actualité politique nationale et internationale
Par FISCHER
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Dans les faits, les troupes de la petite république caucasienne n'avaient aucune chance face au rouleau compresseur russe. Mais la présence de ses consultants sur le sol géorgien, quelques
semaines avant le début du conflit, n'en finit pas d'embarrasser l'Etat juif, soucieux de ne pas compliquer ses relations avec Moscou dans le dossier iranien. La gêne est d'autant plus grande
que l'aide israélienne est allée bien au-delà des juteux contrats de formation assurés par Defensive Shield ou par Global CST, une autre firme dirigée par un général de réserve, Israël Ziv.
Drones, systèmes de télécommunication, tourelles de blindés, obus et roquettes : en dix ans, le montant des ventes d'équipements militaires israéliens à Tbilissi oscille, selon les estimations,
entre 300 et 500 millions de dollars.
Certes, présageant l'imminence d'un conflit avec la Russie, le ministère des affaires étrangères israélien avait ordonné, à la fin de l'année 2007, de réduire ce genre d'exportations, qu'il
supervise. Un contrat de vente de chars Merkava, l'un des fleurons de l'armée israélienne, avait été annulé. Les activités de Defensive Shield et de Global CST avaient cessé au début de l'été.
Après le début de la guerre, le ministère avait même recommandé un gel complet de toutes les ventes d'armes à la Géorgie.
Mais ce coup de frein est intervenu trop tard. Le 19 août, le chef d'état-major adjoint russe, le général Anatoly Nogovitsyn, maugréait, lors d'une conférence de presse à Moscou, qu'"Israël
a armé l'armée géorgienne". Quelques jours plus tôt, le bouillant président géorgien Mikheïl Saakachvili, pas gêné de forcer la main de ses alliés, avait lui-même déclaré que "les
armes israéliennes se sont montrées très efficaces".
Depuis, les dirigeants israéliens marchent sur des œufs. "Les Russes vendent beaucoup d'armes à l'Iran et à la Syrie, et il n'est pas nécessaire de leur fournir une excuse pour la vente
d'armes encore plus sophistiquées", expliquait un haut responsable, cité par le Haaretz. Dans le collimateur des experts, les redoutables missiles sol-air S300 que Téhéran s'efforce
d'obtenir auprès de Moscou. Installées sur le sol iranien, ces batteries rendraient tout raid contre ses installations nucléaires extrêmement risqué. De quoi faire réfléchir les marchands
d'armes israéliens.
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