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9 janvier 2008 3 09 /01 /janvier /2008 22:05


Conférence mondiale contre le racisme
 
 
La Conférence des Nations-Unies contre le racisme, qui s'est tenue à
Durban, Afrique du Sud, du 28 août au 8 septembre 2001, s'est
terminée dans le désarroi, après une prolongation d'une
demi-journée de débats pour arriver à un consensus qui aujourd'hui
ne satisfait personne.

Le débat condamnant toutes les formes de racisme, les
discriminations raciales, la xénophobie et l'intolérance qui y est
associée, n'est certainement pas terminé et reste d'actualité. Cette
rencontre entre pays, mouvements et O.N.G.(Organisations non
gouvernementales) du Nord et du Sud, d'Orient et d'Occident, malgré
ses limites a été un premier pas qui ne demande qu'à être poursuivi.

Cette conférence a demandé une année de préparation dans
différentes sessions et comités préparatoires ouvert à de nombreux
participants dont : les Etats membres des NU, les organisations et
commissions régionales des NU, les institutions spécialisées, les
O.N.G. invitées et celles représentées en qualité d'observateurs.

Les échanges ont déjà été houleux lors de la préparation. Les
amendements, les remises en question, les propositions ont été
âprement discutés, entre les représentants des Etats. Les O.N.G.,
représentants les associations de défense des droits de l'homme et
humanitaires du Sud, comme du Nord, n'ont pas échappé à toutes
sortes de confrontations et de manipulations.

Le débat et les nombreux problèmes d'incompréhension entre les
populations du Sud et celles du Nord (dont les grands de ce monde),
restaient en suspens à l'ouverture de cette conférence.


Le soutien des populations africaines à la lutte du peuple
palestinien.

Le malheur du peuple palestinien, la condamnation du sionisme, la
reconnaissance de l'esclavage et du colonialisme, thèmes que les
occidentaux essayaient par tous les moyens de minimiser sont
entrés sur le devant de la scène et ont mobilisé la rue ainsi que le
forum des O.N.G., pendant toute la durée de la conférence.

Nous devons reconnaître que cette Conférence contre le racisme a
eu le mérite d'exister et a réussi à interpeller ceux qui ne voulaient
pas condamner Israël, malgré la modération imposée par les Etats
Européens, sur la déclaration finale.

Les Etats-Unis et Israël avaient déjà quitté la conférence à partir du
4 septembre, montrant leur incapacité à dialoguer avec les 160 pays
représentés ou le forum des Organisations Non Gouvernementales
(O.N.G.) représentant la société civile.

Durban doit être considéré comme une nouvelle approche, abordée
péniblement, vers un nouveau dialogue Nord-Sud basé sur une
redéfinition de toutes les formes de racisme et d'exclusion.

Nous devons remercier les peuples noirs d'Afrique, pour avoir
associé la condamnation du sionisme au racisme et exigé l'arrêt du
massacre des Palestiniens, tout en exigeant que l'esclavage et le
colonialisme soient reconnus comme crime contre l'humanité.



Les principes de la conférence

Pourtant, cette conférence partait sur des bons principes :
"Le fanatisme, la haine, les préjugés, voici les horribles symptômes
d'une maladie dont l'humanité a toujours souffert, partout dans le
monde. Le racisme peut, doit et sera mis en échec" Kofi Annan,
secrétaire général des Nations-Unies, lors de la préparation de cette
conférence.

L'Assemblée générale des Nations Unies avait souligné que la
Conférence devait être orientée vers l'action et se concentrer sur les
étapes pratiques pour éradiquer le racisme et que la Conférence
mondiale devait aborder de manière globale toutes les formes de
racisme, y compris les formes contemporaines d'intolérance. Le
traité, adopté par l'assemblée générale des Nations-Unies en 1965
avait été ratifié par 155 pays.

Rappelons aussi que cette même Assemblée générale adoptait
aussi, le 10 novembre 1975, la résolution 3379 qui détermine que le
sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale. Le
projet de résolution était adopté 72 votes contre 35 avec 32
abstentions. Cette résolution, sur proposition des USA, a été
annulée quelques années plus tard. Elle est restée dans de
nombreuses mémoires.

Les manifestants de Durban l'ont souvent évoquée.
C'était une des raisons pour laquelle les USA et Israël avaient quitté
la conférence, refusant que l'Etat d'Israël, crée sur l'exclusion des
Palestiniens soit condamné pour son idéologie sioniste.


Les principaux points de la déclaration finale

La déclaration finale adoptée à Durban reconnaît le droit inaliénable
du peuple palestinien à l'autodétermination et à la création d'un Etat
indépendant, ainsi que le droit à la sécurité de tous les Etats de la
région, y compris d'Israël est loin de la proposition des O.N.G. qui
attendaient une condamnation d'Israël pour son attitude
génocidaire.

La conférence reconnaît que l'esclavage et le commerce des
esclaves, en particulier la traite transatlantique constituent un crime
contre l'humanité, mais a soigneusement évité la condamnation du
colonialisme ainsi que les demandes de réparations qui devaient y
être associées. La conférence note que certains Etats ont pris
l'initiative d'exprimer des regrets ou des remords, ou de présenter
des excuses. Elle reconnaît la nécessité de mettre en place des
programmes pour le développement des sociétés victimes de
l'esclavage dans le cadre d'un nouveau partenariat. Les O.N.G., ainsi
que certains pays africains ont exprimé leur déception, car le texte
final ne propose

Plusieurs participants ayant fait des réserves sur le texte minimal
adopté le samedi 8 septembre, il a été convenu que chaque pays qui
le souhaite pourra faire part de ses réserves sur les documents
adoptés. Ces objections seront relevés dans le rapport définitif qui
sera remis à l'Assemblée générale des Nations-Unies. Le compromis
final, conclu sur la base du plus petit dénominateur commun, ne peut
que créer des mécontents et susciter de nombreuses réticences.


Quelques points forts ...

Durban a montré, comme l'avaient déjà démontré les mobilisations
de Gênes, de Nice ou de Seattle contre la mondialisation, qu'il fallait
dorénavant compter avec l'expression des populations. La rue de
Durban, rassemblant plus de 20 000 personnes et brandissant des
affiches de soutien aux Palestiniens, mêlant des slogans :
"sans-terre = racisme" et "Israël = apartheid", dénonçant la
mondialisation et les privatisations, exigeant plus d'égalité sociale,
proclamant l'espoir d'un monde meilleur, rassemblait les populations
noires, les O.N.G. arabes et les mouvements musulmans. Espérons
que le mémorandum qu'ils ont remis à Mary Robinson, en charge des
droits de l'homme à l'O.N.U, ainsi qu'à des représentants de la
conférence, sera pris en compte et ne tombera dans les oubliettes
de l'histoire.

Ginette Hess Skandrani
La Pierre et l'Olivier,
septembre 2001

Au moment ou je rédigeais ce papier, nous parvenaient les images
atroces de l'effondrement des tours du "World Trade Center", suite à
des attentats-suicide touchant également le Pentagone et faisant
des dizaines de millier de morts. On ne peut que condamner ce
genre d'attaque prenant en otage des populations civiles. C'est bien
la première fois que les Américains vivent en direct ce que subissent
d'autres peuples dans d'autres parties du monde. J'espère que
dorénavant ils seront un peu plus à l'écoute des autres peuples,
surtout palestiniens et irakiens.
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