Ada Colau propose à Valence d'accueillir une centaine de réfugiés de l’Aquarius
La maire de Barcelone demande au gouvernement espagnol et au gouvernement catalan une politique d’accueil stable
La maire de Barcelone, Ada Colau, a proposé à son homologue de Valence, Joan Ribó, d'accueillir temporairement ou de façon plus permanente une centaine de personnes de l’Aquarius, « la première chose à faire est d’aider les personnes qui sont directement dans une situation de vie ou mort. Nous utiliserons tous les moyens et nous apporterons l'attention nécessaire », a-t-elle dit lors d'une conférence de presse, Mardi 12 Juin 2018, soulignant qu'il s'agissait d'un cas particulier de crise humanitaire mais qu'il fallait poser la question d’une politique d’accueil avec le gouvernement central et le gouvernement catalan.
Elle a remercié la décision du président du gouvernement central, Pedro Sanchez, offrant le port de Valence à l’Aquarius, et aussi la sensibilité du leader du gouvernement catalan, Quim Torra, qui a proposé l’accueil des réfugiés de l’Aquarius en Catalogne, mais elle a posé la question des moyens et de la planification d’un modèle stable d’accueil, « nous voulons passer des intentions à des politiques concrètes ».
Valence se prépare pour l'accueil d'urgence quand le bateau arrivera et, après cette première attention, quand la question de l’hébergement des personnes sera abordée, a dit le coordonnateur de l’association Barcelona Ciutat Refugi, Ignasi Calbo, et le maire adjoint de Barcelone, Jaume Asens, qui ont dit qu'ils ont été contactés pour discuter de la question par le ministre du gouvernement catalan, Chakir al Homrani.
Ada Colau a fait valoir que, pour établir un modèle stable d’accueil, la question du logement doit être résolue et qu’elle voyait comme solution un hébergement temporaire dans des préfabriqués comme ceux qui sont installés dans la ville, qui sont appelés APROP et qui peuvent être disponibles pour quelques mois, pour lesquels elle a demandé les moyens du gouvernement central.
Elle a également souligné qu'il est nécessaire que les personnes qui arrivent puissent rejoindre la société avec les mêmes droits et obligations et elle a proposé que, si l'obtention de la nationalité est un processus à long terme, ces personnes puissent disposer d’un permis de travail, « sinon, elles sont condamnées à des situations de précarité et informelles ».
« Ce bateau ne sera pas le dernier. Il y en aura d’autres comme cela, nous devons bien nous organiser. Il y en a assez des politiques nationales et du spectacle lamentable des états européens qui polémiquent les uns contre les autres quand il y a des gens qui meurent dans notre Méditerranée », a dit Ada Colau.
Elle a dit que, avec la décision de Pedro Sanchez, il y avait un début d’espoir après des années de politiques honteuses du gouvernement précédent du Parti Populaire, mais elle a mis en garde, « pour que cet espoir se consolide, nous avons besoin que les gestes se transforment en politiques et nous avons besoin de moyens pour répondre à une demande qui va augmenter en été ».
Jaume Asens a souligné que les arrivées à Barcelone sont permanentes et qu’elles augmentent, quatre mille quatre cent personnes ont demandé l’asile en 2017, trois fois plus qu’en 2015, et, au cours du premier trimestre de 2018, elles sont plus de deux mille cinq cent.
Ada Colau a dit que le gouvernement du Parti Populaire avait coupé les fonds de la politique de l’asile alors que la ville a accordé environ six millions d’euros de ressources propres à l'attention des demandeurs d'asile et des réfugiés, qui ont été attribuées en trois ans à onze mille six cent personnes, « les villes ont été pratiquement seules à tous les niveaux pour faire face à cette situation d'urgence ».
Jaume Asens a souligné que l’aide à ces personnes n’est pas une question de charité ou d’assistance, mais une obligation légale, et il a critiqué le fait que la contribution de trois cent trente euros de l'Union Européenne à l’état dans ce domaine serve au contrôle des frontières, aux Centres d'Internement des Etrangers (CIE) et aux expulsions, « avec une gestion opaque ».
« Si nous n’intervenions pas, chaque nuit deux cent personnes resteraient dans la rue », a déclaré Jaume Asens, qui a dit que la ville assure l'hébergement que le gouvernement central doit payer, quelque chose qui sera peut être fait par le nouvel exécutif de Pedro Sanchez.
Jaume Asens a rappelé qu'il existe un programme de chambres à louer à un prix convenu qui inclut l’accompagnement des services techniques spécialisés, « si les citoyens veulent contribuer sous une forme concrète et directe, c'est une solution ».