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actualité politique nationale et internationale

LE HAUT COMMISSAIRE DES DROITS DE L HOMME DE L ONU A BOGOTA


Colombie: purge sans précédent de l'armée pour des disparitions

Mercredi 29 octobre, 20h08

www.fr.news.yahoo.com

 
Le gouvernement colombien a démis de leurs fonctions trois généraux et 24 autres officiers et sous-officiers pour leur implication présumée dans des exécutions extrajudiciaires, une purge qui intervient pendant la visite du Haut commissaire des droits de l'homme de l'Onu.

Le ministère colombien de la Défense a annoncé mercredi que le nombre de militaires limogés dans le cadre de cette affaire s'élevait à 27 et non 25 comme indiqué un peu plus tôt par le chef d'état-major interarmes Freddy Padilla de Leon.

Au total, trois généraux, 11 colonels, un capitaine, un lieutenant, quatre majors et sept sous-officiers ont tous été démis de leurs fonctions dans le cadre de l'enquête ouverte sur la disparition d'une vingtaine de jeunes dans des quartiers pauvres du sud de Bogota.

Le général Padilla a annoncé ces limogeages sans précédent dans l'armée depuis que le président Alvaro Uribe a été élu en 2002, après une conférence de presse à laquelle ce dernier et le ministre de la Défense Juan Manuel Santos participaient.

Une enquête menée depuis le 3 octobre par l'armée "a mis en lumière que des membres des forces armées avaient pu être impliqués dans des assassinats", a annoncé le président.

"Dans certaines instances de l'armée, il y a eu négligence et manque de respect des procédures (...) ce qui a permis que certaines personnes puissent être impliquées dans des crimes", a-t-il ajouté.

Les autorités ont notamment destitué le général de la septième division Roberto Pico Hernandez, le général de brigade Jose Joaquin Cortes, commandant de la IIe division, et le général de brigade Paulino Coronado Gamez, de la trentième brigade, comptant des bataillons déployés dans le nord-ouest du pays. Tous trois ont clamé leur innocence.

Les jeunes disparus avaient été déclarés morts au combat dans les rangs de la guérilla dans le département Norte de Santander (nord-ouest), à peine quelques jours après leur disparition signalée à Bogota.

Ces "morts au combat" ont paru peu vraisemblables à leurs proches, estimant peu crédible qu'ils aient pu en seulement quelques jours rejoindre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), recevoir une formation et participer à des opérations.

Lorsque le scandale a éclaté fin septembre - après la découverte de 19 cadavres dans des fosses communes du nord-ouest du pays, à Ocana - certains ont fait le rapprochement avec la pratique dite des "faux positifs", selon laquelle des unités de l'armée colombienne exécute des civils pour gonfler les chiffres de guérilleros tués et obtenir ainsi des récompenses.

Cette pratique a été amplement dénoncée par les organisations de défense des droits de l'homme, dont Amnesty international, mardi.

En 2007, selon cette ONG, 330 exécutions extrajudiciaires par les forces de l'ordre ont été comptabilisées, contre 220 en moyenne en 2004-2006 et environ 100 en 2002.

"La plupart des victimes étaient des paysans ou des dirigeants communautaires que les forces de l'ordre ont présenté faussement comme des guérilleros morts au combat", a écrit Amnesty.

L'annonce de la destitution des généraux intervient alors que le Haut commissaire des droits de l'homme de l'Onu, Navi Pillay, arrivée dimanche soir, est en visite en Colombie.

Le cas de la Colombie fera l'objet d'un examen spécifique par le Conseil des droits de l'homme de l'Onu en décembre. La situation colombienne sur cette question soulève aussi la contestation parmi les congressistes démocrates du grand allié américain, dont la politique à l'égard de Bogota pourrait de ce fait se durcir si le candidat démocrate à la présidentielle Barack Obama était élu en novembre.




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