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5 février 2023 7 05 /02 /février /2023 15:37

 

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/iran/manifestations/liberation-du-cineaste-jafar-panahi-en-iran-on-espere-que-ca-mettra-en-lumiere-les-conditions-dans-les-prisons-reagit-le-photographe-franco-iranien-reza_5638823.html

 

Libération du cinéaste Jafar Panahi en Iran, « nous espérons que cela mettra en lumière les conditions dans les prisons », dit le photographe franco-iranien Reza

Un photographe franco-iranien a fait part à France Info de son soulagement après la libération en Iran du réalisateur Jafar Panahi. Ce photographe a pu s'entretenir avec ce grand nom du cinéma, toujours déterminé dans son combat contre le pouvoir iranien.

« C'est un soulagement, mais il y a encore des dizaines de prisonniers en grève de la faim », a dit Vendredi 3 Février 2023 à France Info le photographe franco-iranien Reza, après la libération sous caution du réalisateur Jahar Panahi.

Emprisonné depuis sept mois, le cinéaste, opposé au régime iranien, avait entamé Jeudi 2 Février 2023 une grève de la faim pour dénoncer ses conditions de détention. « Dix-huit mille manifestants sont enfermés dans les prisons iraniennes depuis la mort de Mahsa Amini et le début du mouvement », rappelle Reza par ailleurs membre du collectif de soutien aux manifestants Baraye.

Le photographe journaliste assure que Jafar Panahi est sorti avec un moral d'acier. « Il veut continuer sa lutte et raconter ce qu'il a vu en prison. Nous espérons que sa libération mettra en lumière les conditions dans les prisons », dit Reza, qui évoque notamment des viols dans les prisons iraniennes.

Pour le photographe journaliste, la mobilisation internationale a joué un rôle dans la libération de Jafar Panahi, « la pression internationale commence à avoir des effets, mais le combat continue. Les iraniens restent combattifs contre la répression du régime et les exécutions des manifestants. Le mur de la peur est brisé ».

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5 février 2023 7 05 /02 /février /2023 15:24

 

 

https://ujfp.org/appel-palestinien-historique-contre-lapartheid/

https://bdsmovement.net/news/historic-palestinian-anti-apartheid-call

 

Appel du comité national palestinien pour le boycott d’Israël

Mercredi 25 Janvier 2023

L’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), le mouvement pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS) et les organisations palestiniennes de la société civile et des droits humains lancent un appel historique à intensifier la pression mondiale pour démanteler le régime israélien de colonialisme et d’apartheid.

La première conférence nationale palestinienne contre l’apartheid appelle à un front mondial pour démanteler le régime israélien de colonialisme de peuplement et d’apartheid

Les participants à la première conférence nationale palestinienne contre le régime israélien de colonialisme de peuplement et d’apartheid, à commencer par le département contre l’apartheid de l’OLP, seul représentant légitime de notre peuple, en partenariat avec le mouvement pour le BDS, le réseau des Organisations Non Gouvernementales (ONG) palestiniennes, le ministère palestinien de la justice et le Palestinian Human Rights Organizations Council (PHROC), et avec la participation d’experts juridiques, de journalistes, d’activistes politiques, d’universitaires et de sympathisants de notre cause, se sont réunis lors de cette conférence pour intensifier leur lutte coordonnée et stratégique afin d’exposer et de démanteler le système israélien de colonialisme de peuplement, d’apartheid et d’occupation militaire qui opprime le peuple palestinien dans son ensemble, dans sa patrie et dans la diaspora, depuis la Nakba de 1948.

Cet appel constitue le fondement et la base politique des droits humains, de la diplomatie, des médias et des alliances pour construire un front mondial pour mettre fin à l’apartheid et au colonialisme de peuplement, travailler avec tous ceux qui défendent les droits humains universels et les droits des palestiniens pour construire un front arabe et international.

Les droits du peuple palestinien conformément au droit international, en particulier la charte de l’Organisation des Nations Unies (ONU), le pacte international relatif aux droits civils et politiques, le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, notamment le premier article commun entre eux, et les résolutions pertinentes de l’ONU, sont indivisibles et constituent la pierre angulaire de notre lutte légitime de libération.

Dans cette déclaration et cet appel, nous affirmons les points suivants en matière de politique, de droits humains, de diplomatie et d’alliance.

Les participants à la conférence et les signataires de cet appel confirment ce que les organisations palestiniennes et internationales des droits humains, ainsi que les rapporteurs spéciaux de l’ONU ont déclaré concernant l’applicabilité du crime contre l’humanité de l’apartheid, tel que défini dans le droit international, au système et aux politiques imposés par Israël à l’ensemble du peuple palestinien depuis la création d’Israël en 1948.

La communauté internationale, en particulier l’ONU, a la responsabilité juridique de faire respecter le droit international par Israël en prenant toutes les mesures nécessaires, y compris des sanctions légales conformément au chapitre sept de la charte de l’ONU, pour mettre fin à l’occupation militaire d’Israël, y compris les colonies et le mur, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU, et pour démanteler son régime colonial de colons, dont l’apartheid est un outil et une manifestation.

Le démantèlement du régime israélien de colonialisme de peuplement et d’apartheid est une condition indispensable pour que le peuple palestinien puisse exercer pleinement ses droits légitimes et inaliénables tels que stipulés dans le droit international. Les plus importants de ces droits sont le droit à l’autodétermination de l’ensemble du peuple palestinien sur son territoire national, le droit des réfugiés palestiniens à retourner dans leurs foyers et sur leurs terres d’origine et à recevoir des réparations, conformément à la résolution de l’assemblée générale de l’ONU de 1948, le droit d’établir un état palestinien indépendant et souverain avec Jérusalem comme capitale, les droits nationaux ainsi que le droit à l’égalité complète de notre peuple dans les frontières de 1948, y compris la reconnaissance de leur identité nationale arabo-palestinienne, et le droit à la souveraineté sur nos ressources naturelles.

Le système d’apartheid israélien est un outil du projet colonial sioniste en Palestine, qui a établi l’état d’Israël sur les ruines de la patrie palestinienne et qui a déplacé la plupart du peuple arabo-palestinien pendant la Nakba de 1948, qui a commencé peu après la décision injuste de partage de 1947. Les plans de ce projet ont été mis en œuvre par le biais du nettoyage ethnique du peuple arabo-palestinien afin de consolider le contrôle colonial d’Israël sur la plus grande surface possible de notre patrie.

Depuis la Nakba, les fondements de l’apartheid israélien ont été mis en œuvre par le biais de lois, de politiques et de pratiques, en particulier celles visant à priver les réfugiés et les déplacés palestiniens de leur droit au retour dans leurs foyers, leurs terres et leurs propriétés, et à consolider ainsi leur dépossession, leur fragmentation et leur domination. Ces lois, notamment la loi fondamentale de 2018 sur l’état-nation du peuple juif, visent à supprimer les droits des palestiniens et à saper l’identité palestinienne. Soixante-quatorze ans plus tard, le nettoyage ethnique progressif des palestiniens par Israël se poursuit, à travers les opérations continues de judaïsation en Galilée et dans le Néguev et les opérations de colonisation et d’annexion des terres palestiniennes en Cisjordanie, notamment à Jérusalem et dans la vallée du Jourdain, ce qui confirme que la Nakba continue.

Le sionisme, né dans le contexte de l’expansion impérialiste et coloniale européenne, est la base intellectuelle et idéologique du colonialisme de peuplement en Palestine. C’est une idéologie raciste et génocidaire qui encourage le terrorisme et le fascisme, comme notre peuple en est témoin depuis soixante-quatorze ans.

Le régime israélien de colonialisme de peuplement, d’apartheid et d’occupation militaire, dépend pour sa survie et sa force de la complicité des états, des entreprises et des institutions qui traitent avec lui comme s’il était normal. Il dépend également de la normalisation avec certains régimes et institutions arabes, de l’établissement de la sécurité régionale et des alliances militaires sous sa direction pour renforcer son hégémonie régionale. Le régime israélien d’oppression n’est pas seulement une menace pour le peuple palestinien et les peuples arabes frères. Il constitue également une menace pour des millions de personnes dans le monde, car il teste ses doctrines, ses mécanismes de répression et ses produits militaires et de sécurité contre les palestiniens, puis les exporte vers des régimes tyranniques et dictatoriaux dans le monde entier.

Sur la base de ce qui précède, la conférence appelle les gouvernements, les parlements et les partis politiques, dans le monde arabe et dans le monde entier, à contribuer au démantèlement du régime israélien de colonisation et d’apartheid, en commençant par lui imposer un embargo militaire et sécuritaire complet, en mettant fin à tous les accords commerciaux et financiers avec lui et en interdisant tous les produits des entreprises complices de son occupation, de sa colonisation et de son apartheid. Elle appelle également tous les gouvernements à traiter les dirigeants politiques, sécuritaires et militaires de l’occupation israélienne comme des criminels de guerre en les jugeant, en leur interdisant l’entrée dans leur pays et en faisant pression sur la Cour Pénale Internationale (CPI) pour qu’elle les juge également.

La conférence appelle les peuples du monde et leurs forces démocratiques et progressistes qui défendent la paix et la justice à renforcer l’état croissant de solidarité mondiale avec le peuple palestinien et notre juste cause en soutenant et en participant activement au mouvement mondial pour le BDS dirigé par les palestiniens. Une solidarité effective avec la lutte de libération de notre peuple commence par un travail dans tous les domaines pour mettre fin à la complicité des gouvernements, des entreprises et des institutions avec le régime d’apartheid israélien.

La conférence appelle tous les états et toutes les organisations régionales fraternels et amis, en particulier la Ligue Arabe, l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et l’Union Africaine, à soutenir cet appel en paroles et en actes, notamment en appuyant la demande palestinienne à l’assemblée générale de l’ONU d’activer ses mécanismes spéciaux pour enquêter et pour démanteler le régime d’apartheid, y compris le comité spécial et le centre contre l’apartheid, qui ont contribué au démantèlement du régime d’apartheid en Afrique du Sud dans le passé.

La conférence réaffirme son soutien total aux initiatives palestiniennes visant à déférer à la CPI les dossiers de crimes de guerre perpétrés par le régime colonial et d’occupation israélien contre le peuple palestinien. La conférence appelle à soutenir la demande palestinienne d’un avis juridique consultatif de la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour déterminer la nature de l’occupation israélienne en tant que système raciste de colonisation.

La conférence appelle à la formation d’alliances inter-sectionnelles nationales, arabes et internationales avec les mouvements pour la justice raciale, environnementale, sociale et d’autres formes de justice, afin de promouvoir une lutte commune et de contribuer à établir un front mondial contre l’apartheid israélien, à poursuivre Israël pour ses crimes racistes contre le peuple palestinien et à empêcher l’adoption de lois qui interdisent ou suppriment la liberté d’expression liée à la défense des droits des palestiniens ou à la condamnation du sionisme et du régime colonial et raciste d’Israël, en particulier les législations répressives contre le mouvement pour le BDS et contre les organisations de la société civile palestinienne.

La conférence appelle les groupes juifs progressistes du monde entier à faire face aux tentatives frénétiques d’Israël et du mouvement sioniste dans le monde entier d’induire une législation et des politiques qui font délibérément l’amalgame entre, d’une part, le rejet du sionisme et l’opposition au régime israélien de colonialisme de peuplement et d’apartheid et, d’autre part, le racisme et la haine contre les juifs. Depuis sa création, l’OLP a toujours fait la distinction entre les deux et elle a construit des alliances avec les forces juives antisionistes en tant qu’alliées dans la lutte contre le colonialisme, l’oppression et le racisme sous toutes ses formes, y compris l’antisémitisme.

La conférence appelle à la création d’une coalition juridique internationale d’organisations spécialisées dans les droits humains pour poursuivre l’occupation israélienne et ses criminels dans des forums internationaux et juridiques, sur la base de la juridiction internationale.

La conférence appelle à lancer des campagnes palestiniennes, arabes et internationales, officielles et populaires, pour désigner les partis racistes et fascistes qui composent le gouvernement de l’état colonial et d’apartheid d’Israël comme des organisations terroristes et pour interdire de traiter avec eux.

La conférence appelle à soutenir et à intensifier le rôle de la diplomatie palestinienne officielle et populaire pour faire pression contre l’ONU, les états et les partis politiques du monde entier, afin de désigner Israël comme un état d’apartheid et, en conséquence, de lui imposer des sanctions juridiques, militaires, sécuritaires, commerciales, financières, universitaires, culturelles et sportives, comme cela a été fait contre le défunt régime d’apartheid en Afrique du Sud

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4 février 2023 6 04 /02 /février /2023 17:54

 

 

https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/l-affaire-olivier-dussopt-embarrasse-la-macronie-en-pleine-reforme-des-retraites_213647.html

 

L’affaire d’Olivier Dussopt embarrasse la macronie en pleine réforme des retraites

Les révélations de Mediapart tombent au pire des moments pour la majorité présidentielle et son ministre, en pointe sur la réforme des retraites.

C’est comme une malédiction. En 2019, Jean-Paul Delevoye, chargé de mettre en branle la réforme ambitieuse du système à points, démissionnait après avoir omis dix mandats dans sa déclaration à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). Trois ans plus tard, c’est Olivier Dussopt, le ministre du travail, chargé de porter la nouvelle réforme, non moins contestée, qui est rattrapé par des ennuis judiciaires.

Peu après la publication d’un article de Mediapart sur le sujet, Vendredi 3 Février 2023, le ministre du travail a indiqué à l’Agence France Presse (AFP) que le Parquet National Financier (PNF) avait retenu l’infraction de favoritisme pour un futur procès qui portera sur un marché public conclu à la fin des années 2000 avec un groupe de traitement de l’eau.

C’est un coup dur pour le ministre, en première ligne sur la réforme cruciale de ce début de mandat, et de quoi fragiliser un gouvernement déjà mis sous pression. Les oppositions n’ont pas attendu longtemps pour se saisir de ce dossier, certains élus de gauche évoquant même une mise en retrait nécessaire sur fond de discrédit de la parole publique.

Les premières révélations autour de cette affaire datent du printemps 2020. « Un article de presse a cru pouvoir mettre en cause mes relations avec un groupe d’eau dans la ville d’Annonay dont j’étais le maire », a dit Olivier Dussopt, Samedi 4 Février 2023, sur France Inter, « le PNF a ouvert une enquête et il a procédé à de très nombreuses vérifications ». Les investigations concernaient alors deux lithographies du peintre Gérard Garouste qui lui avaient été offertes, alors qu’il était député-maire d’Annonay.

Ces deux tableaux provenaient d’un dirigeant local de la Saur, groupe français de traitement de l’eau, alors qu’un contrat était sur le point d’être conclu entre la ville et cette entreprise. Le contrat, négocié depuis 2016, a été formellement signé six mois plus tard, le premier juin 2017. En 2020, Olivier Dussopt avait alors expliqué qu’il n’avait pas déclaré ces lithographies à la déontologue de l’Assemblée Nationale, comme c’est requis pour tout cadeau de plus de cent cinquante euros, car il ignorait la valeur des deux tableaux. Il avait ensuite restitué les deux tableaux.

L’enquête devait alors vérifier de possibles faits de corruption et de prise illégale d’intérêts. Deux ans plus tard, seul le favoritisme demeure. Une note de synthèse, adressée par le PNF à Olivier Dussopt, considère qu’il subsiste un seul grief, en l’occurrence une infraction formelle de favoritisme dans un marché public de 2009, a dit Olivier Dussopt, Vendredi 3 Février 2023, ajoutant qu’aucune corruption ne lui était reprochée.

De son côté, Mediapart affirme que la perquisition réalisée chez l’ancien socialiste par les enquêteurs financiers de l’Office Central de Lutte Contre les Infractions Financières et Fiscales (OCLCIFF) a mis au jour des échanges entre Olivier Dussopt et la Saur semblant laisser peu de doute sur l’existence d’un arrangement autour d’un marché public daté de 2009 », au moment où il était député et maire d’Annonay, en Ardèche.

Ces révélations tombent au pire moment pour la majorité, déjà bousculée sur sa réforme des retraites par la rue et par l’opposition virulente des syndicats. Le marathon démarre au parlement et deux nouvelles journées de mobilisation sont programmées par l’intersyndicale, Mardi 7 Février et Samedi 11 Février 2023, contre le recul de l’âge de départ à la     retraite de soixante-deux ans à soixante-quatre ans.

Dans ce contexte, la macronie fait bloc autour de son ministre. « L’important est de travailler sur le fond », a dit Maud Bregeon, Samedi 4 Février 2023, sur BFM Télévision, avant de minimiser les accusations dont Olivier Dussopt fait l’objet, « ce sont des faits publiquement connus depuis 2020. La justice dit qu’il n’y a pas de corruption, qu’il n’y a pas d’enrichissement et que ce n’est pas lié à des activités ministérielles. Si cela dérange de parler du fond, il faut se poser des questions ».

C’est une bonne illustration des difficultés à venir pour la majorité, de continuer un exercice déjà compliqué de pédagogie, sans que le message soit brouillé par l’affaire d’Olivier Dussopt. Un peu plus tôt, le principal intéressé expliquait, malgré tout, qu’il n’avait que le souhait de continuer à convaincre et d’expliquer comment les choses se sont passées pour convaincre de sa bonne foi.

Peut-il rester en poste ? Si le député Philippe Brun n’a pas voulu, sur BFM Télévision, demander sa démission, il n’a pas hésité à parler d’un discrédit qui devrait conduire à la mise en retrait de toute personnalité politique. « Élisabeth Borne n’a pas le choix, car cela fragiliserait encore un peu plus cette réforme », a dit Jérôme Guedj, « Olivier Dussopt ne va pas avoir l’esprit totalement disponible pour défendre la réforme ».

Les prochains jours s’annoncent effectivement délicats pour le ministre, chargé de défendre le texte sur les bancs de l’Assemblée Nationale à partir du Lundi 6 Février 2023. L’ancien socialiste a d’ailleurs eu un aperçu, sur les réseaux sociaux, de ce qui l’attend dans l’hémicycle à travers les railleries de ses opposants. « Olivier Dussopt aura bien favorisé quelqu’un dans sa vie », a par exemple ironisé le député du Mouvement de la France Insoumise (MFI) Hadrien Clouet sur Twitter après les révélations de Mediapart. Gageons que ce champ lexical trouvera une résonance particulière au parlement.

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4 février 2023 6 04 /02 /février /2023 17:21

 

 

https://www.bfmtv.com/international/asie/russie/la-russie-prepare-une-offensive-pour-conquerir-l-est-de-l-ukraine-d-ici-mars-selon-des-observateurs_AN-202302030567.html

 

La Russie prépare une offensive pour conquérir l'est de l'Ukraine avant le mois de mars 2023 selon des observateurs

Un groupe de réflexion américain, citant le renseignement ukrainien, affirme que Vladimir Poutine a ordonné à son état-major de lancer les préparatifs en vue d'une offensive prochaine en Ukraine. Son objectif est de prendre le contrôle total des régions de Donetsk et de Louhansk avant le mois de mars 2023. C’est un espoir déraisonnable selon les experts.

Vladimir Poutine s'accroche à son fantasme. D'après un think tank américain suivant au quotidien l'évolution du conflit, l'Institute for the Study of War (ISW), le président russe a ordonné à Valéri Guerassimov de préparer sans tarder une offensive majeure en Ukraine. Les consignes adressées au général en chef des troupes d'occupation tiennent dans l’impératif de la possession intégrale des régions de Donetsk et de Lougansk dans l'est du pays, déjà annexées par le Kremlin, avant le mois de mars 2023.

Dans son bulletin publié Jeudi 2 Février 2023, l'ISW cite une source au sein du renseignement ukrainien. C'est cet interlocuteur qui assure que l'état-major russe a pour instruction de se rendre maître du Donbass avant deux mois. Mercredi Premier Février 2023, Andriy Chernyak, représentant de la direction générale du renseignement du ministère ukrainien de la défense, avait déroulé un même scénario dans les colonnes du Kiev Post.

Le groupe de réflexion américain affirme que les troupes déployées par Vladimir Poutine ont commencé à prendre de premières précautions. Ainsi, l'accès internet mobile a été coupé dans les zones qu'elles détiennent. Puis, à compter du Samedi 11 Février 2023, c'est l'ensemble du réseau qui devrait être neutralisé.

L’explication simple est d’empêcher les communications émanant des portables des soldats russes de dévoiler les mouvements et les plans de leurs divisions. « Les forces russes ont peut-être appris de précédents manquements opérationnels dans la sécurité », écrit l'ISW.

Nous savons notamment que la frappe contre la caserne de Makiivka, qui avait coûté la vie à au moins quatre-vingt-neuf soldats russes, selon la fourchette basse d'un bilan encore incertain, avait été permise parce que ces dernières avaient involontairement trahi leurs positions au travers des données cellulaires de leurs téléphones.

Quant aux moyens humains alloués à cette offensive, les chiffres flottent toujours. Mercredi Premier Février 2023, le ministre ukrainien de la défense, Alexis Reznikov, a jugé sur BFM Télévision que son ennemi avait pu masser cinq cent mille hommes. « Officiellement, ils ont annoncé trois cent mille hommes mais, quand nous voyons les troupes aux frontières, selon nos évaluations, c’est beaucoup plus », avait-il dit, avançant alors le nombre de cinq cent mille militaires.

Peu importe la mathématique du Kremlin et les luxes de précaution dont il entend entourer cette opération imminente, l'ISW écrit que Vladimir Poutine a pu surestimer ses forces, surtout dans le temps imparti. L'ISW fait valoir que quarante-deux pour cent de l'oblast de Donetsk sont sous contrôle ukrainien, soit onze mille trois cent kilomètres carrés. De surcroît, le mois d'avril est habituellement lourd de pluies en Ukraine, intempéries sous lesquelles l'offensive russe menace de s'embourber.

Un aspect supplémentaire renforce encore le sentiment d'urgence, c’est l'arrivée imminente des chars lourds et des armements occidentaux pour soulager les pénuries ukrainiennes. Valery Soloveï, ancien professeur à l’institut des relations internationales de Moscou, chargé de former les diplomates et les espions selon le Daily Mail qui a relayé son analyse, a expliqué, Dimanche 29 Janvier 2023 au cours d'un direct sur la chaîne YouTube du dissident russe Mikhaïl Khodorkovski, que « c’est la dernière chance de frapper l'Ukraine, mais pas dans l'objectif d'une victoire finale. C'est très important de comprendre cela. Ce but n'est plus du tout d'actualité. Le but totalement différent maintenant est de terminer la guerre de manière honorable. Il s'agit de conserver un minimum des conquêtes russes, soit le Donbass, une partie des territoires annexés, mais pas la totalité d’entre eux, et la Crimée. Les russes n'en espèrent pas plus ».

Valery Soloveï a indiqué au même média que Vladimir Poutine avait ordonné à Valéry Guerassimov, général en chef des troupes russes en Ukraine, de lancer son assaut dans plusieurs directions. Alexis Reznikov a dit s'attendre à ce que l'effort russe se porte avant tout dans le sud du pays ou le Donbass.

Si, dans l'esprit de Vladimir Poutine, cette offensive doit permettre à la Russie de sauver les meubles avant le mois de mars 2023, l'attaque doit bien sûr débuter quelques semaines auparavant. Le ministre ukrainien de la défense imagine qu’elle va se produire dans trois semaines. « Nous pensons que, étant donné que les russes vivent dans les symboles, ils vont essayer de tenter quelque chose aux alentours du 24 février 2023 », a-t-il dit à BFM Télévision, Mercredi Premier Février 2023.

Au mois de février ou bien au mois de mars 2023, les officiers de Vladimir Poutine redoutent que la date de l'assaut soit de toutes façons prématurée et ils craignent d'emmener leurs soldats dans une énième boucherie. C'est du moins ce qu'a souligné une nouvelle fois Valéry Guerassimov. « L'état-major russe est terrifié par les instructions de Vladimir Poutine. Je n'exagère pas. Ils sont horrifiés. Ils ont peur de perdre ce qui leur reste de forces dans le massacre vers lequel l'ordre de Vladimir Poutine va les entraîner », a dit Alexis Reznikov.

Le bilan des pertes russes est déjà effroyable. Il y a une semaine, le chef d'état-major norvégien Eirik Kristoffersen évaluait à la télévision de son pays que, en additionnant les soldats russes tués ou blessés au combat, il y avait cent quatre-vingt mille soldats russes morts ou blessés, une somme qui demeure cependant bien difficile à établir en raison de l'opacité de l’Opération Militaire Spéciale (OMS) du régime de Vladimir Poutine.

Visiblement bien renseignés, les ukrainiens attendent en tout cas leurs adversaires de pied ferme et ils ne semblent pas avoir la main qui tremble. L'ISW relève ainsi dans son bulletin que les généraux ukrainiens voient déjà par-delà la prochaine agression russe et planchent sur leur propre contre-offensive prévue pour l'été 2023.

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4 février 2023 6 04 /02 /février /2023 16:46

 

 

https://www.ancrage.org/fatou-jeune-maman-sans-papiers-lhumanite/

https://www.humanite.fr/societe/un-jour-avec/fatou-jeune-maman-sans-papiers-740430

 

Fatou, jeune maman sans papiers

Par Eugénie Barbezat

Jeudi 3 Mars 2022

Seule avec son fils dans une chambre universitaire à Champigny, cette camerounaise âgée de trente et un ans vit dans la terreur d’être expulsée de son logement et du territoire français.

Quatre lettres qui résonnent comme un couperet Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), Fatou se souvient avec émotion du jour où la lettre de la préfecture est arrivée, « je ne pouvais pas me décider à l’ouvrir. Le soir, en la décachetant, j’ai appris que j’étais sous le coup d’une OQTF ». Débute alors une véritable descente aux enfers pour la jeune camerounaise âgée de trente et un ans, en France depuis plus de dix ans et titulaire d’un master d’économie et de gestion obtenu à l’université de Nanterre. En 2010, alors qu’elle vient d’obtenir son baccalauréat scientifique à Yaoundé, la brillante élève décide de poursuivre ses études dans notre pays. « Mon oncle m’y a encouragée et c’est lui qui m’a financé le voyage et aidée durant les premières années », explique celle qui s’inscrit d’abord en physique et en chimie à l’université de Dijon, avant d’être rattrapée par des ennuis de santé qui l’amèneront à changer de voie, « j’ai subi plusieurs opérations, du coup je n’ai pas pu suivre correctement mon cursus et, malgré mon appétit pour les sciences, ces études ne me convenaient pas ».

Fatou arrive donc à Paris en 2013 pour débuter une licence d’économie et de gestion à l’université de Nanterre. Les chiffres et la comptabilité, c’est son truc. Durant ses études, elle enchaîne les stages dans plusieurs grandes banques où elle décroche, durant les vacances, des Contrats de travail à Durée Déterminée (CDD) en tant que gestionnaire de comptes d’entreprises. Fort heureusement d’ailleurs, puisque, après la mort de son oncle, elle doit désormais subvenir seule à ses besoins. Fatou envoie même régulièrement de l’argent à sa famille au Cameroun.

Entrée en master, l’étudiante se prépare à une brillante carrière à l’issue de ses études. Elle veut rester en France, où elle vient de rencontrer celui qui deviendra le père de son enfant. En 2020, Fatou est enceinte, mais la grossesse se passe mal.

Malade, elle ne peut plus ni suivre ses cours ni travailler. « Comme j’avais le statut d’étudiante, je n’ai pas pu m’inscrire à Pôle Emploi et bénéficier de l’assurance-chômage. J’ai dû solliciter le Revenu de Solidarité Active (RSA) », précise la jeune femme, dont la situation financière se dégrade, « je n’avais plus les moyens d’aider ma famille et j’allais avoir un bébé, cela a créé des tensions qui ont fini par nous faire perdre tout lien ». La naissance du petit Rendal emplit d’abord le couple de joie. Ce bonheur sera de courte durée. Le père de l’enfant, très investi durant les premiers mois, refuse finalement de le reconnaître. Il finit par s’évaporer. « J’ai appris par des amis communs qu’il était retourné au Sénégal, d’où il est originaire », dit Fatou. Seule avec le bébé, elle veut néanmoins poursuivre ses études, mais les frais d’inscription de plus de deux mille cinq cent euros exigés pour les étrangers non communautaires sont hors de portée. Elle doit renoncer.

C’est alors qu’elle reçoit un courrier de la préfecture lui réclamant un certificat d’inscription à l’université pour que son titre de séjour étudiant soit prolongé. Dans l’incapacité de le fournir, elle est maintenant sans papiers et sans droits, le RSA et les Aides Personnalisées au Logement (APL) qui l’aidaient à payer le loyer de sa modeste chambre universitaire sont coupés. Sa demande de logement social est suspendue. Pour se nourrir, elle se tourne vers les distributions alimentaires et surtout elle vit dans la peur d’un contrôle de police qui pourrait la conduire en rétention. « Je n’ose plus sortir, encore moins prendre les transports en commun. Dès que je vois un uniforme, mon cœur s’emballe », explique la jeune femme, qui souffre d’hypertension sévère sans doute liée au stress.

Fatou se met en quête de soutiens. C’est ainsi qu’elle rencontre l’association d’aide aux sans-papiers Sang pour Sans, dont la présidente, Évelyne Perrin, remue ciel et terre pour l’aider. « J’ai immédiatement mobilisé tous mes contacts », explique la militante. La députée européenne Leïla Chaibi ainsi que les parlementaires Marie-George Buffet et Elsa Faucillon ont accepté d’écrire au préfet pour demander la levée de son OQTF et Jacques Gaillot a fait une très belle lettre destinée au juge qui doit se prononcer sur le recours qu’elle a déposé, dans laquelle il l’exhorte à rendre une justice humaine.

Mais le temps de la justice est long. Depuis deux ans, Fatou n’a pas pu travailler et elle passe ses journées enfermée dans une chambre universitaire de quinze mètres carrés avec son fils. Les loyers en retard s’accumulent, au point qu’une procédure d’expulsion est engagée. Elle pourrait se retrouver à la rue avec son enfant à la fin de la trêve hivernale. « Je ne demande qu’une seule chose, un titre de séjour régulier. J’ai des diplômes et de l’expérience et je trouverai facilement du travail pour rembourser mes dettes locatives », assure la jeune femme, qui aspire aussi à assurer une vie sereine et un bel avenir à son fils.

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4 février 2023 6 04 /02 /février /2023 16:22

 

 

MESSAGE DU SECRETAIRE GENERAL DE L’UFRBA DE LA CGT

Vendredi 3 Février 2023

Message de Joël Moulin, secrétaire général de l'Union Fédérale des Retraités de la Banque et de l'Assurance (UFRBA) de la Confédération Générale du Travail (CGT), aux membres de la commission exécutive de l’UFRBA

Vous avez dû voir les uns et les autres qu'une interpellation a été faite par dix-huit des trente-trois fédérations de la Confédération Générale du Travail (CGT) dont la Fédération des Syndicats du Personnel de la Banque et de l'Assurance (FSPBA) à l'adresse de la direction confédérale pour que soit abordée une nouvelle fois la question de la direction confédérale à élire lors du prochain congrès confédéral de la CGT.

Le Comité Confédéral National (CCN) de la CGT a effectivement mis la priorité sur ce sujet avec une séance qui a duré du Mercredi Premier Février 2023 à 20 heures 15 au Jeudi 2 Février 2023 à 4 heures 15 du matin, soit pendant huit heures.

J'ai participé Vendredi 3 Février 2023 à une réunion de la commission exécutive de mon union départementale qui avait deux représentants au CCN, un membre de la Commission Exécutive Confédérale (CEC) et un camarade mandaté par l’union départementale.

Il n’est pas question ici de jeter l'opprobre sur qui que ce soit mais, ce que nous pouvons dire, c’est qu'il y a le feu à la CGT.

Les dix-huit organisations mettent en question la pertinence de la candidature de Marie Buisson à la CEC pour devenir secrétaire générale de la CGT. Pourtant apparemment la procédure statutaire a bien été suivie, avec un vote à l'automne de la CEC à plus de quatre-vingt pour cent et possibilité de débats au CCN. Encore une fois je ne prends pas partie. En tout cas, il s'agit d'une remise en cause soit de la personne de Marie Buisson soit de la ligne politique qu'elle est censée suivre, celle du document d'orientations soumis à amendements jusqu'au 27 février 2023 et qui sera voté, ou qui ne sera pas voté, par la majorité des délégués du congrès confédéral.

En fait, ce CCN de huit heures n'a rien donné. C’est inquiétant. La seule modification est que la CEC passerait de soixante à soixante-six membres.

Pour le moment, il n’y a pas d'alternative proposée par les dix-huit organisations, si ce n'est une candidature proposée par l’union départementale des Bouches du Rhône, qui serait a priori encore moins consensuelle.

Il est question que les dix-huit fédérations convoquent, conformément aux statuts confédéraux, une nouvelle réunion du CCN en amont du congrès.

Sinon les candidatures seront traitées par le CCN au moment du congrès. Ce serait alors une foire d'empoigne qui mettrait largement au second plan la question de la régression sociale, la question de la syndicalisation et les autres questions essentielles.

Vous avez dû avoir connaissance de l’article des Echos écrit avant même la fin de la réunion du CCN. Quelle est la taupe ? Bien entendu les Échos font des choux gras des dissensions internes à la CGT. Cela nous fait très mal et tous les médias et spécialistes foireux vont s'en donner à cœur-joie.

En tant qu’UFRBA et à notre modeste place par rapport à ce panier de crabes, nous avons malgré tout à prendre cette question très au sérieux.

Nous avons un bureau bientôt où nous échangerons sur le sujet, nous ferons des propositions et nous verrons comment le traiter avec la commission exécutive. Notre prochaine commission exécutive se tiendra le 13 mars et le 14 mars 2023. Nous ne savons pas ce qu'il en sera à ce moment-là mais, de toute manière, nous garderons un large moment de débat et s'il est nécessaire nous reviendrons vers vous plus tôt pour décision. Les sujets sont nombreux, ligne politique, position de notre fédération, la décision sera prise par le bureau fédéral, éclairage, en lien avec son syndicat, de notre camarade retraité qui participera au congrès et alternatives.

En l'état, il semble important d'appeler à la raison, de tout temps et encore plus au moment où une lutte, soutenue par la population, se développe partout en France. Je ne sais pas ce que cela donne dans nos secteurs, mais cette lutte est d'intérêt général et de justice sociale. Nous sommes en phase avec l'Union Confédérale des Retraités (UCR) de la CGT. Il est encore temps de redresser la barre.

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3 février 2023 5 03 /02 /février /2023 17:50

 

 

IL Y A QUATRE VINGT DIX ANS A BERLIN

Vendredi 3 Février 2023

Vous trouverez ci-dessous la dernière partie d’un long message de l’historien Marcel Bois relatif à la prise du pouvoir par Adolf Hitler en Allemagne. Le message est disponible en totalité si vous consultez le site internet de la revue Contretemps en français ou bien le site internet de la revue Jacobin en anglais aux adresses ci-dessous.

Bernard Fischer

 

https://www.contretemps.eu/victoire-hitler-30-janvier-1933-allemagne-nazisme/

https://jacobin.com/2015/11/nuremberg-trials-hitler-goebbels-himmler-german-communist-social-democrats

 

La victoire d’Adolf Hitler n’était pas inéluctable

Le parti communiste allemand (KPD) a augmenté son nombre de voix d’un million trois cent mille voix lors de la première élection qui a suivi le krach boursier de 1929 et le nombre de ses militants a plus que doublé pour atteindre deux cent cinquante mille militants de 1928 à 1932. Les militants du KPD exercent une présence visible dans la rue, ils organisent des manifestations et ils s’engagent dans des confrontations physiques contre les nazis.

La force globale du mouvement ouvrier allemand, le plus grand et le plus puissant du monde à l’époque, est attestée par le fait que, même lors des dernières élections libres du mois de novembre 1932, quelques mois seulement avant la prise du pouvoir par Adolf Hitler, le KPD et le parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) réunis obtiennent plus de voix que les nazis. Étant donné leur force numérique et leur politique antifasciste, une confrontation entre les nazis et les partis ouvriers semblait inévitable.

S’adressant aux militants du KPD dans les pages du Militant en 1931, Léon Trotsky écrivait que « si nous plaçons une boule au sommet d’une pyramide, une faible poussée suffit à la faire rouler soit à droite soit à gauche. Telle est la situation dont l’Allemagne se rapproche d’heure en heure. Certaines forces veulent que la boule roule à droite et brise les reins de la classe ouvrière. D’autres forces veulent maintenir la boule au sommet. C’est une utopie. La boule ne peut se maintenir sur la pointe de la pyramide. Les communistes voudraient que la boule roule à gauche et casse les reins du capitalisme. Il ne suffit pas de vouloir, il faut en être capable ».

Les patrons allemands comprennent également que la polarisation ne peut pas durer éternellement, mais ils s’inquiètent surtout de la possibilité que le mouvement ouvrier prenne le pouvoir. Les nazis savent comment tirer parti de cette crainte, en promettant de faire respecter les intérêts des entreprises par tous les moyens nécessaires. Lors d’une collecte de fonds nazie organisée par d’éminents industriels, Rudolf Hess expose des photos de manifestations révolutionnaires d’un côté et des divisions nazies en uniforme de l’autre, « vous avez d’une part les forces de la destruction, qui sont de dangereuses menaces pour vos comptoirs, pour vos usines et pour tous vos biens. D’autre part, les forces de l’ordre se forment avec une volonté fanatique d’extirper l’esprit d’agitation. Tous ceux qui ont doivent donner de peur de perdre tout ce qu’ils ont ».

L’ancien fonctionnaire nazi Albert Krebs a décrit la scène dans ses mémoires, « tous les capitalistes n’étaient pas particulièrement enthousiastes à l’égard des nazis, mais leur scepticisme était relatif et a pris fin dès qu’il est devenu clair qu’Adolf Hitler était la seule personne capable de détruire le mouvement ouvrier ».

Terrifié par la perspective de nouveaux gains pour le mouvement ouvrier, le soutien du capital à Adolf Hitler a augmenté rapidement. Léon Trotsky a illustré cette dynamique de manière colorée, « la grande bourgeoisie aime le fascisme aussi peu qu’un homme qui a mal aux molaires aime se faire arracher les dents ». Autrement dit, le nazisme pouvait leur sembler répugnant, mais il leur apparaissait comme nécessaire. Adolf Hitler a d’ailleurs tenu sa promesse au capital. Après avoir été déclaré chancelier au mois de janvier 1933, il a rendu illégaux les deux partis ouvriers et les syndicats en quelques mois. Des milliers de sociaux-démocrates, de communistes et de syndicalistes, ont été arrêtés et assassinés.

Le soutien du capital a certainement été décisif pour l’ascension d’Adolf Hitler, mais une victoire nazie n’était pas encore inévitable. Une série de terribles erreurs stratégiques de la part de la gauche allemande a joué un rôle majeur dans sa chute.

Le SPD comprend la menace que représente le parti nazi, mais il ne parvient pas à mener le combat nécessaire pour l’arrêter. Dans une tentative désespérée d’empêcher par des moyens légaux les nazis de prendre le pouvoir et de sauver la démocratie de Weimar, le SPD a poursuivi une stratégie consistant à soutenir le moindre mal, c’est-à-dire le gouvernement autoritaire de droite, considéré comme un rempart contre Adolf Hitler, qui serait certainement encore plus à droite et autoritaire.

Cela impliquait de soutenir la candidature de l’archi-conservateur Paul von Hindenburg à l’élection présidentielle de 1932 et de tolérer les cabinets présidentiels autoritaires d’Heinrich Brüning et de Franz von Papen, ainsi que les hausses d’impôts et les réductions de dépenses qu’ils promulguaient.  Cette stratégie allait à l’encontre du programme politique du SPD, sans parler des intérêts matériels de ses partisans.

La faiblesse de cette stratégie est particulièrement évidente le 20 juillet 1932, lorsque le chancelier Franz von Papen dissout le gouvernement dirigé par le SPD en Prusse, le plus grand état de la république de Weimar. Un an auparavant, le SPD avait déjà organisé des milices ouvrières pour une telle situation, le Front de Fer, mais, face à une confrontation réelle, la direction du SPD abandonne la résistance armée et elle appelle au calme et à la retenue.

La confédération syndicale allemande (ADGB) a suivi une voie similaire. De nombreux syndicalistes sont également membres du SPD et soutiennent la stratégie du moindre mal, tolérant le gouvernement de Paul von Hindenburg dans l’espoir d’arrêter les nazis par des moyens constitutionnels. En conséquence, ils se sont également abstenus d’appeler à une grève générale en Prusse en 1932. Le ministre nazi de la propagande, Joseph Goebbels, était toutefois parfaitement conscient des implications du 20 juillet 1932. Comme il le note dans son journal quelques jours plus tard, « les rouges ont été vaincus. Leurs organisations n’ont opposé aucune résistance. Les rouges ont manqué leur moment de vérité. Il n’y en aura pas d’autre ».

En fin de compte, Joseph Goebbels avait raison. Suite au désastre prussien, cinq cent mille électeurs ont quitté le SPD lors des élections deux semaines plus tard. L’absence de réponse désastreuse du mois de juillet 1932 s’est répétée six mois plus tard lorsque les nazis ont pris le pouvoir et lorsqu’ils ont systématiquement éviscéré le mouvement ouvrier.

Le KPD est la seule organisation de la classe ouvrière qui organise une résistance extraparlementaire aux nazis tout en s’opposant à la campagne d’austérité du gouvernement, mais ils échouent également. Leur échec est dû en grande partie à leur incapacité à développer une analyse claire du fascisme et à comprendre la menace qu’il représente.

Le comité central du KPD a abusé de l’expression fascisme au point de la vider de son sens. En ce qui les concerne, l’état allemand était devenu fasciste en 1930, lorsque le cabinet présidentiel de Paul von Hindenburg avait pris le pouvoir. En effet, la direction du KPD considérait tous les autres partis parlementaires comme des variantes du fascisme, déclarant à ses membres que combattre le fascisme signifie combattre le SPD tout autant que combattre Adolf Hitler et les partis d’Heinrich Brüning.

Le KPD importe cette position de Moscou, en se basant sur la théorie du social-fascisme selon laquelle le fascisme et la social-démocratie ne sont pas opposés mais qu’ils fonctionnent comme des frères jumeaux, comme Joseph Staline le disait. Dans le contexte d’une crise capitaliste profonde, c’était la social-démocratie qui, en empêchant les travailleurs de lutter contre le capitalisme, constituait pour le KPD l’ennemi principal. Suivant cette ligne, la direction rejette toute coopération avec le SPD, même lorsqu’il s’agissait de combattre les nazis, « les sociaux-fascistes savent que, pour nous, il ne peut y avoir de collaboration avec eux. En ce qui concerne les policiers-socialistes et ceux qui ouvrent la voie au fascisme, il ne peut y avoir pour nous qu’une lutte à mort ».

De nombreux communistes approuvent ce genre de phrases aux accents radicaux, car le KPD est de plus en plus un parti de chômeurs. Le KPD avait presque cessé d’exister dans les entreprises. À l’automne 1932, seuls onze pour cent des militants du KPD étaient des travailleurs salariés.

Ainsi, la plupart des communistes ne connaissaient plus les sociaux-démocrates comme des collègues de travail, mais seulement comme des partisans de la stratégie du moindre mal et d’événements tels que le mai sanglant du premier mai 1929, lorsque la police sous le commandement du social-démocrate Karl Friedrich Zörgiebel avait violemment réprimé une manifestation organisée par le KPD.

Le refus catégorique de la direction du SPD de collaborer avec le KPD accentue le blocage. À l’époque, le SPD est rongé par une ferveur anticommuniste, assimilant souvent le communisme au nazisme. Le président du parti, Otto Wels, déclare ainsi lors du congrès du SPD à Leipzig en 1931 que « le bolchevisme et le fascisme sont frères. Ils sont tous deux fondés sur la violence et la dictature, quelle que soit leur apparence socialiste ou radicale ».

Plutôt que d’offrir à la majorité de la population une alternative politique, la politique du KPD consistant à diriger l’essentiel de sa colère contre le SPD l’a conduit dans les bras de la droite, du moins pendant un certain temps.

L’exemple le plus notoire de ce phénomène s’est produit en 1931, lorsque le KPD soutient un référendum populaire contre le gouvernement prussien du SPD, initié par les nazis et d’autres forces nationalistes.

Ces politiques désastreuses ont été vivement critiquées par divers communistes de l’opposition. Léon Trotsky et August Thalheimer revêtent une importance particulière. August Thalheimer avait été l’un des fondateurs de l’opposition de droite du KPD, qui avait rompu avec le KPD en 1929. Léon Trotsky, l’un des leaders les plus connus de la révolution russe et désormais un communiste dissident de premier plan, dirigeait ses partisans depuis son exil sur l’île turque de Prinkipo. Tous les deux accordent une attention particulière à l’évolution de la situation en Allemagne.

Le parti d’August Thalheimer soutient que la montée du fascisme ne peut être arrêtée que par une offensive générale, globale et planifiée, de la classe travailleuse. L’outil organisationnel nécessaire à cette offensive était le front uni. Léon Trotsky était d’accord, affirmant que les deux partis étaient également menacés par le nazisme et qu’ils devaient donc lutter ensemble. La nécessité objective du front unique signifie que la théorie du social-fascisme doit être abandonnée. Tant que le KPD refusera de le faire, il ne parviendra pas à se rapprocher des partisans du SPD, « ce genre de position, une politique de gauchisme criard et vide, bloque d’avance la route du KPD vers les travailleurs sociaux-démocrates ».

L’appel à un front uni ne pouvait pas s’adresser exclusivement aux militants du parti, mais il impliquait nécessairement des négociations entre les directions également. Un pur front uni par en bas n’aboutirait pas, car la majorité des militants du parti veulent combattre le fascisme, mais ils veulent le faire avec leur direction. Les communistes ne peuvent espérer se lier uniquement avec des travailleurs sociaux-démocrates prêts à rompre avec leurs leaders.

L’importance d’organiser l’unité d’action la plus large possible au sein de la classe travailleuse primait sur les autres préoccupations. Cela ne signifiait pas, cependant, que les communistes devaient modérer ou adoucir leurs revendications politiques. Au contraire, c’est dans le contexte d’une action unifiée de la classe ouvrière que les communistes peuvent le mieux prouver leur crédibilité en tant qu’antifascistes, « nous devons aider les travailleurs sociaux-démocrates en action dans cette situation nouvelle et extraordinaire à tester la valeur de leurs organisations et de leurs dirigeants en ce moment, c’est une question de vie ou de mort pour la classe ouvrière ».

Pour garantir cela, le front uni devait consister en une action politique, pas seulement dans une collaboration parlementaire, et il ne pouvait être construit qu’autour d’un point central, dans ce cas, la lutte contre le fascisme. Il était de la plus haute importance que les communistes conservent leur indépendance politique et organisationnelle au sein du front. Le slogan de Léon Trotsky, « marchez séparément, mais faites la grève ensemble. Convenez seulement comment frapper, qui frapper et quand frapper, à la condition de ne pas se lier les mains », résumait bien cette approche.

Les appels de Léon Trotsky et d’August Thalheimer en faveur d’un front uni sont bien accueillis par les travailleurs et les intellectuels, car le désir populaire d’unité face à la menace nazie croissante est naturellement répandu. Ce désir se retrouve dans l’appel urgent à l’unité lancé par trente-trois intellectuels publics bien connus, dont Albert Einstein, à l’approche des élections de 1932, appelant le KPD et le SPD à faire enfin un pas vers la construction d’un front ouvrier uni, qui est nécessaire non seulement dans le cadre du parlement, mais aussi pour une défense au-delà.

Dans les petites villes de Bruchsal et d’Oranienburg où les partisans allemands de Léon Trotsky avaient une certaine influence politique, ils parvinrent à créer des comités antifascistes comprenant à la fois des sociaux-démocrates et des communistes. Dans de nombreux autres endroits où aucun trotskyste n’était présent, les militants communistes et sociaux-démocrates locaux ont tout simplement ignoré leurs dirigeants et ont commencé à travailler ensemble, comme l’ont prouvé de récentes recherches dans les archives.

Joachim Petzhold, par exemple, a étudié les rapports internes du ministère allemand de l’intérieur de l’été 1932, concluant que de nombreux communistes voulaient s’unir aux sociaux-démocrates contre le fascisme. Il note le décalage entre la direction du parti et les membres du parti à cet égard. Cette divergence est visible dans un rapport de police du mois de juin 1932, dans lequel il est écrit que « lors des confrontations sanglantes avec les nationaux-socialistes, le front uni est régulièrement déployé en pratique malgré les antagonismes entre les deux partis marxistes et ce sont souvent les communistes qui sont les plus rapides et les plus entreprenants dans cette activité. L’activité pratique du front uni se produit dans tout l’empire. Les délégués syndicaux du SPD collaborent avec leurs collègues du KPD, les militants de la milice ouvrière dirigée par le SPD se présentent comme délégués de leurs camarades aux réunions communistes et les militants du Front de Fer à Duisbourg discutent de la tactique du front uni dans le bureau du KPD. Les cortèges funéraires et les enterrements unifiés sont monnaie courante partout, tout comme les manifestations unitaires entre les deux partis en réponse aux marches nationales-socialistes. Les sociaux-démocrates participent aux nombreuses conférences antifascistes organisées par le KPD et les responsables syndicaux déclarent que la main tendue de fraternité du KPD ne peut être repoussée ».

Des mouvements en faveur de l’unité de la classe ouvrière se produisent également dans le sud de l’Allemagne. Au mois de juillet 1932, par exemple, le leader local du SPD, Reinbold, propose une trêve aux communistes, « mettre de côté ce qui nous divise est une exigence juste étant donné la gravité de notre époque ». Les dirigeants locaux du KPD dans les villes d’Ebingen et de Tübingen font des offres similaires au SPD et aux syndicats à la même époque.

Au mois de décembre 1931, des cas isolés de listes électorales communes du SPD et du KPD se produisent dans le Wurtemberg. L’exemple le plus marqué d’unité pratique a lieu dans la petite ville d’Unterreichenbach, où le KPD se dissout et s’associe au SPD local pour fonder un parti ouvrier uni.

Malgré ce type de dynamiques locales enthousiasmantes, le KPD est déjà profondément stalinisé. Tous les courants d’opposition ont été expulsés depuis longtemps, si bien que les loyalistes de l’Internationale Communiste contrôlent le parti et dictent sa ligne contre la volonté des militants si nécessaire. La ligne de Moscou consiste à s’accrocher à la théorie du social-fascisme jusqu’à la fin.

Lorsque le président Paul von Hindenburg nomme Adolf Hitler chancelier le 30 janvier 1933, des millions de travailleurs allemands sont prêts à se battre. Des manifestations éclatent dans tout le pays tandis que les représentants des usines se réunissent à Berlin pour coordonner une réponse à l’appel du SPD à la lutte commune. Malheureusement, les dirigeants syndicaux ont de nouveau appelé à la retenue. Le vice-président de l’ADGB déclare que « nous voulons réserver la grève générale comme une mesure de dernier recours ». Le leader Theodor Leipart ajoute que « nous voulons souligner que nous ne sommes pas dans l’opposition à ce gouvernement. Cependant, cela ne peut et ne pourra pas nous empêcher de représenter également les intérêts de la classe ouvrière vis-à-vis de ce gouvernement. L’organisation, pas la manifestation, est notre devise ».

Seul le KPD appelle à une grève générale, exhortant toutes les organisations de la classe travailleuse à construire un front uni contre la dictature fasciste d’Adolf Hitler, d’Alfred Hugenberg et de Franz von Papen. Malheureusement, ces coalitions n’ont été réalisées que dans quelques petites villes comme Lübeck. Dans l’ensemble, le KPD est incapable d’acquérir une influence substantielle dans le mouvement ouvrier organisé. Ses années d’isolationnisme politique l’ont conduit trop loin dans le désert.

Après le mois de janvier 1933, il est trop tard, Adolf Hitler et les nazis ont déjà vaincu le mouvement ouvrier le plus puissant du monde. Le KPD, le SPD et les syndicats ont été sommairement mis hors la loi et décimés. Leurs militants se sont retrouvés, souvent pour la dernière fois, côte à côte dans les premiers camps de concentration érigés par le nouveau régime.

Bien que les procès de Nuremberg aient permis de traduire en justice certains des criminels nazis les plus notoires, ils ont également réduit l’horreur du fascisme aux actions de quelques personnes particulièrement malfaisantes, tout en intégrant cette horreur dans un récit de culpabilité nationale collective. Dans un tel récit, personne et tout le monde est en faute. Personne dans le sens où le blâme est attribué aux hauts fonctionnaires et à leurs laquais, mais tout le monde parce que le fascisme nécessite une base collective de soutien de masse, ce qui fait de tous ceux qui vivaient sous le régime des collaborateurs potentiels.

Au lieu de nous soumettre à cette double impasse analytique, nous devrions nous réapproprier une vision de l’histoire qui reconnaît la nature conflictuelle et contestée du changement social. Le fascisme n’est jamais inévitable. Il est le résultat d’une confrontation entre des forces sociales radicalement antagonistes. Partout où il y a des fascistes, il y aura probablement des anticapitalistes et d’autres militants de gauche pour les combattre. C’était vrai en Allemagne en 1933, lorsque la gauche a été défaite et que la barbarie nazie a vaincu, et cela reste vrai dans l’Europe du début du vingt et unième siècle, marquée par une nouvelle crise économique et une nouvelle polarisation politique.

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3 février 2023 5 03 /02 /février /2023 16:37

 

 

https://www.lesechos.fr/economie-france/social/cgt-philippe-martinez-ne-parvient-pas-a-imposer-sa-candidate-marie-buisson-1903192

 

Philippe Martinez ne parvient pas à imposer sa candidate Marie Buisson

Le Comité Confédéral National (CCN) de la Confédération Générale du Travail (CGT) a abordé Mercredi Premier Février 2023 la question de la succession de Philippe Martinez à la tête de la CGT, qui doit être actée lors du cinquante-deuxième congrès de la CGT à la fin du mois de mars 2023 à Clermont-Ferrand. Le secrétaire général de la CGT a tenté in extremis d'obtenir un vote en faveur de sa candidate, Marie Buisson, sans succès.

Philippe Martinez a dû s'y résoudre. A la demande écrite d'une majorité de fédérations de la CGT, le CCN de la CGT, composé des secrétaires généraux des fédérations et des unions départementales de la CGT, a discuté Mercredi Premier Février 2023 de l'équipe dirigeante qui sera désignée au congrès de Clermont-Ferrand à la fin du mois de mars 2023.

Le sujet avait été relégué par la direction confédérale Mercredi Premier Février 2023 à 21 heures pour tenter de limiter la durée des débats et de contenir la fronde contre Marie Buisson, la candidate que le secrétaire général sortant tente d'imposer pour lui succéder. Cela n'a pas fonctionné puisque la réunion s'est poursuivie jusqu’au Jeudi 2 Février 2023 à 4 heures 30 du matin.

Durant ces six heures de discussion, les échanges ont été très violents, selon plusieurs sources. La soixantaine d'interventions se sont partagées entre ceux qui demandaient la construction d'une alternative de rassemblement à la candidature de Marie Buisson et ceux qui la défendaient, les deux camps se renvoyant la responsabilité de diviser l'organisation.

Il y a eu parfois des interventions à contre-emploi, comme lorsque le secrétaire général de la Fédération des Cheminots, Laurent Brun, militant du Parti Communiste Français (PCF) opposé à la désignation de Marie Buisson, a expliqué en substance que le temps du centralisme démocratique où le numéro un sortant choisissait le suivant était fini. Comme d'autres représentants de fédérations, Laurent Brun a insisté sur le refus de la direction de travailler collectivement sur la future équipe dirigeante.

Du côté des partisans de Marie Buisson, les accusations de lutte des places ont fusé, mais les interventions se sont surtout concentrées sur le fait qu'elle soit une femme. « Maintenant, le pouvoir c'est nous », aurait même affirmé une responsable d'union départementale, tandis que Catherine Perret fustigeait « ceux qui, dans les territoires, terrorisent les femmes ». Cette proche de Philippe Martinez s'est aussi dite fière d'avoir signé la pétition féminine de soutien à Marie Buisson, dont l'auteure en sous-main n'est autre que la directrice de cabinet de Philippe Martinez, qui concentre les critiques.

A la fin de la réunion, Philippe Martinez a tenté une ultime manoeuvre. Depuis qu'il a annoncé son départ et qu’il a présenté Marie Buisson au mois de juin 2022 pour lui succéder, il s'est toujours refusé à soumettre la candidature de l'enseignante au vote du CCN avant le congrès. A la surprise de tous, sans que ce soit à l'ordre du jour, il a demandé dans une ultime intervention un vote pour la candidature de Marie Buisson, sans succès. Plusieurs voix se sont élevées pour refuser la méthode, pour dire qu'ils n'avaient pas de mandat de leur organisation ou simplement pour quitter la salle.

Le leader de la CGT a-t-il tenté de tuer le match, selon l'expression d'un cégétiste ? Plus précisément, a-t-il pensé que l'enseignante réussirait l'épreuve, bien que l'équilibre des forces en cas de vote sur la base des effectifs syndiqués des uns et des autres est loin d'être acquis ? Ou bien s'agissait-il de rejeter sur ses opposants la responsabilité de la crise ouverte ?

Les fédérations vont devoir décider si elles demandent une ultime réunion du CCN de la CGT sur la future direction. A défaut, la succession se règlera au congrès. « S'il y a des candidats, qu'ils le disent », a demandé Catherine Perret au CCN, sans avoir de réponse.

Pour l'heure, outre Marie Buisson, seul l'ultra Olivier Mateu, secrétaire général de l’union départementale des Bouches-du-Rhône, s'est déclaré, mais sa candidature n'est a priori pas recevable et, en tout état de cause, elle ne rassemblera pas.

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3 février 2023 5 03 /02 /février /2023 16:17

 

 

https://www.bfmtv.com/politique/les-republicains/l-election-du-depute-meyer-habib-annulee-par-le-conseil-constitutionnel_AN-202302030359.html#xtor=AL-68

 

L'élection du député Meyer Habib annulée par le conseil constitutionnel

« Après que l'élu ait mis en place des permanences téléphoniques, il a pu irrégulièrement être proposé aux électeurs de voter par internet à leur place en utilisant leurs identifiants et leurs mots de passe. Ce sont des agissements qui revêtent une particulière gravité », dans une décision rendue publique Vendredi 3 Février 2023, le conseil constitutionnel a annulé l'élection du député Meyer Habib, député des français de l'étranger, apparenté au groupe des Républicains.

Meyer Habib l’avait emporté contre Deborah Abisror de Lieme, candidate de la majorité dans la huitième circonscription des français d’Italie, de Malte, de Saint-Marin, du Saint-Siège, de Chypre, de Grèce, de Turquie et d’Israël. Il y avait cent quatre-vingt-treize voix entre les deux candidats.

Le conseil constitutionnel écrit que « le jour du second tour des élections législatives, des sympathisants de Meyer Habib ont diffusé sur divers réseaux sociaux des messages appelant à voter pour le candidat. A partir de la veille du scrutin à zéro heure, il est interdit de diffuser ou de faire diffuser par tout moyen de communication au public par voie électronique tout message ayant le caractère de propagande électorale. Eu égard à leur contenu et au moment de leur diffusion, ces messages sont susceptibles d’avoir influencé le vote d’un nombre significatif d’électeurs. Meyer Habib a mis en place des permanences téléphoniques et des centres d’aide mobilisant un nombre significatif d’opérateurs à destination des électeurs rencontrant des difficultés pour voter par voie électronique. Lors de ces appels, il a pu irrégulièrement être proposé aux électeurs de voter par internet à leur place en utilisant leurs identifiants et leurs mots de passe. De tels agissements, qui revêtent une particulière gravité, doivent être regardés comme constitutifs d’une manœuvre. Ces irrégularités et ces manœuvres ont été, au regard de l’écart de voix constaté au second tour, de nature à altérer la sincérité du scrutin ». 

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3 février 2023 5 03 /02 /février /2023 16:00

 

 

https://www.france-palestine.org/Lettre-ouverte-au-President-de-la-Republique-concernant-la-venue-officielle-du

 

Lettre ouverte au président de la république française concernant la venue officielle du premier ministre israélien à Paris

Jeudi 2 Février 2023, vous vous apprêtez à recevoir officiellement le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Nous en sommes stupéfaits et profondément indignés.

Faut-il revenir sur le passé de ce sinistre personnage ? Vous souvenez-vous qu’il était à la pointe de la campagne de haine qui a abouti à l’assassinat d’Itzhak Rabin en 1995 ? Vous souvenez-vous de l’offensive meurtrière qu’il a ordonnée contre la population de Gaza au mois de juillet et au mois d’août 2014, qui a fait deux mille deux cent vingt morts, dont cinq cent cinquante mineurs, et de celle du mois de mai 2021, d’une incroyable violence, dont les palestiniens de Gaza et particulièrement les enfants sont encore loin d’être remis ? Vous souvenez-vous qu’il a toujours développé la colonisation de la Palestine, qu’il n’a jamais caché ses opinions suprémacistes et qu’il est l’artisan de la loi relative à l’état nation du peuple juif qui a fait entrer ses conceptions suprémacistes dans la loi constitutionnelle israélienne ?

La situation présente nous indigne encore plus. Benjamin Netanyahou a constitué un gouvernement qui fait la part belle à des ministres ouvertement racistes, fascistes et suprémacistes, à qui il a donné les clés du développement de la colonisation et de la répression contre les palestiniens.

Dans un mépris total du droit international, il a placé au premier rang des priorités de son gouvernement le développement de la colonisation. Nous en sommes là. Le gouvernement israélien n’en est plus à tergiverser avec le droit international, il le foule ouvertement aux pieds, il l’assume dans le cynisme le plus total et, parmi les provocations de ce gouvernement, le ministre Ithamar Ben-Gvir n’hésite pas à parader sur l’Esplanade des Mosquées.

Comment est-il possible de se réclamer du droit international en Ukraine et de le laisser fouler aux pieds en Palestine ? Ne voyez-vous pas que votre parole, et de ce fait la parole de la France, sera décrédibilisée par la manière dont vous recevez officiellement ce criminel à l’Élysée ?

C’est un engrenage tragique qui est à l’œuvre en Israël et en Palestine. Les palestiniens vivent le cauchemar des offensives quotidiennes sans la moindre retenue de l’armée israélienne d’occupation dont les soldats ont reçu un blanc-seing pour tuer comme bon leur semble. L’attaque de l’armée israélienne contre Jénine, Jeudi 26 Janvier 2023, qui a été d’une sauvagerie inouïe et qui a fait dix morts palestiniens, en témoigne, comme en témoignent les trente-six palestiniens tués par l’armée israélienne depuis le début de l’année 2023. Les palestiniens subissent dans le même temps les exactions des colons haineux et fanatisés, armés et protégés par l’armée israélienne, qui ont lancé des dizaines d’attaques contre eux pas plus tard qu’hier. Qui les protége ? Quant aux israéliens, à qui l’on n’a jamais demandé aucun compte, ils sombrent de ce fait dans la spirale du racisme et de la haine de l’autre, qui se retournera un jour contre eux-mêmes.

Vous ne manquerez pas d’exprimer votre émotion relative aux sept israéliens de la colonie de Neve Yaakov à Jérusalem-Est qui ont été tués Vendredi 27 Janvier 2023 par un jeune palestinien de Jérusalem. Ces sept morts, comme tous les autres, sont des morts de trop. Mais avez-vous mesuré la violence quotidienne subie par les palestiniens de Jérusalem, les dizaines de morts, les expulsions, les destructions de maison, les humiliations et les provocations ? Peut-on évoquer cet événement sans le replacer dans son contexte ? Peut-on accepter les punitions collectives annoncées par le gouvernement israélien ?

C’est maintenant en France que les exactions du gouvernement israélien trouvent leur prolongation. L’ambassadeur d’Israël se permet d’intervenir sur la tenue d’une réunion publique à Lyon, il est soutenu par des députés de votre majorité, puis par le Conseil Représentatif des Institutions juives en France (CRIF), qui confond très dangereusement son rôle de représentation communautaire avec la défense inconditionnelle de l’état d’Israël et de son gouvernement. Lorsque Salah Hamouri, victime de l’arbitraire israélien contre lequel vous n’avez pas su le défendre, est honteusement attaqué par un député de votre majorité, le ministre de l’intérieur n’hésite pas, dans sa réponse, à le diffamer et à menacer sa liberté d’expression en France.

Vous devez être conscient que, si Benyamin Netanyahou est reçu à l’Elysée, il exploitera politiquement cette visite pour renforcer son pouvoir. Vous vous rendez complice de sa politique, de ses crimes, de l’impasse dans laquelle il entraîne le peuple israélien et de la situation désastreuse subie de son fait par le peuple palestinien. Ce ne sont pas quelques expressions convenues d’appel à la retenue ou du rappel purement formel d’une solution à deux états en ruines qui y changera quoi que ce soit.

Nous vous demandons solennellement de ne pas recevoir ce criminel à l’Elysée et d’avoir enfin une parole claire pour ne laisser aucune place aux ingérences directes ou indirectes de l’état d’Israël dans notre vie démocratique.

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