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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 18:32

 

http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?view=article&id=2342:la-gauche-et-le-mouvement-de-contestation-en-russie&option=com_content&Itemid=53

   

La gauche et le mouvement de contestation en Russie

 

Déclaration de nos camarades du RSD

 

Lors des élections à la Douma d’Etat de ce 4 décembre, la société russe a, grâce à Internet et aux informations fournies par des milliers d’observateurs volontaires, pu prendre la mesure des falsifications massives profitant au parti dirigé par Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev : Russie unie. Le meeting de protestation organisé le 5 décembre a constitué le point de départ d’un mouvement de contestation du système politique en place qui ne cesse de prendre de la vitesse. Le 10 décembre, des mobilisations massives « Pour des élections honnêtes » organisés par des groupes d’opposition issus de différentes tendances politiques ont eu lieu à Moscou et dans presque toutes les grandes villes de Russie.  

 

Selon différentes estimations, ce sont entre quarante mille et soixante mille personnes qui sont descendues sur la place Balotnaya  à Moscou. À Saint-Pétersbourg on en comptait près de dix mille, et dans certaines régions (Ekaterinbourg, Novossibirsk, Rostov et d’autres), entre trois mille et cinq mille. Le caractère spontané des mobilisations constitue l’un des éléments qui différencie le plus ces événements de, par exemple, la « Révolution orange » de 2004 en Ukraine.

 

L’opposition n’était absolument pas prête à une politisation soudaine de la société et ne s’attendait pas non plus à ce qu’elle prenne la rue. Le mouvement n’avait pas de direction clairement définie et la plupart des participants au meeting du 10 décembre n’a pas affirmé son soutien à l’une ou l’autre des personnalités politiques connues qui occupait la scène. Deux semaines plus tard, le 24 décembre, un nouveau meeting a rassemblé plus de cent mille personnes à Moscou. Cela en fait la mobilisation la plus massive de toute l’histoire de la Russie post soviétique.  

 

Les forces politiques

 

Les partis représentés au Parlement, qui font partie intégrante du système de la « démocratie dirigée » et qui ont obtenu une place dans la nouvelle Douma, - le Parti communiste russe (PCR), le parti Russie Juste de centre-gauche et le LDPR (Parti libéral-démocrate de Russie, populiste surfant sur le nationalisme) de Jirinovski – ont exprimé leur désaccord vis-à-vis le résultat des élections mais l’ont accepté dans les faits. Ils n’ont pas soutenu les revendications concernant l’annulation des élections du 4 décembre et l’organisation d’un nouveau scrutin, tout comme ils ont refusé de soutenir le mouvement naissant. Bien que des représentants du PCR et de Russie Juste aient pris la parole lors des meetings du 10 décembre, l’immense majorité ne considère pas ces partis comme des forces capables de mener le mouvement. Ainsi, à peu près mille personnes se sont rendues le 18 décembre au meeting organisé par le PCR.

 

Ce sont en fait les forces politiques exclues depuis de nombreuses années du système Poutine et qui peuvent compter sur leur expérience du travail public et de l’organisation de mobilisations dans la rue qui jouent un rôle politique majeur dans le mouvement : les libéraux (surtout le mouvement « Solidarnost » de Boris Nemtsov), l’extrême droite (les mouvements « Russes », « contre l’immigration illégale », etc.) et l’extrême gauche (Front de gauche, Mouvement socialiste de Russie (RSD), les anarchistes). En outre, les organisations citoyennes telles que le mouvement des observateurs indépendants, les défenseurs des droits de l’homme, le mouvement « ruban blanc » et sont également très actifs.  

 

Bien que pour le moment les libéraux occupent le devant de la scène, aussi bien l’extrême droite que l’extrême gauche tente d’affirmer sa présence, participe au comité organisationnel et propose des orateurs. La « bataille pour la scène » s’accompagne de conflits. Ainsi la droite siffle et crie durant les interventions des libéraux et de la gauche, et la gauche en fait de même durant les interventions de la droite.

 

Les leaders

 

Parmi les leaders ayant fait connaître leur nom et obtenu leur popularité dans le cadre des mobilisations on trouve Alexeï Navalnyi, un jeune activiste issu de la société civile et de la lutte contre la corruption qui n’est membre d’aucun parti. Il prône une synthèse entre les libéraux et les nationalistes « modérés », entretien ouvertement de nombreux contacts avec l’extrême droite qu’il considère comme « une part important du mouvement représentative de la population ». On trouve également les leaders libéraux Boris Nemtsov et Vladimir Ryjkov qui ont commencé leur carrière dans les années 1990 dans le « camp Eltsine ». Ils disposent du soutien des médias libéraux mais leur passé les discrédite largement aux yeux de la majorité des participants. Il faut également nommer Sergueï Oudaltsov, leader du Front de gauche, un jeune activiste social et politique au passé post-stalinien. Il semble que les autorités considèrent Oudaltsov comme le plus dangereux des leaders du mouvement. Il est écroué et retenu par la police depuis près d’un mois par le biais d’accusations montées de toutes pièces et l’implicant dans de petits délits.



Sa libération était une des revendications des meetings du 10 et 24 décembre. Son intervention vidéo du 24 décembre a rencontré un soutien massif. Ilya Ponomaev, député au Parlement pour Russie Juste et proche du Front de gauche joue également un rôle très actif. Par ailleurs, parmi les participants aux meetings se sont les figures dites « apolitiques » - les journalistes, les écrivains et les acteurs entretenant principalement des vues libérales – qui jouissent de la plus grande popularité.  

 

Les masses

 

On peut affirmer sans crainte que la majorité absolue des participants aux mobilisations ne soutient aucune force politique. Les 10 et 24 décembre, nombre de personnes présentes n’écoutait pas les orateurs sur la scène mais faisait preuve d’un grand intérêt pour les échanges et discussions politiques à l’intérieur du meeting. Selon les données sociologiques intéressantes récoltées par le centre Levada, au meeting du 24 décembre à Moscou 60% des participants étaient des hommes, 62% avaient une formation de l’enseignement supérieur, 31% avaient entre 25 et 39 ans, près de 25% avaient moins de 25 ans et 23% avaient entre 40 et 55 ans. La majorité se range dans la catégorie « spécialiste » (46%) ou bien « étudiant » (12%). En réponse à la question concernant les convictions politiques, la majorité s’est affirmée « démocrate » (31%), « socio-démocrate » (10%) ou communiste/de gauche (13%). On peut également affirmer que de nombreux représentants de la « classe moyenne », du secteur public et des pensionnaires étaient présents aux meetings.

 

La tactique de la gauche

 

Depuis le départ, la gauche – Front de gauche, RSD, les anarchistes et d’autres – joue un rôle important dans le cours des événements. À Saint-Pétersbourg des membres du RSD ont pris la parole lors des meetings et ont intégré le comité organisationnel. À Moscou un représentant du RSD aurait du avoir la parole le 24 décembre, mais il ne l’a finalement pas obtenue en raison de manœuvres de la part des libéraux. Dans plusieurs régions (Irkoutsk, Perm, Novossibirsk, Kalouga, Iaroslav) le RSD faisait partie des organisateurs et nos représentants ont pris la parole lors des meetings.

 

Dès le départ, nous, RSD, nous sommes exprimés en faveur de la plus étroite collaboration possible entre tous les représentants de la gauche radicale lors des mobilisations, pour une tactique commune, pour la formation de ce que nous qualifions de « pôle de gauche » lors des meetings massifs.  

 

Depuis le 5 décembre nous participons activement aux réunions permanentes des groupes de gauche où l’on discute de la situation et de la coordination des actions. Le Front de gauche, les anarchistes, les « Communistes de Russie » (fraction du PCR), le Parti communiste des travailleurs et d’autres y participent également.

 

L’orientation commune principale consiste à créer des espaces alternatifs à l’intérieur des meetings et à provoquer la discussion avec les passants. Le 24, à Moscou, le RSD disposait d’un stand où il exposait sa littérature et avait organisé un atelier de confection de pancartes auquel pouvaient participer tous ceux qui le souhaitaient. Un « microphone vivant » avait été mis à la disposition de tous. Il y avait également un stand thématique contre la privatisation de la sphère de l’enseignement auquel participaient le syndicat des enseignants et des groupes d’étudiants. Les anarchistes avaient leur propre « micro ouvert ».

 

L’avenir

 

Il est évident qu’après le 24 il faut s’attendre à une chute de l’activité momentanée, liée à l’hiver et aux fêtes de fin d’années. Cependant, tous comprennent que les élections présidentielles du 4 mars seront décisives et qu’elles sont proches. Poutine essaiera de rester au pouvoir en remportant la victoire dès le premier tour, ce pour quoi il doit récolter 50% des voix. Avec sa popularité en chute libre, il semble évident que cela n’est possible que via des falsifications massives. Le prochain grand rassemblement est prévu pour le premier février, date correspondant au lancement de la campagne présidentielle.

 

Nous avons l’intention de continuer le travail de renforcement du RSD (qui peut compter sur un flux de nouveaux militants) ainsi que les négociations pour la formation d’un front uni des organisations de gauche, en particulier avec le Front de gauche et d’autres.

 

Nos angles d’attaques pour les élections présidentielles : pas une seule voix à Poutine, pour un contrôle populaire sur les élections, pour un programme social (contre les privatisations et les mesures d’austérité, contrôle des corporations et des ressources naturelles), pour le développement de mobilisations massives comme condition principale d’un changement de système.

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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 17:54

 

http://www.alencontre.org/moyenorient/egypte/egypte-derriere-les-elections-la-repression.html#more-5629

 

Derrière les élections, la répression

 

Par Rédaction A l’Encontre

 

Depuis le vendredi 16 décembre 2011, les forces policières militarisées, la police antiémeute et des gangs à leur service ont lancé une vaste opération répressive. Elle visait les manifestants qui organisaient un campement – reprenant la formule «Occupy le siège du gouvernement» – pour protester contre la nomination par le Conseil supérieur des forces armées (CSFA) du premier ministre de transition Kamal al-Ganzouri. Ce dernier avait déjà occupé ce poste sous Hosni Moubarak. Les manifestants réclamaient de même la démission du CSFA, en ciblant le chef de l’armée et, de fait, le chef de l’Etat: le maréchal Hussein Tantaoui.  En date du mardi 20 décembre 2011, le quotidien Ahram Online indiquait que le nombre de personnes tuées s’élevait à quatorze, dont au moins neuf par balles, et celui des blessés graves à plus de huit cent. Dans un article publié sur le site Jadaliyya, en date du 17 décembre 2011, intitulé «Urbanizing the Counter-Revolution», Mohamed al Shahed passe en revue les initiatives contre-révolutionnaires du pouvoir militaire dans la conurbation du Caire. Il indique ainsi que le mercredi 14 décembre, des dizaines de manifestants du campement face aux bâtiments gouvernementaux et du parlement avaient été empoisonnés à l’occasion d’une distribution de sandwiches par un «généreux donateur». Mettre fin à cette occupation, qui avait commencé le 25 novembre, participait des plans du CSFA.

Ce que les médias, par une sorte de réflexe pavlovien, qualifient de «cycle de violence» éclate au milieu d’un processus électoral présenté comme le véritable «test de la transition démocratique» après la chute de Moubarak.

 

Or, quelques jours avant le début de la première phase des élections législatives, les dites forces de l’ordre avaient, le 18 novembre 2011, attaqué les manifestants sur la place Tahrir, mais aussi ceux et celles qui dénonçaient le pouvoir militaire et exigeaient son départ  à Alexandrie et à Suez. Bilan: quarante deux morts et quelque deux mille blessés. Le maréchal Tantaoui, ayant absorbé les leçons de la communication en période de «transition démocratique», n’avait pas manqué, alors, de s’excuser, sur les canaux de la télévision d’Etat. 

 

« Les fils de Moubarak »

 

Face au déclenchement de cette nouvelle vague répressive, dans une déclaration datée du 17 décembre 2011, l’organisation des Socialistes révolutionnaires d’Egypte expliquait: «Les dirigeants du CSFA sont les fils de Moubarak et ils sont loyaux à leurs propres intérêts économiques. Les généraux du CSFA contrôlent environ 20% de l’économie [ce chiffre peut être supérieur suivant le périmètre choisi] et sont absolument opposés aux intérêts de millions de travailleurs et travailleuses qui arrivent à grand-peine à rassembler de quoi vivre. La majorité d’entre eux ne peut trouver un emploi qui assure la possibilité de mener une vie décente ou même d’avoir l’espoir d’une amélioration de leur vie.»

 

La déclaration souligne que la campagne de presse du pouvoir, afin de déclencher son offensive contre le campement, insistait sur le mécontentement des habitants du quartier, et les prétendus embarras provoqués par les «contestataires». Or, ce campement était installé dans une zone où se trouvent essentiellement des bâtiments gouvernementaux, des ministères et des ambassades. Ce n’est donc pas un quartier d’habitation.

 

Puis la déclaration des Socialistes révolutionnaires souligne que «ces développements font suite à une montée des protestations ouvrières et à l’annonce faite par de nombreuses organisations de travailleurs de poursuivre des manifestations et des occupations afin de mettre en œuvre les tâches révolutionnaires de redistribution de la richesse dans la société et de nettoyage des vestiges du régime de Moubarak présents dans les institutions publiques. C’est la raison pour laquelle il était nécessaire pour les forces armées de détruire le campement, cela afin de faire obstacle à la possibilité d’une unité, d’une jonction entre les masses laborieuses qui ont renversé le régime de Moubarak grâce à leurs grèves au cours des derniers jours de son pouvoir et les révolutionnaires organisant le campement près des bâtiments gouvernementaux. Ces événements surviennent aussi lorsque les élections législatives approchent de leur fin [c’est-à-dire la troisième phase début janvier 2012] et que, dans la foulée, vont s’affirmer les revendications suivantes: que l’armée doit retourner dans ses casernes et que soit mis en place un gouvernement élu. Tout cela accentue la tendance au sein de l’armée à créer un chaos et une panique afin que les généraux puissent saisir les rênes du pouvoir sur la base d’une exigence populaire; ou, au moins, qu’ils musellent les révolutionnaires jusqu’à ce que les positions politiques et de pouvoir puissent être réparties entre les forces politiques opportunistes qui acceptent de s’engager dans la bataille du rôle et de la fonction du parlement, mais cela selon les règles définies par les militaires. Il n’existe donc pas d’autre solution que de poursuivre le processus révolutionnaire sur les places publiques, dans les universités et sur les lieux de travail. Il n’y a pas de substitut à la perspective de chercher à gagner les masses populaires au camp de la révolution et, en leur sein, en priorité la classe ouvrière. Si nous ne le faisons pas, les Forces d’Occupation [c’est-à-dire l’armée et le CSFA], sous la direction de Tantaoui, continueront à tuer des révolutionnaires et à faire échouer la révolution.»

 

La propagande officielle battue en brêche

 

Le lundi 19 décembre, le CSFA a organisé une conférence de presse. Le ministre de la Défense et membre du CSFA, Adel Emara, a qualifié les soldats qui avaient attaqué le campement de «héros» (Ahram Online, 19 décembre 2011). Il a dénié toute utilisation «excessive de la force» par les forces de police militarisées. Dans la tradition du régime Moubarak, il a suggéré qu’une «troisième force» suscitait le chaos. Cette dernière renvoie parfois à des «forces étrangères» ou à des «éléments qui auraient des liens avec l’ancien régime». Adel Emara ne manque pas de cynisme.

 

La campagne de contre-information des militaires se heurte aux démentis infligés par de nombreuses vidéos et preuves photographiques de la brutalité répressive. Le 20 décembre, une conférence de presse était tenue par de nombreuses forces politiques (Ahram Online, 20 décembre 2011). Elle démontait pièce par pièce la version officielle en détaillant l’éventail des tortures, arrestations, passages à tabac et assassinats – vidéos, photographies et témoignages à l’appui. Un grand nombre de journalistes et de chaînes télévisées assistaient à cette conférence de presse, ce qui est un indice de l’instabilité de la situation.

 

A cette occasion, parmi de nombreux intervenants, le juriste Malek Adly démontrait que de nombreuses personnes arrêtées «étaient si gravement battues qu’elles étaient incapables de bouger»; que Mohamed Mohey était mort dans une cellule de prison des blessures subies. Malek Adly ajouta «que lorsque les policiers enquêteurs acceptèrent finalement que vingt neuf détenus se trouvant dans un état grave soient transférés dans un hôpital, les officiers responsables du poste de police ont empêché trois ambulances de les transporter. Les officiers les ont fait transférer dans un hôpital en utilisant un véhicule des Forces centrales de sécurité.» Un médecin du nom de Amr Salah, qui soignait des blessés sur la place Tahrir, a expliqué que des militaires avaient essayé de détruire un centre de soins de secours, le samedi 17 décembre. Ils empêchaient des personnes d’avoir accès à ce centre établi dans la mosquée Omar Makram. Lui-même fut violemment battu. Il connaissait fort bien l’étudiant en médecine Alaa Abdel-Hady qui avait été tué par balles le vendredi 16 décembre, lorsque le campement a été attaqué.

 

Un journaliste du quotidien indépendant al Badil fit un récit détaillé de la façon dont les militaires l’empêchèrent de partir avec la jeune femme qui se trouvait à terre, et qui fut déshabillée, frappée et traînée par la police militarisée. Un acte répressif qui, photographié, est devenu un des symboles de la pratique du pouvoir militaire. Dans un article de Salma Shukrallah (Ahram Online, 20 décembre 2011), il est rapporté que l’image de cette femme battue et traînée par trois militaires devint un élément symbolique a suscita une protestation massive contre les multiples humiliations («tests de virginité», violences sexuelles, coups) infligées aux femmes. Ainsi, le mardi 20 décembre, quelque dix mille femmes ont marché de la place Tahrir vers le Centre de presse. Salma Shukrallah écrit: «Des manifestantes portaient le foulard, d’autres pas, certaines portaient le niqab. Des femmes chrétiennes coptes participaient à la manifestation, portant le portrait de Mina Danial, cette militante copte qui avait été tuée par balles lors de l’attaque par les militaires d’une manifestation de Coptes en octobre [le 9 octobre, vingt six manifestants y ont aussi trouvé la mort]. D’autres manifestantes portaient des drapeaux égyptiens sur lesquels s’entrelaçaient les symboles du croissant et de la croix… De nombreuses mères participaient à la manifestation avec leurs filles. Etaient lancés des slogans tels que ‘Ne soyez pas effrayées’, ‘Le CSFA doit partir’, ‘Nous voulons un Etat civil’, ‘A bas le régime militaire’.» Cette ample manifestation, organisée très rapidement, représente la plus importante mobilisation propre de femmes en Egypte, depuis fort longtemps.

 

Les médias occidentaux, en particulier français, ont mis l’accent sur l’incendie de l’Institut d’Egypte, fondé par Napoléon Bonaparte. Tout laissait entendre, comme le voulait le pouvoir égyptien, que l’Institut avait été incendié par les protestataires du campement. L’hebdomadaire al-Ahram Hebdo (21-27 décembre 2011) écrit: «Selon une journaliste d’al-Ahram Hebdo, qui était sur place lors des événements, les manifestations étaient concentrées autour de l’enceinte du Conseil des ministres au moment où l’incendie démarrait à l’Institut d’Egypte. Elle relate que des jeunes manifestants ont essayé de sauver des volumes qu’ils remettaient ensuite aux autorités.» D’autres témoignages soulignent la présence d’une station de pompiers proche de l’institut, qui n’est pas intervenue. L’article d’al-Ahram Hebdo continue: «Beaucoup ont dénoncé ‘l’hypocrisie’ des officiels qui se lamentent sur les ruines du bâtiment détruit tout en oubliant le sang des Egyptiens tués dans les violences.»

 

L’auteur de l’article, May Atta, cite le professeur de Lettres à l’Université du Caire Madiha Doss qui affirme: «Sait-il [Ganzouri] quelles avaient été les conditions de maintenance de cet institut aujourd’hui érigé au statut de patrimoine national? Qui s’est intéressé à cet édifice dans les dernières décennies? Ganzouri était-il au courant de la négligence et du pillage systématique dont souffrait l’Institut?»

 

Le test de la marche du 23 décembre

 

La vague répressive engagée sous les auspices du CSFA suscite un malaise, y compris au sein de forces prêtes à accepter un compromis avec les intérêts des militaires en place et des militaires à la retraite actifs directement dans le «monde des affaires».

 

L’utilisation propagandiste du thème éculé de l’intervention d’une «force étrangère» voulant déstabiliser la transition s’est ensablée. Cet épisode répressif s’inscrit dans la volonté, et les actes, des dignitaires de l’armée et leurs proches alliés, dès le début mars, de contrôler tout processus pouvant échapper à leur emprise.

 

Plus de vingt organisations politiques et culturelles ont lancé un appel le lundi 19 décembre pour «une marche du million» fixée au vendredi 23 décembre. L’appel se fait sur un thème revendicatif unifiant: «A bas le régime militaire». La déclaration souligne que la manifestation de vendredi a pour but de «reconquérir l’honneur de la nation qui a été ternie par le CSFA» suite au départ contraint du président Hosni Moubarak.

 

La préparation de cette mobilisation semble prendre de l’ampleur dans certaines universités. La marche des femmes le 20 décembre est un autre indicateur d’une volonté de réaction parmi un secteur de la population, et du refus des diktats militaires ainsi que des pratiques des forces répressives. De même, la mise en question de l’inaction de la Haute Cour de justice s’accroît: cette dernière couvre les quelques militaires désignés nommément comme responsables de crimes.

 

L’assassinat du cheikh Emad Effat (al-Masry al-Youm, 19 décembre 2011), une figure de l’Université d’al-Azhar, qui appuyait les manifestants de la place Tahrir, a éclairé, sous un autre angle, la politique du pouvoir. Il était une des rares figures d’al-Azhar à soutenir le mouvement de contestation de la de facto junte militaire. Ses funérailles le dimanche 18 décembre ont été largement suivies. Cela peut constituer un autre facteur amplifiant la manifestation prévue pour le vendredi 23 décembre. Cette dernière apparaît donc comme un nouveau test dans la conjoncture politique et sociale en Egypte.

 

(21 décembre 2011)

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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 10:47

 

http://www.fr.news.yahoo.com/lopposition-syrienne-saccorde-sur-lapr%C3%A8s-assad-211226286.html

 

L’opposition syrienne s’accorde sur l’après Assad

 

BEYROUTH (Reuters) - Deux importantes formations de l'opposition syrienne se sont entendues sur une feuille de route vers la démocratie pour le cas où le mouvement de contestation réussirait à faire tomber le régime du président syrien Bachar al Assad.  

Le Conseil national syrien (CNS, opposition en exil) a signé l'accord avec le Comité national de coordination, organisation dont la majeure partie des membres se trouvent en Syrie et qui a désapprouvé par le passé les appels du CNS en faveur d'une intervention étrangère.  

C'est là l'un des points qui ont provoqué une fracture au sein des mouvements d'opposition et qui les ont empêché jusqu'à présent de conclure un accord sur l'après-Assad.  

En vertu du pacte qui vient d'être conclu, les deux formations "rejettent toute intervention militaire qui porterait atteinte à la souveraineté et à la stabilité du pays - sans considérer une intervention arabe comme étrangère".  

L'accord prévoit une période de transition d'un an, qui pourrait être renouvelée une fois si nécessaire. Durant cette période, le pays adopterait une nouvelle constitution, "qui garantisse un système parlementaire au service d'un Etat démocratique, pluraliste et civil, et garantisse aussi des passations de pouvoir par des élections législatives et présidentielles".  

L'accord, selon une copie du document consultée par Reuters, sera soumis aux autres mouvements de l'opposition en janvier, dans le cadre d'une conférence. Moulhem Droubi, haut responsable du CNS, a confirmé à Reuters que le document avait bien été signé vendredi.  

L'accord affirme en outre que la liberté de culte sera garantie par la nouvelle Constitution et il condamne toute manifestation de sectarisme ou de "militarisation communautariste".  

"Toute violence et toute discrimination ethnique, religieuse ou sexuelle sera bannie", lit-on encore dans cet accord.  

Samedi, des milliers d'habitants de la ville d'Idlib, l'un des points chauds du mouvement de contestation, ont défilé dans les rues en portant les cercueils de trois "martyrs" tués par les forces de sécurité. "Les martyrs sont aimés de Dieu, dont Assad est l'ennemi", scandait la foule selon le récit de témoins.  

Vendredi, le porte-parole des Nations unies, Martin Nesirky, a invité la Ligue arabe à "prendre toutes les mesures nécessaires pour faire en sorte que sa mission d'observation soit en mesure de remplir son mandat". Il a notamment indiqué que les Nations unies se proposaient de former les observateurs à la tâche de supervision des droits de l'homme.

 

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 18:00

  

 

 

Pierre Frank est mort, une génération de combattants révolutionnaires s’éteint

 

Inprécor, 19 avril 1984

 

Ernest Mandel

 

Le camarade Pierre Frank est mort le mercredi 18 avril 1984 au matin. Il était âgé de 78 ans et avait consacré une soixantaine d’années à militer dans les rangs du mouvement ouvrier. Un dernier hommage lui sera rendu lors de son incinération au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, le vendredi 27 avril 1984.

 

Avec Pierre Frank, la Quatrième Internationale perd l’un des tous derniers survivants de la génération de communistes révolutionnaires qui rejoignirent le combat de l’Opposition de gauche soviétique et du camarade Lev Davidovitch Trotsky, dès l’exil de ce dernier, en 1929, par la bureaucratie soviétique en Turquie. Trotsky avait eu une influence particulière au sein de la gauche communiste française, notamment du fait des liens qu’il avait tissés avec des personnes comme les syndicalistes Pierre Monatte et Alfred Rosmer et le communiste Boris Souvarine, au cours et aux lendemains immédiats de la Première Guerre mondiale. Aussi, les différents organes de la gauche communiste française, à partir de 1923, ont-ils donné une large publicité et un appui, fut-il souvent critique, à la lutte menée par l’Opposition de gauche et Léon Trotsky au sein du Parti communiste de l’Union soviétique et de l’Internationale communiste.

 

Aux côtés de Trotsky

 

Mais c’est un petit noyau regroupé autour du surréaliste Pierre Naville, du syndicaliste Alfred Rosmer, et du jeune ingénieur-chimiste Pierre Frank, qui s’identifia pleinement au combat de Trotsky. Dès l’arrivée de Trotsky dans l’île de Prinkipo, près d’Istamboul, Pierre Frank s’y rendit et fit partie du premier secrétariat constitué auprès du vieux révolutionnaire russe. C’est cette équipe de jeunes secrétaires qui aida Trotsky à préparer, en 1930, la première conférence de l’Opposition de gauche internationale, la Ligue communiste internationaliste (LCI) et à rédiger le document de naissance de notre mouvement mondial.

 

La période 1929-1934 fut celle d’un premier essor du mouvement trotskyste en France. Pierre Frank y participa activement, avec son ami Raymond Molinier, à des fonctions de direction : lancement de la revue « Lutte de classe » et du journal « La Vérité », campagne de propagande intense face à la montée du danger fasciste hitlérien en Allemagne, campagne d’agitation encore plus intense en faveur du front unique ouvrier pour barrer la route au fascisme, d’abord en Allemagne, puis en France. Cette campagne échoua, avec les résultats tragiques qu’on connaît en Allemagne ; elle triompha en France, après le 6 février 1934, permettant ainsi une nouvelle montée du mouvement ouvrier dans toute l’Europe occidentale, à partir de cette époque. Mais les succès mêmes obtenus sur le terrain par l’agitation trotskyste créèrent des difficultés considérables pour la construction d’une organisation. La petite organisation trotskyste de l’époque, la Ligue communiste ne pesa pas lourd face aux deux appareils politiques réformistes, celui de la SFIO social-démocrate et celui du Parti communiste français (PCF) stalinien, et à leur étroite collaboration pour étouffer les potentialités révolutionnaires anticapitalistes de l’essor des luttes et des organisations de masse de la classe ouvrière.

 

Pour déterminer une orientation tactique correcte dans cette situation compliquée, les trotskystes français connurent une série de débats, de différenciations et de scissions graves, dans lesquelles Pierre Frank et Raymond Molinier ne s’engagèrent pas toujours dans le même camp que Léon Trotsky. Certes, il y eut pour le courant trotskyste, pendant cette période 1935-1939, certains développements positifs obtenus au sein de la gauche socialiste, puis dans la gauche du Parti socialiste ouvrier paysan (PSOP) centriste, par le recrutement de personnes comme Jean Rous, David Rousset ou Daniel Guérin, qui rejoignirent temporairement le mouvement trotskyste, ou qui, comme Pierre Lambert et Marcel Hic, le rejoignirent définitivement. Mais la trajectoire fondamentale n’était pas celle de l’essor, mais celle de la stagnation et du recul. A cela s’ajoutèrent, à partir de 1937, le poids de la défaite du Front populaire en France et des défaites de la guerre civile en Espagne, qui ouvrirent la voie à la Deuxième Guerre mondiale.

 

Les années de l’occupation

 

Pierre Frank et Raymond Molinier, avec tout leur petit groupe, séparés du gros des forces qui préparèrent la fondation de la Quatrième Internationale en septembre 1938, se distinguèrent surtout par la préparation d’un travail anti-militariste et anti-impérialiste en profondeur, qui leur valut la répression et la persécution de la part du gouvernement impérialiste français. Cela amena Pierre à émigrer en Grande-Bretagne, où il fut d’ailleurs également persécuté par le gouvernement britannique, et notamment interné dans un camp de concentration. Il eut la joie d’un début de réconciliation avec le camarade Trotsky à la veille de l’assassinat de celui-ci, en août 1940.

 

En France occupée, les différentes organisations trotskystes continuèrent à être divisées par des problèmes de tactique, mais elles furent unanimes à poursuivre le combat sous l’occupation, et à aucun moment elles ne firent de concessions, ni à l’impérialisme allemand et à la surexploitation à laquelle il soumettait la classe ouvrière française, ni à l’impérialisme français. La place de choix qu’occupèrent ces militants dans la lancée de la résistance de masse populaire et ouvrière en France valut à leurs organisations une nouvelle phase d’essor, qui s’étendit de 1940 à 1948. C’est à ce moment que le groupe lié à Pierre Frank en France occupée, dirigé par Jacques Grimblat et Rodolphe Prager, s’orienta, après quelques avatars, vers la réunification du mouvement trotskyste, qui se réalisa en 1944, après la conférence européenne des organisations trotskystes, qui eut lieu en février de cette année-là, en pleine occupation. Pierre Frank, qui avait tiré toutes les conclusions, hostiles au fractionnisme aveugle, de ses propres mésaventures des années 1930, applaudit des deux mains à ce cours unitaire.

 

Dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale et son retour possible en France, il rejoignit le Parti communiste internationaliste (PCI) réunifié, s’intégra à sa direction et fut délégué par celle-ci à la direction de la Quatrième Internationale reconstituée autour de Michel Raptis (Pablo). En cette qualité, il prépara activement le deuxième congrès mondial de la Quatrième Internationale, en 1948, ainsi que tous les congrès successifs de notre organisation, jusque et y compris le neuvième congrès mondial, en 1979. Il fut souvent rapporteur à des réunions du Comité exécutif international (CEI) et à des congrès mondiaux sur des questions politiques et théoriques importantes. Il fut, pendant plusieurs décennies, responsable de la publication de la revue « Quatrième Internationale » qui, sans son engagement obstiné, n’aurait pas connu la continuité qui est aujourd’hui la sienne.

 

Soutien à la révolution coloniale et rencontre avec une nouvelle génération

 

Avec la fin de la montée révolutionnaire clôturant la Deuxième Guerre mondiale en Europe occidentale, c’est-à-dire à partir de 1948-1949, le mouvement trotskyste français, comme d’ailleurs le mouvement trotskyste dans toute l’Europe occidentale et en Amérique du Nord, connut une nouvelle période de stagnation et de reculs, qui se traduisit par des difficultés internes croissantes et par une série de scissions. Pierre Frank participa à tous ces combats internes, dont il comprit la fonction au-delà de leur aspect négatif. Il s’agissait en effet d’assurer la continuité programmatique et théorique de notre mouvement à travers des ajustements inévitables, fonction de phénomènes nouveaux auxquels les marxistes révolutionnaires étaient confrontés, tels que la victoire des révolutions yougoslave, chinoise et indochinoise, dirigées par des forces qui avaient leur origine dans le mouvement stalinien international, tout en étant amenées à rompre avec lui sur des questions essentielles de stratégie révolutionnaire pour pouvoir diriger vers la victoire la révolution dans leurs pays respectifs.

 

Le petit PCI qui survécut dans cette période, et que Pierre Frank dirigea, eut le principal mérite de comprendre l’importance de la révolution coloniale, qui continua à se dérouler dans le monde tout au long des années 1950 et 1960. C’est en raison de cette solidarité que Pierre Frank fut arrêté en 1956. Il eût ainsi l’honneur d’être le seul dirigeant du mouvement ouvrier français à avoir été arrêté pour sa solidarité avec la révolution algérienne. Sous l’impulsion principale de Michel Raptis et de Pierre Frank, le PCI s’était en effet engagé dans la défense active, dans l’appui politique et matériel à la révolution algérienne, à la révolution cubaine, et à la révolution vietnamienne. Il sut ainsi influencer et capter la sympathie d’un large courant de jeunes communistes, au sein de l’Union des étudiants communistes (UEC), qui, spontanément, avait pris la même orientation.

 

Cela aboutit à la création de la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR) et, après le coup de tonnerre de Mai 1968, à la fusion entre la JCR et le PCI, pour donner naissance à la Ligue communiste, section française de la Quatrième Internationale, première transcroissance en Europe des petites organisations trotskystes initiales vers une organisation numériquement plus forte et mieux enracinée dans la classe ouvrière.

 

La relance de la révolution mondiale dans ses trois secteurs, par l’essor de la révolution coloniale, par la reprise des luttes ouvrières d’ampleur pré-révolutionnaire dans une série de pays d’Europe occidentale, par le Printemps de Prague, permit à la Quatrième Internationale de résoudre, du moins partiellement, le problème de ses divisions internes et conduisit à la réunification de notre mouvement, en 1962-1963. Pendant cinq ans, la Quatrième Internationale réunifiée dut travailler dans des conditions de grande faiblesse organisationnelle et administrative, avec une direction quotidienne réduite en fait à trois personnes, le camarade Pierre Frank, qui en était la cheville ouvrière organisationnelle, le camarade Joseph Hansen, dans les limites permises par la loi réactionnaire Voorhis, qui interdit toute affiliation internationale aux organisations des Etats-Unis, et moi-même. Après la percée du développement de nos organisations, en 1968-1969, notre mouvement sut se donner des structures de direction plus larges, au sein desquelles Pierre Frank continua à occuper une position importante.

 

De son oeuvre littéraire, qui recouvre de multiples articles et brochures, deux livres doivent être mis en évidence, « L’Histoire de la Quatrième Internationale », et surtout la monumentale « Histoire de l’Internationale communiste » (1919-1943), publiée en deux tomes aux éditions La Brèche, en 1979. Ce livre, qui est le seul ouvrage scientifique, marxiste, consacré à ce sujet capital, illustre toute l’expérience et toute la lucidité de Pierre, acquise en près de soixante ans de militantisme. Il reflète, de même, son souci fondamental de continuité de la théorie et de la pratique communistes, c’est-à-dire marxiste révolutionnaire, au vingtième siècle.

 

Pierre Frank avait un sens très profond de l’amitié, de la générosité, des liens affectifs indispensables entre militants engagés dans l’œuvre gigantesque de reconstitution du monde sur une base socialiste. Vu le désir obstiné de maintenir la continuité du mouvement communiste que notre mouvement incarne, Pierre Frank attacha une importance particulière à toutes les manifestations de renaissance du léninisme et du marxisme en Union soviétique et dans les autres Etats ouvriers bureaucratisés. L’explosion des luttes ouvrières en Pologne autour de Solidarité, l’apparition du livre du camarade Alexandre Zimine, « Le stalinisme et son socialisme réel », sorti d’Union soviétique et publié aux éditions La Brèche en 1983, furent pour lui une source de joie et de satisfaction, qui dominèrent les dernières années de sa vie. Durant toutes les dernières conversations que j’ai eues avec lui, ce sont ces événements-là, ainsi que la nécessité d’attacher la plus grande importance aux différenciations en cours au sein du PCF, qui polarisèrent ses préoccupations.

 

Adieu, cher camarade, cher ami, frère aîné, ton souvenir vivra dans la Quatrième Internationale, avec l’existence et la construction de laquelle s’est identifiée toute ta vie. L’essor et la transcroissance de notre mouvement vers l’Internationale communiste de masse de demain, nous permettra de le faire revivre dans toute la classe ouvrière internationale.

 

Ernest Mandel 

  

 

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 16:00

 

http://www.gauchedesluttesacreteil-lcr.over-blog.com/article-84388161.html

 

Jeudi 15 septembre 2011

 

Léon Trotsky, LEUR MORALE ET LA NÔTRE (1938)

 

Introduction

 

Pierre Frank, le 8 février 1966.

 

Leur morale et la nôtre a été écrit par Léon Trotsky dans des circonstances dramatiques.

 

La deuxième guerre mondiale se profilait. La guerre civile se poursuivait en Espagne et l'avantage se dessinait pour Franco. De l'autre côté, en Union soviétique, Staline effectuait son Thermidor en exécutant la grande majorité des dirigeants bolcheviks, compagnons de Lénine.

 

En août 1936, avait eu lieu le premier « procès de Moscou » dont les accusés principaux étaient dans le box, Zinoviev et Kamenev, mais où Trotsky et son fils Léon Sedoff se trouvaient désignés comme les principaux coupables. Dès le 2 septembre de cette année, le gouvernement norvégien faisait de Trotsky un prisonnier et le privait de tout moyen de défense, alors que les accusations contre lui remplissaient les colonnes de la presse dans le monde entier. Son fils Léon Sedoff, « Liova », menait le combat, de Paris où il était suivi pas a pas par des agents du Guépéou. Trotsky ne retrouva la possibilité de s'exprimer publiquement que le 9 janvier 1937 lorsqu'il débarqua au Mexique. Quelques jours plus tard commençait le deuxième « procès de Moscou », contre Radek, Piatakov... et également contre Trotsky et Liova. En juin 1937 étaient éliminés Toukhatchevsky et une pléiade de généraux, dirigeants des armées soviétiques.

 

Calomnié, condamné à mort, Trotsky se battait farouchement pour défendre son honneur et celui de la Révolution russe. Avec peine, il avait obtenu la constitution d'une Commission dirigée par le philosophe américain Dewey pour mener un « contre-procès » dans lequel il démolira totalement les accusations lancées contre lui. Avec peine, car la plupart des intellectuels dits progressistes avaient emboîté le pas à Staline. (Aucun d'eux, quand Khrouchtchev, vingt ans plus tard, dénoncera dans son rapport au vingtième congrès du Parti communiste de l'Union soviétique les crimes de Staline, n'a éprouvé le besoin défaire son auto-critique.)

 

Mais ce n'était pas tout. Au cours de l'année 1937, Trotsky devait constater que nombre d'intellectuels, d'écrivains, d'hommes politiques, qui savaient que ces « procès » étaient des machinations, au lieu de le soutenir, les utilisaient pour engager de leur côté un procès contre le bolchevisme. Pendant des années, Victor Serge, Max Eastman, Sydney Hook, d'autres, avaient semblé partager l'analyse que Trotsky avait donné du stalinisme, à savoir une dégénérescence thermidorienne de la révolution, "dans laquelle les rapports entre Staline et Lénine seraient similaires à ceux de Napoléon et de Robespierre dans la Révolution française". Mais, sous le déluge des calomnies répandues au cours des « procès de Moscou » et des campagnes menées à leur sujet, ils se mirent à dénoncer le bolchevisme : le stalinisme, selon eux, en était le produit naturel, l'amoralisme de Staline n'était que celui du bolchevisme, de Lénine en particulier, contre lequel tant de gens s'étaient jusque-là élevés. Ces critiques reprochèrent à Lénine et à Trotsky le recours à la prise d'otages pendant la guerre civile. Ils dénoncèrent l'écrasement de la révolte de Kronstadt en 1921, la présentant comme une résistance au stalinisme (qui n'était pas né), alors que les bolcheviks y avaient vu une brèche par laquelle cherchait à pénétrer la contre-révolution. C'était de la part de ces hommes un réquisitoire contre le bolchevisme au nom de la morale. En invoquant celle-ci, ils renvoyaient dos à dos Staline et Trotsky alors que celui-là traquait celui-ci, Jusqu'à ce qu'il le fît assassiner en août 1940.

 

Dans ces attaques qui, au nom de la morale outragée, faisaient fi de tout ce que Trotsky avait apporté à l'analyse de la société soviétique, celui-ci voyait un renoncement à la solidarité avec la révolution socialiste, une aide à la réaction stalinienne et, pour certains, la voie vers la réaction bourgeoise. Eastman, Hook devaient devenir des maccarthystes.

 

Aussi décida-t-il de répondre sur le plan même où ces hommes menaient le débat. Il écrivit donc "Leur morale et la nôtre" dans les débuts de l'année 1938, alors qu'était annoncé le troisième des grands « procès », dont les accusés principaux furent Boukharine et Rakovsky.

 

Le jour même où ce pamphlet fut terminé, Trotsky apprenait que son fils Liova venait de mourir à Paris. Les circonstances de la disparition de Liova, à l'âge de 32 ans, n'ont pas été éclaircies, mais elles sont suffisamment étranges pour que, compte tenu du fait que le Guépéou surveillait tous ses gestes et lui avait tendu des traquenards, il ait sans aucun doute joué un rôle dans cette mort soudaine.

 

Leur morale et la nôtre parut en russe dans le Bulletin de l'Opposition, en anglais dans la revue américaine The New International. Traduit en français par Victor Serge, il ne parut dans cette langue sous forme de livre qu'en mars 1939.

 

L'éditeur avait joint un « prière d'insérer », probablement rédigé par Victor Serge, qui - malgré une objectivité apparente - reprenait l'accusation à laquelle Trotsky avait répondu dans son pamphlet. Aussi, en juin 1939, écrivit-il un essai plus court, Moralistes et sycophantes contre le marxisme, répondant à ce prière d'insérer et a diverses critiques que le livre avait soulevées. Le déclenchement de la deuxième guerre mondiale étant survenu quelques semaines plus tard, cet essai que Trotsky considérait comme un complément faisant partie intégrante de "Leur morale et la nôtre", ne fut pas publié en français. La présente édition est donc la première édition complète de Leur morale et la nôtre en langue française.

 

Pierre Frank, le 8 février 1966

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 19:06

 

http://www.lariposte.com/la-maladie-infantile-du-communisme,895.html

 

La maladie infantile du communisme : le gauchisme

 

Dans cet ouvrage, Lénine explique, avec la clarté qui caractérise l’ensemble de son œuvre, la stratégie que doivent adopter les marxistes, dans leur approche générale envers le mouvement ouvrier, s’ils veulent éviter les écueils de l’opportunisme, d’une part, et du sectarisme « gauchiste » de l’autre. Par « gauchisme », Lénine entend une démarche – bien connue, hélas, en France – qui consiste à réduire le marxisme à une série de formulations abstraites, données une fois pour toutes et applicables en toutes circonstances. De nos jours, des « révolutionnaires » de ce type grouillent autour des syndicats et des partis traditionnels de la gauche. A cheval sur leurs « principes », ils se refusent au moindre contact avec les organisations réformistes – par peur, sans doute, d’être contaminés. Ils ne comprennent pas pourquoi les « masses » ne veulent pas reconnaître en eux leurs chefs naturels.

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 18:52

 

http://www.fr.news.yahoo.com/manifestations-masse-en-syrie-dix-morts-signal%C3%A9s-152936803.html

 

 

Manifestations de masse en Syrie, dix morts signalés

 

 

BEYROUTH (Reuters) - Des heurts qui ont fait au moins dix morts ont éclaté vendredi en Syrie où plusieurs centaines de milliers de personnes ont à nouveau défilé après la grande prière hebdomadaire pour réclamer la fin du régime de Bachar al Assad, rapportent des opposants.

 

Décidés à faire de cette journée une démonstration de force à l'intention des observateurs de la Ligue arabe qui ont entamé une mission dans le pays cette semaine, les manifestants rassemblés à Douma, dans les faubourgs de Damas, ont lancé des pierres en direction des forces de l'ordre qui ont riposté à coup de grenades lacrymogènes. Les affrontements ont fait une vingtaine de blessés, selon des membres de l'opposition.

 

A Hama, "cinq personnes sont tombées en martyrs et au moins vingt autres ont été blessées lorsque les services de sécurité ont ouvert le feu", rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Cinq autres décès ont été signalés à Deraa, berceau de la contestation, dans le Sud.

 

Selon l'Observatoire, dont le siège se trouve à Londres, soixante quatorze manifestations qui ont rassemblé deux cent cinquante mille personnes ont eu lieu dans la province d'Idlib (Nord), où l'on signale vingt cinq blessés. A Idlib même, les blindés auraient été mis à l'abri des regards.

 

"Ce vendredi est différent des autres. C'est une étape décisive. Les gens sont décidés à marquer les observateurs et à leur dire combien ils souffrent", a expliqué Abou Hisham, un opposant d'Hama.

 

Des images diffusées par la chaîne de télévision Al Djazira montrent des milliers de manifestants défilant à Homs, épicentre de la contestation et troisième ville de Syrie, aux cris de "Révolution, gloire et liberté en Syrie !"

 

"Les observateurs sont des témoins qui ne voient rien", pouvait on lire sur une banderole brandie à Barzeh, une banlieue de Damas où de grands rassemblements ont été organisés.

 

Les observateurs de la Ligue arabe, qui sont en Syrie pour un mois, ont pour mission de veiller à la mise en oeuvre du plan de paix auquel le président Assad a donné son aval début novembre. Il prévoit notamment le retrait des effectifs militaires et des armes lourdes déployés dans les villes dont les habitants se sont soulevés contre le régime.

 

La répression de ce soulèvement entamé à la mi-mars et les opérations menées plus récemment par l'opposition armée ont fait plus de cinq mille morts, selon les Nations unies.

 

RIEN D'EFFRAYANT

 

La mission de la Ligue arabe suscite beaucoup de scepticisme. Sa composition, le petit nombre d'observateurs, sa dépendance à l'égard de Damas en ce qui concerne la logistique et les premières déclarations de son chef de file, le général Moustafa al Dabi, qui a jugé la situation "rassurante", ne jouent pas en faveur de sa crédibilité.

 

La Russie a pourtant repris à son compte les propos du général soudanais. "A en juger par les déclarations publiques faites par le chef de la mission, Moustafa al Dabi, qui lors de sa première visite s'est rendu dans la ville de Homs (...), la situation semble être rassurante", peut-on lire dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

 

Le général Dabi, mis en cause pour des crimes de guerre commis au Darfour dans les années 1990, est toutefois revenu vendredi sur ses premières déclarations, qui étaient "infondées et inexactes", selon un communiqué de la mission. Les observateurs, ajoute-t-elle, ne s'exprimeront dorénavant que par écrit.

 

Le général a en outre déclaré n'avoir rien vu d'"effrayant" à Homs, après y avoir passé quelques heures mardi. Les vidéos que les opposants mettent en ligne depuis des mois évoquent pourtant une répression sans merci, qui aurait fait plusieurs centaines de morts parmi les habitants de cette ville du Centre.

 

"Malheureusement, les informations montrent que la violence s'est poursuivie ces derniers jours en Syrie", déplore Alistair Burt, secrétaire d'Etat britannique chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, dans un communiqué.

 

"J'exhorte le gouvernement syrien à se conformer à ses obligations vis-à-vis de la Ligue arabe, notamment en mettant fin sans délai à la répression et en retirant ses forces des villes. Le gouvernement syrien doit respecter l'indépendance et la liberté de mouvement de la mission de la Ligue arabe (...)", ajoute-t-il.

 

Catherine Ashton, porte-parole de la diplomatie européenne, a elle aussi invité Damas "à se conformer à tous les points du plan d'action de la Ligue arabe".

 

L'Armée syrienne libre, formée de déserteurs hostiles au régime baasiste, a reçu l'ordre de cesser le combat pendant la visite des observateurs, a annoncé son commandant.

 

"J'ai donné l'ordre de cesser toutes les opérations à partir du jour où la commission est entrée en Syrie, vendredi dernier. Toutes les opérations ont été stoppées, à l'exception des cas d'autodéfense", a déclaré à Reuters le lieutenant-colonel Riad al Asaad, joint au téléphone en Turquie.

 

"Nous avons tenté de communiquer avec eux et nous avons demandé à rencontrer l'équipe, sans succès jusqu'ici. On ne nous a pas donné les numéros (de téléphone) des observateurs, malgré nos demandes. Personne ne nous a contacté non plus", a-t-il dit.

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 21:06

 

http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2656p104-105.xml0/algerie-aime-cesaire-racisme-libertefrantz-fanon-l-intransigeant.html

 

 

Frantz Fanon l’intransigeant

 

Mardi 6 Décembre 2011

 

Par Tshitenge Lubabu

 

Mort d’une leucémie il y a tout juste cinquante ans, le 6 décembre 1961, à l’âge de 36 ans, le Martiniquais Frantz Fanon a symbolisé la violence révolutionnaire comme mode de libération. Adulé ou décrié, cet essayiste virulent a marqué son époque.

Du haut de son mètre soixante-cinq, Frantz Fanon était une boule de colère et de détermination, un modèle d’engagement. Défenseur de l’opprimé, du méprisé, du colonisé, il prônait la violence révolutionnaire comme unique recours pour briser les chaînes de la servitude. Excessif, cassant, intransigeant, peu porté sur la diplomatie, il avait le courage de ses idées, qu’il exprimait avec une agressivité et une rage contenues. Homme des ruptures définitives avec tout ce qui ne correspondait pas, ou plus, à sa vision du monde, Fanon était aussi bourré de paradoxes. Il pouvait réciter avec fierté des passages entiers du Cahier d’un retour au pays natal, d’Aimé Césaire, son ancien professeur au lycée Schœlcher de Fort-de-France, et rejeter le concept de négritude, ce « mirage noir ».

Lui qui ne croyait ni en l'existence d'un peuple noir, ni en celle d'un passé à sublimer combattait l'aliénation des noirs qui avancet le visage caché derrière un masque d'emprunt et s'apprécient, ou se déprécient, au travers du regard des autres. Fidèle à ses principes, il n'a reculé devant rien pour défendre ce qui était le plus important à ses yeux : la liberté, la justice, la dignité. Et s'il est devenu l'une des figures emblématiques de ce qu'on appelait, dans les années 1950 1960, le tiers mondisme, avec, comme paradigme, le droit à l'auto détermination des peuples, c'est surtout grâce à la guerre d'Algérie. Il fut même un temps où certains n'hésitèrent pas à voir en lui un Che Guevara. Favorable au panafricanisme, il était opposé à la création d’États supranationaux, privilégiant les alliances entre États-nations.

Très jeune, Frantz Fanon avait déjà l'âme d'un combattant. N'a t il pas pris, à dix sept ans, alors que la Martinique était contrôlée par des pétainistes, le chemin de la résistance gaulliste ? L'envie de défendre la liberté l'a poussé, en 1943, à s'enrôler dans un bataillon antillais appelé à combattre en métropole. Il sera blessé, cité à l'ordre de sa brigade, décoré de la Croix de guerre. Mais cette guerre l'a révolté. Il n'y a vu qu'une chose : le soldat Fanon, d'un côté, des soldats blancs, de l'autre. Il écrit à sa famille : " je me suis trompé ! Rien ici, rien qui justifie cette subite décision de me faire le défenseur des intérêts du fermier quand lui même s'en fout." Après la guerre, il regagne la Martinique, mais revient dès 1946 en métropole, entreprend des études de médecine et se spécialise en psychiatrie. Il est affecté en 1953 à l’hôpital psychiatrique de Blida (Algérie).

Ruptures.

A ce moment, Frantz Fanon a déjà pris une décision irrévocable : rompre avec la Martinique, où il estime qu'il n'y a aucun combat à mener. Quand il arrive en Algérie, sa seule ambition est de faire, autrement, son travail de médecin. Mais la manière dont les Français traitent les indigènes ne lui échappe pas. Elle lui rappelle ce que lui-même a vécu en tant que Noir et Martiniquais. Et lorsque le Front de libération nationale (FLN) lance ses premières attaques, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, Fanon saisit l’importance des faits. Dès 1955, il prend contact avec le FLN. L’état psychique des Algériens victimes de la torture et d’autres violences le trouble. Fin 1956, il démissionne avant d’être expulsé d’Algérie. C’est la rupture, irrévocable, avec la France. Désormais, il se veut algérien. La nationalité n’est pas liée au lieu de naissance, mais à la volonté de chacun. Installé en Tunisie, il se met au service du FLN, dont il devient le porte-parole, avant d’être nommé ambassadeur du Gouvernement provisoire de la République algérienne, à Accra (Ghana).

Dans ce nouveau rôle, Fanon rêve de convertir l’Afrique subsaharienne à la violence révolutionnaire. En critiquant les leaders qui négocient l’accession à l’indépendance, il ne se fait guère d’amis. Il veut que la révolution algérienne devienne la tête de pont des changements sur le continent. D'où l'idée, acceptée à Accra en 1958, d'une légion africaine chargée d'aller combattre avec les algériens. On le voit partout : Accra, Léopoldville, Bamako, Conakry, Addis Abeba. En France, une  grande partie de la gauche – à l’exception de Jean-Paul Sartre – est favorable à une Algérie française. Aujourd’hui, les « nouveaux philosophes » devenus conservateurs le traitent même de « terroriste ». André Glucksmann voit dans sa démarche une « volonté d’éradiquer les Blancs », quand Pascal Bruckner l’accuse d’être un précurseur de Pol Pot… Déjà, en 1962, Gilbert Comte comparait Les Damnés de la terre à Mein Kampf !

À la Martinique, beaucoup ne lui ont pas pardonné d’avoir épousé la cause algérienne. « S’il est moins connu chez lui, c’est parce qu’il n’y a pas beaucoup vécu, nuance Serge Bilé, journaliste ivoiro-martiniquais. Mais les enseignants peuvent, à leur discrétion, en parler aux élèves. »

En Afrique, Frantz Fanon, qui a dénoncé le "complexe de lactification" - plus on a la peau claire, plus on est beau -, n'est pas assez connu des jeunes générations. "Il interpelle moins que Césaire, reconnaît Philippe Biyoya Makutu, professeur de sciences politiques à Kinshasa. Ici, on n'enseigne pas l'histoire de la décolonisation. Même ceux qui enseignent la géopolitique africaine ne le mentionnent pas". En Algérie, où il est inhumé, son rôle a été marginalisé. Son biographe, David Macey, écrit : "Fanon n'a jamais réellement fait partie du panthéon du nationalisme algérien. (...) Les manuels d'histoire algériens contiennent des photographies et de courtes biographies des héros de la révolution du FLN; Fanon n'y figure pas". Boycotté en France, méconnu à la Martinique et en Afrique, c'est surtout dans le monde anglo saxon que Frantz Fanon est toujours d'actualité.

 

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 20:35

 

http://www.lafederation.org/index.php?option=com_content&view=article&id=2189:legislatives-de-2012-accord-historique-unitaire-en-limousin&catid=261:elections-legislatives-2012&Itemid=210

 

Elections législatives 2012

 

Accord historique unitaire en Limousin

 

Unité historique ! L'accord entre les formations du front de gauche (parti de gauche, parti communiste français) les alternatifs et le nouveau parti anticapitaliste, fondatrices de Limousin Terre de Gauche dans notre région (Corrèze, Creuse et Haute-Vienne) liées par une charte et des pratiques communes depuis les Régionales de 2010 sera élargi à l'Alternative pour la Démocratie et le Socialisme pour les élections législatives de juin 2012.  

 

"La domination sans partage du capitalisme conduit partout à l'explosion des inégalités, de la précarité, de la pauvreté, au recul de la démocratie, à la catastrophe écologique. A la botte des marchés financiers, les gouvernements européens mènent des politiques d'austérité sans précédent, exigeant des peuples des sacrifices toujours plus grands. En France, bien qu'ils s'en défendent, Sarkozy et l'UMP en sont à leur troisième plan de rigueur et préparent la fin des trente cinq heures et de la sécurité sociale. Les élections législatives en 2012 en France, seront l'occasion de dire stop à cet engrenage, de rompre avec les politiques menées par les gouvernements au pouvoir ces dernières décennies. 

 

Toute perspective d'alternance se plaçant sur le terrain de l'accompagnement et de la gestion loyale du système capitaliste, ne peut pas constituer une réponse à la hauteur des enjeux et ne représente donc pas l'alternative que nous entendons construire avec nos formations politiques respectives. Des bases significatives ont été posées à travers les expériences de "Limousin Terre de Gauche". Tel est aussi le sens de l’engagement d’ADS depuis sa création. Un grand nombre d'électrices et d'électeurs qui ne se recommandent pas tous de telle ou telle des formations partenaires ou alliées ont validé cette démarche. 

 

Nous proposons de rompre avec toute logique d'accompagnement qui est une impasse, en imposant par le vote et les mobilisations, d'autres choix, d'autres institutions et d'autres représentant-e-s. 

 

Depuis 2005 et la bataille "victorieuse" que nous avons menée contre le projet de Traité Constitutionnel Européen, nous nous sommes retrouvés ensemble dans les luttes et les élections. Les formations constituantes de Limousin Terre de Gauche : le Front de Gauche [Parti Communiste Français, Parti de Gauche], le Nouveau Parti Anticapitaliste, les Alternatifs et l'Alternative pour la Démocratie et le Socialisme (ADS), s'engagent à poursuivre cette dynamique de rassemblement pour les élections législatives de 2012, afin de "rendre majoritaire une alternative à la logique du système capitaliste, du libéralisme et des modèles productivistes". 

 

L'objectif est de battre la droite, sa politique et pour cela de changer les rapports de force à gauche en faveur de la ligne de transformation sociale et écologique. A cet effet, Nos candidats seront porteurs de cette démarche. 

 

Cette élection doit permettre de battre la droite et l'extrême droite dans les urnes. Dans le cas où elles seraient en mesure de se maintenir au deuxième tour, nous nous désisterons si nous ne sommes pas en tête de la gauche. 

 

Nous entendons porter la voix du peuple à l'Assemblée Nationale, où nous siègerons dans le respect de nos convictions et de nos différences." 

 

Premiers signataires

 

Limousin Terre de Gauche, Front de Gauche, Parti de Gauche, Parti Communiste Français, Les Alternatifs, Nouveau Parti Anticapitaliste, Alternative pour la Démocratie et le Socialisme

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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 22:03

 

http://www.lafederation.org/index.php?option=com_content&view=article&id=2152:le-parlement-islandais-a-vote-mardi-en-faveur-de-la-reconnaissance-dun-etat-palestinien&catid=81:textes-a-ne-pas-manquer&Itemid=59

 

Le parlement islandais a voté mardi 29 novembre 2011 en faveur de la reconnaissance d’un Etat palestinien à l’intérieur des frontières antérieures à la Guerre des six jours en 1967.

 

Trente huit députés islandais sur soixante trois ont voté en faveur de la résolution présentée par le ministre des Affaires étrangères Oessur Skarpedinsson, tandis que treize parlementaires se sont abstenus et que douze étaient absents. Aucun député n’a voté contre.

 

Le parlement (Althingi) « autorise le gouvernement à reconnaître la Palestine en tant qu’Etat indépendant et souverain dans le cadre des frontières antérieures à la Guerre des six jours de 1967 », indique la résolution votée par le parlement.

 

La résolution « appelle Israël et les Palestiniens à rechercher la réconciliation avec un traité de paix fondé sur les droits nationaux et les résolutions des Nations unies, qui implique une reconnaissance mutuelle de l’Etat d’Israël et de l’Etat de Palestine ».

 

Le parlement souligne également que « l’OLP, l’Organisation de libération de la Palestine, est le représentant légal de tout le peuple palestinien et rappelle les droits des réfugiés palestiniens au retour dans leurs foyers précédents », tout en appelant les deux parties à mettre fin aux violences.

 

Les dirigeants palestiniens luttent pour obtenir le statut d’Etat membre à part entière de l’ONU après le dépôt d’une candidature par le président palestinien Mahmoud Abbas lors de l’assemblée générale des Nations unies le 23 septembre.

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