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4 juin 2019 2 04 /06 /juin /2019 18:01

 

 

https://www.pourunbigbang.fr/

https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/04/le-pire-serait-de-continuer-comme-avant_5471094_3232.html

 

Appel pour un big bang de la gauche

Mardi 4 Juin 2019

Un millier de signataires, dont Clémentine Autain et Elsa Faucillon, appellent, dans une tribune au Monde, à construire une espérance autour des exigences sociales et écologiques, loin des accords de circonstance, des logiques de ralliement et de la haine pour moteur.

Où sont passés la colère sociale et l’esprit critique qui s’aiguisent depuis des mois dans notre pays ? Ils demeurent dans les têtes, dans les cœurs et dans la rue. Mais la situation politique est catastrophique. Au lendemain des élections européennes, le bon résultat de l’écologie politique ne peut masquer le fait que la gauche est en miettes, désertée par une très grande partie des classes populaires. La gauche et l’écologie politique sont loin de pouvoir constituer une alternative, alors même que le pouvoir en place et la droite fascisante dominent la scène politique dans un face à face menaçant où chacun se nourrit du rejet de l’autre et le renforce. Le pire peut désormais arriver. Nous n’acceptons pas ce scénario. Nous devons et nous pouvons proposer un nouvel horizon.

La raison essentielle de ce désastre est l’absence d’une perspective émancipatrice qui puisse fédérer les colères et les aspirations autour d’un projet politique de profonde transformation de la société. Un big bang est nécessaire pour construire une espérance capable de rassembler et de mobiliser.

Il y a du pain sur la planche, réinventer nos modèles et nos imaginaires, rompre avec le productivisme et le consumérisme qui nous mènent au chaos climatique, à la disparition des espèces et à une dramatique déshumanisation, et substituer le partage des richesses, des pouvoirs et des savoirs, aux lois de la finance et de la compétitivité. L’enjeu, c’est aussi d’articuler les différents combats émancipateurs pour dégager une cohérence nouvelle qui s’attache aux exigences sociales comme écologiques, à la liberté des femmes comme à la fin de toutes les formes de racisme, aux conditions et au sens du travail comme au droit à la ville, à la maîtrise de la révolution numérique comme à l’égalité dans l’accès à l’éducation et à la culture, à la promotion des services publics comme au développement de la gratuité. Nous n’y parviendrons qu’en assumant des ruptures franches avec les normes et les logiques capitalistes. Ce qui suppose de nous affranchir des logiques néolibérales et autoritaires qu'organisent les traités européens et de donner à nos combats une dimension internationaliste.

Et pour cela, ce big-bang doit aussi toucher aux formes de l’engagement. La politique est en crise globale. La défiance est massive à l’égard des représentants et des partis politiques et plus généralement à l’égard de toutes les formes délégataires de représentation. Il est impératif d’inventer la façon de permettre, à toutes celles et ceux désireux de s’engager, de vivre ensemble et d’agir avec des courants politiques constitués qui doivent intégrer dans leurs orientations les expériences alternatives en cours. Et cela suppose de repenser les lieux et les modalités du militantisme autant que  les rouages de la délibération collective. L’exigence démocratique se trouve dans toutes les luttes de notre époque, sociales, écologistes, féministes et antiracistes, des Nuits Debout aux Gilets Jaunes. Elle implique de penser les médiations et de favoriser des liens respectueux, loin de toute logique de mise au pas, avec les espaces politiques, sociaux et culturels qui visent l’émancipation humaine. Puisque nous prônons une nouvelle république, la façon dont nous allons nous fédérer dira notre crédibilité à porter cette exigence pour la société toute entière.

Le pire serait de continuer comme avant, de croire que quelques micro-accords de sommet et de circonstances pourraient suffire à régénérer le camp de l’émancipation et que l’appel à une improbable union de la gauche à l’ancienne serait le sésame. Nous sommes animés par un sentiment d’urgence et par la nécessité de briser les murs qui se dressent au fur et à mesure que la situation produit des crispations et des raidissements. Il est temps de se parler, de s’écouter et de se respecter, pour pouvoir avancer en combinant le combat pour les exigences sociales et écologiques. Nous pensons bien sûr aux forces politiques, insoumis, communistes, anticapitalistes, socialistes et écologistes, décidés à rompre avec le néolibéralisme. Mais ce dialogue entre mouvements politiques constitués ne suffira pas à soulever les montagnes pour redonner confiance et espoir. C’est plus largement que les portes et les fenêtres doivent s’ouvrir aux citoyens, à la vitalité associative, au monde syndical, aux espaces culturels et intellectuels critiques, aux désobéissants du climat et à celles et ceux qui luttent au quotidien contre les oppressions et les violences policières.

Il y a urgence. Nous savons la disponibilité d’un grand nombre de citoyens et de militants à unir leurs énergies pour ouvrir une perspective de progrès. Ces forces existent dans la société, mais elles n’arrivent pas à se traduire dans l’espace politique. C’est ce décalage qu’il faut affronter et combler, sans raccourci. Un travail patient autant qu’urgent de dialogue, d’ouverture et d’expérimentation, est devant nous si nous voulons rassembler pour émettre une proposition politique propulsive. Il faut de la visée, du sens et de l’enthousiasme, pour qu’une dynamique s’enclenche et pour qu’elle se fixe l’objectif d’être majoritaire. C’est d’une vision plus encore que d’une juxtaposition de colères et de propositions dont notre pays a besoin. Loin du ressentiment et de la haine pour moteur, nous devons faire vivre un horizon commun de progrès pour l’humanité. La réussite de cette entreprise tient en grande partie à la capacité à assumer un pluralisme authentique, tout en dégageant de nouvelles cohérences partagées. Toute logique de ralliement et de mise au pas derrière un seul des courants d’idées qui composent ce large espace à fédérer, se traduira par un échec à court ou moyen terme.

C’est pourquoi nous appelons au débat partout pour la construction d’un cadre de rassemblement politique et citoyen, avec l’objectif de participer activement à la réussite de cette invention à gauche que nous appelons de nos vœux. Nous savons la difficulté de l’entreprise. Mais elle est indispensable. Et beaucoup de voix s’élèvent pour en affirmer l’exigence.  Faisons converger nos efforts. Engageons-la ensemble le 30 juin 2019 au Cirque Romanès.

Premiers signataires

Corinne Morel-Darleux, Clémentine Autain, Razmig Keucheyan, Elsa Faucillon, Rokhaya Diallo, Aurélie Trouvé, Christian Laval, Salah Amokrane, Pierre Dardot, Charlotte Blandiot-Faride, Jean-Marie Harribey, Gaël Brustier, Karl Ghazi, Etienne Balibar, Christophe Aguiton, Ariane Ascaride, Annick Coupé, Stéphane Peu, Roger Martelli, Paul Ariès, Patrice Leclerc, Olivier Le Cour Grand Maison, Guillaume Balas, Gilles Poux, Gérard Mordillat, Dominique Vidal

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4 juin 2019 2 04 /06 /juin /2019 17:19

 

 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/04/au-soudan-le-conseil-militaire-de-transition-ecrase-dans-le-sang-le-mouvement-democratique_5471102_3212.html

 

Au Soudan, le Conseil Militaire de Transition (CMT) écrase dans le sang le mouvement démocratique

Par Jean Philippe Rémy, correspondant du Monde à Johannesburg

Le sit-in de Khartoum, épicentre de la contestation, a été démantelé et le général Abdel Fattah al Burhane a confirmé Mardi 4 Juin 2019 à la télévision nationale que toutes les avancées des négociations avec l’opposition civile étaient considérées comme nulles.

Dans la nuit de Khartoum, ou à Omdourman, de l’autre côté du Nil, des pneus brûlent, des barricades s’érigent, des quartiers s’encouragent à bloquer peu à peu les activités et le chaos général menace, Mardi 4 Juin 2019, jour de l'Aïd al Fitr. La capitale soudanaise, au lieu de fêter la fin du ramadan, entre dans une phase de désobéissance civile, tandis que des milliers d’éléments armés sont déployés dans les rues. Ailleurs, au Soudan, d’autres villes se sont allumées, depuis le Lundi 3 Juin 2019, Kassala, Gedaref, Port-Soudan ou encore Atbara, là où tout a commencé, le 19 décembre 2018, il y a presque six mois, lorsque des manifestations contre la vie chère ont donné naissance à une lame de fond qui a emporté le dictateur soudanais, Omar al Bachir, le 11 avril 2019. Le plus dur, alors, semblait être fait. Ce n’était qu’un début.

Au cours des dernières heures, un espoir est mort, celui de voir émerger sous peu une transition démocratique négociée entre les civils et les militaires. Le mouvement de bascule a débuté à l’aube, Lundi 3 Juin 2019, avec l’intervention de forces de sécurité venues à bord d’une longue cohorte de pick-ups et de camions pour démanteler le sit-in, ce laboratoire du Soudan démocratique installé devant le quartier général de l’armée.

Plus tard, les responsables du CMT, au pouvoir depuis le 11 avril 2019, affirmeront que ces hommes en uniforme étaient en train de poursuivre des délinquants installés dans une zone contiguë du sit-in, baptisée Colombie, et où circule un peu de drogue. Il s’agit bien entendu d’un prétexte ou, compte tenu du nombre de morts décomptés à la fin de la journée du Lundi 3 Juin 2019, plus de trente morts, d’une insulte.

Plus tard, aux premières heures du Mardi 4 Juin 2019, le général Abdel Fattah al Burhane, qui préside le CMT, a tombé le masque, confirmant à la télévision nationale que toutes les avancées des négociations avec l’opposition civile étaient considérées comme nulles, concernant la transmission du pouvoir et l’organisation d’une transition de trois ans, et qu'elles étaient remplacées par des élections mises en place dans les neuf prochains mois.

C’est une façon de mettre un terme à toute la philosophie du processus qui avait prévalu depuis que, au mois d'avril 2019, une foule s’était massée devant le quartier général de l’armée et qu'elle avait obtenu la protection d’éléments de la galaxie militaire contre les services de sécurité. Des responsables du mouvement civil avaient alors reçu des garanties des généraux qu’ils les appuieraient pour faire tomber le pouvoir d’Omar al Bachir, à commencer par le général Mohammed Hamdan Daglo Hemetti et ses redoutées Forces de Soutien Rapide (FSR), qui allaient se déployer dans Khartoum pour, selon leur chef, protéger la capitale du chaos, en réalité pour y préparer le coup d’après.

En face, les civils réunis dans la coalition des Forces pour la Liberté et le Changement (FLC) avaient leurs divisions, mais ils espéraient poursuivre les négociations avec le CMT, afin d’aboutir à un accord sur une transition capable de sortir le Soudan de sa triangulation destructrice entre les militaires, les islamistes et les affairistes. Le sit-in, dans ce cadre, était le théâtre de cette intention. Son opération de destruction a fermé la parenthèse. Il n’y a plus de négociations, plus de concertation, mais une spirale de violence à l’œuvre.

Il n’a pas fallu beaucoup de temps pour détruire autant. Quand les hommes en uniformes ont sauté de leurs véhicules, au petit matin du Lundi 3 Juin 2019, leur objectif était net comme un coup de crosse de kalachnikov, non seulement disperser les participants, mais aussi instiller la peur de recommencer. La brutalité a donc été débridée. Les éléments de la FSR étaient à la manœuvre, ainsi que des hommes de la Réserve Centrale de la Police (RCP), une unité impliquée dans la répression des manifestations qui avait disparu des rues depuis le renversement du président Omar al Bachir et qui vient de réapparaître ces derniers jours.

Ils ont détruit les scènes où se produisait chaque soir le grand bouillonnement démocratique, ils ont pillé ce qui pouvait l’être et ils ont mis le feu aux grandes tentes de cette foire de la démocratie, avec ses exposants, organisations professionnelles, comités de quartiers, mouvements de femmes, d’avocats et d’ingénieurs, et même délégations de groupes armés qui espéraient voir enfin s’imposer la paix au Soudan.

Une source venue d’un quartier situé au sud du rassemblement décrit comment ceux de sa barricade ont vu surgir des fuyards qui avaient réussi à échapper au piège du sit-in, quelques heures plus tôt. Certains avaient perdu leurs chaussures et avaient les pieds en sang. Ils faisaient des récits terrifiants, que les rares vidéos tournées pendant l’attaque corroborent. Mardi 4 Juin 2019 dans la matinée, on recensait trente cinq morts et plusieurs centaines de blessés, des chiffres destinés à augmenter.

Dans les tentes, selon des témoins qui ont réussi à fuir la scène désormais bouclée par les FSR, il se pourrait même que des hommes et des femmes ensommeillés aient péri brûlés vifs. Des tirs ont aussi tué ou chassé les jeunes gens qui devaient assurer la sécurité du sit-in mais qui n’avaient jamais été armés.

Depuis le début des manifestations, les organisateurs avaient veillé à éviter le piège de la violence. Cette fois, tout a changé. Dans certains quartiers, les unités de l’armée régulière, les Forces Armées Soudanaises (FAS) ont été contraintes de regarder en spectateurs impuissants le déchaînement de violence. Certaines de ces unités ont été désarmées récemment pour éviter qu’elles prennent le parti des manifestants. Les soldats et les officiers de rang intermédiaire avaient pris la défense de ces derniers lorsqu’ils avaient réussi à atteindre l’esplanade devant le quartier général des forces armées, le 6 avril 2019.

Les jours prochains permettront de déterminer si le CMT a réussi à imposer sa volonté à l’ensemble des diverses unités des FAS, mais aussi aux milices des services de renseignement et à d’autres formations proches du mouvement d’Omar al Bachir, le Parti du Congrès National (PCN). Si tel est le cas, le mouvement en cours peut se résumer à une restauration de l’ordre ancien, avec un simple changement à la tête du pays.

Cette tentative peut se heurter à deux obstacles : les rivalités internes entre les forces portant les armes, y compris au sein de l’armée, et la volonté du mouvement civil de poursuivre ce qu’Omar al Digeir, le leader du Parti du Congrès Soudanais (PCS), a qualifié, dans la nuit du Lundi 3 Juin au Mardi 4 Juin 2019, de « nouvel épisode de la révolution du peuple soudanais, que j’appelle gloire des martyrs ».

Plusieurs sources proches du mouvement de contestation évoquent une radicalisation en cours. « Avant le mois d'avril 2019, certains quartiers s’étaient soulevés. Mais le sit-in a créé une unité encore plus forte au sein de la population », témoigne un manifestant à Omdourman, « sur les barricades, on trouve tout le monde, tous les âges sont là, les hommes, les femmes et les enfants. Même les imams appellent à la désobéissance civile ».

Un responsable local impliqué dans le mouvement depuis son origine est encore plus clair, « nous sommes en train de nous organiser. Nous repartons à zéro mais, cette fois, cela va être dur, très dur ».

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3 juin 2019 1 03 /06 /juin /2019 18:54

 

 

https://www.20minutos.es/noticia/3643576/0/pisarello-de-mano-derecha-de-colau-en-el-ayuntamiento-de-barcelona-al-congreso/

 

Gerardo Pisarello Prados, bras droit d’Ada Colau à la mairie de Barcelone, au congrès

Né en 1970 à Tucumán, en Argentine, il réside en Espagne depuis 1996. Il entretient une relation de proximité avec Jaume Asens, le profil le plus souverainiste de Barcelona en Comu.

Gerardo Pisarello Prados, premier adjoint au maire de la ville de Barcelone sous le mandat d’Ada Colau, est en passe de devenir le premier secrétaire du bureau du congrès des députés. Le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) a conclu un accord avec Unidas Podemos pour nommer cinq des neuf membres du bureau du congrès et, Mardi 21 Mai 2019, un vote aura lieu pour le ratifier.

Gerardo Pisarello abandonne ainsi la politique municipale de Barcelone, ou il était le bras droit d’Ada Colau, pour exercer une fonction nationale à un poste de responsabilité à la chambre basse. Né dans la ville argentine de Tucumán en 1970, il vit à Barcelone depuis 2001. Il est le fils d'un avocat assassiné pendant la dictature argentine et il a deux enfants.

Avant d'arriver dans la capitale catalane, il est passé à Madrid où, à partir de 1996, il a poursuivi ses études de doctorat de droit. Il a vécu dans les quartiers populaires de Vallecas et de Fuenlabrada. À Barcelone, il vit à Baix Guinardó depuis qu'il enseigne le droit constitutionnel à l'Université de Barcelone.

Pendant dix ans, il a été vice-président de l’observatoire Derechos Economicos Sociales y Culturales (DESC), une entité qu’il a co-dirigé avec Ada Colau et dans laquelle il a commencé sa carrière politique. Il a ensuite participé à la fondation de Procés Constituent, parti qu'il a créé avec la religieuse Teresa Forcades et le militant Arcadi Oliveres afin de promouvoir un changement de modèle politique, économique et social, qui implique la fin du capitalisme et l'indépendance de la Catalogne, et de Barcelona en Comú, formation avec laquelle il a gagné la ville de Barcelone avec Ada Colau.

Dans son initiation politique, la figure de Jaume Asens, le membre le plus nettement indépendantiste de Barcelona en Comu, joue également un rôle de premier plan. Leur amitié s’est exprimée en 2012 dans un livre conjoint dont le titre était « il n'y a pas de droit, l’illégalité du pouvoir en temps de crise ».

Avant d'être proposé pour le bureau du congrès, il a été précisé que Gerardo Pisarello pourrait être candidat aux élections européennes du Dimanche 26 Mai 2019. Il avait également présenté sa candidature en 2014, pour la liste d’Esquerra Unida y Alternativa (EuiA), mais son profil souverainiste, qui avait commencé dans Procés Constituent, avait fait que la direction d'Izquierda Unida lui avait opposé son veto.

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3 juin 2019 1 03 /06 /juin /2019 17:47

 

 

https://www.elwatan.com/edition/actualite/la-societe-civile-simpose-comme-une-force-de-proposition-03-06-2019

 

Elle rendra publique son initiative le 15 juin 2019

La société civile s’impose comme une force de proposition

La société civile s’unit et se prépare à lancer officiellement son initiative de sortie de crise. Trois mouvements se sont, en effet, mis d’accord pour organiser une première conférence devant donner naissance à une proposition portée par un peu plus d’une cinquantaine d’organisations et de syndicats autonomes, représentants divers secteurs et différents courants.

Il s’agit de trois collectifs, la Confédération des Syndicats Algériens (CSA), le Forum Civil pour le Changement (FCC) et le Collectif de la Société Civile pour une Transition Démocratique (CSCTD). Ces derniers ont tenu, Samedi Premier Juin 2019, une troisième réunion, à l’issue de laquelle les participants se sont mis d’accord sur la tenue, le 15 juin 2019, de la première conférence de la société civile.

« Consciente de l’importance de son rôle en tant qu’acteur pour la concrétisation des revendications du mouvement populaire, la société civile appelle l’ensemble des forces actives à soutenir son initiative et à tout faire pour sa réussite », lit-on dans un communiqué de la société civile rendu public Dimanche 2 Juin 2019. Afin de préparer le document qui sera soumis à l’approbation de la conférence, une commission a été installée. C’est elle qui se chargera de la rédaction de la mouture finale de l’initiative de la société civile.

En plus de la préparation de cette conférence, les représentants des trois collectifs mettent l’accent sur l’importance d’activer la mise en place « d’une transition démocratique souple qui consacrera la rupture avec le système dictatorial et corrompu en mettant un terme aux mascarades des fraudes électorales afin d’entamer l’édification d’institutions légitimes et crédibles ».

Les signataires de ce communiqué réaffirment aussi leur attachement à l’ouverture « d’un dialogue responsable, sérieux et rationnel comme moyen permettant la résolution de la crise actuelle », mais sans Abdelkader Bensalah, Tayeb Belaiz et Noureddine Bedoui.

Ces derniers, lit-on dans ce document, doivent partir en réponse aux exigences du mouvement populaire. La société civile réclame aussi la mise en œuvre des articles sept et huit de la constitution et elle exige la levée de toutes les restrictions contre le mouvement populaire pacifique, ainsi que contre les espaces politiques et associatifs. Les représentants de la société civile exigent aussi le respect de la liberté de la presse pour qu’elle puisse exercer ses missions loin de toute pression, des menaces ou des orientations, ainsi que la cessation des arrestations et des poursuites judiciaires contre les activistes et les participants aux marches du mouvement populaire.

« L’initiative de la société civile traduit les aspirations du mouvement populaire et ses revendications », précise-t-on dans ce communiqué.

Les trois collectifs, faut-il le souligner, représentent de larges couches de la société algérienne. Ils sont composés de syndicats et d’organisations les plus actifs sur la scène nationale, en dépit de la répression et des entraves du pouvoir. En effet, le premier collectif est formé par la CSA.

Cette dernière regroupe en son sein l’ensemble des syndicats autonomes les plus représentatifs de tous les secteurs d’activité, notamment l’éducation nationale et la santé publique. Le deuxième collectif est le CSCTD. Ce dernier s’est formé autour d’une trentaine d’associations et d’Organisations Non Gouvernementales (ONG) nationales, dont le Rassemblement Action Jeunesse (RAJ) et la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH). Ces organisations accompagnent aussi le mouvement populaire depuis le début.

Un engagement qui s’ajoute à leurs activités quotidiennes pour la défense des droits de l’homme, des libertés et de la démocratie. D’autres associations et organisations spécialisées dans différents domaines en relation avec les droits humains et professionnels se sont aussi organisées et ont rejoint ce mouvement pour participer à l’effort collectif visant à trouver une solution à la crise actuelle.

Le pouvoir voudra-t-il enfin entendre un autre son de cloche et accepter des solutions émanant de mouvements représentatifs et sérieux ?

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3 juin 2019 1 03 /06 /juin /2019 17:27

 

 

http://www.leparisien.fr/faits-divers/nous-ne-sommes-pas-des-statistiques-les-gilets-jaunes-mutiles-manifestent-a-paris-02-06-2019-8084691.php

 

« Nous ne sommes pas des statistiques », les Gilets Jaunes mutilés manifestent à Paris

Des Gilets Jaunes mutilés ont manifesté à Paris, Dimanche 2 Juin 2019. Outre l’interdiction des Lanceurs de Balles de Défense (LBD) et des grenades explosives, ils dénoncent les responsables de la stratégie de maintien de l’ordre.

Ils ont perdu un œil, une main ou certaines fonctions cérébrales, comme Martin, cinquante et un ans, qui souffre de troubles de la mémoire, de la concentration et de l’humeur, après avoir reçu un tir de LBD dans le front le 12 janvier 2019 à Nîmes. Depuis, leur vie est en pointillé, rythmée par les rendez-vous médicaux et les coups de déprime.

Au pied d’une grande banderole représentant des photos en gros plan explicites de leurs plaies, les mutilés pour l’exemple, ces Gilets Jaunes lourdement blessés ces six derniers mois par des forces de l’ordre, ont défilé dans le calme Dimanche 2 Juin 2019 à Paris entre la place de la Bastille et la place de la Nation, soutenus par plus de trois cent personnes. « Cette fraternité est essentielle. Elle nous aide à relever la tête », confie Vanessa, une habitante du Val-d’Oise qui a perdu son œil gauche après avoir reçu un tir de LBD sur les Champs-Élysées le 15 décembre 2018.

Cette trentenaire a porté plainte. Elle a accueilli avec satisfaction les récentes déclarations du procureur de la république de Paris indiquant que des membres des forces de l’ordre seraient jugés avant la fin de l’année 2019. « Même si cela aurait dû être le cas depuis longtemps, c’est un petit bout d’espoir », se réjouit-elle.

Les témoins se succèdent au micro pour livrer leur expérience tandis que les slogans réclament l’interdiction des LBD ou des grenades explosives. Le collectif a dénombré depuis le début du mouvement vingt quatre éborgnés, cinq mains mutilées, une perte de testicule et trois pertes d’odorat. Alexandre Frey porte désormais une plaque en titane sous la paupière à cause d’un tir de LBD le 8 décembre 2018 à Paris. « L’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) m’a dit que mon dossier était bien avancé », relate cet intermittent du spectacle qui a saisi la justice.

Antoine Boudinet, lui, a eu la main droite arrachée alors qu’il venait de ramasser une Grenade Lacrymogène Instantanée (GLI), le 8 décembre 2018, à Bordeaux.

« Nous nous rassemblons et nous prenons la parole car nous voulons montrer que nous ne sommes pas des statistiques, mais des citoyens dont les vies ont été détruites », développe-t-il.

« C’est très bien si des policiers sont jugés, mais on doit aussi se pencher sur la chaîne de commandement. Derrière les tirs, il y a des ordres et une stratégie de maintien de l’ordre qui remonte au plus haut sommet de l’état », ajoute-t-il.

Interrogé au même moment sur Radio Télévision Luxembourg (RTL), le secrétaire d’état à l’intérieur Laurent Nuñez a indiqué qu’il n’avait pas de regret sur la gestion de l’ordre public des manifestations de Gilets Jaunes. « Ce n’est pas parce qu’une main a été arrachée, parce qu’un œil a été éborgné, que la violence est illégale », a-t-il ajouté.

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3 juin 2019 1 03 /06 /juin /2019 17:13

 

 

https://www.huffingtonpost.fr/entry/trump-atterrit-a-londres-en-insultant-son-maire-sadiq-khan_fr_5cf4d3dae4b0a1997b6ce1d8?xtor=AL-32280680?xtor=AL-32280680

 

Donald Trump atterrit à Londres en insultant son maire Sadiq Khan

Le président américain est arrivé au Royaume-Uni pour une visite d'état de trois jours, et cela commence bien.

Un atterrissage pas vraiment en douceur, Donald Trump est arrivé à Londres, Lundi 3 Juin 2019, pour une visite d'état de trois jours au Royaume-Uni, au programme, banquet avec la reine, réunion avec Theresa May, et commémoration du débarquement.

Mais avant tout cela, c’est par un tweet tonitruant dont il a désormais l’habitude que le locataire de la Maison Blanche a signalé son arrivée.

Dans un message posté sur le réseau social juste avant que son avion ne se pose à l’aéroport de Stansted, Donald Trump s’en est pris au maire de Londres, Sadiq Khan. « Sadiq Khan, qui a fait boulot exécrable en tant que maire de Londres, a fait des commentaires méchants concernant le président des Etats-Unis », a-t-il écrit, qualifiant au passage l’élu de loser.

Dans un second tweet, le président américain n’a pas hésité à comparer Sadiq Khan à un autre homme politique qu’il considère idiot et incompétent, le maire de New York Bill de Blasio.

Et vraisemblablement, même après avoir touché le tarmac londonien, où il était accueilli par Jeremy Hunt, le ministre britannique des affaires étrangères, Donald Trump était préoccupé par Sadiq Khan.

À la British Broadcasting Corporation (BBC), Jeremy Hunt a ainsi raconté que le président américain lui avait fait part de ses impressions concernant le maire de Londres, « j’ai vu ce qu’il avait tweeté après. Disons qu’il n’était pas prêt d’accueillir Sadiq Khan avec une cérémonie royale à Londres. Ce qu’il m’a dit était du même acabit que ses tweets ».

Cette saillie de Donald Trump en amont d’une visite déjà bien en proie aux tensions n’arrive pas de nulle part. Samedi Premier Juin 2019, Sadiq Khan s’est fendu dans le Guardian d’une tribune particulièrement remontée contre le président américain, le comparant à « un fasciste du vingtième siècle ».

Rappelant que le locataire de la Maison Blanche n’a pas hésité à se servir des attaques de Londres en 2018 qui ont fait sept morts et quarante huit blessés pour justifier sa politique migratoire, le maire de Londres écrit que « Donald Trump n’est que l’un des exemples les plus flagrants d’une menace mondiale croissante. L’extrême droite est en hausse dans le monde entier, menaçant nos droits et nos libertés durement gagnées et les valeurs qui définissent nos sociétés libérales et démocratiques depuis plus de soixante-dix ans. Viktor Orbán en Hongrie, Matteo Salvini en Italie, Marine Le Pen en France et Nigel Farage au Royaume-Uni, utilisent les mêmes rhétoriques que les fascistes du vingtième siècle pour gagner leur soutien, mais ils utilisent de nouvelles méthodes sinistres pour transmettre leur message. Et ils gagnent du terrain et gagnent du pouvoir et de l’influence dans des endroits impensables il y a quelques années à peine ».

La passe d’armes entre les deux hommes, si elle est presque habituelle, n’est pas prête de s’éteindre. Dans la matinée du Lundi 3 Juin 2019, l’édition britannique du magazine Elle a publié une vidéo avec Sadiq Khan. Le maire de Londres  s’oppose radicalement aux valeurs portées par Donald Trump et il dénonce notamment les récents changements législatifs en matière d’avortement aux États-Unis.

« Nous sommes dans une situation où, dans certains états américains, il est désormais presque impossible pour une femme d’avoir droit à l’avortement. Or, il suffit de lire un livre pour savoir ce qu’il se passe quand on prive les femmes du droit de décider pour leur corps », déclare-t-il notamment.

Sadiq Kahn et Donald Trump sont coutumiers des échanges houleux.  En 2018 lors d’une visite au Royaume-Uni, le président américain avait déjà critiqué le mauvais travail de Sadiq Khan. Surtout, il avait, comme il y a quelques jours dans le Sun, fait les louanges de Boris Johnson, ancien maire de Londres.

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2 juin 2019 7 02 /06 /juin /2019 14:57

 

 

https://www.lavanguardia.com/politica/20190529/462562697503/grupo-trabajo-onu-gobierno-excarcelar-jordis-junqueras.html

 

Un groupe de travail de l'Organisation des Nations Unies (ONU) demande au gouvernement espagnol de libérer et d'indemniser Jordi Sanchez, Jordi Cuixart et Oriol Junqueras. Il considère que leur emprisonnement est arbitraire.

Le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire (GTDA) de l'ONU demande au gouvernement espagnol de libérer et d'indemniser Jordi Sànchez, Jordi Cuixart et Oriol Junqueras, estimant que leurs arrestations étaient arbitraires. Ce groupe estime que cette privation de liberté viole les principes de la déclaration universelle des droits de l'homme.

Le rapport indique que « la liberté d'opinion et d'expression inclut la possibilité de manifester la manière dont les peuples peuvent déterminer librement leur système politique, leur constitution ou leur gouvernement ». Par conséquent, il conclut que l'arrestation de ces trois dirigeants indépendantistes « est arbitraire, car elle résulte de l'exercice du droit à la liberté d'opinion, d'expression, d'association, de réunion et de participation ».

L'avocat de Jordi Cuixart, de Jordi Sànchez et d’Oriol Junqueras, Ben Emerson, s'est adressé directement au président du gouvernement, Pedro Sánchez, à qui il a demandé d'évaluer le bien-fondé de ce rapport de l'ONU. « Si vous l'ignorez, vous devrez faire face à un grand rejet international. Les institutions européennes n'auront d'autre choix que d'agir », a-t-il déclaré.

Il a également déclaré que Pedro Sanchez devait « amnistier tous les exilés comme Carles Puigdemont ou Clara Ponsatí et s'asseoir pour discuter avec les négociateurs internationaux afin de trouver des solutions négociées et pacifiques », ce qui, à son avis, peut être atteint. Il a également demandé qu'un référendum soit légalement contraignant dans lequel les deux parties respectent les résultats.

« Les pratiques répressives ne se produisent pas dans une démocratie moderne », a-t-il déclaré. « Nous devons laisser derrière nous l'autoritarisme instinctif de la dictature franquiste et avancer vers la démocratie du vingt et unième siècle », a déclaré l'avocat.

L'avocate Rachel Lindon a expliqué qu'il serait incohérent de la part du gouvernement espagnol qu'il ignore ce rapport parce qu'il l'a jugé important, comme en témoigne le fait qu'il a répondu à cinquante neuf pages des questions posées par ce groupe de travail de l’ONU.

La lettre précise que « les actes de Jordi Cuixart, de Jordi Sànchez et d’Oriol Junqueras, avant ou après la tenue de la manifestation sociale du 20 septembre et du 21 septembre 2017 n'étaient pas violents, ils n'ont pas incité à la violence et leur comportement n'a pas conduit à des actes violents ».

Par conséquent, le rapport estime qu’il n'y avait pas de motif de détention préventive ni de procès. Il prévient que, même si ce procès est toujours en cours, « le groupe de travail analysera si, au cours de la procédure judiciaire, les éléments fondamentaux d’un procès équitable, indépendant et impartial ont été respectés ».

Le groupe de travail mentionne également « l'ingérence du ministère public qui condamne ouvertement les accusés avant le prononcé de la peine, qui viole la présomption d'innocence et qui constitue une ingérence indue qui porte atteinte à l'indépendance et à l'impartialité du tribunal ».

En ce sens, il fait référence aux déclarations de hauts responsables du gouvernement espagnol qui parlent de décapiter les dirigeants du mouvement indépendantiste et qui prétendent décrire le comportement de Jordi Cuixart, de Jordi Sànchez et d’Oriol Junqueras, comme étant violent face à une manifestation sociale.

Cette absence de violence et l'absence d'informations convaincantes sur les faits imputables les impliquant dans le comportement constitutif des crimes reprochés ont donné lieu à la conviction du GTDA que les accusations criminelles portées contre eux étaient relatives à leurs opinions politiques pour l’indépendance de la Catalogne et que le but de ces accusations était de les empêcher de continuer à défendre ces opinions dans la sphère politique.

Le GTDA de l’ONU affirme avoir trouvé « des éléments nous permettant de supposer que les juges ont eu connaissance de la question et qu'ils en ont déjà des idées prédéfinies ».

Il estime également que « la juridiction territoriale, personnelle et matérielle chargée d'enquêter et de poursuivre les auteurs d'actes criminels éventuels était celle des tribunaux de Catalogne, car les crimes auraient été commis sur le territoire catalan, ainsi que par des fonctionnaires et des parlementaires catalans ».

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2 juin 2019 7 02 /06 /juin /2019 14:28

 

 

https://fr.reuters.com/article/companyNews/idFRL8N2363R9

 

Condamné, un ministre de la Ligue du Nord démissionne (Reuters)

Condamné Jeudi 30 Mai 2019 à de la prison pour détournement de fonds, Edoardo Rixi, vice-ministre italien chargé des infrastructures et des transports, a présenté sa démission au vice-président du conseil Matteo Salvini, qui l’a acceptée.

Edoardo Rixi est membre de la Ligue du Nord, le parti dirigé par Matteo Salvini. Il a été condamné Jeudi 30 Mai 2019 dans la matinée à Gênes, dans le nord-ouest du pays, à trois ans et cinq mois de prison pour avoir indûment approuvé entre 2010 et 2012 des notes de frais de certains de ses subordonnés.

Le Mouvement Cinq Etoiles (MCE) de Luigi Di Maio, partenaire de la Ligue du Nord au sein du gouvernement de coalition, avait réclamé son départ s’il était reconnu coupable.

« J’accepte sa démission uniquement pour le protéger et pour protéger l’action du gouvernement contre les attaques et les polémiques », a dit Matteo Salvini.

Edoardo Rixi était jugé à Gênes avec vingt et un autres conseillers ou anciens conseillers régionaux de Ligurie accusés de détournement de fonds.

Les relations se sont tendues ces derniers mois entre la Ligue du Nord et le MCE et des élections législatives anticipées pourraient avoir lieu en Italie le 22 ou le 29 septembre 2019, rapporte la Stampa, Jeudi 30 Mai 2019.

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2 juin 2019 7 02 /06 /juin /2019 14:04

 

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/02/allemagne-la-chef-du-parti-social-democrate-demissionne_5470437_3210.html

 

La présidente du parti social-démocrate allemand (SPD) démissionne

La décision d’Andrea Nahles survient à l’issue de la débâcle enregistrée par le SPD aux élections européennes.

Une semaine après la débâcle historique du SPD aux élections européennes, Andrea Nahles, sa présidente, a annoncé son départ. « Les débats à l’intérieur du groupe et de nombreux retours venus de l’intérieur du parti m’ont convaincue que je ne dispose plus du soutien nécessaire à l’exercice de mes fonctions », écrit Andrea Nahles dans une lettre adressée, Dimanche 2 Juin 2019, aux adhérents du SPD.

Cette décision, qui pourrait avoir des conséquences sur l’avenir de la grande coalition d’Angela Merkel, est une surprise. Deux jours après les élections européennes, Andrea Nahles avait certes annoncé qu’elle remettrait en jeu son mandat de présidente du groupe du SPD au Bundestag, fonction qu’elle occupe depuis le mois de septembre 2017.

Le vote devait avoir lieu Mardi 4 Juin 2019, et Andrea Nahles, qui comptait être à nouveau candidate, espérait qu’une victoire au sein du groupe parlementaire restaurerait son autorité à la tête du SPD. C’est l’inverse qui s’est produit.

Cette démission précipitée en dit long sur la profondeur de la crise que traverse le SPD. Le résultat des européennes a été un choc. Avec seize pour cent des voix, les sociaux-démocrates allemands ont non seulement reculé de douze points par rapport aux élections européennes de 2014, mais ils ont aussi, pour la première fois de leur histoire, été devancés par Die Grünen à l’échelle nationale. A cette humiliation s’en est ajoutée une autre. Dimanche 26 Mai 2019, le SPD est arrivé en deuxième position derrière l'union chrétienne démocrate (CDU) aux élections locales à Brême, du jamais vu en soixante-treize ans dans cette petite région du nord de l’Allemagne considéré comme un bastion imprenable de la social-démocratie.

Agée de quarante huit ans, Andrea Nahles, première femme présidente du SPD, n’aura donc tenu qu’un peu plus d’un an à la tête du SPD. Elle y avait été élue au mois d'avril 2018 après une autre démission précipitée, celle de Martin Schulz, poussé lui aussi vers la sortie après la défaite historique des élections législatives du mois de septembre 2017, lors desquelles le SPD n’avait recueilli que vingt pour cent des voix, du jamais vu depuis la seconde guerre mondiale.

Quelles seront les conséquences du départ d'Andrea Nahles sur la grande coalition au pouvoir à Berlin ? C’est la grande inconnue. Ministre du travail de 2013 à 2017, Andrea Nahles avait juré, après la débâcle des élections législatives de 2017, que son parti ne gouvernerait plus avec la CDU. « Nous allons leur en mettre plein la gueule », avait-elle promis à l’époque. Quatre mois plus tard, après qu'Angela Merkel eut échoué à former une coalition dite jamaïcaine avec les libéraux et Die Grünen, Andrea Nahles avait spectaculairement changé d’avis en devenant, du jour au lendemain, l’avocate la plus ardente d’un retour du SPD au gouvernement.

Depuis, le SPD a continué d’aller de déboires en déboires. Aux élections régionales du mois d'octobre 2018, en Bavière et en Hesse, le parti a reculé d'onze points. Aux élections européennes du Dimanche 26 Mai 2019, il a chuté de douze points. A chaque fois, c’est le même scénario. La CDU baisse mais arrive en tête, le SPD s’effondre et Die Grünen monte en force en lui prenant la deuxième place.

S’il sanctionne une stratégie et s’il marque l’échec d’une personnalité qui, par ses erreurs, n’a pas su s’imposer à la tête d’un parti dont la déroute a toutefois commencé bien avant qu’elle n’en prenne les rênes, le départ d'Andrea Nahles est incontestablement un immense saut vers l’inconnu. Car si la présidente du SPD était très contestée, dès avant les élections européennes, aucune personnalité ne s’est imposée pour incarner une relève.

Les jours qui suivent seront décisifs. Lundi 3 Juin 2019, Andrea Nahles doit officialiser son départ devant les instances du SPD à Berlin. Qui se portera candidat à sa succession ? Une certaine logique voudrait qu’Olaf Scholz annonce sa candidature. Président intérimaire du SPD entre le départ de Martin Schulz et l’élection d'Andrea Nahles, au début de l'année 2017, l’actuel ministre des finances et vice-chancelier a incontestablement l’envergure.

Mais l'ancien maire de Hambourg n’a jamais été très populaire auprès des militants. Et son positionnement politique, à la droite du SPD, n’en fait pas de façon évidente l’homme du moment, alors que gronde la colère des militants, qui sont de plus en plus nombreux à réclamer un SPD plus ancré à gauche et à estimer que le parti à tout intérêt à se régénérer en basculant dans l’opposition.

Olaf Scholz est-il conscient de ce handicap ? C’est ce que tend à montrer l’entretien qu’il a accordé, Dimanche 2 Juin 2019, au quotidien Tagesspiegel. « Je suis sûr et certain qu’on ne peut défendre l’idée qu’il y aura une cinquième grande coalition après la quatrième qui est actuellement en place. Trois grandes coalitions à la suite ne seraient pas une bonne chose pour la démocratie allemande », explique-t-il. Depuis 1949, la CDU a gouverné quatre fois avec le SPD, de 1966 à 1969, sous le chancelier Kurt Georg Kiesinger (CDU), puis de 2005 à 2009, de 2013 à 2017 et depuis 2018 sous Angela Merkel (CDU).

En se muant en contempteur du principe des grandes coalitions après en avoir été à la fois le thuriféraire et le bénéficiaire, Olaf Scholz espère-t-il se présenter en recours ? C’est possible. A lire son interview au Tagesspiegel, on comprend toutefois qu’avec lui le SPD ne quitterait pas le gouvernement dès demain, mais qu’il tenterait, auparavant, de faire voter des mesures auxquelles il tient, notamment l’introduction d’une retraite de base et d’une loi sur la protection du climat.

Beaucoup de sociaux-démocrates, notamment chez les députés qui craignent de perdre leurs sièges en cas d’élections anticipées, sont sur cette ligne. Il reste deux inconnues. La première concerne les quatre cent mille adhérents du SPD, qui peuvent vouloir un changement plus radical. La seconde inconnue concerne la CDU, également sous pression après son mauvais score aux européennes, vingt neuf pour cent des voix, une baisse de six points par rapport à 2014. Contestée elle aussi, Annegret Kramp-Karrenbauer, la nouvelle présidente de la CDU, réunit Dimanche 2 Juin et Lundi 3 Juin 2019 ses instances dirigeantes pour analyser le mauvais résultat du scrutin et décider de la suite. Or depuis plusieurs semaines, des poids lourds de la CDU ont fait savoir qu’ils étaient farouchement opposés à l’introduction d’une retraite de base et d’une législation plus contraignante sur l’environnement.

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2 juin 2019 7 02 /06 /juin /2019 13:31

 

 

https://www.elwatan.com/edition/actualite/583342-02-06-2019

 

Pas d'élection présidentielle le 4 juillet 2019, le corps électoral sera de nouveau convoqué (Algérie Presse Service)

Communiqué du conseil constitutionnel

Le conseil constitutionnel, réuni le Dimanche 26 Mai 2019, le Mercredi 29 Mai 2019 et le Samedi Premier Juin 2019, à l’effet de délibérer sur les dossiers de candidatures pour l’élection du président de la république prévu le 4 juillet 2019, s’est prononcé par le rejet des deux dossiers de candidature déposés auprès de lui, en vertu de deux décisions individuelles datées du Samedi Premier Juin 2019.

En vertu de la décision du conseil constitutionnel du Samedi Premier Juin 2019, par laquelle il déclare l’impossibilité de tenir l’élection du président de la république, le 4 juillet 2019, et la réorganisation de celle-ci de nouveau.

Vu le préambule de la constitution qui prévoit en son douzième paragraphe que la constitution est au-dessus de tous, qu'elle est la loi fondamentale qui garantit les droits et les libertés individuelles et collectives, qu'elle protège la règle du libre choix du peuple, qu'elle confère la légitimité à l’exercice des pouvoirs et qu'elle consacre l’alternance démocratique par la voie d’élections libres et régulières.

Vu les articles sept, huit, cent deux, cent quatre vingt deux et cent quatre vingt treize de la constitution

Considérant que le constituant confère au conseil constitutionnel la mission de veiller au respect de la constitution

Considérant que le peuple est la source de tout pouvoir et qu’il exerce sa souveraineté par l’intermédiaire des institutions qu’il se donne.

Considérant que, dès lors que la constitution prévoit que la mission essentielle dévolue à celui investi de la charge de chef de l'état est d’organiser l’élection du président de la république, il y a lieu de réunir les conditions adéquates pour l’organisation de cette élection dans la transparence et la neutralité en vue de préserver les institutions constitutionnelles qui concourent à la réalisation des aspirations du peuple souverain.

Il revient au chef de l'état de convoquer de nouveau le corps électoral et de parachever le processus électoral jusqu’à l’élection du président de la république et la prestation du serment constitutionnel.

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