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15 août 2018 3 15 /08 /août /2018 14:53

 

 

TEMOIGNAGE DE LA PLACE DE LA CONTRESCARPE

 

Vous trouverez ci dessous la première partie d'un long message de témoignage des événements de la Place de la Contrescarpe du premier mai 2018. Vous trouverez la totalité du message si vous consultez le site Paris Luttes Info à l'adresse ci dessous.

Bernard Fischer

https://paris-luttes.info/comment-la-pref-gonfle-les-10369

TEMOIGNAGE DE LA PLACE DE LA CONTRESCARPE

Comment la préfecture gonfle les chiffres des interpellations, réponse à travers un témoignage personnel.

Interpellé lors d’un rassemblement pacifiste, un apéritif post-manifestation, sur la place de la Contrescarpe, dans le Quartier Latin, je fais partie de ce chiffre, deux cent soixante seize interpellations lors des manifestations du premier mai 2018.

« Premier mai 2018, cent neuf personnes en Garde A Vue  (GAV) après les violences en marge du cortège parisien. La manifestation a changé de tournure, bloquée par mille deux cent Black Blocs. Deux cent soixante-seize personnes ont été arrêtées en marge du défilé. Le premier ministre Edouard Philippe avait également condamné les violences et salué le professionnalisme des forces de l’ordre qui ont selon lui su répondre avec maîtrise à des actes d’une grande violence », c'est une citation du Monde.

Je reviens sur ce moment, après quelques semaines de recul, car il me paraît significatif de notre époque, de notre société et de cette importance du chiffre, dans ce monde financier, médiatique et politique, ces chiffres qui ne correspondent plus à rien, mise à part à de la communication.

Je pense aussi aux cent deux personnes interpellées, suite à l’occupation du lycée François Arago à Paris. Ces interpellations multiples et de plus en plus fréquentes doivent être expliquées.

Nous, les interpellés, n’étions pas les seuls à ne pas comprendre cette situation, les Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) qui nous accompagnaient, eux-mêmes, reconnaissaient l’absurdité de la situation qu’ils étaient en train de créer, « nous ne faisons qu’exécuter, de toute façon, quand je vous vois, je sais très bien que vous n’êtes pas les casseurs ».

Nous savons bien que la police et l’armée ne sont pas formées pour comprendre mais pour exécuter. Nous, nous devons de comprendre.

Lors de la manifestation du premier mai 2018, l’intervention policière a été démesurée et dangereuse. Des centaines de gaz lacrymogène ont été jetés sur une foule compacte qui s’est retrouvée écrasé contre la grille du parc du Jardin des Plantes. Nous décidons, alors, de nous extirper de la foule pour rejoindre l’apéritif post-manifestation, appel pacifiste diffusé sur le site Paris Luttes Info, « puisque le premier mai sera aussi l’occasion de fêter dûment le cinquantenaire du mois de mai 1968, il serait judicieux de se retrouver dans le Quartier Latin. C’est pourquoi nous proposons de passer un moment convivial en partageant un apéritif sur la place de la Contrescarpe, à la fin de la manifestation, vers 18 heures ».

Nous arrivons sur la place vers 17 heures 30. Nous avons donc des bières et des chips, nous partageons nos différentes expériences sur le fiasco de cette manifestation. Il y a donc des manifestants, des touristes, des habitants et des passants. Nous étions une petite centaine, rassemblée sur cette place, assis par terre, autour de la fontaine.

Petit à petit, nous voyons le nombre de CRS augmenter. Ils sont très nombreux, bien plus nombreux que nous, je dirai cent cinquante environ. Ils encerclent entièrement la place, comme une belle ronde bleue autour de nous.

Nous restons là, un peu surpris, pourquoi cette ronde nous encercle, nous n’avons rien fait, rien à nous reprocher, nous ne voulons pas avoir peur, nous ne voulons pas nous écraser, nous restons là, en discutant, nous tentons d’en rire encore un peu et nous chantons « nasse is nice ». Maintenant, nous sommes une soixantaine dans la nasse. Tel un spectacle de rue, les touristes attablés aux terrasses observent, intrigués, l’opération qui débute.

Un par un, chacun est attrapé, fouillé et humilié publiquement, les CRS comme les manifestants. Je dirai même que c’est une France humiliée qui s’offre aux regards interrogés de nombreux touristes, la patrie des droits de l’homme, ce pays qui se permet tant de remarques aux autres pays.

J’entends une fille dire que « jamais je me ferai toucher pas des flics, je n’ai rien à me reprocher et je ne vois pas pourquoi je dois me faire palper devant tout le monde ». Évidemment, elle n’y coupera pas et elle fera partie de la cinquantaine d’interpellés pour rien.

Le moindre élément est un bon prétexte pour être embarqué, des gants, un casque de vélo noir, pas de pièce d’identité, un peu de contestation ou bien des tracts. Nous sommes une cinquantaine à vivre ce moment, des étudiants, des touristes italiens, un professeur d’université et des habitants du quartier. Nous nous demandons ce qu’ils vont faire de nous et nous continuons de prendre cette situation à la rigolade. Cette scène est absurde. Nous sommes ensuite escortés par une bonne centaine de CRS vers le Panthéon. La scène fait forcément réagir, nous entendons « libérez nos camarades ».

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14 août 2018 2 14 /08 /août /2018 18:29

 

 

https://www.independent.co.uk/news/world/americas/donald-trump-press-enemy-of-american-people-boston-globe-newspaper-editorials-a8490361.html

 

Plus de cent journaux publient des éditoriaux accablants contre les attaques de Donald Trump contre la presse

Le président a attaqué plusieurs fois les médias ces dernières semaines

Plus de cent publications à travers les États-Unis publieront Jeudi 16 Août 2018 des éditoriaux rejetant les attaques répétées de Donald Trump contre la presse.

Cette décision fait partie d'un effort coordonné du comité éditorial du Boston Globe pour dénoncer l'affirmation du président selon laquelle les médias sont l'ennemi du peuple américain. Chaque journal impliqué dans la campagne publiera son propre éditorial réfutant ces critiques, Jeudi 16 Août 2018.

Dans un communiqué invitant les autres journaux à se joindre à l’effort, le Boston Globe a écrit que « nous proposons de publier Jeudi 16 Août 2018 un éditorial sur les dangers des attaques de la presse par l’administration et de demander aux autres de publier leurs propres éditoriaux le même jour ».

Le Boston Globe était accompagné de l’American Society of News Editors, de la Press Association, du New England Newspaper et d’autres groupes de presse qui ont contribué à la sensibilisation à la campagne éditoriale.

Marjorie Pritchard, rédactrice adjointe de la page éditoriale du Boston Globe, a déclaré à Cable News Network (CNN) que la réponse avait été écrasante après le lancement de la campagne nationale il y a quelques jours.

« Nous avons plus de cent publications et je pense que ce nombre augmentera dans les prochains jours », a-t-elle déclaré, « nous avons de grands journaux, mais la majorité provient de petits marchés, tous enthousiastes à l'idée de résister aux attaques du journalisme par Donald Trump ».

Dans son message aux publications, le Boston Globe a encouragé l'autonomie dans la rédaction des éditoriaux qui composeront la campagne de cette semaine.

« L'impact de l'agression de Donald Trump sur le journalisme est différent à Boise et à Boston », poursuit le communiqué, « nos paroles seront différentes. Mais au moins, nous pouvons convenir que de telles attaques sont alarmantes ».

Donald Trump a constamment dénoncé les médias pendant son mandat à la Maison-Blanche, ainsi que pendant la campagne électorale de 2016, faisant référence aux principaux médias comme à de fausses informations et aux médias qui ont publié des articles critiques sur sa présidence.

Ses attaques contre la presse ont semblé se multiplier au cours des derniers mois, parallèlement au recrutement de l’ancien dirigeant de Fox News, Bill Shine, qui est actuellement chef de cabinet adjoint pour les communications à la Maison Blanche. La journaliste de CNN, Kaitlan Collins, a déclaré qu’elle avait récemment été empêchée d’assister à un événement avec le président par Bill Shine, en raison de ses questions lors d’un événement qui s’est tenu plus tôt dans la journée.

Le président a continué de se moquer de la presse lors de ses rassemblements nationaux, avertissant ses partisans de ne pas prêter attention à ses reportages sur son administration.

« Ne croyez pas les conneries que vous voyez de ces personnes, les fausses nouvelles », a déclaré Donald Trump lors de la convention nationale des anciens combattants des guerres étrangères au mois de juillet 2018, « rappelez-vous juste que ce que vous voyez et ce que vous lisez n'est pas ce qui se passe ».

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14 août 2018 2 14 /08 /août /2018 18:09

 

 

https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/08/14/antisemitisme-le-leader-travailliste-britannique-jeremy-corbyn-a-nouveau-dans-la-tourmente_5342174_3214.html

 

Le leader travailliste britannique Jeremy Corbyn à nouveau dans la tourmente

Accusé d’avoir rendu hommage, en 2014, aux terroristes palestiniens de Septembre Noir, le leader du parti travailliste reconnaît avoir été présent. Son parti se déchire et Benyamin Nétanyahou demande une condamnation sans équivoque.

Par Eric Albert, correspondant du Monde à Londres

Benyamin Nétanyahou est intervenu, Lundi 13 Août 2018, dans la controverse sur l’antisémitisme qui déchire le parti travailliste britannique. Sur Twitter, le premier ministre israélien a demandé une condamnation sans équivoque de Jeremy Corbyn, le leader du parti travailliste. Celui-ci est accusé d’avoir déposé, en 2014, une gerbe de fleurs sur la tombe des membres de Septembre Noir, le groupe terroriste palestinien qui a mené la prise d’otages d’athlètes et d’entraîneurs israéliens aux jeux olympiques de Munich en 1972, se terminant par la mort de onze d’entre eux.

Jeremy Corbyn reconnaît avoir été présent mais il ne pense pas avoir été impliqué dans la cérémonie. Sur Twitter, il a contre-attaqué, « ce que le premier ministre israélien dit de mes actions et de mes mots est faux. Ce qui mérite une condamnation sans équivoque est l’assassinat de cent soixante manifestants palestiniens à Gaza par les forces israéliennes depuis le mois de mars 2018, y compris des dizaines de mineurs ».

Le Daily Mail a publié Samedi 11 Août 2018 une photographie montrant Jeremy Corbyn en 2014 tenant en ses mains une couronne de fleurs lors d’une cérémonie à Tunis. Celui qui était alors simple député était sur place pour une conférence consacrée à la Palestine, organisée par le président tunisien. A la fin, deux gerbes de fleurs ont été déposées sur des tombes palestiniennes.

La première commémorait quarante sept palestiniens tués dans une attaque aérienne israélienne sur une base de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) en 1985. Jeremy Corbyn affirme que c’est ce que montre la photographie du Daily Mail. La seconde a été déposée sur les tombes de Salah Khalaf, le fondateur de Septembre Noir, Fakhri al Omari, son bras droit, et Hayel Abd al Hamid, le chef de la sécurité de l’OLP. Tous les trois ont été assassinés vingt ans après l’attentat de Munich par le Mossad, les services secrets israéliens. C’est cette cérémonie à laquelle Jeremy Corbyn dit avoir été simplement présent.

Dans un article publié en 2014 dans le Morning Star, un quotidien d’extrême gauche, il racontait l’événement et il précisait que « des couronnes ont été déposées devant les tombes des morts de ce jour là, le jour du bombardement israélien de 1985, et sur les tombes d’autres agents tués par le Mossad ».

Le Daily Mail a aussi dévoilé une vidéo datant de 2013, dans laquelle Jeremy Corbyn critique la politique d’Israël, « la Cisjordanie est sous le coup d’une occupation qui est reconnaissable par de nombreux peuples qui ont souffert de l’occupation pendant la seconde guerre mondiale ». Ces propos reviennent-ils à comparer Israël au régime nazi ? Jeremy Corbyn dément, affirmant qu’il ne fait pas référence ici aux chambres à gaz ni aux camps d’extermination.

Benyamin Nétanyahou a ajouté cet élément à charge dans son Tweet contre le leader travailliste, « le dépôt d’une gerbe par Jeremy Corbyn sur les tombes des terroristes qui ont perpétré le massacre de Munich et sa comparaison entre Israël et les nazis méritent la condamnation sans équivoque de tous, la gauche, la droite et tous les autres entre les deux ».

Ces accusations auraient moins fait réagir si Jeremy Corbyn n’était pas au centre de la controverse sur la question de l’antisémitisme depuis qu’il est devenu le leader du parti travailliste en 2015. Militant de la cause palestinienne de longue date et pacifiste, le leader du parti travailliste est accusé de fermer les yeux face aux dérives de certains militants qui passent de la critique d’Israël à l’antisémitisme.

En 2016, il avait longtemps refusé de sanctionner Ken Livingstone, l’ancien maire de Londres, qui avait déclaré qu’Adolf Hitler était sioniste avant la deuxième guerre mondiale. Plus récemment, au mois d’avril 2018, plusieurs députés travaillistes juifs ont témoigné des attaques dont ils ont été victimes au sein de leur propre parti. Au mois de juillet 2018, tentant de tirer un trait sur ces affaires, Jeremy Corbyn a décidé d’intégrer dans les règles du parti travailliste la définition de l’antisémitisme rédigée par l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), mais il a refusé d’y inclure l’ensemble des onze exemples proposés par l’organisation, notamment celui d’accuser des juifs d’être « plus loyaux envers Israël qu’envers leurs propres nations ».

Cela a provoqué la colère de Margaret Hodge, une députée juive, qui a reproché à Jeremy Corbyn d’être raciste et antisémite. Jim Murphy, un autre ancien ministre travailliste, a acheté une page de publicité, Vendredi 10 Août 2018, dans le Jewish Telegraph, pour exprimer sa tristesse et sa colère et pour présenter des excuses, « mon parti semble avoir délibérément tourné le dos aux juifs britanniques. C’est aussi inexplicable que destructif ».

Jeremy Corbyn n’a visiblement pas l’intention de reculer. Dans un nouveau Tweet, Lundi 13 Août 2018, il a repris ses critiques contre Israël, « la loi de l’état nation promue par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou discrimine la minorité palestinienne d’Israël. Je soutiens les milliers de citoyens arabes et juifs d’Israël qui manifestent ce week end à Tel Aviv pour des droits égaux ».

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14 août 2018 2 14 /08 /août /2018 17:33

 

 

L'Aquarius accueilli à Malte, cent quarante et un migrants répartis entre cinq pays (Reuters)

        

Le gouvernement de Malte a autorisé Mardi 14 Août 2018 le navire humanitaire Aquarius, qui a secouru cent quarante et un migrants au large de la Libye, à accoster dans un de ses ports dans le cadre d'un accord avec cinq états européens, qui prévoit notamment l'accueil de cent vingt rescapés par la France et l'Espagne.

Cette solution ad hoc a été saluée par la commission européenne et Paris, qui appellent cependant à trouver un mécanisme à long terme pour éviter les crises à répétition.

« Malte servira de base logistique et la totalité des cent quarante et un migrants censément à bord seront répartis entre la France, l'Allemagne, le Luxembourg, le Portugal et l'Espagne », précise le gouvernement dans un communiqué.

Cette décision, précise le communiqué maltais, met fin à quatre jours d'une nouvelle crise autour du sort des migrants secours par l'Aquarius.

L'Italie, l'Espagne et la Tunisie, ont refusé d'accueillir dans un de leurs ports le navire humanitaire affrété par l'Organisation Non Gouvernementale (ONG) SOS Méditerranée.

« A la suite de discussions entre la France et Malte, un certain nombre d’états membres de l'Union Européenne, avec le soutien de la commission européenne, se sont accordés sur un exercice de partage des responsabilités en regard des migrants secourus à bord de l'Aquarius », précise le gouvernement maltais, qui souligne qu'il n'avait aucune obligation légale à ouvrir ses ports au bateau.

L'accord concerne aussi une partie des cent quatorze personnes secourues Lundi 13 Août 2018 en mer par les autorités maltaises, précise le communiqué.

L'Aquarius se trouve actuellement à trente deux milles nautiques des côtes maltaises, soit trois à quatre heures de navigation, a indiqué en milieu d'après-midi Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée, lors d'une conférence de presse à Paris.

Informé de l'annonce des autorités maltaises, il a estimé que « c'était peut-être une ébauche intéressante, parce que Malte ou la Sicile sont les ports sûrs les plus proches, probablement les plus adéquats pour que des opérations de sauvetage soient menées. Malte permettrait une efficacité certaine et le fait que ce soit une coordination entre un nombre important de pays européens est positif », a-t-il ajouté.

A Bruxelles, le commissaire européen chargé des migrations, Dimitris Avramopoulos, a confirmé cet accord mais il a ajouté que l'Union Européenne devait trouver une solution à long terme.

« Nous ne pouvons pas nous en remettre seulement à des arrangements au cas par cas, il nous faut des solutions durables et ce n'est pas la responsabilité d'un seul ou de quelques-uns seulement de nos états membres, mais de l'Union Européenne dans son ensemble », a-t-il dit dans un communiqué.

Sur son compte Twitter, Emmanuel Macron a mis en avant cette « coopération européenne concrète actée sur l'Aquarius, sur une initiative franco-maltaise ».

L'Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) se rendra à Malte, probablement dès Jeudi 16 Août 2018, « pour accueillir soixante personnes en besoin de protection », a-t-on appris auprès de l'Elysée.

« La décision a été prise une nouvelle fois dans un contexte d'urgence humanitaire et elle démontre l'importante d'un mécanisme pérenne et soutenable pour éviter les crises à répétition », peut-on lire dans un communiqué transmis par la présidence française, « la France, avec ses partenaires, fera des propositions dans les prochaines semaines pour la mise en place d’une réponse efficace afin que chacun prenne ses responsabilités en matière de sauvetage, de débarquement et de solidarité ».

A Madrid, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé que soixante d'entre eux seraient pris en charge par l'Espagne. Le Portugal a indiqué pour sa part qu'il accueillerait trente migrants, passagers de l'Aquarius ou secourus par Malte.

Au mois de juin 2018 déjà, lors d'une précédente mission de secours en mer, l'Aquarius avait été refoulé par le gouvernement italien nouvellement formé par la Ligue du Nord d'extrême droite et par le Mouvement Cinq Etoiles (MCE). La France et Malte l'avaient également rejeté.

Les six cent vingt neuf migrants qui se trouvaient alors à son bord avaient finalement pu débarquer en Espagne, à Valence. Une partie d'entre eux ont ensuite été répartis vers d'autres pays, dont la France.

Dans le sillage de ce premier épisode de crise, les vingt huit pays de l’Union Européenne s'étaient engagés le 29 juin 2018 à l'issue d'un conseil européen à renforcer les frontières de l'Union Européenne et à créer des plates formes de débarquement hors d'Europe et des centres contrôlés d'accueil sur le sol européen sur la base du volontariat, des engagements qui n'ont débouché pour l'heure sur aucun mécanisme concret de secours en Méditerranée.

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14 août 2018 2 14 /08 /août /2018 17:18

 

 

https://m6info.yahoo.com/affaire-benalla-la-victime-du-jardin-des-plantes-va-deposer-plainte-151123634.html

 

La victime du Jardin des Plantes va déposer plainte

Mardi 14 Août 2018

Mise en ligne à la fin du mois de juillet 2018, une vidéo sur laquelle semblent apparaître Alexandre Benalla et Vincent Crase montre l’interpellation musclée d’un homme de trente six ans , peu avant les événements de la place de la Contrescarpe, le premier mai 2018.

Trois heures avant les événements du premier mai 2018, place de la Contrescarpe à Paris, un homme est vivement appréhendé au Jardin des Plantes, à Paris. Sur les images qui en attestent, le trentenaire semble être arrêté par Alexandre Benalla et Vincent Crasse, respectivement ancien collaborateur d’Emmanuel Macron et ancien salarié de la République En Marche (REM). L’homme de trente six ans s’apprêterait à déposer plainte, selon Mediapart, qui a recueilli le témoignage de son interpellation.

« Sur le moment, je n’ai rien compris. L’un d’entre eux, je ne me rappelle pas lequel précisément, me tend des pierres en me disant de les prendre parce qu’elles étaient à moi. Je suis resté perplexe. Je me suis dit que c’étaient peut-être des policiers de la Brigade Anti Criminalité (BAC) ».

Devant son refus de prendre les pierres, raconte-t-il au site d’information, Vincent Crase lui donne un coup de matraque télescopique, « je pense qu’il l’a dépliée, parce que j’ai entendu le bruit et il m’a frappé directement au niveau du tibia droit. J’en garde encore la marque ».

La victime du Jardin des Plantes reconnaîtra plus tard Alexandre Benalla et Vincent Crase sur les vidéos dévoilées à la fin du mois de juillet 2018 par France Info et Mediapart. Le Jardin des Plantes était situé sur le parcours du défilé du premier mai 2018.

L’enquête, ouverte à la fin du mois de juillet 2018 au sujet des violences commises le premier mai 2018 au Jardin des Plantes à Paris, avait été élargie après la diffusion des ces images. Dans une interview au Journal Du Dimanche (JDD), Alexandre Benalla avait réfuté toute intervention de sa part à ce moment là au Jardin des Plantes, « j’étais derrière les policiers en tant qu’observateur, on peut le voir distinctement, je n’ai ni casque, ni brassard, ni radio ».

Depuis l’affaire, les observateurs immergés aux côtés des policiers et des gendarmes doivent obtenir une autorisation, signer une charte et porter un signe distinctif.

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13 août 2018 1 13 /08 /août /2018 19:08

 

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/08/12/il-faut-agir-vite-pour-ne-pas-laisser-oleg-sentsov-mourir_5341828_3232.html

 

Il faut agir vite pour ne pas laisser Oleg Sentsov mourir

Un collectif de personnalités, parmi lesquelles la ministre de la culture, Françoise Nyssen, Jean-Luc Godard et Ken Loach, lance dans le Monde un appel à la libération du cinéaste ukrainien, détenu en Russie depuis quatre ans.

Lundi 13 Août 2018

Artisans de l’image et de l’imaginaire, les cinéastes nous émeuvent et nous émerveillent, capturent notre époque et nous captivent. Par leurs œuvres, ils partagent leurs regards et éveillent les nôtres. Ils font entendre leurs voix, des voix parfois dissidentes, partout dans le monde, elles constituent des contre-pouvoirs essentiels et elles construisent de nouvelles pensées. La diversité d’opinion, les débats, les désaccords et les discussions qu’alimentent les artistes sont une chance pour la démocratie, pour la liberté et pour le progrès.

Parce que l’art ne connaît pas de frontières et parce que l’art est universel, les droits de ceux qui le font vivre devraient l’être également. La liberté d’expression et la liberté de création ne sauraient s’arrêter là où commence la dissidence. Pourtant, aujourd’hui, un cinéaste se meurt parce qu’il est dissident. Menacé à cause de ses idées, comme Vassili Grossman, Alexandre Soljenitsyne et bien d’autres sous le régime communiste.

Le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov est détenu en Russie depuis plus de quatre ans. Il est détenu dans la colonie pénitentiaire de Labytnangui, dans la péninsule de Yamal, au nord de la Sibérie.

Sa condamnation à vingt ans de réclusion par un tribunal militaire russe, au terme d’un procès qui n’a manifestement pas respecté les droits de la défense, est une violation du droit international et des normes fondamentales de la justice. Son seul tort réel ne serait-il pas d’avoir manifesté sa liberté d’expression ? Son seul crime ne serait-il pas de pouvoir exprimer son engagement politique à travers son art ?

Enfermé au nord de la Sibérie dans des conditions effroyables et inhumaines, il aurait perdu près de trente kilogrammes depuis le début de sa grève de la faim, il y a maintenant près de trois mois. Alors que son état de santé semble se dégrader dangereusement de jour en jour, il faut agir et il faut agir vite.

Ne pas agir, ce serait laisser Oleg Sentsov mourir. Ce serait renoncer à nos valeurs et à nos principes, renoncer à ce que nous défendons et à ce que nous sommes. Ce serait tolérer qu'on peut être tué pour ses idées, ses opinions et ses prises de position. Le traitement dont il est l'objet est une atteinte à la liberté de pensée et à la liberté de création.

Nous ne pouvons l'accepter. Il devient urgent et nécessaire pour la Russie de trouver une solution non seulement humanitaire mais aussi politique à cette situation. Non seulement la France, le président Emmanuel Macron a émis plusieurs propositions auxquelles le président Vladimir Poutine s'est engagé à répondre, mais l'ensemble de la communauté internationale, de l'Union Européenne à l'Organisation des Nations Unies (ONU), doit se mobiliser pour Oleg Sentsov et pour obtenir des réponses.

Les artistes du monde entier savent pertinemment que le président russe a le pouvoir d'arrêter cette tragédie humaine et démocratique. Partout dans le monde, dans le monde du cinéma et de la culture et bien au delà, une mobilisation internationale doit se faire entendre pour défendre Oleg Sentsov. Au nom de la liberté artistique et de la liberté d'expression, nous appelons de nouveau à la libération immédiate d'Oleg Sentsov.

Premiers signataires

Jacques Audiard, Jean Louis Comolli, Costa Gavras, Jean Pierre Dardenne, Dan Franck, Jean Luc Godard, Robert Guédiguian, Michel Hazanavicius, Agnès Jaoui, Cadric Klapisch, Ken Loach, Ariane Mnouchkine, Françoise Nyssen, Rithy Panh, Bertrand Tavernier, Margarethe von Trotta  

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13 août 2018 1 13 /08 /août /2018 18:37

 

 

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN1KY1AT-OFRTP

 

L'Italie refuse d'accueillir les réfugiés de l'Aquarius (Reuters)

L’Italie a refusé Lundi 13 Août 2018 d’accueillir dans l’un de ses ports les cent quarante et une personnes secourues Vendredi 10 Août 2018 par le navire humanitaire Aquarius au large des côtes libyennes, en invitant la Grande-Bretagne et les autres pays de l’Union Européenne à leur ouvrir leurs portes.

Le bateau affrété par l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) SOS Méditerranée et opéré en partenariat avec Médecins Sans Frontières (MSF) navigue dans les eaux internationales entre Malte et l’Italie en attendant de connaître sa destination.

« Il ne peut pas aller où il veut, pas en Italie », a dit le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, sur Twitter, Lundi 13 Août 2018.

« Arrêtez les trafiquants d’êtres humains et leurs complices, ports fermés et cœurs ouverts », a poursuivi le dirigeant de la Ligue du Nord en suggérant que l’Aquarius se rende en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne ou à Malte.

L’Aquarius a déjà passé neuf jours en mer au mois de juin 2018 lorsque le nouveau gouvernement italien formé par l’extrême droite et le Mouvement Cinq Etoiles (MCE) lui a, pour la première fois, interdit d’accoster dans ses ports en accusant les navires humanitaires de complicité avec les passeurs, une accusation rejetée par les ONG.

Les six cent cinquante migrants qu’il transportait avaient finalement pu débarquer en Espagne, mais Madrid n’a pas renouvelé son offre, Lundi 13 Août 2018.

« Pour le moment, l’Espagne n’est pas le port le plus sûr car il n’est pas le plus proche » pour l’Aquarius, a déclaré une porte-parole du gouvernement.

Le président du port de Sète-Frontignan et ancien ministre des transports, Jean-Claude Gayssot, a fait savoir à SOS Méditerranée qu’il était prêt à accueillir l’Aquarius, avec à son bord les migrants secourus en mer au large des côtes libyennes, a annoncé France Bleu Hérault.

« La seule condition c’est d’abord le feu vert des autorités françaises. Je comprends que les choses sont complexes, y compris qu’il faut combattre les passeurs. Mais là, il s’agit de vies humaines. Tout doit être second par rapport à l’humain, par rapport à sauver des vies, des familles, des femmes et des enfants », a-t-il dit.

Le ministre italien des transports, Danilo Toninelli, a déclaré de son côté que, puisque le bateau bat pavillon de Gibraltar, il incombe au territoire britannique et à Londres d’assumer leurs responsabilités.

« A ce stade, le Royaume-Uni devrait assumer sa responsabilité de garantir la sécurité des naufragés », a écrit sur Twitter le ministre en charge des ports et des gardes-côtes italiens.

Le ministère britannique des affaires étrangères n’a pas fait de commentaire pour le moment.

Un porte-parole de la commission européenne a indiqué que Bruxelles cherchait une solution à cet incident avec plusieurs pays de l’Union Européenne.

Le centre de coordination des secours de Malte a fait savoir Samedi 11 Août 2018 à l’Aquarius qu’il n’était pas le bienvenu sur l’île, selon le registre de communications internes du navire. Reuters n’a pas pu joindre le gouvernement maltais, Lundi 13 Août 2018.

Sous pression des autorités maltaises et italiennes, la plupart des navires humanitaires ont cessé de patrouiller au large de la Libye.

Selon Amnesty International, sept cent vingt migrants se sont noyés au mois de juin et au mois de juillet 2018 en l’absence de secours.

L’Italie a accueilli six cent cinquante mille migrants sur son territoire depuis 2014.

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13 août 2018 1 13 /08 /août /2018 18:03

 

 

https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2018/08/13/sophia-chikirou-veut-faire-payer-ses-anciens-camarades-du-media_5341880_3236.html

 

Sophia Chikirou veut faire payer ses anciens camarades du Média

La nouvelle direction accuse la cofondatrice du média alternatif de gauche, partie rejoindre le Mouvement de la France Insoumise (MFI), d’avoir caché la réalité des comptes.

Par François Bougon

Lundi 13 Août 2018

La deuxième saison du Média n’a pas commencé, mais tout laisse penser qu’elle sera aussi trépidante que la première. Ce média alternatif de gauche lancé au mois de janvier 2018 traverse une crise d’une ampleur inédite. Comme l’a révélé Mediapart, l’une des chevilles ouvrières du Média et ancienne conseillère de communication de Jean-Luc Mélenchon, Sophia Chikirou, poussée à la démission pendant l’été, a annoncé vouloir saisir la justice, alors que la nouvelle direction s’interroge sur des mouvements de fonds réalisés juste avant qu’elle ne quitte la direction à la fin du mois de juillet 2018.

Les six premiers mois de cette petite entreprise de trente cinq salariés dont une douzaine de journalistes avaient déjà été riches en polémiques, notamment sur le départ de la première présentatrice ou la diffusion d’une fausse information à propos de l’évacuation policière de l’université de Tolbiac. Mais, au mois de juin 2018, lors du dernier point d’étape diffusé sur YouTube, les dirigeants affichaient à l’écran une belle unité et un certain optimisme.

Sophia Chikirou, cofondatrice aux côtés du psychanalyste Gérard Miller et du producteur Henri Poulain, revendiquait alors plus de dix neuf mille socios qui, grâce à leurs contributions, permettent à la structure de se financer. Et même si le Média perdait trente deux mille euros par mois, elle se réjouissait du lancement d’un mensuel papier, quatre vingt dix neuf pour cent, et elle présentait un plan de développement prévoyant notamment la mise en place d’une coopérative pour mettre fin au bricolage juridique. Une association détient deux sociétés, l’une salariant les journalistes, l’autre gérant les aspects techniques. L’objectif était d’atteindre les vingt cinq mille socios d’ici à la fin de l’année 2018 pour assurer l’équilibre financier.

Deux mois plus tard, Sophia Chikirou n’imagine plus l’avenir. Elle tente de justifier le passé. Tout s’est joué lors d’un séminaire de deux semaines au mois de juillet 2018 où, selon Henri Poulain, certains ont dénoncé une gouvernance extrêmement solitaire de l’intéressée.

« Cela avait des conséquences éditoriales. Le journal télévisé absorbe cinquante pour cent des finances et quatre dix pour cent des énergies et cela empêche de penser de nouveaux formats et de nouvelles émissions », poursuit-il. Au sein de la rédaction, certains dénoncent aussi son autoritarisme.

Les débats ont été âpres, « tous les cadavres sont remontés à la surface en l’espace de quarante huit heures », se souvient un des participants, se soldant par le départ de Sophia Chikirou à la fois de la présidence de la société de presse, où elle a été remplacée par la journaliste Aude Lancelin, puis de celle de la société de production, où a été nommée une directrice de production, Stéphanie Hammou. Le premier départ était prévu, car elle avait annoncé qu’elle rejoignait la campagne du MFI pour les élections européennes, mais le second l’est moins.

Sophia Chikirou affirme avoir posé trois conditions à son départ. « La première condition était que tous les salariés en Contrat de travail à Durée Déterminée (CDD) qui le souhaitent soient confirmés sous forme de Contrat de travail à Durée Indéterminée (CDI) dès le mois de juillet 2018. La deuxième condition était que les journalistes qui, eux, ne souhaitaient pas mon départ, ne soient pas victimes de représailles à la rentrée et donc que leurs émissions soient confirmées. La troisième condition était que ma société, prestataire du Média, soit payée de sa dernière facture. Aucune de ces trois conditions n’a été respectée », d’où l’affrontement actuel.

La nouvelle direction explique, en effet, avoir découvert au mois de juillet 2018 les prestations « de direction conseil et stratégique » facturées par la société de communication de Sophia Chikirou, Mediascop, alors qu’elle a toujours déclaré qu’elle travaillait bénévolement pour le Média.

Deux demandes de virement, pour un montant total de cent trente mille euros, ont été présentées à la banque à la fin du mois de juillet 2018 par Sophia Chikirou. L’une d’entre elles, qui s’élève à plus de soixante sept mille euros, a été refusée.

Si Henri Poulain évoque une blessure d’orgueil, la journaliste Aude Lancelin, nouvelle présidente de l’entreprise de presse, juge que « Sophia Chikirou ne veut pas que le Média survive à son départ. Chercher à effectuer ces deux virements à quarante huit heures d’intervalle, sans en avertir personne, c’est vouloir asphyxier financièrement un média fragile », dit-elle.

Sophia Chikirou répond que tout le monde était au courant de ces prestations très précises, encadrées par une convention signée au mois de janvier 2018 et surtout elle met en avant une trésorerie largement positive de plus de cent treize mille euros. « La nouvelle direction empêche le paiement de cette facture. Dès lors, elle a lancé, semble-t-il, une campagne mettant en cause ma probité », dit-elle.

Ses anciens camarades affirment ne pas disposer des pièces nécessaires pour avoir une vision claire de la situation, car l’ancien bureau de Sophia Chikirou est fermé à clé et elle a perdu la clé. Ils ont tous les documents en leur possession, répond-elle. Face à ce qu’elle qualifie de diffamation, elle explique n’avoir « d’autre choix que de saisir la justice, d’abord pour demander qu’un administrateur provisoire soit nommé et surtout qu’un audit des comptes et du business plan que j’ai mis en place soit fait ». Gérard Miller, qui juge avoir « beaucoup donné pendant la première saison du Média », ne veut plus s’exprimer. Il a quitté la présidence de l’association.

Pendant ce temps, Aude Lancelin prépare la rentrée, qui sera marquée par la fin du journal télévisé et par la volonté de développer l’investigation et la critique des médias. Les proches de Sophia Chikirou s’inquiètent. Un ancien responsable des réseaux sociaux, Bastien Parisot, qui a démissionné, dénonce un changement d’identité et une purge contre les supposés soutiens de Sophia Chikirou, parmi eux, Serge Faubert.

« Nous sommes cinq journalistes dans le collimateur de la nouvelle direction. Cette chasse aux sorcières fait curieusement écho à des tentatives communautaires ou identitaires au sein de la rédaction. Sur ces cinq, nous sommes quatre blancs quinquagénaires et cela semble poser un problème à certains », dit-il. Au Média, qui se veut le miroir des luttes sociales, la rentrée sera chaude.   

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12 août 2018 7 12 /08 /août /2018 15:41

 

 

https://paris-luttes.info/7-aout-1927-immense-manifestation

 

7 août 1927, immense manifestation pour Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti

 

Le 7 août 1927, alors que les menaces d’exécution de Nicola Sacco et de Bartolomeo Vanzetti se font plus précises, d’immenses manifestations ont lieu dans le monde entier, contre la barbarie américaine, en particulier à Paris.

« Here’s to you Nicola and Bart, rest forever here in our hearts, the last and final moment is yours, that agony is your triumph », Joan Baez, sur une musique d’Ennio Morricone.

Tandis que le risque d’exécution de Nicola Sacco et de Bartolomeo Vanzetti se rapproche, un cortège auquel s’était joint Luigia Vanzetti, la sœur de Bartolomeo Vanzetti, rassemble plus de cent mille personnes à Paris, le 7 août 1927. Il est fortement encadré par d’imposantes forces de police. Un appel est lancé pour une grève de vingt quatre heures, le 8 août 1927. Le 8 août, le 9 août et le 10 août 1927, l’exécution de Nicola Sacco et de Bartolomeo Vanzetti, prévue à la date du 10 août 1927, elle aura lieu finalement le 23 août 1927, suscite à travers le monde de nombreuses manifestations de colère, à Chicago la grève générale est suivie par seize mille ouvriers. A la sortie du meeting, une jeune anarchiste italienne de seize ans nommée Aurora d’Angelo, prend la tête d’un cortège de quatre mille personnes. La police utilise des gaz lacrymogènes et procède à soixante seize arrestations dont Aurora d’Angelo, qui refusera lors de son procès l’aide d’un avocat. A New York, la grève est suivie par cent cinquante mille personnes, selon la police, de même à Montevideo, Asuncion, Bruxelles, Londres ou Paris. Des bombes explosent à Bâle et à Sofia le 11 août 1927, ou sont découvertes à Chicago et à Londres. C’est un immense vent de contestation qui se lève contre l’arbitraire de la répression.

L’affaire de Nicola Sacco et de Bartolomeo Vanzetti est un symbole de la répression aux États-Unis. Elle frappe deux anarchistes d’origine italienne, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti. Dans les années 1920, la crise économique touche aussi bien l’Europe que les États-Unis. Il faut reconvertir l’économie de guerre et faire face à l’inflation. La fin du dirigisme étatique mis en place en 1917 et la montée du syndicalisme provoquent de nombreuses grèves dans tout le pays. En 1919, on recense quatre millions cent mille grévistes qui réclament de meilleurs salaires et une réduction du temps de travail. Ces grèves donnent lieu à des affrontements dans plusieurs grandes villes, comme à Boston.

L’année 1925 est marquée par de nombreux attentats anarchistes. Les responsables politiques sont touchés, comme le maire de Seattle ou celui de Cleveland, chez lequel une bombe explose. Les bureaux de la banque Morgan à Wall Street sont soufflés par un attentat qui fait trente huit morts et deux cent blessés. Les autorités prennent des mesures de répression contre les anarchistes mais aussi contre les communistes et les socialistes américains. Certains sont emprisonnés et d’autres contraints de s’exiler. La presse bourgeoise amalgame les grévistes, les étrangers et les rouges. Elle craint la progression du bolchévisme en Europe et le terrorisme de gauche et elle se méfie des immigrés récemment arrivés qui parlent à peine l’anglais. Cette période est connue sous le terme de peur rouge.

Le premier procès débute le 22 juin 1920. Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti sont accusés de deux braquages ayant eu lieu dans le Massachusetts. Le premier est un hold-up manqué contre une fabrique de chaussures par un gang motorisé le 24 décembre 1919 à Bridgewater et le deuxième est un braquage le 15 avril 1920 à South Braintree, dans la banlieue de Boston. Durant ce dernier braquage, deux hommes, Frederic Parmenter, caissier de la manufacture de chaussures Slater and Morril, et son garde du corps, Alessandro Berardelli, sont abattus à coups de revolver par deux hommes dans la rue principale. Quinze mille dollars sont volés.

Un certain nombre de témoins à charge qui n’ont vu le braquage que de loin affirment avoir reconnu des italiens, notamment l’un portant une moustache comme celle de Bartolomeo Vanzetti, le débat portant sur la longueur de cette moustache. Les témoins à décharge, des immigrés italiens soupçonnés d’accointance avec les milieux anarchistes, sont ignorés bien qu’ils fournissent un alibi à Bartolomeo Vanzetti. Le 16 août 1920, Bartolomeo Vanzetti seul est condamné pour le premier braquage de douze à quinze ans de prison, Nicola Sacco ayant pu prouver qu’il avait pointé à l’usine le jour de ce premier braquage.

Le second procès qui a lieu à Dedham du 31 mai au 14 juillet 1921 met surtout en scène l’expertise en balistique, encore balbutiante à cette époque, Bartolomeo Vanzetti portant selon l’accusation un pistolet de calibre 38 qui aurait appartenu à l’une des victimes et Nicola Sacco portant un colt automatique de calibre 32. Les quatre balles trouvées sur les lieux du braquage avaient été tirées par un pistolet de même calibre. Ce second procès les condamne tous les deux à la peine capitale pour les crimes de South Braintree, malgré le manque de preuves formelles. Carlo Tresca et Aldino Felicani, un vieil ami de Bartolomeo Vanzetti, deux militants des Industrial Workers of the World (IWW) et quelques représentants de la bourgeoisie libérale bostonienne lancent une campagne médiatique nationale et internationale en leur faveur, montant dès le 9 mai 1921 un comité de défense qui parviendra à lever pendant sept ans un fonds de trois cent mille dollars, fonds dans lequel puisera leur avocat californien Fred Moore, spécialisé dans les procès politiques, pour effectuer ses propres enquêtes.

Dès lors, des comités de défense se mettent en place dans le monde entier pour sensibiliser l’opinion sur cette injustice. Comme Nicola Sacco en 1923, Bartolomeo Vanzetti est placé au début de l’année 1925 en hôpital psychiatrique. Le 12 mai 1926, leur condamnation à mort est confirmée. Au mois de novembre 1926, un bandit dénommé Celestino Madeiros, cependant déjà condamné à mort dans une autre affaire, avoue de sa prison être l’auteur, avec des membres du gang de Joe Morelli, du braquage de South Braintree, mais le juge Webster Thayer, qui n’aimait ni les italiens, ni les anarchistes, refuse de rouvrir le dossier. Malgré une mobilisation internationale intense et le report à plusieurs reprises de l’exécution, Nicola Sacco, Bartolomeo Vanzetti et Celestino Madeiros sont exécutés par chaise électrique dans la nuit du 22 au 23 août 1927, à la prison de Charlestown dans la banlieue de Boston, par le célèbre bourreau Robert Elliott, suscitant une immense réprobation. Le 23 août 1977, exactement cinquante ans jour pour jour après leur exécution, le gouverneur du Massachusetts Michael Dukakis réhabilite officiellement les deux hommes. Plus de quatre vingt ans après, les États-Unis continuent toujours d’exécuter des détenus, innocents ou coupables, le plus souvent pauvres ou révoltés.

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12 août 2018 7 12 /08 /août /2018 15:05

 

 

Les rebelles syriens créent une armée nationale avec la Turquie (Reuters)

 

Dimanche 12 Août 2018

 

L'armée nationale en cours en création par des insurgés syriens avec l'aide de la Turquie pourrait être un obstacle au plan de Bachar al Assad de reprendre le contrôle du nord-ouest du pays, dernier grand bastion rebelle en Syrie, pour peu que ses membres fassent taire leurs rivalités délétères.

Bachar al Assad, soutenu par la Russie et l'Iran, a promis de récupérer chaque centimètre du territoire syrien. Bien qu'il ait reconquis la majeure partie de la Syrie, le nord-ouest du pays est la dernière grande zone encore aux mains des combattants qui veulent le renverser. Ils s'y sont regroupés dans le cadre d'accords d'évacuation d'autres zones conclus chaque fois que des parties du pays étaient reprises par Damas.

Le nord-ouest de la Syrie est limitrophe de la Turquie et comprend essentiellement la province d'Idlib, une partie de la province d’Hama et une partie de la province d'Alep.

Selon le colonel Haitham Afissi, leader de l’armée nationale, la mise en place de cette force qui réunit trente cinq mille combattants provenant de certaines des milices les plus importantes de la guerre en Syrie, n'est pas chose facile.

« Nous en sommes au début. Nous sommes confrontés à de nombreuses difficultés, mais nous travaillons à les surmonter », déclare le colonel rencontré à Azaz, près de la frontière turque.

Ainsi, récemment, il raconte avoir dû ordonner à ses combattants de cesser d'ouvrir le feu au hasard, de porter l'uniforme et de coopérer avec la police militaire nouvellement créée qui représente la force du droit et de la justice et non un concurrent aux autres groupes. Les groupes armés se sont également vu interdire de gérer leurs propres prisons et tribunaux et de procéder à des arrestations extra judiciaires. Le soutien turc inclut les salaires des combattants, le soutien logistique et les armes si nécessaire.

Les soldats de l’armée nationale font également l'objet d'attaques. Un certain nombre de recrues ont été blessées dans un bombardement Dimanche 5 Août 2018 à al Bab alors que se déroulait la cérémonie de remise de leurs diplômes.

Selon le colonel Haitham Afissi, il s'agit du travail d'un ennemi de la révolution, qu'il soit interne ou externe. Le coupable a été identifié, mais le colonel ne veut pas donner son identité. De nombreux efforts précédent visant à unifier la rébellion ont échoué, en raison notamment des rivalités sur le terrain. Ce pourrait être différent avec l’armée nationale en raison de la présence de la Turquie sur le terrain.

L'armée turque a poussé vers le nord ouest syrien à la faveur de deux campagnes. La première dite Bouclier de l'Euphrate, qui a démarré en 2016, a chassé l'Etat Islamique des territoires situés entre Azaz et Djarablous. La seconde, dite Rameau d’Olivier, a permis de prendre la région voisine d'Afrin aux milices kurdes des unités de protection du peuple (YPG) au début de cette année.

La région est importante pour la Turquie en raison de ce qu'elle considère comme une menace des YPG pour sa sécurité nationale. Ankara considère les YPG comme une émanation du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte depuis plus de trente ans contre le pouvoir turc. Le colonel Haitham Afissi énumère trois ennemis, Bachar al Assad, le PKK et l'État Islamique.

La Turquie a également installé douze postes militaires dans la province d'Idlib et dans les zones adjacentes situées au sud-ouest d'Afrin, dans le cadre d'un accord avec la Russie et l'Iran. L'objectif déclaré est de parvenir à un accord de désescalade dans la région d'Idlib.

Selon le colonel Haitham Afissi, l’armée nationale pourrait être rapidement fusionnée avec les rebelles soutenus par la Turquie à Idlib si nécessaire.

La situation à Idlib est compliquée par la présence de djihadistes bien armés qui se sont battus contre les autres groupes.

« Nous sommes prêts et nous tendons la main à tous les groupes qui représentent les objectifs de la révolution », déclare le colonel Haitham Afissi.

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