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20 juillet 2019 6 20 /07 /juillet /2019 13:40

 

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/toujours-en-premiere-ligne-jerome-rodrigues-le-gilet-jaune-qui-n-est-pas-pret-de-se-taire_3541113.html

 

Toujours en première ligne, Jérôme Rodrigues le Gilet Jaune qui n'est pas près de se taire

Erigé au rang de martyr pour beaucoup des Gilets Jaunes après avoir été éborgné par un tir de Lanceur de Balle de Défense (LBD), l'homme de quarante ans continue son combat malgré la perte de vitesse du mouvement. France Info fait son portrait.

« Ils m'ont déjà éborgné et, maintenant, ils me mettent en garde à vue. Cela va être quoi la prochaine fois ». Trois jours après son arrestation pour organisation de manifestation illicite sur les Champs-Elysées, en marge du défilé du Dimanche 14 Juillet 2019, Jérôme Rodrigues voit toujours rouge. Mercredi 17 Juillet 2019, les convois policiers qui escortent les ministres des finances du groupe des sept à Chantilly passent au pied de l'appartement de cette figure des Gilets Jaunes, qui a perdu l'usage de son œil à cause d'un tir de LBD et que nous avons joint par téléphone. « Si vous voulez encore m'embarquer, j'habite là », crie-t-il, taquin, à la fenêtre.

Libéré au bout de six heures, sans charges retenues contre lui, le Dimanche 14 Juillet 2019, il a enchaîné les passages dans les médias pour annoncer sa volonté de porter plainte. Dimanche 14 Juillet 2019, deux autres figures du mouvement ont été interpellés, Maxime Nicolle et Eric Drouet. Pourtant Jérôme Rodrigues est le seul à répondre aux sollicitations de la télévision. « Tant qu'ils ne me tuent pas, je ne suis pas près de me taire », martèle le Gilet Jaune de quarante ans. De quoi nourrir un peu plus une popularité grandissante depuis le début du mouvement.

Sur les réseaux sociaux, cette arrestation a immédiatement suscité une vague de soutien chez les Gilets Jaunes. « Il a été mutilé et il va toujours au front, en première ligne. C'est un exemple pour les jeunes », estime, dithyrambique, Matthias, Gilet Jaune meusien qui arbore en photo de profil un dessin à l'effigie de Jérôme Rodrigues, avec son cache-œil noir.

La journée du Samedi 26 Janvier 2019 a érigé Jérôme Rodrigues au rang de martyr pour beaucoup de Gilets Jaunes. Lors de ce onzième samedi de manifestation, sur la place de la Bastille, l'homme de quarante ans est touché par un tir de LBD, en plein dans son œil droit. L'impact a lieu alors qu'il est en direct vidéo sur Facebook. Quand il tombe au sol, l'image vacille, à partir de neuf minutes seize secondes dans la vidéo. On voit alors les street medics se précipiter autour de lui, avec en fond l'ange doré de la colonne de juillet.

Ces images font le tour des médias et c'est à la télévision que la fille et les parents de Jérôme Rodrigues apprennent sa blessure. « Cela les a choqués », raconte-t-il six mois plus tard, la gorge toujours serrée, « mon père, c'est le genre d'homme, assez machiste, qui vous dit qu'un homme ne doit pas pleurer. Cette fois, il a pleuré ».

« Il y avait un périmètre de sécurité et nous ne pouvions pas accéder à lui. Dès que nous avons su qu'ils l'avaient emmené à l'hôpital Cochin, nous avons couru sur place », se rappelle Jamel Bouabane.

Depuis leur rencontre, lors des premiers actes de la mobilisation, les deux hommes sont devenus inséparables. Pendant la convalescence de Jérôme Rodrigues, c'est Jamel Bouabane qui a géré les relations de Jérôme Rodrigues avec la presse. « Dans la soirée du Samedi 26 Janvier 2019, nous avons reçu des centaines de coups de fil de journalistes. Il y avait aussi des dizaines de jaunes présent devant l'hôpital en solidarité », dit Jamel Bouabane.

Pendant ce temps, Jérôme Rodrigues est sur la table d'opération. Malgré les cinq heures d'intervention, les médecins ne parviennent pas à sauver son œil. « Quand il est sorti du bloc, en pleine nuit, il pleurait. C'était un moment terrible », se rappelle sa sœur Helena Rodrigues, d'un an sa cadette, « je lui ai dit que, maintenant, soit il arrêtait son combat, soit il continuait, mais qu’il devait se relever. C'est comme cela que nous avons été élevés ».

Fils d'un père immigré portugais et d'une mère issue d'une famille de fonctionnaire de banlieue rouge, Jérôme Rodrigues a grandi à Tremblay-en-France, dans le département de la Seine-Saint-Denis, avec ses trois frères et sœurs. « Notre père nous a inculqué les valeurs du travail et, du côté de notre mère, nous avons appris à défendre nos droits », continue la cadette. Après cette blessure à l'œil, Jérôme Rodrigues porte plainte contre X et contre le préfet de Paris pour violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l'autorité publique.

Commence alors un long bras de fer judiciaire pour récupérer le rapport de l'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) et pour faire la lumière sur les circonstances de sa blessure. Le tribunal administratif donne finalement raison au Gilet Jaune, le 7 juin 2019, mais le ministère de l’intérieur fait appel, évoquant le secret de l'instruction en cours. « L'appel n'est pas suspensif », s'énerve Arié Alimi, estimant que son client est en droit de consulter le fameux rapport, « l’état est dans l'illégalité la plus totale ».

Pour les Gilets Jaunes, Jérôme Rodrigues est devenu un symbole des violences policières. Lui se défend d'être contre la police. Les vrais coupables sont « ceux qui donnent les ordres, Christophe Castaner et le préfet. Ce sont eux qui doivent être jugés pour cela. C'est pour cela que je me bats », appuie-t-il. Dans son combat, il explique recevoir toute sorte de soutien, « la semaine dernière, un artiste chinois m'a donné un portrait de moi. J'ai aussi reçu plein de poupées à mon effigie. Cela fait chaud au cœur ».

Avec son épaisse barbe grisonnante et son chapeau vissé sur la tête, Jérôme Rodrigues est reconnaissable entre mille. Avec son style et son phrasé bien à lui, il acquiert une certaine notoriété dès le début du mouvement dans ses directs sur Facebook.

Jérôme Rodrigues croise pour la première fois les caméras de télévision le Samedi 15 Décembre 2018, pendant la cinquième journée de mobilisation des Gilets Jaunes, sur les Champs-Elysées, « on m'a proposé de parler en duplex sur CNews, je me suis bien démerdé et on m'a laissé trois minutes en direct ». La journaliste le félicite pour sa performance et prend son contact. Dès le Dimanche 16 Décembre 2018, il se retrouve sur le plateau de la chaîne d'information, casquette des Dodgers de Los Angeles sur la tête.

Dès lors, les passages télé s'enchaînent. Certains sont remarqués, comme cette longue tirade adressée au porte-parole du gouvernement, ou ce débat sur le plateau de CNews dans lequel il malmène le député de la République En Marche (REM) du département du Nord, Christophe Di Pompeo.

Quatre mois plus tard, le parlementaire se souvient très bien de cet échange houleux. « Il a été virulent dès le début, avec des punchlines bien préparées. Je ne m'y attendais pas », raconte Christophe Di Pompeo, persuadé que le Gilet Jaune a été conseillé par des spécialistes en media training. « Je n’ai jamais bénéficié de quoi que ce soit », rétorque Jérôme Rodrigues dans un grand rire, « et je n’ai pas besoin d'entraînement pour lui dire ses quatre vérités. Je pars du principe que, au final, toutes ces personnes vont aux toilettes comme moi. Devant les caméras, certains rougissent dès qu'il faut parler. Ce n’est pas mon cas. J'ai été commercial pendant des années, mon boulot c'était de vendre de la glace à un esquimau », avoue le quadra au tutoiement facile. Après un baccalauréat professionnel, qu'il décroche tout en déchargeant les camions sur le marché pour quelques billets, il est embauché chez Disney, puis à Joué Club où il se retrouve à vingt deux ans chef d'équipe d'une vingtaine de personnes. Le quadra aime narrer ses rencontres. Comme celle avec Michel Boujenah, qu'il a conseillé pour acheter des jouets, ou avec Jacques Chirac au salon de l'agriculture, « il a claqué la bise à toutes les filles, alors je lui ai dit et moi, monsieur le président. Nous nous sommes bien marré ».

Son assurance est contrebalancée par une propension à se justifier constamment. « Je ne suis pas un violent, ni un tire-au-flanc, ni un illettré », répète-t-il à plusieurs reprises lorsqu'il évoque son combat avec les Gilets Jaunes. « J'ai lu tellement de conneries contre moi et j’ai essuyé tellement d'insultes sur les réseaux sociaux que cela ne laisse pas indemne », admet-il, citant notamment la fois où le député de la REM des Hauts-de-Seine Jacques Marilossian l'a traité de débile profond sur BFM Télévision ou les internautes se moquant de son infirmité.

« Même s'il n'en parle pas beaucoup, cette pression et ces insultes l'affectent beaucoup », souffle sa sœur, Helena Rodrigues, « et tout cela sans compter le racisme des personnes qui nous disent de rentrer dans notre pays parce que notre père est portugais ». Jérôme Rodrigues et sa cadette ont déposé plainte après avoir reçu des menaces de mort sur les réseaux sociaux ainsi qu'en message privé sur leurs messageries.

A la violence, s'ajoute des difficultés personnelles. En 2014, Jérôme Rodrigues connaît un accident de vie, une rupture et un licenciement. Il part alors en Espagne, il déménage à Perpignan puis il revient finalement à Paris au mois d’octobre 2018. Sa sœur l'embauche dans son entreprise de Bâtiment et de Travaux Publics (BTP), où il entame une reconversion dans la plomberie. Mais sa blessure à l'œil met un point final à ses plans de vie. « Je n'arrive même pas à me servir de l'eau sans poser la bouteille sur le bord du verre, comment veux tu que je soude des tuyaux avec un chalumeau », souffle-t-il.

Aujourd'hui, Jérôme Rodrigues est dans le flou. Pour son avenir professionnel, tout comme pour celui du mouvement des Gilets Jaunes qu'il continue de porter à bout de bras. « Comme beaucoup de Gilets Jaunes, je suis épuisé et je me pose beaucoup de questions », concède-t-il, « je ne crois pas que cela serve encore à quelque chose de courir comme des poulets sans tête dans tout Paris. Je pense qu'il faut passer par une structuration ».

Son idée est de mettre en place une structure de contre-pouvoir basé sur le principe du Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC), une mesure réclamée par les Gilets Jaunes depuis le début du mouvement. « Il y a treize régions. Chacune vote pour un homme et une femme. Cela fait vingt six personnes, qui sont à tout moment révocables et dont le job est de remonter ce que veulent les Gilets Jaunes », explique-t-il.

Au sein de cette assemblée sera désignée « une personne pour aller parler dans les médias et pour s'opposer au gouvernement ». Jérôme Rodrigues se rêve-t-il à la tête de ce shadow cabinet des Gilets Jaunes ? « Je n'ai pas l'âme d'un leader, plus d'une vigie », dit-il, « et puis je ne veux pas être en haut, parce que, si c'est le cas, je n'aurais plus personne contre qui gueuler ».

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19 juillet 2019 5 19 /07 /juillet /2019 18:48

 

 

https://www.elwatan.com/edition/actualite/alger-22e-vendredi-la-revolution-pacifique-supplante-tout-19-07-2019

 

Alger, vingt-deuxième vendredi du hirak, la révolution pacifique supplante tout

Des centaines de milliers de personnes ont marché à Alger, Vendredi 19 Juillet 2019, vingt deuxième vendredi de la révolution pacifique. Les algériens ne perdent pas de vue leurs objectifs, « état démocratique, civil, non militaire » et une « justice indépendante».

Vendredi 19 Juillet 2019 à 11 heures du matin, la center d’Alger était occupé par un dispositif policier imposant. Des centaines de véhicules et des milliers de policiers sont déployés. Une petite foule, le noyau dur de manifestants, était là avant l’heure, comme pour narguer le pouvoir en place et pour donner du courage aux marcheurs qui devraient arriver plus tard. Vendredi 19 Juillet 2019 à 12 heures, ils étaient plusieurs centaines à réclamer un « état civil, non militaire » et à dire « non aux élections avec les gangs ». Plusieurs manifestants ont été interpellés, parfois de manière musclée, par les services de sécurité.

L’équilibre des forces changera totalement après la grande prière du vendredi. Vendredi 19 Juillet 2019 à 13 heures 45, une foule nombreuse, sortie de la mosquée Ben Badis et des ruelles avoisinantes, envahit la rue Abane Ramdane et prend la direction de la Grande Poste. Le slogan phare reste « daoula madania », écrit sur des pancartes et scandé par des milliers de poitrines.  Le centre ville ne cesse d’accueillir les manifestants qui arrivent de la rue Didouche Mourad, du boulevard Amirouche et de partout.

Vendredi 19 Juillet 2019 à 14 heures 30, une marée humaine submerge la place Maurice Audin. Parmi les manifestants, il y a l’avocat Salah Dabouz, en grève de la faim depuis une dizaine de jours, mais qui a tenu à prendre part à cette marche, sur un fauteuil roulant.

Quelques mètres plus loin, Karim Tabbou et Mostefa Bouchachi, marchent, au milieu de la foule, l’air heureux. Les slogans hostiles à Gaid Salah, le chef d’état-major de l’armée sont légion. Outre la chanson « dites à Gaid » qui a eu un grand succès, les marcheurs ont invité le chef de l’armée à « partir et d’amener avec lui le chef de l'état par intérim Abdelkader Bensalah ».  Les juges et les médias ont été également la cible des manifestants qui reprochent aux premiers d’avoir mis en prison des manifestants innocents et aux seconds d’avoir trahi le hirak.

Les manifestants de ce vingt deuxième vendredi ont insisté sur la libération des détenus d’opinion, « libérez nos enfants » et « libérez Bouregâa ». La foule, du moins une bonne partie des manifestants, a exprimé son refus d’engager un dialogue ou de participer à des élections avant la libération de tous les détenus d’opinion. « Quel dialogue, d’abord libérez les détenus du hirak », lit-on sur une pancarte brandie par un sexagénaire à proximité de l’université centrale. D’autres marcheurs, en revanche, ont hissé une banderole pour dire « oui à un dialogue national avec Youcef Khatin et Taleb Ibrahimi ».

Les manifestants, dont la plupart ont arboré les couleurs des Fennecs, qui disputent Vendredi 19 Juillet 2019 à 21 heures la finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) contre le Sénégal, ont adressé des messages footballistiques aux détenteurs du pouvoir, « nous vous battrons sept plus huit à zéro » et « le football ne nous fait pas oublier le hirak ». Un des manifestants a écrit que « la victoire en finale de la CAN est un bonheur provisoire. La restitution de la patrie procure un bonheur éternel ».

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19 juillet 2019 5 19 /07 /juillet /2019 18:27

 

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/07/18/gilets-jaunes-castaner-recompense-des-policiers-soupconnes-de-violences_5490749_3224.html

 

Christophe Castaner décore d’une médaille des policiers soupçonnés de violences contre des Gilets Jaunes

Selon Mediapart, le ministre de l’intérieur a remis neuf mille médailles aux fonctionnaires mobilisés contre les manifestations des Gilets Jaunes.

Jeudi 18 Juillet 2019

La distinction, censée récompenser un comportement honorable, semble avoir été dévoyée par le ministre de l’intérieur. Selon le site d’investigation Mediapart, Christophe Castaner a remis le 16 juin 2019 des médailles à des fonctionnaires de police impliqués dans des affaires de violences policières commises principalement lors des différentes mobilisations des Gilets Jaunes.

Ces médailles de la sécurité intérieure, habituellement remises le premier janvier et le 14 juillet, ont, cette fois, été décernées de façon exceptionnelle dans le cadre de la promotion exceptionnelle des médailles de la sécurité intérieure des Gilets Jaunes.

Dans un communiqué, le ministère de l’intérieur confirme que des médailles ont bien été remises à plus de neuf mille fonctionnaires de police intervenant dans le cadre des mobilisations des Gilets Jaunes. La place Beauvau précise que ces distinctions peuvent être retirées en cas de condamnation définitive pour un crime ou un délit, ou de sanction disciplinaire du récipiendaire.

Cette distinction, créée en 2012, récompense ainsi les services particulièrement honorables, un engagement exceptionnel ou encore des actions revêtant un éclat particulier, rapporte un décret cité par Mediapart. Au mois de mai 2019, les pompiers actifs lors de l’incendie de Notre-Dame avaient déjà été récompensés lors d’une promotion exceptionnelle.

Le texte précise que cette récompense, qui comporte trois échelons, le bronze, l'argent et l'or, intervient dans les domaines de la défense des institutions et des intérêts nationaux, du respect des lois, du maintien de la paix et de l’ordre public, de la protection des personnes et des biens, de la prévention, de la médiation, de la lutte contre l’exclusion et de l'aide aux victimes.

A cet égard, les gendarmes intervenus lors du crash de l'avion de la Germanwings, qui a causé la mort de cent quarante neuf passagers, dans les Alpes, au mois de mars 2015, ont été récompensés.

Cette fois, le parcours de certains fonctionnaires distingués dans ce palmarès des Gilets Jaunes, comptant neuf mille médaillés, est bien moins reluisant.

On trouve notamment Grégoire Chassaing, commissaire divisionnaire à Nantes, chargé des opérations de sécurité le 21 juin 2019, lors de la fête de la musique. Le Syndicat Général de la Police (SGP) Unité assure qu’il a donné l’ordre de disperser la foule à grand renfort de gaz lacrymogènes, entraînant la chute de quatorze personnes dans la Loire, dont Steve Maia Caniço, toujours porté disparu.

Egalement décoré, le capitaine Bruno Félix a été auditionné dans le cadre de l’enquête sur le décès de Zineb Redouane, atteinte au visage par une grenade lacrymogène à la fenêtre de son appartement lors d’une manifestation des Gilets Jaunes à Marseille, le premier décembre 2018.

Responsable des opérations de maintien de l’ordre, lors desquelles Geneviève Legay, une militante de soixante treize ans, a été gravement blessée à Nice, le commissaire Rabah Souchi a lui aussi reçu les félicitations de Christophe Castaner. Tout comme sa compagne, également commissaire, présente sur place le jour des opérations et chargée des investigations sur les causes des blessures de la manifestante pacifiste.

Autre médaille, un commandant divisionnaire, membre de la brigade de policiers venue déloger à coups de matraques et à coups de pieds des manifestants retranchés dans un Burger King, lors du troisième acte des Gilets Jaunes. « Là, on est sur de la bavure policière », avait ainsi reconnu le colonel Michael Di Meo, interrogé par BFM Télévision.

S’agissant du processus de recrutement de ces fonctionnaires récompensés d’une médaille de bronze, Mediapart fait savoir que plusieurs appels à candidature ont été passés, notamment par la direction des ressources humaines des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS), recherchant en premier lieu des fonctionnaires blessés dans le cadre du mouvement des Gilets Jaunes et ayant fait l’objet d’une Incapacité Totale de Travail (ITT). Habituellement, cette distinction récompense des policiers méritants, précise le décret.

Faute d’obtenir suffisamment de candidats, les critères ont été élargis, à plusieurs reprises, pour finalement arriver à une sélection très élargie, incluant les non méritants. Seuls sont exclus les policiers ayant reçu un blâme ou étant passés en conseil de discipline, mais pas ceux visés par des enquêtes de l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) ou des procédures judiciaires. Sur ce point, le ministère de l’intérieur a précisé dans son communiqué que « les enquêtes disciplinaires ou judiciaires s’effectuent de manière indépendante, à charge et à décharge, et il n’appartient pas à des tiers de désigner nommément des personnels pour des faits qui ne sont pas définitivement établis ».

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19 juillet 2019 5 19 /07 /juillet /2019 17:46

 

 

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/160719/appel-du-20-juillet-marchons-pour-adama-et-ripostons-lautoritarisme

https://paris.demosphere.net/rv/70167

 

Marchons pour Adama et ripostons à l'autoritarisme

Gilets Jaunes, militants écologistes, collectifs de soutien aux sans-papiers et autres collectifs du monde militant se joignent pour appeler à un acte national en soutien au combat pour Adama et à construire une alliance des luttes, des collectifs et des organisations, pour riposter à l'autoritarisme du régime. Un grand rassemblement se tiendra le Samedi 20 Juillet 2019 à Beaumont-sur-Oise.

Le Samedi 20 Juillet 2019 à Beaumont-sur-Oise, cela fera trois ans qu’Adama Traoré est mort assassiné par la police. Trois ans que sa famille et ses proches se soulèvent pour demander la justice et la dignité dans la rue, dans les tribunaux et dans les médias. Trois ans qu’un quartier entier est soumis au harcèlement judiciaire et policier et aux patrouilles militaires.

Le Samedi 20 Juillet 2019, nous, Gilets Jaunes, habitants des quartiers populaires, collectif de soutien aux exilés, habitants des territoires en lutte, syndicalistes, collectifs écologistes, collectifs paysans,  collectifs antinucléaires, collectifs antifascistes et organisations nationales, nous appelons tout le monde à converger à Beaumont-sur-Oise pour un énorme acte national en soutien au combat pour Adama.

Ce combat, c’est aussi le combat pour Ali, Lamine, Wissam, Amine, Gaye, Angelo, Babacar et des dizaines de personnes tuées par la police au cours des dernières décennies, dans le silence et le mépris. Cibles de la violence d'état parce qu’elles sont racisées et parce qu’elles sont banlieusardes. Et c’est aussi le combat pour Zineb, Rémi, Malik, Vital et toutes les personnes tuées, mutilées et blessées par la répression féroce des manifestations. Après sept mois de mobilisation des Gilets Jaunes, nous comptons plus de deux mille cinq cent blessés, vingt quatre personnes éborgnées, cinq mains arrachées, le meurtre de Zineb Redouane, dix mille gardes à vues, deux mille condamnations et trois cent quatre vingt dix incarcérations. Au cours des dernières décennies, seules les révoltes des banlieues en 2005 ont été plus réprimées.

Il n’y a plus lieu de parler de bavures ou de dérive autoritaire. Utilisons les bons mots. Nous entrons dans un régime autoritaire. La violence d'état auparavant réservée aux quartiers populaires se généralise à toute la société. Beaumont-sur-Oise, Mantes-la-Jolie, Calais, Bure, Briançon et jusqu’aux Champs-Élysées, aucun foyer de contestation ni aucune aspiration à la transformation sociale n’est épargnée. Face à cette situation, nous ne devons pas céder mais nous devons renforcer nos solidarités et tisser des alliances durables pour riposter.

Au mois de décembre 2018, le comité Adama a été l’un des premiers à prendre la rue, à appeler à mettre les quartiers en Gilets Jaunes et à tendre la main pour créer ces alliances entre divers secteurs de la société. Au mois de mai 2019, il a coorganisé les rencontres inter-collectifs « ripostons à l’autoritarisme » au cœur de Paris. Le Samedi 20 juillet 2019, il est temps d’organiser le match retour. Pour riposter contre l’autoritarisme, nous appelons à un acte national historique à l’occasion de cette troisième marche pour Adama. Tous et toutes à Beaumont-sur-Oise.

Nous demandons la vérité et la justice pour Adama Traoré et toutes les victimes de crimes policiers en France.

Nous demandons la fin du harcèlement judiciaire, policier et militaire dans les quartiers populaires.

Nous demandons l'interdiction des Lanceurs de Balles de Défense (LBD), des grenades offensives et des techniques meurtrières d’interpellation.

Nous demandons l'amnistie pour les prisonniers et pour les condamnés politiques qui luttent contre ce système injuste et/ou qui n’ont pas la bonne couleur de peau.

Construisons partout une alliance des luttes, des collectifs et des organisations, pour résister et pour riposter à l’autoritarisme qui se généralise à toute la société.

Pour celles et ceux qui ne peuvent pas se rendre à Beaumont-sur-Oise, nous appelons à des rassemblements et à des manifestations partout en France devant les tribunaux et les commissariats et à tout autre geste qui paraîtra pertinent.

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18 juillet 2019 4 18 /07 /juillet /2019 18:01

 

 

EUROPEENNES REFERENDUM ET MUNICIPALES

Par Bernard Fischer

Jeudi 18 Juillet 2019

Les résultats catastrophiques des élections européennes du mois de mai 2019 avaient des conséquences immédiates dans chacun des pays et dans toute l’Europe. Elles provoquaient la dissolution du parlement et la convocation de nouvelles élections législatives en Grèce et en Autriche, la démission de Theresa May en Grande Bretagne et une nouvelle crise de la coalition d’union nationale en Allemagne. Avant les élections européennes, il n’y avait pas de gouvernement en Belgique et en Espagne. Après les élections européennes, il n’y en a toujours pas.

J’écrivais déjà un premier message relatif aux résultats des élections européennes en France. La crise de la droite et de l’extrême gauche provoquent et provoqueront de nouvelles tentatives de bipolarisation de la vie politique française entre la République En Marche (REM) et le Rassemblement National. Dans la perspective de la prochaine campagne pour les élections municipales de 2020, ces deux partis ont une caractéristique commune, ils n’ont pratiquement aucune base municipale au niveau national.

Mais avant la campagne pour les élections municipales de 2020, une autre campagne électorale commençait immédiatement après la publication des résultats des élections européennes, c’est une campagne d’un genre très particulier, c’est la campagne du Référendum d’Initiative Partagée (RIP) contre la privatisation des Aéroports De Paris (ADP).

Tout commençait en 2008. Au mois de juillet 2008, deux mois après son élection, le président de la république française Nicolas Sarkozy décidait la modification de la constitution de la cinquième république de 1958 par l’introduction d’une procédure relative à l’organisation d’un RIP. Cette procédure prévoyait deux conditions absolument irréalisables dans la situation politique des cinquante premières années de la cinquième république. La première condition prévoyait le dépôt d’une proposition de loi par vingt pour cent des parlementaires. La réalisation de cette condition impliquait une alliance des parlementaires de la droite et de la gauche traditionnelle contre le gouvernement. C’était une situation impensable en 2008. L’effondrement des partis traditionnels de la cinquième république et leur élimination au deuxième tour des élections présidentielles de 2017 permettait la réalisation de cette première condition.

La deuxième condition était relative au nombre de signatures nécessaires d’électeurs pour l’organisation du RIP. Il fallait la signature de dix pour cent des électeurs, soit quatre millions sept cent mille signatures en 2019.

Les trois candidatures de Marine Le Pen, de François Fillon et de Jean Luc Mélenchon au premier tour des élections présidentielles de 2017 obtenaient chacune d’entre elles plus de sept millions de voix, soit au total plus de vingt et un millions de voix. Si nous partons de ces résultats, la campagne pour les moins de cinq millions de signatures pour le RIP serait donc assez simple. Mais ce n’est justement pas si simple. Cette campagne pose un certain nombre de problèmes techniques et politiques.

Elle pose d’abord des problèmes techniques. Il n’y avait jamais aucune campagne de signature de pétition électronique en France de plus de deux millions de signatures. Sauf erreur, il y avait deux et seulement deux pétitions de plus d’un million de signatures, la pétition contre la loi travail en 2016 et la pétition de Priscillia Ludosky contre l’augmentation du prix des carburants en 2018.

Toutes les campagnes de signature de pétition électronique commencent par une première étape presque totalement virtuelle d’utilisation directe du logiciel de signature par les signataires individuels. La campagne pour le RIP commençait de la même manière au mois de juin 2019.

Un mois plus tard, il y a au moins cinq cent mille signataires, soit dix pour cent des signataires. La campagne commençait au mois de juin 2019. Elle finira au mois de mars 2020. C’est une campagne de neuf mois. Une moyenne de dix sept mille signatures par jour est nécessaire pour la réalisation de l’objectif de quatre millions sept cent mille signataires.

Un mois après son début, la campagne est donc à la date à laquelle j’écris ce message une campagne presque totalement virtuelle. Aucune organisation ni politique ni syndicale ne fait la campagne. La question centrale est encore une fois la question du passage du virtuel au réel, dans une situation dans laquelle personne ne répondait jamais à cette question.

S’il n’y a pas de passage du virtuel au réel et s’il n’y a pas de réponse à cette question, la campagne pour le RIP sera un échec. Il y a, paraît-il, un collectif national du référendum. C’est un collectif fantomatique et il ne fait rien. Le mouvement des Gilets Jaunes posait la question de la convergence des luttes. La campagne pour le RIP pose et posera exactement la même question.

Qui fera la campagne, l’extrême droite, la droite, la gauche, l’extrême gauche, les Gilets Jaunes ou bien personne ? Combien y aura-t-il de collectifs régionaux, départementaux et locaux pour le référendum ? Combien de conseils municipaux mettront combien de locaux, de personnel et de matériel, à la disposition des collectifs pour le référendum ? Combien y aura-t-il de bureaux de vote électronique ? Le ministère de l’intérieur interviendra-t-il pour la fermeture de ces bureaux de vote électronique ?

Si des conseils municipaux votent des budgets pour le fonctionnement de ces bureaux de vote électronique, le ministère de la justice engagera-t-il des actions judiciaires contre ces conseils municipaux pour détournement de fonds publics ? Tout dépend des réponses à ces questions.

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18 juillet 2019 4 18 /07 /juillet /2019 17:51

 

 

https://www.elwatan.com/edition/actualite/13-personnalites-proposees-pour-le-dialogue-18-07-2019

 

Treize personnalités proposées pour le dialogue

Le dialogue devra être mené sans l’interférence du régime et il devra déboucher sur une transition démocratique, avec la tenue à terme d’une élection présidentielle propre et transparente, selon le Forum Civil pour le Changement (FCC), à l’origine de cette initiative de sortie de crise.

Le FCC, membre de la dynamique de la société civile, a proposé, Mercredi 17 Juillet 2019 à Alger, une liste de treize personnalités nationales susceptibles de piloter une instance de dialogue et de médiation en vue de sortir de l’impasse politique, dix jours après la dernière offre de dialogue proposée par Abdelkader Bensalah.

« Ces personnalités, que nous avons contactées individuellement, ont affiché leur volonté de participer à cette initiative de sortie de crise qui se veut indépendante de toute chapelle politique », a assuré Abderrahmane Arar, président du FCC, regroupant soixante dix associations au niveau national, lors d’une conférence de presse à Alger.

Le panel des personnalités est composé de deux anciens premiers ministres, Mouloud Hamrouche et Mokdad Sifi, de l’ancien président de l’Assemblée Populaire Nationale (APN) Karim Younès et de l’ancien ministre Ahmed Taleb Ibrahimi. Figurent aussi l’avocat Mustapha Bouchachi, la moudjahida Djamila Bouhired, la constitutionnaliste Fatiha Benabou, le sociologue Nacer Djabi, l’économiste Smaïl Lalmas, le syndicaliste Ilyes Merabet, la militante associative Nafissa Hireche, la militante des droits de l’homme Aïcha Zinai et Islam Benaya.

« Ces personnalités ont été désignées pour leur appartenance au hirak et pour leur acceptation par le pouvoir et par la population, elles ne sont pas impliquées dans des affaires de corruption, elles n’ont pas été liées au régime de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika et elles n’ont aucune ambition politique. Pour le moment, il s’agit d’une proposition. Nous espérons que ces personnalités seront cautionnées par le hirak, l’élite politique et les décideurs du pays », a précisé Abderrahmane Arar, président du Réseau Algérien pour la Défense des Droits de l’Enfant (RADDE). Mais avant d’engager le dialogue, Abderrahmane Arar a exigé l’instauration d’un climat d’apaisement et de confiance à travers la libération des détenus du mouvement populaire, la levée des contraintes contre les libertés collectives, la levée des pressions contre le hirak et la levée des pressions contre les médias, entre autres.

Une fois les conditions de ce climat d’apaisement réunies, l’agenda de cette instance de dialogue et de médiation prévoit que lesdites personnalités engageront des consultations approfondies autour des propositions de sortie de crise, émanant de la classe politique et de la société civile.

« Il est important que la feuille de sortie de crise soit inclusive et consensuelle », a insisté le président du FCC. Au terme de ce processus, ladite instance convoquera une conférence nationale inclusive pour adopter les résultats du dialogue, lequel devra être mené sans l’interférence du régime et devra déboucher sur une transition démocratique, avec la tenue à terme d’une élection présidentielle propre et transparente. « Le régime devrait s’engager à respecter les conclusions de l’instance du dialogue et de médiation », a-t-il souligné.

Le président par intérim, Abdelkader Bensalah, avait proposé le Mercredi 3 Juillet 2019 un dialogue pour préparer les élections présidentielles, dans lequel ni les autorités politiques ni l’armée ne seront, selon lui, impliquées. Mais sa nouvelle offre a été rejetée en masse le Vendredi 5 Juillet 2019 par le mouvement populaire qui réclame, avant tout retour à la légitimité des urnes, la mise en place d’instances de transition et le départ des anciens fidèles encore en poste du président déchu.

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18 juillet 2019 4 18 /07 /juillet /2019 17:27

 

 

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN1UD0CL-OFRTP

 

La chambre des représentants des Etats Unis écarte une procédure de destitution du président Donald Trump

La chambre des représentants des Etats Unis s’est prononcée Mercredi 17 Juillet 2019 contre une résolution demandant une procédure de destitution du président républicain Donald Trump, une option qui divise le Parti Démocrate mais qui n’est toutefois pas écartée définitivement.

L’élu démocrate Al Green, qui a soumis le texte, cherchait à profiter du vent de critiques que Donald Trump a provoqué en tenant Dimanche 14 Juillet et Lundi 15 Juillet 2019 des propos à caractère xénophobe contre quatre élues démocrates.

Après avoir voté Mardi 16 Juillet 2019 une résolution à portée symbolique condamnant les propos du locataire de la Maison Blanche, la chambre des représentants s’est prononcée Mercredi 17 Juillet 2019 par trois cent trente deux voix contre quatre vingt quinze contre l’ouverture d’une procédure de destitution.

« La destitution de votre président est désormais terminée. On ne devrait pas autoriser que cela se produise à nouveau pour un président des Etats-Unis », a déclaré Donald Trump sur Twitter.

Al Green avait déjà soumis le texte deux fois depuis le mois de janvier 2019 et la prise de contrôle de la chambre des représentants par les démocrates, mais elle ne s’était jusqu’alors jamais prononcée sur cette résolution en session plénière.

La présidente de la chambre des représentants, Nancy Pelosi, juge qu’une procédure de destitution n’est pour l’heure pas appropriée. Elle dit vouloir attendre la fin des enquêtes du congrès pour déterminer si Donald Trump a fait obstruction à l’enquête russe du procureur spécial Robert Mueller et si collusion il y a eu avec la Russie lors de la campagne électorale de 2016.

Robert Mueller, qui devait se présenter Mercredi 17 Juillet 2019 devant le congrès, sera finalement entendu la semaine prochaine en audience publique.

En revanche, la chambre des représentants a voté une résolution reconnaissant le ministre fédéral de la justice, William Barr, et le secrétaire au commerce, Wilbur Ross, coupables d’outrage au congrès pour ne pas avoir répondu à des assignations à comparaître en lien avec le questionnaire du recensement de 2020.

Il s’agit d’une première mesure de ce genre depuis que les démocrates ont pris le contrôle de la chambre des représentants et d’une procédure rare dans l’histoire du congrès des Etats Unis.

Le texte, adopté par deux cent trente voix contre cent quatre vingt dix huit voix, dans les lignes partisanes, ne devrait cependant avoir qu’une portée symbolique puisque d’éventuelles poursuites judiciaires seraient à la charge du département de la justice contrôlé par William Barr.

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18 juillet 2019 4 18 /07 /juillet /2019 17:06

 

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/sea-watch/sea-watch-auditionnee-la-capitaine-carola-rackete-en-appelle-a-l-europe_3541449.html

 

Auditionnée, la capitaine du Sea Watch, Carola Rackete, en appelle à l'Europe

La jeune capitaine du Sea Watch a été entendue par le procureur d’Agrigente en Sicile, Jeudi 18 Juillet 2019, dans le cadre d’une enquête ouverte pour aide à l’immigration clandestine.

A la fin du mois de juin 2019, la capitaine du Sea-Watch, Carola Rackete, trente et un ans, accostait de force sur l’Ile de Lampedusa, dans le sud de l'Italie, malgré le blocus imposé par le gouvernement italien et Matteo Salvini, pour faire débarquer quarante migrants. Auditionnée Jeudi 18 Juillet 2019, la jeune capitaine, soupçonnée d'aide à l'immigration clandestine, s'est expliquée devant les procureurs.

À la sortie du palais de justice d’Agrigente, en Sicile, Carola Rackete tout sourire s’est avancée timidement vers les micros et les caméras qui l’attendaient. L’interrogatoire a duré plus de trois heures, mais il était nécessaire selon la capitaine allemande. « Merci d’être tous là », a-t-elle déclaré, « je suis très contente d’avoir eu l'opportunité d’expliquer tous les détails sur comment s’est déroulé le sauvetage au mois de juin 2019 ».

Dans sa déclaration, la capitaine allemande a appelé la commission européenne à trouver des solutions et à accepter à l'avenir toutes les personnes secourues par la flotte civile.

« J’espère sincèrement que la commission européenne maintenant qu’un nouveau parlement a été élu fera son possible pour éviter que des situations de ce genre ne se reproduisent pas. J’espère que tous les pays européens travailleront ensemble à l’avenir pour que toutes les personnes sauvées en mer par des navires civiles soient acceptées », a dit Carola Rackete.

Classement sans suite ou procès, le procureur décidera de la suite à donner à l’affaire. Arrêtée le 29 juin 2019, Carola Rackeute risque, en théorie, jusqu’à quinze ans de prison pour aide à l’immigration clandestine. C’est la première fois en Italie que le capitaine d’un navire d’une Organisation Non Gouvernementale (ONG) est poursuivie à ce titre. Pour Matteo Salvini, les ONG sont complices des passeurs et Carola Rackete serait une criminelle. Le parquet d'Agrigente rendra sa décision dans plusieurs jours sur la suite à donner à cette affaire, devenue le symbole du sursaut citoyen face à la fermeture des ports et l’inertie de l’Europe.

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17 juillet 2019 3 17 /07 /juillet /2019 18:40

 

 

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/090719/en-soutien-said-bouamama

 

En soutien à Saïd Bouamama

Mardi 9 Juillet 2019

Après le boycott d'un colloque par des représentants de l'état pour seul motif que le sociologue Saïd Bouamama y participait, cent trente personnalités communiquent leur solidarité à l'universitaire contre une campagne de diffamation islamophobe. Ils déplorent que le pouvoir ait obtempéré aux injonctions de l'extrême-droite.

Le colloque de deux jours, organisé à Bobigny sur le thème « mécanique de l'extrémisme violent », a été troublé par l'absence d'un de ses organisateurs, le sociologue Saïd Bouamama, conséquence d’un veto émanant du ministère de l'intérieur. Cette intervention relaie une campagne expresse initiée par le Rassemblement National, aussitôt suivi par le Figaro Vox et par Valeurs Actuelles.

Les officiels qui devaient introduire le colloque, le président du conseil départemental, la préfète déléguée à l'égalité des chances du département de la Seine Saint Denis, la procureure de la république du département de la Seine Saint Denis ainsi que la secrétaire générale du Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation (CIPDR), ont boycotté ce colloque, pour reprendre la formulation du Parisien. 

L'oukase contre Saïd Bouamama est d'autant plus étonnant qu'il est co-animateur depuis quatre ans du projet dont ce colloque est l’aboutissement et qu’il s’agit d’un projet soutenu par l'état et en particulier la préfecture du département de la Seine-Saint-Denis.

L'intervention qu'il devait faire a été lue et chaudement applaudie. Quand elle sera publiée, chacun pourra constater, outre sa qualité, qu'elle est à mille lieues de constituer une complaisance envers le djihadisme, comme l’en ont accusé ses détracteurs sans s’être donné la peine de l’entendre.

La question du djihadisme est donc instrumentalisée pour tenter de discréditer un sociologue dont les opinions politiques de gauche sont publiques, ses références intellectuelles se situant du côté du marxisme, à l'opposé de l'islam politique. Cette campagne de diffamation contre Saïd Bouamama émane de milieux islamophobes et d’extrême droite devant lesquels le pouvoir a cédé. 

La volonté destructrice de ces lobbys va donc jusqu'à tenter d’anéantir des structures et projets visant à réinsérer des personnes dites radicalisées dans une vie sociale partagée plutôt que de poursuivre une trajectoire dangereuse pour les autres comme pour elles-mêmes.

Nous, signataires, sommes solidaires de Saïd Bouamama et nous dénonçons l'attitude de ce pouvoir qui obtempère aux injonctions de l'extrême-droite, preuve éclatante de son double discours qui prétend la combattre en la renforçant quotidiennement.

Premiers signataires: 

Christine Delphy, Eric Fassin, Marwan Mohammed, Laurent Mucchielli, Ugo Palheta, Verveine Angeli, Etienne Balibar, Ludivine Bantigny, Martine Boudet, Rony Brauman, Alex Callinicos, Annick Coupé, Thomas Coutrot, Alexis Cukier, Ivar Ekeland, Didier Epsztajn, Bernard Friot, François Gèze, Alain Gresh, Pierre Khalfa, Stathis Kouvelakis, Olivier Le Cour Grandmaison, Laurent Lévy, Christian Mahieux, Philippe Marlière, Madjid Messaoudene, Bénédicte Monville, Christine Poupin, Catherine Samary, Michèle Sibony, Patrick Silberstein, Omar Slaouti, Marie-Christine Vergiat

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17 juillet 2019 3 17 /07 /juillet /2019 18:14

 

 

https://article35dh.com/la-motion-citoyenne-darticle-35dh-et-tuciv-30-contre-la-repression-du-mouvement-des-gilets-jaunes/

 

La motion du collectif Article Trente Cinq des Droits de l'Homme (ATCDH) et du collectif Tous Unis Contre l'Injustice et les Violences (TUCIV)

Dites stop à la répression du mouvement social des Gilets Jaunes

Comment s’est créée l’action ?

En allant à la rencontre de plusieurs maires, nous nous sommes rendu compte qu’il existait un défaut d’information concernant la répression du mouvement social.

Il a donc fallu leur apporter des preuves, des photographies, des vidéos, des rapports des Observatoires des Pratiques Policières (OPP), des rapports et des articles de syndicats de police dénonçant les violences.

Leurs réactions ont été l’étonnement et la stupeur.

Ainsi Didier Bonneaud, maire de Saint Etienne des Sorts et président de l’association des maires ruraux du Gard, a pris la décision de s’investir avec nous.

Est alors née la motion citoyenne

Nous avons écrit la motion en établissant des consensus avec Didier Bonneaud, son conseil municipal et sa délégation citoyenne, afin que la forme et le fond puissent obtenir l’adhésion du plus grand nombre et qu’aucune des parties ne soit lésée.

Nous souhaitons intervenir auprès des maires parce qu’un maire est titulaire de pouvoirs propres. En matière de police administrative, il est chargé de maintenir l’ordre public, défini dans le code général des collectivités territoriales comme le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publique.

Il est donc garant des droits et des libertés du citoyen et de la protection de ses administrés.

Peu importe que les événements se passent sur une autre commune, s’il a la connaissance d’événements portant atteinte aux citoyens, il est en droit et il a même le devoir d’intervenir auprès du préfet mais il peut également interpeller les sénateurs, les députés, les ministres et même le président de la république. Ce qui a d’ailleurs été fait lors du Grand Débat National (GDN).

Certains maires ont souhaité élargir le débat démocratique, ils ont ouvert des cahiers de doléances citoyennes et ces informations ont été remontées directement à la présidence de la république.

Le maire de Phalsbourg a également pris un arrêté contre les Lanceurs de Balles de Défense (LBD) alors que sa commune n’était pas concernée directement par du maintien de l’ordre mais il a souhaité marquer ainsi son opposition à la politique répressive de l'état.

Nous souhaitons également intervenir auprès des maires parce qu’il y a une échéance importante qui approche à grands pas, les élections municipales.

Nous nous devons d’exercer notre souveraineté en premier lieu depuis la base, je suis citoyen d’une commune, j’ai donc différentes façons de participer aux décisions locales et j’ai des moyens de contrôler l’action de mes élus locaux.

Le calendrier est en notre faveur pour interpeller les maires et les conseillers municipaux et pour connaître leur position concernant la répression dont fait l’objet le mouvement social des Gilets Jaunes mais nous ne sommes pas les seules victimes, passants dont des enfants, soignants, Street Medics, secouristes, pompiers, enseignants, observateurs des pratiques policières, associations, journalistes, élus, syndicats et gardiens pénitentiaires.

Ils ont malheureusement tous goûté aux LBD, aux gaz et aux matraques, et ils ont dû faire face à la volonté de l'état de faire taire toutes les contestations.

Nous nous devons de demander à notre municipalité de ne pas se positionner en tant qu'ami ou ennemi des Gilets Jaunes, mais concernant la politique répressive de notre président.

Nous avons à gagner de la visibilité, du temps de parole démocratique, une alternative à la manifestation, un moyen de réduire la carence d’information concernant la répression et un moyen de nous battre pour nos blessés et nos prisonniers politiques.

C'est un moyen de gagner des points auprès de l’opinion publique et de gonfler nos rangs a minima des sympathisants parce qu’un maire, en particulièrement dans la ruralité, n’est pas élu par hasard. Il a donc une influence sur l’opinion de ses administrés.

C'est un moyen de faire contester la politique de l'état par l’intervention des maires auprès des préfets, car même si le maire est responsable du maintien de l’ordre de sa commune, le préfet reste un donneur d’ordre.

Comment intervenir auprès des maires et des conseillers municipaux ?

La première solution est de prendre un rendez vous avec le maire afin de lui demander de se positionner et ainsi envisager la signature de la motion.

La deuxième solution, si le maire ne consent pas à un rendez vous physique, est de lui adresser un courrier déposé en mairie en demandant son enregistrement ou une lettre avec accusé de réception et d'envisager de prendre un rendez vous avec les conseillers municipaux de l’opposition.

La troisième solution est de remettre en main propre l’appel à signature de la motion ou de faire enregistrer la lettre afin de demander qu’elle soit mise à l’ordre du jour du conseil municipal qui est public.

Si le sujet a été mis à l'ordre du jour, il faut se rendre bien sûr au conseil municipal afin de débattre du sujet.

Si le sujet n'a pas été mis à l’ordre du jour, la demande peut être réitérée directement en cours de séance du conseil municipal.

En fonction de la position de votre municipalité, c'est à vous de faire connaître leur position auprès de vos concitoyens, presse, place publique et tractage, et bien sûr auprès des collectifs ATCDH et TUCIV.

Les actions qui peuvent être menées par les municipalités pour dénoncer la répression sont de signer la motion citoyenne, prendre un arrêté contre les LBD, sur le modèle de Phalsbourg, et de proposer à leur conseil municipal dans le cadre de ses compétences générales de se déclarer symboliquement territoire garant de la liberté d’expression, de se réunir et de manifester.

L’article dix neuf de la déclaration universelle des droits de l'homme dit que « toute personne a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».

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