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7 novembre 2016 1 07 /11 /novembre /2016 21:05

 

http://www.lemonde.fr/syrie/article/2016/10/20/djarabulus-vitrine-de-l-intervention-turque-dans-le-nord-de-la-syrie_5016832_1618247.html

 

Djarabulus, vitrine des opérations turques en Syrie

La ville, reprise à l'organisation Etat Islamique à la fin du mois d'août 2016, connaît un difficile retour à la normale

Par Olivier Riou, envoyé spécial du Monde à Djarabulus

Jeudi 20 Octobre 2016

Ils sont alignés dans la cour de récréation, niveau par niveau, et, à l’appel de leur maître, rejoignent les bancs de leur salle de classe.

Deux mois après la fuite des djihadistes de l’organisation Etat Islamique de Djarabulus, une partie des enfants de cette bourgade agricole du nord de la Syrie, à la frontière avec la Turquie, ont retrouvé le chemin de l’école.

Sur les neuf établissements de la ville, que les djihadistes avaient saccagés, souvent minés et parfois reconvertis en centres de torture, un premier a pu rouvrir ses portes à la fin du mois de septembre 2016.

Un autre a été transformé en hôpital et un troisième en caserne, pour les troupes de l’Armée Syrienne Libre (ASL), la branche modérée de la rébellion contre Bachar al Assad, actrice de la reprise de Djarabulus, avec l’appui de l’armée turque, à la fin du mois d'août 2016.

Les six écoles restantes seront réhabilitées au plus vite, promettent les autorités locales, chaperonnées par le gouvernorat de Gaziantep, la grande ville turque voisine, à une soixantaine de kilomètres au nord.

« Nous n'avons pas encore de manuels scolaires, mais nous nous débrouillons », explique Abou Hassan, un instituteur. « Vous n’imaginez pas ma joie de revenir ici après deux années à ne rien faire. L’espoir renaît enfin ».

La venue du Monde à Djarabulus, Mercredi 19 Octobre 2016, s’est faite dans le cadre d’un voyage organisé par le bureau du premier ministre turc, Binali Yildirim. Une trentaine de journalistes internationaux ont participé à ce déplacement qui offrait une rare occasion de pénétrer en territoire syrien. En temps normal, les risques d’enlèvement et la menace des bombardements russes et syriens barrent l’accès aux zones rebelles. Mais le récent rapprochement entre Ankara et Moscou, principal allié du régime de Bachar al Assad, sanctuarise de facto Djarabulus.

« Rôle vital des turcs »

L’assaut de l’ASL bénéficiait de la caution tacite de Moscou. Il s’est poursuivi par l’expulsion des hommes de l’Etat Islamique d’un territoire de quatre vingt kilomètres de long, accolé à la frontière turque. Ce faisant, non seulement la Turquie purge cette bande stratégique de toute présence djihadiste, mais elle bloque aussi l’expansion des kurdes syriens des unités de protection du peuple (YPG), jumeaux des séparatistes du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre contre Ankara depuis 1984.

Un coup double périlleux, baptisé Bouclier de l’Euphrate, dont Ankara a besoin d’assurer la promotion sur la scène internationale, d’où son empressement à faire venir des journalistes étrangers à Djarabulus.

Transportés dans un bus à impériale décapoté, ces derniers ont pu visiter deux écoles, un hôpital de campagne ainsi que la municipalité.

Un circuit sécurisé par l’ASL, orné de portraits de Recep Tayyip Erdogan, le président turc, et jalonné de banderoles vantant les mérites de l’intervention d’Ankara.

« Le rôle turc est vital », insiste Mohamed Habash, le chef du conseil local, composé de représentants des différentes tribus et ethnies de la ville, arabe en majorité, mais aussi kurde et turkmène. L’aide du grand voisin, pilotée depuis Gaziantep, a permis de réparer les réseaux d’électricité et d’eau courante, endommagés par les djihadistes dans leur déroute. Deux Organisations Non Gouvernementales (ONG) turques assurent l’alimentation en pain, interrompue après que les combattants du « califat » ont fui en emportant les machines du fournil local.

Les habitants de Djarabulus auxquels les journalistes ont pu s’adresser, durant les deux heures qu’a duré leur tournée, semblaient apprécier ce début de retour à la stabilité. « La vie reprend ses droits », confie Abou Hassan, un infirmier. Sous l’Etat Islamique, nous ne pouvions pas dire un mot, sans prendre le risque d’être décapité. Il est arrivé qu’ils laissent des corps sans tête pendant plusieurs jours sur la place centrale. Maintenant, nous nous sentons en sécurité. Tant que la Turquie est là, on sait que le régime ne nous bombardera pas ».

Coran piégé

Djarabulus redoute d’être désormais victime de son succès. En l’espace de deux mois, le nombre d’habitants, qui était de mille quand l’Etat Islamique est parti, a bondi à trente mille. Parmi eux, beaucoup de déplacés, venus de régions aux mains des djihadistes ou du YPG, et d’anciens réfugiés syriens en Turquie. Un afflux qui pèse sur les infrastructures à peine renaissantes de la commune.

Le partage du pouvoir local ne se fait pas non plus sans difficultés. Des voix se sont émues de la montée en puissance, à l’intérieur d’une ville aussi multiethnique, de la brigade Sultan Mourad, une unité de l’ASL à dominante turkmène, inféodée à Ankara.

Les responsables locaux craignent enfin qu’en faisant de leur localité une vitrine, la Turquie ne l’expose à un retour de boomerang. Le travail de déminage a saigné les rangs rebelles. « Nous avons perdu des dizaines d’hommes », assure le lieutenant Karim Mohamed. « C’est arrivé que nous trouvions une chaussure posée sur un Coran. Quand nous l’avons enlevée, le recueil a explosé ».

Le risque est grand que la prochaine attaque d’al Bab, l’ultime bastion de l’Etat Islamique dans la zone frontalière, ne disperse dans la nature de nombreux djihadistes. Quand nous demandons à Mohamed Habash, le maire de Djarabulus, ce dont il a le plus peur, il répond sans hésiter, « les voitures piégées ».

 

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7 novembre 2016 1 07 /11 /novembre /2016 20:55

 

http://www.cdkf.fr/2016/09/28/lettre-de-parrainage-au-depute-selahattin-demirtas

 

Lettre de parrainage au député Selahattin Demirtas

Par Pierre Laurent, secrétaire national du Parti Communiste Français (PCF) et président du Parti de la Gauche Européenne (PGE)

Mercredi 28 Septembre 2016

Avec fierté et gravité, je m’engage à parrainer le député Selahattin Demirtas et j'affirme mon soutien à tous les députés du parti démocratique des peuples (HDP) qui risquent à tout moment la prison.

Depuis plusieurs années, la Turquie est engagée dans un effrayant et tragique engrenage de violence. Le président Recep Tayyip Erdogan installe une véritable dictature dans son pays.

Cette politique polarise à outrance la société et suscite de nombreuses oppositions qui se sont exprimées lors des événements de Gezi ou des élections législatives du mois de juin 2015. A l’occasion de ce scrutin, le parti de la justice et du développement (AKP), parti islamo-conservateur, a perdu la majorité, l’empêchant de réformer la constitution dans un sens présidentialiste et sans contre-pouvoir.

Pris dans sa mégalomanie, Recep Tayyip Erdogan se présente comme l’homme providentiel et entend s’identifier à la nation. Ce tyran n’a pas hésité à faire référence au nazisme pour clarifier ses ambitions institutionnelles.

Pour broyer les obstacles, Recep Tayyip Erdogan a déclenché une vague de terreur analogue à celles des dictatures militaires. Il jette en prison des journalistes, des intellectuels, des syndicalistes et des élus alors que résonnent à nouveau les cris des suppliciés sous la torture. Les médias et les réseaux sociaux sont sous tutelle tandis que les assassinats et les attentats se multiplient.

Recep Tayyip Erdogan a surtout décidé de faire payer sa défaite aux kurdes et aux forces démocratiques unies au sein du HDP. Il a brisé le processus de paix et a déclenché une guerre meurtrière et destructrice dans tout le Kurdistan. Il a même poussé l’infamie en finançant et en armant la main criminelle des forces djihadistes contre les combattants de la liberté du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et du parti de l'union démocratique (PYD).

Avec le soutien du parti d'action nationaliste (MHP) et du parti républicain du peuple (CHP), le parlement turc a levé l’immunité des députés du HDP.

Après la tentative de coup d'état militaire, heureusement avortée, Recep Tayyip Erdogan accentue les purges. Nous assistons à une fragmentation sanglante de l'état et à un transfert de toutes les légitimités vers ce tyran qui détient désormais tous les pouvoirs. La proclamation de l’état d’urgence vise à éliminer l’opposition alors que toute expression du dissensus politique est désormais bannie. Les citoyens exprimant la moindre velléité de discordance sont qualifiés de « traîtres » ou de « terroristes ».

Un homme, au côté du groupe parlementaire HDP, a fait le choix de rester debout avec un courage et une dignité qui force l’admiration. Il s’agit du coprésident du HDP, Selahattin Demirtas.

Avocat de profession, il a porté lors des élections présidentielles et des élections législatives la voix des exclus et de toutes les minorités dans une société de plus en plus inégalitaire. Il incarne le vrai visage pluriel et multiculturel de son pays.

Selahattin Demirtas est l’homme de la main tendue. Il a proclamé sa volonté de reconnaître le génocide arménien. Il considère qu’il ne peut y avoir de solution militaire à la question kurde et que des négociations en vue de frayer le chemin d’une paix durable est la seule solution.

Selahattin Demirtas estime enfin que la démocratisation de la Turquie constitue le seul moyen pour retrouver la stabilité et la paix à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Il porte et expérimente, là où cela est possible, un programme démocratique, social, écologiste et féministe.

Selahattin Demirtas est devenu l’obsession de Recep Tayyip Erdogan et de toutes les forces ultranationalistes et mafieuses. Il a déjà été victime d’une tentative d’assassinat. Il fait régulièrement l’objet d’appel au meurtre par les plus hautes autorités de l'état. Il est l’objet de près d’une centaine de procédures judiciaires. Avec la levée de son immunité, plus rien n’empêche son arrestation. Le pire peut advenir.

J’ai décidé de répondre favorablement à la demande formulée par le HDP, celle de parrainer les députés qui risquent d’être arrêtés à tout moment par la levée de leur immunité parlementaire.

C’est avec beaucoup de fierté et de gravité que j’assumerai le parrainage de Selahattin Demirtas. Je m’engage à faire connaître aux autorités de notre pays mais aussi au sein de la représentation nationale la situation du député Selahattin Demirtas et de tous les parlementaires HDP menacés pour empêcher leur arrestation et assurer leur protection avec l’opinion publique française.

La France et l’Union Européenne doivent faire clairement entendre à la Turquie, membre du conseil de l’Europe, qu’elle ne pourra impunément violer les droits humains.

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7 novembre 2016 1 07 /11 /novembre /2016 20:28

 

http://www.merejkowskypierre.over-blog.com/2016/11/arts-plastiques-debout.html

 

Arts Plastiques Debout

Par Pierre Merejkowsky

Dimanche 6 Novembre 2016

Lettre ouverte destinée plus particulièrement aux professeurs et aux intervenants dans les Ecoles d’Art Plastique

Le souvenir le plus précis de ma scolarité est celui de l’ennui, pas un ennui passager et de circonstance, mais bien un ennui profond.

Un ennui profond qui devait préfigurer l’apprentissage de la vie en entreprise, avec sa hiérarchie incompétente fondée sur sa batterie de certitudes.

Heureusement, en ce qui me concerne, cet ennui fut annihilé par les assemblées générales, les blocages, les manifestations et l’organisation de contre-cours fondés sur l’entraide et non sur le mérite et sa note.

Ce souvenir d’ennui à visée pédagogique se trouva par la suite confirmé par mon cheminement d’artktiviste.

Les professeurs et les intervenants que je rencontre sont en effet unanimes. Les élèves, leurs élèves, sont infantilisés par les jeux vidéos et sont de ce fait sous politisés et incapables d’initiative personnelle.

C’est ainsi qu’un ancien producteur cinéaste d’Arte affirma, depuis la table ronde que nous partagions, que je développais des concepts beaucoup trop compliqués pour les lycéens présents, qu’un professeur de Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) me présenta à ses élèves comme un cinéaste important empêchant ainsi tout échange égalitaire avec ses élèves, qu’un espèce de sous agrégé m’affirma lors d’une occupation de l'université de Tolbiac que les étudiants grévistes étaient des vaux incapables de s’abstraire des démagogues, qu’un directeur d’une école de cinéma dégota un billet d'avion aller retour de huit cent euros pour me permettre d’intervenir dans une classe de cinéma et qu’un quarteron de professeurs et d'intervenants en art plastique membres d’un collectif expérimental affirmèrent que les vidéos de leurs élèves ne dépassaient jamais une durée de trois minutes puisque leurs têtes vides étaient formatées par les animateurs de la télévision.

Aussi je tiens à souligner que mon témoignage s’inscrit en faux contre cette vision consensuelle de notre jeunesse française.

Des étudiants venus de plusieurs Ecoles d’Art ont participé à l’occupation de l’Ecole d’Art d’Avignon.

Ils ont produit durant cette occupation en liaison avec des activistes du mouvement des Nuits Debout des performances dans une manifestation unitaire contre la loi travail.

Un film d’une durée supérieure à trois minutes a été réalisé.

A la suite de cette expérience hors cursus universitaire, ces mêmes étudiants ont organisé une série de workshop à Paris.

Ils ont pris contact avec les responsables de l’ancien hôpital Baudelocque promis à une revente à la découpe et de ce fait provisoirement confiée à des artistes en résidence.

Ils se sont logés dans des tentes, ils se sont fait à manger, ils ont organisé une série d’ateliers et ils ont élaboré collectivement dans leurs assemblées générales quotidiennes les gestes de leur workshop.

A cet effet, ils ont mis en place des actes désintéressés dans leur zone d’intervention temporaire ainsi constituée, intervention musicale dans le métro, écriture de compte rendu mêlant la fiction à la réalité, conférences et compositions collectives. Ils ont également évoqué une suite de leur workshop autour de la question de l’utilisation d’une cagnotte, les frais ayant été moins importants que prévus, et  d’une nécessaire rotation des « responsabilités » qui ne devaient pas rester concentrées dans les mêmes mains.

J’ajoute qu’à la suite de la projection du film « moi, autobiographie seizième version » diffusé en plein air, sur un drap, j’ai tenu à souligner qu'un mouvement comme un film devait s’attacher à une trajectoire et non à un but. La visibilité et l’efficacité prônées par le seul souci de la communication étant à mes yeux les pères spirituels des bombes humaines et de leurs commanditaires.

Cette conversation  a débouché sur une interrogation générale concernant les rapports de ce workshop et de l’institution, rappelant ainsi que la projection d’un film et que la présence d’un « artiste » étaient le matériau d’une réflexion collective qui excluait  de placer l’artiste sur un piédestal de circonstance.

La conclusion s’impose.

Cette nouvelle zone d’intervention temporaire et itinérante fondée par un collectif d’ étudiants d’Ecole d’Art n’a aucun point en commun avec la délivrance du diplôme de l’Ecole d’Art qui permet à l’intervenant professeur d’art de justifier sa fonction puisque selon sa grille de lecture les jeunes étant apathiques, sous politisés et individualistes, il est donc nécessaire de leur donner un cadre fondé sur la liberté, la réflexion et la confrontation, qui dépend bien entendu du seul règlement intérieur de l’Ecole d’Art initié par le règlement général de copropriété ayant pour intitulé les termes de « liberté, égalité et fraternité ».

J'ajoute enfin que cette zone d’intervention temporaire est la preuve des mensonges de nos élites qui, en se complaisant dans la certitude que leurs morts rendront à jamais invisible leurs pensées, préfèrent se convaincre que la jeunesse actuelle sera incapable de poursuivre les actes contestataires de leur jeunesse passée.

Référence 

« Pourquoi voulez vous manger », film de Pierre Merejkowsky réalisé dans un atelier d'art plastique dans un lycée du Val d'Oise et proposé par l'association « il faut le faire ».

 

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7 novembre 2016 1 07 /11 /novembre /2016 19:57

 

NE PAS SACRIFIER L AVENIR

 

Le site internet national d’Ensemble publiait récemment en pièce jointe le bulletin de débat préparatoire au collectif national d’Ensemble du Samedi 19 Novembre et du Dimanche 20 Novembre 2016.

Les vingt six contributions sont disponibles si vous consultez le site national d’Ensemble à l’adresse ci-dessous.

Vous trouverez également ci-dessous la vingt-troisième contribution.

Les lecteurs de ce message le comprendront facilement, si j’étais militant d’Ensemble, je serais signataire de cette contribution.

Bernard Fischer

 

https://www.ensemble-fdg.org/sites/default/files/bulletin_de_debat_-_collectif_national_nov._2016.pdf

 

 NE PAS SACRIFIER L’AVENIR

 

Les prochaines élections présidentielles et législatives vont se tenir dans un contexte de crise politique générale, crise des organisations de l'ensemble du spectre et crise des formes mêmes de la politique.

Les enjeux de notre intervention sont déterminés par cette crise.

La droite et l'extrême-droite s'apprêtent à se partager le second tour des élections présidentielles. Le Front National est parvenu à dépasser le bipartisme qui caractérise la vie politique française depuis plusieurs décennies et à s'imposer comme un courant majeur. Les thèmes idéologiques qu'il était traditionnellement le seul à porter, identité nationale, xénophobie et autoritarisme, occupent à présent le centre du débat public et disposent aujourd'hui de relais à gauche.

A l'issue d'un quinquennat calamiteux, le Parti Socialiste, en crise profonde et qui s'est enfoncé dans une dérive néolibérale et antidémocratique, ne peut plus profiter à plein du « vote utile ». Le temps de son hégémonie sur la gauche prend fin dans ces soubresauts.

La gauche d'alternative, de son côté, est affaiblie et divisée et elle est incapable d'apporter une réponse immédiate à cette crise politique, alors même qu'un large mouvement social, dirigé contre un gouvernement se disant de gauche, vient pourtant de manifester un rejet largement partagé du social-libéralisme et une aspiration à un autre monde, comme à de nouvelles formes plus horizontales et moins délégataires de l'engagement politique. Il est nécessaire pour construire une alternative progressiste de rassembler toutes les forces qui s'opposent à l'ordre néolibéral. Ensemble doit y contribuer, dans la période électorale et au-delà, dans des formes en phase avec l'aspiration de larges secteurs du mouvement social et de la gauche à exprimer leur volonté d'être acteurs et actrices du changement.

En construisant autour de sa personne son mouvement de la France Insoumise, regroupement de groupes d'appui à sa candidature, Jean-Luc Mélenchon a peut-être rendu irréversible l'échec du Front De Gauche (FDG).

Sa décision unilatérale de présenter dans toutes les circonscriptions des candidatures choisies parmi ses soutiens en fait un obstacle décisif à la construction d'une alternative unitaire. Son projet, d'une grande cohérence et caractérisé par une conception étatiste, autoritaire et personnalisée de la politique, est, au delà de certains de ses aspects programmatiques, à l'opposé de ce que nous portons.

Il s'est par ailleurs lancé dans une course en avant de petites phrases, déclarations et éléments de langage par lesquels il contribue à renforcer le climat identitaire et xénophobe qui domine et structure le débat public et qu'il nous faut combattre. Patriotisme économique, indépendantisme français, migrants que nous ne pourrions pas accueillir, travailleurs détachés coupables de l'exploitation dont ils sont victimes, sans parler du thème de « l'économie de la mer », indissociable du colonialisme français, d'une analyse du Brexit qui en efface les dimensions racistes ou de la Syrie où « Vladimir Poutine va régler le problème » et où l'évocation de crimes de guerre relève du « bavardage ».

Ce ne sont pas ces thématiques qui lui apporteront des voix. Il doit surtout sa popularité au fait qu'il incarnerait, dans la suite de la campagne de 2012, l'espérance d'une part de l'électorat de gauche en une alternative. C'est là une illusion redoutable que nous ne devons à aucun prix entretenir et qui risque de le faire apparaître demain comme le leader naturel de la gauche d'alternative. Il s'agit là d'un danger qu'on ne saurait sous estimer.

Tout ce qui peut conforter cette tentative de captation des aspirations au changement contribuera à rendre plus difficiles les reconstructions à entreprendre au cours de la période prochaine.

La gauche d'alternative se trouve ainsi dans une nasse, et toute gesticulation ne fera que la resserrer. Le pire à faire serait de sacrifier l'avenir à un choix tactique limité à la perspective électorale immédiate.

Si Jean-Luc Mélenchon est le seul candidat possible, c'est que nous n'avons pas de candidat. Il s'agit là d'une situation inédite particulièrement préoccupante mais à laquelle nous devons faire face avec lucidité.

La crise politique actuelle est aussi une opportunité pour renforcer ce qui émerge comme volonté de formes politiques nouvelles, rompant avec la culture délégataire et institutionnelle par laquelle une « classe politique » largement autonome revendique pour elle-même la représentation des mouvements populaires.

Dans les mois qui viennent, Ensemble doit poursuivre ses efforts d'explication et de rassemblement, en ayant en vue les conditions de la reconstruction à venir d'une gauche renouvelée, capable d'être porteuse d'une alternative émancipatrice.

 

Principaux signataires

 

Etienne Adam, Louis Aminot, Alexis Cukier, Bruno Della Sudda, Laurent Lévy, Philippe Marlière, Catherine Samary, Pierre Zarka

 

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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 18:54

 

https://www.change.org/p/join-the-boycott-against-russia-hosting-the-2018-fifa-world-cup

 

Appel au boycott de la coupe du monde de football de 2018 en Russie

 

Au moment où le peuple syrien subit la plus odieuse des barbaries de notre époque, le monde observe, dans un silence complice, l'une des plus puissantes armées du monde enterrer dans un bain de sang une révolte légitime contre un régime totalitaire et despotique.

Alep, ville multimillénaire, berceau des civilisations, maison des trois religions monothéistes, terre d'accueil pour les réfugiés tcherkesses en 1877, arméniens en 1915, grecs en 1943, palestiniens depuis 1948, irakiens en 2003 ou libanais en 2006, est aujourd'hui une ville martyre devenue un laboratoire de tests des armes russes.

Depuis son intervention militaire en Syrie, la Russie a écrasé trois mille deux cent soixante quatre civils sous les bombes, parmi eux six cent dix neuf femmes, neuf cent onze enfants, trente deux médecins, onze membres de la défense civile syrienne et douze activistes des médias.

Au moins quatre cent dix sept installations et infrastructures, parmi lesquelles des hôpitaux, des écoles, des lieux de culte et des monuments historiques, ont été ciblées, partiellement endommagées ou totalement détruites. Même les convois humanitaires ne sont pas épargnés. Sur les cent quarante sept attaques de missiles à sous munitions comptabilisées, seulement trois d'entre elles ont visé des zones sous le contrôle de l'Etat Islamique et au moins quarante huit attaques à l’aide d’armes incendiaires, interdites par le droit international, ont visé les civils.

Tous ces actes viennent s'ajouter à la liste, déjà effrayante, des crimes du régime syrien que la Russie est venue épauler dans cette funeste besogne, près de sept cent mille morts, des centaines de milliers de personnes emprisonnées et torturées et deux millions de maisons effacées de la carte causant l'exil et le déplacement de plus de la moitié de la population.

Malgré cela, la Russie persiste, par ses nombreux veto au conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU), à empêcher tout soulagement de la souffrance du peuple syrien.

Nous vous demandons, avant qu'il ne soit trop tard, d'utiliser tous les moyens de pression pour envoyer un message fort au Kremlin.

Réclamons que, en 2018, la coupe du monde de football n'ait pas lieu en Russie. Exigeons ensemble qu'un autre pays hôte soit désigné si l'invasion criminelle russe ne s'arrête pas immédiatement en Syrie.

Peut-on dormir tranquillement face à ces crimes contre l'humanité sans réagir ? « Plus jamais cela », disait-on. Le silence du monde est une complicité et sa passivité est un crime.

Citoyens du monde libre, organisations et représentants des sociétés civiles et fédérations sportives, syndicats, Organisations Non Gouvernementales (ONG), gouvernements et autorités religieuses, une patrie et un peuple martyrs menacés de disparaître font appel à votre conscience. Nous vous interpellons afin d'ajouter votre voix et vos actions aux nôtres pour réclamer le boycott de la Russie.

Vive la noble lutte du peuple syrien pour la liberté, la démocratie et la justice.

Association Action pour la Syrie

 

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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 18:07

 

http://www.ouest-france.fr/elections/presidentielle/presidentielle-le-pcf-n-integre-pas-la-france-insoumise-de-melenchon-4588370/amp

 

Le Parti Communiste Français (PCF) n'intègrera pas la France Insoumise de Jean Luc Mélenchon

Le PCF, dont des représentants ont rencontré Mercredi 2 Novembre 2016 des soutiens de Jean-Luc Mélenchon, n'intégrera pas le cadre de la France Insoumise en vue des prochaines élections, mais travaille toujours à un partenariat avec le mouvement.

À l'appel de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, des dirigeants communistes et de la France Insoumise, mouvement de Jean-Luc Mélenchon, se sont réunis Mercredi 2 Novembre 2016 deux heures durant dans un café du dixième arrondissement de Paris, afin d'évoquer la stratégie en vue des élections présidentielles et des élections législatives de 2017.

Le PCF, qui tiendra sa conférence nationale Samedi 5 Novembre 2016, explore plusieurs pistes, dont un soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, qui a lancé au mois de février 2016 le mouvement de la France Insoumise. « Si nous voulons pousser l'hypothèse de Jean-Luc Mélenchon, il faudra trouver un cadre qui n'est pas celui de la France Insoumise », a déclaré à l'Agence France Presse (AFP) Marie-Pierre Vieu, chargée des relations extérieures du PCF. « Nous sommes d'accord sur le fait que nous connaissons une crise de la gauche qui appelle des réponses de type nouveau. Mais ce qui nous heurte profondément, c'est que la France Insoumise est un moyen de contourner le dialogue nécessaire entre les forces politiques », a-t-elle poursuivi. « On nous demande d'accepter un cadre que nous n'avons pas co-construit », a-t-elle encore déploré, ajoutant que le PCF était « toujours demandeur d'une rencontre avec Jean-Luc Mélenchon », absent comme Pierre Laurent, Mercredi 2 Novembre 2016.

« Si l'hypothèse de Jean Luc Mélenchon est retenue Samedi 5 Novembre 2016, nous la travaillerons », a-t-elle conclu. « Mais le PCF continuera de développer ses propres arguments ».

Éviter une « caricature » de la France Insoumise

Du côté de la France Insoumise, Leïla Chaibi, qui emmenait la délégation, concède avoir eu « du mal à se faire comprendre », pointant que le PCF avait surtout « l'habitude de négociations classiques entre appareils. Nous ne proposons pas un cartel d'organisations comme le Front De Gauche (FDG) en 2012 » et dont le PCF faisait parti, « mais un espace politique où nous encourageons la participation de ceux qui ne sont pas dans le cadre d'un parti », a-t-elle expliqué au sujet de la France Insoumise.

« Mais le label de la France Insoumise n'efface pas l'étiquette du PCF », a encore plaidé Leïla Chaibi, en assurant avoir senti « un éclaircissement » de la position qu'elle défendait en fin de réunion.

« Nous espérons que, Samedi 5 Novembre 2016, ils ne présenteront pas une caricature de ce que propose la France Insoumise », a-t-elle encore pointé.

 

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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 17:35

 

La bataille de Rakka a débuté, annoncent les rebelles syriens des FDS (Reuters)

 

Les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) ont annoncé Dimanche 6 Novembre 2016 le lancement d'une offensive sur Rakka, fief des djihadistes de l'organisation Etat Islamique dans le nord-est de la Syrie.

Cet assaut, qui a débuté Samedi 5 Novembre 2016 selon l'alliance rebelle arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis, s'ajoute à l'offensive lancée contre l'Etat Islamique il y a près de trois semaines par les forces irakiennes et kurdes irakiennes pour reprendre Mossoul dans le nord de l'Irak.

« Le commandement général des FDS annonce le lancement de sa grande campagne militaire pour libérer la ville de Rakka », a déclaré Jehan Sheikh Amad, une porte-parole des FDS, lors d'une conférence de presse organisée à Ain Rissa, à une soixantaine de kilomètres au nord de Rakka.

L'offensive, qui répond au nom de code de Colère de l'Euphrate, a été déclenchée en coordination avec la coalition contre l’Etat Islamique mise en place par les Etats-Unis, a précisé le commandement des FDS dans un communiqué.

Elle vise à « isoler puis renverser la capitale du terrorisme international », ajoute le communiqué qui ne donne pas de calendrier.

Les FDS conseillent également aux civils vivant à Rakka d'éviter les zones où sont présents des combattants djihadistes et de gagner le « territoire libéré ».

Le déclenchement d'une offensive sur Rakka était évoqué depuis plusieurs semaines par de hauts responsables militaires occidentaux.

Le secrétaire américain à la défense, Ashton Carter, a ainsi déclaré dès le 25 octobre 2016 que cette bataille serait menée en parallèle à l'offensive de Mossoul, lancée le 17 octobre 2016 en Irak.

Mais les préparatifs de l'offensive ont été compliqués par les inquiétudes de la Turquie au sujet de l'implication des forces kurdes et Ankara a fait de Rakka l'un de ses objectifs de son opération Bouclier de l'Euphrate lancée à la fin du mois d’août 2016 contre l'Etat Islamique et contre les unités de protection du peuple (YPG).

Les FDS ont toutefois prévenu Jeudi 3 Novembre 2016 qu'ils rejetteraient toute implication de la Turquie dans l'offensive sur Rakka.

Les YPG ont quant à elles plusieurs fois répété qu'elles n'interviendraient pas dans la ville, à majorité arabe, pour chasser l'Etat Islamique, une tâche confiée à la composante arabe des FDS.

La France pousse depuis plusieurs semaines en faveur d'une offensive simultanée sur les deux fronts.

« Nous passons d'abord par Mossoul mais la bataille de Rakka doit avoir lieu », a déclaré Dimanche 6 Novembre 2016 le ministre de la défense français Jean-Yves Le Drian.

« Cela sera automatiquement des forces locales qui viendront libérer Rakka, même si les forces françaises, les forces américaines et la coalition, contribuent par des frappes à ce que l'on puisse démanteler le dispositif de l’Etat Islamique ».

 

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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 17:21

 

Recep Tayyip Erdogan accuse l'Europe, le parti démocratique des peuples (HDP) boycotte le parlement (Reuters)

 

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé Dimanche 6 Novembre 2016 l'Europe d'encourager le terrorisme en soutenant le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ajoutant qu'il se moquait d'être traité de dictateur par les dirigeants européens.

Le HDP a parallèlement annoncé un boycott partiel du parlement pour protester contre le placement en détention de ses deux co-présidents et de plusieurs autres de ses députés.

Les arrestations, il y a deux jours, des chefs et des élus du HDP, troisième force politique au parlement, ont suscité de vives réactions internationales.

Ankara accuse le HDP de liens avec le PKK, ce qu'il dément.

La direction du HDP a précisé que ses élus ne prendraient plus part aux sessions en assemblée générale ou en commission. Les responsables du HDP vont consulter leur base et pourraient même envisager un retrait total du parlement.

Réagissant dans un discours télévisé au tollé suscité par l'offensive contre le HDP, qui s'ajoute à la vaste purge entreprise par le pouvoir turc dans la fonction publique depuis le putsch raté du Vendredi 15 Juillet 2016, Recep Tayyip Erdogan a accusé l'Europe d'encourager le terrorisme.

« Je me fiche qu'ils me traitent de dictateur ou de quoi que ce soit d'autre. Cela entre par une oreille, cela sort par l'autre. Ce qui m'importe, c'est ce que le peuple dit de moi », a poursuivi Recep Tayyip Erdogan.

Le chef de l’état a déclaré que le PKK était responsable de la mort de près de huit cent membres des forces de sécurité et de plus de trois cent civils depuis qu'un cessez-le-feu a volé en éclats durant l'été 2015, pendant lequel Ankara a lancé une double offensive contre le PKK et contre l'Etat Islamique.

Dans un autre discours télévisé, le premier ministre Binali Yildirim a accusé le HDP de financer le PKK.

« Depuis des années, ils transfèrent au terrorisme l'argent que nous envoyons aux communes », a encore dit le chef du gouvernement, ajoutant que « quiconque nuit à cette nation devra en payer le prix. Pas seulement ceux qui posent des bombes, mais aussi ceux qui soutiennent le terrorisme ».

Les autorités turques affirment que le HDP est la vitrine politique du PKK et reprochent formellement aux élus arrêtés d'avoir refusé de témoigner dans des affaires de « propagande terroriste ».

Les deux co-présidents du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag, ont été arrêtés dans la nuit du Jeudi 3 Novembre au Vendredi 4 Novembre 2016 et placés en détention provisoire. Dix autres députés du parti ont également été arrêtés, certains ont depuis été remis en liberté.

Les Etats-Unis ont exprimé leur profonde préoccupation, l'Allemagne et le Danemark ont convoqué des diplomates turcs et le président du parlement européen, Martin Schulz, a déclaré que ces interpellations « remettaient en cause le fondement d'une relation durable entre l'Union Européenne et la Turquie ».

« Plus nous continuerons le combat, plus nous les entendrons couiner. Peu importe ce qu'ils disent, nous continuerons jusqu'à ce que notre drapeau flotte sur toutes les provinces », a déclaré Binali Yildirim dans un discours, Dimanche 6 Novembre 2016.

« Que tous leurs soutiens le sachent, à l'intérieur et à l'extérieur de la Turquie », a-t-il martelé.

Le HDP a obtenu cinq millions de voix lors des élections législatives de novembre 2015, devenant le premier parti kurde à dépasser les dix pour cent des suffrages et à entrer au parlement. Il a envoyé cinquante neuf députés au parlement, où siègent cinq cent cinquante élus. Leur immunité parlementaire a été levée l'été dernier.

Binali Yildirim a parallèlement accusé le PKK d'avoir commis un attentat à la voiture piégée qui a fait onze morts et plus de cent blessés Vendredi 4 Novembre 2016 à Diyarbakir, la grande ville du sud est, quelques heures après le coup de filet contre le HDP.

L'attentat a été revendiqué Dimanche 6 Novembre 2016 par un groupe dissident du PKK, les faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), sur un site proche de cette organisation. Le groupe Etat Islamique s'est également attribué la responsabilité de cette attaque via son organe de propagande Amak.

Le ministre turc des affaires européennes, Omer Celik, a invité les ambassadeurs européens à une réunion Lundi 7 Novembre 2016 à Ankara pour les informer de la situation.

 

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5 novembre 2016 6 05 /11 /novembre /2016 19:24

 

http://pourlemancipation.org/prochain-debat-democratie-reelle-contre-etat-securitaire/#more-561

 

Démocratie réelle contre état sécuritaire

Réunion débat le Mardi 8 Novembre 2016 à 19 heures

Au Centre International de Culture Populaire (CICP)

21 ter rue Voltaire  75 011 Paris

Avec Edwy Plenel, auteur de « dire nous, contre les peurs et les haines, nos causes communes », Vanessa Codaccioni, auteure de « justice d’exception, l’état face aux crimes politiques et terroristes », et Loïc Canitrot, membre de la compagnie Jolie Môme

Face à la destruction de l’état social et à la montée de l’état policier, la revendication démocratique donne de la voix. Des Nuits Debout aux luttes pour l’égalité des droits, de contestation en expérimentations, le doute se répand, ce régime que nous appelons « démocratique » l’est-il réellement ? Ne sommes nous pas plutôt en oligarchie, où une minorité gouverne avec la bénédiction des élections ? Que vaut le vote lorsque la classe politique ne représente plus qu’elle même et ses amis financiers ? Lorsque les choix économiques fondamentaux ne sont jamais soumis à l’avis des travailleurs et travailleuses ? Lorsqu’on passe contre l’avis des peuples qui ne votent pas comme il faut ? Qu’est ce qu’une démocratie qui s’arrête à la porte des entreprises, au seuil de la famille et aux frontières de l’Europe forteresse ? Les violences domestiques, les discriminations racistes et l’exploitation capitaliste le montrent tous les jours, l’égalité reste à conquérir.

 Dans le même temps, les libertés individuelles de culte, d’expression, de manifestation et de grève, sont attaquées par des gouvernements qui prétendent les protéger et qui, en leur nom, arrosent de bombes le peuple syrien.

La démocratie n’est pas qu’un slogan publicitaire invoqué par des élus en mal de légitimité. Elle est aussi et surtout un projet auquel se rattachent de plus en plus de mouvements d’émancipation. Démocratie réelle, démocratie sociale et démocratie directe dévoilent l’imposture de la démocratie « représentative », de la démocratie « de marché » et de la démocratie « libérale ».

 

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5 novembre 2016 6 05 /11 /novembre /2016 19:03

 

Michel Aoun élu à la présidence du Liban (Reuters)

 

Michel Aoun a été élu Lundi 31 Octobre 2016 à la présidence de la république du Liban par les députés et a prêté serment dans la foulée, après vingt neuf mois de vacance à la tête du pays.

Proche allié du Hezbollah chiite depuis dix ans, l'ancien général chrétien, âgé dequatre vingt un ans, a été élu en application d'un accord conclu avec son ancien adversaire, le sunnite Saad Hariri, à qui devrait revenir le poste de premier ministre.

Au premier tour de scrutin, il lui avait manqué deux voix pour réunir la majorité qualifiée des deux tiers, soit quatre vingt six voix, sur cent vingt huit sièges. N'était plus requise à partir du second tour qu'une majorité simple de soixante cinq voix et Michel Aoun a recueilli quatre vingt trois voix. Il était opposé formellement à Sleiman Frangié, mais ce dernier avait appelé ses soutiens à voter blanc.

Des feux d'artifice ont été tirés dans le ciel de Beyrouth à l'annonce de son élection, retransmise en direct à la télévision.

Dans son discours d'investiture, Michel Aoun s'est engagé à lutter « préventivement » contre le terrorisme et à empêcher que les « incendies » régionaux se propagent au Liban.

Il a ajouté que tout règlement de la crise syrienne devait assurer le retour en Syrie des réfugiés présents au Liban, qui sont au nombre d’un million cinq cent mille.

Michel Aoun n'a en revanche pas mentionné certaines des questions les plus épineuses de la vie politique libanaise, l'arsenal du Hezbollah et la position de Beyrouth vis-à-vis de la guerre en Syrie, officiellement, le gouvernement parle de « dissociation ».

L'Iran a salué son élection, Lundi 31 Octobre 2016, y voyant une victoire pour le Hezbollah.

Le département d’état américain a invité dans un communiqué les parties libanaises à respecter leurs obligations internationales, y compris les résolutions du conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU) stipulant qu'il ne peut y avoir d'autre autorité au Liban que celle du gouvernement, une allusion au Hezbollah.

Le « pacte national », accord non-écrit conclu en 1943, réserve la présidence du Liban à un chrétien maronite, le poste de chef du gouvernement à un sunnite et la présidence de la chambre des députés à un chiite.

En décidant de soutenir Michel Aoun, Saad Hariri a fait une concession politique majeure qui reflète le recul de l'influence de l'Arabie Saoudite au Liban et le rôle toujours décisif joué par le Hezbollah, appuyé par l'Iran. Ryad a soutenu Saad Hariri pendant les années de lutte politique qui ont opposé le camp sunnite au Hezbollah et ses alliés.

Les déboires financiers de Saad Hariri, dont l'entreprise de construction basée en Arabie saoudite, Saudi Oger, est confrontée à des difficultés, ont également joué leur part dans ce déblocage de la crise.

Les observateurs notent cependant que son accession au fauteuil de premier ministre, fonction qu'il a déjà exercée entre 2009 et 2011, devrait l'aider à rassembler des soutiens en vue des élections législatives qui doivent se tenir en 2017.

Michel Aoun rencontrera dans le courant de la semaine les députés avant de désigner un premier ministre. Il doit nommer le candidat réunissant le plus grand soutien à la chambre des députés, qui devrait être Saad Hariri.

L’élection de Michel Aoun marque le spectaculaire retour en grâce de l’ancien commandant en chef de l'armée libanaise, qui avait dû se réfugier à l'ambassade de France en octobre 1990 avant d'être exfiltré vers la France.

Michel Aoun suscite à la fois admiration et hostilité au Liban, où il s'est fait connaître pendant la guerre civile, entre 1975 et 1990, comme nombre de responsables politiques du pays.

Parmi les soutiens à sa candidature figuraient d'anciens ennemis comme le chrétien Samir Geagea ou le druze Walid Joumblatt, qui a estimé que le Liban avait ainsi fait preuve « de vitalité, de diversité et de démocratie dans ce monde arabe en ruines ».

Mais d'autres, comme l'influent président de la chambre des députés, le chiite Nabih Berri, restaient opposés à son élection.

Durant son exil en France, Michel Aoun a continué à militer contre la Syrie et n'a regagné son pays qu'en 2005, après le retrait des forces syriennes consécutif aux manifestations ayant suivi l'assassinat de Rafik Hariri, le père de Saad Hariri. Il avait alors reçu un accueil triomphal sur la place des Martyrs à Beyrouth.

Moins d'un an plus tard cependant, Michel Aoun a conclu une alliance avec le Hezbollah, se rangeant dans le camp favorable à Damas et provoquant la colère de Washington. Dans un câble de 2006, l'ambassadeur américain Jeffrey Feltman a estimé que les ambitions présidentielles de Michel Aoun « l'emportaient sur toute autre préoccupation ».

Michel Aoun s'est rendu en Syrie en 2009, où il a rencontré le président Bachar al Assad. En 2014, dans une interview, ce dernier a déclaré qu'il se féliciterait de l'accession de Michel Aoun à la présidence libanaise, voyant en lui un partisan de la « résistance », allusion au Hezbollah.

L’ancien général a justifié le rôle de la milice chiite aux côtés des forces gouvernementales en Syrie, estimant qu'elle défendait le Liban et les chrétiens libanais contre la menace djihadiste.

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