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28 juillet 2019 7 28 /07 /juillet /2019 16:21

 

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/le-baltimore-sun-repond-aux-attaques-de-trump-il-vaut-mieux-avoir-de-la-vermine-qui-vit-sous-nos-maisons-qu-en-etre-une_3555141.html

 

Le Baltimore Sun répond aux attaques de Donald Trump, « il vaut mieux avoir de la vermine qui vit sous nos maisons qu'en être une »

Sur Twitter, le président américain venait d'attaquer un élu noir de Baltimore en estimant que sa circonscription était dégoûtante et infestée de rats.

Il ne fallait pas fâcher le Baltimore Sun. Dimanche 28 Juillet 2019, le quotidien américain, l'un des plus vieux titres des Etats-Unis, a répondu à Donald Trump. Après que le président américain ait attaqué un élu noir de Baltimore en estimant que sa circonscription était dégoûtante et infestée de vermines, le quotidien s'est fendu d'un éditorial coup de poing contre le locataire de la Maison Blanche.

« Nous souhaitons dire à l'homme le plus malhonnête à occuper le bureau ovale, à celui qui se moque des vétérans, à l'attrapeur égrillard des parties intimes des femmes, à l'homme d'affaire aux faillites en série, à l'idiot utile de Vladimir Poutine et au type qui a dit qu'il y avait de bonnes personnes parmi les néo-nazis, qu'il ne trompe pas les américains sur sa compétence très maigre à occuper le poste », commence l'éditorial, listant plusieurs faux pas ayant émaillé la présidence du milliardaire, « il vaut mieux avoir de la vermine qui vit sous nos maisons qu'en être une ».

Après la déclaration de Donald Trump, de nombreuses voix se sont élevées dans cette ville de la côte est des Etats-Unis, dont des quartiers sont gangrenés par le trafic de drogue, pour prendre la défense de ses habitants. Un présentateur de Cable News Network (CNN), originaire de la ville, a notamment répondu au président à l'antenne que « les personnes se réveillent et vont travailler à Baltimore, ils s’occupent de leur famille et ils aiment leurs enfants qui ont prêté allégeance au drapeau américain. Tout comme les personnes qui habitent dans des districts d’élus qui vous soutiennent. Ce sont aussi des américains », a-t-il lancé à la caméra, des sanglots dans la voix.

David Simon, ancien journaliste du Baltimore Sun et auteur, créateur de la série The Wire, laquelle traite justement du trafic de drogue, dressant un portrait aussi nuancé que complexe des défis économiques et sociales de la ville, a également répondu au président sur Twitter, « nous sommes une ville peuplée de bons américains qui méritent mieux que l'imposture, le raté égocentrique et vide qu'ils ont pour président ». 

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28 juillet 2019 7 28 /07 /juillet /2019 16:04

 

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/27/russie-des-dizaines-d-arrestations-d-opposants-lors-d-une-manifestation-a-moscou_5494152_3210.html

 

Plus de mille arrestations lors d’une manifestation à Moscou, les réactions indignées se multiplient

Plus de mille personnes demandant la tenue d’élections libres dans la capitale ont été arrêtées par la police, Samedi 27 Juillet 2019.

Par Benoît Vitkine, correspondant permanent du Monde à Moscou

Une semaine après avoir laissé plus de vingt mille personnes manifester dans le centre de Moscou, les autorités russes ont haussé le ton contre la contestation qui touche la capitale, Samedi 27 Juillet 2019, en arrêtant plus d’un millier de manifestants.

La police avait été déployée dans des proportions rarement observées pour empêcher la tenue d’un rassemblement non autorisé pour des élections libres, sans parvenir à empêcher une foule compacte de plusieurs centaines de personnes de se retrouver devant la mairie, sur la rue Tverskaïa. Après de premières arrestations, les forces de l’ordre ont rapidement dispersé les manifestants pacifiques dans les rues adjacentes.

Plusieurs défilés improvisés se sont alors formés, réunissant, selon les chiffres du ministère de l’intérieur, plus de trois mille cinq cent personnes. Aux cris de « liberté » ou « c'est notre ville », la foule a refusé de se disperser, se contentant de reculer face aux charges des forces antiémeutes. Fait rare en Russie, où le moindre geste de résistance peut avoir des conséquences lourdes, des heurts isolés ont opposé les manifestants aux policiers. Ceux-ci ont largement fait usage de leurs matraques contre des protestataires pacifiques, parfois simplement assis sur des bancs.

Samedi 27 Juillet 2019 en fin de soirée, plus de mille arrestations ont été annoncées par la police, mille soixante quatorze personnes selon les autorités, mille trois cent soixante treize personnes selon une Organisation Non Gouvernementale (ONG) spécialisée, qui a recensé soixante dix sept cas de personnes battues, soit un chiffre rarement atteint qui comprend de nombreux passants ou encore des retraités participant à cette mobilisation qui aura donc duré presque toute une journée.

Le calme n’est revenu que Samedi 27 Juillet 2019 dans la soirée quand les derniers manifestants, rassemblés sur une place du centre-ville, se sont dispersés ou se sont laissé arrêter sans résister.

L’ambassade des Etats-Unis en Russie a dénoncé l’usage disproportionné de la force policière. L’Union Européenne a elle aussi fustigé cette vague d’arrestations. « Ces détentions et le recours disproportionné à la force contre des manifestants pacifiques portent une fois de plus gravement atteinte aux libertés fondamentales d’expression, d’association et de réunion », selon un communiqué citant la porte-parole de la ministre des affaires étrangères de l'Union Européenne, Federica Mogherini, Dimanche 28 Juillet 2019.

L’ONG Amnesty International a dénoncé Samedi 27 Juillet 2019 un recours à la force excessif de la police russe, appelant à une libération immédiate des protestataires pacifiques.

Cette nouvelle manifestation, dont l’ampleur semble avoir pris de court les autorités, concernait ce qui s’est imposé comme le feuilleton politique de l’été en Russie, à savoir les élections à venir pour le parlement de la ville de Moscou. Au terme d’une procédure de vérification opaque, la commission électorale de Moscou a exclu de ce scrutin pourtant mineur une soixantaine de candidats, dont la quasi-totalité des opposants indépendants, pour des vices de forme ou des irrégularités.

Malgré les nombreux éléments apportés par ces candidats montrant la régularité de leur dossier, y compris des témoignages de citoyens certifiant avoir bel et bien déposé des signatures de soutien jugées fausses par la mairie, les procédures d’appel ont été expédiées en quelques heures ces derniers jours. A travers tout le pays, ce sont des centaines de candidats qui ont été interdits de s’enregistrer à ce scrutin du 8 septembre 2019, dont l’opposition, qui ne peut participer aux élections plus importantes, a fait une cible prioritaire.

Cette réaction brutale des autorités montre la volonté du pouvoir russe d’en finir avec un dossier qui lui empoisonne la vie depuis le début de l’été. Toute la semaine, les autorités ont tenté, en coulisse, de décapiter le mouvement et de décourager la mobilisation. L’armée avait été jusqu’à annoncer déployer aux abords de la manifestation des inspecteurs chargés de vérifier les exemptions de service militaire des jeunes hommes présents.

Plusieurs jours durant, les candidats refusés ont été la cible de différentes manœuvres d’intimidation, une dizaine d’entre eux ainsi que certains de leurs proches ayant fait l’objet de perquisitions, Mercredi 24 Juillet 2019, ce qui est contraire aux règles de la police. D’autres ont été convoqués à des interrogatoires ou font l’objet de poursuites pour entrave au travail de la commission électorale lors d’un précédent rassemblement pacifique.

Les services de sécurité (FSB) ont par ailleurs annoncé se joindre à l’enquête pour vérifier d’éventuels contacts entre les opposants et des structures étrangères.

Samedi 27 Juillet 2019 dans la matinée, d’autres perquisitions et interpellations avaient été menées de façon préventive, avant le début du rassemblement, particulièrement chez des partisans du dirigeant de l’opposition Alexeï Navalny.

Alexeï Navalny lui-même, plutôt en retrait dans le dossier, a de son côté été condamné Jeudi 25 Juillet 2019 à trente jours de prison. L’une de ses adjointes, la juriste Lioubov Sobol, elle-même candidate, a déclaré débuter une grève de la faim dans les locaux de la commission électorale locale.

Dès l’origine, le dossier des élections locales moscovites s’est imposé comme une épine dans le pied du Kremlin. Signe de l’inconfort des autorités, aucun candidat ne s’est enregistré sous l’étiquette du parti au pouvoir, Russie Unie, devenue un repoussoir. Formellement indépendants, les candidats de la mairie ont bénéficié d’un soutien en sous-main.

De l’avis des observateurs, le pouvoir comptait tenir l’opposition à l’écart grâce à la nouvelle règle sur les signatures, qui exige que les candidats indépendants obtiennent le soutien de trois pour cent des électeurs de la circonscription dans laquelle ils entendent se présenter. La réussite des candidats indépendants à réunir ces signatures a pris de court la mairie, qui n’a ensuite pas su comment gérer efficacement le dossier.

Selon le site d’information Meduza, les tergiversations du maire, Sergueï Sobianine, ont duré jusqu’à la semaine passée, avant que le Kremlin décide de prendre le relais et de tenter de clore le dossier par la manière forte. Entre-temps, une manifestation avait été autorisée, Samedi 20 Juillet 2019, qui a rassemblé plus de vingt mille personnes, soit la mobilisation politique la plus importante depuis le mouvement de protestations de 2011 et de 2012 contre les fraudes aux élections et le retour de Vladimir Poutine à la présidence.

Reste que la décision de tenir ces élections dans la capitale à huis clos, sans préserver une compétition même de façade, émeut une partie des Russes. Nombre d’observateurs y voient un recul démocratique inédit, mais aussi un geste de faiblesse du pouvoir.

Ces derniers mois, plusieurs candidats du parti de Vladimir Poutine ont été désavoués lors d’élections régionales au profit des communistes et des nationalistes, qui jouent le rôle d’une opposition acceptable, et chaque scrutin s’apparente de plus en plus à un mauvais moment à passer.

Plus grave, ce refus de laisser les candidats indépendants tenter de contester le monopole du pouvoir laisse entrevoir une radicalisation des deux côtés. « Il ne pourra désormais plus y avoir de leaders de l’opposition prêts à adopter une position conciliante vis-à-vis du pouvoir et à se mettre d’accord avec lui », écrivait, Jeudi 25 Juillet 2019, après une nouvelle nuit de perquisitions, le vieux routier de l’opposition libérale Leonid Gozman.

Comme en écho, un responsable de l’opposition, Dmitri Goudkov, vu précisément comme l’un de ces membres de la jeune garde prête au compromis avec le pouvoir, écrivait de son côté que « sous Vladimir Poutine, les élections et les commissions électorales sont mortes comme institutions. La dernière possibilité qui restait de participer de manière légale à la vie politique a disparu ».

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28 juillet 2019 7 28 /07 /juillet /2019 15:19

 

 

https://www.ilfattoquotidiano.it/2019/07/28/migranti-la-gregoretti-della-guardia-costiera-con-131-migranti-a-bordo-e-in-porto-ad-augusta-toninelli-ue-risponda/5353898/

 

Le navire de la garde côte italienne dans le port d'Augusta, mais les cent trente et un migrants à bord ne débarquent pas. Danilo Toninelli attend la réponse de l'Union Européenne

Dimanche 28 Juillet 2019 à 3 heures 15 du matin, le navire Gregoretti de la garde côte italienne a accosté au quai de l'Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) dans le port d'Augusta, où il est toujours amarré dans l'attente du feu vert pour les cent trente et un migrants sauvés lors de deux opérations distinctes, Jeudi 25 Juillet 2019. Samedi 27 Juillet 2019 en fin de soirée, alors que le bateau était encore au large de Catane, une femme enceinte avait débarqué au huitième mois de grossesse avec son mari et ses deux jeunes enfants, après que les médecins eurent sonné l'alarme pour son état de santé. À présent, l'autorisation de débarquer des autres naufragés est attendue et, à la connaissance du Fatto Quotidiano, le ministre de l’intérieur, Matteo Salvini, est prêt à donner le feu vert Dimanche 28 Juillet ou bien Lundi 29 Juillet 2019. C’est un moyen d'éviter la survenue d'un nouveau cas des dix huit, avec les migrants sauvés et l'équipe de la garde côte prise en otage par le gouvernement.

« Séquestrer à bord du Gregoretti, un navire de guerre amarré dans les eaux intérieures, cent trente et un naufragés est non seulement illégal, mais aussi une cruauté stupide et inutile », a commenté dans un tweet le sénateur Gregorio De Falco, ancien officier de l'autorité portuaire et ancien militant du Mouvement Cinq Etoiles (MCE), expulsé du MCE au mois de décembre 2018.

Dimanche 28 Juillet 2019 dans la matinée, l'appel du ministre des transports du MCE, Danilo Toninelli, a également été lancé, « le Gregoretti s'est amarré Dimanche 28 Juillet 2019 au port d'Augusta, comme il est d'usage pour un navire militaire. Maintenant, c’est à l’Union Européenne de réagir, car la question des migrants concerne tout le continent ». Le gouvernement semble donc suivre la ligne dictée par Matteo Salvini qui, ces jours-ci, a fermement réaffirmé que le ministère de l’intérieur n'autoriserait le débarquement que lorsque la commission européenne aurait donné certaines garanties quant à la prise en charge des cent trente et un migrants, ce qui n'est pas encore fait à l’heure actuelle. Le Palazzo Chigi a envoyé une lettre à Bruxelles pour demander à la commission européenne de coordonner les opérations de relocalisation des migrants.

Des contacts ont été établis avec les pays membres depuis Bruxelles afin de rassembler la volonté d'accueillir les personnes secourues, mais aucune réponse précise n'est encore arrivée.

 

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27 juillet 2019 6 27 /07 /juillet /2019 18:01

 

 

GILETS JAUNES DU CHER ET DE SEINE ET MARNE

 

Le quotidien Libération écrivait récemment un très long message relatif au mouvement des Gilets Jaunes. Vous trouverez ci-dessous la première partie de ce très long message. Le message est disponible en totalité si vous consultez le site du quotidien Libération à l’adresse ci-dessous.

Bernard Fischer

https://www.liberation.fr/france/2019/07/26/a-la-rencontre-des-derniers-gilets-jaunes_1742352

A la rencontre des derniers Gilets Jaunes

Par Ramsès Kefi et Charles Delouche, envoyés spéciaux de Libération

Vendredi 26 Juillet 2019

Après huit mois de mobilisation sur les ronds-points, Libération est retourné voir des membres du mouvement, qui oscillent entre colère, désillusion et espoir de sursaut.

Ce rond-point de Château-Thierry, dans l’Aisne, a été un chouchou des caméras de télévision. Une cabane, du café et un jeune homme qui a dormi sur zone des semaines durant, alors qu’il avait son toit quelque part dans la ville. Nous l'avions croisé au mois de février 2019, mécanicien abîmé par l’hiver, et il n’envisageait même pas le début d’une alternative. Il resterait là tant que le Référendum d'Initiative Citoyenne (RIC) ne serait pas instauré, avec la certitude sincère que plusieurs petites personnes, lui et tous les autres Gilets Jaunes, pouvaient enfin faire plier un très gros, Emmanuel Macron. Le lieu est désormais vide.

La mobilisation des Gilets Jaunes dure depuis plus de huit mois. Mais l’ampleur du tout premier samedi, le Samedi 17 Novembre 2018, deux cent quatre vingt mille personnes sur l’ensemble du territoire, selon le ministère de l'intérieur, n’a jamais été égalée. Au fil des semaines, les épicentres ont bougé, Paris, Rouen, Toulouse, Bordeaux et Bourges, et le gouvernement s’est embourbé dans une crise totale. Les sympathisants du mouvement louent une ébauche de révolution pacifique aux revendications simplissimes. Les prix flambent tandis que les salaires sont congelés. Les détracteurs insistent sur les violences, dont certaines ont fait le tour du monde, Paris, sa Tour Eiffel et son Arc de Triomphe dégustent.

Des images resteront dans l’histoire du premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Au mois de janvier 2019, les portes du secrétariat d'état de Benjamin Griveaux sont défoncées au transpalette, alors que, à quelques kilomètres, un boxeur distribue des droites à des gendarmes.

Au sein du mouvement, on rappelle le nombre de blessés qui s’élève à plusieurs milliers, yeux énucléés et mains arrachées. Au mois de décembre 2018, Zineb Redouane, quatre vingt ans, meurt à Marseille, deux jours après avoir reçu en plein visage une grenade lacrymogène alors qu’elle était à sa fenêtre. A Nice, au printemps, Geneviève Legay, militante de soixante treize ans, est blessée lors d’une violente charge.

Dimanche 14 Juillet 2019, plusieurs groupes avaient appelé à marcher sur les Champs-Elysées, pour faire mentir l’impression d’une mobilisation en déprime. La police a répliqué fort. Des figures du mouvement, Eric Drouet, Jérôme Rodrigues et Maxime Nicolle, ont été placées en garde à vue pour rébellion et organisation de manifestation illicite et une centaine de manifestants ont été interpellés au cours de la journée.

Depuis l’aube de la mobilisation cet automne, Libération a rencontré et suivi plusieurs Gilets Jaunes. Au début du mois de juillet 2019, nous avons repris la route pour revenir sur deux territoires explorés par à-coups ces derniers mois, la Seine-et-Marne, d’où est partie la première pétition contre la hausse des prix du carburant, et le Cher. Il est arrivé que nos interlocuteurs s’emmêlent avec les temps de l’indicatif. Un coup dans le passé, comme si le rideau était déjà partiellement tombé sur le mouvement, un coup dans le futur, comme si cela ne pouvait avoir de fin.

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27 juillet 2019 6 27 /07 /juillet /2019 17:40

 

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/25/espagne-perdo-sanchez-ne-parvient-pas-a-obtenir-la-confiance-des-deputes_5493385_3210.html

 

Pedro Sanchez ne parvient pas à obtenir la confiance des députés espagnols

Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, n’est pas parvenu à obtenir la confiance de la chambre des députés espagnols pour rester au pouvoir, Jeudi 25 Juillet 2019, faute d’être parvenu à un accord de coalition avec la gauche radicale de Podemos. Le leader du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) a obtenu cent vingt quatre voix pour, cent cinquante cinq voix contre et soixante sept abstentions, dont l'abstention des députés de Podemos.

Le vainqueur des élections législatives du mois d'avril 2019, qui a absolument besoin d’alliances pour rester au pouvoir, a maintenant jusqu’au 23 septembre 2019 pour retenter sa chance, faute de quoi les espagnols devront retourner aux urnes au mois de novembre 2019, pour les quatrièmes élections législatives en quatre ans.

« Je suis très déçu de constater la persistance du blocage parlementaire », avait déclaré Pedro Sanchez devant les députés avant le début du vote de confiance, déplorant qu’un accord avec Podemos pour former le premier gouvernement de coalition d’Espagne depuis la guerre civile, entre 1936 et 1939, n’ait pas été possible. Il s’est ensuite lancé dans une dure série de reproches envers Podemos et son leader Pablo Iglesias, qu’il a accusé d’avoir précipité l’échec des négociations.

Il leur a reproché d’avoir insisté sur les ministères et pas sur le programme, affirmant qu’ils voulaient entrer au gouvernement pour le contrôler. « Vous ne comprenez toujours pas qu’il faut un gouvernement cohérent et en cohésion et qu’il ne faut pas deux gouvernements en un », a-t-il dit.

La chambre lui a refusé la confiance au premier tour Mardi 23 Juillet 2019 où il avait besoin d’une majorité absolue. Pour être investi, il lui suffisait cette fois-ci de recueillir plus de voix positives que de voix négatives au parlement.

Arrivé au pouvoir il y a un an à la faveur d’une motion de censure, Pedro Sanchez devient le premier candidat à échouer à deux reprises à se faire élire président du gouvernement.

Il avait déjà échoué en 2016, la gauche radicale de Podemos refusant de soutenir son accord avec les libéraux de Ciudadanos, ce qui avait provoqué de nouvelles élections, remportées par la droite.

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27 juillet 2019 6 27 /07 /juillet /2019 17:18

 

 

https://www.liberation.fr/planete/2019/07/26/mediation-les-algeriens-refusent-de-tomber-dans-le-panel-du-president-bensalah_1742371

 

Les algériens refusent de tomber dans le panel de médiation du président Abdelkader Bensalah

Vendredi 26 Juillet 2019, les algérois manifestaient pour la vingt troisième semaine consécutive, entonnant des slogans hostiles au panel de médiation du président Abdelkader Bensalah. 

Contesté par la rue, le chef de l'état par intérim a nommé une instance pour tenter de renouer le dialogue avec les manifestants et pour assurer la survie du régime. Une initiative qui ne convainc pas les algérois, encore nombreux à manifester, Vendredi 26 Juillet 2019.

Est-ce un pas en avant ou un pas en arrière ? Jeudi 25 Juillet 2019, le chef de l'état algérien par intérim, Abdelkader Bensalah, a reçu un panel de six personnalités algériennes choisies pour mener le dialogue inclusif censé sortir le pays de la crise politique provoquée par la démission d’Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril 2019, sous la pression de la rue. L’idée avait été formulée par Abdelkader Bensalah au début du mois de juillet 2019, quelques jours avant le terme constitutionnel de son mandat. Il a annoncé qu’il resterait en place jusqu’à la désignation de son successeur.

Le président de la république avait alors promis que l'état, dans toutes ses composantes, y compris l’institution militaire, ne serait pas partie prenante de ce dialogue, tout en restreignant strictement sa mission à l’organisation d’un scrutin présidentiel crédible.

Le hirak, de son côté, reste sceptique à l’égard de cette nouvelle instance. Et le choix de ses membres, un homme politique, deux constitutionnalistes, un chef d’entreprise, un syndicaliste et un universitaire, ne va pas aider à dissiper cette méfiance. Aucune des personnalités n’est une figure de la contestation. « Ce panel est présidé par Karim Younes, un ancien ministre puis président de l’Assemblée Populaire Nationale (APN), la chambre basse d’un parlement veule parce qu’illégitime », dit le politologue Mohamed Hennad. « Il a certes quitté l'APN pour ses divergences de vues avec Abdelaziz Bouteflika », précise Mouloud Boumghar, professeur de droit public, « mais il y a une confusion, sciemment entretenue, entre le rejet d’Abdelaziz Bouteflika et le rejet du régime. Le hirak veut aller plus loin que le simple déracinement du clan présidentiel, il veut celui de tout le système politique ».

A la sortie de la rencontre avec Abdelkader Bensalah, Jeudi 25 Juillet 2019, Karim Younes a indiqué que le panel avait posé sept conditions avant toute entame de médiation, dont la libération de tous les détenus du hirak, dans l’urgence, l’allègement du dispositif policier, notamment dans la capitale lors des marches hebdomadaires, la libération du champ médiatique et enfin le départ du gouvernement en place et son remplacement par un gouvernement de consensus, formé de technocrates non partisans. Selon lui, le chef de l’état aurait promis la mise en œuvre rapide de ces nécessités, excepté pour la question du gouvernement, devant être soumise à une lecture approfondie sur le plan des contraintes constitutionnelles, mais qui ne saurait tarder à trouver une issue conforme à la volonté populaire.

Le pouvoir répondra-t-il réellement favorablement à ces exigences, largement partagées par les manifestants ? « Evidemment, il va offrir quelques gages de bonne volonté pour tenter de donner de la crédibilité au panel », poursuit Mohamed Hennad, « mais la stratégie poursuivie par le général Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major de l’Armée Nationale Populaire (ANP), considéré aujourd’hui comme l’homme le plus puissant d’Algérie, obéit à la logique de survie du régime et elle n’obéit pas à la logique de changement de régime. Il se pourrait que le plan d’une élection présidentielle soit déjà prêt, le dialogue n’étant qu’un leurre ».

Dans la rue, Vendredi 26 Juillet 2019, les slogans entonnés par l’immense foule qui défilait pour la vingt-troisième semaine consécutive étaient ouvertement hostiles à la médiation du panel, a rapporté l’Agence France Presse (AFP). « Le peuple veut l’indépendance », « il y en a marre des généraux » et « Karim Younes, dégage », clamaient des milliers d’algérois.

«Par sa composition et par sa nature, ce panel de médiation n’a aucune chance de devenir une instance de dialogue national », tranche Aissa Rahmoune, vice-président de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH), « le pouvoir n’évoque jamais la question du processus démocratique et il cherche tous les moyens possibles pour organiser la transition à l’intérieur du système ».

Pourtant, plusieurs partis et organisations de la société civile, qualifiés au choix de conservateurs ou de pragmatiques, ne verraient pas d’un mauvais œil l’organisation d’une élection présidentielle, si celle-ci est organisée de façon libre, juste et transparente. C’est, depuis des mois, le principal point de division du hirak, qui empêche l’adoption d’une feuille de route précise et consensuelle.

D’un côté, les révolutionnaires pensent tenir l’occasion historique de bâtir une nouvelle république débarrassée de la tutelle de l’armée. D’autre part, les modérés estiment qu’un compromis avec les militaires est inévitable. Le pouvoir, expert en la matière, appuie très fort sur cette coupure. Mais jusqu’à présent, semaine après semaine, l’unité se reforme dans la rue, autre miracle du hirak algérien.

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27 juillet 2019 6 27 /07 /juillet /2019 16:44

 

 

https://www.challenges.fr/monde/arrestations-preventives-a-moscou-avant-un-rassemblement-illegal_666477

 

Plus de cinq cent personnes ont été arrêtées à Moscou lors d'une manifestation interdite (Reuters)

La police russe a interpellé Samedi 27 Juillet 2019 plus de cinq cent opposants en amont et pendant un rassemblement interdit par les autorités dans le centre de Moscou.

La manifestation qui a débuté devant l'hôtel de ville de Moscou a malgré tout rassemblé des milliers de personnes, dont de nombreux jeunes.

Criant « la Russie sans Poutine » et « Poutine, démission », les protestataires ont dénoncé le rejet de plusieurs candidatures d'opposants qui entendaient se présenter à l'élection le 8 septembre 2019 d'une assemblée municipale.

Les candidatures ont été écartées par les autorités qui se sont justifiées en évoquant un nombre insuffisant de parrainages, un motif rejeté par l'opposition.

Ces décisions ont provoqué plusieurs manifestations et l'incarcération, pour trente jours, d'Alexeï Navalny qui avait appelé à la manifestation du Samedi 27 Juillet 2019.

Bien qu'elle ne représente pas une menace politique majeure pour le président Vladimir Poutine, les autorités avaient interdit le rassemblement en disant redouter des violences.

La porte-parole d’Alexeï Navalny, Kira Iarmich, a annoncé avoir été elle aussi arrêtée à son domicile, Samedi 27 Juillet 2019, de même que plusieurs autres figures de proue de l'opposition.

D'autres militants ont été interpellés à leur arrivée sur le site de la manifestation devant la mairie de Moscou, où la police antiémeute a repoussé les protestataires à coups de matraque, ont constaté des journalistes de Reuters.

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26 juillet 2019 5 26 /07 /juillet /2019 16:19

 

 

https://www.tsa-algerie.com/dialogue-karim-younes-revele-les-7-conditions-du-panel/

 

Karim Younes révèle les sept conditions du panel de médiation

Karim Younes a révélé Jeudi 25 Juillet 2019 les sept conditions du panel de médiation dont il est le coordinateur pour entamer le dialogue et la médiation.

Dans un message posté sur sa page Facebook, intitulé « vérités et transparences, rencontre avec le président de l'état », il explique que « le panel de médiation, concertation et de dialogue récemment auto installé a été reçu Jeudi 25 Juillet 2019 et à sa demande par Abdelkader Bensalah, président de l'état. Dès le début de la rencontre, le panel de médiation a tenu à préciser à son hôte que le cadre du dialogue auquel il a appelé ne peut s’inscrire, inévitablement, que dans l’esprit des revendications légitimes des millions d'algériens sortis pour réclamer une Algérie démocratique, nouvelle et conforme aux aspirations de la génération éclose au mois de février 2019 ».

Devant Abdelkader Bensalah, les membres du panel de médiation ont posé sept conditions « avant toute entame de la médiation ».

Ces sept conditions sont l’impérieuse nécessité de la libération de tous les détenus du hirak, dans l’urgence, dans un premier temps, le respect du caractère pacifique des manifestations par les forces de l’ordre, la cessation des actes de violence et d’agression contre les manifestants pacifiques du hirak et contre les étudiants, l’allègement du dispositif policier notamment dans la capitale lors des marches hebdomadaires, l’ouverture de tous les accès à la capitale les jours des marches, la Libération du champ médiatique tel que revendiqué par les professionnels de la presse et souhaité par la population en général et l’appel unanime au départ du gouvernement en place et son remplacement par un gouvernement de consensus, formé de technocrates non partisans.

Karim Younes affirme que « l’écoute du président de l’état était très attentive et ses réponses accueillies favorablement par le panel puisque les six premières nécessités seront rapidement mises en œuvre, tandis que la septième, à propos du gouvernement, est prise en compte mais doit être soumise à une lecture approfondie sur le plan des contraintes constitutionnelles et ne saurait tarder à trouver une issue tel que souhaité par la volonté populaire. Tels sont les résultats du premier contact officiel du panel de médiation avec la plus haute instance de l’état, Jeudi 25 Juillet 2019 ».

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25 juillet 2019 4 25 /07 /juillet /2019 17:42

 

 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/25/beji-caid-essebsi-chef-de-l-etat-tunisien-est-mort_5493321_3212.html

 

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, symbole des ambivalences de la révolution, est mort

Plusieurs fois ministre après l’indépendance, en 1956, il avait accédé à la présidence en 2014. Il avait quatre vingt douze ans.

Il sera revenu assez étrangement à ce patricien d’incarner la révolution. Là était le paradoxe foncier de Béji Caïd Essebsi, à la fois garant de la stabilité de la transition tunisienne et limite à son approfondissement, un pied dans l’ancien régime et l’autre au cœur du printemps 2011. La mort du président tunisien à l’âge de quatre vingt douze ans, annoncée Jeudi 25 Juillet 2019 par un communiqué de la présidence, laisse la Tunisie orpheline d’une figure tutélaire résumant ses propres ambivalences, ce gris d’un chantier hybride qui ne prend des couleurs qu’au regard du chaos ou de l’immobilisme de ses voisins. Béji Caïd Essebsi avait été hospitalisé Mercredi 24 Juillet 2019 pour un problème de santé consécutif au sérieux malaise qu’il avait eu au mois de juin 2019.

Premier chef d'état issu d’un scrutin présidentiel libre en 2014, cet héritier d'Habib Bourguiba, le père de l’indépendance, s’était assigné la mission de réhabiliter le prestige de l'état, menacé à ses yeux par les surenchères de la révolution. Le moderniste qu’il était n’aura toutefois pu accéder à la magistrature suprême qu’en scellant un pacte avec les islamistes d'al Nahda, ses farouches adversaires de la veille, plaçant la tactique au-dessus de l’idéologie. Et surtout il aura rétabli en son palais de Carthage une ambiance de sérail dynastique, en cautionnant les ambitions de son fils, qui cadrait mal, là aussi, avec sa rhétorique sur l'état à restaurer. Contradictoire, Béji Caïd Essebsi l’était assurément, à l’image de bien de ses compatriotes.

Né le 29 novembre 1926 à Sidi Bou Saïd, village balnéaire au nord de Tunis, Béji Caïd Essebsi est issu d’une famille de la bourgeoisie tunisoise qui comptait parmi ses aïeux un mamelouk d’origine sarde. Elève du collège Sadiki, à Tunis, pépinière de l’élite tunisienne émergente, il s’ouvre à la fin des années 1930 aux idées du courant nationaliste qui s’active autour d'Habib Bourguiba. Son baccalauréat en poche, il part étudier en 1950 le droit à Paris, où il confirme son engagement militant dans les réseaux du Néo-Destour, le parti d'Habib Bourguiba dont il devient un fidèle.

Devenu avocat à son retour à Tunis, il est naturellement aspiré au lendemain de l’indépendance, en 1956, dans les sphères du nouveau pouvoir. Il commence par occuper des fonctions sécuritaires qui lui vaudront par la suite d’être accusé d’avoir partie liée aux pratiques répressives du nouvel état. Au début de l'année 1963, il est ainsi nommé directeur de la sûreté nationale au ministère de l’intérieur dans la foulée de la découverte d’un complot contre Habib Bourguiba. Il est ensuite promu ministre de l’intérieur, entre 1965 et 1969, en pleine période de répression du mouvement étudiant, puis ministre de la défense en 1969 et en 1970.

Les années 1970 verront toutefois sa relation se distendre avec Habib Bourguiba, qui impose à la Tunisie sa férule autocratique. Après son passage à Paris comme ambassadeur, en 1970 et en 1971, Béji Caïd Essebsi défend des positions en faveur d’une démocratisation au sein du parti au pouvoir, le Parti Socialiste Destourien (PSD), qui lui valent d’être mis sur la touche.

La traversée du désert durera une décennie jusqu’à son retour au sein du gouvernement au portefeuille de ministre des affaires étrangères, entre 1981 et 1986. A ce poste, il doit notamment gérer les remous diplomatiques autour de l’accueil des combattants palestiniens de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), chassés de Beyrouth en 1982, et surtout du raid aérien israélien en 1985 contre le siège de l’organisation de Yasser Arafat à Hammam Chott, au sud de Tunis, qui coûta la vie à cinquante palestiniens et à dix-huit tunisiens.

Au lendemain du coup d'état médical, en 1987, de Zine al Abidine Ben Ali contre Habib Bourguiba miné par la vieillesse et la maladie, Béji Caïd Essebsi joue le jeu du nouveau pouvoir. Il est président de l'assemblée nationale, entre 1989 et 1991, un poste qui fait de lui un cacique du régime. Il prendra néanmoins ensuite ses distances avec un pouvoir dont l’obsession à gommer la mémoire d'Habib Bourguiba ne lui sied pas, lui le bourguibien de la première heure. Il s’écarte, sans pour autant rallier l’opposition.

Cette prise de distance permettra de sauver ultérieurement son image. Au lendemain de la chute, le 14 janvier 2011, de Zine Ben Ali, forcé à l’exil par le soulèvement démocratique parti de Sidi Bouzid quatre semaines plus tôt, Béji Caïd Essebsi apparaît comme une personnalité acceptable pour gérer la transition. Du mois de février 2011 au mois de décembre 2011, il est le premier ministre d’un gouvernement provisoire chargé de préparer l’élection d’une assemblée constituante censée sceller la nouvelle ère post révolutionnaire.

La victoire aux élections du mois d'octobre 2011 du parti islamiste al Nahda, qui forme un gouvernement de coalition sous sa houlette, installe Béji Caïd Essebsi dans la posture d’une figure centrale de l’opposition à un moment-clé où le clivage entre islamistes et anti-islamistes s’exacerbe.

En fondant, en 2012, le parti Nidaa Tounès, il prépare méthodiquement la future alternance, exploitant habilement les erreurs et les maladresses d'al Nahda, notamment ses relations mal maîtrisées avec la mouvance salafiste, en voie de radicalisation. Alors que la Tunisie frôle les abysses en 2013 après le double assassinat de deux figures de la gauche anti-islamiste, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, des pourparlers s’esquissent pour sortir de l’impasse. Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi, le leader d'al Nahda, se rencontrent discrètement au mois d'août 2013 à l'hôtel Bristol, à Paris, un mois après le coup d'état ayant renversé en Egypte Mohamed Morsi, le président issu des Frères Musulmans. Le double contexte régional et tunisien, opposé à l’islam politique, pousse al Nahda à la conciliation.

Quels furent les termes précis du fameux pacte du Bristol conclu entre les deux cheikhs ? Aucun document n’a été formellement signé mais, à en juger par le scénario qui s’est ensuite mis en place, les analystes l’ont résumé à un échange de services. D’un côté, al Nahda accepte d’aider Béji Caïd Essebsi à accéder à la magistrature suprême. En contrepartie, le fondateur de Nidaa Tounès s’engage à protéger al Nahda des ardeurs éradicatrices des faucons de son propre camp anti-islamiste, notamment sa frange la plus liée aux Emirats Arabes Unis (EAU).

Ainsi s’est dessinée la nouvelle équation politique issue du double scrutin législatif et présidentiel de la fin de l'année 2014. Béji Caïd Essebsi est élu président de la république, tandis que son parti, Nidaa Tounès, remporte une majorité relative à l'assemblée des représentants du peuple. A rebours de ses déclarations de campagne, mais en conformité avec l’esprit du pacte du Bristol, le nouveau chef de l'état impose une coalition gouvernementale entre Nidaa Tounès et al Nahda, au risque d’être accusé de trahison par une fraction de son propre électorat.

A ses yeux, la Tunisie n’a d’autre option que la voie du dialogue et de la négociation. « Ensemble, nous avons apprivoisé nos démons intérieurs en acceptant en chacun de nous une part de l’autre », dit-il à la journaliste Arlette Chabot dans un livre d’entretien, « Tunisie, la démocratie en terre d’islam », aux éditions Plon en 2016.

Mais l’accord avec al Nahda va instiller un poison mortel au sein même de Nidaa Tounès. Privé de son ossature idéologique, la lutte contre l’islamisme, le parti du président se fragmente en baronnies et en écuries. Les fractures s’ouvrent d’autant plus aisément que Béji Caïd Essebsi semble adouber les ambitions de son fils, Hafedh Caïd Essebsi, nommé à la tête de Nidaa Tounès et dès lors successeur potentiel au sommet de l’état. Cette dérive dynastique, ainsi que la dénoncent les dissidents du parti, ternit gravement l’image du président. L’homme d’état se déprécie en parrain familial.

Les couteaux s’aiguisent de tous côtés. Le chef du gouvernement lui-même, Youssef Chahed, jeune premier choisi à l’été 2016 par Béji Caïd Essebsi en personne, finit par s’affronter au fils, et donc au père, qui s’estime trahi par cet obligé ingrat. Face au champ de ruines qu’est devenue sa propre famille politique, le chef de l’état tente de redorer son blason bourguibien en proposant l’égalité successorale entre les hommes et les femmes. Il rêve d’une sortie par le haut. Le cacique de l’ancien régime égaré en révolution, qui a torpillé la justice transitionnelle, de peur de réveiller les cadavres dans les placards, aurait pu au moins se targuer d’une belle audace sociétale.

Acclamé par les associations féministes et salué dans les capitales occidentales, le projet d’égalité dans l’héritage n’a toutefois toujours pas franchi le parcours d’obstacles au parlement. Béji Caïd Essebsi n’aura pas disposé du bras politique pour l’imposer, rendu impotent par les effets débilitants de ses faiblesses familiales, cet atavisme de palais surgi des temps immémoriaux. Son œuvre n’aura finalement été que d’incarner à son insu une transition inaboutie, ce qui n’est assurément pas insignifiant à l’échelle de la région.

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25 juillet 2019 4 25 /07 /juillet /2019 09:48

 

 

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/22/hongkong-s-enfonce-dans-une-crise-de-plus-en-plus-complexe_5491963_3210.html

 

Violences à Hong Kong en marge d’une nouvelle mobilisation contre Pékin

La marche du Dimanche 21 Juillet 2019 s’est terminée par le passage à tabac de manifestants, sans que la police intervienne immédiatement

Plusieurs heures après la fin d’une nouvelle grande marche pacifique dans les rues d'Hong Kong, Dimanche 21 Juillet 2019, des jets de peinture noire ont atteint l’emblème de la République Populaire de Chine (RPC), sur la façade du bureau de liaison de Pékin à Hong Kong. L’acte, hautement symbolique, a déclenché une condamnation immédiate de la Chine qui a estimé qu’il s’agissait d’un défi direct à la souveraineté nationale. Dans son communiqué, le bureau de liaison a déclaré que les manifestants avaient défié l’autorité du gouvernement central et le fondement du principe d'un pays et de deux systèmes. « Le bureau ne peut pas être remis en cause », ajoute le communiqué.

La dirigeante de l’exécutif d'Hong Kong, Carrie Lam, a vivement condamné ce qu’elle a décrit comme une attaque. A la nuit tombante, alors que la police avait déjà commencé à utiliser des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sans avertissement pour éloigner la foule des abords de l’immeuble de la représentation chinoise, un porte-parole des manifestants, encagoulé et entièrement camouflé, fit une brève allocution. En cantonais et en anglais, il a expliqué aux nombreux médias sur place que personne ne souhaitait avoir recours à des moyens violents, mais qu’il s’agissait d’une option de dernier recours face à l’indifférence du gouvernement.

Jusqu’à cet épisode, les manifestants avaient plutôt évité, délibérément ou non, de viser directement Pékin dans leurs slogans ou leurs actions. Lors de l’occupation du parlement, sur l’emblème indiquant « Région Administrative Spéciale d'Hong Kong, République Populaire de Chine », les mots « République Populaire de Chine » avaient toutefois déjà été tagués.

Au même moment, quelques dizaines de casseurs appartenant aux triades, les gangs qui ont la main sur toute la scène du crime de la ville, prostitution, drogue, jeux et trafics, ont fait une descente extrêmement violente dans la station de métro de Yuen Long, dans le nord-ouest des Nouveaux Territoires, tabassant au hasard les passagers soupçonnés de revenir de la marche. La bagarre a fait plusieurs dizaines de blessés dont au moins un en état grave.

« Les triades s’en sont prises, wagon après wagon, aux passagers du métro, les attaquant avec des barres de métal. Une femme enceinte a perdu son bébé. La police a fermé ses bureaux aux personnes qui venaient porter plainte et elle n’a arrêté personne, prétextant n’avoir pu identifier aucun participant et estimant qu’ils ne possédaient pas d’armes dangereuses », accuse Mo Wong, délégué du Front Civil des Droits de l'Homme. D’après plusieurs députés de l’opposition qui se sont rendus sur place, dont Lam Cheuk Ting du Parti Démocratique, lui-même blessé au visage et saignant de la bouche, la lenteur de la police à intervenir a permis aux gangs de faire d’énormes dégâts.

Une vidéo qui a largement circulé montre en outre le député du camp pro-Pékin, Junius Ho, en train d’applaudir les agresseurs, de leur serrer la main, de leur taper sur l’épaule et de les féliciter avec le pouce en l’air, ce qui semble accréditer la thèse que cet épisode violent, totalement irrationnel, aurait été commandité. Le même député avait été au cœur d’une polémique, au mois de septembre 2017, lorsqu’il suggéra d’éliminer tous les partisans de l’indépendance de Hongkong « comme on tue les chiens et les cochons ».

L’idée de l’indépendance d’Hong Kong est devenue un tabou depuis le discours du président chinois Xi Jin Ping le premier juillet 2017 qui avait parlé de ligne rouge à ne pas franchir. Le seul parti indépendantiste connu, le Hong Kong National Party a d’ailleurs été interdit au mois de septembre 2018. Pourtant la police a découvert, Vendredi 19 Juillet 2019, dans un laboratoire clandestin, deux kilogrammes d’explosif très puissant, des cocktails Molotov, des objets pouvant servir d’armes ainsi que des documents appartenant à un autre parti indépendantiste, peu connu jusque-là, le Front National d'Hong Kong. Son porte-parole, Baggio Leung, le jeune député du parti localiste Youngspiration, destitué en 2016 pour avoir mal prêté serment, a confirmé que l’homme arrêté par la police dans l’opération était bien un membre du Front National d'Hong Kong, tout en précisant ne rien savoir de la fabrication d’explosifs.

La police avait annoncé en fin de semaine qu’elle recherchait plus de sept cent jeunes, pour leur participation à diverses actions illégales de ces dernières semaines. Selon des rapports de presse, entre quinze et soixante personnes auraient fui à Taïwan où la présidente, Tsai Ing Wen, du parti indépendantiste, a d’ailleurs déclaré que les amis d'Hong Kong seraient traités comme il se doit en prenant en compte des considérations humanitaires. L’idée que des opposants au gouvernement hongkongais puissent trouver refuge à Taïwan, que la Chine continue de considérer une province rebelle, risque de faire monter d’un cran la colère de Pékin quant au désordre hongkongais.

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