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22 décembre 2018 6 22 /12 /décembre /2018 16:51

 

 

Les Etats-Unis en situation de shutdown partiel (Reuters)

 

Le gouvernement fédéral des Etats-Unis se retrouve Samedi 22 Décembre 2018 en situation de shutdown partiel après que le congrès ne soit pas parvenu à voter en urgence une loi budgétaire, du fait d'un désaccord autour des fonds réclamés par Donald Trump pour la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique.

La chambre des représentants puis le sénat ont ajourné Vendredi 21 Décembre 2018 leur séance à l'approche de l'heure butoir à 24 heures, sans adopter de texte prolongeant le financement des agences fédérales.

Les débats vont reprendre Samedi 22 Décembre 2018 à 17 heures et ils pourraient se poursuivre tout au long du week-end afin d'éviter que le shutdown ne se poursuive pendant les fêtes de fin d'année.

Cette impasse s'est dessinée lorsque Donald Trump a refusé de promulguer le texte bipartisan adopté Mercredi 19 Décembre 2018 qui ne prévoyait pas les fonds réclamés par le président américain pour la construction d'un mur à la frontière mexicaine.

Un texte répondant au souhait de Donald Trump a été adopté Jeudi 20 Décembre 2018 par la chambre des représentants mais il n'a pas été porté au vote du sénat, faute de soutiens suffisants, malgré des discussions de dernière minute entre des parlementaires et le vice-président Mike Pence pour tenter de trouver un accord.

Donald Trump a cherché à blâmer les démocrates, qui l'ont renvoyé à sa déclaration de la semaine passée. Le président américain avait dit qu'il serait fier de provoquer un shutdown dans le but d'obtenir les fonds pour la construction du mur, la promesse la plus emblématique de sa campagne électorale en 2016.

« Nous allons avoir un shutdown. Nous ne pouvons rien y faire parce qu'il faut que les démocrates nous donnent leurs votes », a déclaré Donald Trump dans une vidéo publiée sur Twitter, Vendredi 21 Décembre 2018, peu avant l'heure butoir.

Le financement de près d'un quart des agences du gouvernement fédéral, parmi lesquelles les départements de la sécurité intérieure, de la justice et de l’agriculture, a pris fin Vendredi 21 Décembre 2018 à 24 heures. Pour d'autres agences, comme le département de la défense, le financement est assuré jusqu'au 30 septembre 2019.

Ce shutdown partiel va affecter le fonctionnement des agences qui ne sont pas considérées comme essentielles à la sûreté des citoyens.

Environ trois cent quatre vingt mille employés fédéraux se retrouvent désormais en congé sans solde. Plus de quatre cent mille autres employés, dont le rôle est jugé essentiel, vont travailler sans être payés le temps qu'un accord soit trouvé.

Pour mettre fin au shutdown, les deux chambres du congrès devront s'accorder sur une loi budgétaire qui répondra aux attentes des deux partis et à celles de Donald Trump.

Dans un communiqué commun, le leader du parti démocrate au sénat, Chuck Schumer, et son alter ego à la chambre des représentants, Nancy Pelosi, ont annoncé que, si le blocage persistait, la chambre qui sera à majorité démocrate à partir du 3 janvier 2019 adoptera une loi afin de rouvrir les administrations fermées.

Les républicains disposent de la majorité au sénat mais le soutien de soixante des cent sénateurs est nécessaire pour l'adoption du texte, ce qui implique que plusieurs élus démocrates doivent voter pour.

« Vous n'aurez pas le mur aujourd'hui, ni la semaine prochaine, ni le 3 janvier 2019 quand les démocrates prendront le contrôle de la chambre », a déclaré Chuck Schumer, Vendredi 21 Décembre 2018.

Le leader des républicains au sénat, Mitch Mac Connell, n'a pas suivi la suggestion de Donald Trump de recourir à l’option nucléaire d'ordonner un vote à la majorité simple, ce qui aurait été une rupture avec les traditions du sénat à laquelle Mitch Mac Connell a résisté jusqu'à présent.

Ce shutdown intervient au terme d'une semaine agitée à Washington, après la démission du secrétaire à la défense, James Mattis, en désaccord avec Donald Trump sur la question de la Syrie.

La décision du chef de la Maison Blanche de retirer les troupes américaines de Syrie a provoqué une vague de critiques au sein même du parti républicain.

Les Etats-Unis s'étaient retrouvés à deux reprises en situation de shutdown au début de l'année 2018. Les discussions avaient déjà achoppé sur des questions liées à l'immigration.

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22 décembre 2018 6 22 /12 /décembre /2018 16:32

 

 

https://www.lavanguardia.com/vida/20181221/453679911875/open-arms-rescata-a-cerca-de-300-migrantes-en-el-mediterraneo-central.html

 

Open Arms sauve près de trois cent migrants en Méditerranée centrale (EFE)

L'Organisation Non Gouvernementale (ONG) espagnole Proactiva Open Arms a sauvé Vendredi 21 Décembre 2018 environ trois cent migrants qui se trouvaient à bord de trois bateaux en Méditerranée centrale, a informé le directeur de l’ONG catalane, Oscar Camps, sur son compte Twitter.

« Seulement 24 heures après notre arrivée en Méditerranée, Open Arms vient de porter secours à deux bateaux en danger de naufrage, plus de deux cent personnes, hommes, femmes enceintes, enfants et bébés. En Méditerranée, il n’ya pas de Noël » a écrit Oscar Camps.

Quelques heures plus tard, le directeur de l’ONG a publié un deuxième message dans lequel il fait état du sauvetage de quatre vingt dix personnes supplémentaires à bord d’un troisième navire.

« Cette fois, vingt neuf femmes, cinq enfants et cinquante six hommes, certains mineurs, signalent le succès de la politique du silence. Ou sauver des vies, ou déclarer leur mort », a-t-il déclaré.

Le bateau de l'ONG a quitté Barcelone il y a quelques jours pour revenir en Méditerranée centrale, conformément à une alliance avec d'autres organisations, afin de sauver de nouvelles vies, en dépit du fait que le ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini, a affirmé à de nombreuses occasions qu'il ne permettrait pas le débarquement des migrants dans les ports de son pays.

De nouveau, le problème se pose pour l’ONG qui doit débarquer près de trois cent migrants, puisque Matteo Salvini ne veut pas autoriser l’arrivée du navire en Italie.

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22 décembre 2018 6 22 /12 /décembre /2018 15:57

 

 

Manifestations et blocages de routes en Catalogne (Reuters)

 

Des séparatistes catalans ont bloqué des routes et ils ont organisé des manifestations Vendredi 21 Décembre 2018 alors que se tenait à Barcelone le conseil des ministres espagnols sous la présidence de Pedro Sanchez.

Neuf dirigeants séparatistes emprisonnés ont appelé à manifester pacifiquement contre la venue du gouvernement espagnol à Barcelone, perçue par de nombreux catalans comme une provocation.

Des manifestants ont bloqué dès l'aube des autoroutes en dressant des barrages. La police est intervenue et il y a eu sept interpellations.

Des milliers de militants indépendantistes se sont rassemblés dans le centre de Barcelone en agitant des drapeaux catalans. Il y a eu des heurts entre des policiers et des manifestants masqués.

Le gouvernement a adopté lors du conseil des ministres une hausse de vingt deux pour cent du salaire minimum et le changement de nom de l'aéroport de Barcelone, qui s'appellera Josep Tarradellas, le premier président de la région à la fin des années 1970.

Pedro Sanchez et le dirigeant catalan Quim Torra se sont engagés Jeudi 20 Décembre 2018 dans une déclaration conjointe à rétablir le dialogue, entrouvrant la porte à une désescalade de la crise politique provoquée par la déclaration d'indépendance unilatérale de la Catalogne il y a plus d'un an.

L'esquisse de dégel entre Madrid et Barcelone a provoqué la fureur des conservateurs du Parti populaire et du parti de centre-droit Ciudadanos, qui accusent Sanchez d'infliger à l'Espagne une humiliation et lui demandent de suspendre à nouveau l'autonomie de la région.

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22 décembre 2018 6 22 /12 /décembre /2018 15:36

 

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/gilets-jaunes-l-une-des-figures-du-mouvement-eric-drouet-interpelle-et-place-en-garde-a-vue-a-paris_3112861.html

 

Eric Drouet, l'une des figures du mouvement des Gilets Jaunes, interpellé et placé en garde à vue à Paris

Il est soupçonné d'organisation illicite d'une manifestation sur la voie publique, de port d'arme prohibé et de participation à un groupement formé en vue de violences ou de dégradations.

L'une des figures des Gilets Jaunes a été placée en garde à vue. Samedi 22 Décembre 2018 en début d'après-midi, Eric Drouet, a été interpellé à Paris en marge d'une manifestation du mouvement. Il est soupçonné d'organisation illicite d'une manifestation sur la voie publique, de port d'arme prohibé et  de participation à un groupement formé en vue de violences ou de dégradations.

Ce trentenaire est devenu en quelques semaines une des figures des Gilets Jaunes, à coups de vidéos sur Facebook et d'appels à rejoindre la capitale pour manifester. Vendredi 7 Décembre 2018, le parquet de Paris avait déjà ouvert une enquête pour provocation à la commission d'un crime ou d'un délit et organisation d'une manifestation illicite à son encontre. Le parquet avait reçu un signalement du préfet de police de Paris concernant une interview d'Eric Drouet sur BFM Télévision. Eric Drouet sera entendu dans le cadre de ces investigations et devra préciser la portée des propos qu'il a tenus, a indiqué une source proche de l'enquête.

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21 décembre 2018 5 21 /12 /décembre /2018 20:25

 

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/une-majorite-de-francais-sont-favorables-a-une-liste-des-gilets-jaunes-pour-les-elections-europeennes_3109889.html

 

Une majorité de français sont favorables à une liste des Gilets Jaunes aux élections européennes

Selon le dernier sondage Odoxa-Dentsu-Consulting pour France Info et le Figaro publié Jeudi 20 Décembre 2018, soixante quatre pour cent des sympathisants du Rassemblement National, soixante huit pour cent des sympathisants du Mouvement de la France Insoumise (MFI), soixante cinq pour cent des catégories populaires et cinquante sept pour cent des français habitant en zone rurale veulent une liste des Gilets Jaunes aux élections européennes.

Cinquante cinq pour cent des français sont favorables à une liste des Gilets Jaunes aux élections européennes, selon le dernier sondage Odoxa-Dentsu-Consulting pour France Info et le Figaro publié Jeudi 20 Décembre 2018. A l'inverse, quarante cinq pour cent des personnes interrogées ne soutiennent pas la transformation de ce mouvement citoyen en mouvement politique pour les élections européennes qui se dérouleront Dimanche 26 Mai 2019 en France.

Soixante quatre pour cent des sympathisants du Rassemblement National, soixante huit pour cent des sympathisants du MFI, soixante cinq pour cent des catégories populaires et cinquante sept pour cent des français habitant en zone rurale veulent une liste des Gilets Jaunes aux élections européennes. Ces résultats peuvent sembler paradoxaux puisque si une telle liste voyait le jour, elle pourrait faire concurrence aux partis politiques que les personnes interrogées soutiennent et qui sont particulièrement opposés à Emmanuel Macron. Cette liste des Gilets Jaunes nuirait finalement avant tout au Rassemblement National et au MFI plutôt qu’au parti du chef de l'état, la République En Marche (REM), selon cette enquête.

Enfin, ce sondage montre que les français ont de plus en plus de doutes sur la capacité d’Emmanuel Macron à aller au bout de ses réformes. Au mois de septembre 2017, soixante pour cent des français étaient persuadés qu’Emmanuel Macron y arriverait. Ils sont désormais quarante neuf pour cent à le penser, moins onze points en un an, et cinquante et un pour cent des personnes interrogées estiment que le président n’ira pas ou plus au bout de ses réformes.

Soixante dix huit pour cent des français plébiscitent le Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC), revendiqué par les Gilets Jaunes, selon le dernier sondage Odoxa-Dentsu-Consulting pour France Info et le Figaro. La moitié de ces français interrogés qui approuvent le RIC, y sont même très favorables.

La question posée aux sondés est la suivante, « depuis 2008, la constitution prévoit qu’un référendum d’initiative partagée peut être organisée si un projet de loi est soutenu par vingt pour cent des parlementaires et par dix pour cent des électeurs inscrits. De nombreux Gilets Jaunes, soutenus par certains partis politiques, estiment que ces conditions sont trop contraignantes et ils demandent que les RIC puissent être plus facilement organisés. Personnellement êtes-vous favorable ou opposé à cette revendication ». Ils sont trente sept pour cent à être tout à fait favorables et quarante et un pour cent à être plutôt favorables. Il n’y a que les sympathisants de la REM à être en majorité opposés à cette revendication, quarante deux pour cent des sympathisants de la REM sont pour et cinquante huit pour cent des sympathisants de la REM sont contre.

En revanche, la grande concertation nationale d’Emmanuel Macron divise l'opinion. Quarante neuf pour cent des français jugent que cette opération de communication est inutile, qu’elle n’apportera rien de concret et qu’elle ne vise qu’à calmer la colère des Gilets Jaunes et cinquante et un pour cent des français la considère comme utile pour apporter des solutions concrètes à la crise des Gilets Jaunes.

Les sondés s’interrogent sur le choix des sujets qui seront abordés, mais aussi sur le risque de poser de questions sociétales qui seraient régies par l’émotion et le danger potentiel que cela peut poser.

Cette enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de neuf cent quatre vingt quinze français majeurs interrogés par internet, Mercredi 19 Décembre et Jeudi 20 Décembre 2018. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas.

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21 décembre 2018 5 21 /12 /décembre /2018 19:39

 

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/comment-priscillia-ludosky-s-est-imposee-comme-la-force-tranquille-des-gilets-jaunes_3107983.html

 

Comment Priscillia Ludosky s'est imposée comme la force tranquille des Gilets Jaunes

Depuis plusieurs jours, le visage de l’habitante du département de la Seine et Marne a peu à peu éclipsé Eric Drouet et Maxime Nicolle, les deux autres figures emblématiques du mouvement. Elle est à l'origine d'une pétition sur le prix des carburants, à laquelle Emmanuel Macron vient de répondre.

Cela faisait des semaines que Priscillia Ludosky attendait ce rendez-vous. Le 28 novembre 2018, toutes les caméras de télévision sont réunies dans la cour du ministère de la transition écologique, à Paris, pour capter l'arrivée de cette représentante des Gilets Jaunes, venue avec son acolyte Eric Drouet.

Depuis le succès de sa pétition pour une baisse des prix du carburant à la pompe, un mois plus tôt, elle demandait à être reçue par le gouvernement. Sous pression, l'exécutif a fini par ouvrir au duo les portes de l'hôtel de Roquelaure. « Je me suis dit que cela y est, nous y sommes et il ne faut pas se démonter », se souvient-elle pour France Info, Mardi 18 Décembre 2018, alors qu'elle nous reçoit chez elle.

Pendant près de deux heures, cette trentenaire liste les revendications autour desquelles se sont fédérés les Gilets Jaunes. Face à elle, il y avait le ministre François de Rugy, les secrétaires d'Etat Emmanuelle Wargon et Brune Poirson, ainsi qu'une poignée de conseillers. L'odeur des petits fours, posés devant elle, l'attire. « J'ai toujours aimé les pâtisseries et ils avaient l'air trop bons », plaisante-t-elle, « pourquoi ne pas céder à la tentation. Ce n'était pas un rendez-vous « on s'appelle, on se fait une bouffe ». Il faut se rappeler que nous n’étions pas venus en amis ».

Aux côtés de Priscillia Ludosky, il y avait Eric Drouet. Ils ont fait cause commune contre l'augmentation du prix des carburants. « Eric Drouet m'a envoyé un message sur Facebook, à la mi-octobre 2018 », dit Priscillia Ludosky, « c’est devenu un ami, on peut dire cela ». Pourtant, les deux Gilets Jaunes de trente trois ans n'emploient pas les mêmes mots à la télévision. Interrogé par BFM Télévision sur ce qu'il ferait s'il parvenait devant l'Elysée lors du quatrième acte, Eric Drouet s'est rendu célèbre par sa réponse, « on rentre dedans ». « C’était une maladresse de communication », dit Priscillia Ludosky, « je me suis dit merde, c’est dommage car ce n'est pas ce qu'il veut faire. Quand on est sur un plateau, il y a des gens qui vous poussent dans une direction, après il faut savoir s'en sortir ». Sollicité, Eric Drouet n'a pas donné suite à nos demandes.

Priscillia Ludosky est proche d'un autre Gilet Jaune à la réputation sulfureuse pour ses propos conspirationnistes, Maxime Nicolle. Surnommé Fly Rider, il est très actif sur Facebook, où son groupe compte plusieurs dizaines de milliers de membres. « Parler de liens d'amitié, c'est un peu tôt. Mais j'ai de bonnes relations avec Priscillia Ludosky et avec Eric Drouet », dit Maxime Nicolle à France Info, « nous avons décidé, en concertation, que c'est Priscillia Ludosky qui ferait les plateaux de télévision, car elle se débrouille bien. C'est la force tranquille. La touche de féminité qui calme les ardeurs masculines. C'est un des visages qui émergent car c'est madame tout-le-monde et elle n'a pas d'intérêts personnels. Eric Drouet, lui, est quelqu'un de terrain. Moi je passe pour quelqu'un de complotiste. Nous nous complétons », dit cet intérimaire de trente et un ans originaire des Côtes-d'Armor. « Nous sommes d'accord sur le fond, mais nous avons chacun des différences de style et de caractère », dit Priscillia Ludosky.

Une analyse que ne partage pas Jacline Mouraud. « C'est un petit groupe qui joue les dictateurs », critique cette autre figure médiatique des Gilets Jaunes, contactée par France Info. La bretonne n'a jamais échangé un seul mot avec Priscillia Ludosky. Si elle reconnaît que la pétition de Priscillia Ludosky est très bien, elle déplore l'attitude de Priscillia Ludosky, de Maxime Nicolle et d’Eric Drouet. « Ils sont intransigeants sur les personnes qui pourraient prendre part à ce mouvement, alors que tous les citoyens français ont le droit de prendre la parole », dit-elle. Jacline Mouraud va même plus loin, « quand j'ai subi des menaces, la majeure partie venait du groupe de la France en Colère qu'ils administrent ».

Priscillia Ludosky semble pourtant loin d'être une meneuse belliqueuse. Elle vit dans un appartement paisible de Savigny-le-Temple, une ville de Seine-et-Marne reliée à Paris par trois quarts d'heure de RER, où elle écoute les textes des rappeurs Kery James, Youssoupha ou Médine et où elle organise des soirées pyjamas avec des amies. Elle nous reçoit dans son salon à la décoration épurée. Un canapé en cuir et une table noire au milieu de laquelle reste allumé un ordinateur portable. C'est ici qu'elle a rédigé, au mois de mai 2018, sa désormais célèbre pétition, à laquelle Emmanuel Macron a fini par répondre, Jeudi 20 Décembre 2018.

Jusqu'à l'automne, le document ne cumule que quelques centaines de signatures. Puis Vanessa Relouzat, journaliste à la République de Seine-et-Marne, découvre son initiative sur Facebook.

« Ce n'est pas une personnalité connue dans la ville et c'était la première fois que je la contactais », dit-elle à France Info, « j’ai découvert une madame tout-le-monde, qui ne se laisse pas impressionner pour autant ».

Priscillia Ludosky donne déjà l'impression d'avoir confiance en elle et en son initiative. Dès la mi-octobre 2018, elle avait demandé à la mairie de relayer sa pétition dans la Feuille, le journal communal. On lui répond que cela n'entre pas dans la ligne éditoriale. Elle est finalement reçue par le cabinet de la maire socialiste de Savigny-le-Temple. « On m'a demandé si on pourrait collaborer ensemble si j’acceptais de parler à des députés », dit Priscillia Ludosky. « On lui a juste dit que, si elle voulait rencontrer un député, on pouvait l'organiser. C'était une discussion anodine, le ton était cordial », assure à France Info une source proche de la mairie, qui a trouvé que Priscillia Ludosky était mystérieuse. « Elle a répondu qu'elle voulait rester apolitique et que c'était dommage de ne pas publier sa pétition dans le journal, car sa pétition allait faire du bruit », ajoute cette source.

Bien vu, après avoir été relayée par de nombreux médias, sa pétition cumule un million cent cinquante cinq mille signatures et devient l'une des plus signées de France. La Feuille finit par lui accorder un portrait dans son édition du mois de décembre 2018. C’est fini la tranquillité. Posé sur la table du salon, son téléphone sonne sans discontinuer. Plus le temps d'aller à la salle de sport, où elle se rendait quatre fois par semaine.

« Mais les médias, c'est un autre sport », ironise-t-elle. Elle note tous ses rendez-vous dans un carnet. Elle a été sollicitée par presque tous les médias français et même étrangers, la BBC, la RAI, une chaîne portugaise et des télévisions en Suisse alémanique et italienne. Elle refuse rarement un passage à la télévision et, hormis deux mystérieuses semaines d'absence au début du mois de décembre 2018 sur lesquelles elle refuse de s'expliquer, elle répond aux questions sans sourciller.

Sur les plateaux de télévision, Priscillia Ludosky conserve ce calme à toute épreuve. « Je l'ai connue quand elle avait une vingtaine d'années et elle était déjà comme cela, elle ne hausse jamais le ton », explique à France Info Sandrine, une ancienne collègue devenue amie. Lorsqu'elle est prise à partie par Thibault Lanxade, directeur du groupe Jouve, en direct sur CNews, Lundi 17 Décembre 2018, elle ne flanche pas. « Mais vous êtes stupide ou vous faites exprès de poser des questions bêtes systématiquement », dit-elle.

« Cela a été un peu musclé », concède-t-elle dans un léger sourire, lorsqu’on évoque l'épisode, « mais je suis d’un naturel plutôt posé et je ne stresse jamais au sujet de la personne que je vais avoir devant moi », même lorsqu'elle fait face à Jean-Jacques Bourdin, un intervieweur connu pour pousser ses invités dans leurs retranchements. D'ailleurs, à quoi pense Priscillia Ludosky, dans sa loge, lorsqu'elle se fait maquiller avant ses passages à la télévision, « je me dis seulement que les cosmétiques ne sont pas bio, ce n'est pas bon pour ma peau ».

Car les cosmétiques naturels, c'est sa nouvelle marotte. Depuis un peu plus d'un an, Priscillia Ludosky vend, sur internet, des cosmétiques bios, elle dispense des conseils en aromathérapie, elle gère un annuaire des artisans de la cosmétique responsable, elle se prépare à lancer son propre gloss et elle a même créé une application pour organiser des événements. Autant de projets développés après des formations en ligne et des stages. Elle travaille depuis chez elle et a emménagé l'entrée de son appartement. Chaque flacon de cosmétique naturel y est rangé dans une boîte étiquetée, aligné sur des étagères en fer.

« Je suis en pleine transition », dit Priscillia Ludosky, « je fabrique mon propre shampoing, par exemple ». Cela est-il une démarche écologiste ? « Tout dépend de ce que vous mettez derrière le mot écologiste. Je veux juste consommer plus sainement », répond celle qui se dit favorable aux biocarburants et qui a fait pousser un petit potager pour la première fois sur son balcon l'été dernier. « J'avais plein de tomates et j'étais contente de manger ce que j'avais fait pousser », s'enthousiasme celle qui n'a connu que la vie urbaine entre un pavillon à Villiers-le-Bel, dans le département du Val-d'Oise, jusqu'à seize ans, puis Savigny-le-Temple.

« Si je n'avais pas peur de quitter la ville et toutes ses activités, j'irais me mettre au calme, dans un petit coin reculé. Cela me plaît, cette vie tranquille, où on est loin de l'agitation », dit la jeune femme qui a quitté l'an dernier la banque où elle travaillait depuis ses vingt ans, après un BTS en commerce international. Elle y occupait un poste de rédactrice de garanties internationales. « C’était un métier par défaut. J'avais besoin d'argent. A l'époque je voulais travailler en pâtisserie. Je suis gourmande de nature. Mais j'ai suivi ce que ma mère m'a dit », dit Priscillia Ludosky à France Info.

Car cette trentenaire, célibataire et sans enfant, est issue d'un milieu modeste. Sa mère était un temps hôtesse de caisse, puis mère au foyer, tandis que son père était employé de mairie. Tous les deux sont originaires de Martinique, où elle a encore de la famille. Elle reste marquée par les vacances qu'elle y a passées.

« Tout y est très cher, il faut renoncer au moindre petit plaisir. J'ai constaté des injustices et j'ai été choquée assez jeune du coût de la vie », explique-t-elle sans cesser de triturer son collier coloré. Elle a aussi deux sœurs et un frère, dont certains ont manifesté avec elle les deux premiers jours. Toute sa famille la soutient aujourd'hui, assure-t-elle.

Difficile de trouver quelqu'un pour dire du mal d'elle. Même Benjamin Cauchy, figure des Gilets Jaunes en Haute-Garonne, chahuté depuis les révélations sur son passé politique entre l'UMP et la droite nationaliste, ne tarit pas d'éloges.

« C'est une jeune femme qui a des idées et un leadership naturel. Priscillia Ludosky fait de la politique, mais plus marquée à gauche, ce qui est respectable aussi. Personne n'a le monopole des Gilets Jaunes, ni elle, ni moi. Mais elle a une vraie légitimité pour être porte-parole, qu'elle tire de sa pétition », dit-il à France Info.

Quand on lui parle d'une liste des Gilets Jaunes aux élections européennes, Priscillia Ludosky secoue la tête, « pas du tout, je ne veux pas faire de politique ». Elle vote blanc, souvent, et elle juge que les partis sont trop dans la promesse, avec un discours de gourou malsain. « Si elle a des intérêts contraires à ceux des autres, elle va opter pour ce qui est le mieux pour tout le monde. C'est quelqu'un de très altruiste », jure son amie Sandrine.

A en croire Priscillia Ludosky, son intérêt pour les autres existait bien avant les Gilets Jaunes. « Je suis pour qu'on s'exprime davantage. Quand je travaillais à la banque, j'avais comme projet de développer une application pour mettre en place des référendums », raconte-t-elle. Elle a établi un devis mais elle a abandonné cette idée, qui coûtait trop cher. Compte-t-elle profiter de l'opportunité que constituent les Gilets Jaunes pour relancer son projet ? « Non, c'est complètement au point mort », assure-t-elle.

La question de la démocratie directe est, en tout cas, au cœur des revendications des Gilets Jaunes. Armés d'un mégaphone, Samedi 15 Décembre 2018, Priscillia Ludosky, Eric Drouet et Maxime Nicolle ont lu un texte regroupant leurs trois ultimes demandes, baisser les taxes sur les produits de première nécessité, réduire les indemnités et les pensions de retraite des élus et, surtout, modifier la constitution pour mettre en place des Référendums d’Initiative Citoyenne (RIC), un scrutin non pas convoqué par le pouvoir, mais par une action populaire.

« La seule chose que nous demandons maintenant, c'est un référendum. Je ne comprends pas comment Emmanuel Macron peut encore refuser cela », dit Priscillia Ludosky, accoudée à la table de son salon. Même si une défaite de l’exécutif pourrait contraindre le chef de l’état à la démission ? « Je n'y avais pas pensé, mais si cela doit se passer comme cela », dit-elle. Songe-t-elle réellement à marquer l’histoire de la cinquième république ? « Nous sommes déjà dans une forme de révolution », dit-elle.

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21 décembre 2018 5 21 /12 /décembre /2018 18:45

 

 

https://blogs.mediapart.fr/judith-bernard/blog/181218/le-ric-nest-ni-une-baguette-magique-ni-un-piege-cons

 

Le Référendum d'Initiative Citoyenne (RIC) n'est ni une baguette magique ni un piège à cons.

Mardi 18 Décembre 2018

Depuis que la revendication d'un RIC a émergé des mobilisations des Gilets Jaunes, les prises de position se multiplient pour disqualifier cette disposition, jugée inopérante et dangereuse, quelques réflexions sur cette revendication inédite, symptôme d'une métamorphose de la mobilisation et du corps social qui la porte.

RIC, piège à cons, l'insulte fleurit sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Il faut répondre d'abord quelques mots à cette injure, révélant l'insupportable surplomb donneur de leçons d'où de nombreux gauchistes prétendent apprendre au peuple ce qu'il devrait vouloir et croient pouvoir lui infliger la vexation de voir mieux que lui les impasses où il tend à s'aventurer. A l'évidence, ces gauchistes sont bien mal placés pour donner quelque leçon d'efficience politique que ce soit. Depuis trente cinq ans que la gauche sous toutes ses formes, institutionnelles ou pas, subit d'écrasantes défaites face à l'extension de l'empire néo libéral, elle serait avisée de s'interroger sur la forme de ses propres luttes et la nature de ses revendications plutôt que de condamner ceux qui tentent de se saisir d'un nouvel outil politique.

Car il s'agit de cela, d'un outil politique. Evidemment pas d'une baguette magique, en l'état actuel du corps politique et des institutions de pouvoir qui le structurent, il risquerait bien sûr d'être inopérant. Le champ médiatique étant ce qu'il est, détenu à quatre vingt dix pour cent par les puissances du capital, n'importe quelle campagne référendaire se verrait intoxiquée par les gardiens de l'ordre néo libéral qui mobiliseraient toutes leurs ressources médiatiques pour s'efforcer de piéger le débat. Mais d'abord, s'efforcer n'est pas toujours parvenir. En 2005, les français ont trouvé d'autres voies que les médias du système pour informer leur jugement sur le projet de Traité Constitutionnel Européen (TCE) qu'on soumettait à leurs suffrages. Les médias du système roulaient massivement pour le oui et les électeurs ont massivement voté non. Déjà, donc, en 2005, les citoyens ont opposé une saine distance critique à la propagande dont on les avait abreuvés. Ils ne furent pas si cons. Que leur vote ait ensuite été foulé aux pieds par les pouvoirs institués, gouvernement et parlement ratifiant le Traité de Lisbonne, fait justement partie du problème que les Gilets Jaunes dénoncent aujourd'hui et tentent de résoudre en se dotant d'outils institutionnels susceptibles de ne pas les déposséder de leur souveraineté.

S'ils ne furent pas si cons en 2005, que dire aujourd'hui, après qu'ils ont expérimenté pendant cinq semaines l'immense mascarade de la couverture médiatique du mouvement des Gilets Jaunes ? Croit-on qu'ils conservent la moindre illusion sur les inclinations idéologiques des médiacrates, après les avoir entendus vomir leur mépris et leur peur, mentir sur les chiffres de la mobilisation, la déclarer moribonde quand elle n'était que physiquement empêchée de s'exprimer, réduits à photoshoper les pancartes des manifestants et à inverser la représentation de l'événement en ne montrant que la violence émeutière, escamotant systématiquement les violences policières qui l'avait provoquée, violences policières dont à peu près tous les Gilets Jaunes ont désormais une expérience directe et douloureuse.

Car il faut mentionner cela aussi. Les Gilets Jaunes forment une mobilisation évolutive, qui apprend jour après jour de son expérience et qui s'en trouve transformée. Tous ceux qui ont participé aux manifestations, aux occupations et aux blocages, savent désormais parfaitement à quoi s'en tenir s'agissant du rôle réel des forces de l'ordre. Plus personne n'est dupe de la rhétorique du maintien de l'ordre et chacun a pu constater que les prétendus gardiens de la paix se livrent en fait à des exactions punitives et illégales, en lieu et place des réglementaires sommations et appels à la dispersion, arrestations préventives arbitraires, notoirement abusives, violation du droit de filmer, absence du matricule réglementaire sur leurs uniformes, usage disproportionné de la force et tirs à hauteur de la tête.

Les Gilets Jaunes sont on ne peut plus informés de la violence du système, de ses traquenards rhétoriques et de ses manipulations médiatiques. Quand ils réclament le RIC, c'est en connaissance de cause, en sachant dans quel paysage politique verrouillé il viendrait s'inscrire. Ils le savent, ils le disent et ils s'organisent au fur et à mesure pour tenter de déjouer les pièges que le pouvoir leur tend. Ils ont fait preuve d'une grande lucidité politique, en désavouant ceux qui s'auto proclamaient leurs représentants et qui prétendaient négocier en leur nom, alors qu'ils n'avaient aucun mandat pour le faire. Ils ont refusé les rendez-vous politiciens qui ne consentaient pas à la règle qu'ils imposent désormais comme un impératif catégorique, filmer et retransmettre en direct toute discussion entre quiconque se réclame des Gilets Jaunes et quiconque représente le pouvoir. Croit-on qu'un mouvement aussi conscient des stratégies manipulatoires du pouvoir ait la moindre naïveté vis-à-vis de l'outil politique qu'il s'agit de forger ?

Ils conçoivent le RIC comme on fabrique un pied de biche, à même de faire effraction dans la clôture du pouvoir. Ce faisant, ils se positionnent comme des braqueurs de pouvoir. C'est un braquage, qu'ils sont en train d'imaginer, un braquage de très long terme. Et comme des braqueurs, ils ne se contentent pas de construire le pied de biche, d'un métal assez robuste pour que l'effraction soit irréversible, le fameux en toute matière, pour éviter les entourloupes à la Suisse, où la fiscalité est sanctuarisée et exclue de la possibilité d'y faire une incursion référendaire. Ils travaillent au scénario du braquage, à quelles conditions, selon quelle temporalité, avec quels complices et face à quels adversaires. Quelle sera l'issue de cette réflexion, quel scénario sortira de ce brainstorming collectif et quelles initiatives concrètes ? Nul, à l'heure actuelle, ne peut le dire. Mais nul non plus ne devrait s'aviser d'insulter l'avenir, en souillant de son mépris et de sa prétendue culture politique une métamorphose collective aussi prometteuse.

Prometteuse, parce que par cette mutation les Gilets Jaunes s'arrachent à la condition infantile et geignarde où la gauche s'est enlisée depuis plus de trois décennies, implorant un peu plus de droits, un peu plus de salaires et un peu plus de répartition des richesses, auprès d'un système conçu pour que d'éventuelles concessions en la matière ne perturbent jamais la systématique reconduction au pouvoir du capital. En mettant le RIC au cœur de leurs revendications, les Gilets Jaunes ne se contentent plus de demander des droits. Ils exigent des responsabilités. Ils mettent un pied dans la porte, non plus en tant que partenaires d'éventuelles négociations, mais en tant que souverain décisionnaire. Le RIC signifie que c'est nous qui sommes souverains. C'est nous qui décidons, quelle loi doit être abrogée, quelle autre loi doit être examinée, quel élu doit être révoqué, quel article de la constitution doit être modifié et si une assemblée constituante doit être convoquée. Ils se positionnent en maîtres du jeu, capables d'exercer réellement la souveraineté que la démocratie doit leur garantir. Bien sûr ils ne deviennent pas maîtres du jeu aussitôt, mais ils revendiquent de le devenir, c'est nouveau et c'est décisif.

Que cette aspiration à la souveraineté populaire réelle fasse peur aux élites est la moindre des choses et qu'elles veuillent le récupérer à leur profit, nous allons faire un grand débat, n'est que de bonne guerre. Obtenu dans des conditions que les Gilets Jaunes commencent à revendiquer, en toutes matières et dans le cadre d'un débat équitable et éclairé, le RIC constituerait une brèche probablement à même de fissurer le capitalo-parlementarisme qui tient lieu de république et qui l'empêche de devenir une démocratie, depuis plus de deux siècles. Et bien sûr le pouvoir n'y consentira qu'en dernière extrémité, réduit à cette capitulation par un rapport de forces très supérieur à celui que les Gilets Jaunes, pourtant déjà assez impressionnants, ont réussi pour l'instant à mettre en œuvre. Mais la lutte est un très long processus, nous ne jugeons pas des ses perspectives futures à partir du cliché instantané de ses faits d'armes immédiats. Ce qui importe ici est la dynamique enclenchée par la mobilisation et la méthode explorée est inédite, puisqu'elle frappe du côté du droit constitutionnel.

Ce n'est certes pas la méthode privilégiée par la plupart des commentateurs de gauche, qui sont habitués à contester le système par son volet économique, le capitalisme, comme rapport social d'exploitation, qu'il faudrait renverser pour émanciper la multitude des exploités. Les Gilets Jaunes ne parlent pas d'eux-mêmes dans cette langue-là. Avec la revendication du RIC, ils ne se situent pas tant comme victimes économiques que comme sujet du droit constitutionnel. Le sociologue Michalis Lianos, qui a mené une enquête de terrain auprès des manifestants mobilisés dans le secteur des Champs Elysées produit à ce sujet une analyse hautement significative, « les Gilets Jaunes rejettent de façon très rigide une posture d’exclu, de victime, d’exploité et de perdant ». Ce n'est donc pas l'imaginaire de l'exploitation, auquel, à gauche, nous sommes habitués, qui structure actuellement cette mobilisation. Aussi faut-il observer et comprendre cet autre imaginaire qui est en train de le supplanter.

Il me semble qu'à travers le RIC et sa revendication de souveraineté populaire, c'est l'imaginaire de l'autonomie et de la responsabilité qui est en train de prendre corps. Le même imaginaire que Bernard Friot promeut s'agissant du champ de la valeur et du travail, appelant lui aussi les luttes à changer de braquet.

Nous ne voulons pas une meilleure répartition de la valeur, nous voulons définir la valeur nous-mêmes. Nous ne voulons pas plus de droits pour les travailleurs, nous voulons décider nous-mêmes ce qu'est le travail, ce qu'il produit et dans quelles conditions.

La gauche anticapitaliste ne devrait pas ignorer, et encore moins mépriser, ces approches politiques utilisant le levier de la souveraineté et réclamant désormais non plus des droits, mais des responsabilités. Elles manifestent une maturité dont il faut s'inspirer, au lieu de la nier en des réflexes assez condescendants. En cinq semaines, c'est perceptible dans le cheminement des revendications, cette mobilisation puissamment évolutive a déjà profondément transformé ses protagonistes. Puisse la gauche abandonner ses vieilles manies d'avant-garde prétendument éclairée, se plonger dans cette dynamique inédite et apprendre d'elle, au lieu de prétendre l'instruire. C'est la lutte, ici, qui fait école.

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21 décembre 2018 5 21 /12 /décembre /2018 18:18

 

 

Le secrétaire américain à la défense, James Mattis, démissionne (Reuters)

 

Le secrétaire américain à la défense, l'ancien général des marines James Mattis, a présenté sa démission et il quittera ses fonctions à la fin du mois de février 2018, a déclaré Donald Trump, Jeudi 20 Décembre 2018, après l'annonce par le président américain du retrait des troupes présentes en Syrie, Mercredi 19 Décembre 2018.

James Mattis a fait part de sa volonté de démissionner après s'être entretenu en tête à tête avec Donald Trump dans le bureau ovale, une discussion lors de laquelle les deux hommes ont exprimé leurs désaccords, a dit un haut représentant de la Maison Blanche.

Le choix de retirer les forces américaines de Syrie a constitué un énième point de désaccord entre James Mattis et Donald Trump, de même que le possible retrait d'une partie des troupes présentes en Afghanistan, une hypothèse dont ont fait part à Reuters deux représentants américains, Jeudi 20 Décembre 2018.

Dans sa lettre de démission, James Mattis a expliqué qu'il préférait laisser la place à un secrétaire à la défense qui partagera davantage la vision du chef de la Maison Blanche.

Le secrétaire à la défense dit sa conviction que les Etats-Unis doivent conserver des alliances fortes et respecter leurs alliés, une critique à peine voilée contre Donald Trump et ses politiques isolationnistes.

En communiquant sur Twitter ce nouveau départ au sein de son administration, Donald Trump a précisé qu'il nommerait bientôt un successeur à James Mattis.

« Le président et lui avaient des divergences sur certaines questions. Je ne sais pas si c'est lié spécifiquement à la Syrie », a dit le haut représentant de la Maison Blanche.

James Mattis explique par ailleurs dans sa lettre que les Etats-Unis doivent selon lui adopter une position ferme et sans ambiguïté contre les pays dont les intérêts stratégiques sont de plus en plus opposés à ceux de Washington, citant la Russie et la Chine.

La démission du secrétaire à la défense a été accueillie avec déception par les députés, aussi bien dans les rangs républicains que démocrates.

Le leader de la majorité républicaine au sénat, Mitch Mac Connell, a déclaré qu'il partageait l'opinion de James Mattis sur la Russie et sur l'importance des alliances internationales des Etats-Unis.

Il a souligné dans un communiqué sa grande détresse de constater que James Mattis avait démissionné à cause de divergences avec Donald Trump sur ces questions.

Le départ de James Mattis constitue « une perte importante et une nette indication que le programme de politique étrangère du président Donald Trump a échoué et continue de sombrer dans le chaos », a réagi pour sa part le démocrate Bob Menendez, qui siège à la commission sénatoriale des affaires étrangères.

L'hypothèse d'un départ de James Mattis avait pris de l'épaisseur depuis le mois d’octobre 2018 et un entretien de Donald Trump à Columbia Broadcasting System (CBS) dans lequel le président américain décrivait le général comme une sorte de démocrate qui pourrait quitter l'administration. James Mattis avait alors réagi en déclarant qu'il avait le soutien total du président. Un conseiller de la Maison Blanche a déclaré voir dans cette démission une opportunité pour les Etats-Unis.

« C'est l'occasion pour le pays tout entier d'avoir un nouveau secrétaire à la défense dont les positions seront alignées sur celles du président sur des questions majeures, qu'il s'agisse de la Syrie ou du Moyen-Orient d'un point de vue plus général », a déclaré Stephen Miller à Cable News Network (CNN).

James Mattis, de même que plusieurs conseillers à la sécurité nationale de la Maison Blanche, ont dit être opposés au retrait des troupes américaines de Syrie. De nombreux parlementaires ont aussi fait part de leur inquiétude et ils ont demandé à Donald Trump de revoir sa décision.

Le secrétaire à la défense prônait aussi le maintien d'une forte présence militaire américaine en Afghanistan afin de contraindre les insurgés taliban à venir à la table des négociations avec le gouvernement afghan.

La ministre française des armées, Florence Parly, a salué l'action de James Mattis, en soulignant l'importance du travail mené ensemble sur la Syrie.

« C'est un collègue que j'apprécie énormément et avec lequel j'ai beaucoup travaillé, c'est un grand soldat et cela a été un remarquable ministre et un partenaire de tous les instants », a-t-elle dit sur Radio Télévision Luxembourg (RTL). Florence Parly a répété que la France ne partageait pas l'opinion de Donald Trump sur le fait que la lutte contre l'Etat Islamique était terminée en Syrie.

« Nous ne partageons pas du tout l'analyse selon laquelle le califat territorial serait anéanti », a-t-elle dit, « le risque, en ne finissant pas ce travail, est de laisser perdurer des groupes et que ces groupes reprennent leurs activités et que, au-delà du califat territorial, ils puissent agir sur un territoire qui est au moins aussi grand que celui l'Europe ».

L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a également salué le travail de James Mattis, soulignant sa contribution à la préservation de l’OTAN.

« Il est respecté comme soldat et comme diplomate. Le secrétaire général de l’OTAN va continuer de travailler avec le secrétaire James Mattis jusqu'au terme de son mandat et il travaillera étroitement avec son successeur », a déclaré la porte-parole de l’OTAN, Oana Lungescu.

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20 décembre 2018 4 20 /12 /décembre /2018 20:37

 

 

http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/nanterre-fin-du-blocage-de-l-universite-20-12-2018-7973589.php

 

Fin du blocage de l’université de Nanterre

Nanterre, Jeudi 20 Décembre 2018, moins de cent cinquante étudiants et personnels de l’université ont participé à l'assemblée générale, alors qu’ils étaient encore entre six cent et huit cent, Mardi 18 Décembre 2018, et environ mille sept cent une semaine auparavant.

Les plus mobilisés des étudiants appellent toutefois à une nouvelle assemblée générale à la rentrée.

La contestation s’essouffle à l’université de Nanterre. Alors que l’assemblée générale de la semaine dernière avait mobilisé plus de mille sept cent étudiants, ils étaient à peine cent cinquante à voter, Jeudi 20 Décembre 2018, la levée du blocage de l'université. Un blocage commencé Lundi 10 Décembre 2018 contre l’annonce d’une augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers.

Si le mouvement a bel et bien perturbé la bonne tenue des partiels, l'université fait savoir que la plupart des examens ont bien eu lieu. Seuls quelques départements comme Sciences Economiques Gestion Mathématique Informatique (SEGMI), droit, sciences politiques et sciences psychologiques, ont été contraints d’annuler certains partiels.

« Ces partiels sont reportés et seront reprogrammés avant le 19 janvier 2019 », précise l’administration. Les étudiants eux, appellent à une nouvelle assemblée générale le 10 janvier 2019.

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20 décembre 2018 4 20 /12 /décembre /2018 20:25

 

 

https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/12/14/gilets-jaunes-vingt-quatre-photographes-et-journalistes-vont-deposer-plainte-pour-violences-policieres_5397844_1653578.html

 

Vingt-quatre photographes et journalistes veulent porter plainte pour violences policières

Le gouvernement avait appelé journalistes et photographes à effectuer des signalements à la suite de nombreux témoignages d’altercations violentes avec la police lors de la manifestation du Samedi 8 Décembre 2018.

Par Simon Auffret

Confiscation de matériel, tirs de Lanceurs de Balles de Défense (LBD)dans le dos ou dans la tête et coups de matraque répétés, lors de la manifestation des Gilets Jaunes du Samedi 8 Décembre 2018, de nombreux journalistes et photographes de presse ont publiquement témoigné d’altercations parfois violentes avec les forces de l’ordre.

Photographies à l’appui, le journaliste du Parisien Yann Foreix montre sur Twitter son casque de moto endommagé par une munition de LBD, tirée par un officier d'une Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS) positionné à deux mètres derrière lui. Le photographe du Journal Du Dimanche (JDD), Eric Dessons, voit à deux reprises un policier lui abattre une matraque télescopique sur la main tenant son appareil photographique. Le premier s’en sortira avec un important hématome sur la nuque et le second avec une fracture de la main et quatre semaines d’arrêt de travail.

L’avocat Jérémie Assous a envoyé, Vendredi 14 Décembre 2018, un courrier au préfet de police de Paris, Michel Delpuech, au procureur de la république de Paris, Rémy Heitz, et au ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, pour les avertir du dépôt de vingt-quatre plaintes de photographes et de journalistes pour des altercations avec les policiers.

Au moins huit de ces procédures rapportent des faits de violences avec arme, selon le courrier que le Monde a pu consulter, certaines plaintes concernent des faits antérieurs aux manifestations des Gilets Jaunes, remontant jusqu’à des violences lors des manifestations contre la loi travail, au printemps 2016.

« Au-delà de la manifestation des Gilets Jaunes, il y a de la part des forces de l’ordre un comportement identifié et similaire contre les journalistes, peu importe le lieu et le cadre », selon Jérémie Assous.

 L’Union des Photographes Professionnels (UPP), le Syndicat National des Journalistes (SNJ), Reporters Sans Frontières (RSF), la Confédération Générale du Travail (CGT) et la CGT Force Ouvrière, se porteront parties civiles sur chacune des plaintes déposées. « Des procédures individuelles de ce type auraient très peu de chances d’aboutir, mais avec une action collective le procureur ne peut ignorer la récurrence de ces faits », espère l’avocat.

Parmi les photographes prenant part à cette action figure Véronique de Viguerie, visa d’or humanitaire en 2018, qui s’est fait confisquer son matériel de protection, casques et masques à gaz, par des policiers, Samedi 8 Décembre 2018, alors qu’elle couvrait la manifestation parisienne pour le Washington Post.

Gravement blessé aux mains par un tir de grenade lors d’une précédente manifestation à Paris, le 19 avril 2018, Jan Schmidt-Whitley a lui aussi décidé de déposer plainte.

« En 2015, j’ai été blessé dans un attentat kamikaze de l’organisation Etat Islamique à la frontière turco-syrienne, sans avoir de séquelles. Aujourd’hui, je suis toujours en rééducation pour une blessure en France, causée par la police républicaine. Je trouve cela complètement absurde », témoigne le photographe de l’agence Pictorium, qui a été auditionné au mois d'août 2018 par l'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN). Il espère que l’action collective lancée Vendredi 14 Décembre 2018 permettra de « mettre en lumière d’une manière différente, dépolitisée car non militante, la question des violences policières ».

Confrontés, au début du mouvement des Gilets Jaunes, à l’animosité des manifestants contre les médias, de nombreux journalistes et photographes chargés de suivre les cortèges font désormais également face à un durcissement de l’action des forces de l’ordre.

« La stratégie policière était différente, Samedi 8 Décembre 2018, le niveau de violence était beaucoup plus important que les week-ends précédents », témoigne Boris Kharlamoff, journaliste pour l’agence A2PRL touché par un tir de LBD dans le dos sur les Champs-Elysées. « Je leur ai montré le courrier d’accréditation que m’avait donné Libération, mais ils n’ont rien voulu savoir », rapporte le photographe Boris Allin, qui s’est fait confisquer son matériel de protection lors d’un contrôle de police dès son arrivée sur place.

L’UPP avait recensé, dès le lendemain de la manifestation, quinze altercations entre photographes journalistes et forces de l’ordre pour la seule journée du Samedi 8 Décembre 2018. Lundi 10 Décembre 2018, un communiqué commun de l’ensemble des syndicats de journalistes a évoqué une situation inédite pour la profession et il a dénoncé les dérapages inadmissibles des forces de police, notamment à Paris.

« Nous ne sommes pas les principales victimes des violences policières », tient à rappeler Pierre Morel, membre du conseil d’administration de l’UPP, « mais nous sommes les premiers à pouvoir les signaler pour les photographes et les journalistes et c’est important que cela ne devienne pas la norme ».

Lors d’une rencontre des syndicats et de Christophe Castaner, dès le 30 novembre 2018, pour évoquer les violences subies par les journalistes de la part de certains Gilets Jaunes, le ministre de l’intérieur les avait encouragés à faire remonter systématiquement les faits de violences policières, par une plainte ou un signalement à l’IGPN.

« Lorsque il y a une bavure, elle doit être sanctionnée. C’est ce que je rappelle aux forces de l’ordre régulièrement, nous avons un devoir d’exemplarité », a déclaré à cette occasion Christophe Castaner, selon un compte rendu de la réunion consulté par le Monde.

« Soyez assurés qu’en termes d’enquêtes administratives et judiciaires les plaintes seront reçues et traitées avec sévérité », s’est aussi engagé le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, en réponse à une question posée par Boris Kharlamoff lors d’une conférence de presse, Mercredi 12 Décembre 2018.

Le gouvernement propose aussi « l’accueil systématique de journalistes le souhaitant à l’arrière des dispositifs de police afin de pouvoir les protéger ». Une mesure risible pour plusieurs photographes, qui n’y voient qu’un moyen d’orienter l’information pendant les manifestations.

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