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26 juin 2018 2 26 /06 /juin /2018 18:19

 

 

http://www.liberation.fr/france/2018/06/21/incapacite-de-la-cgt-a-federer-les-luttes-la-base-se-rebiffe_1660859

 

Incapacité de la Confédération Générale du Travail (CGT) à fédérer les luttes, la base se rebiffe

Fatigués de ne plus gagner aucun combat, une vingtaine de syndicats de la CGT appellent la CGT à durcir la ligne et à réaffirmer son orientation révolutionnaire, en amont du prochain congrès confédéral de la CGT, qui aura lieu au mois de mars 2019.

« A la CGT, il y en a qui me trouvent trop dur et il y en a d'autres qui me trouvent trop mou », expliquait Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, au mois d'avril 2018. Visiblement, les seconds ont décidé de se faire entendre. Mercredi 20 Juin 2018, une vingtaine de syndicats de la CGT ont appelé la CGT à durcir la ligne. Dans une lettre adressée en interne, ils alertent, « le monde du travail est en péril. Depuis presque vingt ans, il n’a pas pu gagner aucun droit nouveau significatif et une grande partie des avantages qu’il a arraché au cours du vingtième siècle ont été démantelés ». La faute, selon eux, en partie, à l’affaiblissement considérable de l’action syndicale. Et, donc, aux actuels dirigeants de la centrale qu’ils accusent de ne pas suffisamment fédérer les luttes.

Parmi les signataires, on retrouve la CGT Goodyear, celle des métaux de Valenciennes, de Marks and Spencer, de Bombardier ou encore de Peugeot Société Anonyme (PSA) de Douvrin. Leur objectif est de convaincre d’autres antennes de la CGT de les rejoindre pour proposer ensemble un texte d’orientation au prochain congrès de la CGT qui aura lieu au mois de mars 2019 à Dijon.

Démunis face aux travailleurs résignés et consternés par l’incapacité de l’organisation, ces militants de la base qui ont organisé une conférence de presse, à Lille, Mercredi 20 Juin 2018, demandent un débat interne. Parmi les sujets à mettre sur la table, selon eux, il y a la stratégie syndicale face aux réformes du gouvernement et la convergence des luttes, promise par Philippe Martinez, mais qui ne vient pas. Pour Isabelle Bosseman, déléguée au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Lille, il faut construire du durable, il ne faut plus d'actions ponctuelles, référence aux conflits sociaux en cours, dont celui des cheminots et des fonctionnaires.

Non contents de trouver que la CGT est trop molle, ces militants de la CGT lui reprochent aussi de leur avoir mis des bâtons dans les roues. « Tous ces syndicats qui se rassemblent et s’engagent ont expérimenté la confrontation avec la direction confédérale qui ne les soutenait pas, qui les isolait et qui n’était pas une force portante », pointe Fiodor Rilov, avocat en droit du travail qui défend plusieurs de ces syndicats.

De quoi inquiéter Philippe Martinez ? Au mois d'avril 2018, quand on lui demandait comment allait la CGT, il répondait qu'elle n'allait pas comme il le voulait. Pour aller mieux, il expliquait alors qu’elle devait encore digérer la mutation du monde du travail. C’est-à-dire le prendre en compte « tel qu’il est et pas comme il a pu être ou comme elle rêverait qu’il soit ». Mais malgré ces débats, tout allait bien à Montreuil, au siège de la centrale, disait-il. C’était peut-être oublier d’autres questions, que les syndicats du Nord ont remis en lumière, avec leur missive.

Par exemple, la CGT est-elle, comme ils l’affirment, une organisation révolutionnaire ? Eux en sont convaincus mais, disent-ils, deux grandes orientations cohabitent à l'intérieur de la CGT. L’une, la leur, misant sur la lutte des classes, le combat contre le capitalisme, l’abolition du patronat et le rapport de force. L’autre est plus encline à la négociation et au dialogue social. Et pour les auteurs de la lettre, il est donc temps de trancher.

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