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24 février 2023 5 24 /02 /février /2023 18:05

 

 

https://news.un.org/fr/story/2023/02/1132607

 

Un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a adopté Jeudi 23 Février 2023 une résolution exigeant de nouveau le retrait des forces russes.

La résolution, intitulée « principes de la charte de l’ONU sous-tendant une paix globale, juste et durable en Ukraine », a été adoptée par cent quarante et une voix pour, sept voix contre, celles de la Biélorussie, de la Corée du Nord, de l’Erythrée, du Mali, du Nicaragua, de la Russie et de la Syrie, et trente-deux abstentions, dont celles de la Chine, de l’Inde, de l’Iran et de l’Algérie, au deuxième jour d’une session extraordinaire d’urgence de l’assemblée générale, qui compte au total cent quatre-vingt-treize états membres.

La résolution exige que la Fédération de Russie retire immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire ukrainien à l’intérieur des frontières internationalement reconnues du pays. Elle appelle à la cessation des hostilités. Elle exige que le traitement par les parties au conflit armé de tous les prisonniers de guerre soit conforme aux dispositions de la convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre et elle demande l’échange complet des prisonniers de guerre, la libération de toutes les personnes détenues illégalement et le retour de tous les internés et des civils transférés et déportés de force, y compris les enfants. Elle demande de parvenir, dans les meilleurs délais, à une paix globale, juste et durable en Ukraine, conformément aux principes de la charte de l’ONU. Elle demande aux parties au conflit armé de respecter pleinement les obligations qui leur incombent en vertu du droit humanitaire international, à savoir veiller systématiquement à épargner la population civile et les biens de caractère civil, assurer un accès humanitaire sûr et sans entrave aux personnes qui en ont besoin et s’abstenir d’attaquer, de détruire, d’enlever ou de rendre inutilisables les biens indispensables à la survie de la population civile. Elle appelle à la cessation immédiate des attaques contre les infrastructures critiques de l’Ukraine et de toute attaque délibérée contre des biens civils, notamment des résidences, des établissements scolaires et des hôpitaux. Elle demande l’ouverture d’enquêtes et l’engagement de poursuites appropriées, équitables et indépendantes, au niveau national ou international pour que les auteurs des crimes les plus graves au regard du droit international qui auront été commis sur le territoire ukrainien répondent de leurs actes. Elle demande que justice soit rendue à toutes les victimes et que de futurs crimes soient évités.

Mercredi 22 Février 2023, à l’ouverture de la session extraordinaire d’urgence de l’assemblée générale, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a dit que « l’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a un an est un affront à la conscience collective et elle remet en cause les principes et les valeurs fondamentaux de notre système multilatéral. Nous sommes attachés à la souveraineté, à l'indépendance, à l'unité et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, dans ses frontières internationalement reconnues ».

Le président de l’assemblée générale de l’ONU, Csaba Kőrösi, a également dénoncé une agression illégale, « la Russie peut mettre fin à la guerre qu'elle a déclenchée et elle doit mettre fin à cet enfer d'effusion de sang ».

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24 février 2023 5 24 /02 /février /2023 17:21

 

 

https://www.middleeasteye.net/fr/decryptages/ukraine-russie-guerre-moyen-orient-sauvetage-poutine-economie-armes-diplomatie

https://www.middleeasteye.net/news/ukraine-war-russia-middle-east-economic-lifeline

 

Le Moyen-Orient est devenu la bouée de sauvetage de l’économie russe

Le conflit a donné plus de poids et d’indépendance au Moyen-Orient, permettant au Kremlin d’éviter l’isolement

Loin d’être traité en paria, le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov a été bien accueilli au Moyen-Orient

La Russie fait son bonhomme de chemin au Moyen-Orient, vente d’armes, construction de centrales nucléaires et organisation de sommets. Tout cela souligne comment, un an après l’invasion de l’Ukraine, ses liens dans la région résistent et comment, dans certains cas, ils se sont renforcés, contrecarrant les tentatives occidentales visant à isoler le Kremlin.

En Europe, la Russie est enlisée et meurtrie par une invasion qui a fait entre cent mille et deux cent mille soldats morts ou blessés dans ses rangs, selon diverses estimations occidentales.

Dans le même temps, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) resserre les rangs autour de Kiev, allant plus loin dans les livraisons d’armes de défense avec les chars Leopard et les missiles Patriot.

Aidée par un hiver exceptionnellement doux, l’Union Européenne se détourne rapidement des énergies fossiles russes, déjouant pour l’instant les tentatives du Kremlin de se servir de ses énormes ressources gazières et pétrolières comme d’une arme.

Mais au Moyen-Orient, la situation est tout autre. Le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov a été reçu en Arabie Saoudite, en Égypte et aux Émirats Arabes Unis (EAU). Même la Jordanie, qui dépend de l’aide américaine, a reçu le chef de la diplomatie du Kremlin et a continué à saluer le rôle stabilisateur de la Russie en Syrie.

« Si l’occident continue à voir la guerre en Ukraine comme un point d’inflexion historique, il est clair que le Moyen-Orient la voit comme une guerre régionale lointaine », dit Gregory Gause, expert en politique du Moyen-Orient à l’université du Texas, à Middle East Eye (MEE).

Chercheuse invitée au Conseil Européen pour les Relations Internationales (CERI), Cinzia Bianco estime que les liens durables dont bénéficie la Russie dans la région montrent que les dirigeants du Moyen-Orient adoptent une nouvelle ambiguïté stratégique, une initiative payante selon eux puisqu’aucune fin à cette guerre ne se profile à l’horizon.

Lundi 20 Février 2023, les entreprises de la défense russe ont sorti le grand jeu pour un clinquant salon de l’armement à Abou Dhabi, où elles ont exposé des drones kamikazes semblables à ceux déployés en Ukraine. Elles ont même promu leur utilisation sur le champ de bataille comme argument de vente.

« La plupart des produits présentés ont déjà été testés en conditions réelles de combat. C’est l’un des principaux avantages des armes russes sur leurs rivales », assure Sergueï Tchemezov, patron du conglomérat militaro-industriel public russe Rostec, selon le service de presse de l’entreprise.

En Égypte, Rosatom, société publique russe spécialisée dans le nucléaire, poursuit la construction d’une centrale.

Le plus peuplé des pays arabes était considéré comme l’un des plus vulnérables aux répercussions de la guerre en raison de ses liens avec la Russie et sa dépendance aux importations. À eux deux, la Russie et l’Ukraine fournissaient auparavant plus de quatre-vingt pour cent du blé importé en Égypte et les finances déjà précaires du Caire ont immédiatement souffert de la hausse des cours des matières premières et de la chute du tourisme.

Mais l’Égypte se retrouve maintenant plus dépendante que jamais vis-à-vis de la Russie.

La part du blé russe dans les importations totales de l’Égypte est passée de cinquante pour cent en 2001 à cinquante-sept pour cent en 2022. Contrairement à l’Europe, qui réduit sa dépendance vis-à-vis des produits critiques russes, Le Caire double la mise.

« C’est bien entendu une question de prix », disait Ali Moselhy, ministre égyptien de l’approvisionnement, au mois de janvier 2023, « nous achetons quelle que soit l’origine ».

Ailleurs, les relations économiques sont en plein boom, conséquence du refus des capitales moyen-orientales de ratifier les sanctions occidentales.

« Le Moyen-Orient est une véritable bouée de sauvetage économique pour la Russie », indique à MEE Anna Borshchevskaya, experte russe au Washington Institute for Near East Policy (WINEP), « c’est l’une des raisons pour lesquelles l’économie russe n’a pas été plus durement frappée par les sanctions occidentales ».

Les échanges hors pétrole entre les EAU et la Russie ont augmenté de cinquante-sept pour cent dans les neuf premiers mois de 2022, battant tous les records, et Thani bin Ahmed al Zeyoudi, ministre émirati du commerce extérieur, s’est engagé au mois de décembre 2022 à aller encore plus loin.

Les riches russes ont afflué à Dubaï après l’invasion du 24 février 2022. La ville-état tape-à-l’œil accueille tout le monde, des oligarques liés au Kremlin aux employés insoumis de l’électronique. Les russes figuraient parmi les principaux acheteurs dans l’immobilier à Dubaï en 2022.

Chose rare et signe de leur poids économique croissant, les EAU ont approuvé l’implantation d’une banque russe au mois de février 2023.

Mais les échanges croissants des EAU avec la Russie ne sont rien en comparaison avec la Turquie, qui revendique son appartenance à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). La valeur des échanges bilatéraux a explosé d’environ deux cent pour cent, alors même que la guerre fait rage. Ankara montre un appétit particulièrement vorace en ce qui concerne les énergies russes à prix cassés.

Signe de l’inquiétude croissante de Washington vis-à-vis de cette situation, la Maison-Blanche a dépêché un responsable du ministère des finances des Etats Unis en Turquie et aux EAU au mois de février 2023 dans le but de faire pression contre ces pays afin qu’ils rompent leurs liens commerciaux avec la Russie.

Cinzia Bianco, du CERI, doute que les États-Unis parviennent à une quelconque avancée, « ces pays pensent pouvoir rester sur une position non alignée pendant encore un moment ». Elle précise que la guerre en Ukraine est considérée comme un test avant une plus grande confrontation qui devrait avoir lieu entre la Chine et les États-Unis, « la guerre a offert aux pays du Golfe une chance de réfléchir à mettre leurs systèmes à l’épreuve des sanctions ».

Mais les facteurs économiques ne sont qu’un élément de ces liens qui perdurent. En ouvrant les bras à Moscou, les leaders du Moyen-Orient piquent l’occident.

Riyad et Abou Dhabi s’irritent de ce qu’ils perçoivent comme une leçon de morale en matière de droits humains de la part des américains et du mépris de Washington pour leurs inquiétudes concernant leur sécurité.

Leur flirt avec le Kremlin coïncide avec un moment où les pays du Golfe se sentent particulièrement en confiance, leurs finances sont au beau fixe grâce aux recettes gazières et pétrolières et les États-Unis et l’Europe les courtisent, à la recherche d’influence.

« Le pétrole et le gaz du Golfe reviennent au cœur des conversations mondiales concernant la sécurité énergétique », dit à MEE Kristian Coates Ulrichsen, politologue du Baker Institute de l’université Rice à Houston, « c’est un renversement de situation pour Vladimir Poutine. Son isolement a permis à Mohammed Ben Salmane de revenir sur la scène mondiale ».

La nature de la relation entre la Russie et l’Arabie Saoudite a également changé. L’Arabie Saoudite et la Russie ont conclu une alliance en 2016 en fusionnant l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) dirigée par les saoudiens avec les producteurs de brut dominés par les russes.

« Nous avons un partenariat très important avec la Russie qui a offert une stabilité au marché du pétrole », déclarait le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan al-Saoud, à Davos, au mois de janvier 2023, « et nous allons nous engager avec la Russie là-dessus ». Riyad pourrait avoir maintenant pris le dessus dans cette relation.

« La Russie n’est plus en mesure de jouer le type de rôle indépendant sur le marché du pétrole mondial qui constituait le fondement de l’OPEP », dit Gregory Gause, « c’est désormais l’Arabie Saoudite qui dirige et c’est la Russie qui coopère ».

La guerre a également modifié la dynamique entre la Russie et l’Iran. Les deux pays étaient partenaires dans la guerre en Syrie, où l’aviation russe s’est associée aux supplétifs iraniens sur le terrain pour sauver le gouvernement du président Bachar al-Assad.

Mais à présent, les analystes et les diplomates soutiennent que les deux pays vont au-delà d’un mariage de convenance dans les points chauds et se dirigent vers un partenariat plus idéologique.

La première visite de Vladimir Poutine en dehors de l’ancienne Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) depuis l’invasion de l’Ukraine a été en Iran.

Vladimir Poutine a promis d’accélérer la candidature de l’Iran à l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), un grand bloc sécuritaire conçu comme un contrepoids à l’influence occidentale en Eurasie.

Outre les promesses diplomatiques, les analystes estiment que la Russie est plus dépendante de Téhéran que l’inverse, car Moscou se tourne vers l’Iran pour ses drones armés.

« C’est l’Iran qui a véritablement gagné le plus de poids. L’Iran fournit à Vladimir Poutine les armes dont il a besoin sans tarder », dit Gregory Gause.

Mais les ventes d’armes sont le seul domaine où la guerre en Ukraine a nui aux perspectives russes dans la région, d’après les analystes. MEE signalait en 2022 que la Russie était face à des pénuries d’approvisionnement à cause de la guerre et qu’elle devait reporter le service de ses clients.

Même si la présence russe au salon de l’armement d’Abou Dhabi a suscité le buzz médiatique, hormis avec l’Iran, qui a récemment conclu une promesse d’achat concernant des avions de chasse, Moscou n’est pas parvenu à sceller de nouveaux contrats majeurs.

L’Égypte est revenue sur l’achat de ces mêmes avions qu’elle avait planifié l’année dernière et elle optera pour des avions américains.

En outre, les mauvaises performances militaires de Moscou en Ukraine ne lui ont pas facilité la tâche sur le marché des riches pays du Golfe, indique Cinzia Bianco, « la mauvaise qualité des armes russes a été révélée aux capitales du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). Il y a un déclin manifeste de l’intérêt pour les équipements militaires russes au sein des pays du CCG. Ils misent sur les armes de l’OTAN ».

En Syrie, où l’objectif de la Russie était de normaliser le gouvernement de Bachar al Assad aux yeux des leaders arabes, Moscou semble avoir le vent dans le dos.

Au mois de mars 2022, Bachar al Assad a été accueilli aux EAU pour sa première visite dans un pays arabe depuis le début de la guerre en Syrie, moins d’un mois après l’invasion russe de l’Ukraine.

Alors que les forces russes étaient décimées dans l’offensive acharnée contre la ville ukrainienne de Bakhmout, le Kremlin a atteint, au mois de janvier 2023, son objectif à long terme d’organiser des négociations entre les chefs de la défense et des renseignements de la Syrie et de la Turquie.

Plus récemment, les deux séismes meurtriers ont accéléré l’élan régional pour ramener Damas dans le jeu.

Le gouvernement de Bachar al Assad a reçu de l’aide de l’Arabie Saoudite et il a accueilli d’importants diplomates jordaniens et émiratis à Damas. 

Lundi 20 Février 2023, Bachar al Assad s’est rendu à Oman pour son second voyage dans un pays arabe depuis le début de la guerre syrienne il y a douze ans.

Anna Borshchevskaya, du WINEP, estime que, un an après le début de la guerre en Ukraine, qu’importe la mauvaise progression du conflit, le Kremlin peut dresser un bilan assez satisfaisant de ses performances au Moyen-Orient, « la Russie a tenté de préserver ses gains sans encourir de perte. Dans l’ensemble, elle a parfaitement réussi. La guerre n’a pas impacté la capacité de la Russie à atteindre ses grands objectifs au Moyen-Orient ».

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23 février 2023 4 23 /02 /février /2023 19:02

 

 

https://www.francetvinfo.fr/culture/tv/affaire-m-barki-a-bfmtv-la-chaine-licencie-le-journaliste-rachid-m-barki-et-porte-plainte_5675237.html

 

Licenciement du journaliste Rachid M’Barki

BFM Télévision porte plainte contre X pour corruption passive et abus de confiance, a appris France Info, Jeudi 23 Février 2023, après les révélations de la cellule d’investigation de Radio France sur la diffusion d'informations orientées et non validées.

Accusé d'avoir diffusé sur BFM Télévision des informations biaisées, orientées et non validées, à la suite d'une enquête de la cellule investigation de Radio France, le journaliste présentateur Rachid M'Barki a été licencié par BFM Télévision à la suite des révélations de la cellule d’investigation de Radio France, a appris France Info, Jeudi 23 Février 2023, auprès du directeur général de BFM Télévision, Marc-Olivier Fogiel, confirmant une information du Parisien Aujourd'hui en France.

BFM Télévision porte également plainte contre X pour corruption passive et abus de confiance. L'enquête de la cellule d’investigation de Radio France, avec le consortium Forbidden Stories, dévoilait que BFM Télévision avait diffusé des informations fournies par une agence de désinformation israélienne dirigée par des anciens de l’armée et des services secrets israéliens.

Alertée par un journaliste de Radio France qui travaillait sur la vaste enquête Story Killers coordonnée par le consortium Forbidden Stories, la direction de BFM Télévision a ouvert une enquête interne et elle a interrogé Rachid M'Barki. Celui-ci a reconnu des opérations d'entrisme et il a reconnu une éventuelle erreur de jugement journalistique qui l'aurait conduit à rendre service à un ami. Le journaliste, présent à l'antenne depuis la création de BFM Télévision en 2005, avait été suspendu le 11 janvier 2023.

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23 février 2023 4 23 /02 /février /2023 18:46

 

 

https://www.insurge.fr/communiques/communiques-2023/troupes-russes-hors-d-ukraine-soutien-au-peuple-ukrainien-dans-sa-lutte-contre,798.html

 

Troupes russes hors d’Ukraine

Soutien au peuple ukrainien dans sa lutte contre l’impérialisme russe

Aucun soutien à la politique d’Emmanuel Macron

Il y a un an, le 24 février 2022, Vladimir Poutine engageait ses troupes sur le territoire ukrainien, avec pour objectif l’annexion totale et rapide de l’Ukraine. La résistance profonde du peuple ukrainien a mis en échec cette offensive générale. Néanmoins, malgré cette résistance, Vladimir Poutine a pu jusqu’à ce jour poursuivre sa guerre contre le peuple ukrainien, multipliant crimes, massacres et destructions.

Au front, les bataillons qui combattent les troupes russes sont constitués majoritairement du prolétariat ukrainien. La résistance armée et la résistance civile sont très fortement liées. La majorité des combattants, hommes et femmes, sont en lien permanent avec la société civile et ils reçoivent des aides de celle-ci. Ce soutien humanitaire et/ou militaire peut provenir de syndicats ukrainiens mais aussi d’autres organisations qui préexistaient ou qui se sont constituées en 2022.

Ce réseau de solidarité qui s’est mis en place en Ukraine prend notamment sa source dans la révolution de la place Maidan qui a débuté à la fin de l’année 2013 et qui a chassé Viktor Ianoukovitch, un proche de Vladimir Poutine. Le pouvoir russe a répondu à cette révolution qui aspirait à plus de démocratie par une première intervention militaire à partir de 2014, localisée dans le Donbass, et par l’annexion de la Crimée. Le 24 février 2023, cela fait donc neuf ans que Vladimir Poutine est en guerre contre le peuple ukrainien.

La résistance ukrainienne a contraint les impérialistes américains, britanniques, allemands et français, à envoyer des armes, mais ces envois sont limités. Le chef d’état-major de l’armée française reconnaît lui-même que « les ukrainiens ont toujours un peu trop tard ce qu’ils auraient voulu tout de suite ».

Ils ne permettent pas de mettre fin aux bombardements massifs décidés par Vladimir Poutine et à la guerre d’usure qui vise à saigner le peuple ukrainien.

La raison de ce soutien limité des impérialistes américains, français et allemands, notamment, est liée à des intérêts politiques et économiques qui convergent avec ceux de l’impérialisme russe.

Huit pour cent seulement des entreprises de l’Union Européenne et des pays du groupe des sept ont quitté la Russie.

Les limites de ce soutien sont revendiquées. Le soutien armé de l’impérialisme français n’a pas pour objectif le retrait immédiat des troupes russes de l’ensemble du territoire ukrainien. De fait, une telle assertion n’a jamais été affirmée par le gouvernement d’Emmanuel Macron, mais c’est le droit du peuple ukrainien à chercher à obtenir des armes contre les bombes de Vladimir Poutine.

Au printemps 2022, Emmanuel Macron a eu de nombreux échanges avec Vladimir Poutine, légitimant ce dernier. Les critiques fusèrent en Ukraine et en Pologne. Suite à ces critiques et face aux crimes de l’armée russe, Emmanuel Macron dut cesser. Pourtant, il réaffirmait au mois de septembre 2022 devant les ambassadeurs qu’il fallait assumer à chaque instant de pouvoir et de toujours continuer à parler à tout le monde.

En réalité, Emmanuel Macron n’a pas changé d’objectif mais simplement de tactique. Au mois de mai 2022, il invitait à ne pas humilier Moscou et, le 3 décembre 2022, il soulignait l’importance de donner des garanties pour sa propre sécurité à la Russie le jour où elle reviendra à la table des négociations, alors que l’Ukraine n’a jamais menacé la Russie. Le 8 février 2023, Emmanuel Macron expliquait tranquillement que « le plan pour la paix en dix points de Volodimir Zelensky est une base de discussion essentielle au chemin qui doit nous conduire vers une conférence internationale de paix engageant le maximum de partenaires de la communauté internationale ». Or ce plan, dans ses points essentiels, formule des exigences non discutables, affirmant que « la Russie doit retirer toutes ses troupes et formations armées du territoire de l’Ukraine et elle doit réaffirmer l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Il ne s’agit pas de négociations ».

Emmanuel Macron réaffirmait ses propres objectifs, le 18 Février 2023, « il faut que l’Ukraine mène une offensive militaire qui perturbe le front russe afin de déclencher le retour aux négociations ».

En France, la guerre en Ukraine sert de prétexte pour augmenter considérablement le budget de l’armée, quatre cent milliards d’euros de 2024 à 2030, contre deux cent quatre-vingt-onze milliards d’euros de 2019 à 2025, mais l’objectif réel d’Emmanuel Macron est de préserver la place de l’impérialisme français à l’échelle mondiale.

Dans son discours aux militaires du 20 janvier 2023, Emmanuel Macron a été très clair, « il faut transformer les armées et la nation et il faut que la France soit capable de construire et de commander une coalition de premier rang, avec ses partenaires, pour défendre les intérêts de l’Europe ou de ses alliés. C’est une responsabilité qu’elle seule en Europe continentale serait capable d’assumer et nous devons en avoir les moyens ». Cette politique va à l’encontre des intérêts de la classe ouvrière en France et à l’étranger. Ce n’est pas l’aide militaire apportée à l’Ukraine, six cent millions d’euros au premier janvier 2023, qui doit être dénoncée, c’est l’ensemble de la loi de programmation militaire de 2024 à 2030 qui annonce cette augmentation du budget de l’armée de plus d’un tiers, et l’embrigadement de la jeunesse qui va avec, en exigeant l’abrogation du Service National Universel (SNU).

Tout en luttant contre l’impérialisme russe, la classe ouvrière ukrainienne est confrontée à la politique antisociale du gouvernement bourgeois de Volodimir Zelensky, contestant cette politique malgré la guerre, comme à Kharkyv ou à Kryvyi Rih). Les étudiants manifestent également à Lviv contre la politique du gouvernement ukrainien.

Cette politique, notamment la réforme du code du travail, prépare l’intégration de l’Ukraine dans l’Union Européenne, au bénéfice de ces puissances. Elle ne peut qu’affaiblir la résistance contre Vladimir Poutine.

Soutenir le peuple ukrainien, ce n’est pas soutenir le gouvernement ukrainien, réaffirmer le départ immédiat et sans condition des troupes russes de toute l’Ukraine est essentiel.

Soutenir le peuple ukrainien passe aussi par la dénonciation de notre propre impérialisme, contre toute forme de coopération de l’impérialisme français avec Vladimir Poutine, contre la loi de programmation militaire de 2024 à 2030 et contre le SNU.

Sur cette orientation, l’Insurgé appelle aux rassemblements et à manifester partout en France, Vendredi 24 Février et Samedi 25 Février 2023.

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23 février 2023 4 23 /02 /février /2023 18:16

 

 

https://www.bfmtv.com/international/asie/russie/c-etait-impensable-de-rester-ils-ont-quitte-la-russie-a-cause-de-la-guerre-en-ukraine_AN-202302230033.html

 

« C'était impensable de rester », ils ont quitté la Russie à cause de la guerre en Ukraine

Jeudi 23 Février 2023

Deux mille six cent seize russes ont demandé l'asile en France en 2022. Un an après le début de la guerre, certains d'entre eux ont accepté d'évoquer les raisons de leur exil.

Le 5 mars 2022, Irina a quitté la Russie. En quelques heures, il a fallu mettre dans ses bagages une vie entière, dire au revoir à ses proches et s'engager dans un long et sinueux périple. Quelques jours auparavant, la jeune femme n'avait pas supporté le silence des organisateurs du projet d'artistes dans lequel elle était inscrite. Ils avaient refusé de prendre position contre la guerre en Ukraine, déclenchée le 24 février 2022 par le président russe Vladimir Poutine.

« Avec certains de mes collègues, nous avons fait un communiqué pour indiquer que nous refusions de continuer à prendre part à cette initiative artistique », confie la jeune femme à BFM Télévision, « j’ai ensuite contacté mon avocate pour savoir ce que je devais faire. Elle m'a dit de quitter au plus vite la Russie ».

Après une première halte en Arménie, pays qui accepte les ressortissants russes sans visa, Irina rejoint la Géorgie, ancienne république soviétique du Caucase, où elle entre en contact avec l’Atelier des Artistes en Exil. Cette structure française, basée à Paris, a pour vocation d'aider des artistes du monde entier dans leurs démarches administratives pour s'installer en France. Elle finit par obtenir un visa et elle termine son périple à Montpellier, où résident des connaissances.

En un an de conflit, la guerre en Ukraine a entraîné le plus important mouvement de migration sur le continent européen depuis la seconde guerre mondiale. Selon les chiffres de l'Organisation des Nations Unies (ONU), huit millions d’ukrainiens ont fui leurs pays, sous la menace des bombes russes, mais de l'autre côté de la frontière, derrière la rhétorique du Kremlin, la peur et l'envie de fuir sont également bien présentes.

En désaccord avec l'offensive lancée par leur président et craignant d'être mobilisés par l'armée ou désireux de quitter un pays qui se referme progressivement sur lui-même, de nombreux russes ont pris la fuite depuis un an. Bien qu'il soit impossible d'obtenir des chiffres officiels, plusieurs comptages indépendants font état de plusieurs centaines de milliers d'exilés depuis le début du conflit, dont de nombreux hommes après la mobilisation décrétée par Vladimir Poutine au mois de septembre 2022.

Certains d'entre eux ont choisi la France comme refuge. Contacté par BFM Télévision, l'Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides (OFPRA) précise que, en 2022, deux mille six cent seize russes ont demandé l’asile en France, soit presque deux fois plus qu'en 2021. « Si ces chiffres restent relativement modestes rapportés au nombre total de demandes reçues par l’OFPRA en 2022, plus de cent trente et un mille deux cent demandes, ils sont en nette hausse par rapport à l’année 2021, pendant laquelle mille quatre cent quatre-vingt-quinze russes avaient demandé l’asile en France, et il y a une tendance à l’augmentation de la demande depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine », dit l’OFPRA.

Comme Irina, Valeri ne pouvait supporter l'idée de rester silencieux face à la guerre déclenchée par le pouvoir russe. Installé à Saint-Pétersbourg avec sa compagne biélorusse, le jeune homme âgé de vingt-cinq ans a décidé de rejoindre la France par la Serbie. Arrivé à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle le 5 juin 2022, il a ensuite été autorisé à demander l'asile et il a pu s'installer en Bourgogne-Franche-Comté.

« Il était impensable de rester en Russie, parce que nous avions compris que tout achat ou tout paiement contiendrait des taxes qui serviraient à soutenir cette guerre », dit-il.

Anton, sa femme Irina et leur fille ont quitté Moscou au mois de mars 2022. Ayant travaillé pour deux entreprises américaines, polyglotte, le père de famille craignait que son profil n'attire les autorités, décidées à museler la moindre opposition. Pour lui aussi, le voyage qui a amené sa famille jusqu'à Antony a été semé d'escales, d’abord au Kazakhstan, puis en Géorgie, avant de faire une halte à Barcelone, pour finalement rejoindre la France, où des amis étaient prêts à les accueillir.

Contrairement à Irina qui avait déjà réalisé plusieurs performances artistiques pour dénoncer l'autoritarisme de Vladimir Poutine, Anton et Valeri n'ont pas quitté la Russie avec un passé d'opposant politique derrière eux. Simples citoyens acquis aux idéaux démocratiques, l'invasion déclenchée unilatéralement par Vladimir Poutine a fini par les convaincre de quitter leur pays.

Valeri dit que « ma vision de la politique a commencé à se dessiner en 2014, quand la Russie a annexé la Crimée et quand elle a lancé une vaste offensive dans le Donbass ». Anton peste contre ce président qui s'arroge tous les droits, « normalement, nous ne votons pas pour un tsar, un empereur ou un roi, nous votons pour un président ».

Parmi les motivations qui ont poussé sur la route de l'exil des milliers de russes, la crainte de la mobilisation chez les hommes a constitué un tournant. Le 21 septembre 2022, Vladimir Poutine annonçait que trois cent mille réservistes allaient être appelés sous les drapeaux.

« La Géorgie voisine a ainsi vu arriver cent mille russes fuyant la mobilisation », avait dit au mois de novembre 2022 la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili à France Inter.

L’OFPRA a dit à BFM Télévision que « les russes qui ont sollicité la France font valoir, à l’appui de leur demande d’asile, des motifs en lien avec le conflit, notamment leur opposition à celui-ci et leur refus de participer aux opérations militaires ».

Comme le dit Anton, de nombreux russes sont comme lui potentiellement mobilisables, du simple fait de leur éducation, « j’ai fait des études de linguistique, mais j’ai reçu une instruction militaire à l'université. Je suis donc considéré par l'administration comme un réserviste et légalement j'aurais dû être mobilisé ».

De son côté, Nastya Rodionova, ancienne journaliste et écrivaine, a fui Moscou avec son mari compositeur pour mettre leurs trois enfants en sécurité, « quand la guerre a été déclarée le 24 février 2022, nous avons immédiatement décidé de partir. Le 26 février 2022, notre appartement était déjà en vente. J'ai participé à quelques manifestations contre la guerre, mais je n'ai heureusement jamais été arrêtée. Finalement, c'est l'adrénaline qui m'a poussée à partir si vite, la volonté de protéger mes enfants ».

La famille moscovite a rejoint Paris après une escale à Dubaï. De par le statut d'artistes de Nastya Rodionova et de son mari, un visa touristique leur a d'abord été accordé grâce à l'aide de l'Atelier des Artistes en Exil, la structure qui est également intervenue dans le dossier d'Irina. Le statut de réfugié politique leur a finalement été accordé au mois de janvier 2023.

Mais tous les citoyens russes n'ont pas été régularisés. Contrairement aux ukrainiens qui jouissent depuis le mois de mars 2022 d'une protection temporaire exceptionnelle leur permettant de travailler dès leur arrivée en France, les citoyens russes doivent attendre au minimum six mois après la date de dépôt de leur demande d'asile pour pouvoir intégrer le marché du travail.

« C'est gênant pour nous, parce que nous voulons vraiment travailler ici, payer des impôts et envoyer plus de soutien à l'Ukraine et à ses habitants », dit Valeri, qui passe ses journées à apprendre le français.

Anton et sa famille font face aux mêmes difficultés. Pour l'instant, le couple survit grâce aux économies accumulées en Russie. Sa femme Irina, ayant également étudié la linguistique, essaie de se rendre utile en servant d'interprète auprès de réfugiés ukrainiens à Antony. Leur fille a néanmoins pu s'inscrire à l'école.

« La maîtresse n'a fait aucune différence entre les enfants ukrainiens et les enfants russes. Elle a simplement dit que ce sont tous des enfants de la guerre. C'était très émouvant », se souvient le père de famille.

Ce statut administratif temporaire rend néanmoins le quotidien compliqué. Irina, témoigne de la difficulté d'ouvrir un compte en banque en France, notamment pour souscrire à une assurance-maladie privée, « les banques demandent des bulletins de salaire, mais je n'en ai pas ».

Malgré cette incertitude sur leur statut, les réfugiés russes interrogés par BFM Télévision n'envisagent nullement un retour dans leur pays. Peur d'être désormais ciblés par les autorités et relations conflictuelles avec des proches restés sur place, les raisons avancées sont nombreuses.

« Nous ne pouvons pas retourner en Russie », dit Anton, « beaucoup de russes considèrent que ceux qui ont fui doivent être poursuivis. J'ai un frère qui vit toujours en Russie mais, pour être honnête, nous nous parlons à peine. L'histoire a déjà montré ce que l'on faisait à ceux qui ont quitté le pays ».

De son côté, Valeri jure qu'il retournera à Saint-Pétersbourg uniquement quand le régime de Vladimir Poutine sera tombé. Pas avant, car il explique qu'un proche a dénoncé ses positions contre la guerre aux autorités.

Mais pour Nastya Rodionova, même en cas d'un hypothétique changement de gouvernance au Kremlin, sa vie est désormais en France, « ce serait fou de parier sur le futur. L'histoire a montré que tellement de changements peuvent se produire en Russie, il est impossible de faire des prédictions. Peut-être que mes enfants souhaiteront un jour retourner en Russie, mais pour moi il est encore trop tôt, je ne suis pas prête à faire confiance aux classes dirigeantes russes. La propagande du Kremlin a gagné les esprits d'une grande majorité de la population. La majorité des russes croient dans le discours diffusé par le pouvoir, à l’histoire des nazis à Kiev et aux États-Unis qui veulent détruire la Russie. Des journalistes que je connaissais se sont même mis à relayer la propagande, j'ai dû couper les ponts ».

Interrogée sur ses perspectives en France et ses relations avec la Russie, la voix d'Irina se noue. « J’essaie de survivre au jour le jour, sans me projeter trop loin dans le futur », dit la jeune femme. En attendant que le futur s'éclaircisse, elle tente tant bien que mal de continuer à exercer son art et elle apprend le français sur Duolingo, une application mobile, elle n’a pas suffisamment d’argent pour suivre de véritables cours dans l'immédiat.

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23 février 2023 4 23 /02 /février /2023 17:34

 

 

https://www.courrierinternational.com/article/tensions-proche-orient-regain-de-tensions-apres-un-nouveau-raid-israelien-en-cisjordanie

 

Regain de tensions après un nouveau raid israélien en Cisjordanie

Après la mort de onze palestiniens, dont plusieurs civils, dans un raid israélien à Naplouse, Mercredi 22 Février 2023, plusieurs roquettes ont été tirées, Jeudi 23 Février 2023 depuis la bande de Gaza. La communauté internationale multiplie les appels au calme.

« Trois jours à peine après l’accord entre Benjamin Netanyahou et les États-Unis visant à réduire les incursions de l’armée israélienne dans les territoires contrôlés par l’Autorité Palestinienne, les forces israéliennes ont été envoyées en plein jour à Naplouse », écrit Haaretz, « cette opération, qui risque de provoquer des représailles et des tirs de roquettes depuis Gaza, était-elle à ce point urgente et nécessaire ».

Les craintes du quotidien de Tel-Aviv n’ont pas tardé à se concrétiser. « Six roquettes ont été tirées Jeudi 23 Février 2023 depuis la bande de Gaza, en guise d’apparentes représailles », écrit le Times of Israël. Cinq roquettes ont été interceptées par le système israélien de défense antiaérienne et la sixième roquette est tombée dans une zone inhabitée. Deux heures plus tard, des frappes aériennes israéliennes, confirmées par l’armée israélienne, ont visé des cibles dans la bande de Gaza.

« Le raid à Naplouse visait trois suspects, recherchés et impliqués dans des attaques armées en Cisjordanie et planifiant des attaques dans un futur immédiat, ont affirmé les autorités israéliennes mais, comme d’habitude, aucun détail ni preuve n’accompagnaient le communiqué », écrit Haaretz. Les trois militants palestiniens ont été abattus.

Selon le ministre palestinien de la santé, l’opération a fait onze morts, parmi lesquels plusieurs civils, dont un jeune palestinien âgé de 16 ans et un palestinien âgé de soixante-douze ans. Il y a une autre victime collatérale, un palestinien âgé de soixante-six ans, mort à l’hôpital, asphyxié par des gaz lacrymogènes. Il y a une centaine de blessés, dont plus de quatre-vingts blessés par balles.

« Aucun soldat israélien n’a été blessé dans l’opération, qui rappelle une intervention similaire, à la fin du mois de janvier 2023 dans la ville cisjordanienne de Jénine, durant laquelle dix palestiniens, dont une femme âgée, avaient été tués dans de violents affrontements entre les troupes israéliennes et des hommes armés », écrit le Times of Israël dans un autre article.

« Le raid du Mercredi 22 Février 2023, le plus meurtrier depuis 2005 dans le Territoires Palestiniens Occupés (TPO), présentait deux caractéristiques peu habituelles », écrit le País, « il a duré trois heures et il a été mené en plein jour. L’armée israélienne préfère généralement les opérations nocturnes et plus courtes, ce qui semble démontrer la résistance rencontrée par les soldats. Sur les images, nous pouvons voir des jeunes palestiniens de Naplouse qui lancent des cocktails Molotov et des pierres contre les véhicules blindés israéliens ».

« Ces violences représentent un défi pour le nouveau gouvernement de droite dirigé par le premier ministre Benyamin Netanyahou », écrit le New York Times, « les événements du Mercredi 22 Février 2023 augurent de nouveaux troubles dans la région dans les jours à venir, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, ayant averti que la tuerie du Mercredi 22 Février 2023 ne resterait pas sans réponse ».

« Les forces de résistance dans la bande de Gaza surveillent les crimes de l’ennemi et leur patience est à bout », a dit Abou Obeida, porte-parole de la branche militaire du Hamas.

Pour la British Broadcasting Corporation (BBC), « le raid du Mercredi 22 Février 2023 constitue une preuve supplémentaire que les récentes tentatives des États-Unis pour apaiser les tensions ont échoué ». Depuis le début de l’année 2023, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à soixante palestiniens, à dix israéliens et à une ukrainienne, selon les chiffres de l’Agence France Presse (AFP).

Le porte-parole du département d’état des Etats Unis, cité par al Jazeera, a présenté ses condoléances aux passants innocents tués, Mercredi 22 Février 2023. « Nous sommes conscients des inquiétudes réelles d’Israël pour sa sécurité », a déclaré Ned Price, « mais nous sommes extrêmement préoccupés par le grand nombre de blessés et la mort de civils ».

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), António Guterres, s’est alarmé que « la situation des TPO est la plus explosive depuis des années ». Le chef de la diplomatie de l’Union Européenne, Josep Borrell, s’est dit profondément inquiet et il a appelé à la désescalade des tensions.

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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 18:16

 

 

http://alencontre.org/moyenorient/iran/femme-vie-liberte-declaration-portant-sur-les-revendications-presentes-des-organisations-independantes-syndicales-et-civiles-diran.html

 

Déclaration portant sur les revendications présentes des organisations indépendantes syndicales et civiles d’Iran

Mercredi 15 Février 2023

Peuple juste et épris de liberté d’Iran

En ce quarante-quatrième anniversaire de la révolution de 1979, les fondements économiques, politiques et sociaux, du pays sont désormais en proie à un tourbillon de crise et de désintégration de telle sorte qu’aucune perspective n’est envisageable pour y mettre fin dans le cadre du système politique existant.

C’est pourquoi depuis cinq mois le peuple opprimé d’Iran, notamment les femmes et les jeunes qui aspirent à la liberté et à l’égalité, a fait des rues de tout le pays le cœur d’une lutte historique et décisive pour mettre fin aux conditions inhumaines. Malgré la répression sanglante du régime, depuis le 16 septembre 2022, ils ne se sont pas arrêtés un seul instant.

Actuellement, ces manifestations massives, dont le drapeau a été hissé par les femmes, les étudiants, les enseignants, les travailleurs, les iraniens en quête de justice, les artistes, les homosexuels, les écrivains et tous les opprimés d’Iran, dans toutes les régions du pays, du Kurdistan au Sistan et Baloutchistan, ont reçu un soutien international sans précédent. Elles relèvent d’une protestation contre la misogynie, la discrimination sexuelle, l’insécurité économique permanente, le travail forcé, la pauvreté, la misère, l’oppression de classe et l’oppression nationale et religieuse. Tels sont les maux de notre société que la tyrannie religieuse ou non-religieuse nous impose depuis plus d’un siècle. Ces manifestations imposantes s’inscrivent dans le contexte de vastes mouvements sociaux modernes et de l’émergence d’une génération irréductible qui est déterminée à mettre fin à un siècle réactionnaire et à relever le défi de construire une société moderne, prospère et libre en Iran.

Après deux grandes révolutions dans l’histoire contemporaine d’Iran, les principaux mouvements sociaux pionniers, notamment les mouvements des travailleurs, des enseignants et des retraités, ainsi que les mouvements pour l’égalité des femmes, des étudiants et des jeunes, au même titre que le mouvement contre la peine de mort, ont acquis une dimension historique et décisive pour façonner les structures politiques, économiques et sociales du pays à la fois à partir de la base et en grand nombre.

Par conséquent, ce mouvement vise à mettre définitivement fin à la constitution de tout pouvoir d’en haut et à initier une révolution sociale, moderne et humaine en vue d’une émancipation de toutes les formes d’oppression, de discrimination, d’exploitation, de tyrannie et de dictature.

Les organisations syndicales et de la société civile ainsi que les institutions signataires de la présente déclaration, tout en mettant l’accent sur l’unité et les liens entre les mouvements sociaux ainsi que sur la lutte contre la situation actuelle inhumaine et destructrice, considèrent les revendications présentes suivantes comme les premiers objectifs résultant des protestations majeures du peuple iranien. Elles établissent les éléments fondateurs pour la construction d’une société nouvelle, moderne et humaine dans le pays. Nous appelons tous ceux qui accordent de l’importance à la liberté, à l’égalité et à l’émancipation, à faire valoir ces revendications minimales dans les usines, les universités, les écoles, les quartiers et les rues, dans le monde entier. Ensemble, nous pouvons faire aboutir le noble et ambitieux objectif de la liberté.

Nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques, la fin de la criminalisation des activités politiques, syndicales et civiles, et le jugement public des responsables et des agents de la répression des mobilisations populaires.

Nous demandons la liberté sans restriction d’opinion, d’expression et de pensée, de la presse, des partis politiques, des organisations syndicales et de masse locales et nationales, des rassemblements, des grèves, des manifestations, des réseaux sociaux et des médias audiovisuels.

Nous demandons l’abolition immédiate de la peine de mort, des exécutions et des châtiments, et l’interdiction de tout type de torture psychologique et physique.

Nous demandons l’établissement immédiat de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes à tous les niveaux politiques, économiques, sociaux, culturels et familiaux. Nous demandons l’abolition inconditionnelle de toutes les lois et formes de discrimination et de violence contre les appartenances sexuelles et de genre. Nous demandons la reconnaissance de la communauté arc-en-ciel des homosexuels. Nous demandons la décriminalisation de toutes les appartenances sexuelles et le respect inconditionnel des droits des femmes sur leur corps et leur destin ainsi que la levée du contrôle patriarcal.

La religion doit être reconnue comme relevant de la vie privée des personnes et ne doit pas être impliquée dans les décrets et les lois politiques, économiques, sociales et culturelles du pays.

Nous demandons la garantie des conditions de sécurité au travail, la protection de l’emploi et l’augmentation immédiate des salaires des travailleurs, des enseignants, des employés, des actifs et des retraités, conditions qui doivent être fixées dans le cadre d’une présence, d’une participation et d’un accord des représentants élus des organisations indépendantes et nationales.

Les lois et les dispositions fondées sur la discrimination, l’oppression nationale et religieuse doivent être abolies. Le gouvernement doit créer des modalités adéquates de financement et il doit assurer une distribution juste et égale des infrastructures comme des ressources afin de promouvoir la culture et les activités artistiques dans toutes les régions du pays. En outre, il devrait fournir les installations nécessaires et égales pour l’apprentissage comme pour l’enseignement de toutes les langues communément parlées dans la société.

Nous demandons le démantèlement des organes de répression, la limitation des pouvoirs du gouvernement et la participation directe et permanente du peuple à l’administration des affaires du pays par le biais de conseils locaux et nationaux. La révocation de tout fonctionnaire gouvernemental ou non gouvernemental par les électeurs et les électrices à tout moment devrait faire partie des droits fondamentaux des électeurs.

Nous demandons la confiscation des biens de toutes les personnes, entités légales, institutions gouvernementales, semi-gouvernementales et privées, qui ont accaparé les actifs et la richesse sociale du peuple iranien par le pillage direct ou par des marchés gouvernementaux. La fortune obtenue par ces confiscations devrait être immédiatement utilisée pour moderniser et reconstruire l’éducation, pour le financement des retraites et pour la sauvegarde de l’environnement, et elle devrait répondre aux besoins des régions ainsi que des secteurs du peuple iranien qui ont été privés d’égales opportunités et des équipements pendant les deux régimes de la république islamique et de la monarchie.

Nous demandons la fin de la destruction de l’environnement et la promotion des politiques fondamentales pour restaurer les infrastructures environnementales détruites au cours des cent dernières années. Nous demandons la fin de la privatisation des biens publics, comme les pâturages, les plages, les forêts et les montagnes, qui prive le peuple de ses droits d’accès et d’usage.

Nous demandons l’interdiction du travail des enfants et que tous les enfants aient accès à l’éducation et à une vie sans privation économique ou sociale, quel que soit le statut de leur famille. Nous demandons la création de programmes publics de prévoyance sociale qui offrent une assurance chômage et une sécurité sociale solide à toutes les personnes en âge de travailler, ainsi qu’une éducation et des soins de santé gratuits pour tous.

Nous demandons la normalisation des relations étrangères au plus haut niveau avec tous les pays du monde sur la base de relations justes et du respect mutuel, en interdisant la détention d’armes nucléaires et en œuvrant pour la paix mondiale.

De notre point de vue, les revendications exposées ci-dessus peuvent être réalisées sans tarder, compte tenu des réserves et de la disponibilité de richesses naturelles potentielles et réelles de notre pays, de l’existence d’un peuple compétent, cultivé et expérimenté, et de l’existence d’une génération de jeunes qui sont très motivés pour jouir d’une vie heureuse, libre et productive.

Les revendications exposées dans ce manifeste reprennent les orientations générales des revendications des signataires. Il est évident que nous les approfondirons dans la suite de notre lutte et de notre solidarité. 

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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 17:49

 

 

PAIX EN UKRAINE LIBERTE EN RUSSIE ET EN BIELORUSSIE

Pour une paix juste et durable en Ukraine, solidarité avec la résistance ukrainienne

Il y a un peu moins d’un an, le 24 février 2022, Vladimir Poutine déclenchait une guerre d’invasion contre l’Ukraine, espérant une victoire éclair. C’était compter sans la résistance d’un peuple ukrainien uni pour défendre ses droits et sa souveraineté.

La guerre continue avec son lot de destructions, de morts et de malheurs. Il y a des dizaines de milliers de pertes humaines militaires du côté ukrainien comme du côté russe et des dizaines de milliers de pertes civiles. Près d’un millier d’enfants d’Ukraine ont perdu la vie et des dizaines de milliers d’autres ont été emmenés de force vers la Russie.

L’agitation du risque nucléaire tant civil que militaire, des milliers de logements détruits, les récoltes confisquées ou pourries sur pied, les infrastructures énergétiques ciblées pour frapper jusqu’aux capacités de survie des populations civiles ukrainiennes, ont forcé plus de douze millions de personnes à fuir leurs maisons, dont une moitié a dû quitter le pays. Ce bilan provisoire est effroyable après un an de combats.

Pendant ce temps, en Russie et en Biélorussie, la répression musèle les voix pacifistes contre la guerre et le totalitarisme de Vladimir Poutine et d'Alexandre Loukachenko. Le 26 décembre 2022, les leaders syndicaux du congrès biélorusse des syndicats démocratiques (BKDP) ont été condamnés à de lourdes peines, quatre ans de prison ferme pour Alexandre Yarashuk, deux ans de prison ferme pour Siarhei Antusevich et dix-huit mois de prison ferme pour Iryna Bud-Husaim.

Enfin, les conséquences économiques de cette guerre se font sentir partout dans le monde, alternativement menacé d’embrasement nucléaire, de catastrophe environnementale, d’inflation galopante, notamment des prix de l’énergie, ou de famine céréalière. En un an, la vie de centaines de millions de personnes a ainsi été bouleversée par le choix tragique de Vladimir Poutine de réinviter la guerre à grande échelle sur le sol européen.

Face au drame vécu par les populations en Ukraine, la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), la Confédération Générale du Travail (CGT), la CGT Force Ouvrière, la Confédération Française de l'Encadrement Confédération Générale des Cadres (CFE CGC), la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens (CFTC), l'Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA), l'Union Syndicale Solidaire (USS) et la Fédération Syndicale Unitaire (FSU), se sont mobilisées pour venir en aide aux ukrainiens en constituant une intersyndicale dès le début du mois de mars 2022.

Deux véhicules neufs ont été remis au mois de juillet 2022 aux organisations syndicales ukrainiennes, FPU et KVPU, qui les utilisent pour distribuer l’aide humanitaire aux populations civiles. Au mois de décembre 2022, deux semi-remorques ont acheminé vers la frontière ukrainienne trente-huit tonnes d’aide humanitaire, machines à laver industrielles, radiateurs, générateurs, vivres, matériel de soin et d’hygiène, obtenus sous forme de dons ou achetée grâce aux collectes organisées par les organisations syndicales françaises. Les syndicats français soutiennent aussi les syndicats ukrainiens dans leur lutte contre les réformes antisociales, parce que, après la fin de la guerre, l’Ukraine doit être un exemple de démocratie fondée sur le respect des droits sociaux et des libertés syndicales.

Cette solidarité avec l’Ukraine qui résiste doit continuer. Pour qu’une paix juste et durable soit gagnée au plus vite, l’intersyndicale française de solidarité avec l’Ukraine appelle à participer à la marche pour l’Ukraine qui aura lieu Samedi 25 Février 2023 à 14 heures à Paris de la Place de la République à la Place de la Bastille.

Solidarité avec l’Ukraine qui résiste, mort à la guerre de Vladimir Poutine, troupes russes hors d’Ukraine, paix en Ukraine et liberté en Russie et en Biélorussie.

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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 17:26

 

 

https://www.courrierinternational.com/article/palestine-dix-morts-dans-un-raid-israelien-a-naplouse-le-hamas-annonce-que-sa-patience-est-a-bout

 

Dix morts dans un raid israélien à Naplouse, le Hamas dit que sa patience est à bout

Mercredi 22 Février 2023, les autorités palestiniennes ont annoncé qu’un raid israélien dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie, a causé la mort de dix palestiniens. Un premier bilan fait également état d’une centaine de blessés dans le cadre de ce énième épisode de violence, qui pourrait encore alimenter les tensions dans la région.

« Les forces de résistance dans la bande de Gaza surveillent les crimes de l’ennemi et leur patience est à bout », c’est avec ces mots, relayés par Haaretz, qu’Abou Obeida, porte-parole de la branche militaire du Hamas, les brigades Ezzeddine al Qassam, une organisation considérée comme une organisation terroriste par, entre autres, l’Union Européenne et les États-Unis, a commenté les dernières nouvelles en provenance de Cisjordanie.

Mercredi 22 Février 2023, les forces israéliennes sont entrées dans la vieille ville de Naplouse et, dans une tentative d’arrêter deux palestiniens, elles ont tué dix palestiniens et elles ont blessé cent deux autres palestiniens, selon un bilan dressé par l’Autorité palestinienne.

Les deux militants palestiniens recherchés, accusés d’avoir tué un militaire et d’avoir perpétré plusieurs attaques contre des colonies israéliennes de peuplement, ont finalement été abattus, mais ce résultat n’a pu être atteint qu’au bout de violents combats, puisque les deux militants s’étaient retranchés dans un immeuble.

Après cet épisode, écrit al Jazeera, « les partis politiques palestiniens ont décrété une grève générale dans les villes de Ramallah et de Naplouse en encourageant leurs concitoyens à protester près des checkpoints israéliens ».

Le dernier raid récent de l’armée israélienne dans les Territoires Palestiniens Occupés (TPO) à avoir causé autant de morts avait eu lieu à Jénine, le 26 janvier 2023. Celui-ci avait déclenché une spirale de violence, avec notamment une attaque contre une synagogue à Jérusalem qui avait conduit à la mort de sept israéliens.

Le nombre total de palestiniens tués par les forces israéliennes dans les TPO depuis le début de l’année 2023 est de soixante et un palestiniens, dont treize mineurs.

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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 14:27

 

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-pourquoi-le-torchon-brule-entre-le-groupe-paramilitaire-wagner-et-l-armee-russe_5671316.html

 

Les raisons pour lesquelles le torchon brûle entre le groupe paramilitaire Wagner et l'armée russe

Eugène Prigojine, le fondateur de la Société Militaire Privée (SMP) Wagner, accuse l'état-major russe de trahison après des divergences concernant la livraison de matériel et il n'en est pas à son premier coup de sang contre l'armée régulière russe.

Il y a des divergences à l’intérieur des forces de Moscou. Dans un message vocal publié Mardi 21 Février 2023 sur Telegram, le fondateur de la SMP Wagner, Eugène Prigojine, a accusé l'état-major russe d'avoir trahi ses mercenaires en refusant, selon lui, de leur livrer du matériel dans l'est de l'Ukraine. Cette nouvelle attaque rejoint le flot de critiques récemment émises contre l'armée russe par l'ancien cuisinier de Vladimir Poutine, devenu homme d'affaires à la tête de sociétés opaques dans la sécurité et les médias.

Alors que ses combattants sont engagés dans des batailles sanglantes, à Bakhmout et à Soledar, Eugène Prigojine a maintes fois remis en question la stratégie des généraux russes en Ukraine, s'arrogeant au passage le crédit de certaines opérations pourtant menées avec l'armée régulière de Moscou. France Info fait le point sur les relations de plus en plus tendues entre la SMP Wagner et l'état-major russe.

Dans la dernière critique publique d'Eugène Prigojine, les plus hautes figures de l'armée russe en prennent pour leur grade. « Le chef d'état-major et le ministre de la défense distribuent des ordres à tout-va, demandant non seulement de ne pas donner de munitions à Wagner, mais également de ne pas l'aider en matière de transport aérien », a dit Eugène Prigojine. C’est une attaque directe contre Valeriy Guerassimov, à la tête des forces russes depuis 2012, et contre le général Sergueï Choïgou, ministre russe de la défense depuis 2012 également.

Le leader de la SMP n'hésite plus à parler d’opposition frontale entre son groupe et l'armée officielle, alors qu'ont récemment émergé sur les réseaux sociaux des vidéos d'altercations entre des soldats russes et des mercenaires, ainsi que des séquences dans lesquelles des combattants de Wagner réclament des armes et des munitions directement au commandement russe. Pour Eugène Prigojine, le manque de soutien supposé de l'armée russe envers ses hommes est une tentative de destruction de Wagner, « nous pouvons y voir une trahison de la patrie, alors que Wagner combat pour Bakhmout, essuyant chaque jour des pertes par centaines ».

Mercredi 22 Février 2023, le groupe Concord, propriété d'Eugène Prigojine, a relayé sur Telegram un montage photographique présentant des demandes de munitions envoyées à l'état-major, à côté d'une image montrant une pile de corps d'hommes en tenue militaire présentés comme ceux de mercenaires de Wagner en Ukraine. Si l'authenticité de ces documents n'a pas pu être vérifiée de façon indépendante, ce montage représente en tout cas un nouveau coup de pression de la part d’Eugène Prigojine et de ses soutiens.

Toujours sur Telegram, le leader de Wagner avait déjà signalé une pénurie totale d'obus pour ses hommes, imputée au ministère de la défense. « Les questions que j'ai posées sur les munitions restent, malheureusement, sans aucune réponse », dit Eugène Prigojine dans un enregistrement audio. Il dit aussi qu’il regrette l'ancien général en charge des opérations russes en Ukraine, Serge Sourovikine, remplacé au mois de janvier 2023 par l'actuel chef d'état-major russe.

Mardi 21 Février 2023, le ministère de la défense russe s'est fendu d'un communiqué en réponse aux critiques d'Eugène Prigojine, sans le citer toutefois. Le texte, repris par l'agence de presse officielle Tass, assure que des munitions ont bien été livrées en nombre suffisant aux unités d'assaut volontaire, terme qui semble désigner les mercenaires de la SMP Wagner. Se félicitant de sa progression dans l'est de l'Ukraine, le ministère déclare par ailleurs que ces opérations réussies seraient impossibles sans le soutien des tirs d'unités d'artillerie et de véhicules blindés, « c’est pourquoi toutes les déclarations prétendument faites au nom des unités d'assaut contre les pénuries de munitions sont absolument fausses ».

Contre des déclarations qualifiées de commentaires exaltés, le ministère russe de la défense promet en outre de nouvelles livraisons d'armes et de munitions sur la ligne de front, Samedi 25 Février 2023. « Les volontaires, comme les militaires des unités d'assaut des forces russes, libèrent courageusement et de manière désintéressée le Donbass des militants du régime de Kiev », écrit-il, dans ce qui ressemble à un rappel à l'ordre, « les tentatives visant à enrayer le mécanisme étroit de coopération et de soutien entre les unités de la force russe sont contre-productives et elles font le jeu de l'ennemi ».

Vladimir Poutine n'a pas lui-même réagi aux propos d'Eugène Prigojine. Son porte-parole, Dmitri Peskov, cité par le journal russe Kommersant, a simplement déclaré Mercredi 22 Février 2023 qu'il avait transmis les questions concernant la pénurie de munitions au ministère de la défense.

Cette poussée de fièvre fait suite à une longue série de commentaires et de piques lancées par Evgueni Prigojine contre l'armée russe. Au mois d’octobre 2022, le retrait de l’armée russe de la ville de Lyman, dans la province de Donetsk, avait provoqué la colère du leader de Wagner. « Qu'on envoie tous ces salauds au front, avec des mitrailleuses et pieds nus », avait-il notamment déclaré, au sujet des généraux qu'il trouvait trop peu impliqués. Davantage va-t-en-guerre que le parlement russe, Eugène Prigojine a plusieurs fois exhorté les députés à afficher plus de soutien à l'opération militaire.

Le leader du groupe Wagner a également revendiqué plusieurs succès militaires, comme à Severodonetsk, au mois de juin 2022, et plus récemment à Soledar, assurant que les combats y avaient été remportés exclusivement grâce à ses mercenaires. Ces déclarations sont à mettre en perspective avec les communiqués de l'armée russe, évoquant systématiquement la coopération entre les différentes forces déployées en Ukraine. Moscou a sous-traité de nombreuses tâches et semble toujours avoir besoin des miliciens de Wagner, qu'il s'agisse d'assauts d'infanterie ou d'activités défensives.

A l'intérieur du conflit ukrainien, c'est une autre guerre qui se joue pour Wagner. Le groupe tient en effet à conserver sa réputation auprès de ses combattants, attirés par un salaire plus élevé que la solde dans l'armée régulière. Mais ces derniers mois, la SMP a connu des difficultés pour recruter, allant jusqu'à faire appel à des prisonniers, alors que trente mille de ses soldats auraient déjà été tués depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, selon les chiffres du renseignement américain communiqués par la Maison Blanche.

Face aux affres de la guerre, le groupe n'est pas épargné par les désertions, comme celle, très médiatisée, du russe Andreï Medvedev, pour qui les mercenaires sont traités comme du bétail. Afin d'empêcher ces fuites, Eugène Prigojine et son groupe paramilitaire ont choisi la manière forte de l'exécution.

Au mois de novembre 2022, Wagner a publié sur les réseaux sociaux les images de la mise à mort d'un déserteur, tué à coups de masse. « Une mort de chien pour un chien », avait alors froidement commenté Eugène Prigojine.

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