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31 juillet 2017 1 31 /07 /juillet /2017 18:25

 

 

http://www.roya-citoyenne.fr/2017/07/communique-de-roya-citoyenne-au-27-juillet-2017/

 

Communiqué de l'Association Roya Citoyenne (ARC)

 

Jeudi 27 Juillet 2017

 

Nous assurons Cédric Herrou, membre du conseil d’administration de l'ARC, de notre solidarité totale dans le cadre de cet acharnement policier et judiciaire que déploient contre lui le parquet et le gouvernement français, sixième interpellation, troisième interpellation en un mois.

Qu’ils poursuivent alors l’ensemble des citoyens solidaires du monde associatif et les initiatives individuelles de solidarité qui font vivre les valeurs fondatrices de la république.

Cet acharnement, qui ne se limite pas à Cédric Herrou, au mois de juin 2017, cinq citoyens solidaires ont été gardés à vue, un seul avec mise en examen, le député européen José Bové a été victime de brutalités policières le Lundi 24 Juillet 2017, va de pair avec la systématisation et l’aggravation des actions illégales quotidiennes de reconductions en Italie, de déni du droit d’asile et de la protection des mineurs que nous ne cessons, avec nos partenaires associatifs, de dénoncer depuis de longs mois, preuves à l’appui comme la vidéo diffusée par le Collectif Roya Solidaire le 6 juillet 2017.

Le parquet ne manque pas d’humour dans cette situation absolument ubuesque. Voilà une personne qui, sur ses terrains privés, pallie les manques des pouvoirs publics depuis des mois comme il le peut, avec le soutien de dons et la logistique de bénévoles et de notre association. Les personnes exilées atteignent son domicile après des errances de deux ou trois jours.

Ces exilés peuvent enfin avoir l’espoir, depuis la condamnation du préfet par le tribunal administratif le 31 mars 2017, de pouvoir rejoindre Nice pour faire enregistrer leur demande d’asile.

Toujours plus nombreux à être bloqués à Vintimille, ils prennent tous les risques pour franchir les multiples barrages policiers dans la vallée de la Roya. Qui s’est préoccupé de ce migrant, fuyant les forces de police, grièvement blessé lors d’une chute dans le lit de la Roya, Samedi 22 Juillet 2017 ?

Dans ces conditions, comment le parquet, sans se situer dans le cadre d’une propagande outrancière, peut raisonnablement accuser Cédric Herrou d'aide à l'entrée des migrants ?

Il ne peut pas davantage lui reprocher des conditions d’accueil indignes.

Alors même que le gouvernement français laisse dormir dans les rues tant de personnes vulnérables, familles avec enfants en bas âge, pas plus loin qu’à Nice, avec un 115 aux abonnés absents, la Police Aux Frontières (PAF) de Menton entasse des dizaines d’exilés dans des conditions indignes d’accueil pendant des heures et des heures, sans leur donner ni à boire ni à manger, avec un seul WC.

Est-ce que ce ne sont pas précisément cela des pratiques d’accueil indignes ?

Avec nos partenaires associatifs des Alpes-Maritimes, nous avons demandé à rencontrer le préfet, puis un médiateur de la république.

Une délégation associative dont l'ARC est partie prenante, représentant un réseau national de plus de quatre cent associations, a rencontré des représentants du gouvernement et elle demande une conférence nationale des associations et du gouvernement. Nous n'avons aucune réponse.

Nous appelons le gouvernement français à revenir à la raison, en prenant en compte les demandes de concertation des acteurs de terrain et à cesser les violences policières. Le déni de réalité n’a jamais fait une politique.

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31 juillet 2017 1 31 /07 /juillet /2017 17:59

 

Gérard Collomb renforce le dispositif d'accueil des migrants dans la région des Hauts de France (Reuters)

 

Le ministre de l’intérieur Gérard Collomb a annoncé Lundi 31 Juillet 2017 l'ouverture de deux nouveaux centres pour migrants dans les Hauts-de-France sur fond de critiques des conditions d'accueil à Calais décrites comme indignes par le défenseur des droits.

Il a également annoncé avoir demandé un rapport sur les pratiques policières contre les migrants à Calais, cinq jours après la publication d'un document de Human Rights Watch (HRW) dénonçant un usage de gaz au poivre par les forces de l'ordre.

Ces deux annonces surviennent quelques heures après la validation par le conseil d’état de la mise en place de points d'eau et de sanitaires pour les migrants de Calais, une décision en forme de revers pour le ministère de l’intérieur et pour la mairie de Calais qui avaient fait appel du jugement du tribunal administratif de Lille.

« Nous connaissons de nouveau depuis le début de l'année un certain nombre de difficultés puisque nous avons environ trois cent cinquante à quatre cent migrants qui sont aujourd’hui sur Calais », a déclaré Gérard Collomb lors d'une conférence de presse à Paris.

Nous avons le « souci constant de ne pas organiser à Calais même des centres d'hébergement mais de faire en sorte que nous puissions, à proximité, offrir une solution d'hébergement qui permettrait d'accélérer les situations administratives des personnes prises en charge et de les orienter vers une situation adaptée », a-t-il ajouté.

Deux centres vont donc s'ouvrir à Troisvaux, dans le département du Pas de Calais, et à Bailleul, dans le département du Nord, dans les dix prochains jours avec une capacité d'accueil de trois cent personnes au total.

Les associations de défense des migrants sont engagées depuis plusieurs mois dans un bras de fer avec les autorités sur la question de l'accueil des migrants à Calais toujours présents dans la région, malgré le démantèlement de la jungle de Calais au mois d’octobre 2016.

Dernier acte en date de cette épreuve de force, la validation Lundi 31 Juillet 2017 par le conseil d’état du jugement en référé du tribunal administratif de Lille. Ce dernier a enjoint le 26 juin 2017 au préfet et à la mairie de créer des dispositifs d’accès à l’eau permettant aux migrants de boire et de se laver.

« Lorsque la carence des autorités publiques expose des personnes à être soumises à un traitement inhumain ou dégradant, le juge des référés peut prescrire toutes les mesures de nature à faire cesser la situation résultant de cette carence », estime le conseil d’état dans un communiqué.

Le conseil d’état « relève que ces migrants, qui se trouvent dans un état de dénuement et d’épuisement, n’ont accès à aucun point d’eau ou douche ni à des toilettes, ils ne peuvent ainsi ni se laver ni laver leurs vêtements. Ils souffrent en conséquence de pathologies, de divers troubles liés à une mauvaise hygiène ou encore de plaies infectées ainsi que de graves souffrances psychiques », ajoute la plus haute juridiction administrative française qui pointe une carence des autorités publiques.

Prenant acte de la décision du conseil d’état lors de sa conférence de presse, Gérard Collomb a annoncé la mise en place de sites mobiles, afin de « faire en sorte que celles et ceux qui sont là puissent avoir des conditions d'hygiène qui soient correctes et en même temps de ne pas les fixer dans un seul lieu ».

La maire des Républicains de Calais, Natacha Bouchart, a de son côté indiqué qu'elle ne donnerait pas suite aux injonctions qui lui ont été faites.

« S'il ne saurait être question de mésestimer la situation d'extrême précarité des migrants, je ne puis accepter de mettre en place des installations qui réuniraient à nouveau les conditions de création de campements, de bidonvilles et de points de fixation », explique-t-elle dans un communiqué.

« La décision de justice du conseil d’état est une injustice pour les calaisiens, car elle les met de nouveau sous la menace de la recréation d'une énième jungle », ajoute-t-elle.

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30 juillet 2017 7 30 /07 /juillet /2017 17:59

 

https://www.hrw.org/fr/report/2017/07/25/cest-comme-vivre-en-enfer/abus-policiers-calais-contre-les-migrants-enfants-et

 

Abus policiers à Calais contre les migrants, enfants et adultes

 

Mardi 25 Juillet 2017

 

Neuf mois après la fermeture par les autorités françaises du grand camp de migrants, connu sous le nom de la jungle et qui était situé en bordure de Calais, entre quatre cent et cinq cent demandeurs d’asile et autres migrants vivent dans les rues et les zones boisées de cette ville du nord de la France et des alentours.

En se fondant sur des entretiens menés avec plus de soixante demandeurs d’asile et migrants, à Calais, Dunkerque et aux alentours, ainsi qu’avec une vingtaine de travailleurs humanitaires actifs dans cette zone, ce rapport documente les abus commis par les forces de police à l’encontre de demandeurs d’asile et de migrants et leurs agissements visant à perturber l’aide humanitaire et à harceler les personnes qui la délivrent, autant de comportements qui s’expliquent apparemment, au moins en partie, par la volonté de limiter le nombre de migrants présents dans la région.

Human Rights Watch (HRW) a constaté que les policiers à Calais, en particulier les Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS), font un usage courant de gaz poivre sur des migrants, enfants et adultes, alors qu’ils sont endormis, ou dans d’autres situations où ils ne présentent aucune menace, qu’ils aspergent de ce gaz ou confisquent des sacs de couchage, des couvertures et des vêtements, et que parfois, ils pulvérisent du gaz sur la nourriture et l’eau des migrants. Les policiers perturbent également la délivrance d’assistance humanitaire. Les abus policiers ont un impact négatif sur l’accès aux services de protection de l’enfance et sur la volonté de migrants et leur capacité de déposer une demande d’asile.

Une telle conduite de la part de la police dans et autour de Calais constitue un abus de pouvoir, violant l’interdiction des peines ou traitements inhumains et dégradants, ainsi qu’une atteinte aux droits des migrants à avoir accès à l’eau et à la nourriture. Selon les normes internationales, la police ne doit avoir recours à la force que lorsque cela est inévitable et alors uniquement avec modération, en proportion avec les circonstances, et dans un objectif légitime de maintien de l’ordre.

Les autorités ont pourtant ignoré les multiples témoignages portant sur les abus policiers envers les demandeurs d’asile et les autres migrants. Vincent Berton, le sous-préfet de Calais, a catégoriquement réfuté les comptes rendus selon lesquels les policiers ont utilisé des sprays au gaz poivre ou ont eu recours à la force sans distinction et de façon disproportionnée. « Ce sont des allégations et des déclarations de personnes qui ne sont pas basées sur des faits », a-t-il déclaré à Human Rights Watch.

Au mois de mars 2017, les autorités locales ont formellement interdit aux associations humanitaires de distribuer de la nourriture, de l’eau, des couvertures et des vêtements aux demandeurs d’asile et aux migrants. Un tribunal a suspendu ces arrêtés le 22 mars 2017, estimant qu’ils revenaient à infliger un traitement inhumain et dégradant. Le défenseur des droits a lui aussi critiqué les mesures prises par les autorités locales, dont les arrêtés, concluant qu’elles contribuaient à des « conditions de vie inhumaines » des demandeurs d’asile et des migrants présents à Calais.

Depuis la fin du mois de juin 2017, les autorités permettent une seule distribution d’aide humanitaire par jour, d’une durée de deux heures, dans une zone industrielle située près de l’ancien camp de migrants.

En plus de cela, le prêtre d’une église locale a autorisé la tenue d’une distribution à l’heure du déjeuner sur le terrain de l’église. Les policiers perturbent régulièrement les autres distributions d’assistance humanitaire. Les travailleurs humanitaires ont expliqué comment une fois, lorsqu’ils essayaient de donner de la nourriture aux migrants, ils sont retrouvés encerclés par des gendarmes armés de fusils, comment, à plusieurs reprises, les CRS leur ont fait tomber la nourriture des mains lorsqu’ils tentaient de la distribuer aux migrants et encore comment ils ont empêché des migrants par la force de s’approcher des bénévoles.

Des travailleurs humanitaires ont entrepris de photographier ou de filmer ces actions policières, comme la loi française les y autorise. En réaction, disent-ils, les policiers ont parfois saisi temporairement leurs téléphones, en effaçant ou en consultant le contenu sans permission.

Les travailleurs humanitaires témoignent aussi que les policiers les soumettent régulièrement à des contrôles de papiers, parfois à deux reprises ou davantage, en quelques heures seulement. Les contrôles d’identité sont légaux en France, mais ils peuvent ouvrir la porte à des abus policiers. À Calais, les contrôles d’identité des travailleurs humanitaires retardent souvent les distributions d’aide humanitaire. Ils empêchent aussi les travailleurs humanitaires d’observer comment les policiers traitent les migrants lorsqu’ils dispersent tout le monde après les distributions.

Le président Emmanuel Macron s’est engagé à adopter une approche humaine à la question des réfugiés et des demandeurs d’asile. Le 12 juillet 2017, son gouvernement a annoncé des initiatives visant à améliorer l’accès aux procédures de demande d’asile et à fournir des logements supplémentaires et d’autres aides aux demandeurs d’asile et aux enfants non accompagnés. Ces mesures sont bienvenues, mais contrastent nettement avec la manière dont les demandeurs d’asile et les autres migrants sont actuellement traités à Calais.

Pour respecter ces engagements, ainsi que les obligations internationales de la France, les autorités locales et nationales devraient ordonner immédiatement et sans équivoque aux forces de l’ordre de se conformer aux normes internationales sur l’usage de la force et de se garder de comportements entravant la délivrance de l’assistance humanitaire, de tels comportements devant faire l’objet de mesures disciplinaires appropriés pour abus d’autorité ou autres fautes professionnelles.

Le ministère de l'intérieur devrait lever les obstacles entravant l’accès aux services de protection des réfugiés, soit en ouvrant un guichet unique pour les demandes d’asile à Calais, soit en facilitant, dans des guichets déjà existants, le dépôt d’une demande d’asile par ceux qui souhaitent la faire. Il devrait aussi collaborer avec les agences et associations humanitaires appropriées afin d’assurer l’accès à un hébergement pour tous les demandeurs d’asile, y compris des hébergements d’urgence pour tous les migrants sans papiers et sans abris à Calais.

Enfin, les autorités locales et nationales devraient garantir que les enfants migrants non accompagnés aient accès aux services de protection de l’enfance, notamment à des centres dotés d’une capacité suffisante et d’un personnel adapté.

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30 juillet 2017 7 30 /07 /juillet /2017 17:43

 

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1798903523687538&id=1707778992799992

 

Communiqué de Cedric Herrou

 

Jeudi 27 Juillet 2017

 

Depuis deux semaines, nous sommes témoins de reconductions illégales de demandeurs d’asile en Italie, depuis Nice et Cannes donc loin de la frontière. C’est pour cela que, Lundi 24 Juillet 2017, je me suis rendu en gare de Cannes afin d'être témoin des interpellations des demandeurs d'asile, loin de penser que je finirai en garde à vue durant quarante huit heures.

Mon arrestation à Cannes a été un prétexte permettant d’ouvrir une enquête sur moi. L’opération policière menée à Cannes Lundi 24 Juillet 2017 a pris des proportions démesurées, des dizaines de policiers et militaires, des chiens et de la violence, le tout devant des touristes choqués et des citoyens désemparés. Il est clair que leur objectif était de faire peur, d’intimider et d’impressionner, tout comme la perquisition qui a eu lieu Mardi 25 Juillet 2017 à mon domicile, menée par quarante forces de l'ordre, où quatre vingt dix demandeurs d’asile ont été arrêtés et renvoyés en Italie, mineurs compris, sans aucune explication.

A l’heure actuelle je suis donc mis en examen, je suis interdit de sortir du territoire français, d’aller dans une gare ou sur le parvis d’une gare en France et je dois pointer toutes les deux semaines à la gendarmerie de Breil sur Roya.

Cela fait un an que je pose de questions aux pouvoirs publics mais que personne ne me répond. Le préfet refuse de me recevoir et la Police Aux Frontières (PAF) également. Je pose pourtant des questions simples. J’attends des réponses. J'espère que cette mise en examen me permettra d’en obtenir.

Dites-moi, quand on a deux cent demandeurs d’asile qui arrivent dans son jardin, quelle est la solution ? Qui est responsable ? Qu’est-ce qu’on peut faire, qu’est-ce qu’on ne peut pas faire ? Où s’arrête la solidarité ? Où commence le délit ?

On se trouve aujourd’hui dans une situation à laquelle personne ne comprend rien, ni la justice, ni les avocats, ni les forces de l’ordre, ni nous. Le droit est poreux, tout comme cette frontière. Nous agissons dans l’urgence et la nécessité. Nous espérons que cette mise en examen permettra enfin à la justice de se confronter à une réalité niée et à un droit d’asile bafoué et qu'elle permettra d'améliorer la situation à la frontière franco-italienne.

Merci à tous pour votre soutien.

Si j'étais Lundi 24 Juillet 2017 à Cannes, c'était en réalité pour filmer le comportement indigne des forces de l'ordre envers les demandeurs d'asile. Malheureusement, ma caméra à été saisie pendant mon arrestation. Heureusement, je n'étais pas seul. Un film est en cours de montage. Il sera bientôt en ligne.

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30 juillet 2017 7 30 /07 /juillet /2017 17:17

 

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article41560

 

Sur le Mouvement de la France Insoumise (MFI), le mouvement syndical, le Front Social et l’unité face à Emmanuel Macron

 

Par Sylvain Pyro

 

Lundi 17 Juillet 2017

 

MFI, organisations syndicales et Front Social, combattre le poison de la division pour mettre en déroute Emmanuel Macron et son gouvernement

 

Le mouvement social est à la croisée des chemins. La bataille contre la loi travail du printemps 2016 a été la principale mobilisation depuis 2010. Le mouvement est resté limité dans la jeunesse. Les grèves ont eu du mal à se développer dans toute une série de secteurs. L’auto-organisation y a été très marginale.

Cependant, des mouvements de blocages ont eu une ampleur assez importante, notamment dans les raffineries et les ports, le mouvement d’occupation des places avec Nuit Debout a été un vecteur de politisation malgré de nombreuses limites et les cortèges de tête ont exprimé une radicalisation contre l'état d’une frange minoritaire du mouvement. Mais cela a été loin de suffire. La grève générale a été à l’ordre du jour, y compris dans le positionnement de la Confédération Générale du  Travail (CGT), mais cela n’a pas débouché sur un mouvement d’ensemble du monde du travail. Au final, la défaite est bien réelle quoi qu’en disent ceux qui ont eu l’illusion que le mouvement pouvait passer l’été. Il nous faut en mesurer les conséquences pour adopter une tactique juste dans les affrontements qui sont devant nous.

 

Le MFI est le produit de la défaite

 

La défaite s’est d’abord traduite sur le terrain électoral avec un score historiquement bas pour la gauche, moins de trente pour cent des voix.

Le MFI a raflé la mise en proposant une solution institutionnelle face à l’impasse de la mobilisation défaite. Mais dans un rapport de forces dégradé, l’orientation du MFI s’est enferrée sur un programme certes social mais au-dessus des classes sociales, mettant en avant une forte dose de nationalisme et ne rompant pas avec la logique du profit. De nombreux militants se sont fait griser par Jean Luc Mélenchon et ses sept millions de voix. Fini les organisations traditionnelles, ils appartiennent à un mouvement, qui prétend se confondre avec le peuple, sans aucune médiation entre une horizontalité impuissante et un leader éclairé.

Cette orientation où le MFI se substitue à toute médiation traditionnelle est une impasse. Elle aboutit aux appels à manifester du 12 juillet 2017 à la seule initiative du MFI, centrés autour de l’appui au combat des députés insoumis à l’assemblée nationale. Elle fait l’impasse sur le problème central. Comment mettre en mouvement des forces sociales bien plus larges que celles qui sont intervenues au printemps 2016 ?

La réponse de Jean Luc Mélenchon est d’appeler l’ensemble de la population et des organisations politiques, mais aussi syndicales, à s’aligner derrière lui, sans discussion collective, dans un mouvement sans démocratie, derrière son programme.

Il néglige le fait que notre camp social est traversé de contradictions, qu'il est hétérogène et que la diversité de ses représentations correspond à une diversité de niveaux de consciences, d’intérêts partiels et de réalités sociales. Il y a certes les sept millions de votants pour le MFI qui, avec les sondages permettant d’espérer une présence au deuxième tour des élections présidentielles, a bénéficié d’un vote utile à la gauche de la gauche. Mais il y a aussi les centaines de milliers de voix qui se sont portées vers l’extrême gauche, les six pour cent de Benoît Hamon, les millions d’abstentionnistes ou encore de nombreux travailleurs qui ont voté contre leurs intérêts pour des partis libéraux ou d’extrême droite.

Il n’y aura pas de raccourci. Gagner contre Emmanuel Macron et son gouvernement dans les mois qui viennent passera nécessairement par la recherche de l’unité la plus large des organisations du mouvement ouvrier qui représentent ces différents niveaux de conscience. Ce travail, le MFI et Jean Luc Mélenchon tentent de passer par-dessus. C’est une grave erreur et une impasse qui peuvent être lourdes de conséquences sur nos capacités à résister dans la période qui s’ouvre.

 

Des organisations syndicales affaiblies et de plus en plus intégrées

 

Au printemps 2016, le front syndical qui se battait contre le projet de loi était déjà restreint, la CGT, la CGT Force Ouvrière, la Fédération Syndicale Unitaire (FSU) et l'Union Syndicale Solidaire (USS), et la Confédération Française et Démocratique du Travail (CFDT) a joué à plein la collaboration de classe en soutenant le gouvernement. Avec la réorientation de la CGT Force Ouvrière et ses liens avec le ministère de Muriel Pénicaud, le nombre d'organisations syndicales disponibles à la lutte s’étiole un peu plus. La CGT est isolée et ses secteurs les plus intégrés jouent un rôle négatif dans la préparation de la mobilisation du mois de septembre 2017.

Mais face à la pression de la base et à la gravité des attaques que laissent entrevoir les ordonnances, la CGT a été obligée d’appeler dès maintenant à une journée de grève et de manifestation le 12 septembre 2017. C’est le principal point d’appui dans la situation. C’est l’échéance autour de laquelle toutes les forces disponibles doivent converger pour réussir une journée qui doit devenir le départ d’une confrontation plus large.

Mais pour gagner une majorité de travailleurs et de jeunes à l’action, il faut résolument essayer d’élargir le front des organisations qui appellent à la mobilisation. Le ralliement au 12 septembre 2017 de l'union départementale de Paris de la CGT Force Ouvrière va dans le bon sens. Il faut maintenant avoir une attitude d’interpellation forte des organisations qui prévoient d’accompagner le gouvernement, la CGT Force Ouvrière et la CFDT en tête, de la base au sommet, pour tenter d’entrainer plus de forces dans l’action. Pas parce que nous avons des illusions sur les choix que pourraient faire les directions de ces syndicats mais pour convaincre les millions de travailleurs qu’elles influencent de la nécessité de se battre. De ce point de vue-là, le sectarisme envers certains militants ou sections de base de la CFDT au printemps 2016 ont joué négativement sur la capacité des secteurs mobilisés à faire basculer les secteurs les moins avancés.

Cela passera par une explication des mesures précises contenues dans les ordonnances et des implications sur les conditions du rapport de force si elles sont adoptées. Cela passera aussi par redonner confiance dans la capacité des luttes à obtenir des avancées significatives.

 

Le Front Social ou l’impasse de l’action minoritaire

 

Certains des secteurs qui ont tenté de se battre jusqu’au bout lors de la mobilisation contre la loi travail en 2016 se sont regroupés dans le Front Social. La lutte et la politique ayant horreur du vide, le Front Social a connu certains succès lors de manifestations, essentiellement parisiennes, pendant la période électorale. Depuis, les collectifs du Front Social se sont développés dans une quarantaine de villes avec des réalités assez différentes. Le Front Social a appellé à des manifestations le 14 juillet 2017 et également à la journée de grève du 12 septembre 2017.

Le Front Social est un regroupement de sections syndicales et de militants, parfois issus de Nuit Debout, parfois de la gauche de la gauche. À la racine du Front Social, on retrouve l’idée commune que le mouvement du printemps 2016 a fait émerger une avant-garde large, que ce mouvement ne s’est en fait pas arrêté, donc qu’il n’y a pas eu défaite, et que l’absence de victoire est de la responsabilité des directions syndicales.

Si faire converger des militants qui veulent en découdre et prendre des initiatives militantes est positif, plusieurs écueils guettent cette nouvelle structure.

Le premier est de considérer que l’unification de notre camp social passera uniquement par un front unique à la base. En cela, le Front Social fait une erreur symétrique de celle du MFI en ne comprenant pas que les organisations de masse existantes représentent les niveaux de conscience dans notre camp social. Elles ont une double nature. D’un côté elles expriment une certains conservatisme de par leur intégration au système mais, de l’autre, elles expriment et en retour elles peuvent influencer le niveau de conscience réel des larges masses. Il n’y a pas de possibilité absolue de contournement et pour les anticapitalistes imposer une autre orientation à ses organisations est impossible en dehors de périodes alliant haut niveau de luttes et mise en place de formes avancées d’auto-organisation.

Le second est d’en appeler de façon incantatoire à la convergence des luttes. Il y a une surestimation, dans le Front Social, de la montée des luttes. Partant de là, le seul problème serait leur centralisation. Il y a une erreur importante commise sur comment la conscience évolue et la place des ruptures et des sauts dans la conscience des masses. Pour le Front Social, l’ensemble du problème se porte sur la direction des organisations de masse, qui est certes bien réel, en négligeant totalement le travail de reconstruction de la conscience de classe, qui ne peut se faire par la seule dénonciation des trahisons des directions.

Le troisième, enfin, serait de transformer ce regroupement conjoncturel en une nouvelle organisation d’extrême-gauche, ajoutant ainsi un peu plus de division dans la gauche anticapitaliste et révolutionnaire.

À l’inverse, le Front Social pourrait jouer un rôle positif en servant de point d’appui pour mener le débat à l’intérieur des organisations syndicales, en valorisant les mobilisations locales, en s’adressant à l’ensemble et en étant un levier pour l’unité d’action plutôt que de regrouper une minorité.

 

Unifier notre camp social pour affronter Emmanuel Macron et ses ordonnances

 

La politique substitutiste de Jean Luc Mélenchon, l’intégration croissante du mouvement syndical, comme l’avant-gardisme autoproclamé du Front Social sont le produit de vingt ans de défaites et du recul de la conscience de classe. Les premiers cherchent à passer au-dessus du problème, les seconds s’y adaptent quand les troisièmes le nient.

Pour mettre en déroute les projets d'Emmanuel Macron, il n’y aura pas de dérivatifs, ne de raccourcis. Ce sont par millions que les travailleurs et la jeunesse vont devoir entrer dans l’action, par la grève active. C’est dans l’action que notre camp social prendra conscience de ses intérêts historiques et que le rapport de forces pourra s’inverser. Mais pour cela, dans les semaines qui viennent, la question de l’unité d’action sera la question clé.

Ainsi, le collectif « pour un droit social protecteur des salariés » est un point d’appui pour unifier l’ensemble des secteurs qui veulent en découdre, comme dans certains départements des intersyndicales locales, des cadres unitaires alliant syndicats, associations et partis, et des structures du Front Social qui comprennent la nécessité de l’unification de la base au sommet de notre camp social en rupture avec le dialogue social et pour le retrait des projets du gouvernement.

Et les mobilisations auront besoin de tous les efforts militants pour la construction d’un front unique contre les ordonnances d’abord mais également dans la jeunesse contre la réforme du baccalauréat et les attaques dans l’éducation et l’enseignement supérieur ou pour défendre la sécurité sociale et le salaire socialisé. Sur tous les terrains, les militants anticapitalistes s’attellent d’ores et déjà à cette tâche.

Le 12 septembre 2017 sera le premier test grandeur nature. D’ici là, les syndicats, les organisations politiques, le Front Social et tous ceux qui s’opposent aux ordonnances et à la casse du code du travail, pourraient organiser ensemble une tournée de meetings. Ce serait un point d’appui pour la construction du mouvement comme pour la centralisation de la lutte contre le gouvernement. Ils devraient également se mettre au tour de la table pour voir comment, après le 12 septembre 2017, ils pourraient organiser une échéance nationale le 20 septembre 2017 à Paris pour empêcher la validation des ordonnances.

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30 juillet 2017 7 30 /07 /juillet /2017 16:36

 

GUERRE PARTOUT DEMOCRATIE NULLE PART

 

Par Bernard Fischer

 

Dimanche 30 Juillet 2017

 

La guerre de Syrie commençait maintenant il y a plus de six ans et personne n’en voit la fin.

J’écrivais déjà plusieurs messages dans les premières années de la guerre relatifs à son contexte historique et international.

Dans un premier temps, la répression et les crimes de guerre du gouvernement de Bachar al Assad transformaient rapidement les manifestations populaires de masse en résistance militaire et en guerre civile.

Dans un deuxième temps, l’intervention politique et militaire des principaux gouvernements et des principales forces politiques et militaires de la région, l’Irak, la Turquie, l’Iran, la Jordanie, le Hezbollah du Liban, l’Arabie Saoudite et le Qatar, et l’émigration massive de plusieurs millions de syriens dans ces mêmes pays, transformaient cette guerre civile en guerre régionale.

Dans un troisième temps, la Syrie est maintenant le principal lieu d’intervention et de confrontation politique et militaire au niveau international entre la Russie et les Etats Unis et la principale cause de déstabilisation de l’ordre impérialiste mondial.

Ce message est une tentative de synthèse et de présentation des principales formes d’expression de la guerre de Syrie, de leurs causes et de leurs conséquences.

La guerre de Syrie est donc la principale cause de la crise des relations diplomatiques et militaires au niveau international entre la Russie et les Etats Unis. Cette crise passait par l’intervention de la Russie dans la campagne pour les élections présidentielles du mois de novembre 2016 aux Etats Unis. Elle passe aujourd’hui, après six mois d’action du peuple et des institutions américaines contre Donald Trump, par la multiplication des sanctions économiques et diplomatiques réciproques entre la Russie et les Etats Unis.     

Le deuxième phénomène majeur de la guerre de Syrie, c’est l’invention de l’Etat Islamique, sa naissance, sa vie et sa mort. L’Etat Islamique proclamait le califat de Mossoul et multipliait les attentats terroristes en Europe occidentale et aux Etats Unis. Les démocraties impérialistes répondaient par la proclamation et la prolongation de l’état d’urgence, par la répression militaro policière contre les libertés démocratiques et par la fermeture des frontières.

Nous savons d’où vient l’Etat Islamique. Les gouvernements officiels de Syrie et d’Irak ne combattaient jamais violemment l’Etat Islamique, ce n’était jamais leur préoccupation et leur action militaire principale et cette présentation de la situation est elle-même extrêmement diplomatique.

L’armée syrienne quittait Rakka pratiquement sans combat en 2013. L’armée irakienne quittait Mossoul pratiquement sans combat en 2014. La guerre de libération de Mossoul durait neuf mois et elle transformait la majorité de la ville en champ de ruines. De la même manière, la guerre de libération de Rakka durera de nombreux mois et elle transformera Rakka en champ de ruines.

Il existait pendant plusieurs années un Conseil National Syrien et une Armée Syrienne Libre. Cette opposition syrienne recevait principalement le soutien politique et militaire de la Turquie, du Qatar et des Etats Unis. La mobilisation populaire en Europe occidentale et aux Etats Unis pour la défense de la révolution syrienne était de plus en plus faible, sinon inexistante. L’opposition syrienne dépendait de plus en plus de ses fournisseurs d’armes turcs, qataris et américains. Elle allait de défaite en défaite. C’était d’abord en 2015 la retirada syrienne, un million de syriens traversaient toute l’Europe et arrivaient en Allemagne, comme des centaines de milliers de républicains espagnols traversaient les Pyrénées en 1939. C’était ensuite la chute d’Alep au mois de décembre 2016, comme conséquence d’un accord entre la Turquie, l’Iran et la Russie. C’était enfin l’exportation des problèmes de la Syrie en Turquie et l’affaiblissement du gouvernement et de l’armée turque, comme conséquence de la rupture du processus de paix au Kurdistan en 2015 et de la tentative de coup d’état militaire en Turquie du mois de juillet 2016.

L’accueil massif des migrants syriens en Europe occidentale et la démocratie en Turquie sont aujourd’hui les deux questions les plus importantes à l’ordre du jour.

Il n’y a pas de solution militaire à l’intérieur des frontières de la Syrie ni d’aucun pays de la région, la solution est politique et elle est au centre des métropoles impérialistes.

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29 juillet 2017 6 29 /07 /juillet /2017 18:19

 

 

Elections constituantes sous haute tension au Venezuela (Reuters)

 

Les vénézuéliens sont appelés à voter Dimanche 30 Juillet 2017 pour l'élection d'une assemblée constituante qui sera habilitée à dissoudre toutes les autres institutions de l’état et à réécrire la loi fondamentale.

Le scrutin, qui aura lieu sous haute tension, est présenté par le président socialiste Nicolas Maduro comme le meilleur moyen d'apaiser ce pays de trente millions d'habitants, ébranlé par une profonde crise politique, économique et sociale.

Pour l'opposition, qui boycotte le vote, il n'est que la dernière étape en date de la mise en place d'une dictature.

Les opposants au gouvernement manifestent quasiment chaque jour depuis que la cour suprême, contrôlée par le gouvernement, a voulu assumer au début du mois d’avril 2017 les pouvoirs de l’assemblée nationale, le parlement monocaméral où l'opposition est majoritaire depuis 2015.

Les heurts entre les opposants et les forces de l'ordre, épaulées par les groupes paramilitaires des collectifs, ont fait plus de cent dix morts en près de quatre mois.

Le premier mai 2017, Nicolas Maduro a dévoilé son projet d’assemblée constituante comme un moyen de sortir de la crise, mais l'opposition n'y a vu qu'un prétexte trouvé par le chef de l’état pour renforcer sa mainmise sur le pays et s'arroger les pleins pouvoirs.

Les électeurs sont appelés à désigner les cinq cent quarante cinq membres de cette nouvelle assemblée selon un mode de scrutin, un vote par circonscription et un vote par catégorie socioprofessionnelle, qui paraît devoir garantir une majorité au gouvernement.

Face à l’insurrection armée ou à la tentative de déstabilisation orchestrée par les Etats-Unis que dénonce Nicolas Maduro, des lieux spécifiques de vote seront installés pour aider les électeurs bloqués par les fascistes, a déclaré le président cette semaine.

Plus de deux cent trente mille soldats seront déployés pour protéger les bureaux de vote.

L'opposition réclame la libération d'une centaine de militants emprisonnés, l'autonomie des travaux de l’assemblée nationale, des élections anticipées et une aide humanitaire de la communauté internationale en vivres et en médicaments.

Elle multiplie depuis des semaines les initiatives pour tenter d'empêcher la tenue des élections constituantes.

Pas moins de trois journées de grève générale ont ainsi été organisées ces derniers jours dans un pays, membre de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) miné par la baisse des cours du pétrole et quatre années de récession.

Les opposants ont également réussi à organiser un référendum officieux qui a réuni les suffrages de plus de sept millions de vénézuéliens le 16 juillet 2017.

A une large majorité de quatre vingt dix huit pour cent des voix, ces derniers ont rejeté l'assemblée constituante voulue par le pouvoir et ils se sont prononcés pour que l'armée défende la constitution et pour l'organisation d'élections avant la fin du mandat de Nicolas Maduro, prévue en 2018, selon les observateurs universitaires convoqués par l'opposition.

Cette participation se rapproche sensiblement des sept millions sept cent mille voix remportées par l'opposition aux dernières élections législatives du mois de décembre 2015 et des sept millions trois cent mille voix rassemblées à l'élection présidentielle de 2013, remportée de justesse par Nicolas Maduro.

L'enjeu pour le pouvoir est de rassembler autant de voix lors des élections constituantes, alors que des sondages montrent que près de soixante dix pour cent des vénézuéliens s'opposent à la future assemblée.

Les employés du secteur public, au nombre de deux millions huit cent mille, auront obligation de voter sous peine de perdre leur poste.

Selon une vingtaine de témoignages recueillis auprès de ces derniers, qui travaillent aussi bien à la compagnie pétrolière PDVSA que pour le métro de Caracas, la pression de la hiérarchie est très forte depuis quelques jours.

Ils reçoivent des coups de téléphone, des textos réguliers et des convocations pour des réunions durant leur travail et ils devront persuader dix collègues d'aller voter ou prouver qu'ils ont bien déposé un bulletin dans l'urne.

« Tout directeur, superviseur ou contremaître qui tentera de bloquer l’assemblée constituante, qui ne votera pas ou dont les employés ne voteront pas, devra quitter son emploi Lundi 31 Juillet 2017 », a averti cette semaine le vice-président de PDVSA, Nelson Ferrer, lors d'une réunion avec des employés.

« Ma mère est malade, ma femme est enceinte et, si je perds mon travail, ce sera encore pire que maintenant. Je suis obligé de voter », explique un ouvrier travaillant pour le sidérurgiste SIDOR.

L'opposition a entrepris de bloquer les rues malgré l'interdiction de manifester.

Face à ces tensions, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a lancé un appel au calme, les familles de diplomates américains ont été invitées à quitter le pays et de nombreuses compagnies aériennes dont Air France ont suspendu leurs vols vers Caracas.

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29 juillet 2017 6 29 /07 /juillet /2017 18:02

 

 

Donald Trump limoge Reince Priebus et le remplace par John Kelly (Reuters)

 

Le président Donald Trump a limogé Vendredi 28 Juillet 2017 le secrétaire général de la Maison Blanche Reince Priebus, en fonction depuis seulement six mois, et l'a remplacé par le secrétaire à la sécurité intérieure, John Kelly.

« J'ai le plaisir de vous informer que je viens de nommer John Kelly secrétaire général de la Maison Blanche. C'est un grand américain », a tweeté Donald Trump.

Ce bouleversement a été annoncé alors même que le nouveau directeur de la communication de la présidence, Anthony Scaramucci, avait suggéré récemment que Reince Priebus était à l'origine de la divulgation de sa déclaration de revenus par le site d'informations Politico.

Anthony Scaramucci, dans un article publié Jeudi 27 Juillet 2017 par le New Yorker, avait accablé Reince Priebus d'insultes, laissant éclater au grand jour certaines divisions au sein de la Maison Blanche.

Donald Trump a fait connaître sa décision au moment où son avion Air Force One atterrissait à la base d'Andrews, près de Washington, après une visite à Long Island. Reince Priebus, qui se trouvait à bord de l'avion avec le président, a quitté l'aéroport sans faire de déclaration.

Donald Trump avait perdu confiance en Reince Priebus, doutant en privé de ses compétences, plusieurs points à l'ordre du jour au Capitole n'ayant pu être adoptés, a déclaré un proche du président. John Kelly, a dit le président, fera un travail formidable.

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29 juillet 2017 6 29 /07 /juillet /2017 17:51

 

http://www.lemonde.fr/international/article/2017/07/29/le-proces-du-journal-cumhuriyet-ou-la-justice-turque-a-l-heure-des-purges_5166447_3210.html

 

http://www.ataturquie.fr/le-proces-du-journal-cumhuriyet-ou-la-justice-turque-a-lheure-des-purges/

 

Le procès du journal Cumhuriyet ou la justice turque à l’heure des purges

Alors que s’est tenue la première semaine d’audience, sept salariés du quotidien ont été libérés mais les principales plumes restent en détention.

 

Par Marie Jégo, correspondante permanente du Monde à Istanbul

 

Un tribunal d’Istanbul a remis en liberté provisoire, Vendredi 28 Juillet 2017, sept journalistes et employés du quotidien Cumhuriyet tout en maintenant cinq autres inculpés en détention. Au total, dix neuf journalistes, deux par contumace et cinq autres en liberté provisoire, dirigeants et contributeurs actuels ou passés de Cumhuriyet, sont jugés pour avoir aidé différentes organisations terroristes armées. Ils risquent de sept ans et demi à quarante trois ans de prison.

La justice turque accuse Cumhuriyet d’avoir été sous l’influence, entre autres, du prédicateur en exil Fethullah Gülen, accusé par les autorités turques d’avoir ourdi la tentative de putsch du 15 juillet 2016. Dans l’acte d’accusation de trois cent vingt quatre pages, il est reproché au plus vieux journal de Turquie d’avoir mené une guerre asymétrique contre le président Recep Tayyip Erdogan et d’avoir modifié sa ligne éditoriale.

La première semaine de ce procès retentissant s’est donc achevée Vendredi 28 Juillet 2017 en fin d’après midi dans la touffeur de la minuscule salle d’audience bondée du palais de justice de Caglayan à Istanbul. Le président du tribunal, Abdurrahman Orkun Dag, a alors annoncé qu’il maintenait en détention le président du directoire du journal, Akin Atalay, le rédacteur en chef Murat Sabuncu, les journalistes Kadri Gürsel et Ahmet Sik ainsi que le blogueur Kemal Aydogdu, en raison de la gravité des charges qui pèsent contre eux.

Sept autres collaborateurs du journal ont bénéficié de la liberté provisoire sous contrôle judiciaire jusqu’aux prochaines audiences de ce procès emblématique des atteintes à la liberté de la presse en Turquie. « Nous avions demandé la relaxe pour tous et l’abandon des charges. Nous pouvons dire que ceux qui ont été maintenus en détention sont les journalistes les plus critiques des autorités. Pour le reste, le dossier est vide. Les charges reposent sur du vent, entre autres sur des articles de presse sortis de leur contexte », déplore Steven Ellis, présent aux audiences pour l’Institut International de la Presse (IIP).

« Les autorités ont échoué à mener une véritable enquête », souligne la déclaration des associations de défense de la presse publiée à l’issue de l’audience du Vendredi 28 Juillet 2017.

Et pour cause, Murat Inam, le procureur qui a mené toute l’instruction du procès du journal Cumhuriyet, est lui-même soupçonné de liens avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen. A ce titre, il est sous le coup d’une enquête mais il peut continuer à exercer son métier.

Une ombre est ainsi jetée sur son impartialité au moment même où le président Recep Tayyip Erdogan vient de s’arroger un total contrôle de l’institution judiciaire. « Laissé en liberté, ce procureur a droit à la présomption d’innocence. Les journalistes de Cumhuriyet y ont droit eux aussi et pourtant ils ont passé près de neuf mois en prison », dit la déclaration signée par l'IIP, Reporters Sans Frontières (RSF), le Pen Club et d’autres.

Depuis le putsch raté du 15 juillet 2016, le pays est méconnaissable. Le soupçon règne, « ne parlez surtout pas de politique dans un lieu public, il y a des mouchards » est la recommandation d’usage. Les fonctionnaires tremblent depuis que cent mille d’entre eux ont été limogés car soupçonnés d’avoir soutenu des mouvements terroristes, le mouvement de l'imam Fethullah Gülen ou les séparatistes kurdes du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Cinquante mille personnes ont été incarcérées et cent cinquante médias ont été fermés ainsi qu’une quinzaine d’universités et des centaines d’associations. Plus de neuf cent entreprises soupçonnées pour leurs liens avec l’imam Fethullah Gülen ont été placées sous séquestre.

Pas un jour ne se passe sans l’annonce d’un nouveau coup de filet contre des présumés adeptes du prédicateur Fethullah Gülen. Après avoir été le meilleur allié du président Recep Tayyip Erdogan, entre 2003 et 2013, l’imam en exil et ses centaines de milliers de fidèles sont devenus sa bête noire, au point que le numéro un a promis de leur arracher la tête lors des commémorations de l’échec du putsch, le 15 juillet 2017.

Un cache opaque a été mis sur les liens étroits que le gouvernement et le numéro un ont entretenu pendant dix ans avec la communauté et son maître, ce qui leur a permis d’infiltrer en profondeur toutes les institutions de l'état, de la police à l’institution judiciaire en passant par l’armée, comme on l’a découvert lors du soulèvement d’une partie de l’armée le 15 juillet 2016.

A l’audience du Mercredi 26 Juillet 2017, ces liens ont été rappelés par le journaliste d’investigation Ahmet Sik, très disert sur le sujet. Sa déposition était attendue. Le public retenait son souffle, sachant que le journaliste, déjà incarcéré de 2011 à 2012 pour avoir diffamé Fethullah Gülen, ne mâche pas ses mots. Dans son exposé, il a cherché à démontrer que la Turquie était victime de la guerre à laquelle se livrent les deux parties, celles de Fethullah Gülen et de Recep Tayyip Erdogan, après avoir été les meilleurs alliés. Leur but, a-t-il souligné, n’est pas « la démocratie ou l’émergence d’une société propre, mais plutôt de s’approprier l'état ».

Quant au coup d'état raté, il l’a résumé d’une phrase, « le coup a été empêché mais la junte a pris le pouvoir ». Puis il en a rappelé les zones d’ombre. « A bas la tyrannie, vive la liberté », a-t-il crié sous les applaudissements du public, ce qui n’a pas été du goût des juges. De nouvelles charges ont été versées à son dossier et Ahmet Sik risque d’être poursuivi pour insulte au peuple turc, selon le trois cent-unième article du code pénal. « Ils veulent nous faire ployer. Mais les tyrans doivent savoir que les seules personnes devant lesquelles je me mets à genoux sont mon père et ma mère et personne d’autre », a lancé le journaliste à la fin de l’audience.

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29 juillet 2017 6 29 /07 /juillet /2017 16:50

 

INFORMATIONS POPULISTES

 

Vincent Presumey écrivait encore récemment un très long message relatif à Jean Luc Mélenchon et au Mouvement de la France Insoumise (MFI).

Il pose en particulier la question des relations entre le MFI et le Parti Ouvrier Indépendant (POI).

Vous trouverez ci-dessous le paragraphe de son message relatif à cette question.

Le message de Vincent Presumey est disponible en totalité si vous consultez son blog personnel à l’adresse ci-dessous.

 

Bernard Fischer

 

https://blogs.mediapart.fr/vincent-presumey/blog/280717/quelques-reflexions-sur-la-france-insoumise-suite

 

Le POI et le MFI, ce qui n'a pas été dit.

 

Nous avons signalé plus haut, dans l'article de Jean Luc Mélenchon du 10 juillet 2017, la manière dont il vante l'espace politique incolore et inodore installé dans le MFI à l'usage de ceux qui veulent encore faire semblant d'y faire de la politique comme avant. Il se félicite par exemple de la présence décorative de l'ancien député Sergio Coronado. Mais il ne dit pas tout.

Dans Informations Ouvrières, journal du POI, du Jeudi 20 Juillet 2017, nous apprenons en passant que Danielle Simonnet, avec des jeunes qui composaient sa direction de campagne, est venue à l'assemblée des comités du POI du onzième, du douzième et du vingtième arrondissement de Paris, et même que, lors d'un pot fraternel qui a suivi la réunion, ils ont chanté l'Internationale. L'Internationale est exclue des rassemblements du MFI place de la République à Paris, mais elle sied à un pot avec le POI. Nous apprenons aussi que, dans le treizième arrondissement de Paris, la dernière assemblée générale du POI était co-présidée par le MFI. Sur la ville de Paris, une grande partie du POI avait été exclue ou était passée au Parti Ouvrier Indépendant Démocratique (POID) lors de la scission qu'a connu ce courant en 2015. Il semble que, via le MFI, le POI se réorganise sur Paris.

Plus généralement, le journal Informations Ouvrières est devenu un écho fidèle des discours de Jean Luc Mélenchon et des interventions parlementaires du MFI. La seule note critique, dans le même numéro de ce journal, vise François Ruffin, qui n'est précisément pas au MFI, pour avoir déclaré qu'il fallait faire entrer la démocratie dans l'entreprise.

Alexis Corbière est au contraire félicité pour avoir dénoncé le corporatisme, selon lequel il y aurait dans l'entreprise des intérêts communs entre les ouvriers et les patrons. Nul doute que, en prononçant ces mots, il savait qu’un journal serait content de le citer.

Par contre, Informations Ouvrières ne cite ni ne critique les propos rapportés plus haut de Jean Luc Mélenchon sur l'entreprise comme bien commun.

Cela fait plusieurs années que les dirigeants actuels du POI n'essayent plus de développer celui-ci en tant que parti, ce qui fut justement l'une des raisons de la scission de 2015. Il est absolument évident que, à présent, c'est dans le cadre du MFI qu'il situe son activité. Comme l'indique l'article que j'ai cité, celle-ci est perçue et présentée aux militants du POI comme un grand réservoir de jeunes qu'il faut former.

Injecter près de deux mille militants ayant un bagage théorique et politique, à défaut d'une activité réelle autre que syndicale, permettrait, du point de vue de Jean Luc Mélenchon, de mettre un peu de plomb dans la cervelle et de structurer tous ces jeunes un peu trop tentés de se voir aux élections municipales, appliquant pour eux un aspect non dit, mais important, de la méthode de Danielle Simonnet à Paris.

Un accord au sommet a manifestement déjà été passé, permettant l'entrée des membres du POI dans le MFI, sans nulle discussion de l'orientation et du programme de celle-ci par ceux-là, permettant une certaine augmentation des ventes d'Informations Ouvrières qui ne disparaîtra pas, mais deviendra peut-être à terme plutôt l'organe d'un comité national de résistance et de reconquête pour la défense des conquêtes de 1936 et de 1945 que l'organe officiel d'un parti, à moins que Jean Luc Mélenchon n'estime utile à la décoration du mouvement la présence instituée en son sein d'un parti-musée, en tant que butte-témoin du temps ou des partis représentait des classes, en l'occurrence ouvrière, telle une statue de Vladimir Lénine dans le parc du conseil d'administration.

Ce comité national de résistance et de reconquête pour la défense des conquêtes de 1936 et de 1945 devrait être constitué au mois d'octobre 2017. Il y aura en effet matière à reconquête, puisque, répétons-le, les ordonnances d'Emmanuel Macron devraient être adoptées le 20 septembre 2017 et s'appliquer à partir de cette date. Il n'y a pas que la constitution de ce comité et le prochain rassemblement populaire du MFI qui sont prévus pour après cette adoption et cette application.

C'est également le cas du prochain Comité Confédéral National (CCN) de la Confédération Générale du Travail (CGT) Force Ouvrière, pour la fin du mois de septembre 2017, malgré les demandes de plusieurs syndicats et unions pour un CCN extraordinaire plus tôt.

Revoilà cette histoire de calendrier, c'est que le POI est un courant politique dont bien des militants tiennent une place importante dans la CGT Force Ouvrière et dans son histoire et il ne s'agit ni d'entrisme ni de coucous comme l'écrivent les imbéciles. Alors précisément que la question se pose dans la CGT Force Ouvrière de l'attitude de son dirigeant Jean Claude Mailly envers le gouvernement et de la grève du 12 septembre 2017, Informations Ouvrières, qui semble pourtant accorder la plus grande importance au maintien de l'unité entre la CGT, la CGT Force Ouvrière, la Fédération Syndicale Unitaire (FSU) et l'Union Syndicale Solidaire (USS), contre la première loi travail, n'aborde pas ces enjeux, ce qui n'est en rien anecdotique, mais ce qui constitue une protection pour Jean Claude Mailly.

Quand j'écrivais plus haut que, malgré les divers débats et rumeurs sur le mouvement social, le dépassement de la forme parti et de la forme syndicat et l'affirmation d'un MFI acteur du mouvement social à part entière, l'orientation des dirigeants du MFI ne met certainement pas en cause la stratégie des dirigeants confédéraux, ceci s'éclaire donc singulièrement pour la CGT Force Ouvrière au regard de l'incorporation en cours du POI dans le MFI. Nous pouvons penser, certes, que cette opération peut contribuer à stabiliser le MFI voire éviter des dérives antisyndicales et autres, mais ce n'est pas garanti et le fait politique principal, dans l'immédiat, est qu'elle s'effectue alors qu'Emmanuel Macron fait passer ses ordonnances, sans chercher à l'en empêcher et en faisant de fait obstacle aux forces qui cherchent à se grouper pour leur retrait, le mouvement pour l'unité intersyndicale et interprofessionnelle dans la grève le 12 septembre 2017 et les actions pour empêcher l'adoption des ordonnances en conseil des ministres le 20 septembre 2017.

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