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6 décembre 2018 4 06 /12 /décembre /2018 19:54

 

 

http://www.leparisien.fr/societe/gilets-jaunes-et-maintenant-les-facs-s-y-mettent-05-12-2018-7961679.php

 

Les étudiants de Tolbiac à Paris ont voté le blocus de leur université jusqu'au Vendredi 7 Décembre 2018 et ils veulent également manifester Samedi 8 Décembre 2018, comme les Gilets Jaunes.

« Deux secondes s’il vous plaît. Les étudiants à la tribune sont un peu perdus avec toutes les revendications. Il faut leur laisser le temps de s’habituer aux assemblées générales, c’est le métier qui rentre ». Mercredi 5 Décembre 2018 à 12 heures, cela fait bientôt deux heures que plus de cinq cent étudiants sont agglutinés dans un amphithéâtre de l'université de Tolbiac. Sur l’estrade, une vacataire de l'université tente de ramener un peu d’ordre dans l’ordre des votes. Qui se finit par le scrutin dont le résultat attendu est ovationné par toute la salle, le prolongement du blocus, entamé dans la matinée du Mercredi 5 Décembre 2018 , au moins jusqu'au Vendredi 7 Décembre 2018.

Le point de départ de cette mobilisation et de celle du campus de Censier est la hausse des droits d’inscription pour les étudiants extra communautaires à la rentrée prochaine. « C’est une pilule pour nous préparer à une hausse généralisée », malgré le démenti du gouvernement il y a deux semaines, clame Lilly, inscrite en troisième année de licence d’économie, « il faut monter au créneau et vite ».

Comme une dizaine d’autres étudiants, Mercredi 5 Décembre 2018, la jeune femme arbore un gilet jaune. « C’est un symbole du mécontentement qui se fait ressentir dans ce pays. Ce gilet jaune, c’est aussi nous, étudiants, et nous le portons fièrement », lance-t-elle. Samedi 8 Décembre 2018, une délégation des étudiants de Tolbiac a prévu de se rendre devant la gare Saint-Lazare pour rejoindre les cheminots et le collectif pour la justice pour Adama Traoré, né après la mort d’Adama Traoré lors d’une interpellation dans le Val-d’Oise. Ils doivent ensuite se diriger vers les Champs-Elysées pour retrouver les Gilets Jaunes.

D’autres se montent beaucoup plus hésitants à rallier le mouvement. « Surfer sur ce mouvement, cela peut être un moyen de faire entendre nos inquiétudes, mais cela n’a quand même pas grand-chose à voir », dit Charlotte, dix huit ans.

« C’est un point qui nous divise », dit Samy, étudiant en histoire et en géographie, « ce qui est sûr, c’est que cette hausse des frais pour les étudiants extra communautaires n’est que le déclencheur. C’est aussi l’occasion de reparler de Parcoursup et de la sélection à l’université ».

Pour l’instant, personne ne parle d’occuper l’université de Tolbiac comme l’année dernière. Pendant trois semaines, l’université avait été investie par des étudiants et elle était devenue le symbole de la résistance contre la nouvelle plate forme d’orientation. Cette occupation avait été conclue par une intervention des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) et elle avait laissé cinq cent mille euros de dégâts. « Nous voulons éviter de revivre ce scénario », insiste Lilly.

À l’assemblée générale, les débats portent sur d’autres points. Les appels à la démission d’Emmanuel Macron succèdent aux chants de soutien aux sans-papiers. Mais une idée est martelée, profiter de la situation de tension pour bloquer le pays. « En 1968, les étudiants ont joué un rôle important et il faut faire pareil, dans cette université et dans les autres universités », lance l’un des tribuns. Quelques minutes plus tard, un autre jeune s’empare du micro et il s’en prend à l’assistance et au « blocus qui fait chier ». Son intervention se finit sous les sifflets.

Si une première manifestation d’une cinquantaine d’étudiants s’est lancée dans la foulée de l’assemblée générale, les étudiants de Tolbiac et d’autres universités parisiennes ont prévu de se mobiliser Jeudi 6 Décembre 2018 à 14 heures 30, devant le siège de Campus France, l’organisme chargé de promouvoir les universités tricolores à l’international. A Toulouse, une assemblée générale est prévue Jeudi 6 Décembre 2018 à l’université Jean-Jaurès du Mirail.

En parallèle, certains étudiants ont prévu d’aller aider les lycéens à mettre en place des blocages. Le Syndicat Général des Lycéens (SGL), principal syndicat des lycéens, a appelé à une mobilisation massive Jeudi 6 Décembre 2018 dans un contexte tendu. Mercredi 5 Décembre 2018, deux élèves ont été blessés par des tirs de flash-ball à Garges-lès-Gonesse, dans le département du Val-d’Oise, et à Saint-Jean-de-Braye, dans le département du Loiret.

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6 décembre 2018 4 06 /12 /décembre /2018 19:26

 

 

https://www.change.org/p/amnistie-pour-les-gilets-jaunes

 

Amnistie pour les Gilets Jaunes

Face à une fiscalité injuste, le mouvement des Gilets Jaunes exprime la colère populaire.

Partout en France, le peuple se mobilise. Il n'a que le mépris comme réponse.

De nombreux Gilets Jaunes ont été blessés et ils ont subi les violences policières ordonnées au plus haut niveau de l'état. Aujourd'hui par la voix de sa ministre de la justice, le gouvernement demande des sanctions lourdes contre les manifestants.

Nous demandons l'amnistie pour tous les Gilets Jaunes porteurs de la colère populaire.

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6 décembre 2018 4 06 /12 /décembre /2018 19:13

 

 

http://69.emancipation.fr/spip.php?article555

 

Pour la grève générale de l'éducation nationale

Mardi 4 Décembre 2018

En dépit de la colère sociale qui s’exacerbe et des difficultés qui vont croissantes, Emmanuel Macron n’en poursuit pas moins sa politique contre les salariés et la jeunesse.

Le gouvernement n’a ainsi pas renoncé à supprimer cent vingt mille postes de fonctionnaires, à disloquer leur statut et à disloquer notamment le statut des enseignants, réforme du recrutement et de la formation, réduction drastique du rôle des commissions paritaires, autonomie accrue des établissements et fin du code des pensions.

Il poursuit la mise en œuvre de la réforme du baccalauréat, du lycée et des programmes, avec une individualisation des parcours scolaires et des réductions massives de postes à la clef. Il maintient le dispositif Parcoursup introduisant la sélection à l’entrée de l’université et instaurant une orientation contrainte. Et chaque semaine, il annonce de nouvelles attaques. Il prévoit ainsi la mise en place d’un Service National Universel (SNU) obligatoire pour embrigader et formater la jeunesse, SNU qui sera instauré pour une part durant l’année scolaire et pour l’autre durant les vacances.

Et il vient d’annoncer que désormais les frais d’inscription des étudiants étrangers passeraient de deux à trois centaines d’euros à deux mille ou trois mille euros, en attendant que cette mesure soit élargie à tous les étudiants.

Mettre à profit les résistances qui s’amplifient contre la politique d'Emmanuel Macron et briser cette politique réactionnaire implique que les organisations syndicales et que les organisations de la jeunesse engagent la bataille sur des mots d’ordre clairs et réalisent l’unité sur ces revendications.

Sur cette voie, c’est un pas en avant décisif que vient de réaliser l'Union Nationale Lycéenne (UNL) qui a appelé les lycéens à engager le combat sur quatre mots d’ordre limpides, abrogation de la loi relative à l'Orientation et à la Réussite des Etudiants (ORE) et de Parcoursup, abrogation de la réforme du baccalauréat et du lycée, abrogation de la réforme de la voie professionnelle et abandon du projet du SNU.

Dès Vendredi 30 Novembre 2018, par dizaines, des lycées ont été touchés par la grève et les blocages.

Ces revendications sont les nôtres. Les syndicats enseignants doivent les reprendre à leur compte et appeler à mobiliser aux côtés des lycéens.

Simultanément, à l’université, un appel unitaire a été diffusé contre la hausse des droits d’inscription. L’appel à manifester Samedi Premier Décembre 2018 lancé par l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF)et les associations d’étudiants étrangers, a été relayé par l’inter organisation de la jeunesse.

Cette revendication est aussi la nôtre, elle doit être reprise par les syndicats enseignants.

Sur ces bases, les syndicats nationaux doivent appeler à la grève générale de l'éducation nationale. En tout état de cause, les syndicats de l’enseignement ne peuvent laisser les lycéens seuls face à la répression.

Organiser la mobilisation unitaire, porter un coup d’arrêt à la politique du gouvernement et imposer la satisfaction de nos revendications implique, bien sûr, de rompre le dialogue social avec le gouvernement et de refuser les sempiternelles concertations qu'Emmanuel Macron et ses sbires ne cessent de relancer pour faire cautionner leurs projets.

Sur la base de mots d’ordre clairs, il est possible de structurer un mouvement démocratique, incluant les syndicats, en convoquant des assemblées générales désignant des délégués mandatés et des coordinations de villes, départementales et nationale, de délégués élus, intégrant les responsables syndicaux.

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6 décembre 2018 4 06 /12 /décembre /2018 18:51

 

 

http://merejkowskypierre.over-blog.com/2018/12/gilets-jaunes-paris-compte-rendu-bourse-du-travail.html

 

IL N Y A PLUS DE COMITE CENTRAL

Gilets Jaunes, compte rendu de la première rencontre pour bloquer Paris et sa banlieue, Mardi 4 Décembre 2018, à la Bourse du Travail de Paris

Par Pierre Merejkowsky

Mon compte rendu de cette première rencontre ne prétend à aucune objectivité. Il est vérité et mensonge, car ce qu'il convient d'appeler le réel est relatif.

Les appariteurs de la Confédération Générale du Travail (CGT) de la Bourse du Travail de Paris ne nous laissent pas entrer. Ils disent que la réunion a débuté et que la salle a dépassé de cinquante personnes la jauge autorisée.

Une pasionaria en noir dit qu'il ne faut pas obéir, nous ne sommes pas des enfants à l'école.

Je rappelle à voix haute que les enfants à l'école ont cessé depuis bien longtemps d'obéir.

Légère bousculade, les appariteurs nous laissent entrer.

La salle de la Bourse du Travail est à moitié remplie d'hommes. Il y a peu de femmes.

Attendu que la première intervenante déclare qu'elle vient de Bordeaux et qu'elle est étonnée qu'il n'y ait pas de blocage à Paris, elle appelle au blocage des parkings des hôpitaux afin d'obtenir leur gratuité pour les visiteurs.

Un second intervenant refuse de signer la charte des Gilets Jaunes qui demande plus de flics, plus d'armée et l'expulsion des déboutés du droit d'asile.

Un appariteur apporte un micro, il y a des applaudissements.

Un troisième intervenant appelle aux blocages et à la grève, nous devons être radicaux pour que tout soit à tout le monde.

Une militante associative dit que les caméras sont sur les Champs Elysées et que nous devons manifester sur les Champs Elysées.

Un militant de la fête à Emmanuel Macron enfile un gilet jaune. Il demande l'humilité. Il veut aller manger dans les restaurants des riches, il se réjouit que les riches voient leurs bagnoles cramer, il veut faire peur aux riches et il dit que ceux qui ne manifestent pas ne sont pas solidaires.

Un représentant de la CGT dit qu'il faut bloquer l'économie.

Un délégué syndical de la Sorbonne dit que les bibliothécaires de la Sorbonne sont en grève et que les médias n'en parlent pas.

Une militante associative dit qu'il faut se déguiser en abeilles jaunes, parce qu'il faut défendre les abeilles qui sont en danger. Il faut la révolution des abeilles pour ne pas faire peur aux familles et aux enfants.

Un représentant de la fédération de l'énergie de la CGT dit que, si les jeunes ont envie de casser, nous les défendrons si les flics les frappent.

Un représentant dit qu'il faudra quitter la Bourse du Travail à 22 heures.

Un militant autonome dit qu'il faut organiser cette révolution, il faut des assemblées générales tous les jours, parce que la révolution c'est sérieux.

Un responsable de la CGT dit que ce ne sont pas les bolcheviks qui ont fait la révolution russe, c'est le peuple.

Un militant de la CGT propose de faire deux commissions, une commission pour organiser la grève et une autre commission pour bloquer.

Un militant de la CGT dit qu'il faut découper la France en régions avec des représentants dans chaque région.

Evelyne, proche de  la Fédération Anarchiste, dit qu'il ne faut pas s'en prendre aux appariteurs de la Bourse du Travail qui font leur travail.

Un militant dit qu'il faut taper là où cela fait mal. Il faut bloquer les entrepôts pour que les patrons perdent un maximum de fric, ils se foutent du reste, c'est le fric qui compte pour eux.

Un intervenant dit qu'il y a en préparation une opération secrète de blocage sur Paris.

Un autre intervenant dit qu'il faut bloquer la Défense pour qu'ils ne puissent plus aller travailler. Les patrons ne comprennent que le fric.

Oreste Scalzone prend la parole alors qu'il n'est pas inscrit.

Aussi en ce qui me concerne je participerais aux assemblées générales de lutte et je ne demanderais rien à personne. Je n'ai besoin de rien.

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5 décembre 2018 3 05 /12 /décembre /2018 20:35

 

 

http://merejkowskypierre.over-blog.com/2018/12/gilets-jaunes-paris-compte-rendu-bourse-du-travail.html

 

Compte rendu officiel de la première rencontre pour bloquer Paris et sa banlieue

Trois cent cinquante personnes se sont rencontrées, Mardi 4 Décembre 2018, à la Bourse du Travail de Paris.

Nous avons dû changer deux fois de salle pour que tout le monde puisse tenir et nous avons terminé dans la plus grande salle de la Bourse du Travail de Paris. C’est la première très bonne nouvelle.

Le débat a été introduit par les postiers et les postières du département des Hauts de Seine qui sont en grève depuis plus de huit mois.

Puis un débat s’en est suivi. Un débat parfois contradictoire, comme la situation, mais avec une volonté très enracinée de trouver des points communs et de s’unir pour ne plus subir.

Tout le monde s’est retrouvé pour dire que nous ne pouvons rester à seulement regarder ou à manifester le samedi. Il faut partout bloquer nos lycées, nos universités, nos quartiers et nos entreprises. Oui un mouvement d’ensemble, la généralisation de la grève et la grève générale sont à l’ordre du jour.

Voici les principales décisions qui ont été arrêtées.

Participer en tant qu'assemblée générale inter professionnelle et interluttes à la rencontre proposée par le comité Adama Traoré, l'intergare et la plateforme d’enquêtes militantes. Dans la situation actuelle, nous ne pouvons pas nous payer le luxe de la division.

Appeler à manifester Samedi 8 Décembre 2018 au départ de la gare Saint-Lazare et en direction de l’Elysée, avec la volonté ferme de faire avancer l’idée que pour gagner il faut une grève générale.

Oui la grève est l’arme privilégiée de notre camp. Il faut donc la construire et aussi mettre en place sur Paris des actions de blocage de l’économie.

Deux commissions de travail se tiendront donc Vendredi 7 Décembre 2018 à partir de 19 heures 30 à la Bourse du Travail de Paris, rue du Château d'Eau.

Première commission, comment construire la grève et qui s’adresse à tous les secteurs en lutte ou qui se pose la question de l’être.

Deuxième commission, quelles actions de blocage et organisons nos blocages pour que rien ne tourne.

La prochaine assemblée générale de « rencontrons-nous pour bloquer Paris et sa banlieue » aura lieu Mardi 11 Décembre 2018 à 19 heures 30.

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5 décembre 2018 3 05 /12 /décembre /2018 20:16

 

 

http://www.revolutionpermanente.fr/L-extreme-droite-au-parlement-andalou-des-milliers-de-personnes-manifestent

 

L’extrême droite au parlement andalou, des milliers de personnes manifestent

Le Dimanche 2 Décembre 2018 a vu l’entrée du nouveau parti d’extrême droite Vox au le parlement andalou. Une apparition sur la scène politique de l'état espagnol qui ne s’est pas faite dans l’indifférence puisque, dès l’annonce des résultats, des milliers d'andalous sont descendus dans les rues. C'est une victoire pour ce parti d’extrême droite qui s’explique par la politique du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE), dans une situation internationale favorisant la résurgence des idées les plus réactionnaires.

Dimanche 2 Décembre 2018, les andalous étaient appelés à voter pour les élections régionales. Pour la première fois depuis trente six ans, le PSOE a perdu la majorité. Un petit séisme qui donne une idée de ce qui se passe plus largement dans l'état espagnol. Le PSOE s’est effondré récoltant seulement vingt huit pour cent des voix. Le PSOE a perdu quatorze sièges pour avoir seulement trente trois sièges, bien loin des cinquante cinq sièges nécessaires pour avoir la majorité absolue. Les années de coupes budgétaires, d’austérité et de corruption généralisée ont eu raison du PSOE.

Face à cette débâcle, Adelante Andalucia, la coalition regroupant Podemos et Izquierda Unida, menée par Teresa Rodriguez, tenteront de voler au secours du PSOE, comme à l’habitude de Podemos. Mais cette coalition a également fait un faible score, seulement seize pour cent des voix, soit dix sept sièges. Il leur est impossible de former une coalition afin de diriger la région.

Un échec qui s’explique par son programme réformiste et par le soutien de Podemos au PSOE, que cela soit en Andalousie ou dans l'état espagnol dans son ensemble avec le gouvernement de Pedro Sánchez.

Podemos a agité le spectre du fascisme pour appeler à un nouveau compromis historique avec le PSOE afin de défendre la démocratie face à l’émergence du parti d’extrême droite Vox.

Ensemble, ils pourraient construire un barrage contre l’extrême droite, alors même que ce sont les politiques néo libérales du PSOE qui ont favorisé cette poussée de l’extrême droite. Cela s’exprime aussi à travers l’abstention et le vote blanc. Il y a eu trois millions de votes blancs et l’abstention a atteint le chiffre record de quarante et un pour cent.

L’extrême droite fait son apparition sur la scène politique sur les cendres du PSOE et du Parti Populaire

Le Parti Populaire a perdu sept sièges en faisant vingt et un pour cent des voix et il obtient vingt six sièges. L’extrême droite, représentée par le parti Vox et menée par Santiago Abascal, a réussi à obtenir douze députés. Ils ont obtenu onze pour cent des voix. Pour leurs premières élections, ils ont obtenu près de quatre cent mille voix, alors même que Vox a eu un discours ouvertement xénophobe, misogyne et réactionnaire, faisant une campagne contre les migrants, les femmes, les personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuelles et Transgenres (LGBT) et les droits démocratiques du peuple catalan.

Dans son programme, Vox veut interdire les partis indépendantistes et les associations féministes, il veut abroger la loi pour la mémoire historique, loi reconnaissant les victimes du franquisme, fermer les frontières, expulser les migrants, fermer les mosquées ou encore abroger la loi contre les violences sexistes.

Ce parti est la version radicalisée et débridée de l’idéologie de la droite post-franquiste, ouvertement d’extrême droite, revendiquant un centralisme nationaliste fort. Santiago Abascal l’a dit clairement, peu importe qu’ils soient étiquetés comme racistes, homophobes ou machistes, car pour eux c’est une fierté d’être ainsi catalogués.

Ce score est également à mettre en lien avec une situation internationale propice à l’émergence de ces phénomènes comme nous avons pu le voir aux Etats Unis avec Donald Trump, en Italie avec Matteo Salvini et au Brésil avec Jair Bolsonaro. Mais comme au Brésil ces élections ont provoqué une colère parmi la population, qui est descendue dans les rues.

Des milliers de personnes scandent No Pasaran dans les rues d'Andalousie

Dans toutes les grandes villes andalouses, comme Séville, Grenade ou Malaga, des milliers de personnes ont défilé contre l’arrivée de Vox au parlement andalou avec les slogans « No Pasaran » ou « fascistes hors de nos universités ». A Séville, le rectorat a été occupé. C’est dans cette ville que les manifestations étaient les plus importantes regroupant plusieurs milliers de personnes. On pouvait y entendre des slogans comme « vive la lutte de la classe ouvrière » ou bien l’hymne andalou interdit sous Francisco Franco. Les manifestants se sont dirigés vers le Palais de San Telmo où est abrité le parlement andalou. Des slogans comme « vous, les fascistes, vous êtes les terroristes » étaient lancés.

À Malaga on pouvait entendre « vive la république ». La manifestation regroupant plusieurs milliers de personnes, s’est terminée par la lecture d’une déclaration de « solidarité avec les catalans qui se battent aussi ».

À Grenade l’artère principale de la ville était noire de monde. Les manifestants criaient « Grenade sera la tombe du fascisme » et en allant devant le siège de Vox qui était bien gardé par la police, ils chantaient « voici les antifascistes ».

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5 décembre 2018 3 05 /12 /décembre /2018 19:57

 

 

http://www.revolutionpermanente.fr/Greve-generale-pour-degager-Macron-et-instaurer-une-Assemblee-unique

 

Contre la cinquième république et ses politiques

Grève générale pour dégager Emmanuel Macron et instaurer une assemblée unique

Depuis le troisième acte du soulèvement contre Emmanuel Macron et son monde, la situation a radicalement changé. Au cri de ralliement « Macron démission » est venu s’ajouter, un peu partout en France, « tous ensemble », posant ainsi à la fois le problème des moyens pour y arriver et celui de par quoi remplace-t-on Jupiter déchu.

Mercredi 5 Décembre 2018

Ceux d’en haut ne peuvent plus

Jamais on n’aura vu, sur un temps si court, un président aussi affaibli et impopulaire. Le pouvoir est de plus en plus isolé. Il ne l’est pas seulement socialement, au niveau de sa base de soutien, de plus en plus restreinte à mesure où l’appui aux Gilets Jaunes ne fléchit pas dans l’opinion. Il est également très déstabilisé, politiquement, pour preuve on songera à la façon dont les rendez-vous d’Edouard Philippe avec les dirigeants des forces politiques présentes au parlement a tourné court, Lundi 3 Décembre 2018, chacun essayant de se dégager le plus possible de l’étreinte de Matignon. Enfin, l’exécutif est très affaibli comme en témoigne sa difficulté à maintenir l’ordre, Samedi Premier Décembre 2018, non seulement à Paris mais également dans une dizaine de petites et moyennes villes en région, peu coutumières des mobilisations mais où les affrontements ont été extrêmement rudes et les actions très radicales.

C’est la combinaison de ces trois ingrédients, couplée à l’entrée en mouvement de la jeunesse, Lundi 3 Décembre 2018, qui représente les facteurs qui permettent de parler de tendances pré révolutionnaires de la situation. Ces dernières inquiètent d’ailleurs suffisamment les dominants pour que les journalistes en perdent leur latin et parlent de situation insurrectionnelle. Cette façon de noircir le tableau pour effrayer la fraction de la population qui serait encore en balance est aussi une façon de reconnaître ce qu’il y a d’extraordinaire, au sens littéral du terme, dans cette situation.

Les autres partis lâchent Emmanuel Macron

Ayant senti le vent tourner, il est compliqué de trouver des politiques, au-delà du premier cercle macronien, qui osent encore soutenir avec enthousiasme l’exécutif. Qu’il est loin le temps où le premier gouvernement d'Edouard Philippe était acclamé par l'hémicycle, le jour de son élection avec le soutien plus ou moins tacite d’un arc allant du Parti Socialiste à la droite. Et pourtant, dix-huit mois, à peine, sont passés.

Même les constructifs, issus de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP) ou du centre, réclament un élargissement du gouvernement, pour donner du temps à Emmanuel Macron. En plus radical, il y a le Rassemblement National de Marine Le Pen, le pire ennemi des travailleurs, et de l’augmentation du Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC), soit dit au passage, ou, à l’opposé, le Mouvement de la France Insoumise (MFI), qui enjoignent Emmanuel Macron de dissoudre l'assemblée nationale,  alors que Benoît Hamon appelle de ses vœux une sixième république.

Contre les manœuvres et la récupération

Il est désormais clair que l’annonce d’un moratoire des augmentations de certaines taxes n’aura pas du tout suffi à éteindre le mouvement. Le risque, chez les politiciens de droite comme de gauche qui se sont succédés au pouvoir depuis maintenant quarante ans ou presque, c’est que pousser Edouard Philippe vers la sortie ne pourra jamais être qu’une manœuvre en dernière instance, pour nous resservir ensuite la même soupe, en plus ou moins pire. Retourner aux urnes et changer un peu pour que rien ne change. Quant à pousser Emmanuel Macron dehors, personne n’y pense sérieusement. C’est pourtant l’objectif qu’affiche de plus en plus le mouvement des Gilets Jaunes, au travers du slogan « Macron démission ».

C’est ici où le mouvement actuel se heurte à ses principales limites, mais où il pose, également, un certain nombre de questions. D’un côté, même si, localement, nombre de secteurs organisés du mouvement ouvrier, syndicats locaux, unions locales, voire unions départementales, convergent avec les Gilets Jaunes et vice-versa, il s’agit d’une tendance encore trop inégale au niveau national. Les directions nationales, à commencer par la Confédération Générale du Travail (CGT) qui appelle à une journée d'action sans grève le 14 décembre 2018, ne font rien pour aller dans le sens d’une jonction, d’une extension et d’une coordination du mouvement.

Pourtant, le seul moyen pour dégager réellement Emmanuel Macron, ce serait un réel blocage de l’économie du pays, qui ne peut pas se faire seulement de l’extérieur, mais qui nécessite l’entrée en mouvement par la grève de millions de travailleurs, une véritable grève générale comme celle qui a eu lieu en 1968. Les syndicats combatifs et les Gilets Jaunes devraient en ce sens exiger, voire imposer, cette perspective aux directions syndicales nationales, en commençant par l’appel d’une vraie journée de grève générale en lien avec le mouvement des Gilets Jaunes le 14 décembre 2018.

« Macron démission » et après ?

Une des caractéristiques marquantes du mouvement des Gilets Jaunes, c’est précisément que, à côté de la volonté de dégager le président, il ouvre une réflexion sur le fonctionnement même des institutions de la cinquième république. C’est ainsi que nous avons vu émerger des revendications telles que la suppression du sénat, la réduction du nombre de députés et de leurs salaires et l’organisation de référendums populaires. Certains cherchent à répondre à ces aspirations démocratiques par des manœuvres parlementaires, telles que la demande d’une simple dissolution de l'assemblée nationale par Marine Le Pen ou par Jean Luc Mélenchon ou l’évocation d’une sixième république aux contours flous.

En tant que marxistes révolutionnaires, nous aspirons au contraire à tout renverser pour remplacer l'état actuel par un gouvernement des travailleurs, appuyé sur leurs propres organismes de lutte et d’auto-organisation. C’est en ce sens que nous cherchons à construire des comités d’action qui puissent assurer le contrôle de la base sur le mouvement actuel, mais qui puissent aussi devenir un embryon de pouvoir alternatif à celui des capitalistes.

Cette perspective n'étant néanmoins pas posée de façon globale dans l’immédiat, nous sérions prêts à défendre aux côtés du mouvement des Gilets Jaunes une transformation démocratique radicale des institutions, inspirée par ce qui a été fait par la Convention de 1793 ou par les Communards.

En plus de la suppression de ces instances réactionnaires que sont le sénat et la présidence, il faudrait en finir avec la séparation entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif qui ne servent qu’à donner des pouvoirs bonapartistes, voici ce que les révolutionnaires proposaient en France en 1934, « une assemblée unique concentrant le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Les membres en seraient élus pour deux ans, au suffrage universel depuis l’âge de dix-huit ans, sans distinction de sexe ni de nationalité. Les députés seraient élus sur la base d’assemblées locales, constamment révocables par leurs mandants et recevraient pendant le temps de leur mandat le traitement d’un ouvrier qualifié ».

Une telle mesure permettrait de donner un véritable débouché aux aspirations démocratiques du mouvement, en même temps que cette démocratie plus large faciliterait la lutte pour un gouvernement des travailleurs qui ouvre la voie à une autre société, sans aucune forme d’exploitation ni d’oppression.

En tout cas, les Gilets Jaunes et celles et ceux qui sont à leurs côtés, avec leur chasuble syndicale ou leur engagement politique, pourraient avoir la force de renverser l’échiquier. Pour cela, il faut s’en donner les moyens et s’assurer que, une fois renversé, nous soyons nous-mêmes en mesure d’imposer les règles du jeu.

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4 décembre 2018 2 04 /12 /décembre /2018 20:46

 

 

http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/la-prefecture-demande-a-sevran-d-abroger-un-voeu-sur-la-palestine-04-12-2018-7960791.php

 

La préfecture demande au maire de Sevran d’abroger un vœu sur la Palestine

Mardi 4 Décembre 2018

Le contrôle de légalité estime que le principe de neutralité des services publics s’oppose au positionnement politique sur le conflit israélo-palestinien.

Pour la préfecture de Seine-Saint-Denis, un conseil municipal n’a pas à délibérer sur un conflit international, même par le vote d’un simple vœu, principe de neutralité oblige. Elle donne deux mois au maire de Sevran pour abroger un vote qui exprimait le souhait de voir reconnu le peuple palestinien, dans une préoccupation pacifiste.

Ce vœu daté du 28 juin 2018, adressé au président de la république, se concluait de la manière suivante, « la France doit être plus active et plus ferme pour faire respecter le droit international et la paix, elle contribuera ainsi au droit des deux peuples, israélien et palestinien, à disposer d’eux-mêmes et à vivre dans une société pacifiste, pluraliste et démocratique. Dans l’immédiat, reconnaître le peuple de Palestine, comme s’y était engagée la représentation nationale en 2014 constitue la meilleure expression de soutien de la France à une solution négociée. Cette reconnaissance portera un message de paix et de respect du droit international ».

La préfecture a trouvé à redire sur la forme et sur le fond. « L’intérêt local n’est manifestement pas caractérisé s’agissant exclusivement de politique internationale et plus particulièrement du conflit israélo-palestinien », détaille le sous-préfet du Raincy dans un courrier communiqué récemment aux élus de Sevran et dont nous avons eu connaissance. Une prise de position politique qui serait « susceptible de provoquer des controverses et des polémiques locales de nature à porter atteinte à l’ordre public. Le principe de neutralité des services publics s’oppose à ce type de pratique ».

De quoi susciter l’incompréhension de la députée du Mouvement de la France Insoumise (MFI), Clémentine Autain, et conseillère municipale d’opposition. « Revendiquer la neutralité des services publics revient à nier aux représentants la portée de leur engagement et le conflit israélo-palestinien dépasse les frontières de ces seuls états », estime l’élue. Elle vient d’adresser un courrier au préfet, Pierre-André Durand, pour contester cette demande d’abrogation. « A l’heure d’un raidissement du conflit israélo-palestinien, ce vœu constitue un plaidoyer pour la paix entre les peuples », estime la parlementaire, qui organise par ailleurs une soirée pour la paix à Sevran, Mercredi 5 Décembre 2018. Sollicité, le maire sans étiquette de Sevran, Stéphane Blanchet n’a pu être joint.

Une soirée « pour la paix entre les israéliens et les palestiniens » annonce la présence Mercredi 5 Décembre 2018 à 19 heures, au gymnase Lemarchand de Sevran, de Leïla Shahid, ancienne ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union Européenne, d'Elias Sanbar, ambassadeur et délégué permanent de la Palestine auprès de l’UNESCO, d'Elsa Lefort, épouse de Salah Hamouri, du journaliste et historien Dominique Vidal et de l'Union Juive Française pour la Paix (UJFP).

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4 décembre 2018 2 04 /12 /décembre /2018 20:32

 

 

https://www.elperiodico.com/es/politica/20181204/el-govern-se-solidariza-con-los-presos-en-huelga-de-hambre-7183791

 

Le gouvernement catalan se solidarise avec les prisonniers en grève de la faim et il accuse le Tribunal Constitutionnel d'avoir violé leurs droits

Une déclaration institutionnelle dénonce les retards dans le processus judiciaire

Le gouvernement catalan remet une médaille d'or à Carme Forcadell

Mardi 4 Décembre 2018

Le gouvernement catalan a profité de sa première réunion après le début de la grève de la faim de quatre prisonniers du premier octobre 2017, Jordi Sànchez, Jordi Turull, Josep Rull et Joaquim Forn, pour exprimer sa solidarité et soutenir leurs arguments contre le Tribunal Constitutionnel.

Dans une déclaration institutionnelle, dans laquelle il n'est pas fait mention des accusés qui ont préféré quitter le pays, le gouvernement catalan exprime sa solidarité absolue avec les prisonniers et il demande instamment au Tribunal Constitutionnel de leur accorder un traitement juste et impartial. Le gouvernement catalan estime, comme les prisonniers en grève de la faim, que le Tribunal Constitutionnel « viole le droit à la liberté, le droit à une protection judiciaire effective et le droit à la participation politique », entre autres, des accusés.

Après avoir assuré qu’elle ne demande pas un traitement de faveur, la déclaration rappelle que le Tribunal Constitutionnel s’était réuni en urgence quand le gouvernement espagnol lui avait demandé la suspension des accords parlementaires en quelques heures, mais qu’il n’examine pas les recours déposés par les prisonniers indépendantistes. Comme eux, l'exécutif catalan pense que cela cause un retard qui les empêche de recourir aux tribunaux européens.

La grève de la faim illimitée, selon le texte, est « l’une des formes de protestation les plus dures, les plus dignes et les plus courageuses offertes par la non-violence »,  le gouvernement catalan veut devenir le porte-parole de cette initiative et il conclut en disant que « nous ne faiblirons pas dans la lutte pour leurs droits, qui sont nos droits, et leur liberté, qui est notre liberté ».

Mardi 4 Décembre 2018, le gouvernement catalan a pris une autre décision en faveur d’une autre personne en prison préventive pour avoir impulsé le référendum du premier octobre 2017. Il s’agit de Carme Forcadell, ancienne présidente du parlement catalan, à qui est attribuée la médaille d'or du gouvernement catalan.

L'exécutif catalan souligne, entre autres, son opposition aux tentatives de censure au cours des mois qui ont précédé le référendum du premier octobre 2017 et qui, selon le gouvernement catalan, a obtenu un fort écho international.

Une autre médaille d’or du gouvernement catalan est attribuée au juriste Carles Viver Pi-Sunyer, qui a été distingué, en plus de sa carrière, qui inclut la vice-présidence du Tribunal Constitutionnel, pour sa participation à des organismes du processus constituant, comme le conseil des experts de la transition nationale ou le commissariat de la transition nationale.

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4 décembre 2018 2 04 /12 /décembre /2018 20:17

 

 

https://aplutsoc.org/2018/12/02/gilets-jaunes-et-drapeau-rouge-une-contribution-de-pierre-salvaing/

 

Gilets jaunes et drapeau rouge

Par Pierre Salvaing

Vendredi 30 Novembre 2018

Le drapeau rouge, il faut d’abord le reconquérir, à propos d’un éditorial de la Tribune des Travailleurs

C’est vrai, le mouvement des Gilets Jaunes n’est pas propre. Il ne montre pas patte rouge et il y a même des risques, ou des chances diront d’autres, qu’il en montre de moins en moins avec le mûrissement inéluctable de la situation.

C’est vrai, il est facile d’en extraire, montrer et démontrer les parties tachées de brun, de salissures racistes, xénophobes et sexistes, les parties qui ne portent manifestement pas la couleur rouge, estampille nécessaire aux yeux de la rédaction de la Tribune des Travailleurs.

Mais il est peut-être possible de voir la question d’un autre angle, plus aigu, c’est-à-dire à mes yeux moins obtus.

D’abord, le mouvement des Gilets Jaunes a, depuis plusieurs semaines, contraint chaque organisation issue de la classe ouvrière, depuis plus ou moins longtemps, à se prononcer par rapport à lui. D’une relativement faible ampleur numérique, au plus fort, de deux ou trois centaines de milliers, il a incontestablement, je crois, recueilli une sympathie générale dans le prolétariat. N’est-ce pas déjà la preuve qu’il n’est pas étranger à la classe ouvrière ?

Parlons en alors, de la classe ouvrière. Le courrier de lecteurs de la Tribune des Travailleurs cite l’Express, « c'est clair et c’est dit, les Gilets Jaunes ne veulent pas du drapeau rouge de la Confédération Générale du Travail (CGT), ni du drapeau de la CGT Force Ouvrière, celui de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) ou bien celui de l'Union Syndicale Solidaire (USS) ».

Nous pouvons déjà nous poser une question. Les directions de la CGT, de la CGT Force Ouvrière et de l'USS, sans parler de celui supposé généreusement à la CFDT, portent-elles des drapeaux rouges, a fortiori des drapeaux rouges sans tache ? Le récent combat des cheminots, vaincu et trahi depuis sa naissance par les appareils syndicaux unis derrière les consignes de la CFDT, les vingt six jours de grève éclatée, contre eux, était-ce le drapeau rouge ? Le combat saboté contre la première loi travail et contre la deuxième loi travail, était-ce le drapeau rouge ?

Et ces combats perdus, sabotés et trahis depuis des mois et des années dans la classe ouvrière, seraient-ils sans conséquence, au physique comme au mental de la classe ouvrière ? La disparition et la liquidation en quarante ans des mines, de l’essentiel de la sidérurgie, des chantiers navals, du textile et tant d’autres, qui structuraient la classe ouvrière dans de vastes unités, serait-elle sans conséquence ? La classe ouvrière serait-elle intacte ? Son drapeau rouge flotte-t-il sur les usines et sur les chantiers ?

Et ce drapeau, où le planter, à quelle organisation de quelque poids politique peut-on le confier ? Peut-on le confier à des directions syndicales qui, non contentes de trahir pour mieux aider Emmanuel Macron et ses réformes, se déchirent et éclatent au grand jour, minées par des scandales pourtant à peine révélés, comme ceux de fastueux trains de vie et de fonctionnement qui n’attirent pas forcément vers elles ? Peut-on le confier au Parti Communiste Français (PCF) dont le récent congrès renforce encore la faiblesse et les fractures ? Peut-on le confier au Parti Socialiste, avec peine et à peine survivant ? Peut-on le confier au roi Jean Luc Mélenchon, l'état, c’est lui, qui renie ouvertement la lutte des classes ? Non, il n'y a pas un parti de poids et pas une direction syndicale en qui la confiance ouvrière puisse se poser.

Et cependant la Tribune des Travailleurs exige d’un mouvement largement spontané, pourtant largement sympathique aux yeux de la masse du prolétariat, qu’il montre d’emblée patte rouge.

Mais en exige-t-elle du moins autant de ceux qui sont sensés le représenter ? La Tribune des Travailleurs ne voit-elle pas que le prolétariat français, c’est-à-dire celui, quelles que soient ses nationalités, qui tâche de vivre et de travailler en France, est depuis des années et des années lâché, abandonné, déserté et trahi même par les directions des organisations pourtant sorties de lui aux origines et qui en paient le prix organisationnel comme électoral ? Croit-elle que, sans doute par masochisme, les prolétaires qui se sont groupés au sein des Gilets Jaunes sont prêts à confier leur combat et leurs intérêts et même à s’associer à ceux qui les ont depuis tant d’années pour le moins déçus ? Quelle confiance pourraient-ils avoir ? Quel discours pourrait la leur rendre ?

Parce que, à la différence des dizaines et des centaines de journées d’action, de grèves de vingt quatre heures dites d'avertissement et interminablement comme désespérément vaines à leurs yeux, ceux qui se sont engagés dans ce mouvement l’ont fait pour qu’il gagne, parce qu’ils considèrent que c’est pour eux une question de survie immédiate.

Cette question permettrait d’ouvrir sur une autre, dont la Tribune des Travailleurs, lorsqu’elle était Informations Ouvrières,  a longtemps nié l’existence. Qui est responsable du fait que des pans entiers du prolétariat et même des pans détachés et arrachés de la classe ouvrière se sont retrouvés dans le camp d’en face, chez Jean Marie et Marine Le Pen ?

Il me semble que la Tribune des Travailleurs devrait réserver son mépris et sa fine bouche aux dirigeants qui ne dirigent que des défaites et aux appareils qui ne conduisent que des manœuvres en recul et qui apparaissent à la masse du prolétariat comme plus ou moins acoquinés avec le pouvoir. C'est dans cette direction qu’elle verrait avec certitude les réels, quotidiens et puissants, soutiens à Emmanuel Macron et à son gouvernement au lieu d’en accuser sournoisement les Gilets Jaunes.

Et elle devrait respecter davantage ces personnes saisies à la gorge par la décomposition sociale et la dégradation économique qui les frappent de toute part et qui se lancent sans arme théorique et sans expérience politique de terrain, mais avec souvent une expérience de longue date emmagasinée par leur vie collective, dans un combat jugé vital. Ils découvrent, ils inaugurent et ils défrichent, sans outils et à mains nues, un vrai et inédit combat.

Mais quelles sont les perspectives, s’inquiète la Tribune des Travailleurs, « chasser Emmanuel Macron, oui, mais pas pour le remplacer par n’importe qui ». Un président pour un autre alors, remarque étonnante de la part de qui affirme combattre pour abattre une cinquième république d’ailleurs agonisante selon eux depuis un demi-siècle.

Cependant la Tribune des Travailleurs corrige ce faux-pas et elle avance le mot d’ordre d'assemblée constituante. Assemblée constituante, je ne discute pas ici de la validité ou non d’un tel mot d’ordre dans un état déjà historiquement et solidement constitué comme la France. Mais qui pourrait constituer cette assemblée constituante éventuelle, quelles forces sociales, quels représentants et quels délégués ? La bourgeoise, pourtant fort décatie, peut aligner encore des troupes constituées, elle a, pour cela, l'état et la domination économique. Mais la classe ouvrière le peut-elle ?

Et puis, pourquoi la classe ouvrière, sil elle parvient à reconstituer ses forces organisées, devrait-elle en passer, le cas échéant, et j’espère bien qu’il échoira, par une constituante, cette sorte de négociation parlementaire sur la question du pouvoir ?

Pour conclure, comme tout le monde sauf les prophètes, j’ignore où conduira ce mouvement, que je ne porte pas non plus aux nues. Mais je suis certain que, dans l’hypothèse où il échoue, il sera suivi par d’autres, instruits par cette première expérience et nourris par la crise considérable dans laquelle le prolétariat est contraint de lutter pour sa survie.

Sans chercher à le grandir dans des dimensions historiques, ni à le comparer terme à terme à des événements passés, je crois que la citation suivante de Vladimir Lénine, que d’autres ont reprise récemment, n’est pas méthodologiquement inutile, « quiconque attend une révolution sociale pure ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution. La révolution socialiste en Europe ne peut pas être autre chose que l’explosion de la lutte de masse des opprimés et des mécontents de toute espèce. Des éléments de la petite bourgeoisie et des ouvriers arriérés y participeront inévitablement ».

Que le rédacteur de l’éditorial de la Tribune des Travailleurs, pourtant auteur en 1986, après la grève générale des étudiants contre la réforme d'Alain Devaquet et de Jacques Chirac, d’une brochure dont le titre était « qui dirige, personne, nous nous en occupons nous-mêmes », médite ce sage conseil.

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