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10 janvier 2023 2 10 /01 /janvier /2023 17:47

 

 

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article65243

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article65142

 

Appel du Russian Socialist Movement (RSM) à des actions de solidarité avec les militants russes contre la guerre

Mercredi 4 Janvier 2023

Se souvenir, c’est se battre contre l’agression impériale en Ukraine et contre la terreur politique en Russie

Depuis plus d’une décennie, les antifascistes russes ont commémoré la journée du 19 janvier comme leur journée de solidarité. Le 19 janvier 2009, dans le centre de Moscou, le militant de gauche et défenseur des droits humains Stanislav Markelov et la journaliste et anarchiste Anastasia Baburova ont été abattus par des néo-nazis.

Le meurtre de Stanislas Markelov et d’Anastasia Baburova est devenu le point culminant de la terreur d ’extrême droite des années 2000, qui a tué des centaines de migrants et des dizaines d’antifascistes. Pendant de nombreuses années, tant que c’était encore possible, les militants russes ont organisé des manifestations et des rassemblements antifascistes le 19 janvier avec le slogan « se souvenir, c’est se battre ».

Alors que le régime de Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine et qu’il a déclenché une répression sans précédent contre ses propres citoyens qui s’opposent à la guerre, la date du 19 janvier prend un nouveau sens. À l’époque, le danger était représenté par des groupes néonazis, agissant souvent avec la connivence des autorités.

L’idéologie et les pratiques des radicaux de droite sont devenues l’idéologie et les pratiques du régime russe lui-même, qui se transforme rapidement en un régime fasciste au fil de son invasion de l’Ukraine.

Vladimir Poutine mène une guerre non seulement contre le peuple ukrainien, mais aussi contre la société civile russe qui résiste à l’agression. La répression brutale frappe, entre autres, les mouvements de gauche, les socialistes, les anarchistes, les féministes et les syndicalistes.

Juste avant le premier janvier 2023, le plus célèbre militant de gauche de Russie, le socialiste démocratique Mikhaïl Lobanov, a été arrêté et battu. La plate-forme Nomination qu’il a créée a réuni l’opposition à la guerre lors des élections municipales de Moscou au mois de septembre 2022.

Kirill Ukraintsev, leader du syndicat des coursiers et célèbre vidéaste et blogueur de gauche, est en prison depuis le mois d’avril 2022. Cette arrestation a été motivée par les manifestations et les grèves organisées par les coursiers pour améliorer leurs conditions de travail.

Une féministe, artiste et militante contre la guerre, Alexandra Skochilenko, qui distribuait des flyers contre la guerre, risque une longue peine de prison.

Six militants anarchistes, Kirill Brik, Denis Aydin, Youri Neznamov, Nikita Oleinik, Roman Paklin et Daniel Chertykov, ont été arrêtés dans le cadre de l’affaire de Tioumen. Ils ont été sauvagement torturés, sous le prétexte d’obtenir des aveux dans la préparation d’un sabotage.

Daria Polyudova, une militante du groupe Résistance de Gauche, a récemment été condamnée à neuf ans de prison pour des appels à l’extrémisme. Le journaliste Igor Kuznetsov est en prison depuis un an, accusé d’extrémisme pour ses opinions contre la guerre et contre Vladimir Poutine.

Cette liste des acteurs de la gauche russe récemment emprisonnés ou persécutés pour leurs convictions est loin d’être exhaustive. En tant que militants russes forcés de quitter la Russie pour des raisons politiques, nous demandons à nos camarades étrangers et à tous ceux qui s’en soucient de soutenir l’action antifasciste du 19 janvier 2023 pour la satisfaction des revendications suivantes.

Non à la guerre, au fascisme et à la dictature de Vladimir Poutine 

Liberté pour tous les prisonniers politiques russes 

Solidarité avec les antifascistes russes 

Se souvenir, c’est se battre 

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10 janvier 2023 2 10 /01 /janvier /2023 17:17

 

 

https://www.fidh.org/fr/regions/europe-asie-centrale/ukraine/attaques-russie-infrastructures-energie-ukraine

 

Les attaques russes contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine violent le droit humanitaire international

Lundi 19 Décembre 2022

Depuis le début du mois d’octobre 2022, les attaques de la Russie contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine se sont intensifiées. Avec des séries de frappes presque hebdomadaires, des millions d’ukrainiens souffrent de coupures massives d’électricité et d’eau. Alors que les températures en Ukraine sont glaciales, les experts alertent sur l’imminence d’une catastrophe humanitaire. Dans cet article, la Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH) dénonce les attaques russes contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes qui violent le droit international humanitaire et qui doivent être qualifiées de crimes de guerre.

En représailles à la contre-offensive des forces armées ukrainiennes dans la région de Kharkiv, au début du mois de septembre 2022, les forces armées russes ont lancé des attaques majeures contre l’infrastructure énergétique de l’Ukraine, notamment la deuxième plus grande centrale thermique et électrique du pays, à Kharkiv, et la centrale nucléaire de Pivdennoukrainsk, près de Mykolaïv. Après le 10 octobre 2022, ces attaques ont considérablement augmenté, avec neuf vagues à grande échelle contre l’infrastructure énergétique de l’Ukraine. Chaque vague est un barrage massif de soixante-dix à cent roquettes, missiles de croisière ou drones, lancés en l’espace de quelques heures seulement.

Au mois de novembre 2022, selon les autorités ukrainiennes, environ quarante pour cent de l’infrastructure énergétique du pays avait été gravement endommagée et presqu’aucune centrale thermique ou hydroélectrique n’était restée intacte. Comme l’ont documenté les organisations de la FIDH, le Center for Civil Liberties (CCL) et le Kharkiv Human Rights Protection Group (KHRPG), ces frappes provoquent des coupures massives d’électricité et d’eau qui touchent des millions de civils ukrainiens dans tout le pays, tandis que des centaines d’autres civils ukrainiens ont été tués ou grièvement blessés. Le 10 Décembre 2022, la Russie a attaqué deux installations énergétiques à Odessa avec des drones kamikazes de fabrication iranienne, privant d’électricité un million cinq cent mille civils ukrainiens, potentiellement pendant plusieurs mois, malgré l’accroissement des capacités d’interception de l’Ukraine.

Le 8 décembre 2022, le président russe Vladimir Poutine a publiquement admis que les frappes russes étaient délibérément dirigées contre l’infrastructure énergétique de l’Ukraine, insinuant que la Russie ne cessera pas de cibler les centrales électriques et autres installations énergétiques en Ukraine.

Les attaques russes contre l’infrastructure énergétique de l’Ukraine sont illégales selon le Droit International Humanitaire (DIH), le droit des conflits armés et plus particulièrement le protocole additionnel de 1977 des Conventions de Genève, un traité qui réglemente la conduite des hostilités et qui a été ratifié par la Russie et par l’Ukraine.

Le DIH interdit les attaques contre les civils et il exige également que les parties à un conflit armé fassent toujours la distinction entre les objectifs militaires et les biens civils. Les attaques peuvent être dirigées exclusivement contre des objectifs militaires, c’est-à-dire des biens qui, par leur nature, leur emplacement, leur destination ou leur utilisation, apportent une contribution effective à l’action militaire de l’ennemi et dont la destruction offre en l’occurrence à l’adversaire un avantage militaire précis. Le risque imposé par la Russie dans ses choix stratégiques est la confusion volontaire des cibles militaires et des cibles civiles, enfonçant le conflit dans la guerre totale.

Cette réalité conduit à l’escalade du conflit en Ukraine. Les soldats, mais aussi leurs commandants et les leaders politiques russes devront répondre de cette violence, commise à l’échelle d’un pays entier contre la population ukrainienne, devant les tribunaux. La forme que prendra cette réponse judiciaire, justice ukrainienne, compétence universelle, tribunal d’exception ou bien Cour Pénale Internationale (CPI), est encore à définir et elle sera probablement multiple.

Le DIH interdit les actes de violence dont le but principal est de répandre la terreur parmi la population civile, sans présenter de valeur militaire importante. A cet égard, ces derniers mois ont marqué un tournant critique dans la nature délétère du discours politique russe. Les déclarations des leaders de l’état russe ou des membres de la Douma selon lesquelles « ces frappes sont des frappes d’avertissement et des frappes de représailles dans le but que les ukrainiens gèlent et pourrissent », indiquent que les attaques ont été menées dans l’intention assumée de répandre la terreur parmi la population en perturbant sans cesse les services essentiels. Dmitri Peskov, le secrétaire de presse du président russe, a ouvertement déclaré que « les leaders ukrainiens ont toutes les possibilités de résoudre le problème des frappes contre les infrastructures énergétiques de manière à répondre aux exigences de la partie russe et à mettre fin, respectivement, à toutes sortes de souffrances de la population locale ». Le commandement russe a conscience du chantage qu’il inflige à la population ukrainienne et il persiste à en faire un moyen militaire en dépit de toute décence et du manque d’efficacité de cette stratégie pour se sortir de l’impasse dans laquelle il s’est mis lui-même.

En outre, il est interdit d’attaquer ou de détruire des biens indispensables à la survie de la population civile, à raison de leur valeur de subsistance. Tandis que la disposition donne des exemples, comme les denrées alimentaires, les cultures ou les installations d’eau potable, la liste n’est pas exhaustive et elle peut englober l’électricité et l’approvisionnement en eau. Même si ces biens deviennent des objectifs militaires, ils ne peuvent être ciblés que s’ils sont utilisés soit pour la subsistance des seuls membres des forces armées de l’adversaire, soit au moins pour soutenir directement son action militaire. Cependant, même dans ce cas, ces attaques sont illégales si elles entraînent un approvisionnement insuffisant en nourriture ou en eau tel que la population civile serait réduite à la famine ou si les attaques forcent les civils à se déplacer.

Appliquer ces règles aux attaques russes, c’est montrer que les centrales électriques et les autres installations énergétiques visées sont des biens civils, car elles ne répondent pas à la définition d’un objectif militaire au sens du DIH. La Russie commet donc des violations du DIH en ciblant ces installations. Avec des températures hivernales descendant à moins vingt degrés en Ukraine, l’électricité et l’eau potable sont indispensables à la survie de la population civile ukrainienne. Compte tenu des températures glaciales, la destruction du réseau énergétique peut affamer des personnes civiles et les forcer à se déplacer pour trouver refuge dans d’autres régions du pays ou à l’étranger.

Le 8 décembre 2022, le Président russe Vladimir Poutine a confirmé publiquement que les attaques russes ont délibérément visé l’infrastructure énergétique ukrainienne. La tentative de justification de Vladimir Poutine, sous la forme de la question rhétorique par laquelle il demandait qui a commencé, ne résiste pas à un examen objectif. Premièrement, d’après les informations publiquement disponibles, les frappes contre le pont de Crimée, si ces frappes sont imputables à l’Ukraine, et contre le réservoir de stockage de pétrole dans la région de Koursk étaient conformes au DIH. Deuxièmement, les parties à un conflit armé sont tenues de respecter le DIH en toutes circonstances, que l’adversaire s’y conforme ou pas. Des prétendues violations ukrainiennes ne pourraient donc jamais justifier les violations commises par la Russie. Enfin, même si ces attaques de l’armée ukrainienne étaient illégales, les représailles contre des civils ou des biens civils restent expressément interdites par le DIH.

En résumé, les attaques contre les infrastructures énergétiques critiques menées par les forces armées russes violent le DIH. Elles caractérisent une tournure encore plus brutale d’un conflit qui s’apparente désormais à une guerre totale. Alors que plusieurs états ont condamné à de multiples reprises les attaques de la Russie, notamment lors d’une réunion d’urgence du conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à la suite des frappes du 23 novembre 2022, la commission internationale indépendante d’enquête sur l’Ukraine a annoncé qu’elle examinerait plus avant la légalité des attaques russes.

Lorsqu’elles sont menées intentionnellement, les attaques contre les infrastructures civiles et visant à affamer la population civile constituent des crimes de guerre et elles peuvent être poursuivies par les juridictions nationales ou par la CPI, dont l’Ukraine a accepté la compétence conformément à l’article douze du Statut de Rome de la CPI.

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10 janvier 2023 2 10 /01 /janvier /2023 16:48

 

 

https://snjcgt.fr/2023/01/07/nous-exigeons-la-liberation-immediate-de-la-journaliste-bielorusse-larysa-shchyrakova/

 

Nous exigeons la libération immédiate de la journaliste biélorusse Larissa Shirakova

Communiqué commun du Syndicat National des Journalistes (SNJ), du SNJ de la Confédération Générale du Travail (CGT), du Syndicat des Journalistes de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) et de la Fédération Européenne des Journalistes (FEJ) du Samedi 7 Janvier 2023

La journaliste biélorusse Larissa Shirakova a été placée en détention dans la ville de Gomel, a rapporté Radio Free Europe (RFE) Radio Liberty Belarus le 7 décembre 2022. Le SNJ, le SNJ de la CGT, le Syndicat des Journalistes de la CFDT et la FEJ, demandent sa libération immédiate.

« Les raisons et les circonstances de sa détention sont encore inconnues. Elle est en détention provisoire et son fils Sviataslau Shirakov est dans un foyer pour enfants. Larissa Shirakova n’a participé à aucune activité publique ou journalistique ces dernières années », a déclaré RFE.

Larissa Shirakova est une journaliste connue, qui a cessé ses activités journalistiques en 2021 en raison de menaces d’arrestation.

En 2018, alors qu’elle travaillait principalement pour Belsat, chaîne d’opposition au régime basée en Pologne, elle avait été invitée à Paris et à Bruxelles par les syndicats de journalistes français et par l’association Profession Pigiste. A cette occasion, elle avait été reçue par l’Assemblée Nationale française à Paris et par la Commission Européenne à Bruxelles.

L’institutrice devenue journaliste a travaillé pour un certain nombre de publications indépendantes couvrant la répression gouvernementale sous le président Alexandre Loukachenko. Elle a également réalisé des documentaires et mis en œuvre son propre projet visant à rendre hommage aux victimes de la répression dans l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), les Assassinés et les Oubliés. Larissa Shirakova a enregistré les témoignages des proches des dissidents réprimés et elle a utilisé ces enregistrements pour produire des publications et des documentaires.

Au cours des derniers mois, elle a participé à des séances de photographies ethniques, prenant des clichés de personnes en costumes folkloriques de Biélorussie ou de lieux connexes. Malgré les menaces, Larissa Shirakova a choisi de rester en Biélorussie.

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10 janvier 2023 2 10 /01 /janvier /2023 16:27

 

 

https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2023/01/belarus-trial-against-nobel-peace-prize-laureate-ales-bialiatski-a-shameful-pretense-of-justice/

 

Le procès du lauréat du prix Nobel de la paix Ales Bialiatski est une parodie de justice

En réaction à l’ouverture de l’audience dans le cadre de l’affaire à caractère politique contre Ales Bialiatski, lauréat 2022 du prix Nobel de la paix et président du centre des droits de l’homme Viasna, et ses collègues Valiantsin Stefanovich, Uladzimir Labkovich et Dimitri Salauyou, la directrice du programme d’Europe de l’Est et d’Asie Centrale d’Amnesty International, Marie Struthers, a déclaré que « le procès contre Ales Bialiatski et ses collègues défenseurs des droits humains est un acte d’injustice flagrant par lequel l’état cherche clairement à se venger de leur militantisme. Dans cette parodie de procès, les accusés ne peuvent même pas espérer un semblant de justice. Le juge a décidé de mener le procès en langue russe, il a refusé de le mener en langue biélorusse, d’enlever les menottes des accusés et d’ajourner l’audience pour que les accusés puissent se familiariser avec les documents relatifs à l’affaire. Dans un pays où les poursuites à caractère politique et l’emprisonnement massif des auteurs de critiques contre le gouvernement sont monnaie courante, le travail en faveur des droits humains est aussi indispensable que dangereux. Le gouvernement d’Alexandre Loukachenko est particulièrement vindicatif contre les militants des droits humains et l’issue de ce procès semble devoir être bien cruelle. Les autorités doivent abandonner sans délai toutes les accusations portées contre Ales Bialiatski, Valiantsin Stefanovich et Uladzimir Labkovich, et elles doivent les libérer immédiatement et sans condition ».

Ales Bialiatski, fondateur et président du centre des droits humains Viasna, Valiantsin Stefanovich, directeur adjoint de Viasna et vice-président de la Fédération Internationale des Droits Humains (FIDH), et Uladzimir Labkovich, avocat de Viasna, sont accusés à tort d’avoir fait transiter de grosses sommes d’argent et d’avoir financé des actions collectives portant gravement atteinte à l’ordre public. Ils sont maintenus en détention depuis le mois de juillet 2021, tandis que leur coaccusé Dzmitry Salauyou, en exil, est jugé par contumace. Ils risquent jusqu’à douze ans de prison.

L’accusation affirme qu’ils ont fait passer en contrebande à la frontière au moins deux cent mille euros et cinquante-quatre mille dollars américains et qu’ils se sont servis de ces fonds pour financer des activités illégales de contestation.

Lors des manifestations pacifiques massives contre la fraude électorale largement dénoncée en 2020 et dans leur sillage, Viasna a fait un travail remarquable pour recenser et pour dénoncer les nombreuses violations des droits humains, notamment les arrestations, les détentions arbitraires, la torture et les procès iniques.

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9 janvier 2023 1 09 /01 /janvier /2023 19:18

 

 

https://www.bfmtv.com/international/asie/russie/russie-garry-kasparov-enjoint-les-citoyens-a-quitter-leur-pays-devenu-une-dictature-fasciste_AN-202210050496.html

 

Garry Kasparov enjoint les citoyens à quitter leur pays, devenu une dictature fasciste

Un appel solennel à fuir la Russie, dans une longue interview accordée au Spiegel, l'ancien champion du monde d'échecs Garry Kasparov, devenu aujourd'hui l'un des plus farouches opposants à Vladimir Poutine, a appelé tous les ressortissants russes opposés à l'actuelle invasion en Ukraine à quitter le pays. « Tous ceux qui vivent en Russie font désormais partie de la machine de guerre. J'ai toujours dit que le régime de Vladimir Poutine deviendrait inévitablement une menace fasciste, non seulement pour la Russie, non seulement pour ses voisins, mais pour le monde entier. Cela aurait été bien si quelques personnes de plus avaient pris cet avertissement à cœur » dit Garry Kasparov, qui vit en exil depuis près de dix ans maintenant.

Dans la suite de son propos, le dissident insiste sur le fait que les russes qui souhaitent être du bon côté de l'histoire doivent prendre leurs responsabilités. « C’est la guerre. Soit vous êtes d'un côté du front, soit de l'autre. Chaque citoyen russe, y compris moi, porte une responsabilité collective dans cette guerre », dit Garry Kasparov, évoquant de nouveau la dictature fasciste qu'est devenue son pays.

Selon Garry Kasparov, les russes qui souhaitent obtenir l'asile politique dans d'autres pays doivent signer une déclaration en trois points dans laquelle ils déclarent que la guerre est criminelle, que le régime de Vladimir Poutine est illégitime et que l'Ukraine est indivisible.

Ainsi, et en vertu d'une nouvelle législation mise en vigueur par Vladimir Poutine en début de conflit, les russes seraient susceptibles de poursuites pour plusieurs chefs d'accusation et pourraient demander asile. Au mois de mars 2022, le président russe avait signé une loi réprimant de peines de prison pouvant aller jusqu'à quinze ans les informations mensongères sur l'action de Moscou à l'étranger.

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9 janvier 2023 1 09 /01 /janvier /2023 19:06

 

 

https://kyivindependent.com/regional/is-belarus-occupied-by-russia

 

Alors que le monde regardait ailleurs, la Russie a tranquillement pris le contrôle de la Biélorussie

Les discours sur la Biélorussie du dictateur Alexandre Loukachenko devenant le vassal de la Russie ont gagné du terrain en 2020 lorsque son régime a violemment écrasé toutes les formes de contestation, avec le soutien total de Moscou. Deux ans plus tard, la Biélorussie d’Alexandre Loukachenko n’est plus indépendante du Kremlin.

L'économie biélorusse dépend des contributions financières directes et indirectes de la Russie, l'armée russe est stationnée dans tout le pays et son territoire est utilisé pour lancer des missiles contre l'Ukraine.

La Russie forme des troupes biélorusses, l'opposition du pays est en prison ou en exil, tandis que la langue officielle du pays, le biélorusse, est activement réprimée par les autorités au profit du russe.

La Biélorussie fait également partie d’une union politique avec la Russie qui intègre lentement la Biélorussie à son voisin belliciste.

Le processus s'est progressivement accéléré après qu’Alexandre Loukachenko se soit séparé sans condition de l'Occident en 2020 à la suite de la violente répression des participants aux manifestations anti-gouvernementales.

A la fin du mois d’octobre 2022, le parlement ukrainien a été le premier à considérer la Biélorussie comme un territoire temporairement occupé, demandant à la communauté internationale d'agir en conséquence. Les leaders de l'opposition biélorusse en exil ont soutenu la résolution de l'Ukraine. Pourtant, de nombreux experts s'opposent à cette désignation.

Selon le droit international, un territoire est considéré comme occupé si une armée étrangère le contrôle effectivement.

Alors que les troupes russes sont constamment présentes en Biélorussie, les chiffres rapportés sont loin de ceux qui leur permettraient de contrôler efficacement le pays.

De plus, Alexandre Loukachenko a toujours une emprise ferme sur les problèmes intérieurs du pays et il serait activement opposé à une intégration plus poussée avec la Russie.

L'idée que la Biélorussie est occupée érode également la responsabilité des autorités locales, de l'armée et des forces de l'ordre.

« La Biélorussie n'est pas occupée, mais sa dépendance vis-à-vis de la Russie est désormais énorme en termes de politique militaire, de politique étrangère, d'idéologie et de politique d'information », explique le politologue biélorusse Valer Karbalevich.

« Je ne suis pas convaincu que nous arriverons au stade de la liquidation officielle de la Biélorussie », dit Valer Karbalevich, ajoutant que cela ne signifie pas que les biélorusses ont leur mot à dire sur la manière dont leur pays officiellement indépendant est dirigé.

Des appels à reconnaître la Biélorussie comme un territoire occupé ont été lancés par les leaders de l'opposition biélorusse dès que les troupes russes ont lancé un assaut à grande échelle contre l'Ukraine, au mois de février 2022, y compris depuis la Biélorussie.

Depuis lors, le leader du mouvement démocratique biélorusse, Sviatlana Tsikhanouskaya, et Pavel Latushko, un membre clé du cabinet fantôme de Sviatlana Tsikhanouskaya, ont déclaré que la Russie contrôlait effectivement la situation dans leur pays.

Cependant, selon le droit international et la théorie politique, la Biélorussie est une dictature indépendante toujours dirigée par Alexandre Loukachenko.

La base juridique pour considérer qu'un territoire est occupé réside dans l'article quarante-deux de la Convention de La Haye de 1907, qui stipule qu'un territoire est occupé lorsqu'il est placé sous le contrôle effectif d'une armée ennemie.

Les partisans de la désignation de l'occupation soutiennent que la présence de troupes russes sur le sol biélorusse signifie la perte du contrôle biélorusse sur son propre territoire.

Ekaterina Deikalo, experte en droit international du comité biélorusse d'Helsinki, affirme que « selon le droit international, le principal critère d'un contrôle efficace est la capacité d'adopter des lois et d'en assurer le respect. Que cela nous plaise ou que cela ne nous plaise pas, Alexandre Loukachenko contrôle effectivement le territoire biélorusse. Pour prouver l'occupation, nous devrions rechercher des preuves que les forces russes contrôlent certaines parties des territoires, mais nous ne voyons pas cela ».

La Biélorussie la plus proche de l'occupation officielle remonte au début de 2022, lorsqu'une force militaire russe massive a été stationnée en Biélorussie pendant plus d'un mois et a ensuite traversé l'Ukraine, lançant une invasion à grande échelle.

Le nombre officiel de troupes russes en Biélorussie n'a jamais été publié. Selon les estimations de l'Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), la force d'attaque qui est entrée en Ukraine depuis la Biélorussie comptait jusqu'à trente mille soldats russes.

Après l'échec de la guerre éclair et la fermeture de la frontière nord, la majorité des troupes russes se sont retirées de la Biélorussie. Selon le ministère ukrainien de la défense, il reste dix mille soldats russes en Biélorussie, un pays de neuf millions cinq cent mille habitants.

Pavel Latushko dit que, bien qu’Alexandre Loukachenko ait autorisé les troupes russes à entrer en Biélorussie, il n'a pas le droit d'autoriser la présence d'une armée étrangère puisqu'il avait perdu les élections de 2020 et qu’il n'est donc pas le leader légitime du pays.

Par conséquent, la présence de forces russes devrait être considérée comme un acte d'agression, l'utilisation de forces armées sur le territoire d'un autre état sans l'accord de l’état d'accueil. Sur la base de cette résolution, Pavel Latushko soutient que la Biélorussie est sous occupation non belligérante.

Cependant, Ekaterina Deikalo dit que « la légitimité est secondaire par rapport à la capacité de contrôler efficacement le territoire ».

Alexandre Loukachenko a confirmé sa participation à la guerre de la Russie contre l'Ukraine et il a personnellement annoncé le déploiement du commandement conjoint au mois d’octobre 2022.

« S'il faut absolument trouver un équivalent à la présence russe en Biélorussie, c’est une quasi-colonie » dit Ekaterina Deikalo.

La colonisation russe de la Biélorussie n'a pas commencé au mois de février 2022, ni même en 2020. Elle remonte à plus de trois siècles jusqu'aux aspirations impérialistes de la Russie tsariste et plus tard de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS).

« Pendant des années, Moscou a fait preuve d'une approche coloniale pour influencer l'économie et les politiques de la Biélorussie, installer la culture et la langue russe et évincer tout le patrimoine national biélorusse », dit Ekaterina Deikalo.

Des exercices militaires conjoints éternels, des promesses d'alliance, la présence de troupes russes et la transformation du territoire biélorusse en une rampe de lancement pour les missiles russes, suggèrent que peu de souveraineté militaire reste entre les mains d’Alexandre Loukachenko. Il contrôle peut-être son armée, mais il ne contrôle pas l'utilisation de son territoire.

La politique d'information du pays a également été cédée aux propagandistes russes. Trois semaines après le début des troubles civils à la suite des élections présidentielles frauduleuses de 2020, les journalistes des médias publics biélorusses faisaient grève et démissionnaient. Des propagandistes russes ont été dépêchés pour les remplacer.

« Le 4 novembre 2022 devrait être considéré au moins comme un précurseur, sinon la fin officielle de la souveraineté biélorusse dans les affaires intérieures », déclare Andreï Yelisieev, analyste politique d’East Center. Le 4 novembre 2022, Alexandre Loukachenko a signé le pacte d'intégration de l'État de l'Union avec la Russie.

L'État de l'Union vise à créer une entité supranationale qui alignerait la législation, les codes fiscaux, les tribunaux et les douanes russes et biélorusses.

Dans son édition la plus audacieuse, il avait prévu l'unification des monnaies sous le contrôle de la Banque Centrale de Russie à Moscou.

Malgré la réticence d’Alexandre Loukachenko à s'intégrer depuis des années, vingt-huit programmes d'intégration dans divers domaines ont été signés, marquant la transition à grande échelle de la Biélorussie vers les normes juridiques russes et un attachement institutionnel renforcé.

Valer Karbalevich suggère que les feuilles de route en elles-mêmes ont un sens déclaratif, plutôt que concluant, et que le processus de mise en œuvre pourrait traîner pendant un certain temps, « mais la direction de leur mise en œuvre est inquiétante. La volonté d'aligner la législation fiscale est un pas vers le scénario le plus pessimiste ».

L'accord récemment introduit sur la fiscalité indirecte est révélateur des pertes auxquelles la Biélorussie est confrontée.

Il appelle à l'unification des normes biélorusses en matière de Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) et de fiscalité avec celles de la Russie et il interdit à Minsk d'avoir une politique fiscale indépendante.

Il stipule également que les deux pays doivent exploiter un système intégré d'administration des impôts indirects. Ainsi, la Russie a accès aux informations sur chaque entité juridique et sur l'état de ses activités en Biélorussie.

« La Biélorussie perd la capacité de la gestion de son économie, l'outil qu’Alexandre Loukachenko utilise en ce moment », dit Valer Karbalevich.

Selon Andreï Yelisieev, les leaders biélorusses se sont piégés dans une dépendance croissante à l'égard de la Russie que Moscou est maintenant prête à exploiter, « la négociation de la souveraineté de la Biélorussie avec le Kremlin pour des subventions financières et un soutien politique à Alexandre Loukachenko est en cours depuis le milieu des années 1990 ».

Valer Karbalevich partage cette opinion, « soixante pour cent du chiffre d'affaires commercial biélorusse se fait avec la Russie. Les marchandises biélorusses sont acheminées par les ports russes. Le pays est extrêmement dépendant mais il conserve le contrôle sur les politiques internes ».

Malgré les nombreuses concessions déjà faites par la Biélorussie, Valer Karbalevich affirme que la Russie n'est pas satisfaite du statu quo actuel, « la Russie aimerait définir et influencer le choix des leaders biélorusses et privatiser les entreprises biélorusses les plus rentables, comme par exemple Belaruskali, le traitement du pétrole et les usines de l'industrie alimentaire ».

L'édition du mois de septembre 2022 du Belarus Change Tracker, un rapport trimestriel d'analystes politiques, de sociologues et d'économistes, suggère que la Biélorussie est sous occupation interne.

Les biélorusses utilisent également ce terme pour expliquer pourquoi ils ne peuvent pas protester ouvertement contre la complicité du pays dans la guerre contre l'Ukraine.

Henadz Korshunau, auteur du rapport et expert principal du Center for New Ideas, estime que le régime d’Alexandre Loukachenko est capable de se maintenir au pouvoir uniquement par la force brute et l'aide de la Russie.

« D'un point de vue sociologique et philosophique, le régime actuel de la Biélorussie et ses fidèles forces de l'ordre sont une force d'occupation », dit Henadz Korshunau, « le régime d’Alexandre Loukachenko utilise des concepts d’une administration d'occupation se juxtaposant à une population hostile ».

Lorsqu'il parle des manifestations, Alexandre Loukachenko utilise également des termes militaires, comme « nous ne faisons pas de prisonniers et nous envahissons leur territoire », lorsqu'il parle de la fermeture d'un autre média, d'une organisation à but non lucratif ou d'une institution hostile au régime.

Après les troubles civils massifs de 2020, Alexandre Loukachenko a fait la guerre à la société civile.

Les médias indépendants ont été les premières victimes, avec plus de trente journalistes emprisonnés et de nombreux médias accusés d’être des médias extrémistes. Plus de huit cent cinquante associations à but non lucratif ont alors été liquidées. Les attaques contre l'histoire et la langue biélorusse ont commencé en 2022. Les forces de l'ordre biélorusses ont perquisitionné et fermé des éditeurs indépendants. Le Tavarystva Belaruskai Movy, une Organisation Non Gouvernementale (ONG) promouvant la langue biélorusse, a été fermé.

La Biélorussie a longtemps été la plus russifiée des anciennes républiques soviétiques. Au cours de son premier mandat présidentiel, Alexandre Loukachenko a organisé un référendum pour désigner le russe comme deuxième langue officielle de l’état.

Les résultats publiés ont montré des électeurs favorables, mais le vote lui-même a été marqué par une controverse, les législateurs et les juges le jugeant inconstitutionnel.

En campagne avant le référendum, Alexandre Loukachenko a déclaré que « rien de grand ne peut être exprimé en biélorusse. C'est une langue pauvre ».

Selon les données du recensement de 2019, alors que cinquante-six pour cent des biélorusses déclarent le biélorusse comme langue maternelle, seuls vingt-six pour cent d’entre eux ont déclaré qu’ils parlaient le biélorusse dans leur vie quotidienne.

Le nombre réel de personnes parlant quotidiennement le biélorusse serait beaucoup plus faible. Cependant, un renouveau culturel biélorusse figurait parmi les principales caractéristiques des manifestations nationales de 2020.

« La perte accélérée de souveraineté et la russification sont une réaction contre la biélorussification de la société », affirme Henadz Korshunau.

Parler le biélorusse après 2020 est associé à l'opposition au régime d’Alexandre Loukachenko et peut entraîner des amendes ou des peines de prison.

Utiliser la langue officielle d'origine du pays est devenu un risque que beaucoup ont peur de prendre.

« Les sondages montrent qu'une grande partie de la population ne se sent pas en sécurité. Les biélorusses vivent dans un état de stress et de menace permanente », dit Henadz Korshunau.

Bien que la présence de troupes russes sur le sol biélorusse ne le rende pas techniquement occupé, le pays subit un processus plus étendu et inquiétant de cession de sa souveraineté à la Russie.

« L'occupation ne peut pas durer longtemps, mais la colonisation peut durer longtemps », dit Ekaterina Deikalo.

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9 janvier 2023 1 09 /01 /janvier /2023 18:02

 

 

https://www.bfmtv.com/international/amerique-latine/bresil/de-la-preparation-a-l-insurrection-ce-que-l-on-sait-de-l-attaque-des-lieux-de-pouvoir-a-brasilia_AN-202301090314.html

 

De la préparation à l'insurrection, ce que nous savons de l'attaque des lieux de pouvoir à Brasilia

Plusieurs milliers de partisans de Jair Bolsonaro ont pris d'assaut et saccagé des bâtiments officiels de la capitale brésilienne, Dimanche 8 Janvier 2023, avant d'être délogés par les forces de l'ordre. L'invasion, qui rappelle celle du Capitole de Washington il y a deux ans aux États-Unis, a été minutieusement préparée et les autorités judiciaires essayent désormais de déterminer les responsabilités.

Hurlant à l’intervention militaire, des milliers de partisans de l'ancien président d'extrême droite Jair Bolsonaro ont envahi et saccagé Dimanche 8 Janvier 2022 les trois bâtiments représentatifs du pouvoir de Brasilia, le palais présidentiel, le Congrès et la Cour Suprême.

Après plus de quatre heures, les forces de l'ordre sont parvenues à évacuer le Congrès puis, à la tombée de la nuit, à reprendre le contrôle des trois bâtiments. BFM Télévision revient sur ce que Luis Inacio Lula da Silva, au pouvoir depuis une semaine, a qualifié de tentative de putsch.

Fidèle à son surnom de Donald Trump des Tropiques, Jair Bolsonaro n'a eu de cesse, pendant la campagne électorale, de remettre en cause la fiabilité des élections. Après avoir été défait d'une courte tête par le candidat de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, ses partisans réclament depuis le second tour, à la fin du mois d’octobre 2022, l'intervention de l'armée.

Inlassablement, ils ont manifesté devant des casernes militaires, ne pouvant admettre un retour au pouvoir de Luis Inacio Lula da Silva pour un troisième mandat, après ceux de 2003 à 2010.

Dans la presse brésilienne, les premiers récits de l'assaut de Brasilia montrent qu'il a été rigoureusement et méthodiquement préparé. Les bolsonaristes se sont donné rendez-vous sur les réseaux sociaux, souvent sur des canaux de messagerie privés comme Telegram, mais également Facebook, TikTok et Twitter.

La presse brésilienne a également pu reconstituer l'itinéraire précis des émeutiers. Quatre mille bolsonaristes sont arrivés dans la capitale fédérale, dans le week-end du Samedi 7 Janvier et du Dimanche 8 Janvier 2023. Dimanche 8 Janvier 2023 à 14 heures, ils se rassemblent devant le quartier général de l'armée et ils entament une marche de huit kilomètres.

Dimanche 8 Janvier 2023 à 15 heures, la foule aux couleurs jaunes et vertes du maillot de la Seleção, symbole national approprié par les bolsonaristes, arrive sur la place des Trois Pouvoirs, lieu qui regroupe les trois palais.

Malgré le bouclage de la zone par les autorités, les émeutiers sont parvenus à forcer les cordons de sécurité en quelques minutes. Après avoir envahi le Congrès et le Planalto, ils pénètrent dans la Cour Suprême.

Les bolsonaristes ont provoqué des dégâts considérables dans les trois immenses palais, trésors de l'architecture moderne d'Oscar Niemeyer, qui regorgent d'œuvres d'art. Des tableaux d'une valeur inestimable ont été endommagés, dont les Mulâtres, du peintre moderniste Emiliano di Cavalcanti, exposé au Palais Présidentiel et percé de plusieurs trous, selon des photographies circulant sur les réseaux sociaux.

Des vidéos montrant des bureaux de parlementaires saccagés ont également été diffusées. Dans la foule, un homme a été immortalisé, brandissant un exemplaire original de la constitution de 1988. Au Sénat, un autre émeutier s'est assis sur le siège du président, dans un mimétisme saisissant avec les émeutiers trumpistes qui avaient envahi le Capitole des Etats Unis il y a deux ans.

Selon Cable News Network (CNN), des émeutiers ont mis le feu au tapis d'un salon du Congrès, qui a dû être inondé pour éteindre l'incendie, et des vidéos, circulant en ligne, montre un homme urinant et déféquant sur un bureau.

Dimanche 8 Janvier 2023 à 17 heures, la police de Brasilia commence à reprendre le contrôle de la capitale, en faisant usage de tout son arsenal. Dimanche 8 Janvier 2023 à 18 heures, soit quatre heures après le début des événements, les trois bâtiments sont repris aux émeutiers.

Depuis l’état de São Paulo, où il était en déplacement, Luis Inacio Lula da Silva prend la parole et il décrète une intervention fédérale, qui permet de placer les forces de l'ordre locales sous le commandement des forces fédérales en cas de crise grave. « Nous allons tous les retrouver et ils seront tous punis », a déclaré le président brésilien, qualifiant les émeutiers tour à tour de vandales fascistes, de nazis et de staliniens fanatiques.

« La démocratie garantit la liberté d'expression, mais elle exige aussi que les institutions soient respectées », a-t-il ajouté, déplorant des incidents sans précédent dans l'histoire du Brésil.

Alors que Luis Inacio Lula da Silva a accusé son prédécesseur d'avoir provoqué les violences, ce dernier a simplement écrit dans un tweet que « les manifestations pacifiques, conformes à la loi, font partie de la démocratie. Cependant, les déprédations et invasions de bâtiments publics sont contraires à la règle », tout en se défendant des accusations sans preuves de Luis Inacio Lula da Silva.

Au total, plus de trois cent émeutiers ont été arrêtés, selon le ministre de la justice et de la sécurité publique, Flavio Dino. Après avoir passé les bâtiments aux détecteurs de bombes, Luis Inacio Lula da Silva s'est rendu à Brasilia. Des images de Télévision Globo le montrent en discussion tard dans la soirée du Dimanche 8 Janvier 2023 avec des juges de la Cour Suprême, devant le bâtiment aux vitres brisées par ceux qui refusent toujours d'accepter son retour au pouvoir.

« Les putschistes qui ont promu la destruction des propriétés publiques à Brasilia sont en train d'être identifiés et ils seront punis. Lundi 9 Janvier 2023, nous reprenons le travail au palais de Planalto, démocratie toujours », a écrit Luis Inacio Lula da Silva sur Twitter.

Les autorités judiciaires au Brésil ont en effet lancé les premières investigations pour déterminer les responsabilités de la prise d'assaut. La première tête est tombée. Le gouverneur du district fédéral de Brasilia, Ibaneis Rocha, allié de Jair Bolsonaro, a été suspendu pour quatre-vingt-dix jours.

Dans une vidéo, il a présenté ses excuses au président Luis Inacio Lula da Silva, qualifiant les responsables des déprédations des bâtiments publics de vrais vandales et de vrais terroristes, « le ministre de la justice Flavio Dino et moi, nous surveillions tous ces mouvements. A aucun moment, nous n’avons pensé que ces manifestations prendraient de telles proportions ».

Derrière la suspension du gouverneur, une question se pose. Des vidéos montrent des policiers prenant des photographies avec des émeutiers ou des selfies, alors que l'invasion battait son plein. Sur d'autres images, des policiers apparaissent escorter les bolsonaristes lors de leur marche de huit kilomètres, directement jusqu'à la place des Trois Pouvoirs.

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9 janvier 2023 1 09 /01 /janvier /2023 17:29

 

 

http://zope.gush-shalom.org/home/en/events/1464389870

 

La décision de l’assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies (ONU) est un message nécessaire contre le gouvernement d'extrême droite d'Israël

Gush Shalom, le bloc de la paix israélien, a écrit au secrétaire général de l’ONU, saluant la décision de l’assemblée générale de l’ONU de renvoyer à l'examen de la Cour Internationale de Justice (CIJ) la question de l'occupation israélienne contre des millions de palestiniens. C’est un message correct et nécessaire contre le gouvernement d'extrême droite qui a émergé en Israël. Que ce gouvernement sache que la communauté internationale n'est pas indifférente aux méfaits commis par l’état d'Israël.

Depuis 1967 et depuis cinquante-cinq ans déjà, l’état d'Israël maintient un régime militaire brutal contre des millions de résidents palestiniens et leur impose son règne contre leur gré. Pendant cinquante-cinq ans, les gouvernements israéliens successifs ont affirmé qu'il s'agissait d'une situation temporaire, en attendant des négociations à une date future floue. Mais cet argument sonne de plus en plus creux et vide, surtout lorsque le gouvernement qui a maintenant été installé en Israël a l'intention d'agir de toutes ses forces pour perpétuer la domination israélienne dans ces territoires et pour augmenter et étendre la construction de colonies.

En tant que citoyens israéliens inquiets pour l'avenir de notre pays, Gush Shalom salue de tout cœur la décision de l’assemblée générale de l’ONU de demander une enquête de la CIJ contre l’occupation israélienne. Gush Shalom souhaite et espère que ce processus obligera l’état d'Israël à prendre enfin la décision qu'il tente d'éviter depuis tant d'années.

Si ces territoires appartiennent à l’état d’Israël, comme le prétend le premier ministre Benjamin Netanyahu, et si l’état d'Israël est un pays démocratique, alors Israël devrait accorder la citoyenneté israélienne à tous les résidents et Israël devrait leur permettre de participer aux élections qui déterminent le gouvernement qui les gouverne et il y aurait alors un gouvernement complètement différent en Israël. Si l’état d'Israël ne le veut pas, il doit retirer son armée des Territoires Palestiniens Occupés (TPO) et il doit permettre aux palestiniens d'y établir leur état indépendant.

Si Israël refuse d'accorder la citoyenneté aux palestiniens, s’il insiste pour maintenir un régime militaire contre eux et s’il tue par balles les jeunes palestiniens qui s'opposent à ce régime, Israël ne pourra plus prétendre qu'il est la seule démocratie du Moyen-Orient. Au contraire, Israël deviendra l'héritier de l'ancien régime d'apartheid en Afrique du Sud, où le droit de vote était limité aux blancs et refusé aux noirs.

Gush Shalom soutient fermement les juges de la CIJ, qui vont maintenant traiter en profondeur les questions que les juges de la Cour Suprême de Jérusalem refusent de traiter.

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8 janvier 2023 7 08 /01 /janvier /2023 17:47

 

 

https://memorial-france.org/ekaterina-yanshina-du-centre-de-defense-des-droits-humains-memorial-a-ete-arretee-a-minsk/

 

Ekaterina Yanshina, du centre de défense des droits humains Memorial, a été arrêtée à Minsk

Ekaterina Yanshina, collaboratrice du centre de défense des droits humains Memorial, a été arrêtée à Minsk et elle a été condamnée à quinze jours de prison.

Militante des droits humains et journaliste, Ekaterina Yanshina, qui collabore avec Memorial, s’est rendue à Minsk en tant qu’observatrice indépendante pour assister au procès de l’affaire Viasna.

Jeudi 5 Janvier 2023, vers 17 heures à Minsk, immédiatement après la fin du procès, elle a été interpelée à la sortie de la salle d’audience par plusieurs personnes, des huissiers du tribunal et, vraisemblablement, des agents du KGB. Ekaterina Yanshina a été emmenée dans un bureau isolé pour un entretien.

Aucune autre personne n’a été autorisée à entrer dans la pièce. Selon les huissiers, Ekaterina Yanshina aurait enfreint la bonne tenue de l’audience en prenant des photographies et en diffusant vers l’extérieur des informations relatives au déroulement du procès. Les agents ont déclaré qu’ils allaient contrôler ses téléphones et ils l’ont emmenée au département de police du district Moskovski, dans lequel ils ont rédigé un document.

Oleg Orlov, président de Memorial, qui était également présent à l’audience, a refusé de partir. On l’a alors menacé de le faire partir par la force. Des proches des accusés ont alors expliqué à Oleg Orlov que de tels bureaux de conversation ont deux sorties et qu’Ekaterina Yanshina serait de toute façon emmenée par la porte arrière. Oleg Orlov a prévenu qu’Ekaterina Yanshina avait laissé des affaires à l’hôtel. On lui a dit qu’elle y serait de toute façon emmenée par les services de police. Au poste de police, on lui a indiqué que personne ne leur avait été amené et qu’ils ne savaient rien au sujet d’Ekaternia Yanshina. Plus aucun contact avec elle n’a été possible depuis.

Dans la matinée du Vendredi 6 Janvier 2023, nous avons appris qu’Ekaterina Yanshina avait passé la nuit du Jeudi 5 Janvier au Vendredi 6 Janvier 2023 à l’intérieur du centre de détention de la ville. Une audience en comparution immédiate a débuté Vendredi 6 Janvier 2023 à 14 heures 30, heure de Minsk, au tribunal du district Moskovski. Elle était présidée par la juge Tatsiana Motyl, connue en Biélorussie pour ses verdicts à motivation politique.

Ekaterina Yanshina a été condamnée à quinze jours de détention administrative en vertu de l’article dix-neuf du code administratif de la république de Biélorussie contre les désordres publics mineurs.

Nous publierons dès que possible plus d’informations sur la tenue du procès et les conditions de détention de notre collègue.

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8 janvier 2023 7 08 /01 /janvier /2023 17:29

 

 

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/un-monde-d-avance/en-chine-la-journaliste-zhang-zhan-lanceuse-d-alerte-de-la-pandemie-toujours-en-prison-deux-ans-apres-sa-condamnation_5543301.html

 

En Chine, la journaliste Zhang Zhan, lanceuse d’alerte de la pandémie, est toujours en prison deux ans après sa condamnation

Zhang Zhan a été l’une des premières à lancer l’alerte contre la pandémie de coronavirus au mois de février 2020. C’est pour ce motif qu’elle a été condamnée à quatre ans de prison, il y a exactement deux ans.

Il ne fait pas bon enquêter pour connaître la vérité en Chine. Zhang Zhan en fait les frais. Dès le début de la pandémie de coronavirus, cette femme âgée de trente-neuf ans, avocate de formation, se rend à Wuhan, où le virus est apparu.

Elle veut raconter ce qui se passe. En trois mois, du mois de février au mois de mai 2020, elle tourne cent vingt-deux vidéos, postées sur les réseaux sociaux, des images tournées devant l’institut de virologie, devant les hôpitaux et devant les crématoriums. Les vidéos sont souvent de qualité sommaire, mais peu importe. Zhang Zhan veut témoigner. Elle raconte la propagation du virus, la censure des autorités chinoises et les pressions contre les familles de malades.

Au mois de mai 2020, la journaliste est arrêtée et elle disparaît totalement pendant un mois, avant de réapparaître en détention préventive. Elle va y passer six mois. Le 28 décembre 2020, elle est condamnée à quatre ans de prison pour troubles à l’ordre public et diffusion de fausses informations. Voilà donc maintenant plus de deux ans, deux ans et six mois, si nous comptons les six mois de prison préventive, que Zhang Zhan est en prison. Amnesty International et Reporters Sans Frontières (RSF) réclament une nouvelle fois sa libération.

Qui plus est, Zhang Zhan est en mauvaise santé. Elle a entamé une grève de la faim dès le début de sa détention. Elle était apparue très affaiblie lors de son procès, contrainte de se déplacer en chaise roulante. L’an dernier, son poids est descendu à quarante-et-un kilogrammes, ce qui est très peu en raison de sa taille, un mètre et soixante-dix-sept centimètres. Depuis les nouvelles sont rares et parcellaires. Au mois de décembre 2022, son frère a publié sur Twitter des extraits d’une lettre qu’il a reçue d’elle et qui date de la fin du mois d’octobre 2022.

La santé de la journaliste demeure précaire. Selon son avocat, elle souffre de maux de tête et d’éblouissements et elle est probablement nourrie par sonde nasale. Sa famille est donc très inquiète sur la capacité de Zhang Zhan à surmonter les dix-huit mois de détention qu’elle doit encore purger. 

Sa situation peut sembler paradoxale au moment où le régime communiste lève subitement toutes les restrictions contre le coronavirus, mais pour le pouvoir chinois, le sujet est ailleurs, il s’agit de garder le contrôle sur toute information. La Chine demeure la plus grande prison au monde pour les journalistes. Cent vingt journalistes chinois sont en prison. La Chine arrive à la cent soixante-quinzième position sur cent quatre-vingt pays dans le classement annuel de la liberté de la presse de RSF. Certains sujets sont totalement censurés, le Tibet, la situation des ouïghours au Xinjiang et la pandémie.

Plusieurs de ces journalistes incarcérés le sont d’ailleurs pour avoir divulgué des informations contre le virus ou critiqué la gestion de la pandémie par le pouvoir. Par exemple, Ren Zhiqiang a été condamné à dix-huit ans de prison, officiellement pour corruption. En fait, Pékin a profité de la pandémie pour renforcer son contrôle contre la presse et pour faire taire toutes les voix critiques. 

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