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16 juin 2018 6 16 /06 /juin /2018 15:06

 

 

http://www.lavanguardia.com/local/barcelona/20180612/4571916084/colau-ofrece-a-valencia-acoger-a-un-centenar-de-refugiados-del-aquarius.html

 

Ada Colau propose à Valence d'accueillir une centaine de réfugiés de l’Aquarius

La maire de Barcelone demande au gouvernement espagnol et au gouvernement catalan une politique d’accueil stable

La maire de Barcelone, Ada Colau, a proposé à son homologue de Valence, Joan Ribó, d'accueillir temporairement ou de façon plus permanente une centaine de personnes de l’Aquarius, « la première chose à faire est d’aider les personnes qui sont directement dans une situation de vie ou mort. Nous utiliserons tous les moyens et nous apporterons l'attention nécessaire », a-t-elle dit lors d'une conférence de presse, Mardi 12 Juin 2018, soulignant qu'il s'agissait d'un cas particulier de crise humanitaire mais qu'il fallait poser la question d’une politique d’accueil avec le gouvernement central et le gouvernement catalan.

Elle a remercié la décision du président du gouvernement central, Pedro Sanchez, offrant le port de Valence à l’Aquarius, et aussi la sensibilité du leader du gouvernement catalan, Quim Torra, qui a proposé l’accueil des réfugiés de l’Aquarius en Catalogne, mais elle a posé la question des moyens et de la planification d’un modèle stable d’accueil, « nous voulons passer des intentions à des politiques concrètes ».

Valence se prépare pour l'accueil d'urgence quand le bateau arrivera et, après cette première attention, quand la question de l’hébergement des personnes sera abordée, a dit le coordonnateur de l’association Barcelona Ciutat Refugi, Ignasi Calbo, et le maire adjoint de Barcelone, Jaume Asens, qui ont dit qu'ils ont été contactés pour discuter de la question par le ministre du gouvernement catalan, Chakir al Homrani.

Ada Colau a fait valoir que, pour établir un modèle stable d’accueil, la question du logement doit être résolue et qu’elle voyait comme solution un hébergement temporaire dans des préfabriqués comme ceux qui sont installés dans la ville, qui sont appelés APROP et qui peuvent être disponibles pour quelques mois, pour lesquels elle a demandé les moyens du gouvernement central.

Elle a également souligné qu'il est nécessaire que les personnes qui arrivent puissent rejoindre la société avec les mêmes droits et obligations et elle a proposé que, si l'obtention de la nationalité est un processus à long terme, ces personnes puissent disposer d’un permis de travail, « sinon, elles sont condamnées à des situations de précarité et informelles ».

« Ce bateau ne sera pas le dernier. Il y en aura d’autres comme cela, nous devons bien nous organiser. Il y en a assez des politiques nationales et du spectacle lamentable des états européens qui polémiquent les uns contre les autres quand il y a des gens qui meurent dans notre Méditerranée », a dit Ada Colau.

Elle a dit que, avec la décision de Pedro Sanchez, il y avait un début d’espoir après des années de politiques honteuses du gouvernement précédent du Parti Populaire, mais elle a mis en garde, « pour que cet espoir se consolide, nous avons besoin que les gestes se transforment en politiques et nous avons besoin de moyens pour répondre à une demande qui va augmenter en été ».

Jaume Asens a souligné que les arrivées à Barcelone sont permanentes et qu’elles augmentent, quatre mille quatre cent personnes ont demandé l’asile en 2017, trois fois plus qu’en 2015, et, au cours du premier trimestre de 2018, elles sont plus de deux mille cinq cent.

Ada Colau a dit que le gouvernement du Parti Populaire avait coupé les fonds de la politique de l’asile alors que la ville a accordé environ six millions d’euros de ressources propres à l'attention des demandeurs d'asile et des réfugiés, qui ont été attribuées en trois ans à onze mille six cent personnes, « les villes ont été pratiquement seules à tous les niveaux pour faire face à cette situation d'urgence ».

Jaume Asens a souligné que l’aide à ces personnes n’est pas une question de charité ou d’assistance, mais une obligation légale, et il a critiqué le fait que la contribution de trois cent trente euros de l'Union Européenne à l’état dans ce domaine serve au contrôle des frontières, aux Centres d'Internement des Etrangers (CIE) et aux expulsions, « avec une gestion opaque ».

« Si nous n’intervenions pas, chaque nuit deux cent personnes resteraient dans la rue », a déclaré Jaume Asens, qui a dit que la ville assure l'hébergement que le gouvernement central doit payer, quelque chose qui sera peut être fait par le nouvel exécutif de Pedro Sanchez.

Jaume Asens a rappelé qu'il existe un programme de chambres à louer à un prix convenu qui inclut l’accompagnement des services techniques spécialisés, « si les citoyens veulent contribuer sous une forme concrète et directe, c'est une solution ».

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16 juin 2018 6 16 /06 /juin /2018 13:51

 

 

https://paris-luttes.info/ni-papiers-ni-logements-paris-8-10477

 

Ni papiers, ni logements, université de Saint Denis, laboratoire des politiques racistes de l'état français

Communiqué des habitants du bâtiment A de l'université de Saint Denis suite à l’échec des négociations avec la présidente de l'université de Saint Denis et ses ministères de tutelle et à la menace d’expulsion pour le Dimanche 17 Juin 2018.

Nous, exilés, migrants, sans papiers et personnes solidaires, occupons le bâtiment A de l'université de Saint Denis depuis le Mardi 30 Janvier 2018. Nos revendications sont claires, des papiers et des logements pour tous. Samedi 19 Avril 2018, après trois mois de mobilisation, la présidente de l'université de Saint Denis, Annick Allaigre, nous annonce que, selon ses ministères de tutelle avec qui elle avait entamé des négociations, touts les occupants auront des papiers et un logement. Un mois et demi plus tard, elle nous apprend l’échec du plan de négociation et nous informe de son souhait de nous voir quitter les lieux pour le Dimanche 17 Juin 2018. Face à la situation actuelle, nous dénonçons les manipulations dont se sont rendus coupables les ministères de tutelle de la présidence.

Face aux logiques individualisantes du droit d’asile et du droit des étrangers, qui trient entre bons et mauvais migrants à rafler, à enfermer et à expulser, et face au règlement criminel de Dublin, nous avons choisi de faire bloc. Notre stratégie a été celle d’une lutte collective et de la construction d’un rapport de force contre les institutions de l'état français.

Nous avons manifesté plusieurs fois devant la préfecture de Bobigny pour exiger un rendez-vous avec le préfet du département de la Seine-Saint-Denis en vue d’un dépôt collectif de demande de régularisation, pas de tri administratif entre bons et mauvais migrants. Depuis le début de cette mobilisation, nous n’avons cessé de créer des alliances avec les Collectifs de Sans Papiers (CSP), avec différents collectifs de la région parisienne notamment antiracistes et féministes et avec les étudiants, mais aussi avec des élus, des artistes et des universitaires.

Le mouvement social du printemps qui a vu le jour contre l’ensemble des réformes néo libérales portées par le gouvernement n’a fait qu’accentuer ce mouvement de solidarité, notamment à travers les différentes occupations d'universités et une deuxième occupation étudiante d’un autre bâtiment de l'université de Saint Denis.

Durant ces mois d’occupation, nous avons pratiqué l’autodéfense politique et juridique, équipes d’accompagnement en préfecture pour les rendez-vous à risque, politisation des questions de santé et manifestation devant le Centre de Rétention Administrative (CRA) du Mesnil Amelot pour faire libérer un camarade enfermé depuis plus de trois semaines. Alors qu’Annick Allaigre fermait son université pendant quatre jours pour de soi-disant problèmes de chauffage et brandissait la menace d’expulsion en pleine trêve hivernale, nous avons mobilisé un rassemblement de plusieurs centaines de personnes qui a fait annuler son plan d’évacuation. Pendant quatre mois et demi, nous avons tenu un bâtiment, où ont vécu jusqu’à cent cinquante personnes de nationalités différentes. Nous nous sommes organisés pour faire de la régularisation des exilés de l'université de Saint Denis l’exemple concret de luttes contre les politiques migratoires racistes et criminelles de l’Union Européenne et de la France. Pendant cette lutte, les exilés du Bâtiment A ont mené leur propre combat politique et revendiqué leurs droits. Les négociations et les assemblées générales se sont faites en cinq langues grâce aux traductions, parfois effectuées sans l’aide de traductions des soutiens.

A la suite de cette mobilisation et au pic du mouvement social, la présidente, accompagnée d’un comité de médiation, nous a informé que ses ministères de tutelle, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) et le ministère de l'intérieur, allaient régulariser l’ensemble des occupants. Il y avait une seule condition à cette offre de régularisation. C'était le silence au sujet de ces négociations. Le but était de ne pas créer de précédent pouvant inciter les dizaines d’universités occupées en France à accueillir des exilés pour exiger des papiers.

Tout en saluant les initiatives de la présidence, notre réaction face à cette victoire a été lucide. Cet événement était le produit du rapport de force local à l'université de Saint Denis et plus global, puisque nous étions à l’apogée du mouvement social. Ce n’était en aucun cas un cadeau. Nous étions donc sceptiques. Il y avait trop d’intermédiaires entre nous et les décideurs, le comité de médiation, la présidente, le préfet, puis enfin les ministères. Chacune de ces médiations a empêché des négociations claires et directes dans lesquelles nous aurions pu peser de tout notre poids. Après plusieurs assemblées générales, nous avons pris la décision collective de donner la liste des occupants à la présidente pour qu’elle la transfère aux ministères afin de procéder aux régularisations, ceci malgré les risques connus de fichage des exilés qui nous avaient poussés à garder cette liste confidentielle pendant des mois.

Suite à cela, nous avons attendu des nouvelles de la présidente, qui s’est alors terrée dans un mutisme inquiétant. Nous avons ensuite compris que les autorités nous faisaient attendre pour mieux nous affaiblir et nous opposer un refus. C’est ce qui n’a pas manqué d’advenir quelques mois plus tard, dans une conjoncture plus favorable au gouvernement puisque le mouvement social s’était essoufflé et que seuls de rares mouvements d’occupation subsistaient.

L'université de Saint Denis célèbre en toute hypocrisie le cinquantenaire de Vincennes, créée à la suite du mouvement du mois de mai 1968. Alors qu’ici, des soixante-huitards ont créé le Groupe d’Information et de Soutien aux Travailleurs Immigrés (GISTI) et soutenu les luttes des sans-papiers, on nous met aujourd’hui dehors sans solution. Maigre consolation, dénotant toutefois le volontarisme de la présidence, nous avons obtenu de l'université l’engagement d’inscrire à l'université de Saint Denis une trentaine d’exilés pour l’année universitaire 2018-2019.

Comme cadeau pour l’Aïd, les ministères, la préfecture et la présidente de l'université veulent nous voir partir avant le Dimanche 17 Juin 2018 et ainsi renvoyer les exilés à la rue. Cette évacuation a lieu alors que tous les campements de Paris ont été détruits ces derniers jours et que les rafles et les chasses à l’homme dans les rues visent celles et ceux refusant de monter dans les bus de la police. Dans ce contexte, forcer le retour des exilés à la rue pour les rafler ou envoyer la police ici à l'université de Saint Denis ne fait aucune différence. Dans tous les cas, c’est une condamnation aux violences policières qui fait suite à quatre mois de mépris et de manipulation politique.

La manœuvre politique qui nous a pris au piège a permis à l'état d’avoir entre les mains une liste de cent quarante six personnes exilées, migrantes et sans-papiers, qui ont participé à une occupation illégale de plusieurs mois. Dans le contexte actuel de radicalisation des politiques racistes de l'état français, vote consensuel de la loi asile et immigration, opérations policières d’évacuation des campements parisiens ces derniers jours et rafles et chasses à l’homme quotidiennes à Jaurès, à La Villette et à La Chapelle, ce fichage politique des étrangers met les exilés de l'université de Saint Denis en danger.

Ici, tous les échelons de l'état ont collaboré, depuis Gérard Collomb et les ministères jusqu’à la préfecture en passant par la manipulation de l’administration de l'université de Saint Denis. Traversant l'état de haut en bas, c’est une même politique raciste qui a opéré contre les exilés de l'université de Saint Denis.

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16 juin 2018 6 16 /06 /juin /2018 13:23

 

 

http://www.liberation.fr/direct/element/la-marche-solidaire-arrive-a-paris-ce-dimanche_83130/

 

La marche solidaire arrive à Paris Dimanche 17 Juin 2018

Après être partie à la fin du mois d'avril 2018 de Vintimille dans l'optique de gagner Londres au début du mois de juillet 2018, retraçant ainsi le parcours de nombreux migrants à travers l'Europe, la marche citoyenne et solidaire pour les migrants arrive à Paris.

Organisée par l'association calaisienne de l'Auberge des Migrants, elle fera étape place de la Bastille Dimanche 17 Juin 2018 de 16 heures à 17 heures avant de repartir Dimanche 17 Juin 2018 à 17 heures en direction de la place de la République, en compagnie de personnalités, Lilian Thuram, Yann Moix, Rokhaya Diallo et Cédric Herrou.

Au programme de la soirée, ouverte aux sympathisants, il y aura des prises de parole et un couscous.

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15 juin 2018 5 15 /06 /juin /2018 20:16

 

 

Paul Manafort placé en détention provisoire (Reuters)

 

La mesure de libération sous caution de Paul Manafort, l'ancien directeur de campagne de Donald Trump, a été révoquée Vendredi 15 Juin 2018 par une juge fédérale qui a ordonné son placement en détention préventive.

Paul Manafort comparaissait devant la juge fédérale Amy Berman Jackson, devant laquelle il a plaidé non coupable des faits présumés de subornation de témoin dont l'accuse le procureur spécial Robert Mueller dans l'enquête sur une possible ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis.

La juge de la cour fédérale du District of Columbia à Washington a déploré qu'il ait traité cette procédure judiciaire comme un exercice de marketing.

« Je n'aime guère cela, mais je ne peux pas fermer les yeux, vous avez abusé de la confiance placée en vous », lui a-t-elle dit.

Le procureur Robert Mueller reproche à Paul Manafort d'avoir fait pression sur des témoins potentiels. L'accusation vise aussi un associé d'affaires de Paul Manafort, Konstantin Kilimnik, soupçonné d'être lié au renseignement militaire russe.

L'équipe du procureur spécial avait demandé à la juge Amy Berman Jackson de révoquer sa mesure de libération sous caution, arguant que sa conduite obstructionniste ne suscitait guère de confiance dans le fait qu'il se conformait aux clauses de sa libération conditionnelle.

Paul Manafort est déjà poursuivi pour une série de faits allégués dont blanchiment d'argent, fraude bancaire et fraude fiscale, dans le cadre de l'enquête que mène le procureur Mueller sur l'ingérence russe et une possible collusion entre des membres de l'équipe de Donald Trump et Moscou. Il avait été placé en résidence surveillée avec port d'un bracelet électronique.

Deux procédures distinctes sont en cours, devant la cour fédérale du District of Columbia à Washington, notamment pour conspiration contre les Etats-Unis et blanchiment d'argent, et en Virginie, devant le tribunal fédéral d'Alexandria, pour fraude fiscale et fraude bancaire. Son procès en Virginie doit débuter à la fin du mois de juillet 2018.

Consultant politique, Paul Manafort avait rejoint l'équipe de campagne de Donald Trump au mois de mars 2016 avant de la diriger entre le mois de juin et le mois d'août 2016. Il entretient de longue date des liens avec les cercles politiques pro-russes d'Ukraine, dont l'ancien président Viktor Ianoukovitch, ainsi qu'avec un oligarque russe proche du Kremlin.

Aucun des chefs d'accusation retenus par le procureur Robert Mueller ne fait cependant référence à la présumée ingérence russe ou aux soupçons de collusion entre des membres de l'équipe de Donald Trump et Moscou.

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15 juin 2018 5 15 /06 /juin /2018 20:02

 

 

http://www.leparisien.fr/paris-75/jeunes-occupants-du-lycee-arago-le-proces-reporte-les-soutiens-mobilises-15-06-2018-7775034.php

 

Jeunes occupants du lycée François Arago, le procès reporté et les soutiens mobilisés

Le procès des jeunes manifestants arrêtés dans le lycée parisien François Arago, Mardi 22 Mai 2018, devait se tenir Vendredi 15 Juin 2018. Il a été reporté au mois de décembre 2018.

« Sous les pavés, la relaxe », clamait une large banderole tendue devant le palais de justice de Paris, Vendredi 15 Juin 2018.

Mais les seize lycéens, étudiants et simples manifestants, interpellés Mardi 22 Mai 2018 en fin d’après-midi, pour avoir brièvement pénétré à l'intérieur du lycée François Arago, dans le douzième arrondissement de Paris, alors qu’ils protestaient contre le dispositif Pacoursup, n’ont pas été fixés sur leur sort. L’audience a été renvoyée au 4 décembre 2018, à l’issue d’interminables débats procéduraux et d’incidents de toutes sortes, du procès-verbal évaporé, au prévenu oublié, en passant par le témoin introuvable.

Les avocats de la défense, eux, qui plaidaient l’incompétence du tribunal, au motif qu’on ne peut juger sous le régime de la comparution immédiate les délits politiques, ont obtenu le report du procès, bien que les magistrats se soient déclarés compétents.

Le dossier n’a donc pas été débattu dans la salle, mais sur le parvis, où la foule des soutiens aux interpellés a passé tout l’après-midi du Vendredi 15 Juin 2018, sous haute surveillance policière, pas moins d’une dizaine de cars de Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS).

Car, Mardi 22 Mai 2018, cent deux jeunes, dont quarante mineurs, ont été arrêtés dans et devant le lycée François Arago. Ils ont été entassés pendant quatre heures dans des cars de police stationnés dans le dix huitième arrondissement, avant d’être finalement répartis dans différents commissariats. Leur Garde A Vue (GAV) a duré quarante huit heures. Un coup de filet injustifiable, selon les intéressés, et des conditions de rétention vivement contestées, « impossible de contacter les parents et interdiction d’accéder à des toilettes », s’insurge un père d’élève, « et même de boire. Ils étaient assoiffés. C’est intolérable, quand je pense que nous fêtons le cinquantième anniversaire des évènements du mois de mai 1968 avec un message pareil envoyé aux jeunes ».

« Exerçant leurs libertés d’expression et de lutte, nos enfants dénoncent les injustices », clame de son côté le Collectif des Mères Solidaires (CMS), qui s’est fendu d’un communiqué. Chants, slogans en soutien aux cent deux interpellés, banderoles de la Confédération Générale du Travail (CGT) et de l'Union Syndicale Solidaire (USS) et panneau de photographies des interpellés du lycée François Arago, les manifestants ont aussi reçu la visite de Philippe Poutou, du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).

Le tribunal, quant lui, a levé l’ensemble des mesures de contrôle judiciaire qui avaient été signifiées aux jeunes prévenus. Ils pourront évoluer sans entraves jusqu’à l’audience du 4 décembre 2018.

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15 juin 2018 5 15 /06 /juin /2018 17:12

 

 

http://www.leparisien.fr/economie/sncf-les-freres-ennemis-cgt-et-sud-se-dechirent-13-06-2018-7770591.php

 

Les fédérations des cheminots de la Confédération Générale du Travail (CGT) et du Syndicat Unitaire et Démocratique (SUD) se déchirent

Dans une lettre adressée à SUD Rail dont nous nous sommes procuré une copie, la fédération des cheminots de la CGT accuse son homologue d’affaiblir l’interfédérale.

Le ton monte entre la fédération des cheminots de la CGT et SUD Rail. Alors que se déroulait Mercredi 13 Juin 2018 la trentième journée de grève à la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF) en deux mois et quinze jours, la première et la troisième organisation syndicale de la SNCF se reprochent mutuellement la stratégie adoptée pour faire plier le gouvernement. Mercredi 13 Juin 2018 dans l’après-midi, plusieurs dizaines de cheminots, essentiellement de SUD Rail, ont d’ailleurs tenté de perturber la réunion des fédérations des cheminots de la CGT, de l'Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA) et de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), qui s’est tenue dans le dixième arrondissement de Paris et qui a appelé à poursuivre la grève. La police est intervenue pour bloquer les manifestants à l’extérieur du bâtiment. « Ce sont des cheminots réunis au sein d’un collectif baptisé assemblée générale inter gares, venus de la gare du Nord, de la gare de l’Est et de la gare Saint-Lazare », confie un responsable de la fédération des cheminots de la CGT, « ils veulent faire pression pour que la grève parte sur un mouvement de grève reconductible ».

Cet incident intervient alors que les tensions se multiplient entre la fédération des cheminots de la CGT et SUD Rail. Au début du mois de juin 2018, dans un courrier adressé à la fédération des cheminots de la CGT, mais aussi aux fédérations des cheminots de l’UNSA et de la CFDT, le troisième syndicat de la SNCF a proposé de modifier le calendrier des jours de grève prévu normalement jusqu’au 28 juin 2018, afin de perturber davantage la circulation des trains.

Cette proposition a provoqué les foudres de la fédération des cheminots de la CGT. Et pour cause, quelques jours avant, l’interfédérale avait entériné à l’unanimité le maintien du calendrier initial afin notamment de ne pas rendre le mouvement encore plus impopulaire.

Résultat, dans un courrier envoyé la semaine dernière à SUD Rail, la fédération des cheminots de la CGT n’a pas caché son agacement contre sa petite sœur syndicale de plus en plus encombrante. « Et encore, le courrier a été adouci par rapport à la première version », confie une source de la fédération des cheminots de la CGT.

Dans cette lettre de quatre pages, que nous nous sommes procurée, la fédération des cheminots de la CGT multiplie les reproches, « vous dites que s’exprimer d’une seule voix est important. Mais vous ne cessez de pratiquer le contraire depuis le début du conflit », écrit la fédération des cheminots de la CGT. Il faut dire que, dans ce mouvement, SUD Rail a montré sa singularité en se lançant dans une grève reconductible alors que l’interfédérale a imaginé une grève intermittente de deux jours tous les trois jours.

Résultat, « les sites ayant appelé à la grève reconductible sont aujourd’hui bien moins mobilisés, ce qui péjore le mouvement », reproche la fédération des cheminots de la CGT. Par ailleurs, la fédération des cheminots de la CGT accuse SUD Rail de ne pas avoir « construit d’initiative significative permettant de développer le rapport de force. Vos dissensions internes vous empêchent de vous impliquer pleinement dans l’interfédérale ». Pour le premier syndicat de la SNCF, SUD Rail se place « dans une posture d’embuscade, critiquant systématiquement toutes les démarches engagées. Imaginer que changer les dates suffirait est une imposture destinée à vous exonérer du travail militant nécessaire à remobiliser les cheminots ».

Ce n’est pas la première fois que les deux syndicats s’affrontent. « A chaque grève à la SNCF, chacun tente de doubler l’autre », confie un délégué de SUD Rail, « nous sommes sur la même base électorale et les élections professionnelles sont au mois de novembre 2018. Mais nous restons unis. Nous, comme la CGT, nous avons besoin l’un de l’autre pour gagner ».

Dans tous les cas, dans cette lettre, la CGT prévient que « c’est la première et la dernière fois que nous nous prêterons à cet exercice que vous avez souhaité rendre public, car il nous semble que, dans l’intérêt de tous, nos différences d’appréciation ne doivent pas être portées à la vue de nos adversaires, ce dont vous ne semblez pas conscients ».

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15 juin 2018 5 15 /06 /juin /2018 16:49

 

 

La fondation Donald Trump poursuivie en justice à New York (Reuters)

 

La procureure générale de l’état de New York a attaqué en justice Jeudi 14 Juin 2018 le président américain Donald Trump, trois de ses enfants et la fondation qui porte son nom, estimant que le président américain s'est servi illégalement de sa fondation comme d'un chéquier, notamment pour sa campagne présidentielle de 2016.

Barbara Underwood, qui a saisi la cour suprême de New York, demande que soit dissoute la fondation Donald Trump, domiciliée à New York. Elle veut aussi qu'une interdiction empêche Donald Trump et ses enfants de faire partie du directoire d'une organisation à but non lucratif dans l’état de New York.

Pour Donald Trump, il s'agit d'une affaire ridicule manigancée par de sordides démocrates new-yorkais.

Selon la procureure, une enquête de vingt et un mois, lancée par son prédécesseur Eric Schneiderman, a permis de mettre au jour une vaste coordination politique illégale entre la fondation et l'équipe de campagne de Donald Trump en 2016, de même que des transactions intéressées répétées au profit des intérêts personnels et professionnels de Donald Trump.

Parmi les transactions citées par la plainte figure notamment un versement de cent mille dollars effectué en 2007 auprès d'une autre organisation à but non lucratif afin de régler à l'amiable un différend juridique relatif à Mar-a-Lago, le club privé de Donald Trump à Palm Beach, en Floride.

« Donald Trump a dirigé la fondation en fonction de ses lubies plutôt qu'en accord avec la loi », est-il écrit dans la plainte.

Cette affaire ouvre un nouveau front judiciaire contre Donald Trump, alors que le procureur spécial Robert Mueller continue d'enquêter sur les soupçons d'ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle de 2016 et sur une possible collusion entre Moscou et l'équipe de campagne de Donald Trump, qui a réfuté ces accusations.

L’état de New York réclame deux millions huit cent mille dollars de profits indus et de pénalités, l'interdiction pour Donald Trump de diriger une organisation à but non lucratif dans l’état de New York pendant dix ans et une interdiction similaire, mais pour une durée d'un an, pour ses trois enfants visés, Donald Junior, Eric et Ivanka Trump.

Tous les trois ont rejoint le conseil d'administration de la fondation en 2006. Ivanka Trump l'a quitté en 2017 afin de rejoindre l'équipe de la Maison Blanche.

« Comme nos investigations l'ont révélé, la Fondation Donald Trump n'était guère plus qu'un carnet de chèques pour les paiements de Donald Trump ou de ses sociétés à des organisations à but non lucratif », a déclaré Barbara Underwood dans un communiqué.

« Ce n'est pas comme cela que les fondations privées doivent fonctionner », a ajouté la procureure.

La fondation n'emploie aucun salarié,  elle n'a jamais entériné de protocole écrit pour la distribution de fonds et son conseil d'administration, qui n’existait que sur le papier, ne s'est plus réuni depuis 1999, est-il dit dans la plainte.

Donald Trump s'est indigné de cette initiative, venant selon lui de sordides démocrates new-yorkais et il a qualifié cette plainte de ridicule.

« Ils font tout ce qu'ils peuvent pour m'attaquer en justice pour une fondation qui a engrangé dix huit millions huit cent mille dollars et qui a donné à des oeuvres caritatives un montant supérieur à ses gains, dix neuf millions deux cent mille dollars », a-t-il dit sur Twitter.

Dans un communiqué, la fondation Donald Trump considère que la plainte découle des pires motivations politiques. Elle dit avoir annoncé en 2016 son intention de se dissoudre et elle ajoute que Donald Trump lui a versé huit millions de dollars de fonds personnels.

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14 juin 2018 4 14 /06 /juin /2018 19:40

 

 

http://www.cgt.fr/TOUTES-ET-TOUS-DEVANT-LE-TGI-DE-PARIS-AUX-COTES-DES-LYCEENS-ET-MILITANTS.html

 

Non à la répression contre le mouvement social

Toutes et tous devant le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Paris aux côtés des lycéens et des militants

Rassemblement Vendredi 15 Juin 2018 de 12 heures à 15 heures devant le TGI de Paris, 29 45 Avenue de la Porte de Clichy, 75 017 Paris, métro Porte de Clichy.

Mardi 22 Mai 2018, à Paris, jour de mobilisation unitaire de la fonction publique, des manifestants ont fait l’objet d’interpellations par les forces de l’ordre, tout comme les lycéens pour l’occupation du lycée François Arago.

Garde A Vue (GAV) prolongée et passage en comparution immédiate, rien ne leur a été épargné.

Vendredi 15 Juin 2018, aura lieu le procès d’un certain nombre d’entre eux, dont un camarade manifestant et militant, qui a eu pour seul tort de porter un sweat à capuche noire.

Agent public, il manifestait dans le cadre de l'appel unitaire de la fonction publique contre la casse du service public. Quelle absurdité de se retrouver aujourd’hui sur le banc des accusés alors qu’il manifestait pour un service public de qualité.

Les jeunes arrêtés au lycée François Arago étaient réunis pour discuter des réformes en cours, aucune dégradation n’a été constatée. Les conditions de leur arrestation et de leur mise en GAV ont soulevé l’indignation de leurs familles et de leurs enseignants et le traitement qui leur a été infligé, y compris aux mineurs, est totalement disproportionné.

Les délits sur lesquels reposent ces procédures sont issus d’une loi de 2010 qui punit la participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations et l'intrusion dans un établissement scolaire.

Gérard Collomb fustigeait à l’époque cette atteinte à la liberté fondamentale de manifester lorsque Christian Estrosi avait déposé cette proposition de loi. Aujourd’hui ministre de l’intérieur, il se sert entre autres de ces dispositions pour réprimer le mouvement social.

A cet usage de lois répressives s’ajoutent ses récentes déclarations polémiques prônant l'auto défense pour assurer la sécurité publique. Cela ne fait que confirmer la stratégie du gouvernement, intimider les manifestants et discréditer les luttes légitimes pour le progrès social.

Pour la Confédération Générale du Travail (CGT), la priorité est de développer les services publics, biens communs de toutes et de tous et de leur donner les moyens de répondre aux besoins de la population. Il est urgent que le gouvernement entende les revendications exprimées et respecte pleinement les libertés fondamentales, comme celle de manifester, qui permettent la pleine expression du mouvement social.

La CGT et ses organisations, qui ne cautionnent pas les actes injustifiables de personnes extérieures au mouvement social, dénoncent cette répression et cette instrumentalisation de la justice.

La CGT est solidaire des manifestants et des jeunes poursuivis.

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14 juin 2018 4 14 /06 /juin /2018 19:16

 

 

https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/06/14/en-espagne-maxim-huerta-premiere-victime-de-la-tolerance-zero-de-l-ere-sanchez_5314829_3214.html

 

En Espagne, Maxim Huerta, première victime de la tolérance zéro de Pedro Sanchez

Le ministre espagnol de la culture et des sports a été contraint à la démission, Mercredi 13 Juin 2018, à la suite d’une polémique entourant son redressement fiscal.

Par Sandrine Morel, correspondante permanente du Monde à Madrid

Six jours, jamais un ministre n’avait si peu duré en Espagne. L’écrivain et ancien présentateur de télévision Maxim Huerta, ministre de la culture et des sports dans le tout jeune gouvernement de Pedro Sanchez, a été contraint de démissionner, Mercredi 13 Juin 2018.

Pendant la journée du Mercredi 13 Juin 2018, la polémique sur le redressement fiscal de deux cent vingt mille euros dont il a fait l’objet entre 2006 et 2008 n’avait cessé d’enfler.

A l’époque, l’éphémère ministre avait créé une société destinée à percevoir ses honoraires de manière à abaisser considérablement le montant de ses impôts. Une pratique courante dans les milieux audiovisuels, artistiques et sportifs et dont s’est défendu Maxim Huerta lors de l’annonce de sa démission, « peu importe que je n’aie pas commis de fraude fiscale, ce qui compte c’est le bombardement contre moi. Ce qui est recherché, c’est de miner le projet de régénération et de transparence porté par Pedro Sanchez et je ne vais pas le permettre ».

En Espagne, on ne plaisante plus avec l’intégrité morale et financière des élus. Le royaume, qui croule sous les affaires de corruption, a décidé de dire basta. A la moindre tache, les médias en font les gros titres et les réseaux sociaux s’enflamment en brandissant, dès qu’un élu tarde à démissionner, l’exemple de la Suède ou d’autres pays du nord de l’Europe.

Pedro Sanchez a subi les premières conséquences de cette tolérance zéro. Poussé par le Parti Populaire et par Podemos, qui demandaient la tête de Maxim Huerta, il pouvait d’autant moins être indulgent envers son ministre qu’il est arrivé au pouvoir après une motion de défiance contre Mariano Rajoy à la suite de la condamnation du Parti Populaire de Mariano Rajoy dans une vaste affaire de corruption.

Des archives ont fini par convaincre Pedro Sanchez. Les journalistes ont déniché une interview télévisée de 2015, lors de laquelle il donnait des leçons à l’un des fondateurs de Podemos, Juan Carlos Monedero, pour avoir utilisé le même subterfuge fiscal que Maxim Huerta, « si j’ai, dans la direction de mon parti, quelqu’un qui crée une entreprise dans le but de payer la moitié de ses impôts, il sera dehors le jour suivant ».

Pedro Sanchez a tenu sa promesse et il a nommé l'ancien directeur du musée Reina Sofia et de la fondation Casa Encendida, José Guirao, pour remplacer Maxim Huerta, deux heures après sa démission. Le temps, sans doute, d’éplucher ses antécédents fiscaux.

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14 juin 2018 4 14 /06 /juin /2018 18:59

 

 

http://www.revolutionpermanente.fr/Venus-rencontrer-l-intersyndicale-la-CGT-la-CFDT-l-Unsa-refusent-de-recevoir-des-cheminots

 

Les fédérations des cheminots de la Confédération Générale du Travail (CGT), de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) et de l'Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA), refusent de recevoir des cheminots grévistes venus rencontrer l'intersyndicale.

La fédération des cheminots de la CFDT, nous nous y attendions, a décidé d’écouter les appels d’Elisabeth Borne, ministre des transports, à la suspension de la grève pendant les épreuves du baccalauréat.

Quatrième organisation syndicale de la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF), la fédération des cheminots de la CFDT, représentée par Didier Aubert, se réunissait Mercredi 13 Juin 2018 dans les locaux du comité d'établissement de la SNCF, avec Laurent Brun, secrétaire national de la fédération des cheminots de la CGT, et Roger Dillenseger, secrétaire général de la fédération des cheminots de l'UNSA, dans une inter fédérale à laquelle la fédération des cheminots du Syndicat Unitaire et Démocratique (SUD), troisième organisation de la SNCF, n’a été conviée seulement dans un second temps. Au pied de l’immeuble, deux cent cheminots grévistes, dont de nombreux syndiqués de la CGT, de la CGT Force Ouvrière, de SUD Rail et non syndiqués, venus rencontrer leurs représentants, ont été accueillis par les forces de l’ordre.

Après un tour au sénat, la réforme du pacte ferroviaire a été de nouveau validée par l'assemblée nationale, Mercredi 13 Juin 2018. Edouard Philippe et Elisabeth Borne, ministre des transports, qui gèrent le dossier au niveau du gouvernement, n’entendent rien à ce qui est désormais la grève des cheminots la plus massive depuis 1995.

Elisabeth Borne l’a énoncé ainsi, « la réforme est votée. A quoi bon continuer la grève ». La fédération des cheminots de la CFDT a aussitôt entendu l’appel. Elle s’est déjà prononcée pour la reprise du travail la semaine des épreuves du baccalauréat qui se déroulent dans la semaine du Lundi 18 Juin au Vendredi 22 Juin 2018, accompagnant ainsi le discours culpabilisateur du gouvernement contre les cheminots, là où c’est le gouvernement qui s’entête en refusant de lever le pacte ferroviaire. De fait, la fédération des cheminots de la CFDT et son représentant Didier Aubert contreviennent déjà au calendrier de l’intersyndicale, mais ils n’en était pas moins conviés à la réunion intersyndicale à laquelle a également participé, Mercredi 13 Juin 2018, Laurent Brun, secrétaire national de la fédération des cheminots de la CGT, première organisation syndicale de la SNCF, et Roger Dillenseger, secrétaire général de la fédération des cheminots de l'UNSA, deuxième organisation syndicale de la SNCF, là où SUD Rail, troisième organisation syndicale de la SNCF, n’était conviée que Mercredi 13 Juin 2018 à partir de 16 heures. Au centre de la discussion, il y avait la question de la négociation de la convention collective pour la future Société Anonyme de la SNCF et des conditions de travail au rabais pour les cheminots.

Deux cent cheminots grévistes, de toute appartenance syndicale et majoritairement non syndiqués, après une journée d’action et de manifestation dans les différentes gares parisiennes, avaient décidé de venir les rencontrer. Pour ces cheminots de l'assemblée générale inter gares, il s’agissait d’interpeller les directions syndicales qui ne jouent pas le jeu. « Les organisations syndicales sont juste en train de parler de la convention collective. Une convention collective qui, depuis les ordonnances d'Emmanuel Macron, peut sauter en un rien de temps grâce aux accords d’entreprise », analyse Anasse Kazib, militant de SUD Rail, retenu avec la quasi-totalité des cheminots par un cordon de policiers des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS), au pied de l’immeuble du comité d'établissement de la SNCF dans lequel se réunissaient les représentants syndicaux. « Cela fait trente jours que nous sommes en grève si nous ne comptons que la grève perlée. Nous nous battons pour faire retirer ce pacte. Nous ne nous battons pas pour des miettes », explique-t-il.

L’accueil qui leur a été réservé leur laisse un goût amer. A l’exception de quatre d’entre eux qui sont parvenus à entrer dans le bâtiment et à interpeller les trois dirigeants syndicaux de la CGT, de la CFDT et de l'UNSA, le reste des cheminots s'est retrouvé gazé puis nassé pendant plus d’une heure par un cordon de CRS.

Seul Bruno Poncet du bureau fédéral SUD Rail, qui n’a été convié que Mercredi 13 Juin 2018 à partir de 16 heures, est venu saluer les grévistes, « le mandat des cheminots que nous avons eu, c’est le retrait du pacte ferroviaire. Ce retrait a été voté par quatre vingt quatorze pour cent des personnels de la SNCF, y compris des cadres. C’est cela que nous défendons et les conditions de travail de nos collègues qui meurent dans des accidents ou qui se tuent de la souffrance au travail », faisant référence au cheminot Edouard qui a mis fin à ses jours dans la gare Saint-Lazare où il travaillait et aux cinquante quatre cheminots qui se sont suicidés cette année.

Parmi les quatre qui sont parvenus à entrer, Xavier, cheminot gréviste, donne un bref compte-rendu de la discussion qu’ils ont eu avec les représentants. « Nous ne sommes pas tombés sur un super comité d’accueil », raconte-t-il au mégaphone et devant la presse, « ils nous ont méprisés et ils ne laisseront monter personne ». Sur la question du calendrier de la grève, Laurent Brun est resté intraitable. « Aucune remise en question, ils ne reviennent pas sur le calendrier et ils assurent que c’est parce que les cheminots n’étaient pas prêts à se mobiliser et à faire grève et que nous aurions déjà repris le travail si nous nous étions mis d’office en grève reconductible ». Dans la foule, un cheminot s’insurge, « nous serions au travail parce que nous aurions gagné ».

Mais ce qui marque le plus auprès des cheminots, c’est la non-prise en compte des motions des assemblées générales qui sont remontées auprès des fédérations et qui demandent un changement de calendrier pour pouvoir durcir le mouvement. « Ils assurent qu’ils n’ont reçu que trois ou quatre motions des assemblées générales » et il conclue en disant que « nous ne nous faisions pas beaucoup d’illusions, mais maintenant nous avons la certitude qu’entre discuter avec des cheminots et discuter avec Edouard Philippe et Elisabeth Borne, ils ont choisi leur camp », y compris du côté de Laurent Brun et de la fédération des cheminots de la CGT.

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