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18 mai 2019 6 18 /05 /mai /2019 14:54

 

 

https://coordination.assembleesdesgiletsjaunes.org/system/documents/files/000/000/437/original/tract_euro.pdf

 

Élections, piège à cons

Tract des Gilets Jaunes de Commercy

Et voilà qu’on nous refait le coup du duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Encore une fois, il s’agirait de voter pour le parti présidentiel afin de faire barrage au Rassemblement National ou, au contraire, de voter pour le Rassemblement National pour s’opposer à la majorité. Pourtant, ce ne sont pas les élections présidentielles françaises. Aux élections européennes, il n’y a pas de second tour et il n’y a pas de duel entre deux partis. Les élections européennes fonctionnent à la proportionnelle, autrement dit toutes les formations qui obtiennent un minimum de cinq pour cent de voix obtiennent des sièges au parlement européen.

Après six mois de crise sans précédent, avec des dizaines de milliers de personnes dans les rues chaque week-end, ils voudraient faire de ce scrutin un sondage pour ou contre Emmanuel Macron, pour ou contre son gouvernement, pour ou contre sa gestion répressive et les miettes qu’il dit avoir lâché sous la pression des Gilets Jaunes. S’il sort vainqueur de cette élection, il n’y aucun doute qu’il s’en servira pour légitimer sa politique intérieure et pour renvoyer tout le monde chez soi. Une politique injuste, qui accroît les inégalités et qui détruit méthodiquement les services publics de santé et d'éducation. Et ce n’est que le début de l’application d’un programme au service des plus riches.

Ce que le mouvement en cours est venu confirmer, c’est que nous ne voulons plus être représentés. Nous voulons décider, que ce soit grâce au Référendum d'Initiative Citoyenne (RIC) ou collectivement au sein des assemblées où les propositions peuvent être discutées et débattues et où la parole de chacun est respectée.

Quels que soient les résultats de ces élections, cela ne changera rien pour notre mouvement. Nous continuerons à nous réunir, à réinventer une politique à notre échelle, à nous mobiliser et à multiplier les actes tant qu’ils refuseront d’entendre notre colère.

Si vous votez, votez donc par conviction et pas pour celui ou celle qu’on vous indique.

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18 mai 2019 6 18 /05 /mai /2019 14:38

 

 

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/170519/pour-la-liberation-de-louisa-hanoune

 

Collectif pour la Libération de Louisa Hanoune

Vendredi 17 Mai 2019

Un large collectif de personnalités françaises issues des milieux intellectuel, politique et militant, demandent la libération de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs d’Algérie (PTA), connue pour « ses prises de position et son combat intransigeant en défense de la démocratie, des libertés et des droits des femmes, et toujours du côté des peuples et des opprimés ».

Nous avons appris le placement sous mandat de dépôt et l’incarcération de Louisa Hanoune, secrétaire générale du PTA, par le tribunal militaire de Blida, le Jeudi 9 Mai 2019. Elle s’était rendue à une simple convocation d’un juge d’instruction pour être entendue comme témoin.

Nous ne comprenons pas cette arrestation arbitraire qui suscite une légitime émotion.

Louisa Hanoune est connue partout depuis des années pour ses prises de position et son combat intransigeant en défense de la démocratie, des libertés, des droits des femmes et toujours du côté des peuples et des opprimés.

Que nous soyons d’accord ou pas avec ses positions politiques, rien ne peut justifier sa mise en détention.

Premiers signataires

François Asensi, Jean Marc Ayrault, Bally Bagayoko, Jean Baubérot, Gérard Bauvert, Olivier Besancenot, Jacques Boutault, Louis Boyard, Marie George Buffet, Jean Christophe Cambadélis, Luc Carvounas, Denis Collin, Eric Coquerel, Alexis Corbière, Jacques Cotta, Annick Coupé, Gérard Filoche, Georges Gastaud, Benoît Hamon, Patrick Hébert, Frédéric Homez, Annie Lacroix-Riz, Henri Leclerc, Patrick Le Hyaric, Renée Le Mignot, Jean Claude Mailly, Jean Charles Marquiset, Myriam Martin, William Martinet, Philippe Martinez, Olivier Mateu, Jean Luc Mélenchon, Madjid Messaoudene, Dan Moutot, Claire Nouvian, Patrick Pelloux, Stéphane Peu, Adrien Quatennens, Michel Rochette, Johanna Rolland, Alain Roques, Fabien Roussel, François Ruffin, Joachim Salamero, Jean Marc Schiappa, Benjamin Stora, Azzedine Taïbi, Baptiste Talbot, Rachid Temal, Raymond Vacheron, Yves Veyrier, Laurent Zappi, Sylvia Zappi

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17 mai 2019 5 17 /05 /mai /2019 18:18

 

 

https://www.mediapart.fr/journal/france/170519/six-mois-d-allo-place-beauvau-chronique-des-violences-d-etat

 

Six mois d'Allô Place Beauvau, chronique des violences d'état

Par David Dufresne

Vendredi 17 Mai 2019

En vingt et un tweets commentés, l’écrivain-journaliste David Dufresne raconte ses jours et ses nuits passés à relever les violences policières survenues dans le cadre des manifestations des Gilets Jaunes et des lycéens. Comment le projet Allô Place Beauvau est né, comment il est porté et comment il a évolué.

Est-ce le père qui pleure en moi ? Le premier signalement concerne un lycéen bordelais. Une vidéo d’un adolescent à terre, touché au visage par un tir de Lanceur de Balles de Défense (LBD), et d’un policier qui demande à ses camarades de fermer leur bouche. Deux jours avant cette scène, c'était le premier décembre 2018 et son cortège de blessés graves sur les Champs-Élysées. Par dizaines, les vidéos, les photographies et les témoignages affluent sur mon fil Twitter.

Rien à la télévision, si peu dans la presse et, observateur de longue date du maintien de l’ordre, je suis en état de sidération entre, d’un côté, une violence sans précédent qui s’abat dans le cadre de manifestations sociales, violence inédite par sa brutalité mais aussi dans sa répétition, et, de l’autre, le silence médiatique qui l’entoure et de facto l’autorise.

Allo Place Beauvau commence, entre indignation et lancement d’alerte. Pas un seul instant, je n’imagine que, six mois plus tard, nous en serions où nous en sommes, en alerte et avec des signalements permanents.

Au deuxième signalement, la syntaxe est en place. Le titre, un numéro, les faits, la date et la source, le ton sera clinique et factuel, pour s’adresser au plus grand nombre. C'est un comptage factuel et un manque comblé. Le ministère de l’intérieur, via le compte twitter de la Place Beauvau, est interpellé, plutôt que la police nationale, pour des raisons simples. De toutes les polices, celle du maintien de l’ordre est celle qui relève le plus intimement du politique.

Les déclarations martiales de Christophe Castaner, de Laurent Nuñez, d'Edouard Philippe et même d’Emmanuel Macron, en sont la signature. Nous nous en rappellerons au moment de regrouper tous les signalements dans notre visualisation sur Mediapart, en illustrant notre collection de cartes de quelques-unes de ces déclarations. Il s’agit de pointer avant tout les donneurs d’ordre.

Après les premières diffusions d’images prises, avec l’accord des victimes, par le personnel hospitalier, viendront les rapports des secouristes des rues. Une galerie impensable de gueules cassées se profile. Je passe nuit et jour à rechercher sur les réseaux sociaux tous les cas documentés. Alors seul, je me donne une contrainte. Pour chaque signalement, un document est nécessaire, photographie, vidéo, certificat médical, radio médicale ou plainte.

Les signalements ne sont pas forcément chronologiques, leur numérotation suit la date de diffusion, pas toujours celle des faits. Je commence à remonter au premier acte des Gilets Jaunes, le Samedi 17 Novembre 2018, dont on découvrira plus tard que trois réunionnais y perdront, chacun, un œil, par des tirs de LBD. C'est une illustration de ce que le maintien de l’ordre dit à la française a souvent effectué, une violence plus grande dans les Départements d'Outre Mer (DOM) et dans les Territoires d'Outre Mer (TOM) qu’en métropole.

Ils seront les premiers éborgnés d’une série inédite qui, fait nouveau en matière de maintien de l’ordre social, touchera justement l'hexagone en nombre. A la date du Vendredi 17 Mai 2019, il y a vingt neuf mutilations graves répertoriées en six mois, contre trente six dans les vingt précédentes années, selon les chiffres du collectif Désarmons Les.

Il y a les images et il y a le son. La sentence satisfaite du policier vidéaste de Mantes la Jolie, « voilà une classe qui se tient sage », sonne comme une revendication. Sous nos yeux, le maintien de l’ordre se fait répression. Ces méthodes, cantonnées aux quartiers populaires depuis une trentaine d’années, dans l’indifférence quasi générale, éclatent au grand jour.

Allo Place Beauvau entend documenter cette dérive particulièrement. Il est impossible, en effet, de répertorier seul toutes les violences policières de toutes sortes sur tout le territoire. L’histoire de l’irruption de la vidéo des lycéens de Mantes la Jolie symbolise la nouvelle circulation de l’information.

Diffusée d’abord sur le compte Facebook du policier qui a filmé la scène, elle est rapidement retirée. Mais un compte twitter la récupère et la diffuse. En six mois, elle sera vue par plus de trois millions de personnes. Ce que d’aucuns vont appeler la victoire des médias faibles sur les médias forts.

Lundi 13 Mai 2019, l'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) a entendu les premiers témoignages des lycéens forcés de s'agenouiller plusieurs heures. L’un de leurs avocats, Arié Alimi, réclame la nomination d’un juge d’instruction, garant d’indépendance dans l’enquête.

En moins de quatre jours, j’en suis à plus de soixante signalements. Le cri d’Antoine va hanter mon quotidien. Pensant à une grenade lacrymogène, il a voulu ramasser une Grenade Lacrymogène Instantanée (GLI), cataloguée comme une arme de guerre par les instances internationales. La grenade comprend vingt six grammes de TNT. La France est un des rares pays européens à l’utiliser sur son sol.

À la date du Vendredi 17 Mai 2019, ce sont cinq GLI qui ont arraché la main de cinq manifestants depuis le premier acte des Gilets Jaunes. Laurent Thines, neurochirurgien, battra bientôt le rappel contre ces blessures de guerre. Bientôt, l’association des ophtalmologistes s’inquiète à son tour.

Il y a le spectre du retour des voltigeurs, ce peloton motocycliste dissous après la mort de Malik Oussekine, le 6 décembre 1986. Trente-deux ans après, au mois de décembre 2018, on les appelle les Détachements d'Action Rapide (DAR). Au mois d'avril 2019, on les appelle les Brigades de Répression de l'Action Violente Motorisée (BRAVM).

Il y a les images tournées par Stéphanie Roy, membre de toute une génération spontanée de vidéastes, Taha Bouhafs, Rémy Buisine, Gaspard Glanz, Clément Lanot et tant d’autres. Leurs moyens légers de tournage et de diffusion en direct modifient considérablement la donne, comme Radio Barricade en mai 1968. Bientôt, les Facebook Live vont se faire légion. Certains déjà m’alertent par message privé de scènes édifiantes qu’ils ont pu capter.

Après un mois de silence médiatique assourdissant, qui sert au déni politique, la France découvre subitement l’étendue des mutilations. Le débat public s'ouvre enfin à la question de l’utilisation en manifestation des armes dites sublétales. À Matignon, comme à Beauvau, comme dans les préfectures, on fait front. Le directeur de la police nationale se fend d’un rappel du mode d’emploi, des caméras-piétons sont réclamées sur le tireur ou son binôme.

Parmi les victimes, il y a Lilian, quinze ans, atteint à la joue et à la mâchoire alors qu’il sortait d’un magasin de sport, une balle perdue, pendant les soldes du mois de janvier 2019 à Strasbourg.

Mediapart met en ligne notre data-visualisation, un projet préparé en trois semaines, autour de plusieurs compagnons de route de longue date. Il y a Hans Lemuet, d'Etamin Studio, il y a Philippe Rivière, de Vision Carto, il y a Karen Bastien et Nicolas Bœuf, de We Do Data, et d’autres. Dès la mise en ligne, nous expliquons la méthode de travail, recueil des cas, recoupements et documents, ainsi que la doctrine d’emploi des principales armes.

Le but est de donner à voir la violence systémique. Ce n’est plus un signalement après l’autre, c’est un signalement sur l’autre. Tous les tweets Allo Place Beauvau sont importés automatiquement dans un tableur confidentiel. Tous les documents, vidéos et photographies, sont copiés et sécurisés.

Les mots-clés des tweets sont directement intégrés, la ville, l’arme en cause, la date et le numéro du signalement. Sont ajoutées quelques informations, parfois des précisions longtemps après les faits selon l’évolution judiciaire, médicale et sociale. Une fois consolidés, les signalements entrent dans la base de données et les graphiques sont mis à jour. Depuis le début, deux vigilantes, Domène et Perline, m’accompagnent dans cette étape.

À l’heure de publication du premier signalement de sa blessure, nous ignorons si Jérôme Rodrigues, figure du mouvement, va perdre son œil. Il a filmé et diffusé la scène en direct. C'est la panique à la préfecture, qui déclenche dans la foulée une enquête de l’IGPN. C’est la seule, sur plus de deux cent vingt plaintes, qui ait été, pour l’heure, confiée à un juge. Son cas fera l’objet d’une petite dizaine de précisions médicales et judiciaires.

Au total, aux sept cent quatre vingt quinze signalements, plus de quatre cent précisions ont été apportées et publiées, sur deux mille trois cent huit courriels reçus et des milliers de notifications.

Après quatre cent signalements, chiffre inconcevable deux mois plus tôt, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, qui reste muet sur nos chiffres, refusera toujours de nous accorder un entretien, malgré nos multiples demandes officielles. Reste que, malgré les mensonges d'état, le dispositif Allo Place Beauvau participe à la visibilisation des violences policières en général. Désormais, la question est abordée partout, radios, presse écrite et chaînes d’information en continu, sur différents tons.

La tournure dramatique des événements gagne les institutions internationales. En premier lieu, les députés européens qui appellent la France « à la transparence, à l’impartialité, à l’indépendance et à l’efficacité des enquêtes lorsque le recours à une force disproportionnée est soupçonné » et qui demandent que « les services répressifs soient toujours tenus responsables de l’accomplissement de leurs tâches ».

Les signalements ne portent pas tous sur des blessés graves. Certains relèvent des manquements possibles au code de déontologie de la police nationale, revu en 2014, du mésusage possible des armes, des humiliations, des insultes et de l’entrave à la liberté de la presse. Toulouse sera une des villes les plus citées, avec Paris, Bordeaux et Nantes. Mais les informations concernent tout autant des villes moyennes ou petites, comme Bar-le-Duc ou Besançon.

À Paris, Dunja Mijatović, commissaire des droits de l'homme du Conseil de l’Europe, m’avait convié à une réunion, à huis clos, le 28 janvier 2019. Son rapport, un mois plus tard, va révéler le nombre astronomique de tirs effectués dans le cadre des manifestations des Gilets Jaunes, entre le 17 novembre 2018 et le 4 février 2019, douze mille cent vingt deux tirs de LBD, mille quatre cent vingt huit tirs de GLI et quatre mille neuf cent quarante deux tirs de Grenades à Main de Désencerclement (GMD).

Interpellée spécifiquement sur mes signalements, la France répondra officiellement à la commissaire que la source mentionnée, qualifiée de décompte effectué par un journaliste indépendant, n’est pas identifiée. C'est un fallacieux tour de passe-passe du Quai d’Orsay, le lien des signalements, donné par la commissaire dans son rapport, renvoyait explicitement à la page Allo Place Beauvau, hébergée par Mediapart, où tout a toujours figuré, en particulier les noms et la méthodologie. C'est le déni par omission.

Parmi les victimes des violences policières dans les manifestations, deux cibles vont se démarquer. Les street medics, à partir du mois de mars 2019, et les journalistes, dès le mois de décembre 2018, avec une recrudescence au mois de mars 2019. Plus d’une centaine de vidéastes, photographes et cameramen seront visés. Reporters Sans Frontières (RSF) s’en émouvra auprès d’Emmanuel Macron, le 3 mai 2019. Plusieurs syndicats, dont le Syndicat National des Journalistes (SNJ), prennent position.

Camouflet cinglant pour la France, l’Organisation des Nations Unies (ONU) s’alarme à son tour. Réponse agacée du premier ministre français, « j'aime beaucoup entendre les conseils du haut-commissaire, mais je rappelle que, en France, nous sommes dans un état de droit et que la république à la fin est la plus forte ». Dans le même temps, le nombre d’enquêtes de l'IGPN explose, cent soixante deux lors de l’interview d’Édouard Philippe, plus de deux cent à la date du Vendredi 17 Mai 2019, du jamais vu. Au sénat, des élus demandent l'interdiction des LBD. Amnesty International s’apprête à faire de même. Les syndicats majoritaires de la police montent au créneau.

Interrogé sur les victimes de violences policières, le premier ministre Édouard Philippe renvoie aux policiers blessés. Si le nombre de ces derniers a toujours figuré dans notre data-visualisation, malgré la communication aléatoire à ce sujet par les autorités, la réplique du premier ministre n’apporte néanmoins pas satisfaction, sauf à considérer la république soumise à la loi du talion.

Il y a un signalement particulier, dans sa forme, il n'y a que du son, ou presque, et dans son fond, il y a la suite judiciaire des arrestations, où l’on aborde la seconde lame de la répression, celle de la justice. La France est alors plongée dans des débats qui la ramènent quarante ans en arrière, loi anticasseurs, arrestations préventives, gardes à vue infondées et bientôt la caractérisation aléatoire de n’importe quel objet pouvant devenir une arme par destination, avant même d’avoir été éventuellement utilisé comme tel. Un échange au commissariat du Havre dit beaucoup de l’aléatoire qui prévaut.

Au fil des mois, ce sont les victimes, leurs proches ou les vidéastes, qui entrent désormais directement en contact avec moi. Cette communication passe essentiellement par courriel, avec un mode d’emploi disponible en ligne. Si les cas sont souvent publiés anonymement, pour des raisons de confidentialité, nous possédons les coordonnées de la majorité des victimes et une trace écrite de nos échanges.

Le retentissement du projet va nous amener à devoir redoubler de vigilance, au moment où, de plus en plus, le camouflage est de mise dans les rues, absence répétée des brassards de police de certains policiers en civil, absence répétée des numéros d’identification et visages cagoulés des policiers. Une poignée de faux signalements avancés par des esprits grincheux parviennent par courriel, fausse cagnotte de faux blessés et deux blagues potaches au goût peu sûr.

La presque totalité de ces pièges ne passe pas l’épreuve de la recherche inversée d’images, par Google Images, ou celle de l’extraction des méta-données des photographies par des outils tels que Meta Picz. Sur près de huit cent signalements et après six mois de travail, notre vigilance a été abusée deux fois, deux signalements erronés qui sont restés en ligne, le premier est resté en ligne une petite nuit et un autre est resté en ligne moins de dix minutes.

La version officielle de la direction de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (APHP) et du gouvernement tourne en boucle sur les chaînes et sur les sites d’information, l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière a été victime d’une attaque dans l’après-midi du Mercredi Premier Mai 2019. Le ministre de l’intérieur se rend sur les lieux, accompagné de son second, Laurent Nuñez, et du nouveau préfet de police de Paris, Didier Lallement.

Mercredi Premier Mai 2019 dans la soirée, de premières vidéos me parviennent sur une boîte courriel d'Allo Place Beauvau. Elles contredisent totalement la version du gouvernement. Jeudi 2 Mai 2019 au matin, les témoignages écrits affluent. Il faudra encore attendre quelques heures pour que la vérité éclate et que le Pitié Gate se répande.

Quelques heures après la diffusion d'une vidéo inédite, parvenue par courriel, deux enquêtes sont ouvertes, une enquête administrative et une enquête judiciaire. Des contacts de police, réactivés dès les premiers jours d'Allô Place Beauvau, m’assurent de leur désarroi devant ce qu’ils nomment une « fuite en avant du commandement et des ordres ».

A la date du Vendredi 17 Mai 2019, le bilan provisoire d'Allô Place Beauvau, grand prix du journalisme 2019, s’élève à sept cent quatre vingt quinze signalements, un décès, deux cent quatre vingt quatre blessures à la tête, vingt quatre éborgnés et cinq mains arrachées.

Au bout du compte, si nous comparons le nombre de signalements documentés par Allô Place Beauvau avec les bilans fournis désormais chaque semaine par les street medics, les nôtres, non exhaustifs, restent en deçà de l’ampleur des faits. Si nous nous référons aux chiffres, non documentés, du ministère de l’intérieur, les nôtres restent encore en deçà de la réalité.

À la date du Vendredi 17 Mai 2019, le compte tweeter de la Place Beauvau n’a jamais répondu à nos appels et aucune réponse officielle digne de ce nom ne nous est jamais parvenue.

Et pour finir, c'était le premier Allo Place Beauvau avant le premier Allô Place Beauvau. C'était déjà la sidération. C'était Allo Préfecture de Police. C'était le premier mai 2018, place de la Contrescarpe, à Paris. Un jeune reporter, Taha Bouhafs, immortalise une technique d’immobilisation particulièrement violente.

L’homme qui porte un casque de police, tabassant un manifestant, n’est pas un policier. Ce sera bientôt l’inconnu le plus célèbre de France, Alexandre Benalla, préfiguration six mois avant les Gilets Jaunes d’un maintien de l’ordre illégal et illégitime.

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17 mai 2019 5 17 /05 /mai /2019 17:08

 

 

https://blogs.mediapart.fr/gilets-jaunes-intermittentes-chomeureuses-precaires/blog/160519/gilets-jaunes-aux-molieres-ceci-nest-pas-une-prise-dotage

 

Gilets Jaunes aux Molières, ce n'est pas une prise d'otage

Lundi 13 Mai 2019, nous avons fait irruption sur la scène des Folies Bergère où se tenait la cérémonie des Molières et nous avons déployé une banderole sur la façade du bâtiment. Face aux nombreuses sollicitations médiatiques depuis Lundi 13 Mai 2019, nous avons décidé de nous exprimer à nouveau et de partager, à la fin de ce communiqué, la vidéo entière de cette action censurée par la deuxième chaîne de la télévision française.

Nous, Gilets Jaunes Intermittents, Chômeurs et Précaires, nous prenons nos décisions collectivement. Nous n’exprimons pas un point de vue personnel, c’est pourquoi nous avons décidé de répondre aux questions qui nous sont parvenues suite à notre intervention lors de la cérémonie des Molières, Lundi 13 Mai 2019, sous forme de communiqué plutôt que sous formes d’interviews nominatives.

Gilets jaunes depuis les premiers actes, présents tous les samedis dans la rue, nous nous sommes réunis en assemblée générale autour de nos conditions d’intermittents, de chômeurs et de précaires, et nous avons structuré un cortège commun présent à chaque acte, que nous invitons chacun à rejoindre. Nous avons envoyé des représentants aux assemblées des assemblées des Gilets jaunes de Commercy et de Saint-Nazaire pour porter des revendications liées aux réformes contre l’assurance chômage. C'est quatre milliards d’économie que le gouvernement souhaite mettre en place sur trois ans. Pour l’instant, aucun accord n’ayant été trouvé entre les syndicats et le patronat, le gouvernement a donc repris la main. Nous avons décidé de porter, au sein des assemblées générales des Gilets Jaunes, la question trop méconnue de l’assurance chômage. Nous avons aussi mené des actions, par exemple à la chambre de commerce et de l'industrie de Bobigny lors de la visite de la ministre du travail Muriel Pénicaud. Et nous ne nous arrêterons pas.

Nous sommes structurellement confrontés à la précarité. Nous savons que plus on précarise les chômeurs, plus on précarise les emplois. Et plus on touche au régime général, plus le régime de l’intermittence est fragilisé, par répercussion future. S’en émouvoir aujourd’hui, c’est faire comprendre au gouvernement qu’on ne précarise pas impunément les personnes et que nous ne sommes pas prêts à nous désolidariser les uns des autres. Cet aspect de notre discours a été très peu repris par les médias, qui ont préféré ne souligner que le passage sur les coupes budgétaires dans les subventions de la culture. La lutte pour la sauvegarde de l'assurance chômage et du régime des intermittents n'est pas un détail, c'est une étape majeure dans le combat contre l’entreprise de destruction des solidarités menée par le gouvernement et le mouvement des entreprises de France (MEDEF). Dans ce pillage organisé, nous avons tous à perdre.

Il était très important pour nous d’être présents à cette cérémonie des Molières. Prenant acte de la tribune « nous ne sommes pas dupes » et partant de notre envie de gilet-jauner le milieu de la culture, encore trop frileux face à ce mouvement, nous nous sommes présentés à vous, Lundi 13 Mai 2019, au Théâtre des Folies Bergère. Ce n’était pas une prise en otage comme l’affirme France Télévision, mais simplement la prise d’un temps de parole médiatique qu’il nous aurait été impossible d’obtenir par la voie officielle. En attestent les sifflets et les huées qui nous ont été retournés quand nous avons évoqué la politique répressive du gouvernement d'Emmanuel Macron qui empiète gravement sur nos libertés, dont celle de manifester. Il nous a paru important de faire entendre, dans ce lieu de pouvoir, une parole de résistance.

Certains d’entre nous font partie du milieu du théâtre, alors nous avons voulu nous inviter à cette cérémonie, à laquelle certains ont déjà assisté et qui réunit beaucoup de têtes dirigeantes du milieu culturel. Nous ne sommes pas d’accord avec ceux qui pensent que ce n’est pas le lieu pour parler de cela. Nous espérons que cette initiative permettra que le soutien du monde artistique aux Gilets Jaunes puisse grandir et se développer.

Nous savions qu’il y aurait un différé de retransmission et que nous serions certainement coupés au montage, mais nous avons appris à compter sur nos propres moyens de communication. Nous ne pensons pas devoir demander d’autorisation officielle pour nous présenter devant un parterre de personnes qui sont nos collègues de travail passés, présents et futurs. Le champagne ne nous irrite pas la gorge, c’est l’individualisme de certains qui nous reste en travers. La deuxième chaîne de la télévision française, télévision publique, peut jouer de son pouvoir de censure, mais notre message est trop clair pour être ignoré.

En tant que Gilets Jaunes, nous luttons pour plus de justice sociale, plus de justice fiscale et plus de démocratie, contre Emmanuel Macron et son monde. Et pas seulement dans le milieu de la culture, bien que nous évoluions dedans.

Nous invitons le plus grand nombre à nous rejoindre, et à gilet-jauner cet été les festivals, lieux et événements qui préféreraient s’en passer.

Le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple.

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17 mai 2019 5 17 /05 /mai /2019 16:50

 

 

https://www.elwatan.com/a-la-une/ouyahia-sellal-zoukh-benyounes-et-dautres-devant-le-juge-dinstruction-17-05-2019

 

Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Abdelkader Zoukh, Amara Benyounès et d’autres, devant le juge d’instruction

C’est sur fond de cris des citoyens qui ont tenu à assister et qui scandaient « vous avez volé le pays » que plusieurs anciens ministres, hauts responsables et cadres ont comparu, Jeudi 16 Mai 2019, devant le procureur de la république du tribunal de Sidi M’hamed, à Alger. La liste des personnalités convoquées a été officiellement annoncée par la télévision publique.

Il s’agit des deux anciens premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, de l’ancien ministre des Finances Karim Djoudi, de l’ancien ministre du commerce Amara Benyounes, de l’ancien préfet d’Alger Abdelkader Zoukh et de l’ancien ministre des travaux publics Abdelghani Zaalane.

A Tipasa, l’ancien préfet Mustapha Layadhi a été lui aussi entendu Jeudi 16 Mai 2019 par le juge d’instruction du tribunal local dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de corruption.

D’autres responsables de différents secteurs économiques ainsi que des hommes d’affaire ont également été convoqués au tribunal de Sidi M’hamed. Une chaîne de télévision privée évoque une soixantaine de hauts placés et cadres concernés par l’enquête et les convocations.

Ils seraient tous reçus par le procureur dans les jours, voire les heures à venir. Jeudi 16 Mai 2019, aux alentours du tribunal, un important dispositif sécuritaire a été installé, ce qui a rendu difficile l’accès des journalistes à l’information pour savoir si ces responsables et ces hommes d’affaire étaient convoqués en tant que suspects ou témoins.

La télévision publique avait indiqué dans la journée que « la convocation de ces responsables s’inscrit dans le cadre de la poursuite des enquêtes concernant l’affaire d’Ali Haddad ». Amar Tou a été aussi entendu. Il a quitté le tribunal Jeudi 16 Mai 2019 vers 18 heures. L’ancien ministre a été entendu par le procureur de la république dans le cadre de l’enquête sur l’affaire d’Ali Haddad. Au moment où nous mettons sous presse, les responsables convoqués quittaient l’un après l’autre le tribunal.

La justice convoque, depuis quelque temps, nombre de responsables pour les auditionner dans le cadre d’enquêtes sur des affaires de corruption. Devant le tribunal de Sidi M’hamed se rassemblent des citoyens exigeant « une justice équitable et l’incarcération des corrompus ». Jeudi 16 Mai 2019 vers 17 heures 30, Abdelkader Bensalah, chef de l’état par intérim, a nommé Belkacem Zeghmati nouveau procureur de la cour d’Alger. Il avait été, rappelons-le, démis de ses fonctions en 2015 par l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.

Détail important, Belkacem Zeghmati, qui vient de remplacer Benkathir Benaïssa, était l’auteur des mandats d’arrêt lancés contre l’ancien ministre de l’énergie Chakib Khelil en 2013. Abdelkader Bensallah a aussi nommé Bendaas Fayçal nouveau procureur du tribunal de Sidi M’hamed et il a mis fin aux fonctions d’El Bey Khaled. Il a nommé également Mokhtar Lakhdari à la tête de l’Office Central de Répression de la Corruption. Notons également que l’ancien président du conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz, aurait été convoqué comme témoin au tribunal militaire de Blida. L’information n’a pas encore été confirmée.

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17 mai 2019 5 17 /05 /mai /2019 16:21

 

 

http://www.communisteslibertairescgt.org/Echos-de-la-seance-du-jeudi-15-mai.html

 

Echos de la séance du Jeudi 16 Mai 2019 du cinquante deuxième congrès de la Confédération Générale du Travail (CGT)

La séance s’ouvre avec la présentation de motions de soutiens à diverses luttes telles que le congrès en adopte plusieurs, sans plus de discussion. L’une pourtant aurait mérité d’être relue avec les yeux du syndicalisme écologique que la CGT souhaite incarner, la motion présentée par la Fédération Nationale Agroalimentaire et Forestière (FNAF). Il s’agit du soutien aux grévistes de la sucrerie de Toury, dans le département de l'Eure et Loire, dont l’usine doit fermer à la fin de l’année, non pas évidemment pour contester la lutte pour l’emploi, mais pour l’argument, celui de la souveraineté alimentaire nationale, mis en avant dans la motion. En effet et au delà de l’odeur nauséabonde que l’usine dégage, la question du sucre de betterave, en concurrence avec le sucre de canne, pose des questions complexes. L'utilisation massive du sucre par les mastodontes des plats préparés lève une question de santé publique et l’agriculture industrielle de la betterave qui a supplanté le blé dans cette partie de la Beauce a achevé de tuer l’une des meilleures terres agricoles du pays et d’épuiser les nappes phréatiques de la région. Sécheresse oblige, les agriculteurs arrosaient les champs dès le début du mois d'avril 2019.

Mais passons sur cette digression et revenons aux résultats des votes du Mercredi 15 Mai 2019. Le vote du deuxième thème du document d’orientation donne soixante dix pour cent de voix pour, vingt neuf pour cent de voix contre et sept pour cent d’abstentions, des chiffres conformes aux équilibres de ce congrès où la contestation des orientations générales de la direction confédérale s’équilibre autour de ces pourcentages. Il est du coup intéressant de relever que le vote du cinquième thème, sur l’internationalisme, est adopté par soixante dix neuf pour cent de voix pour, vingt et un pour cent de voix contre et huit pour cent d’abstentions. Ce qui signifie assez clairement que les mandats critiques qui réclament une ligne plus radicale représentent bien davantage que les mandats pour la Fédération Syndicale Mondiale (FSM) et c’est tant mieux.

Le rapport sur le troisième thème, la construction du rapport de force, annonce avoir recensé trois cent cinquante cinq amendements de cent deux syndicats. Une petite moitié sont intégrés mais largement reformulés, quatre vingt dix neuf d’entre eux. Les questions des Gilets Jaunes et de l’unité syndicale vont dominer le débat avec celle de la construction d’une grève générale. Un amendement du Syndicat National des Travailleurs de la Recherche Scientifique (SNTRS) du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) proposant la convergence avec les Gilets jaunes est nettement minoritaire. Le débat sur l’unité syndicale, comme d’habitude, n’échappe pas à des positions caricaturales et sectaires ce qui permet à la direction confédérale de justifier le maintien de la formulation sur le syndicalisme rassemblé. Un autre amendement du SNTRS qui propose de substituer à cette formule celui de la recherche d’une unité syndicale basée sur des revendications claires sera également minoritaire mais de peu. Un amendement réclamant que la direction confédérale impulse un plan de travail et un calendrier de mobilisation avec des revendications claires est lui aussi minoritaire, la commission expliquant que la direction confédérale a un rôle de soutien mais pas de pilote.

Les congressistes ont pourtant l’impression que, quand il s’agit de défendre des choix politiques et faire repousser des amendements, la direction confédérale pilote fermement les votes. Le troisième thème est adopté par soixante dix pour cent de voix pour, vingt neuf pour cent de voix contre et six pour cent d’abstentions.

Les débats sur le quatrième thème, celui de l'évolution des structures de la CGT, vont être dominés par la question des isolés, quatre vingt quatre mille syndiqués sans syndicat, et de la syndicalisation dans les entreprises sous-traitantes.

La question de la syndicalisation des lycéens et des étudiants a également été mis en débat par divers syndicats et l’amendement en ce sens a été rejeté de très peu. Déjà présente Mercredi 15 Mai 2019, la question de la répression syndicale est aussi revenue dans les débats, de la même manière un peu inquiétante et naïve, avec des camarades qui semblent parfois ne pas comprendre que la seule protection réelle des militants combatifs, c’est d’avoir un rapport de force et une légitimité conquise auprès des collègues de travail.

Un amendement proposant de rejeter l’existence des nouveaux comités régionaux dont le projet n’est pas encore validé est rejeté aussi de très peu, comme un amendement du comité national des privés d’emploi qui propose la création dans chaque union locale d’un comité, ce à quoi la commission oppose qu’on ne peut figer un modèle unique et que les territoires ont des formes de collectifs variables.

Un syndicat d’une grosse usine Airbus fait état de son choix de transformer le syndicat d’entreprise en syndicat de site pour pouvoir syndiquer les nombreux salariés de la sous-traitance. Tout à son choix de mettre en avant le syndicat multi professionnel pour regrouper des isolés de toutes professions, ce qui revient à en faire des mini unions locales, la direction confédérale fait repousser l’amendement présentant les atouts du syndicalisme local d’industrie, en prétendant que l’amendement veut ériger un modèle unique, ce qui n’était pas du tout le cas, mais la direction confédérale s’épargnait ainsi d’une réponse sur le fond de mettre à l’étude cette possibilité parmi d’autres. Le quatrième thème est finalement adopté avec soixante cinq pour cent de voix pour, trente cinq pour cent de voix contre et six pour cent d’abstentions.

Mais la question de l’annexe statutaire pour les nouveaux comités régionaux vient à nouveau semer l’émoi dans le congrès. La présentation de cette nouvelle structure prête à sourire. Ce n’est pas pour nous aligner sur les nouvelles régions administratives, mais c'est pour aider les unions locales et les unions départementales à rester au plus près des salariés. Les congressistes soumettent alors le rapporteur à un feu roulant, super préfets politiques, étage bureaucratique en plus, aspiration des moyens qui manquent déjà aux unions locales et aux unions départementales et alignement sur le fonctionnement pyramidale de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), la tension est énorme et il faudra une longue interruption pour que la direction confédérale fasse, intelligemment, le choix de retirer la question et de la renvoyer au cinquante troisième congrès. Les congressistes savourent manifestement une forme de revanche, face à une tribune qui bien souvent manie des réponses en langue de bois et des postures autoritaires maladroites. Dans le même soucis d’apaisement avant l'élection de la Commission Exécutive Confédérale (CEC), la tribune soumet un projet d’appel du congrès après en avoir repousser plusieurs fois l’idée. L’appel sera débattu Vendredi 17 Mai 2019.

Le vote final sur le document d’orientation donne soixante dix pour cent de voix pour, vingt neuf pour cent de voix contre et sept pour cent d’abstentions. Une remarquable stabilité donc, qui démontre bien l’existence d’une aile qui demande plus de radicalité, sans pour autant être homogène ni représenter une tendance, comme cela peut avoir exister dans la CFDT et dans d’autres confédérations. Ce qui fait penser que le délégué du syndicat de l'information et de la communication n’a jamais pris la parole durant tout le congrès.

L’élection de la CEC et de la commission de contrôle clôt une journée tendue, avec un nouveau pic de tension autour du rejet de certaines candidatures qui sont maintenues au vote des congressistes par une partie des délégués. Le refus d’intégrer le candidat de l'union départementale de la Seine Maritime, Gérald Lecorre, est clairement politique. Benjamin Amar de l'union départementale du Val de Marne n’a pas été moins virulent dans ses critiques, mais il est protégé par son appartenance au Parti Communiste Français (PCF). Gisèle Vidallet, membre sortante du bureau confédéral, paye sans doute son indépendance d’esprit et une compréhension plus perspicace des Gilets Jaunes. La commission ne donnera pas la moindre explication claire aux congressistes et il n’est pas facile d’identifier avec certitude les motifs du rejet de Sandra Buaillon, de l'union départementale de Paris, et de Mireille Stivala, secrétaire de la Fédération de la Santé. En tout état de cause, la liste des soixante candidats, trente hommes et trente femmes, proposée aux congressistes par un vote à quatre vingt pour cent du Comité Confédéral National (CCN) est donc élue, tous les candidats franchissant la barre des cinquante pour cent. Aucun des quatre maintenus n’est élu faute de franchir la barre des cinquante pour cent.

Une remarque tout de même, la nouvelle CEC comporte seulement huit ouvriers pour quinze cadres, douze techniciens et six agents de maîtrise.

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16 mai 2019 4 16 /05 /mai /2019 18:46

 

 

https://www.gj-magazine.com/gj/qui-sommes-nous/

 

Qui sommes nous ?

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Gilet Jaune Magazine, c’est entre huit mille et vingt mille visiteurs uniques par jour, plus de cinq cent mille pages vues chaque mois pour un budget de fonctionnement auto financé par les dons des internautes d’environ cinq cent euros par mois.

Vous pouvez nous aider en cliquant ici si vous soutenez l’information libre.

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Gilet Jaune Magazine est essentiellement une revue de presse.

Dans leur immense majorité, les articles postés sur le site sont tirés de la presse nationale ou régionale, de journaux étrangers, de magazines ayant pignon sur rue et de télévisions officielles. Nous postons des articles de toutes tendances. La sélection ne se fait pas sur des critères idéologiques mais thématiques et nous fonctionnons sur un principe simple d’accumulation. Nos choix sont certes orientés, mais nous exprimons rarement nos opinions personnelles.

Le caractère factuel de cette revue de presse et son principe même, le fait que nous ayons progressivement délaissé le ton pamphlétaire si couramment utilisé dans les médias dits d’opinion, notre politique ouverte et tolérante en matière de commentaires et le fait que nous limitions au maximum l’expression de nos opinions propres, troublent nombre de lecteurs et d’observateurs. Les suppositions et les fantasmes les plus délirants vont bon train.

Gilet Jaune Magazine ne produit pas, ou peu, d’analyse de fond et ne prend pas parti pour un courant politique ou pour un autre. Un fait qui nous a été reproché. Pourtant, en tant que responsable du blog, je ne souhaite pas que cela change. D’une part parce qu’il existe autant de tendances politiques que de membres au sein de notre équipe, d’autre part parce que notre rôle n’est pas de promouvoir une ligne politique particulière ou de proposer un prêt-à-penser.

Les principaux objectifs du site sont d’extraire de l’actualité les informations qui relèvent des Gilets Jaunes, d’alerter sur la politique du gouvernement en créant une revue de presse cohérente et de favoriser la prise de conscience par le simple exposé, et parfois le décryptage, de ces informations souvent noyées dans la masse.

Libre ensuite à chacun de se forger ses propres opinions, qu’il soit gilet jaune ou non, qu’il soit de droite ou de gauche, croyant ou non, sioniste, antisioniste, démocrate, républicain, royaliste, nationaliste, révolutionnaire, humaniste, Black Bloc ou européiste.

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16 mai 2019 4 16 /05 /mai /2019 18:19

 

 

https://www.elwatan.com/edition/actualite/incarcere-depuis-trois-jours-pour-une-nouvelle-affaire-le-proces-en-appel-du-general-benhadid-renvoye-au-21-juin-prochain-16-05-2019

 

Incarcéré depuis trois jours pour une nouvelle affaire, le procès en appel du général Hocine Benhadid renvoyé au 21 juin 2019

Programmé pour le Mercredi 15 Mai 2019, le procès en appel du général à la retraite Hocine Benhadid n’a pas eu lieu. Le président de la chambre pénale de la cour d’Alger l’a renvoyé au 21 juin 2019, arguant du fait que le prévenu n’était pas sur la liste des détenus à extraire de la prison. Il y a trois jours, Hocine Benhadid a été incarcéré pour une nouvelle affaire, liée à ses déclarations.

Très malade et ne pouvant même pas marcher, son avocat craint le pire avec cette nouvelle détention.

Dès l’ouverture de l’audience, et avant même que l’avocat du prévenu n’arrive, le magistrat a annoncé le report du jugement de l’affaire, prétextant le fait qu'Hocine Benhadid n’était pas porté sur la liste des détenus à extraire de la prison d'el Harrach, à Alger.

Il s’agit du dossier pour lequel il a été condamné, le 22 mars 2018, à une peine d’un an de prison avec sursis, assortie d’une amende de vingt mille dinars algériens. Il avait été arrêté le 15 septembre 2015 en pleine autoroute par des gendarmes qui avaient encerclé sa voiture pour l’embarquer à bord de leur véhicule.

C’était juste après s’être exprimé sur la situation du pays, sur une web-radio. Hocine Benhadid sera poursuivi pour atteinte à l’institution militaire et toutes les demandes de mise en liberté pour des raisons de santé, introduites par ses avocats, ont essuyé un refus. Après une dégradation avérée de son état physique, son procès a été programmé au mois de mars 2018, suivi de sa condamnation à un an avec sursis.

Ses avocats interjettent appel et un nouveau procès devait avoir lieu Mercredi 15 Mai 2019 à la chambre pénale de la cour d’Alger. Mais, trois jours avant, le général à la retraite fait l’objet d’une nouvelle poursuite contre lui à la suite de la lettre qu’il a publiée, le 25 avril 2019, dans les colonnes du Watan, et adressée au chef d’état-major de l’Armée Nationale Populaire (ANP) et vice-ministre de la défense, dans laquelle il exprime son opinion sur la gestion de la crise que traverse le pays qui, selon lui, exige des solutions politiques et non constitutionnelles.

Le général Hocine Benhadid est d’abord entendu, quelques jours avant, par les officiers de la Direction de la Sécurité Intérieure (DSI), qui relève du ministère de la défense, durant toute une journée.

Dimanche 12 Mai 2019, les officiers du même service se sont présentés à son domicile, lui demandant de les suivre, et ils le dirigent droit vers le tribunal de Sidi M’hamed, où il comparaît devant le procureur, puis devant le juge qui l’inculpe pour participation à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale et le place sous mandat de dépôt.

Pour son avocat, Bachir Mechri, « le chef d’état-major a été induit en erreur. Le contenu de la lettre publiée par le Watan n’est pas dirigé contre lui. Bien au contraire, Hocine Benhadid lui a tendu la main. Il voulait lui dire qu’il n’était pas seul à gérer la crise. Il fait état de solutions qu’il peut prendre pour faire sortir le pays de la crise. Il lui rend hommage d’une manière indirecte pour s’être mis du côté du peuple. De plus, il est très malade. Il ne peut même pas se tenir debout. Lorsqu’il a été présenté devant le juge, ils étaient obligés de lui ramener une chaise roulante. Il a soixante seize ans et il a des maladies très lourdes. Il ne supportera pas les conditions de détention. Il a besoin d’une hygiène spéciale ».

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16 mai 2019 4 16 /05 /mai /2019 18:01

 

 

https://www.elwatan.com/edition/actualite/reappropriation-de-lugta-par-les-travailleurs-lancement-dune-petition-dun-million-de-signatures-contre-sidi-said-14-05-2019

 

Réappropriation de l’Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA) par les travailleurs

Lancement d’une pétition d’un million de signatures contre Sidi Saïd

Par Iddir Nadir

Mardi 14 Mai 2019

Les signataires de l’appel pour la réappropriation de l’UGTA par les travailleurs appellent à intensifier les actions de protestation contre le secrétariat national et son responsable, l’inamovible Abdelmadjid Sidi Saïd.

Réunis au siège de l’union locale de Rouiba à Alger, Mercredi 8 Mai 2019, les participants, parmi lesquels des représentants d’unions de wilayas, des membres de la Commission Exécutive Nationale (CEN) de l'UGTA et des syndicalistes, ont adopté un programme d’action, organisation de rassemblements des syndicalistes au niveau de chaque wilaya le Mercredi 22 Mai 2019 et d’un rassemblement national le Mercredi 12 Juin 2019 sur l’esplanade de la Maison du Peuple à Alger, devant le siège national de l'UGTA, précise le communiqué rendu public à l’issue de la réunion.

Les mêmes mots d’ordre sont retenus, rejet du congrès préfabriqué du 20 juin 2019, demande du départ des membres du secrétariat national, à leur tête le secrétaire général ainsi que tous ceux qui les soutiennent, et demande de la restitution de l’UGTA aux travailleurs à travers l’organisation, d’ici la fin de l’année, d’un congrès national extraordinaire où tous les participants doivent être mandatés par les travailleurs.

Les initiateurs comptent tenir une réunion avant la date du 22 mai 2019, regroupant les membres de la CEN qui se démarquent de la ligne anti ouvrière de l'UGTA et des cadres de l’UGTA, victimes de marginalisation, en vue de l’installation d’un comité national souverain de réappropriation de l’UGTA par les travailleurs (CNRUT).

Ce comité, précise-t-on, sera compétent pour programmer et préparer le congrès national extraordinaire de l’UGTA avant la fin de l’année. Autre initiative, le lancement, auprès des travailleurs ainsi qu’à travers internet, d’une pétition nationale, « un million de signatures pour exiger la restitution de l’UGTA aux travailleurs ».

Plusieurs actions de protestation ont été organisées, ces dernières semaines, devant le siège national de l’UGTA pour exiger le départ de l’inamovible secrétaire général de l’organisation, Abdelmadjid Sidi Saïd, et pour restituer l’UGTA aux travailleurs.

Il y a eu deux rassemblements historiques le 17 avril 2019 et le premier mai 2019 accompagnés par des actions tenues simultanément dans la majorité des wilayas du pays.

« Cette mobilisation sans précédent dans l’histoire de l’UGTA a définitivement disqualifié le secrétariat national, à sa tête le secrétaire général, qui ne peuvent en aucun cas continuer à parler au nom des travailleurs et de l’UGTA », précisent les protestataires, qui constatent que « prise de panique, la direction disqualifiée de l’organisation, après avoir annulé les festivités du premier mai 2019, une première depuis l’indépendance, a multiplié les décisions illégales et anti statutaires ».

Pour les détracteurs d'Abdelmadjid Sidi Saïd, la direction actuelle a en effet organisé « une réunion anti statutaire de la CEN convoquée et tenue en violation des dispositions statutaires en termes de délais et de quorum ».

Elle a aussi, précisent-ils, convoqué un congrès national pour le 20 juin et le 21 juin 2019, « par des personnes non habilitées statutairement et dans un délai inférieur aux trois mois prévus par les statuts. Cette précipitation a donné lieu à des actions de la part de certaines instances, qui constituent une véritable mascarade, un mépris pour les syndicalistes et les travailleurs et une insulte aux bases du syndicalisme », dénoncent-ils.

Autres actions menées contre les adversaires de la direction, les suspensions anti statutaires en cascade de membres de la CEN et d’instances qui ont refusé de suivre la ligne anti populaire et anti ouvrière de la direction de l’UGTA et l’agression physique, par des baltaguias à la solde de la direction de l’UGTA, de Souad Baroudi, la secrétaire générale de l’union de wilaya de Tlemcen et signataire de l’appel de réappropriation de l’UGTA par les travailleurs.

Les syndicalistes déplorent par ailleurs l’interdiction, par les forces de sécurité, aux syndicalistes présents aux rassemblements pacifiques du 17 avril 2019 et du premier mai 2019, d’accéder à l’esplanade de la Maison du Peuple, propriété des travailleurs. « Nous demandons la protection du droit aux travailleurs de manifester pacifiquement et le droit d’exiger que leur soit restituée l’UGTA », exigent-ils.

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16 mai 2019 4 16 /05 /mai /2019 17:34

 

 

https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/15/revers-pour-philippe-martinez-au-troisieme-jour-du-congres-de-la-cgt_5462575_3234.html

 

Revers pour Philippe Martinez au troisième jour du congrès de la Confédération Générale du Travail (CGT)

Un amendement a été adopté contre l’avis de la direction, Mercredi 15 Mai 2019, au troisième jour du congrès qui doit réélire le secrétaire général sortant, Vendredi 17 Mai 2019.

Par Michel Noblecourt et Raphaëlle Besse Desmoulières

C’est un revers qu’a subi, Mercredi 15 Mai 2019, la direction sortante de la CGT, au troisième jour du congrès de la CGT qui se tient à Dijon jusqu'au Vendredi 17 Mai 2019. Le sujet est symbolique mais loin d’être neutre. Il s’agit de la Fédération Syndicale Mondiale (FSM), l’internationale syndicale communiste que la CGT a quittée en 1995. Un hypothétique retour de la CGT dans cette organisation qui compte dans ses rangs des syndicats cubains, nord-coréens ou encore iraniens, fait débat en interne.

Tout semblait pourtant sous contrôle Mercredi 15 Mai 2019 en début d’après-midi. C’est dans le cadre des discussions sur la partie internationale du projet de document d’orientation, qui fixe la ligne pour les trois prochaines années, qu’a surgi cette offensive menée par l’union départementale du Val-de-Marne de la CGT. Alors que certaines structures de la CGT, comme la Fédération Nationale Agroalimentaire et Forestière (FNAF) ou la Fédération Nationale des Industries Chimiques (FNIC), sont membres de la FSM, une minorité de syndicats souhaitent remettre en cause l’appartenance de la CGT à la Confédération Européenne des Syndicats (CES) et à la Confédération Syndicale Internationale (CSI).

Le secrétaire général de la CES, Lucas Visentini, et le secrétaire général adjoint de la CSI, Owen Tudor, ont été accueillis poliment par les congressistes, même si des militants ont entonné l'Internationale à l’extérieur de la salle, une marque de provocation face à des organisations jugées réformistes. Le nom de Laurent Berger, le leader de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), qui s’apprête à prendre la présidence de la CES lors du congrès de l’organisation européenne la semaine prochaine à Vienne, a été à plusieurs reprises sifflé lorsqu’il a été mentionné.

Des délégués ont alors proposé un amendement pour que la CGT obtienne un statut d’observateur à la FSM ou encore une double affiliation à la FSM et à la CSI. D'autres ont défendu l’idée de rajouter « et à la FSM » à la fin du texte, « pour la CGT, il s’agit de rechercher constamment l’échange et l’unité avec toutes les organisations syndicales possibles, affiliées ou non à la CES et à la CSI ».

Mais certains délégués ont déploré la confiscation du débat par l’appareil. C’est incompréhensible et intolérable, a assené l’un d’entre eux à la tribune tandis que la salle scandait « le débat ». Au nom de la direction, Boris Plazzi a répondu que « la CGT n’observe pas, elle agit », entretenant une ambiguïté sur la nature du vote à mains levées qui allait suivre. Quant à la future présidence de la CES pour Laurent Berger, il a assuré que « c’est un titre honorifique et symbolique ».

Très vite, la confusion s’est installée, les délégués ne sachant pas forcément sur quoi ils devaient se prononcer. Un premier vote a pu laisser penser que le statut d’observateur à la FSM avait été entériné.

Après une longue suspension de séance au cours de laquelle le bureau du congrès s’est réuni en urgence, un second vote a dû être organisé. Et c’est donc contre l’avis de la direction que l’amendement ajoutant la mention de la FSM a été largement adopté par quatre cent soixante neuf voix contre deux cent quatre vingt quatorze voix et une centaine d’abstentions.

Pour Philippe Martinez, c’est un désaveu. Lors d’une rencontre avec les journalistes de l’Association des Journalistes de l'Information Sociale (AJIS) le 7 mai 2019, il avait clairement pris position contre tout rapprochement avec la FSM. S’il avait reconnu qu’un débat existait en interne sur les liens avec cette organisation, il l’avait qualifié d'ultra-minoritaire. « Je ne pense pas que la FSM soit une organisation de masse et une organisation démocratique, mais c’est ma vision », avait-il ajouté.

Cet épisode illustre à nouveau les difficultés auxquelles est confronté Philippe Martinez, qui doit cependant être réélu, Vendredi 17 Mai 2019. Le rapport d’activité, c’est-à-dire le bilan de la direction sortante, a été adopté Mardi 14 Mai 2019, mais avec une opposition substantielle et une légère abstention par rapport au précédent congrès de Marseille en 2016. Soixante et onze pour cent des votants se sont prononcés pour, vingt neuf pour cent se sont prononcés contre et quinze pour cent des délégués se sont abstenus.

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