Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 mai 2019 4 16 /05 /mai /2019 18:19

 

 

https://www.elwatan.com/edition/actualite/incarcere-depuis-trois-jours-pour-une-nouvelle-affaire-le-proces-en-appel-du-general-benhadid-renvoye-au-21-juin-prochain-16-05-2019

 

Incarcéré depuis trois jours pour une nouvelle affaire, le procès en appel du général Hocine Benhadid renvoyé au 21 juin 2019

Programmé pour le Mercredi 15 Mai 2019, le procès en appel du général à la retraite Hocine Benhadid n’a pas eu lieu. Le président de la chambre pénale de la cour d’Alger l’a renvoyé au 21 juin 2019, arguant du fait que le prévenu n’était pas sur la liste des détenus à extraire de la prison. Il y a trois jours, Hocine Benhadid a été incarcéré pour une nouvelle affaire, liée à ses déclarations.

Très malade et ne pouvant même pas marcher, son avocat craint le pire avec cette nouvelle détention.

Dès l’ouverture de l’audience, et avant même que l’avocat du prévenu n’arrive, le magistrat a annoncé le report du jugement de l’affaire, prétextant le fait qu'Hocine Benhadid n’était pas porté sur la liste des détenus à extraire de la prison d'el Harrach, à Alger.

Il s’agit du dossier pour lequel il a été condamné, le 22 mars 2018, à une peine d’un an de prison avec sursis, assortie d’une amende de vingt mille dinars algériens. Il avait été arrêté le 15 septembre 2015 en pleine autoroute par des gendarmes qui avaient encerclé sa voiture pour l’embarquer à bord de leur véhicule.

C’était juste après s’être exprimé sur la situation du pays, sur une web-radio. Hocine Benhadid sera poursuivi pour atteinte à l’institution militaire et toutes les demandes de mise en liberté pour des raisons de santé, introduites par ses avocats, ont essuyé un refus. Après une dégradation avérée de son état physique, son procès a été programmé au mois de mars 2018, suivi de sa condamnation à un an avec sursis.

Ses avocats interjettent appel et un nouveau procès devait avoir lieu Mercredi 15 Mai 2019 à la chambre pénale de la cour d’Alger. Mais, trois jours avant, le général à la retraite fait l’objet d’une nouvelle poursuite contre lui à la suite de la lettre qu’il a publiée, le 25 avril 2019, dans les colonnes du Watan, et adressée au chef d’état-major de l’Armée Nationale Populaire (ANP) et vice-ministre de la défense, dans laquelle il exprime son opinion sur la gestion de la crise que traverse le pays qui, selon lui, exige des solutions politiques et non constitutionnelles.

Le général Hocine Benhadid est d’abord entendu, quelques jours avant, par les officiers de la Direction de la Sécurité Intérieure (DSI), qui relève du ministère de la défense, durant toute une journée.

Dimanche 12 Mai 2019, les officiers du même service se sont présentés à son domicile, lui demandant de les suivre, et ils le dirigent droit vers le tribunal de Sidi M’hamed, où il comparaît devant le procureur, puis devant le juge qui l’inculpe pour participation à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale et le place sous mandat de dépôt.

Pour son avocat, Bachir Mechri, « le chef d’état-major a été induit en erreur. Le contenu de la lettre publiée par le Watan n’est pas dirigé contre lui. Bien au contraire, Hocine Benhadid lui a tendu la main. Il voulait lui dire qu’il n’était pas seul à gérer la crise. Il fait état de solutions qu’il peut prendre pour faire sortir le pays de la crise. Il lui rend hommage d’une manière indirecte pour s’être mis du côté du peuple. De plus, il est très malade. Il ne peut même pas se tenir debout. Lorsqu’il a été présenté devant le juge, ils étaient obligés de lui ramener une chaise roulante. Il a soixante seize ans et il a des maladies très lourdes. Il ne supportera pas les conditions de détention. Il a besoin d’une hygiène spéciale ».

Partager cet article
Repost0
16 mai 2019 4 16 /05 /mai /2019 18:01

 

 

https://www.elwatan.com/edition/actualite/reappropriation-de-lugta-par-les-travailleurs-lancement-dune-petition-dun-million-de-signatures-contre-sidi-said-14-05-2019

 

Réappropriation de l’Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA) par les travailleurs

Lancement d’une pétition d’un million de signatures contre Sidi Saïd

Par Iddir Nadir

Mardi 14 Mai 2019

Les signataires de l’appel pour la réappropriation de l’UGTA par les travailleurs appellent à intensifier les actions de protestation contre le secrétariat national et son responsable, l’inamovible Abdelmadjid Sidi Saïd.

Réunis au siège de l’union locale de Rouiba à Alger, Mercredi 8 Mai 2019, les participants, parmi lesquels des représentants d’unions de wilayas, des membres de la Commission Exécutive Nationale (CEN) de l'UGTA et des syndicalistes, ont adopté un programme d’action, organisation de rassemblements des syndicalistes au niveau de chaque wilaya le Mercredi 22 Mai 2019 et d’un rassemblement national le Mercredi 12 Juin 2019 sur l’esplanade de la Maison du Peuple à Alger, devant le siège national de l'UGTA, précise le communiqué rendu public à l’issue de la réunion.

Les mêmes mots d’ordre sont retenus, rejet du congrès préfabriqué du 20 juin 2019, demande du départ des membres du secrétariat national, à leur tête le secrétaire général ainsi que tous ceux qui les soutiennent, et demande de la restitution de l’UGTA aux travailleurs à travers l’organisation, d’ici la fin de l’année, d’un congrès national extraordinaire où tous les participants doivent être mandatés par les travailleurs.

Les initiateurs comptent tenir une réunion avant la date du 22 mai 2019, regroupant les membres de la CEN qui se démarquent de la ligne anti ouvrière de l'UGTA et des cadres de l’UGTA, victimes de marginalisation, en vue de l’installation d’un comité national souverain de réappropriation de l’UGTA par les travailleurs (CNRUT).

Ce comité, précise-t-on, sera compétent pour programmer et préparer le congrès national extraordinaire de l’UGTA avant la fin de l’année. Autre initiative, le lancement, auprès des travailleurs ainsi qu’à travers internet, d’une pétition nationale, « un million de signatures pour exiger la restitution de l’UGTA aux travailleurs ».

Plusieurs actions de protestation ont été organisées, ces dernières semaines, devant le siège national de l’UGTA pour exiger le départ de l’inamovible secrétaire général de l’organisation, Abdelmadjid Sidi Saïd, et pour restituer l’UGTA aux travailleurs.

Il y a eu deux rassemblements historiques le 17 avril 2019 et le premier mai 2019 accompagnés par des actions tenues simultanément dans la majorité des wilayas du pays.

« Cette mobilisation sans précédent dans l’histoire de l’UGTA a définitivement disqualifié le secrétariat national, à sa tête le secrétaire général, qui ne peuvent en aucun cas continuer à parler au nom des travailleurs et de l’UGTA », précisent les protestataires, qui constatent que « prise de panique, la direction disqualifiée de l’organisation, après avoir annulé les festivités du premier mai 2019, une première depuis l’indépendance, a multiplié les décisions illégales et anti statutaires ».

Pour les détracteurs d'Abdelmadjid Sidi Saïd, la direction actuelle a en effet organisé « une réunion anti statutaire de la CEN convoquée et tenue en violation des dispositions statutaires en termes de délais et de quorum ».

Elle a aussi, précisent-ils, convoqué un congrès national pour le 20 juin et le 21 juin 2019, « par des personnes non habilitées statutairement et dans un délai inférieur aux trois mois prévus par les statuts. Cette précipitation a donné lieu à des actions de la part de certaines instances, qui constituent une véritable mascarade, un mépris pour les syndicalistes et les travailleurs et une insulte aux bases du syndicalisme », dénoncent-ils.

Autres actions menées contre les adversaires de la direction, les suspensions anti statutaires en cascade de membres de la CEN et d’instances qui ont refusé de suivre la ligne anti populaire et anti ouvrière de la direction de l’UGTA et l’agression physique, par des baltaguias à la solde de la direction de l’UGTA, de Souad Baroudi, la secrétaire générale de l’union de wilaya de Tlemcen et signataire de l’appel de réappropriation de l’UGTA par les travailleurs.

Les syndicalistes déplorent par ailleurs l’interdiction, par les forces de sécurité, aux syndicalistes présents aux rassemblements pacifiques du 17 avril 2019 et du premier mai 2019, d’accéder à l’esplanade de la Maison du Peuple, propriété des travailleurs. « Nous demandons la protection du droit aux travailleurs de manifester pacifiquement et le droit d’exiger que leur soit restituée l’UGTA », exigent-ils.

Partager cet article
Repost0
16 mai 2019 4 16 /05 /mai /2019 17:34

 

 

https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/15/revers-pour-philippe-martinez-au-troisieme-jour-du-congres-de-la-cgt_5462575_3234.html

 

Revers pour Philippe Martinez au troisième jour du congrès de la Confédération Générale du Travail (CGT)

Un amendement a été adopté contre l’avis de la direction, Mercredi 15 Mai 2019, au troisième jour du congrès qui doit réélire le secrétaire général sortant, Vendredi 17 Mai 2019.

Par Michel Noblecourt et Raphaëlle Besse Desmoulières

C’est un revers qu’a subi, Mercredi 15 Mai 2019, la direction sortante de la CGT, au troisième jour du congrès de la CGT qui se tient à Dijon jusqu'au Vendredi 17 Mai 2019. Le sujet est symbolique mais loin d’être neutre. Il s’agit de la Fédération Syndicale Mondiale (FSM), l’internationale syndicale communiste que la CGT a quittée en 1995. Un hypothétique retour de la CGT dans cette organisation qui compte dans ses rangs des syndicats cubains, nord-coréens ou encore iraniens, fait débat en interne.

Tout semblait pourtant sous contrôle Mercredi 15 Mai 2019 en début d’après-midi. C’est dans le cadre des discussions sur la partie internationale du projet de document d’orientation, qui fixe la ligne pour les trois prochaines années, qu’a surgi cette offensive menée par l’union départementale du Val-de-Marne de la CGT. Alors que certaines structures de la CGT, comme la Fédération Nationale Agroalimentaire et Forestière (FNAF) ou la Fédération Nationale des Industries Chimiques (FNIC), sont membres de la FSM, une minorité de syndicats souhaitent remettre en cause l’appartenance de la CGT à la Confédération Européenne des Syndicats (CES) et à la Confédération Syndicale Internationale (CSI).

Le secrétaire général de la CES, Lucas Visentini, et le secrétaire général adjoint de la CSI, Owen Tudor, ont été accueillis poliment par les congressistes, même si des militants ont entonné l'Internationale à l’extérieur de la salle, une marque de provocation face à des organisations jugées réformistes. Le nom de Laurent Berger, le leader de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), qui s’apprête à prendre la présidence de la CES lors du congrès de l’organisation européenne la semaine prochaine à Vienne, a été à plusieurs reprises sifflé lorsqu’il a été mentionné.

Des délégués ont alors proposé un amendement pour que la CGT obtienne un statut d’observateur à la FSM ou encore une double affiliation à la FSM et à la CSI. D'autres ont défendu l’idée de rajouter « et à la FSM » à la fin du texte, « pour la CGT, il s’agit de rechercher constamment l’échange et l’unité avec toutes les organisations syndicales possibles, affiliées ou non à la CES et à la CSI ».

Mais certains délégués ont déploré la confiscation du débat par l’appareil. C’est incompréhensible et intolérable, a assené l’un d’entre eux à la tribune tandis que la salle scandait « le débat ». Au nom de la direction, Boris Plazzi a répondu que « la CGT n’observe pas, elle agit », entretenant une ambiguïté sur la nature du vote à mains levées qui allait suivre. Quant à la future présidence de la CES pour Laurent Berger, il a assuré que « c’est un titre honorifique et symbolique ».

Très vite, la confusion s’est installée, les délégués ne sachant pas forcément sur quoi ils devaient se prononcer. Un premier vote a pu laisser penser que le statut d’observateur à la FSM avait été entériné.

Après une longue suspension de séance au cours de laquelle le bureau du congrès s’est réuni en urgence, un second vote a dû être organisé. Et c’est donc contre l’avis de la direction que l’amendement ajoutant la mention de la FSM a été largement adopté par quatre cent soixante neuf voix contre deux cent quatre vingt quatorze voix et une centaine d’abstentions.

Pour Philippe Martinez, c’est un désaveu. Lors d’une rencontre avec les journalistes de l’Association des Journalistes de l'Information Sociale (AJIS) le 7 mai 2019, il avait clairement pris position contre tout rapprochement avec la FSM. S’il avait reconnu qu’un débat existait en interne sur les liens avec cette organisation, il l’avait qualifié d'ultra-minoritaire. « Je ne pense pas que la FSM soit une organisation de masse et une organisation démocratique, mais c’est ma vision », avait-il ajouté.

Cet épisode illustre à nouveau les difficultés auxquelles est confronté Philippe Martinez, qui doit cependant être réélu, Vendredi 17 Mai 2019. Le rapport d’activité, c’est-à-dire le bilan de la direction sortante, a été adopté Mardi 14 Mai 2019, mais avec une opposition substantielle et une légère abstention par rapport au précédent congrès de Marseille en 2016. Soixante et onze pour cent des votants se sont prononcés pour, vingt neuf pour cent se sont prononcés contre et quinze pour cent des délégués se sont abstenus.

Partager cet article
Repost0
15 mai 2019 3 15 /05 /mai /2019 18:22

 

 

https://www.elwatan.com/edition/actualite/affaire-dite-tartag-toufik-said-bouteflika-nezzar-entendu-par-le-juge-dinstruction-15-05-2019

 

Affaire d'Athmane Tartag, de Mohamed Mediène et de Saïd Bouteflika, Khaled Nezzar entendu par le juge d’instruction 

C'était prévisible. L’ancien ministre de la défense nationale, Khaled Nezzar, a été entendu en tant que témoin, Mardi 14 Mai 2019, par le juge d’instruction du tribunal militaire de Blida, dans l’affaire d'Athmane Tartag, de Mohamed Mediène et de Saïd Bouteflika, poursuivis pour complot contre l’autorité de l'état et pour complot contre l’autorité de l’armée.

Il faut rappeler que, le 29 avril 2019, le général Khaled Nezzar avait révélé qu’il a été approché une première fois par le frère-conseiller du président, Said Bouteflika, le 7 mars 2019, soit au début de l’insurrection citoyenne, qui lui a demandé son avis sur le règlement de la crise politique, et une seconde fois, le 30 mars 2019, où Saïd Bouteflika a suggéré le limogeage du chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, selon les termes rapportés par Khaled Nezzar.

« Saïd Bouteflika m'a dit que le vice-ministre de la défense et chef d’état-major de l’Armée Nationale Populaire (ANP) était en réunion avec des commandants des forces et qu’il pouvait agir contre Zéralda d’un instant à l’autre. Il voulait savoir s’il n’était pas temps de destituer le chef d’état-major », cette déclaration est venue appuyer les accusations proférés par Ahmed Gaïd Salah en évoquant à maintes reprises l’existence d’un complot qui se tramait contre l'état.

La sortie de Khaled Nezzar avait précipité l’arrestation de Saïd Bouteflika et des deux anciens patrons des services de renseignement, Athmane Tertag, dit Bachir, et Mohamed Mediène, dit Toufik. D’une pierre deux coups, Khaled Nezzar enfonce le frère du président déchu et il s’en lave les mains.

Dans le sillage de cette affaire, la secrétaire générale du Parti des Travailleurs d'Algérie (PTA), Louisa Hanoune, a été également arrêtée. Une arrestation qui a soulevé une vague d’indignation nationale et internationale.

C’est la première fois que le leader d’un parti politique légal est déferré devant un tribunal militaire au moment même où les algériens descendent dans la rue par millions pour revendiquer le changement du système politique.

Partager cet article
Repost0
15 mai 2019 3 15 /05 /mai /2019 18:06

 

 

Compte-rendu de la réunion du Jeudi 9 Mai 2019 du Comité pour les Libertés Publiques et contre la Répression (CLPR)

Par Evelyne Perrin

La Coordination contre la Répression et pour la Défense des Libertés Publiques (CRDLP) lancée à l’initiative du Mouvement de la France Insoumise (MFI) et regroupant plus de quarante organisations, associations, collectifs, syndicats et partis politiques, a pris le nom de CLPR.

La réunion du Jeudi 9 Mai 2019 a réuni de nombreux participants malgré l’absence cette fois-ci de la Confédération Générale du Travail (CGT) et de l'Union Syndicale Solidaire (USS). Tous les participants ont souligné qu’un cap avait été franchi par le gouvernement dans les violences policières du Mercredi Premier Mai 2019 suivies du mensonge d'état concernant les trente deux manifestants ayant cherché refuge à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière. La liberté de manifester n’existe plus dans les faits. Il avait été créé trois groupes de travail au sein de la coordination, le premier pour élaborer un Livre Noir des violences policières et judiciaires, le deuxième sur la communication et le troisième sur les initiatives et les actions.

Seul s’est réuni le Lundi 6 Mai 2019 le premier groupe, qui a rédigé une note d’intention et qui nous l'a exposée. Sa dernière version a été distribuée mais non envoyée par mail et je mets en copie sa version initiale.

Les objectifs de ce Livre Noir de la dérive autoritaire sont de faire l’inventaire des graves atteintes aux libertés publiques depuis l’arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir, en compilant les données disponibles et en recueillant des témoignages, de visibiliser le caractère systématique de ce tournant autoritaire et sa généalogie, de contribuer à la constitution d’un front commun contre cette dérive autoritaire et enfin de donner des pistes concrètes de riposte politique et des conseils pratiques. L’échéance de publication pourrait être soit le début du mois de juillet 2019, soit le mois d'octobre 2019. La prochaine réunion de ce groupe de travail est fixée au 27 mai 2019. Il est proposé que deux journalistes de Reporterre se chargent de l'animation du groupe et de la rédaction et qu'ils soient pour cela rémunérés par les organisations participantes.

Ces objectifs ont été largement approuvés. Il a été souligné la nécessité de prendre contact et de travailler avec les initiateurs de l'appel des artistes contre la répression dont le titre est « nous ne sommes pas dupes », de l'appel des universitaires et des chercheurs dont le titre est « nous accusons » et avec les médecins et les hospitaliers qui ont pris position. J’ai aussi souligné la nécessité de travailler avec les Observatoires des Pratiques Policières (OPP) comme il en existe à Toulouse, à Bordeaux et à Nantes, et comme devrait s’en constituer un en Ile de France avec l’Assemblée des Blessés, Désarmons Les et la Coordination Anti Répression d’Ile de France.

Nous avons été plusieurs à demander que l’interdiction des armes létales, comme les Lanceurs de Balles de Défense (LBD) et les grenades de désencerclement, soit clairement affirmée parmi les objectifs, ce qui a été accepté.

Plusieurs participants, dont le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) et le Syndicat Unitaire et Démocratique (SUD) de la Poste du département des Hauts de Seine, ont insisté sur la nécessité de prévoir une initiative publique avant l’été, par exemple le 15 juin 2019, afin de ne pas se borner à un appel. Le collectif des Mutilés pour l'Exemple, qui regroupe vingt mutilés, propose une manifestation pour l’interdiction des LBD et des Grenades Lacrymogènes Instantanées (GLI), probablement le 2 juin 2019. Se joindre à cette manifestation sera proposé aux signataires absents à la réunion. Il est retenu de prévoir une initiative publique avant la fin du mois de juin 2019 et un petit groupe est constitué pour faire des propositions.

La prochaine réunion du CLPR est prévue le 23 mai 2019. D’ici là, il faut appeler le maximum d’organisations et de collectifs opposés à la dérive autoritaire et liberticide à rejoindre le CLPR ou à collaborer à ses objectifs.

Partager cet article
Repost0
15 mai 2019 3 15 /05 /mai /2019 17:30

 

 

https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/05/14/europeennes-un-elu-regional-insoumis-appelle-a-voter-pour-le-rassemblement-national_5462111_823448.html

 

Elections européennes, Andréa Kotarac, élu régional du Mouvement de la France Insoumise (MFI), appelle à voter pour le Rassemblement National

Cet élu de la région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé qu’il quittait le mouvement populiste de gauche. Sa participation à une réunion avec des membres de l’extrême droite à Yalta avait déjà jeté le trouble.

C’est une défection qui tombe au plus mal pour le MFI. Andréa Kotarac, élu régional en Auvergne-Rhône-Alpes, ancien membre de l’équipe présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2017, a déclaré à Eléments puis à BFM Télévision, Mardi 14 Mai 2019, qu’il quittait sa formation et qu’il appelait à voter pour la liste du Rassemblement National, emmenée par Jordan Bardella, lors des élections européennes du Dimanche 26 Mai 2019.

« Etant né en 1989, je dois vous avouer être assez peu sensible aux tabous posés par la gauche des années 1980. Ma seule boussole, c’est la défense de la souveraineté populaire et de la justice sociale », énonce Andréa Kotarac dans son entretien à Eléments, « je constate que les élections européennes sont l’occasion unique de faire un choix, soit conforter Emmanuel Macron et sa politique de casse sociale qui prépare l’avènement d’une Europe fédérale, soit voter utile pour la seule liste capable de le battre au soir du 26 mai 2019. Ainsi, mon choix est fait. Je voterai pour la liste menée par Jordan Bardella et Marine Le Pen. Je suis d’autant plus à l’aise que, ayant rencontré la présidente du Rassemblement National, je suis assez en phase avec sa fibre sociale et son attachement au caractère indivisible de la nation française ».

Le choix de cette revue n’est pas neutre. Né à la fin des années 1960, c’est le navire amiral de la nouvelle droite, école de pensée qui se situe entre la droite et l’extrême droite et qui veut lier le combat politique et le combat culturel. Il arrive régulièrement que des figures de la gauche intellectuelle de tendance souverainiste ou patriote s’y expriment.

Sur l’antenne de BFM Télévision, Andréa Kotarac ajoute, Mardi 14 Mai 2019, que « je n’adhère pas au Rassemblement National, mais le contexte politique actuel nécessite un barrage à Emmanuel Macron. Si Emmanuel Macron est en tête, il va accélérer ses réformes antisociales », a ajouté l’élu.

Selon lui, le MFI aurait « oublié la pensée souverainiste, républicaine et laïque. La pensée de Jean-Luc Mélenchon est minoritaire au sein du MFI. J’ai vu une balkanisation et une communautarisation de la société française, j’ai vu des concepts diviseurs s’installer au sein du MFI, réunions réservées aux femmes et écriture inclusive ». Il a également assuré qu’il rendrait son mandat de conseiller régional.

Le Parti de Gauche a immédiatement exclu Andréa Kotarac. La formation estime que la décision de l’élu régional va « à l’encontre de tous les principes républicains que défendent le Parti de Gauche et le MFI ».

« Pour solde de tout compte, Andréa Kotarac est le nom d’une boule puante de fin de campagne et un coup monté. Le soutien d’un tel traître à ses amis déshonore ceux qui compteraient en profiter », a de son côté réagi Jean-Luc Mélenchon, qui l’a appelé à respecter les électeurs en démissionnant de son mandat.

Depuis quelques semaines, le nom d’Andréa Kotarac mettait le MFI dans l’embarras. Sa participation à une réunion à Yalta, en Crimée, grand rendez-vous annuel du soft power russe, et où se trouvaient également Thierry Mariani et Marion Maréchal, avait jeté le trouble dans l’organisation populiste de gauche.

Mardi 14 Mai 2019, très peu de dirigeants s’exprimaient sur le cas d’Andréa Kotarac, qui se vantait d’avoir l’oreille de Jean Luc Mélenchon sur les dossiers internationaux. Certains rappellent son engagement contre l’extrême droite dans ses jeunes années. Younous Omarjee, candidat sur la liste du MFI aux élections européennes, ne cachait pas son désarroi et ses interrogations, « la politique est-elle la vraie raison de son ralliement ? Ou existe-t-il d’obscures motivations ? Que s’est-il passé lors de son voyage en Crimée ? Une partie de la réponse s’y trouve peut-être ».

Le Rassemblement National, quant à lui, ne boude pas son plaisir d’avoir une nouvelle prise de guerre. Dans un communiqué, le parti d’extrême droite félicite Andréa Kotarac pour son courage et sa lucidité. Même si Marine Le Pen a indiqué Mercredi 15 Mai 2019 ne pas croire à un scénario à l’italienne en France d’alliance entre le Rassemblement National et le MFI, à l’instar de la coalition de gouvernement en Italie entre la Ligue du Nord et le Mouvement Cinq Etoiles (MCE). Elle a cependant défendu le clivage entre les mondialistes et les nationaux qui « traverse le MFI comme il a traversé les Républicains. Il y a une cohérence dans ce soutien puisque le MFI ne cesse de dire qu’il faut battre Emmanuel Macron », a-t-elle ajouté en promettant d’autres ralliements.

Partager cet article
Repost0
15 mai 2019 3 15 /05 /mai /2019 17:06

 

 

https://www.infolibertaire.net/en-direct-du-congres-cgt-lombre-des-gilets-jaunes-plane-sur-les-debats/

 

En direct du cinquante deuxième congrès de la Confédération Générale du Travail (CGT) à Dijon, l’ombre des Gilets Jaunes plane sur les débats

Deuxième jour du cinquante deuxième congrès confédéral de la CGT, un tiers des mandats dans l’opposition, les dockers refusent de charger des armes pour l’armée saoudienne, une ouvrière de Scop-Ti émouvante et applaudie, Gilets Jaunes et Gilets Roses, vous trouverez ci dessous un compte rendu sur le vif, au jour le jour, par le blog des communistes libertaires de la CGT.

Alors que cette deuxième journée devait rester plutôt terne, des militants de l’union syndicale de la ville de Paris accueillaient les congressistes avec un bonbon et un flashcode renvoyant à un petit clip contre le sexisme, une initiative directement connectée aux tensions internes entre les différentes structures de la CGT des territoriaux parisiens.

Un court rapport d’activité pointait entre autres sujets la difficulté de mobiliser tous nos militants durant la bataille contre la loi travail et les difficultés à faire converger les dates saute-moutons et les initiatives professionnelles. Le débat s’est ensuite partagé de la manière suivante, certains délégués, le plus souvent critiques, ont commenté l’activité confédérale passée et les autres ont témoigné des batailles en cours dans leurs secteurs.

La toute première intervention, celle d’une camarade des hôpitaux de Paris, a été une des rares à réussir, en quatre minutes, à tenir les deux bouts ensembles. Elle a comparé l’extension progressive d’une grève, partie d’un seul service d’urgence, avec la mobilisation des Gilets Jaunes et elle en a conclu que notre période saturée de colère sociale était propice à des explosions partant d’en bas. La CGT ne doit pas les prendre avec des pincettes si elle veut rester dans la course.

Beaucoup d’interventions, applaudies, ont critiqué l’impuissance de la CGT à lancer la grève générale qu’il nous fallait et qu’il nous faudra encore contre les attaques patronales et gouvernementales.

Ces interventions ont été applaudies, mais sans soulever vraiment les congressistes, comme si beaucoup mesuraient que le dire plus clairement et y travailler plus fermement est certes nécessaire, mais que le réaliser concrètement dans sa propre entreprise n’est pas si facile.

Il y avait quelques interventions aussi pour demander la rédaction d’un appel du congrès, non prévu cette année. Il faut dire que la rédaction de l’appel du congrès est toujours l’occasion de débats tendus. Il y avait d'autres interventions pour demander des précisions sur l’engagement de la CGT à défendre le statut des fonctionnaires et des régimes particuliers de retraite.

Remarquée également, l’abstention annoncée de la fédération des ports et des docks qui s’est fait applaudir pour la réaction de sa section du Havre qui n’a pas chargé le cargo d’armes pour l’Arabie Saoudite.

Les canons Caesar, produits par l’entreprise française Nexter, servent à l’armée saoudienne pour bombarder des populations civiles au Yémen.

Enfin, la direction confédérale s’est défaussée d’une analyse du mouvement des Gilets Jaunes, arguant que la rédaction des documents de congrès avait été bouclée au mois de novembre 2018, un peu court, alors que le sujet a été plusieurs fois abordé par les délégués, en positif.

Au final le rapport d’activité est adopté dans des proportions quasi identiques à celles du cinquante et unième congrès, soixante et onze pour cent de voix pour, vingt neuf pour cent de voix contre et quinze pour cent d’abstentions. Mais à Marseille en 2016, c’était aussi le bilan de Thierry Le Paon qui alimentait le mécontentement. Il est donc raisonnable de penser qu’un socle politique de camarades qui voudraient une orientation générale plus combative cristallise un tiers des mandats tout de même.

Mardi 14 Mai 2019 dans l'après-midi, la séance s’est ouverte sur l’adoption de deux motions de solidarité, l’une contre les ventes d’armes à la coalition arabe qui fait la guerre au Yémen et l’autre pour des pompiers blessés qui ne parviennent pas à faire reconnaître leur accident du travail.

Puis sont venus les rapports financiers. David Duguet, administrateur confédéral, a mené une charge directe contre la rétention de cotisations, ce qui laisse à penser qu’elle est massive, et pour la mutualisation des moyens, locaux, médias et patrimoines des différentes structures de la CGT.

Un débat, très court, par manque d’inscrits, s’en est suivi. Puis il a été demandé aux congressistes de lever le poing pour une photographie de solidarité avec les lycéens victimes des humiliations policières à Mantes-la-Jolie. Quelques congressistes y ont ajouté « Castaner démission » repris sans conviction excessive. Une journée assez terne, disions nous d’entrée de jeu.

Mardi 14 Mai 2019 en fin d’après-midi démarrait le débat sur les documents d’orientation. La commission a annoncé que cinquante pour cent des amendements déposés avaient été retenus et que l’ensemble du document serait basculé en écriture inclusive. Deux cent trente neuf syndicats avaient déposés deux mille huit cent dix neuf amendements.

Les intervenants se sont alors succédé pour insister sur l’importance que la CGT soit plus présente dans les mobilisations écologistes ou féministes. Une camarade assistante maternelle et un camarade de l'union locale de Tourcoing ont décrit comment la CGT s’était renforcée dans leurs secteurs en intégrant les mobilisations des Gilets Roses et des Gilets Jaunes, ce qui montre l’importance de savoir sortir du train-train quotidien.

Mardi 14 Mai 2019 à 18 heures enfin, la déléguée de l’usine autogérée Scop-Ti a réveillé le congrès avec une intervention émouvante mêlant le combat pour sauver l’entreprise et la solidarité avec le peuple palestinien.

Un ultime orateur, dans une intervention enlevée, a vertement critiqué la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) et il y a gagné des applaudissements soutenus.

Le président de séance, Laurent Brun, secrétaire général de la fédération des cheminots, a tenté de le recadrer au nom de l’unité et il s’est fait copieusement siffler par la salle, conclusion colorée d’une journée pour le reste sans grand relief.

Cet article est tiré du blog des communistes libertaires de la CGT, qui publie un billet chaque jour sur le congrès confédéral

Alternative Libertaire est une organisation anarchiste française, principale formation d'obédience communiste libertaire en France. De tendance syndicaliste révolutionnaire, elle a été fondée en 1991 à l'issue d'un processus de recomposition associant, entre autres, le Collectif des Jeunes Libertaires (CJL) et l'Union des Travailleurs Communistes Libertaires (UTCL).

Partager cet article
Repost0
14 mai 2019 2 14 /05 /mai /2019 18:40

 

 

https://www.elwatan.com/edition/actualite/les-demandes-de-mise-en-liberte-examinees-le-20-mai-13-05-2019

 

Louisa Hanoune, Saïd Bouteflika, Mohamed Mediène et Bachir Tartag, les demandes de mise en liberté seront examinées le Lundi 20 Mai 2019

Par Salima Tlemcani

Lundi 13 Mai 2019

La chambre d’accusation du tribunal militaire de Blida examinera, le Lundi 20 Mai 2019, les demandes de mise en liberté provisoire de Louisa Hanoune, du frère-conseiller du président déchu, Saïd Bouteflika, et des généraux à la retraite Mohamed Mediène et Athmane Tartag, tous les quatre poursuivis pour complot contre l’autorité de l'état et de l’armée. Ce n’est que le Dimanche 12 Mai 2019 que Louisa Hanoune a pu voir ses avocats, après leur constitution auprès de la juridiction.

Placée en détention depuis le Jeudi 9 Mai 2019, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs d'Algérie (PTA), a finalement reçu, Dimanche 12 Mai 2019, la visite de ses trois avocats, Boudjemaa Ghechir, Mokrane Aït Larbi et Rachid Khan, après une matinée de longues procédures.

Convoquée en tant que témoin, Louisa Hanoune avait été entendue durant plus de cinq heures par le juge d’instruction en charge de l’enquête sur un présumé complot contre l’autorité de l'état et de l’armée, dont sont accusés Saïd Bouteflika, frère du président déchu, et les généraux Mohamed Mediène, général de corps d’armée à la retraite, et Athmane Tartag, général-major à la retraite, qui ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt il y a une semaine.

Il faut dire que l’incarcération de Louisa Hanoune et la diffusion d’images de son entrée au tribunal militaire à son insu ont suscité l’indignation aussi bien au sein de son parti qu’auprès de nombreuses personnalités politiques, médiatiques, syndicalistes et féministes.

Samedi 11 Mai 2019, un comité populaire pour sa libération immédiate a été mis en place à Alger, en présence de nombreux cadres du PTA, alors qu’une pétition dénonçant son incarcération a recueilli, en vingt quatre heures, de nombreuses signatures de personnalités nationales.

Pour le parti que Louisa Hanoune dirige, « l’incarcération de la secrétaire générale ne peut nous faire reculer par rapport à nos positions politiques pour une constituante, pour le changement radical du régime et contre la prochaine élection présidentielle du 4 juillet 2019, qui tend à maintenir le régime en place », a déclaré Youcef Taazibt, membre de la direction du PTA, lors d’un point de presse animé au siège du PTA.

Contacté, un de ses avocats, Boudjemaa Ghechir, de la Ligue Algérienne des Droits de l'Homme (LADH), affirme après sa visite rendue à Louisa Hanoune, que celle-ci est très à l’aise et qu'elle n’exprime aucune crainte pour sa personne, « elle s’est montrée plus déterminée qu’avant, surtout après avoir été informée de la solidarité que son incarcération a suscitée. Elle est très courageuse et elle se dit très sereine ».

Pour beaucoup, « il est impensable que Louisa Hanoune, qui a fait de la politique pendant toute sa vie, soit poursuivie pour des actes politiques », avait déclaré l’ancienne ministre de la culture, Khalida Toumi, signataire de la pétition pour la libération de Louisa Hanoune, au même titre que de nombreuses autres personnalités. Elle a par ailleurs dénoncé la diffusion des images de Louisa Hanoune par les chaînes de télévision et elle a qualifié cet acte « de viol contre cette militante de longue date ». A propos de la procédure, Boudjemaa Ghechir confirme avoir déposé, avec ses deux confrères, un appel contre le mandat de dépôt, auprès de la chambre d’accusation, laquelle a programmé l’examen le Lundi 20 Mai 2019.

Durant cette audience, les magistrats de cette chambre devront également trancher la demande de mise en liberté provisoire introduite par les avocats des trois autres accusés, Saïd Bouteflika, Mohamed Mediène et Athmane Tartag, détenus dans une prison militaire depuis plus d’une semaine.

Partager cet article
Repost0
14 mai 2019 2 14 /05 /mai /2019 18:24

 

 

https://mondafrique.com/les-relation-troubles-demmanuel-macron-avec-lalgerie/

 

Les relations troubles d’Emmanuel Macron avec l’Algérie

Par Nicolas Beau

Dimanche 12 Mai 2019

Dans son livre fort documenté, « le grand manipulateur », Marc Endeweld revient sur les liens que le président français, Emmanuel Macron, aidé par Alexandre Benalla, a tissé avec deux oligarques algériens, Ali Haddad et Issad Rebrab.

La diplomatie française, qui redoutait par dessus tout une transition politique algérienne dominée par Ahmed Gaïd Salah, ce chef d’état major fort éloigné des intérêts français, a tout mis en oeuvre pour soutenir le président Abdelaziz Bouteflika en fin de course.

De façon plus surprenante, le président français, Emmanuel Macron, a mis les bouchées doubles pour soutenir un régime algérien à l’agonie. La lecture passionnante du livre de Marc Endeweld sur les réseaux opaques du président français avec de riches hommes d’affaires algériens fournit quelques clés d’explication de cette posture surprenant de l’Elysée face à la transition démocratique algérienne.

Nous nous souvenons du tweet ahurissant envoyé par le président français, le 12 mars 2019, alors qu’il se trouvait en voyage officiel à Djibouti. Le 11 mars 2019, le clan d'Abdelaziz Bouteflika à l’agonie avait proposé une dérisoire feuille de route appelant, après vingt ans de règne, à des réformes fondamentales et à une nouvelle constitution.

Depuis trois semaines, la rue algérienne dénonçait l’incurie du régime et demandait le départ des principaux dirigeants politiques honnis par le peuple. Et bien Emmanuel Macron ne trouva rien de mieux à faire que de soutenir, par un tweet, le régime finissant.

« La jeunesse algérienne », expliquait Emmanuel Macron, « a su exprimer son espoir de changement avec dignité. La décision du président Abdelaziz Bouteflika ouvre une nouvelle page pour la démocratie algérienne. Nous serons aux côtés des algériens dans cette période nouvelle, avec amitié et avec respect ».

L’association des valeurs démocratiques et du nom d’Abdelaziz Bouteflika était à l’évidence d’une totale maladresse. Cette prise de position aura pour seul effet de renforcer la mobilisation populaire et la détestation du régime en place.

Pourquoi le président français affichait-il une position aussi peu prudente ? Comment pouvait-il prendre le risque de faire huer son nom dans les manifestations qui se multiplient en Algérie, en apparaissant comme l’ultime rempart d’un système corrompu ? Pour quelle raison montrait-il une telle précipitation en se substituant par les réseaux sociaux aux canaux diplomatiques habituels ?

L’essai fort instructif du journaliste Marc Endeweld explique ce soutien par les liens étroits qu’Emmanuel Macron a tissés avec les hommes d’affaire les plus influents du régime algérien, à savoir Ali Haddad, l’ancien patron des patrons, et Issad Rebrab, l’homme le plus riche d’Algérie. Le premier aura été la tirelire du clan d’Abdelaziz Bouteflika dont il a servi les pires turpitudes. Le second fut le principal homme d’affaire soutenu par l’ancien Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), cette police politique qui fut, pendant un quart de siècle, la colonne vertébrale du système algérien.

Plus grave, le profil des intermédiaires franco algériens à l’oeuvre dans ces relations suspectes, Alexandre Benalla en tète, laissent entrevoir des arrangements que la morale politique réprouve.

A la lecture du livre de Marc Endeweld, nous avons le sentiment en effet que les relations entre Emmanuel Macron et l’Algérie dissimulent quelques cadavres dans les placards.

Lorsqu’au coeur de sa campagne électorale en vue de la dernière élection présidentielle française, Emmanuel Macron se rendit à Alger, le 13 février et le 14 février 2017, le candidat de la République En Marche (REM) se trouvait dans une situation financière très périlleuse. Dans les derniers mois qui ont précédé le scrutin de 2017, note Marc Endeweld, « l’argent manquait terriblement pour poursuivre sa campagne et le budget était très entamé ».

Reçu comme un chef d’état par le pouvoir algérien qui misait beaucoup sur son élection, Emmanuel Macron se montrera très favorablement impressionné par Ramtane Lamamra, ministre alors des affaires étrangères, et Abdeslam Bouchouareb, ancien ministre de l’Industrie et propriétaire d’un bel appartement à Paris, dont la réputation affairiste n’est plus à faire. Depuis, ces deux hommes sont régulièrement consultés par l’Elysée sur le dossier algérien.

Durant le même voyage, Emmanuel Macron qualifia la colonisation, dans une interview à la chaine de télévision Echorouk News, de crime contre l’humanité. Des propos surprenants dans le cadre d’une campagne qui se veut consensuelle et provenant d’un homme qui, en 2016, expliquait au Point que l’occupation de l’Algérie s’était accompagnée d’éléments de civilisation. Une telle audace fut payante auprès des dirigeants algériens qui, dès lors, virent en Emmanuel Macron un interlocuteur privilégié.

Mais durant ce même voyage, plusieurs rencontres discrètes furent organisées, apprend-on dans le livre de Marc Endeweld, « le grand manipulateur ». Plusieurs personnalités, dont l’avocat Jean Pierre Mignard et l’homme d’affaires François Touazi, avaient préparé le voyage en amont. L’ancien ministre Jean Louis Borloo et Yasmina Benguigui avaient également mis leurs carnets d’adresses au service du candidat Emmanuel Macron. Enfin Alexandre Benalla, le fidèle garde du corps, participait à l’expédition.

« Le 14 février 2017 en fin de matinée », explique Marc Endeweld, « un petit déjeuner est organisé sur la terrasse de l’hôtel Aurassi avec les représentants du Forum des Chefs d’Entreprise (FCE), l’équivalent du mouvement des entreprises de France (MEDEF) ». Le patron des patrons algériens et intime du clan d’Abdelaziz Bouteflika, Ali Haddad, était tout sourire, face à un Emmanuel Macron qui prend des engagements vis à vis de l’Algérie en matière d’énergies renouvelables.

Quelques heures plus tôt dans le même hôtel, le même Ali Haddad prenait un autre petit déjeuner, celui-ci très discret, avec Emmanuel Macron. De cette rencontre, il ne filtrera rien.

A l’époque, Alexandre Djouhri, un intermédiaire flamboyant qui est proche à la fois de Dominique de Villepin, l’ancien premier ministre de Jacques Chirac, et de Maurice Gourdault-Montagne, l’actuel secrétaire général du Quai d’Orsay, séjournait fréquemment en Algérie. Cet habitué de l’hôtel Aurassi entretenait des relations étroites avec Ali Haddad.

« Selon trois sources différentes », affirme l’auteur du grand manipulateur, « l’homme d’affaire algérien a bien rencontré à cette occasion le futur président ». Ce qu’Alexandre Djouhri dément.

Symbole de la corruption qui régna sous Abdelaziz Bouteflika, Ali Haddad n’est certainement pas un modèle de vertu ni de modernité. Pourquoi Emmanuel Macron prend-il le risque de le rencontrer à deux reprises ? Quel profit en retirer ? Autant de questions que pose, entre les lignes, l’ouvrage de Marc Endeweld.

La veille de ces deux petits déjeuners avec Ali Haddad, le candidat Emmanuel Macron dinait avec Issad Rebrab, l’homme le plus riche d’Algérie qui fit fortune grâce à sa proximité avec les services algériens dirigés pendant un quart de siècle par le fameux général Mohamed Mediène. L’homme d’affaire est au plus mal à l’époque avec le clan d’Abdelaziz Bouteflika qui cherche à lui tondre la laine sur le dos et à le marginaliser. L’homme d’affaire kabyle est parfois même présenté comme un opposant au pouvoir en place.

Pourtant Emmanuel Macron, au risque de mécontenter le clan d’Abdelaziz Bouteflika, accepte l’invitation à diner d’Issad Rebrab. Première raison de cette visite peu protocolaire, le candidat connaissait bien l’industriel kabyle qui investissait massivement en France quand Emmanuel Macron était secrétaire général adjoint à l’Elysée puis ministre de l’industrie durant la présidence de François Hollande.

Deuxième raison de cette rencontre, les liens sont très nombreux entre les entourages du candidat et de l’oligarque. Issad Rebrab est en effet un intime de François Touazi depuis fort longtemps. Le groupe Cevital que l’homme d’affaire a fondé a fait travailler Alexandre Benalla à l’époque où ce dernier avait créé, depuis le Maroc, la société de sécurité Velours. Enfin Issad Rebrab s’est fait aider dans ses investissements en France par un ancien trader franco algérien du nom de Farid Belkacemi qui participa également à la préparation du voyage d’Emmanuel Macron. Cerise sur le gâteau, Farid Belkacem est un proche ami d’Alexandre Benalla qu’il aida à se reconvertir lorsqu’il dut quitter l’Elysée au mois de juillet 2018.

Depuis son élection comme président de la république, Emmanuel Macron n’a cessé de témoigner de son amitié pour l’industriel kabyle qu’il a reçu à plusieurs reprises, notamment au château de Versailles au mois de janvier 2019 lors du sommet Choose France. Une amitié est née dont nous ne connaissons pas encore tous les ressorts.

De là à imaginer des sources de financement algérien dans la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, il y a un pas que plusieurs sources à Alger franchissent en privé, mais sans preuve et au sein d’un microcosme où courent les rumeurs les plus folles.

Ali Haddad et Issad Rebrab ont été placés, ces dernières semaines, en détention par le pouvoir militaire algérien. Qu’ils soient l’un et l’autre des amis de la France n’arrange pas leurs affaires. Le chef d’état major, Ahmed Gaïd Salah, au mieux avec les russes et apprécié par les américains, entretient en effet des relations très tendues avec la diplomatie française. D’où l’interrogation suivante, leurs bonnes relations avec Emmanuel Macron n’ont-elles pas aggravé leur situation ?

Ali Haddad et Issad Rebrab ont été interpellés l’un et l’autre au prix de mises en scène savamment orchestrées. Les caméras ont été autorisées à filmer le premier d’entre eux alors qu’il était hué par la foule et, contre tout usage, alors qu’il se trouvait dans l’enceinte du tribunal militaire.

Depuis, la diplomatie française est bien silencieuse et Emmanuel Macron a renoncé à commenter la situation algérienne par tweet. L’avertissement du pouvoir militaire algérien aurait-il été entendu ?

Partager cet article
Repost0
14 mai 2019 2 14 /05 /mai /2019 17:54

 

 

https://www.revolutionpermanente.fr/Video-France-2-censure-les-images-des-Gilets-jaunes-envahissant-la-ceremonie-des-Molieres

 

La deuxième chaîne de la télévision française censure les images des Gilets jaunes envahissant la cérémonie des Molières

Les Gilets Jaunes Intermittents, Chômeurs et Précaires, ont envahi la cérémonie des Molières Lundi 13 Mai 2019 pour décerner un Molière du déshonneur au gouvernement et un Molière d’honneur à l’ensemble des précaires du spectacle. La deuxième chaîne de la télévision française qui diffusait la cérémonie a décidé de couper l’intégralité de la séquence au montage.

Lundi 13 Mai 2019 avait lieu la cérémonie des Molières au théâtre des Folies-Bergère à Paris, au cours duquel sont chaque année remis les prix récompensant supposément les meilleures performances théâtrales en France. Pour cette trente et unième édition, un groupe des Gilets Jaunes Intermittents du Spectacle, Chômeurs et Précaires, est venu interrompre la fastueuse cérémonie pour dénoncer les attaques subies par les travailleurs du spectacle, de plus en plus précaires du fait des politiques des gouvernements successifs. Ils visent notamment les quatre milliards d’euros d’économie prévu par Emmanuel Macron sur le dos des chômeurs, dans le cadre de son projet de loi sur l’assurance chômage.

Les Gilets Jaunes ont primé sur scène leurs propres lauréats, « un Molière d’honneur dédié aux très nombreux techniciens et artistes qui ne parviennent pas à bénéficier du régime de l’intermittence ou qui le perdront dans quelques mois. A tous ceux qui, contrairement aux rares élus présents dans la salle, ne sont pas célébrés en grande pompe et qui ne peuvent pas finir leurs mois, car leurs droits sont cassés, ce Molière d’honneur a été remis pour qu'il leur rende la dignité qu’on voudrait leur ôter ».

Un Molière du déshonneur a ensuite été remis aux membres du gouvernement représenté Lundi 13 Mai 2019 aux Folies-Bergère par le ministre de la culture Franck Riester. Les raisons ne manquent pas en effet pour récompenser de ce titre le gouvernement. Les Gilets Jaunes ont mis un point d’honneur à mentionner Franck Riester pour son rôle dans la coupe des budgets de la culture, bien évidemment Emmanuel Macron et, pour finir, Christophe Castaner. Grâce à lui, « il devient difficile d’aller manifester sans avoir, logées au fond du coeur et de la cervelle, toutes les images des violences policières qui circulent et qui terrorisent ».

Ci-dessous la vidéo du direct publié par le compte Facebook des Gilets Jaunes Intermittents, Chômeurs et Précaires. Nous les voyons et nous les entendons chanter sur scène le fameux chant des Gilets Jaunes, « on est là, même si Macron ne veut pas, nous on est là, pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur, nous on est là ».

La deuxième chaîne de la télévision française, qui rediffusait la cérémonie du Lundi 13 Mai 2019 n’a pas hésité à couper l’intégralité de la séquence au montage. Cet énième témoignage du soutien sans faille des médias dominants au gouvernement nous montre que, pour défendre Emmanuel Macron et sa politique, la deuxième chaîne de la télévision française, comme France Info et bien d’autres avec eux, sont prêts à bien des censures et manipulations.

Jean-Marc Dumontet, à qui incombait la dernière intervention de la cérémonie et soutien de longue date d'Emmanuel Macron, a défendu la deuxième chaîne de la télévision française hors antenne, dénonçant une action sans autorisation qui prend en otage l’antenne, comme le rapporte le Monde.

Dans la salle tout le monde n’a pas cependant été de cet avis, les Gilets Jaunes ont reçu des applaudissements et certaines actrices, comme Ariane Mourier ou Blanche Gardin, ont défendu les révoltés d’aujourd’hui.

Nous relayons ci-dessous le communiqué lus par les Gilets Jaunes Intermittents et Précaires, finalement censuré par la deuxième chaîne de la télévision française.

C’est avec une conviction acharnée que nous, Gilets Jaunes Intermittents, Chômeurs et Précaires, tenions à participer à cette cérémonie et que nous avons ainsi tout fait pour parvenir jusqu’à vous.

En effet, dans ces temps incertains, il devient de plus en plus difficile de vivre décemment de son art ou de son savoir-faire et de bénéficier du chômage quand nous n’avons pas d’emploi. Et il y a quelques mois, notre gouvernement nous a annoncé sa volonté de faire encore quatre milliards d’euros d’économie sur notre dos, nous peignant dès lors un avenir plus incertain et miséreux.

C’est pour ces raisons que nous désirions viscéralement participer à cette cérémonie pour, nous aussi, décerner deux prix spéciaux. Deux Molières, un digne Molière d’honneur aux oubliés de nos cérémonies officielles et un bien triste Molière du déshonneur.

D’abord, le Molière d’honneur, nous voudrions que celui-ci s’adresse aux très nombreux techniciens et artistes qui ne parviennent pas à bénéficier du régime de l’intermittence ou qui le perdront dans quelques mois. Car nous le savons tous sans vraiment en parler, notre art repose sur ces multitudes de précaires, ces personnes qui font la chasse aux petits boulots et aux cachets, comme nous disons entre nous.

Ici, c’est donc bien l’art et les artistes que nous célébrons en grande pompe. Mais quelle ironie que d’assister à tout ce décorum, ces dorures et ce champagne, pour rentrer chez soi plus tard dans son dix mètres carrés, le frigo vide parce qu’on nous retire tous nos droits.

Alors, donc oui, nous parlons de chez les techniciens et les artistes dans la galère, pour les techniciens et les artistes dans la galère, les chômeurs attaqués par le gouvernement, les personnes qui ont le réfrigérateur vide le quinze du mois, ceux qui n’ont même pas de réfrigérateur, ceux qui sont privés d’emploi parce qu’ils sont noirs, trans, gays, lesbiennes ou handicapés, ou tout simplement trop femmes, trop elles et trop eux.

C’est à elles, à eux et à nous, que revient ce Molière d’honneur. Qu’il nous rende la dignité qu’on voudrait nous ôter.

Maintenant, le Molière du déshonneur, incontestablement et à l’unanimité, il revient en premier lieu à Emmanuel Macron et son gouvernement. Franck Riester, vous en êtes le représentant.

Nous vous remettons ce Molière du déshonneur parce que vous participez à cette grande fête et en même temps vous coupez partout dans les budgets de la culture.

Nous vous remettons ce Molière du déshonneur parce que vous logez Christophe Castaner au sein de votre gouvernement. Christophe Castaner qui, depuis des mois, donne l’ordre à la police de tout mettre en place pour empêcher une partie du peuple français de manifester, sans scrupule aucun pour tous les estropiés d’une grenade ou d’un tir de Lanceur de Balles de Défense (LBD). Aujourd’hui, en France, il devient difficile d’aller manifester sans avoir, logées au fond du coeur et de la cervelle, toutes ces images de violences policières qui circulent et qui terrorisent.

Alors, incontestablement, ce Molière du déshonneur vous revient pour cette grave et inconsolable atteinte à notre liberté.

Cette fois-ci, c’est acté, c’est proclamé publiquement par vingt mille artistes en soutien aux Gilets Jaunes, plus personne n’est dupe dans cette affaire. Pour reprendre leur mot d’ordre, nous ne sommes pas dupes. Nous sommes déterminés à changer le système incarné par Emmanuel Macron.

Comme le dit l'appel national des Gilets Jaunes du 7 avril 2019 à Saint Nazaire, nous sommes solidaires de toutes les luttes et nous appelons à les amplifier.

Ne nous regardez pas, rejoignez-nous, allons gilet-jauner nos festivals cet été, le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Partager cet article
Repost0