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26 mai 2023 5 26 /05 /mai /2023 17:53

 

 

https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1938/05/lt19380520.htm

 

Il faut apprendre à penser

Conseil amical à l'adresse de certains militants de l’ultra gauche

Par Léon Trotsky

Vendredi 20 Mai 1938

Certains professionnels de la phrase ultra gauche essaient de corriger à tout prix les thèses du Secrétariat International de la Quatrième Internationale sur la guerre, en accord avec leurs préjugés invétérés. Ils soumettent à une attaque toute particulière le passage des thèses où il est dit que, en restant dans tous les pays impérialistes en opposition irréductible à son gouvernement durant la guerre, le parti révolutionnaire conformera cependant sa politique pratique dans chaque pays à la situation intérieure et aux groupements internationaux, en distinguant strictement d'ailleurs un état ouvrier d'un état bourgeois, un pays colonial d'un pays impérialiste.

« Le prolétariat d'un pays impérialiste se trouvant en alliance avec l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) », disent les thèses, « maintient entièrement et complètement son hostilité irréductible au gouvernement impérialiste de son propre pays. En ce sens, il n'y a pas de différence avec la politique du prolétariat d'un pays en guerre contre l'URSS mais, dans le caractère des actions pratiques, il peut se trouver des différences considérables provoquées par la situation concrète de la guerre ».

Les militants de l’ultra gauche considèrent que cette affirmation, dont la justesse a été démontrée par toute la marche du développement, est le point de départ du social-patriotisme. L'attitude envers les gouvernements impérialistes devant être la même dans tous les pays, ces stratèges interdisent de voir quelques différences que ce soit hors des frontières de leur propre pays impérialiste. Le fond théorique de leur erreur est de tenter de poser pour leur politique durant la guerre des bases principielles différentes de celles posées par leur politique en temps de paix.

Admettons que, dans une colonie française, l'Algérie, surgisse demain un soulèvement sous le drapeau de l'indépendance nationale et que le gouvernement italien, poussé par ses intérêts impérialistes, se dispose à envoyer des armes aux rebelles. Quelle devrait être en ce cas l'attitude des ouvriers italiens ? Je prends intentionnellement l'exemple d'un soulèvement contre un impérialisme démocratique et d'une intervention en faveur des rebelles de la part d'un impérialisme fasciste. Les ouvriers italiens doivent-ils s'opposer à l'envoi de bateaux chargés d'armes pour les algériens ? Qu’un militant de l’ultra gauche ose répondre affirmativement à cette question. Tout révolutionnaire, en commun avec les ouvriers italiens et les rebelles algériens, rejetterait avec indignation une telle réponse. Si même se déroulait alors dans l'Italie fasciste une grève générale des marins, en ce cas, les grévistes devraient faire une exception en faveur des navires qui vont apporter une aide aux esclaves coloniaux en rébellion, sinon ils seraient de pitoyables trade-unionistes et ils ne seraient pas des révolutionnaires prolétariens.

Parallèlement à cela, les marins français, même s'ils n'avaient aucune grève à l'ordre du jour, auraient l'obligation de faire tous leurs efforts pour empêcher l'envoi d'armes contre les rebelles. Seule une telle politique des ouvriers italiens et français serait une politique d'internationalisme prolétarien.

Cependant, cela ne signifie pas que les ouvriers italiens adoucissent dans le cas présent leur lutte contre le régime fasciste. Le fascisme ne peut apporter une aide aux algériens que pour affaiblir son ennemi, la France, et faire ensuite main basse sur sa colonie. Les ouvriers révolutionnaires italiens ne l'oublieront pas un seul instant. Ils appelleront les algériens à ne pas faire confiance à leur allié perfide et en même temps eux-mêmes poursuivront leur lutte intransigeante contre le fascisme, principal ennemi à l'intérieur de leur propre pays. C'est seulement ainsi qu'ils peuvent faire que les rebelles aient confiance en eux, aider la rébellion elle-même et renforcer leurs propres positions révolutionnaires.

Si ce qui vient d'être dit est vrai en temps de paix, pourquoi cela deviendrait-il faux en temps de guerre ? Tout le monde connait le principe du fameux théoricien militaire allemand, Carl von Clausewitz, la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens. Cette pensée profonde entraîne tout naturellement la conclusion selon laquelle la lutte contre la guerre est la continuation de la lutte générale du prolétariat en temps de paix. Est-ce que le prolétariat rejette et sabote en temps de paix toutes les actions et mesures d'un gouvernement bourgeois ? Même lors d'une grêve qui embrasse toute une ville, les ouvriers prennent des mesures pour que dans leurs quartiers il y ait suffisamment de vivres, pour qu’il y ait suffisamment d'eau et pour que les hôpitaux ne manquent de rien. De telles mesures ne sont pas dictées par quelque opportunisme envers la bourgeoisie, mais par le souci des intérêts de la grève elle-même et le souci d'avoir pour elle la sympathie des couches les moins favorisées de la ville. Ces règles élémentaires de la stratégie prolétarienne en temps de paix conservent encore toute leur valeur en temps de guerre.

Une attitude intransigeante contre le militarisme bourgeois ne signifie nullement que le prolétariat entre en lutte dans tous les cas contre son armée nationale. Des ouvriers n'empêcheront jamais des soldats d'éteindre un incendie ou de sauver les victimes d'une inondation. Au contraire, ils collaboreront coude à coude avec les soldats et fraterniseront avec eux, mais il ne s'agit pas seulement de catastrophes naturelles fortuites. Si demain les fascistes français tentaient de se lancer dans un coup d’état et que le gouvernement d’Edouard Daladier se trouvait contraint de faire agir l'armée contre les fascistes, les ouvriers révolutionnaires, tout en maintenant une indépendance politique complète, lutteraient contre les fascistes, à côté des troupes. Ainsi, dans toute une série de cas, les ouvriers se trouvent contraints non seulement d'admettre et de tolérer, mais encore de soutenir activement des mesures pratiques d'un gouvernement bourgeois.

Dans quatre-vingt-dix cas sur cent, les ouvriers mettent bien un signe moins là où la bourgeoisie met un signe plus. Cependant, dans dix cas sur cent, ils sont contraints de mettre le même signe que la bourgeoisie, mais ils le font avec leur propre estampille, exprimant ainsi leur défiance contre la bourgeoisie. La politique du prolétariat ne se déduit pas automatiquement de la politique de la bourgeoisie en mettant le signe contraire, en ce cas-là, chaque sectaire serait un grand stratège. Le parti révolutionnaire doit s'orienter chaque fois de façon indépendante dans la situation tant intérieure qu'extérieure, en prenant les décisions qui répondent le mieux aux intérêts du prolétariat. Cette règle concerne aussi bien une période de guerre qu'une période de paix.

Imaginons que, au cours d'une nouvelle guerre européenne, le prolétariat belge s'empare du pouvoir plus tôt que le prolétariat français. Adolf Hitler tentera, sans aucun doute, d'écraser la Belgique prolétarienne. Pour couvrir son propre flanc, le gouvernement bourgeois français peut se trouver contraint d'aider le gouvernement ouvrier belge en lui donnant des armes. Les soviets belges, bien entendu, saisiront des deux mains ces armements. Mais peut-être les ouvriers français, se guidant sur le principe du défaitisme, seraient-ils tenus d'empêcher leur bourgeoisie d'envoyer des armes à la Belgique prolétarienne ? Seuls des traîtres avérés ou des idiots finis pourraient raisonner ainsi.

La bourgeoisie française peut envoyer des armes à la Belgique prolétarienne uniquement par peur d'un grand péril militaire et dans l'espoir de régler ensuite son compte à la révolution prolétarienne avec ses propres armes. Pour les ouvriers français, au contraire, la Belgique prolétarienne serait un très grand appui dans leur lutte contre leur propre bourgeoisie. L'issue de la lutte serait décidée en fin de compte par le rapport des forces, une politique correcte étant d'ailleurs un facteur très important de ce rapport de forces. La première tâche du parti révolutionnaire serait d'utiliser la contradiction entre les deux impérialismes, français et allemand, pour sauver la Belgique prolétarienne.

Les militants de l’ultra gauche n'opèrent pas avec des notions concrètes, mais avec des abstractions vides. C'est en une abstraction vide de ce genre qu'ils ont changé l'idée de défaitisme. Ils ne se représentent de façon vivante ni la marche de la guerre ni la marche de la révolution. Ils cherchent une formule hermétiquement bouchée qui ne laisse pas passer l'air frais. Mais une telle formule n'est pas capable de donner une orientation à l'avant-garde prolétarienne.

La politique du défaitisme a pour tâche de mener la lutte des classes à la forme suprême de la guerre civile. Mais cette tâche ne peut être résolue que par la mobilisation révolutionnaire des masses, c'est-à-dire en étendant, en approfondissant et en aiguisant les méthodes révolutionnaires qui constituent le contenu de la lutte des classes en temps de paix. Le parti du prolétariat n'a nullement recours à quelques méthodes artificielles, comme des incendies de dépôts, des explosions ou des catastrophes de chemins de fer, pour provoquer la défaite de son gouvernement. Si même il pouvait aboutir à un succès dans cette voie, la défaite militaire ne mènerait nullement en ce cas à un succès révolutionnaire, qui ne peut être assuré que par le mouvement indépendant du prolétariat. Le défaitisme révolutionnaire signifie seulement que, dans sa lutte de classe, le parti du prolétariat ne s'arrête devant aucune considération patriotique, car la défaite de son propre gouvernement impérialiste, provoquée ou accélérée par le mouvement révolutionnaire des masses, est un mal infiniment moindre que la victoire de ce gouvernement, acquise au prix de l'union nationale, c'est-à-dire de la prostration politique du prolétariat. C'est en cela tout le sens du défaitisme et ce sens est pleinement suffisant.

Assurément les moyens de lutte changent quand la lutte entre dans un stade ouvertement révolutionnaire. La guerre civile est une guerre et, en tant que telle, elle a ses lois. Il est inévitable que surviennent dans la guerre civile des explosions d'entrepôts, des catastrophes de chemins de fer et toutes les autres formes de sabotage militaire. Leur opportunité est établie par des considérations purement militaires. La guerre civile continue la politique révolutionnaire, mais par d'autres moyens, précisément les moyens militaires.

Cependant durant une guerre impérialiste, il peut y avoir des cas où le parti révolutionnaire soit tenu de recourir à des mesures militaires techniques, même si elles ne découlent pas encore immédiatement du mouvement révolutionnaire dans son propre pays. Ainsi, s'il s'agit de l'envoi d'armes ou de soldats contre un état ouvrier ou une colonie en rébellion, alors non seulement les méthodes du boycott et de la grève, mais encore les méthodes du sabotage militaire direct peuvent se trouver pleinement opportunes et obligatoires.

L'emploi ou le non-emploi de telles mesures sera une question de possibilités pratiques. Si les ouvriers belges, ayant conquis le pouvoir durant la guerre, avaient leurs agents militaires sur le sol allemand, le devoir de ces agents serait de ne s'arrêter devant aucun moyen technique pour contenir les troupes d’Adolf Hitler. Il est absolument évident que les ouvriers révolutionnaires allemands seraient aussi tenus, s’ils sont en état de le faire, de remplir cette tâche dans l'intérêt de la révolution belge, même indépendamment du déroulement général du mouvement révolutionnaire en Allemagne.

La politique défaitiste, c'est-à-dire la politique de la lutte des classes intransigeante durant la guerre, ne peut par conséquent être la même dans tous les pays, tout comme il ne peut y avoir une seule et unique politique du prolétariat en temps de paix. C'est seulement l’Internationale Communiste des épigones qui a établi un régime tel que les partis de tous les pays lèvent en même temps le pied gauche. Dans la lutte contre ce crétinisme bureaucratique, nous avons montré plus d'une fois que les principes et les tâches générales doivent se réaliser dans chaque pays en accord avec ses conditions intérieures et extérieures. Ce principe conserve encore toute sa valeur en temps de guerre.

Les militants de l’ultra gauche qui ne veulent pas penser de façon marxiste, c'est-à-dire concrètement, seront pris à l'improviste par la guerre. Leur politique durant la guerre sera le couronnement fatal de leur politique en temps de paix. Les premiers coups de canon rejetteront les militants de l’ultra gauche dans le néant politique ou les pousseront dans le camp du social-patriotisme, pour les mêmes raisons pour lesquelles les anarchistes espagnols, négateurs absolus de l’état, sont devenus durant la guerre des ministres bourgeois. Pour mener une juste politique en temps de guerre, il faut apprendre à penser correctement en temps de paix.

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26 mai 2023 5 26 /05 /mai /2023 17:07

 

 

https://agencemediapalestine.fr/blog/2023/05/24/la-marche-des-drapeaux-fait-partie-de-la-guerre-sioniste-contre-jerusalem/

https://mondoweiss.net/2023/05/the-flag-march-is-part-of-the-zionist-war-on-jerusalem/

 

La Marche des Drapeaux fait partie de la guerre sioniste contre Jérusalem

Par Mariam Barghouti

La Marche des drapeaux représente le nettoyage ethnique sioniste de la Palestine et l’imposition de la domination coloniale israélienne sur Jérusalem. Elle fait partie de la guerre sioniste permanente contre Jérusalem.

Jeudi 18 Mai 2023, des groupes de colons israéliens ont organisé la Marche des Drapeaux annuelle à Jérusalem. Cette marche a été inaugurée pour la première fois en 1968, un an après que les forces israéliennes aient occupé Jérusalem-Est et se soient emparées des terres palestiniennes, syriennes et égyptiennes en Cisjordanie, sur le plateau du Golan et dans le Sinaï. Des responsables israéliens comme le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, et le ministre des finances, Bezalel Smotrich, tous deux membres de la nouvelle coalition israélienne d’extrême droite, se sont joints à la marche de cette année.

Dans le cadre de ce que l’état israélien appelle le Jour de Jérusalem, la Marche des Drapeaux témoigne de l’importance accordée par les colons à la réunification de Jérusalem. Cependant, comme les palestiniens insistent pour rester dans leurs maisons, de Sheikh Jarrah à la vieille ville et aux villes voisines de Jérusalem-Est, la Marche des Drapeaux est devenue une tentative de chasser les derniers palestiniens de Jérusalem.

Dans une déclaration, le porte-parole du bureau présidentiel palestinien, Nabil Abu Rudeineh, a averti que la Marche des Drapeaux pourrait conduire à une explosion, alors que les tensions sont déjà très vives en raison de l’augmentation de la violence israélienne à Jérusalem. Dans une déclaration à la presse, le premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, a condamné la Marche des Drapeaux comme une tentative de consolider la judaïsation et la conquête de Jérusalem, soulignant que « les palestiniens continueront à affronter les politiques de l’occupation, quel qu’en soit le prix ».

Cependant, pour les palestiniens de Jérusalem, la Marche des Drapeaux n’est pas seulement une initiative politique et militaire destinée à renforcer la mainmise d’Israël sur Jérusalem, c’est aussi une journée de violence garantie et d’abus de la part des colons.

Le nettoyage ethnique de Jérusalem a commencé en 1948 avec les massacres commis à Deir Yassin, à Ein Karem, à Abu Ghosh et dans d’autres villes autour de Jérusalem. L’annexion militaire de Jérusalem-Est a commencé en 1967 et la solidification judiciaire de Jérusalem comme capitale d’Israël a pris effet le 30 juillet 1980. Cet été-là, la loi sur Jérusalem a été ajoutée à la loi fondamentale israélienne, un ensemble de lois israéliennes adoptées en lieu et place d’une constitution. Cette loi déclare Jérusalem, y compris Jérusalem-Est, capitale d’Israël. Elle permet au gouvernement israélien d’étendre sa juridiction sur la vie des palestiniens dans la ville. Cette loi violait également le droit international et le statut internationalement reconnu de Jérusalem-Est en tant que Territoire Palestinien Occupé (TPO). C’est ce qui a jeté les bases de la première intifada de 1987. Au mois de décembre 2000, moins d’un an après l’éclatement de la seconde intifada, le parlement israélien a apporté un nouvel amendement à la loi sur Jérusalem, affirmant le pouvoir et la juridiction exclusifs d’Israël sur la ville.

« Depuis la réunification de Jérusalem en 1967 », peut-on lire sur le site web du ministère israélien des affaires étrangères, « la ville est devenue un havre de coexistence et d’expression religieuse et culturelle revitalisée pour toutes les confessions. La liberté de culte sur tous les lieux saints est garantie aux fidèles des trois religions monothéistes, ce qui est une première dans l’histoire moderne ».

Pour les palestiniens, cette soi-disant coexistence a signifié survivre aux politiques draconiennes des autorités israéliennes connues pour persécuter les palestiniens, appliquer l’apartheid et commettre des crimes contre l’humanité.

La marche des colons doit être considérée dans le contexte d’une dynamique d’escalade propre à Jérusalem, dans laquelle les groupes de colons de droite et l’état israélien ont tenté de réduire progressivement les droits des palestiniens sur la ville tout en étendant l’empiètement colonial israélien sur les espaces palestiniens. Ce processus d’encerclement n’a pas seulement inclus la prise de contrôle de maisons dans des quartiers comme Sheikh Jarrah ou des restrictions dans des zones comme Silwan, mais il s’est également étendu à la restriction des droits religieux et de culte. Cette situation a entraîné des flambées chroniques et répétées dans la vieille ville et une intensification des tensions locales et régionales.

Au cours des trois premiers mois de l’année 2023, plus d’une douzaine d’attaques de colons ont été enregistrées contre des églises à Jérusalem, tandis que les violations commises par la police contre les fidèles musulmans et le ciblage systématique des jeunes dans la vieille ville se sont intensifiés par rapport aux années précédentes.

Le 15 avril 2023, les forces israéliennes ont empêché les chrétiens palestiniens de participer au culte de Pâques en leur interdisant l’accès à l’église du Saint-Sépulcre et en les frappant. « L’occupation, par de telles politiques, prétend que Jérusalem lui appartient », a déclaré l’archevêque Atallah Hanna à Mondoweiss à la suite de l’attaque de la police contre l’église du Saint-Sépulcre pendant les fêtes de Pâques.

Dix jours auparavant, les forces israéliennes avaient envahi le troisième site le plus sacré de l’islam, l’enceinte de la mosquée al Aqsa, au cœur de la vieille ville, attaquant et agressant des fidèles pacifiques pendant qu’ils priaient. Des centaines de fidèles ont été arrêtés pendant le mois de Ramadan et quarante-sept fidèles de Cisjordanie ont été arrêtés et maintenus en détention pendant des jours et exposés aux mauvais traitements et aux abus de la police israélienne, selon des témoins oculaires qui ont parlé à Mondoweiss. Pendant ce temps, en Cisjordanie, les colons ont perpétré des incendies criminels contre des villes et des villages palestiniens, décrits même par l’armée israélienne comme des pogroms.

La réunification de Jérusalem célébrée par la Marche des Drapeaux représente donc la promesse sioniste du nettoyage ethnique auquel les palestiniens de Jérusalem ont été soumis depuis 1967, ce que le Bureau Palestine de Mondoweiss a appelé la « guerre sioniste à jamais contre Jérusalem ».

Cette guerre a pris de nombreuses formes et a connu plusieurs itérations. En 2017, les responsables politiques israéliens ont tenté de couper l’appel à la prière des fidèles musulmans à Jérusalem et d’installer des détecteurs de métaux à l’entrée de l’esplanade de la mosquée al Aqsa, ce qui a entraîné le soulèvement de Bab al-Asbat. En 2020, la police et les autorités israéliennes ont commencé à cibler les boulangeries de Jérusalem, notant que le pain de Jérusalem est un emblème de la présence et de l’identification palestinienne à Jérusalem. Au mois de mai 2021, des colons ont envahi l’esplanade de la mosquée al Aqsa, puis à nouveau au mois d’avril 2022, ce qui a entraîné le passage à tabac et l’arrestation de centaines de palestiniens au cours de ces deux années.

Chaque année depuis le mois de mai 1968, les palestiniens de Jérusalem ont dû se battre pour leurs maisons et pour le droit de se réunir et la liberté de culte. Pour les palestiniens, la Marche des Drapeaux signifie survivre à la violence de l’état israélien et de ses colons chaque année et refuser de faire l’objet d’un nettoyage ethnique.

« Mon premier souvenir de la Marche des Drapeaux, c’était il y a environ dix ans », a déclaré à Mondoweiss Israa Abu Ahmad, âgée de vingt-neuf ans et mère de deux enfants, le jour de la marche de cette année, Jeudi 18 Mai 2023, « ma sœur était jeune, elle avait douze ou treize ans et elle filmait la Marche des Drapeaux. Les forces armées israéliennes ont alors commencé à la battre. C’était une enfant ».

Les incidents du type de celui subi par Israa Abu Ahmad sont la norme pour les palestiniens dans la vieille ville lors de la marche annuelle. Alors que les israéliens se préparent à circuler facilement dans les ruelles de la vieille ville et dans les rues de Jérusalem, les palestiniens sont parqués dans des passages métalliques érigés autour de la ville pour s’assurer que chaque pas des palestiniens est contrôlé et dirigé. Comme la plupart des résidents palestiniens de la vieille ville et de ses environs, Israa Abu Ahmad a dû rester chez elle avec ses enfants, craignant les violences probables des colons.

En prévision de la violence des colons et de la police, le personnel médical et les journalistes étaient présents dans la ville tout au long de la journée pour réagir et documenter l’évolution de la situation. Jeudi 18 Mai 2023 vers 15 heures, avant le début de la marche, la police israélienne des frontières a commencé à malmener, à agresser et à gêner le personnel médical présent dans la zone, selon les informations recueillies sur le terrain par Mondoweiss.

Selon les reporters sur le terrain, plusieurs journalistes ont également été attaqués tout au long de la journée.

Pendant la majeure partie de la journée du Jeudi 18 Mai 2023, les palestiniens ont été contraints de rester à l’intérieur de leurs maisons. Même les enfants n’avaient pas le droit de jouer. « Mes enfants sont à l’intérieur. C’est tellement difficile de garder des enfants enfermés dans la maison pendant vingt-quatre heures », a déclaré Israa Abu Ahmad à Mondoweiss, « c’est comme si nous gardions les enfants dans une prison ».

« Je ne peux pas jouer dehors, parce qu’ils vont me frapper », a dit à Mondoweiss Rafeef Abu Ahmad, la fille d’Israa Abu Ahmad, âgée de six ans.

À ce moment-là, des coups ont été entendus à l’extérieur de la maison. « Vous voyez comment les colons frappent », a dit Rafeef Abu Ahmad, faisant référence aux jeunes juifs israéliens qui se déchaînaient devant sa maison, près du quartier d’Aqba Khaldiyeh, dans la vieille ville.

Quelques instants plus tôt, la fillette avait vu une foule d’au moins quinze colons juifs se rassembler autour d’un palestinien de son quartier, lui donnant des coups de pied dans l’abdomen et continuant à le frapper en cercle dans ce qui ne peut être décrit que comme une tentative de lynchage. Trois policiers israéliens se trouvaient sur les lieux, refusant d’arrêter les jeunes juifs qui avaient agressé le palestinien et les laissant au contraire continuer à se déchaîner dans la ville.

« Lors d’une précédente Flag March, mon épaule a été cassée et, à ce moment-là, mon fils dormait près de la fenêtre de la maison de ma tante », a dit Israa Abu Ahmad, racontant les différentes années et formes de violence dont elle et sa famille ont été témoins, « les colons ont commencé à jeter des bouteilles d’alcool à travers les fenêtres et j’ai eu peur pour mon fils, alors je suis allée vers lui et je l’ai porté. En portant mon fils, les os de mon épaule se sont brisés. J’ai dû me faire opérer et recevoir des implants en platine ». Le fils d’Israa Abu Ahmad avait deux ans à l’époque.

L’impact de cette situation sur les palestiniens de Jérusalem est également économique. Ces restrictions, en particulier pendant la Marche des Drapeaux, ont contraint les palestiniens à fermer leurs magasins plus tôt que prévu pour laisser la place aux colons déchaînés. Israa Abu Ahmad a dit que « nous avons fermé tous nos magasins. Je fais de la couture et j’ai du travail. J’ai fermé le magasin parce que j’ai peur qu’ils attaquent ».

Mercredi 17 Mai 2023, la police israélienne a envoyé des messages textuels aux résidents palestiniens de la vieille ville et aux propriétaires de magasins, signés par le capitaine de la police publique israélienne dans la région de Jérusalem, Shadi Basis, « Jeudi 18 Mai 2023 aura lieu la Marche des Drapeaux pour la réunification de Jérusalem, de la porte de Damas à la rue Waad jusqu’au Mur des Lamentations. Veuillez sortir toutes vos voitures et véhicules avant 15 heures et les propriétaires de magasins et d’épiceries doivent fermer à 15 heures. Veuillez respecter cette consigne afin d’éviter les collisions et les dommages ».

L’impact de cet assaut constant contre l’existence des palestiniens va au-delà de l’aspect économique. Elle devient un instrument pour réduire les palestiniens au silence et punir ceux qui résistent.

« Nous ne sommes pas aussi forts qu’eux, alors nous avons peur », a déclaré à Mondoweiss un propriétaire de magasin de la vieille ville, qui a demandé à rester anonyme, « si la police nous demande quelque chose et que nous ne le faisons pas, nous devenons des cibles. Nous avons peur que nos voix soient enregistrées parce que la police israélienne risque de se venger de différentes manières ».

La peur observée chez les palestiniens et les familles approchées par Mondoweiss pour des interviews enregistrées met en évidence la manière dont Israël punit la dénonciation. Au moins une douzaine de commerçants et d’habitants de la ville ont explicitement informé Mondoweiss qu’ils craignaient des répercussions de la part de la police s’ils s’exprimaient.

« Nous vivons dans la terreur à l’intérieur de la ville », a dit Umm Abed, une habitante de la vieille ville et propriétaire d’un petit magasin, à Mondoweiss, Jeudi 18 Mai 2023, alors que les préparatifs de la marche allaient bon train, « mais les habitants de la ville ne peuvent pas accepter cela. Les jeunes sont interdits d’accès à al Aqsa et ils sont soit arrêtés, soit interdits d’entrée. Toutes les années qui se sont écoulées ne sont qu’une série d’agressions. Des palestiniens viennent et documentent, mais tout ce que nous avons pour nous protéger, c’est dieu ».

« Toutes ces marches sont des provocations », a déclaré Nada Khader, âgé de cinquante-trois ans, à Mondoweiss, Jeudi 18 Mai 2023, alors que la police s’assurait que les ruelles étaient vides de la présence visible de leurs habitants palestiniens. Nada Khader vit dans la vieille ville depuis que les autorités israéliennes ont démoli sa maison à Beit Hanina à deux reprises, la première fois au mois de décembre 2022 et la deuxième fois au mois de janvier 2023. Veuve et mère de sept enfants, Nada Khader est toujours confrontée à une lente expulsion de Jérusalem, « ils nous provoquent, nous les habitants de Jérusalem, afin de créer des problèmes et d’essayer de prouver leur présence et de dire que Jérusalem leur appartient ».

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26 mai 2023 5 26 /05 /mai /2023 16:28

 

 

http://alencontre.org/europe/russie/russie-un-appel-a-mes-amis-progressistes-occidentaux.html

https://russiandissent.substack.com/p/a-very-simple-request

 

Un appel à mes amis progressistes occidentaux

Par Boris Kagarlitsky

Mardi 23 Mai 2023

Un militaire russe depuis longtemps à la retraite discutait par téléphone de l’actualité avec un ancien collègue vivant en Ukraine. Tous deux s’indignent de la guerre entre les deux pays autrefois fraternels et expriment l’espoir que cette folie prendra bientôt fin. Quelques jours plus tard, des représentants des services spéciaux ont fait une descente chez l’ancien militaire russe. Il n’a livré aucun secret militaire et personne ne l’en a accusé. En revanche, il a été accusé d’avoir discrédité publiquement les forces armées de la Fédération de Russie.

L’ancien officier, qui connaissait les lois, a rétorqué qu’il s’agissait d’une conversation privée et qu’une telle accusation n’était censée s’appliquer qu’aux déclarations publiques. « C’était public », ont répondu les officiers de renseignement, « nous l’avons entendue ».

Il ne s’agit pas d’un épisode d’une histoire écrite par un imitateur moderne de Franz Kafka ou de George Orwell, mais d’une affaire qui fait actuellement l’objet de discussions sur les réseaux sociaux russes. Nous trouvons également de nombreux rapports faisant état d’amendes infligées à des russes qui avaient peint leur portail en jaune et bleu par hasard il y a de nombreuses années, risquant ainsi d’être associées de manière indésirable au drapeau ukrainien, ou qui sont sorties dans la rue sans réfléchir, vêtues d’un jean bleu et d’une veste jaune. La situation en est arrivée au point où la police a envisagé d’écrire une dénonciation contre un cageot de pommes. Les fruits étaient coupables du fait que les couleurs ennemies étaient présentes sur l’emballage.

Les lecteurs occidentaux trouveront peut-être tous ces épisodes ridicules, mais essayez d’imaginer ce que c’est que de vivre dans un état où vous pouvez être détenu et poursuivi parce que vous avez porté des vêtements inappropriés, parce que vous avez partagé un message séditieux sur les réseaux sociaux ou simplement parce que le nouveau chef de la police n’a pas aimé votre apparence. Par principe, les tribunaux russes ne prononcent pas d’acquittement, à cet égard, la situation est bien pire qu’à l’époque de Joseph Staline, de sorte que toute accusation, même la plus absurde, est considérée comme prouvée dès qu’elle est déposée. Cela ne s’applique pas seulement aux questions politiques, ce qui serait au moins un peu compréhensible en temps de guerre, mais en général à toute affaire criminelle ou administrative.

A mes collègues occidentaux qui, plus d’un an après le début de la guerre, continuent d’appeler à une compréhension à l’égard de Vladimir Poutine et de son régime, je voudrais poser des questions très simples. Voulez-vous vivre dans un pays où il n’y a pas de presse libre ni de tribunaux indépendants ? Voulez-vous vivre dans un pays où la police a le droit de pénétrer chez vous sans mandat ? Voulez-vous vivre dans un pays où les édifices des musées et les collections constituées au fil des décennies sont cédés aux églises, sans se soucier de la menace de perdre des œuvres uniques ? Voulez-vous vivre dans un pays dans lequel les écoles délaissent l’étude des sciences, dans lequel les écoles envisagent d’abolir l’enseignement des langues étrangères, dans lequel les écoles dispensent des leçons sur ce qui est important et dans lequel les écoles apprennent aux enfants à rédiger des dénonciations et à haïr tous les autres peuples ? Voulez-vous vivre dans un pays qui diffuse chaque jour à la télévision des appels à détruire Paris, Londres et Varsovie, par une frappe nucléaire ? Je ne crois pas que vous en avez vraiment envie.

En Russie, nous ne voulons pas non plus vivre comme cela. Nous résistons ou du moins nous essayons de préserver nos convictions et nos principes fondés sur la tradition humaniste de la culture russe et, quand nous lisons sur internet un nouvel appel à comprendre Vladimir Poutine ou à se retrouver à mi-chemin, cela est perçu en Russie comme une complicité avec les criminels qui oppriment et qui ruinent notre propre pays.

Ces appels reposent sur un mépris profond, presque raciste, pour le peuple russe, pour qui, selon les pacifistes progressistes occidentaux, il est parfaitement naturel et acceptable de vivre sous la férule d’une dictature corrompue.

Bien sûr, quand nous vous disons que le régime de Vladimir Poutine est une menace pour l’occident et pour l’ensemble de l’humanité, c’est un non-sens total. Les personnes pour lesquelles ce régime représente la menace la plus terrible sont, à part les ukrainiens, qui sont bombardés quotidiennement par des obus et des missiles, les russes eux-mêmes, leur peuple, leur culture et leur avenir.

Il est clair que Vladimir Poutine et le système qu’il dirige ont changé au cours des dernières années. Au milieu des années 2010, Vladimir Poutine pouvait sembler tout à fait décent par rapport à d’autres politiciens du monde. Il menait la même politique antisociale, il mentait de la même manière et il essayait de manipuler l’opinion publique, comme ses homologues occidentaux.

La crise qui dure depuis trois ans, la guerre et la corruption totale ont entraîné des changements irréversibles, dans lesquels la préservation du régime politique existant s’est avérée incompatible avec les droits humains, avec les libertés démocratiques et avec la préservation élémentaire des règles de l’existence civilisée moderne pour la majorité de la population.

Nous devons régler ce problème nous-mêmes. Personne ne peut savoir à quelle vitesse cela se fera, combien d’épreuves se produiront en cours de route et combien de personnes souffriront encore, mais nous savons exactement ce qui se passera. La décomposition du régime conduira inévitablement le pays à des changements révolutionnaires, sur lesquels les partisans du gouvernement actuel s’exprimeront avec horreur.

Nous demandons une seule chose au public progressiste occidental. Cessez d’aider Vladimir Poutine par vos déclarations conciliantes et ambiguës. Plus ces déclarations seront fréquentes, plus les fonctionnaires, les députés et les policiers seront convaincus que l’ordre actuel peut continuer à exister avec le soutien silencieux ou les grognements hypocrites de l’occident. Chaque déclaration conciliante faite par des intellectuels libéraux aux Etats-Unis entraîne davantage d’arrestations, d’amendes et de perquisitions de militants démocratiques et de simples citoyens russes.

Nous n’avons besoin d’aucune faveur, mais de la compréhension de la réalité russe. Cessez d’identifier Vladimir Poutine et sa bande à la Russie. Réalisez enfin que ceux qui veulent le bien de la Russie et des russes ne peuvent qu’être des ennemis irréconciliables du pouvoir de Vladimir Poutine.

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26 mai 2023 5 26 /05 /mai /2023 15:53

 

 

https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/internationales/executions-capitales-larme-redoutable-de-la-repression-en-iran/

 

Exécutions capitales, l’arme redoutable de la répression en Iran

L'Iran est le pays où le nombre d'exécutions chaque année est le plus élevé du monde. D'après Amnesty International, il y aurait eu cinq cent soixante-seize exécutions en 2022, dont officiellement quatre-vingt-douze pour cent sous l'accusation de meurtre ou d’infraction à la législation sur les stupéfiants.

En réalité, parmi les victimes figurent nombre de personnes considérées par le pouvoir comme ne se soumettant pas à ses dogmes, militants politiques, militants syndicalistes, militants associatifs, partisans de l'autonomie des minorités nationales et/ou de la liberté de conscience et homosexuels. De plus, toutes les exécutions n’apparaissent pas dans les statistiques disponibles.

D'après Amnesty International, le nombre d'exécutions aurait augmenté de quatre-vingt-trois pour cent entre 2021 et 2022.

« En moyenne, depuis le début de l’année 2023, plus de dix personnes sont mises à mort chaque semaine, ce qui fait de ce pays l’un de ceux qui exécutent le plus au monde », rapporte le Haut-Commissaire aux Droits Humains (HCDH) de l'Organisation des Nations Unies (ONU). Les populations kurdes et baloutches sont particulièrement visées. Trente pour cent des iraniens exécutés en 2022 étaient d’origine baloutche, alors que cette minorité ne représente que trois pour cent de la population totale. Il convient d'ajouter depuis le mois de septembre 2022 plus de cinq cent assassinats pendant les manifestations, dont cent trente iraniens tués dans la région du Sistan-Baloutchistan. Habib Chaab, leader d’un mouvement de libération de la région du Khouzestan, qui compte une importante population arabe, a été enlevé en Turquie et il a été exécuté le 6 mai 2023 par pendaison.

Dans la lignée du régime du shah, le pouvoir des mollahs recourt massivement aux arrestations, à la torture et aux mises à mort. Il a pratiqué des assassinats de masse dès sa venue au pouvoir en 1979.

Au moins quatre manifestants emprisonnés ont été exécutés au mois de décembre 2022 et au mois de janvier 2023. Trois autres manifestants, Majid Kazemi, Saleh Mirhashemi et Saeed Yaghoubi, ont été exécutés Vendredi 19 Mai 2023 après avoir été condamnés pour guerre contre dieu. Des mobilisations avaient eu lieu pour tenter d'empêcher leur exécution. Ces manifestations ont continué après Vendredi 19 Mai 2023 dans différentes régions et des manifestants ont crié « mort à Ali Khamenei ».

La vie de plusieurs autres prisonniers est en danger. Des membres de leurs familles osant venir manifester avec véhémence devant les prisons, accompagnés d'autres citoyens, ont été violemment abattus, Vendredi 19 Mai 2023 devant la prison de Ghezel Hesar à Karaj. Il en a été de même Samedi 20 Mai 2023 à Sanandaj, devant un centre de détention dans lequel des militants syndicaux et sociaux sont détenus.

Pour toutes ces raisons, l'Union Syndicale Solidaire (USS) apporte son soutien sans réserve aux iraniens qui se battent pour l'abolition de la peine de mort et de la torture en Iran, pour le renversement de la dictature des mollahs et contre le retour au régime monarchique.

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25 mai 2023 4 25 /05 /mai /2023 17:37

 

 

https://www.euractiv.fr/section/politique/news/les-accusations-de-sedition-contre-lancien-dirigeant-de-la-catalogne-ont-ete-abandonnees/

 

Les accusations de sédition contre l’ancien président de la Catalogne ont été abandonnées

Les accusations de sédition portées contre l’ancien président de la région de Catalogne Carles Puigdemont ont été abandonnées par un juge du Tribunal Suprême espagnol, Jeudi 12 Janvier 2023, suite à la suppression de ce délit du code pénal du pays par le gouvernement espagnol.

Carles Puigdemont, qui s’est exilé en Belgique à la suite du référendum non autorisé de la Catalogne et de la déclaration d’indépendance de l’Espagne qui s’en est suivie en 2017, est toujours confronté à des poursuites pour abus de moyens publics, ce qui entraîne une peine maximale de douze ans de prison, et pour désobéissance, a rapporté EFE, partenaire d’EURACTIV.

Le juge du Tribunal Suprême Pablo Llarena, qui a dirigé l’enquête contre plusieurs responsables politiques et militants catalans condamnés ensuite pour leur participation à la tentative avortée de sécession, a décidé d’abandonner les accusations conformément à la décision du gouvernement de coalition espagnol. Ce dernier avait supprimé l’accusation de sédition du code pénal et l’avait remplacée par le délit moins grave de désordre public aggravé.

La modification de la législation par la coalition de gauche du premier ministre Pedro Sánchez a été vivement critiquée par les partis conservateurs et de droite, qui y voient un apaisement vis-à-vis des séparatistes catalans. Le gouvernement de coalition minoritaire de Pedro Sánchez compte sur les petits partis régionaux, y compris les groupes séparatistes, pour faire passer les lois au parlement.

Pablo Llarena a également levé les Mandats d’Arrêt Européen (MAE) contre Carles Puigdemont et d’autres anciens responsables catalans en exil, dont Toni Comín et Lluis Puig, mais les mandats nationaux sont toujours en vigueur. Les précédentes tentatives de l’Espagne pour faire extrader les responsables politiques ont échoué.

Les accusations portées contre deux autres responsables politiques, Marta Rovira et Clara Ponsatí, ont été réduites à la désobéissance, ce qui n’est pas un délit passible de prison. Ainsi, les deux femmes pourraient être autorisées à retourner en Espagne.

Le dernier développement dans le cadre des conséquences du référendum catalan fait partie d’une tentative de Pedro Sánchez concernant les relations du gouvernement central avec les autorités de la riche région du nord-est.

En 2021, le leader du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) a gracié neuf responsables politiques et militants catalans, dont l’ancien président régional Oriol Junqueras, qui avaient été condamnés à des peines de neuf à treize ans de prison pour leur implication dans la crise.

Le référendum du premier octobre 2017, qui avait été boycotté par les opposants à l’indépendance de la Catalogne, ainsi que la déclaration unilatérale d’indépendance déclarée dix jours plus tard ont amené l’Espagne au bord d’une crise constitutionnelle.

En réponse au référendum, qui a fait l’objet d’une forte répression policière, le gouvernement de l’ancien premier ministre conservateur Mariano Rajoy avait utilisé un article constitutionnel jamais utilisé auparavant pour imposer une autorité directe à la Catalogne, pour dissoudre son parlement régional et pour organiser de nouvelles élections.

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25 mai 2023 4 25 /05 /mai /2023 17:19

 

 

https://www.change.org/p/l-appel-au-secours-des-500-mineurs-isolés

 

Appel au secours des cinq cent mineurs isolés

Depuis le 4 avril 2023, plus de cinq cent Mineurs Non Accompagnés (MNA) en recours dorment à même le sol dans une école abandonnée du seizième arrondissement de Paris, sans eau ni électricité. Ils se sont réfugiés dans ce lieu pour fuir les violences policières auxquelles ils sont quotidiennement confrontés dans la rue. Ils souhaitent faire entendre leur détresse profonde et obtenir d’urgence des hébergements dignes et pérennes.

A la demande de la mairie de Paris, quatre associations de soutien sur place sont convoquées le 12 juin 2023 devant le tribunal pour une procédure d’expulsion de cette école, condition posée par la préfecture avant toute potentielle mise à l’abri sans pour autant la garantir.

En attendant que les pouvoirs publics bougent, ces jeunes survivent dans une extrême précarité et ils sont exposés aux provocations et aux menaces alarmantes de groupuscules et de partis d’extrême droite qui se rassemblent devant le bâtiment occupé.

Abandonnés dans nos rues par les départements après un simple entretien oral et sans expertise de leurs documents, ces adolescents, comme des milliers d’autres partout en France, subissent une politique de discrimination indécente contraire aux valeurs et aux engagements de notre pays, au mépris de leurs droits fondamentaux. Après des mois de procédure, la plupart d’entre eux ont été pourtant reconnus mineurs par le juge des enfants et pris en charge par l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE).

La situation de ces cinq cent jeunes est le symptôme révélateur d’un dysfonctionnement général.

Charlotte Caubel a annoncé, dans un reportage de la télévision française diffusé Mardi 9 Mai 2023, que des hébergements d’urgence leur sont proposés, ce que nous démentons.

Le maire de Saint Brévin les Pins démissionne après des attaques de l’extrême droite, suite au projet de déplacement d’un centre de demandeurs d’asile sur sa commune. 

Lundi Premier Mai 2023, un rapport de l’ONU dénonçait les politiques migratoires de la France toujours plus rétrogrades et les conditions inhumaines et insalubres dans lesquelles vivent les personnes exilées sur son territoire. Il pointait également du doigt le profilage racial et les violences policières dans notre pays.

Malgré nos demandes répétées d’échange avec l’état, malgré nos alertes sur les menaces de partis et groupes d’extrême droite et malgré les rapports de l’Agence Régionale de Santé (ARS) sur la situation sanitaire inquiétante dans cette école, les autorités refusent d’organiser une mise à l’abri et elles se renvoient la responsabilité de porter secours à ces cinq cent adolescents.

A l’heure où la France rappelle ses valeurs de fraternité, les pouvoirs publics ne peuvent plus ignorer la montée des actes et des discours violents contre les personnes exilées, ou ceux qui les soutiennent, et ils ont le devoir d’y mettre fin et de prendre des mesures pour protéger les victimes.

Nous, soutiens, collectifs et associations qui défendons les droits des plus vulnérables ou plus particulièrement ceux des mineurs, lançons un appel au secours, Mardi 16 Mai 2023, journée internationale du vivre ensemble en paix.

Comme le rappelle l’UNICEF, « les mineurs non accompagnés sont avant tout des enfants qui ont droit à une protection, quelle que soit leur origine ». Mais la précarité dans laquelle ils sont abandonnés les expose aux trafiquants ou prédateurs sexuels et elle aggrave leur santé physique et psychologique.

Nous demandons que les cinq cent mineurs isolés en recours réfugiés dans l’école du seizième arrondissement de Paris soient immédiatement mis à l’abri.

Nous souhaitons ouvrir un dialogue apaisé et responsable avec la préfecture d’Ile de France et les départements en charge de la protection des enfants.

Nous demandons une remise en question du processus d’évaluation des mineurs isolés étrangers, trop aléatoire au vu des conséquences sur l’avenir des concernés, et qu’une politique inclusive soit mise en place en concertation avec les associations spécialisées.

Nous demandons que la présomption de minorité soit inscrite dans la loi et nous sollicitons la création de lieux d’accueil partout en France pour protéger les mineurs isolés jusqu’à la fin de leurs recours, dans des lieux adaptés à leur vulnérabilité.

L’avenir et la sécurité de ces adolescents ne peuvent être l’enjeu cynique de rivalités politiques et leur protection systématique revêt un caractère d’urgence nationale. Un accueil digne des personnes exilées est possible et il dépend uniquement d’une volonté étatique, à l’image de ce qui a été mis en place pour l’Ukraine.

Premiers signataires

Damien Carême, Danielle Simonnet, David Cormand, Elisa Martin, Julien Bayou, Marine Tondelier, Raymonde Poncet Monge, Thomas Portes

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25 mai 2023 4 25 /05 /mai /2023 16:59

 

 

https://comite-ukraine.ch/la-neutralite-suisse-a-la-lumiere-de-lagression-russe-contre-lukraine/

https://www.letemps.ch/opinions/debats/neutralite-suisse-lumiere-lagression-russe-contre-lukraine

 

La neutralité suisse à la lumière de l’agression russe contre l’Ukraine

Depuis Lundi Premier Mai 2023, la Suisse préside le conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), fonction largement symbolique mais qui devrait néanmoins conduire à respecter scrupuleusement les principes de la Charte de l’ONU de 1945. La Russie, qui l’a précédée à ce poste, ne le fait pas, sans que cela doive inciter les autorités suisses à l’imiter.

Depuis le début de l’agression russe le 24 février 2022, le conseil fédéral suisse n’a pas brillé par son application rigoureuse de la Charte de l’ONU et notamment de son premier article demandant aux parties de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix. Sa position a en effet oscillé entre un ralliement timide aux sanctions internationales prises contre la Russie et une réaffirmation rigide du principe de neutralité et il s’est contenté de dénoncer verbalement l’agression.

Plus d’une année après le début de la guerre, il faut toutefois rappeler des vérités historiques que les autorités suisses sont souvent promptes à oublier. La neutralité suisse est un principe qui a fortement évolué au gré des événements internationaux. Il a constamment été réinterprété depuis son instauration en 1815 par les puissances européennes qui voulaient empêcher que l’une d’entre elles s’empare de cette zone tampon importante et déséquilibre le rapport de force entre elles. Depuis deux cents ans, les gouvernements suisses successifs l’utilisent avec une habileté variable, mais en privilégiant toujours les intérêts économiques du pays et ceux de ses entreprises exportatrices.

Se réfugier derrière cette valeur sacrée pour refuser d’aider la résistance ukrainienne contre l’agresseur russe est aussi blâmable que la politique du conseil fédéral suisse relative au troisième empire allemand de 1940 à 1945, lorsque la Suisse a largement coopéré avec le régime nazi, ou à l’égard du régime d’apartheid en Afrique du Sud avant 1991, en contournant les sanctions qui avaient été décrétées par la communauté internationale. Des décennies après les faits, la Suisse doit encore s’expliquer pour ces compromissions.

Nous aurions donc pu espérer que la leçon conduise le conseil fédéral suisse à se montrer plus clairvoyant et courageux dans ses prises de position de politique internationale et qu’il sache reconnaître les moments où la responsabilité historique commande de participer à la défense d’un pays démocratique et souverain reconnu dans ses frontières par la communauté internationale et attaqué par un régime autoritaire qui veut asservir l’Ukraine et, dans ce but, qui se livre à des destructions massives, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité depuis le début de son Opération Militaire Spéciale (OMS). Si ce n’est maintenant et dans ces circonstances, quand le conseil fédéral placera-t-il les principes fondamentaux que le peuple ukrainien défend les armes à la main, au-dessus des intérêts économiques des banques et des entreprises actives en Suisse, en particulier des entreprises de négoce de matières premières dont les bénéfices inondent les comptes de certains cantons ?

Comme dans les années 1940 et comme lors de l’apartheid, la Suisse joue aujourd’hui un rôle de premier plan dans la guerre que la Russie mène contre l’Ukraine, en abritant les fortunes des oligarques russes dans ses banques et en permettant aux entreprises russes de poursuivre leurs activités de négoce sur le territoire suisse, en ne contrôlant pas les activités des entreprises suisses en Russie. Combien de temps encore le conseil fédéral refusera-t-il de coopérer avec le groupe des sept et l’Union Européenne pour participer plus activement aux sanctions contre la Russie ? Combien de temps empêchera-t-il la réexportation par des pays ayant acquis du matériel de guerre produit en Suisse vers l’Ukraine ? Combien de temps la Suisse va-t-elle soutenir ainsi l’effort de guerre russe ? Le comité vaudois de solidarité avec le peuple ukrainien et les opposants russes à la guerre condamnent avec la plus grande fermeté la politique menée actuellement par les autorités suisses sur cette question. Il n’hésite pas à dire que celle-ci contribue à prolonger la guerre, en fournissant à la Russie des moyens de la financer. Ses responsables devront rendre des comptes pour leur inaction actuelle.

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25 mai 2023 4 25 /05 /mai /2023 16:45

 

 

https://site.ldh-france.org/troyes-et-aube/2023/05/16/116-responsables-de-medias-de-42-pays-appellent-a-laliberation-de-jimmy-lai/

 

Cent seize responsables de médias de quarante-deux pays appellent à la libération de Jimmy Lai

Nous, responsables et éditeurs de médias du monde entier, sommes unis en soutien au fondateur et directeur d’Apple Daily, Jimmy Lai, et à sa bataille pour le pluralisme des médias et pour la liberté de la presse à Hong Kong.

Jimmy Lai a défendu ces valeurs toute sa vie. Il a fondé Apple Daily pour garantir aux habitants d’Hong Kong l’accès à une information indépendante vitale. Faisant preuve d’un immense courage, il a choisi de rester sur place et de publier le journal aussi longtemps que possible, malgré la sévère répression dont il faisait l’objet.

C’est à notre tour de soutenir Jimmy Lai, dont la détention ne fait que nuire à la réputation des autorités en Chine et à Hong Kong. Les charges arbitraires retenues contre lui constituent des violations manifestes du droit chinois, du droit d’Hong Kong et du droit international.

En ciblant ce symbole de la liberté de la presse âgé de soixante-quinze ans, le régime chinois a étendu ses tentatives de contrôle de l’information au-delà de ses frontières et il en a fait un sujet de préoccupation pour le monde entier. Lorsque la liberté de la presse est menacée quelque part, elle est menacée partout.

Aux côtés de Reporters Sans Frontières (RSF), nous soutenons Jimmy Lai. Nous sommes convaincus qu’il a été ciblé pour avoir publié un journalisme indépendant et nous condamnons toutes les charges retenues contre lui. Nous appelons à sa libération immédiate, à l’abandon des accusations contre lui en vertu de la sécurité nationale et à l’annulation de ses condamnations pour d’autres chefs d’accusation.

Nous notons que les poursuites contre Jimmy Lai s’inscrivent dans une vague de répression plus large contre la liberté de la presse à Hong Kong et nous exprimons notre vive inquiétude quant à la rapide détérioration du climat de la liberté de la presse à Hong Kong, comme le reflète le classement mondial de la liberté de la presse de RSF.

Nous appelons à la libération immédiate des treize journalistes actuellement détenus à Hong Kong et à l’abandon des poursuites en cours contre les vingt-huit journalistes ciblés notamment par la loi sur la sécurité nationale depuis trois ans.

Nous appelons également à ce que des mesures immédiates soient prises pour permettre la réouverture des médias qui ont été contraints de cesser leur activité, dont Apple Daily et Stand News, dont la fermeture a porté un coup dévastateur à la liberté de la presse à Hong Kong.

Le droit universel à la liberté de la presse doit être protégé pour les habitants d’Hong Kong et du monde entier.

Premiers signataires

Dov Alfon, Jérôme Fenoglio, Edwy Plenel, Natacha Polony, Dimitri Mouratov,

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24 mai 2023 3 24 /05 /mai /2023 20:16

 

 

https://www.huffingtonpost.fr/international/article/piotr-kucherenko-vice-ministre-russe-meurt-mysterieusement-apres-avoir-critique-poutine_218281.html

 

Piotr Kucherenko, vice-ministre russe, meurt mystérieusement après avoir critiqué Vladimir Poutine

Le vice-ministre des sciences et de l’enseignement supérieur de Vladimir Poutine avait critiqué la guerre en Ukraine et le degré de brutalisation de l’état russe auprès d’un journaliste.

De retour d’un voyage à Cuba en avion avec sa délégation ministérielle, ce ministre de Vladimir Poutine est mort dans d’étranges circonstances avant d’arriver à Moscou.

Qu’est-il arrivé à Piotr Kucherenko ? Ces dernières heures, la presse internationale s’intéresse de près à ce haut responsable mort le 20 mai 2023 alors qu’il rentrait d’un voyage professionnel à Cuba.

Nommé secrétaire d’état et vice-ministre des sciences et de l’enseignement supérieur de la Fédération de Russie au mois de juin 2021, Piotr Kucherenko serait subitement tombé malade lors de ce vol retour vers Moscou, comme le rapporte le Times du Mercredi 24 Mai 2023, citant un communiqué du ministère russe.

L’avion où il se trouvait avec sa délégation a été contraint d’effectuer un atterrissage d’urgence dans la ville de Mineralnye Vody, au sud-est de la Russie, où les premiers secours ont tenté de lui venir en aide, en vain.

« Piotr Alexandrovitch Kucherenko était un leader sincèrement dévoué à son travail. Tout le monde le connaissait comme une personne ouverte, amicale et sincère », regrette sur Telegram le ministère russe de l’enseignement supérieur, sans évoquer les conditions de la mort de celui qui est marié à Diana Gurtskaya, une star de la pop russe.

Selon la famille du politicien décédé, sa mort pourrait être liée à une maladie cardiaque. Citant les informations de la chaîne de télévision publique Zvezda, Cable News Network (CNN) indique qu’une autopsie devait avoir lieu Mercredi 24 Mai 2023.

Mais ce nouveau décès d’un membre de l’élite russe intrigue, d’autant que le journaliste russe Roman Super assure sur son compte Telegram qu’il avait eu une conversation avec lui dans son bureau quelques jours avant le départ en exil du journaliste, peu de temps après l’invasion russe en Ukraine au mois de février 2022.

D’après cette conversation entre les deux amis, Piotr Kucherenko craignait pour sa vie et il avait encouragé le journaliste à fuir la Russie sans attendre. « Sauvez-vous, vous et votre famille. Partez dès que possible. Vous ne pouvez pas imaginer le degré de brutalisation de notre état. Dans un an, vous ne reconnaîtrez plus du tout la Russie. En partant, vous faites ce qu’il faut », aurait ainsi déclaré le vice-ministre russe à Roman Super.

Ce n’est pas la seule déclaration attribuée à Piotr Kucherenko rapportée par ce journaliste indépendant. Selon lui, le ministre du gouvernement de Vladimir Poutine aurait également déclaré qu’il était impossible pour lui de fuir la Russie. « Il n’est plus possible de le faire. Ils nous prennent nos passeports », ajoutait-il, évoquant la guerre menée par la Russie en Ukraine comme une invasion fasciste.

Selon Roman Super, l’état de santé de Piotr Kucherenko était d’ailleurs plutôt inquiétant, le vice-ministre lui ayant confié qu’il prenait des antidépresseurs et des tranquillisants, « je les bois par poignées et cela n’aide pas beaucoup. Je dors à peine. Je me sens mal. Nous sommes tous pris en otage. Personne ne peut rien dire. Sinon, nous sommes immédiatement écrasés comme des insectes ».

Comme le souligne CNN, un journal d’investigation russe faisait récemment état de plusieurs gouverneurs, des responsables des forces de sécurité et des membres de l’administration présidentielle qui s’étaient vus refuser leur demande de démission par le Kremlin.

Auprès du média américain, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait qualifié ces informations de fausses nouvelles.

Ces nouvelles informations interviennent alors qu’une dizaine de morts inexpliquées ou suspectes ont eu lieu depuis plus d’un an au plus haut niveau du pouvoir politique et économique russe, des morts généralement qualifiées de suicides ou d’accidents qui ont surtout touché des oligarques et des hommes d’affaires russes associés aux deux plus grandes sociétés énergétiques russes, Gazprom et Lukoil.

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24 mai 2023 3 24 /05 /mai /2023 20:01

 

 

https://www.lavanguardia.com/politica/20230518/8976957/comite-derechos-humanos-onu-asegura-espana-vulnero-derecho-participacion-politica-puigdemont.html

 

L'Organisation des Nations Unies (ONU) juge que l'Espagne a violé le droit de Carles Puigdemont à la participation politique

Le Comité des Droits Humains (CDH) de l'ONU considère qu'il n'aurait pas dû être suspendu de sa charge de député au parlement régional

Le CDH soutient l'exigence du Tribunal Constitutionnel de participer en présentiel au débat d'investiture pour être président du gouvernement catalan.

L'ONU a pris position une fois de plus contre l'Espagne en considérant que les droits politiques de l'ancien président du gouvernement catalan Carles Puigdemont ont été violés lorsqu'il a été suspendu en tant que député du parlement, une décision qui s'ajoute à celle rendue par le même organe au mois d'août 2022 pour les prisonniers de Junts per Catalunya et d'Esquerra Republicana de Catalunya (ERC) qui avaient été suspendus de leur charge de députés du parlement catalan en 2018 avec l'ancien président.

Un rapport du CDH de l'ONU indique que le droit à la participation politique du leader indépendantiste, inclus dans l'article vingt-cinq du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCP) de 1966, a été violé en raison de sa poursuite pour crime de rébellion en 2018 et la perte conséquente de sa charge de député du parlement catalan. En outre, il souligne que l'état a l'obligation d'adopter toutes les mesures nécessaires pour empêcher que des violations similaires ne soient commises à l'avenir, il demande une réparation intégrale pour Carles Puigdemont, il demande que l'avis soit largement diffusé et il demande une réponse de l'Espagne dans les cent quatre-vingt prochains jours.

La résolution est la réponse à la plainte déposée par l'avocat britannique Ben Emmerson il y a plus de cinq ans au nom de Carles Puigdemont.

En revanche, le CDH entérine l'exigence imposée par le Tribunal Constitutionnel espagnol au mois de janvier 2018 à l'ancien président de Junts per Catalunya de participer physiquement au débat d'investiture, alors qu'il tentait d'être investi à la tête de l'exécutif catalan en visioconférence. Le CDH conclut que ce fait ne révèle pas une violation de ses droits politiques.

Le CDH affirme que « l'état espagnol a violé les droits de l'ancien président tant que la décision de poursuivre l'auteur pour le crime de rébellion qui a automatiquement entraîné sa suspension de son poste de député, avant une condamnation, ne l’a pas été pour les raisons raisonnables et objectives prévues par la législation ».

Le CDH rappelle que « la suspension automatique d'un poste électif pour des crimes présumés fondés sur des faits publics et pacifiques avant qu'il n'y ait une condamnation doit avoir une analyse individualisée de la proportionnalité de la mesure. Elle ne répond pas aux exigences de raisonnabilité et d'objectivité requises ».

Le CDH considère également que l'Espagne n'a pas démontré qu'elle respecte les dispositions du PIDCP après la poursuite pour crime de rébellion et l'application de l'article trois cent quatre-vingt-quatre de la loi de procédure pénale qui a servi, avec l'approbation du Tribunal Constitutionnel espagnol et malgré la polémique et les doutes juridiques, à la suspension des leaders indépendantistes en 2018 au parlement catalan et en 2019 au congrès des députés.

Ce dernier article a été introduit dans la loi de procédure pénale pour les prisonniers d’Euskadi Ta Askatasuna (ETA), après que Juan Carlos Yoldi, étant prisonnier, ait pu assister à la session plénière du parlement basque en 1987, lorsqu'il était candidat à la présidence du gouvernement basque. L’article trois cent quatre-vingt-quatre prévoit la suspension de l’emploi ou de la fonction publique de toute personne intégrée ou liée à des gangs armés ou à des groupes terroristes contre laquelle a été prononcé un acte d'accusation ferme ou une détention provisoire.

Dans cette législature, il a été plusieurs fois question de modifier la loi de procédure pénale, mais il n'y a toujours pas eu de changement. Junts per Catalunya a présenté un projet de loi au congrès au mois de février 2023 qui n'a pas prospéré après que le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) eut ouvert la porte à l'abrogation de l’article trois cent quatre-vingt-quatre au mois de décembre 2022. Après la polémique sur la réforme du code pénal, le gouvernement a abandonné ces changements.

Des questions au gouvernement ont déjà été posées Jeudi 18 Mai 2023 à la chambre basse pour que le gouvernement explique les mesures qu’il entend adopter après le rapport. Carles Puigdemont a également exhorté l’état à prendre des décisions.

Le CDH de l'ONU est une institution contraignante

Le CDH de l’ONU est chargé de surveiller et d'assurer le respect des principes du PIDCP de 1966 dans les pays signataires, parmi lesquels l'Espagne. Le CDH est composé de dix-huit experts indépendants qui sont soumis à des élections tous les quatre ans et ce qui est prévu dans le PIDCP est obligatoire pour l'Espagne, conformément à la constitution espagnole. En outre, ses avis sont contraignants, comme le sont, par exemple, les arrêts de la Cour Européenne des Droits Humains (CEDH) à Strasbourg.

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