demandent que
l'on se prononce plus clairement sur des questions comme la sortie du nucléaire, notamment en se rapprochant du collectif du même nom qui a mené une réflexion de fond sur le sujet ; une dame (?)
suggère parmi d'autres choses qu'on mette en place un référendum sur cette question pour voir si la population est pour ou contre l'abandon du nucléaire.
Mouvement : Jérémy souhaite qu'on rassemble et conscientise
les gens, qu'il y a urgence et que le mouvement a une responsabilité face aux différentes crises. Vincent appelle de ses voeux une mobilisation depuis le monde de l'entreprise pour rendre le
mouvement plus efficace. Ilan fait des remarques sur le peu de mobilisation, le caractère selon lui "apolitique" du mouvement, ce qu'il considère comme "l'échec espagnol", sur la nécessité de
réunir les travailleurs. Plusieurs personnes font des points techniques pour lui rappeler que le mouvement n'est qu'apartidaire et qu'il y a des passerelles lancées avec différents collectifs
(notamment par l'interlutte le mardi à 18 heures à la Bourse du Travail de Paris).
Ordre du jour : après un peu d'agitation et une courte
pause, Sophie propose la suite de l'ordre du jour autour des différents travaux (commissions et groupes de travail).
Juridique : François rappelle que la Défense disposait de
déclaration au moment des arrestations, et que c'est un article de loi à propos des détritus (644) qui aurait été détourné pour procéder à l'évacuation, ce qui est évidemment hors de propos ; il
abonde dans le sens de renforcer la plainte collective déjà entamée.
Soutien : Fahima propose un texte en soutien à la famille de
Hakim Ajimi, mort d'une bavure policière. Après débat, l'Assemblée Générale donne son accord de principe sur le soutien mais avec nécessité de revoir le texte dont le premier paragraphe, trop
connoté politiquement, mérite réécriture.
Consensus en ligne : Yann fait un bilan des discutions
autour de méthodes de débat en ligne, et éventuellement des modalités de mise en place de vote par internet.
Constituante : François souhaite lancer un appel vidéo aux
autres Assemblées Générales pour rejoindre Quimper et Brest dans cette dynamique ; votation citoyenne, appel à constituante.
Fonctionnement : JB résume le groupe de travail ayant eu
lieu la veille pour lister les dysfonctionnements au sein du mouvement et tenter d'y apporter réponses lors d'une prochaine réunion début janvier.
Prochaine Assemblée Générale : la pluie aidant, Sophie
propose de décider de suite de la date et du lieu de la prochaine Assemblée Générale. Il est décidé de la faire le 8 janvier à Beaubourg sauf si l'on trouve d'ici là un lieu couvert ; quelqu'un
propose de contacter le collectif Jeudi Noir pour nous y aider, tandis qu'une autre personne suggère le 104.
Noël : Marc suggère de rejoindre le DAL durant son action
"Noël avec les sans abris" le 25 décembre.
Accueil : Délia présente la commission (qui a besoin de
renfort !) et ses travaux ; guider les nouveaux, rédiger des documents de présentation, mettre en place un village accueil (modèle : Dogville) au sein duquel les artistes/décorateurs sont
bienvenus pour agrémenter l'ambiance. Elle sollicite également toutes les personnes ayant acquis de l'expérience dans ce domaine sur le camps de la Défense à se joindre à la commission.
L’Assemblée Générale se déplace ensuite à l'abri de la pluie
pour les tours de parole libre où Délia prendra le relai en scribe.
Tribune libre
Simon qui intervient comme coopérateur, nous invite à participer aux réunions de la Coopérative de l'ouest, car c'est un fonctionnement qui ressemble à ce que l'on
pratique chez les indignés, décision horizontale, autogéré avec tirage au sort... Ce mouvement est actuellement beaucoup fréquenter par des militants d'Europe Ecologie.
Renommer les groupes de travail : Thibaud propose d'appeler les groupes de travail "groupes d'œuvre" car le travail a une connotation négative cela fait penser à
l'esclavage.
Utilisation de jeudi noir ou des squats pour prendre des forces le soir au chaud et avoir la force de continuer d'occuper la défense le jour pour être visible
(Thibaud)
Ce printemps sera chaud, Cécile S. propose de prendre des forces pour mieux préparer tout ce que l'on aura a préparer à cette prochaine étape où il faudra encore
accueillir des nouveaux.
Bilan du camp de la Défense, Cécile pense que les règles sont un peu distendues mais que ce qui est positif c'est qu'il y a plein de nouvelles têtes et que l'on grossit
progressivement.
Marche petite ceinture: Délia propose de mettre à profit tout ce que l'on a acquis depuis le début et ce que l'on a appris durant l'occupation de la Défense pour préparer
une marche qui circulerait tout autour de Paris à la rencontre de la population des banlieues. Cette marche partirait de plusieurs endroits différents pour converger vers la place du
rassemblement du 15M. Il faudrait la préparer à l'avance dans le cadre d'un groupe de travail.
Economie, Marc (1) propose de frapper une nouvelle monnaie qui s'appellerait le talent. Il soumet l'idée d'imposer une méthode d'intervention au niveau des médias où ce
seront les indignés qui poseraient les questions à la place des journalistes. En ce qui concerne la Démocratie interne, il faudrait créer des mandats et aborder la question du tirage au sort
(volontaire ou pas volontaire)
Nicolas S. précise que le mouvement des indignés c'est aussi la démocratie réelle. S'indigner, c'est prendre la rue parce que l'on éprouve de la colère sur ce qui est
injuste, mais c'est aussi pour la démocratie réelle. Par ailleurs il ne comprend pas pourquoi doit y avoir un village accueil. L'accueil, c'est nous. L'important c'est que le fonctionnement du
mouvement soit lisible et que l'on comprenne comment s'investir dans le mouvement. Le site Web doit aussi faire preuve de plus de visibilité. Pour les marches, il y a des marches qui marchent
depuis déjà plus de quarante jours et qui se dirigent vers Rome. Rome c'est la place du colisée et c'est symbolique...
Nouvelles concernant la Belgique : Yan nous précise que les occupeurs belges, occupent actuellement des squats (climat avec dix degrés de moins qu'ici)
Jean-Baptiste pense que s’il doit y avoir une marche au printemps, ce n'est pas une semaine avant le 15 M qu'il faut la débuter mais le premier mai, jour important et
symbolique donc quinze jours avant. En ce qui concerne le groupe de travail sur le fonctionnement du mouvement, cela engage tout le monde
Il pourrait aussi être proposé d'organiser de l'auto-formation concernant la communication non violente.
Pour la démocratie interne, il faudrait effectivement relancer la commission démocratie interne car c'est un besoin constant du mouvement, mais il faut l'accord de
l'Assemblée Générale car ce n'est pas un groupe de travail mais une commission et les commissions, cela engage tout le mouvement. Pour les médias, c'est nous qui devons créer nos propres médias
comme l'on devrait également créer nos propres universités...
Jérémy D. Ce qui ressort du groupe de travail sur le fonctionnement, c'est que le mouvement a un problème pour se nommer et que cela pose le problème d'identité, qu'il
faut refaire le site. On doit aussi pouvoir parler de notre histoire et rendre davantage hommage aux marcheurs espagnols par exemple. Pour le 15O, on peut préciser que vous êtes des stars car
c'est le seul événement international qui a rassemblé plus de monde que pour un une coupe de football...
Enfin Jérémy demande si nous sommes d'accord pour commémorer le séisme du 12 janvier 2010 le... 12 janvier 2011 pour
simplement rappeler que l'histoire d'Haïti rassemble de trop nombreuses raisons de s'indigner... : précisons que plus de deux
cent cinquante mille âmes ont péri lors de la dernière catastrophe, il faut s'en indigner car il faut respecter chaque représentant de l'humanité...
Par ailleurs, il donne une
info concernant une prochaine grève des cheminots SNCF qui vont se mettre en grève car on leur a refusé une prime.
Isabel G. intervient pour préciser qu'elle a besoin d'une pause et qu'il y a trop d'actions. Elle précise que de l'action-action sans réflexion c'est pareil que de la
réflexion sans action. L'indignation sans démocratie, cela ne sert à rien. Elle précise que pour continuer à s'offusquer contre le manque de respect extérieur il faut également que l'on s'impose
du respect intérieur (entre nous). Elle rajoute, que selon elle, les indignés sont très nombreux même s'ils ne sont pas tous là visibles aux Assemblées Générales, ils sont partout, car beaucoup
de personnes font des choses autour de nous.
Amarou. Cela ne sert à rien de demander aux médias pourquoi ils ne font pas leur boulot, on le sait, c'est pour le fric...
Tout le monde est indigné, ce qu'il faut c'est redonné le pouvoir au peuple, à la base. La démocratie réelle, c'est recréer un contre-pouvoir. Pour les médias, il faut
s'installer devant leurs locaux
Marc souhaite parler de notre visibilité. A la Défense est-ce que l'occupation que l'on a faite à total ou Areva s'est sû? Il voudrait préciser qu'il n'avait jamais dans
aucun autre mouvement trouvé une entente aussi parfaite malgré, le froid, les flics. On a tenu six semaines, on est très forts.
Rémy se demande pourquoi l'on parle de quatre vingt dix neuf et pas de cent pour cent, la démocratie réelle devrait pouvoir faire avec tout le monde et n'exclure
personne