IL Y A QUATRE VINGT DIX ANS A BERLIN
Vendredi 3 Février 2023
Vous trouverez ci-dessous la dernière partie d’un long message de l’historien Marcel Bois relatif à la prise du pouvoir par Adolf Hitler en Allemagne. Le message est disponible en totalité si vous consultez le site internet de la revue Contretemps en français ou bien le site internet de la revue Jacobin en anglais aux adresses ci-dessous.
Bernard Fischer
https://www.contretemps.eu/victoire-hitler-30-janvier-1933-allemagne-nazisme/
https://jacobin.com/2015/11/nuremberg-trials-hitler-goebbels-himmler-german-communist-social-democrats
La victoire d’Adolf Hitler n’était pas inéluctable
Le parti communiste allemand (KPD) a augmenté son nombre de voix d’un million trois cent mille voix lors de la première élection qui a suivi le krach boursier de 1929 et le nombre de ses militants a plus que doublé pour atteindre deux cent cinquante mille militants de 1928 à 1932. Les militants du KPD exercent une présence visible dans la rue, ils organisent des manifestations et ils s’engagent dans des confrontations physiques contre les nazis.
La force globale du mouvement ouvrier allemand, le plus grand et le plus puissant du monde à l’époque, est attestée par le fait que, même lors des dernières élections libres du mois de novembre 1932, quelques mois seulement avant la prise du pouvoir par Adolf Hitler, le KPD et le parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) réunis obtiennent plus de voix que les nazis. Étant donné leur force numérique et leur politique antifasciste, une confrontation entre les nazis et les partis ouvriers semblait inévitable.
S’adressant aux militants du KPD dans les pages du Militant en 1931, Léon Trotsky écrivait que « si nous plaçons une boule au sommet d’une pyramide, une faible poussée suffit à la faire rouler soit à droite soit à gauche. Telle est la situation dont l’Allemagne se rapproche d’heure en heure. Certaines forces veulent que la boule roule à droite et brise les reins de la classe ouvrière. D’autres forces veulent maintenir la boule au sommet. C’est une utopie. La boule ne peut se maintenir sur la pointe de la pyramide. Les communistes voudraient que la boule roule à gauche et casse les reins du capitalisme. Il ne suffit pas de vouloir, il faut en être capable ».
Les patrons allemands comprennent également que la polarisation ne peut pas durer éternellement, mais ils s’inquiètent surtout de la possibilité que le mouvement ouvrier prenne le pouvoir. Les nazis savent comment tirer parti de cette crainte, en promettant de faire respecter les intérêts des entreprises par tous les moyens nécessaires. Lors d’une collecte de fonds nazie organisée par d’éminents industriels, Rudolf Hess expose des photos de manifestations révolutionnaires d’un côté et des divisions nazies en uniforme de l’autre, « vous avez d’une part les forces de la destruction, qui sont de dangereuses menaces pour vos comptoirs, pour vos usines et pour tous vos biens. D’autre part, les forces de l’ordre se forment avec une volonté fanatique d’extirper l’esprit d’agitation. Tous ceux qui ont doivent donner de peur de perdre tout ce qu’ils ont ».
L’ancien fonctionnaire nazi Albert Krebs a décrit la scène dans ses mémoires, « tous les capitalistes n’étaient pas particulièrement enthousiastes à l’égard des nazis, mais leur scepticisme était relatif et a pris fin dès qu’il est devenu clair qu’Adolf Hitler était la seule personne capable de détruire le mouvement ouvrier ».
Terrifié par la perspective de nouveaux gains pour le mouvement ouvrier, le soutien du capital à Adolf Hitler a augmenté rapidement. Léon Trotsky a illustré cette dynamique de manière colorée, « la grande bourgeoisie aime le fascisme aussi peu qu’un homme qui a mal aux molaires aime se faire arracher les dents ». Autrement dit, le nazisme pouvait leur sembler répugnant, mais il leur apparaissait comme nécessaire. Adolf Hitler a d’ailleurs tenu sa promesse au capital. Après avoir été déclaré chancelier au mois de janvier 1933, il a rendu illégaux les deux partis ouvriers et les syndicats en quelques mois. Des milliers de sociaux-démocrates, de communistes et de syndicalistes, ont été arrêtés et assassinés.
Le soutien du capital a certainement été décisif pour l’ascension d’Adolf Hitler, mais une victoire nazie n’était pas encore inévitable. Une série de terribles erreurs stratégiques de la part de la gauche allemande a joué un rôle majeur dans sa chute.
Le SPD comprend la menace que représente le parti nazi, mais il ne parvient pas à mener le combat nécessaire pour l’arrêter. Dans une tentative désespérée d’empêcher par des moyens légaux les nazis de prendre le pouvoir et de sauver la démocratie de Weimar, le SPD a poursuivi une stratégie consistant à soutenir le moindre mal, c’est-à-dire le gouvernement autoritaire de droite, considéré comme un rempart contre Adolf Hitler, qui serait certainement encore plus à droite et autoritaire.
Cela impliquait de soutenir la candidature de l’archi-conservateur Paul von Hindenburg à l’élection présidentielle de 1932 et de tolérer les cabinets présidentiels autoritaires d’Heinrich Brüning et de Franz von Papen, ainsi que les hausses d’impôts et les réductions de dépenses qu’ils promulguaient. Cette stratégie allait à l’encontre du programme politique du SPD, sans parler des intérêts matériels de ses partisans.
La faiblesse de cette stratégie est particulièrement évidente le 20 juillet 1932, lorsque le chancelier Franz von Papen dissout le gouvernement dirigé par le SPD en Prusse, le plus grand état de la république de Weimar. Un an auparavant, le SPD avait déjà organisé des milices ouvrières pour une telle situation, le Front de Fer, mais, face à une confrontation réelle, la direction du SPD abandonne la résistance armée et elle appelle au calme et à la retenue.
La confédération syndicale allemande (ADGB) a suivi une voie similaire. De nombreux syndicalistes sont également membres du SPD et soutiennent la stratégie du moindre mal, tolérant le gouvernement de Paul von Hindenburg dans l’espoir d’arrêter les nazis par des moyens constitutionnels. En conséquence, ils se sont également abstenus d’appeler à une grève générale en Prusse en 1932. Le ministre nazi de la propagande, Joseph Goebbels, était toutefois parfaitement conscient des implications du 20 juillet 1932. Comme il le note dans son journal quelques jours plus tard, « les rouges ont été vaincus. Leurs organisations n’ont opposé aucune résistance. Les rouges ont manqué leur moment de vérité. Il n’y en aura pas d’autre ».
En fin de compte, Joseph Goebbels avait raison. Suite au désastre prussien, cinq cent mille électeurs ont quitté le SPD lors des élections deux semaines plus tard. L’absence de réponse désastreuse du mois de juillet 1932 s’est répétée six mois plus tard lorsque les nazis ont pris le pouvoir et lorsqu’ils ont systématiquement éviscéré le mouvement ouvrier.
Le KPD est la seule organisation de la classe ouvrière qui organise une résistance extraparlementaire aux nazis tout en s’opposant à la campagne d’austérité du gouvernement, mais ils échouent également. Leur échec est dû en grande partie à leur incapacité à développer une analyse claire du fascisme et à comprendre la menace qu’il représente.
Le comité central du KPD a abusé de l’expression fascisme au point de la vider de son sens. En ce qui les concerne, l’état allemand était devenu fasciste en 1930, lorsque le cabinet présidentiel de Paul von Hindenburg avait pris le pouvoir. En effet, la direction du KPD considérait tous les autres partis parlementaires comme des variantes du fascisme, déclarant à ses membres que combattre le fascisme signifie combattre le SPD tout autant que combattre Adolf Hitler et les partis d’Heinrich Brüning.
Le KPD importe cette position de Moscou, en se basant sur la théorie du social-fascisme selon laquelle le fascisme et la social-démocratie ne sont pas opposés mais qu’ils fonctionnent comme des frères jumeaux, comme Joseph Staline le disait. Dans le contexte d’une crise capitaliste profonde, c’était la social-démocratie qui, en empêchant les travailleurs de lutter contre le capitalisme, constituait pour le KPD l’ennemi principal. Suivant cette ligne, la direction rejette toute coopération avec le SPD, même lorsqu’il s’agissait de combattre les nazis, « les sociaux-fascistes savent que, pour nous, il ne peut y avoir de collaboration avec eux. En ce qui concerne les policiers-socialistes et ceux qui ouvrent la voie au fascisme, il ne peut y avoir pour nous qu’une lutte à mort ».
De nombreux communistes approuvent ce genre de phrases aux accents radicaux, car le KPD est de plus en plus un parti de chômeurs. Le KPD avait presque cessé d’exister dans les entreprises. À l’automne 1932, seuls onze pour cent des militants du KPD étaient des travailleurs salariés.
Ainsi, la plupart des communistes ne connaissaient plus les sociaux-démocrates comme des collègues de travail, mais seulement comme des partisans de la stratégie du moindre mal et d’événements tels que le mai sanglant du premier mai 1929, lorsque la police sous le commandement du social-démocrate Karl Friedrich Zörgiebel avait violemment réprimé une manifestation organisée par le KPD.
Le refus catégorique de la direction du SPD de collaborer avec le KPD accentue le blocage. À l’époque, le SPD est rongé par une ferveur anticommuniste, assimilant souvent le communisme au nazisme. Le président du parti, Otto Wels, déclare ainsi lors du congrès du SPD à Leipzig en 1931 que « le bolchevisme et le fascisme sont frères. Ils sont tous deux fondés sur la violence et la dictature, quelle que soit leur apparence socialiste ou radicale ».
Plutôt que d’offrir à la majorité de la population une alternative politique, la politique du KPD consistant à diriger l’essentiel de sa colère contre le SPD l’a conduit dans les bras de la droite, du moins pendant un certain temps.
L’exemple le plus notoire de ce phénomène s’est produit en 1931, lorsque le KPD soutient un référendum populaire contre le gouvernement prussien du SPD, initié par les nazis et d’autres forces nationalistes.
Ces politiques désastreuses ont été vivement critiquées par divers communistes de l’opposition. Léon Trotsky et August Thalheimer revêtent une importance particulière. August Thalheimer avait été l’un des fondateurs de l’opposition de droite du KPD, qui avait rompu avec le KPD en 1929. Léon Trotsky, l’un des leaders les plus connus de la révolution russe et désormais un communiste dissident de premier plan, dirigeait ses partisans depuis son exil sur l’île turque de Prinkipo. Tous les deux accordent une attention particulière à l’évolution de la situation en Allemagne.
Le parti d’August Thalheimer soutient que la montée du fascisme ne peut être arrêtée que par une offensive générale, globale et planifiée, de la classe travailleuse. L’outil organisationnel nécessaire à cette offensive était le front uni. Léon Trotsky était d’accord, affirmant que les deux partis étaient également menacés par le nazisme et qu’ils devaient donc lutter ensemble. La nécessité objective du front unique signifie que la théorie du social-fascisme doit être abandonnée. Tant que le KPD refusera de le faire, il ne parviendra pas à se rapprocher des partisans du SPD, « ce genre de position, une politique de gauchisme criard et vide, bloque d’avance la route du KPD vers les travailleurs sociaux-démocrates ».
L’appel à un front uni ne pouvait pas s’adresser exclusivement aux militants du parti, mais il impliquait nécessairement des négociations entre les directions également. Un pur front uni par en bas n’aboutirait pas, car la majorité des militants du parti veulent combattre le fascisme, mais ils veulent le faire avec leur direction. Les communistes ne peuvent espérer se lier uniquement avec des travailleurs sociaux-démocrates prêts à rompre avec leurs leaders.
L’importance d’organiser l’unité d’action la plus large possible au sein de la classe travailleuse primait sur les autres préoccupations. Cela ne signifiait pas, cependant, que les communistes devaient modérer ou adoucir leurs revendications politiques. Au contraire, c’est dans le contexte d’une action unifiée de la classe ouvrière que les communistes peuvent le mieux prouver leur crédibilité en tant qu’antifascistes, « nous devons aider les travailleurs sociaux-démocrates en action dans cette situation nouvelle et extraordinaire à tester la valeur de leurs organisations et de leurs dirigeants en ce moment, c’est une question de vie ou de mort pour la classe ouvrière ».
Pour garantir cela, le front uni devait consister en une action politique, pas seulement dans une collaboration parlementaire, et il ne pouvait être construit qu’autour d’un point central, dans ce cas, la lutte contre le fascisme. Il était de la plus haute importance que les communistes conservent leur indépendance politique et organisationnelle au sein du front. Le slogan de Léon Trotsky, « marchez séparément, mais faites la grève ensemble. Convenez seulement comment frapper, qui frapper et quand frapper, à la condition de ne pas se lier les mains », résumait bien cette approche.
Les appels de Léon Trotsky et d’August Thalheimer en faveur d’un front uni sont bien accueillis par les travailleurs et les intellectuels, car le désir populaire d’unité face à la menace nazie croissante est naturellement répandu. Ce désir se retrouve dans l’appel urgent à l’unité lancé par trente-trois intellectuels publics bien connus, dont Albert Einstein, à l’approche des élections de 1932, appelant le KPD et le SPD à faire enfin un pas vers la construction d’un front ouvrier uni, qui est nécessaire non seulement dans le cadre du parlement, mais aussi pour une défense au-delà.
Dans les petites villes de Bruchsal et d’Oranienburg où les partisans allemands de Léon Trotsky avaient une certaine influence politique, ils parvinrent à créer des comités antifascistes comprenant à la fois des sociaux-démocrates et des communistes. Dans de nombreux autres endroits où aucun trotskyste n’était présent, les militants communistes et sociaux-démocrates locaux ont tout simplement ignoré leurs dirigeants et ont commencé à travailler ensemble, comme l’ont prouvé de récentes recherches dans les archives.
Joachim Petzhold, par exemple, a étudié les rapports internes du ministère allemand de l’intérieur de l’été 1932, concluant que de nombreux communistes voulaient s’unir aux sociaux-démocrates contre le fascisme. Il note le décalage entre la direction du parti et les membres du parti à cet égard. Cette divergence est visible dans un rapport de police du mois de juin 1932, dans lequel il est écrit que « lors des confrontations sanglantes avec les nationaux-socialistes, le front uni est régulièrement déployé en pratique malgré les antagonismes entre les deux partis marxistes et ce sont souvent les communistes qui sont les plus rapides et les plus entreprenants dans cette activité. L’activité pratique du front uni se produit dans tout l’empire. Les délégués syndicaux du SPD collaborent avec leurs collègues du KPD, les militants de la milice ouvrière dirigée par le SPD se présentent comme délégués de leurs camarades aux réunions communistes et les militants du Front de Fer à Duisbourg discutent de la tactique du front uni dans le bureau du KPD. Les cortèges funéraires et les enterrements unifiés sont monnaie courante partout, tout comme les manifestations unitaires entre les deux partis en réponse aux marches nationales-socialistes. Les sociaux-démocrates participent aux nombreuses conférences antifascistes organisées par le KPD et les responsables syndicaux déclarent que la main tendue de fraternité du KPD ne peut être repoussée ».
Des mouvements en faveur de l’unité de la classe ouvrière se produisent également dans le sud de l’Allemagne. Au mois de juillet 1932, par exemple, le leader local du SPD, Reinbold, propose une trêve aux communistes, « mettre de côté ce qui nous divise est une exigence juste étant donné la gravité de notre époque ». Les dirigeants locaux du KPD dans les villes d’Ebingen et de Tübingen font des offres similaires au SPD et aux syndicats à la même époque.
Au mois de décembre 1931, des cas isolés de listes électorales communes du SPD et du KPD se produisent dans le Wurtemberg. L’exemple le plus marqué d’unité pratique a lieu dans la petite ville d’Unterreichenbach, où le KPD se dissout et s’associe au SPD local pour fonder un parti ouvrier uni.
Malgré ce type de dynamiques locales enthousiasmantes, le KPD est déjà profondément stalinisé. Tous les courants d’opposition ont été expulsés depuis longtemps, si bien que les loyalistes de l’Internationale Communiste contrôlent le parti et dictent sa ligne contre la volonté des militants si nécessaire. La ligne de Moscou consiste à s’accrocher à la théorie du social-fascisme jusqu’à la fin.
Lorsque le président Paul von Hindenburg nomme Adolf Hitler chancelier le 30 janvier 1933, des millions de travailleurs allemands sont prêts à se battre. Des manifestations éclatent dans tout le pays tandis que les représentants des usines se réunissent à Berlin pour coordonner une réponse à l’appel du SPD à la lutte commune. Malheureusement, les dirigeants syndicaux ont de nouveau appelé à la retenue. Le vice-président de l’ADGB déclare que « nous voulons réserver la grève générale comme une mesure de dernier recours ». Le leader Theodor Leipart ajoute que « nous voulons souligner que nous ne sommes pas dans l’opposition à ce gouvernement. Cependant, cela ne peut et ne pourra pas nous empêcher de représenter également les intérêts de la classe ouvrière vis-à-vis de ce gouvernement. L’organisation, pas la manifestation, est notre devise ».
Seul le KPD appelle à une grève générale, exhortant toutes les organisations de la classe travailleuse à construire un front uni contre la dictature fasciste d’Adolf Hitler, d’Alfred Hugenberg et de Franz von Papen. Malheureusement, ces coalitions n’ont été réalisées que dans quelques petites villes comme Lübeck. Dans l’ensemble, le KPD est incapable d’acquérir une influence substantielle dans le mouvement ouvrier organisé. Ses années d’isolationnisme politique l’ont conduit trop loin dans le désert.
Après le mois de janvier 1933, il est trop tard, Adolf Hitler et les nazis ont déjà vaincu le mouvement ouvrier le plus puissant du monde. Le KPD, le SPD et les syndicats ont été sommairement mis hors la loi et décimés. Leurs militants se sont retrouvés, souvent pour la dernière fois, côte à côte dans les premiers camps de concentration érigés par le nouveau régime.
Bien que les procès de Nuremberg aient permis de traduire en justice certains des criminels nazis les plus notoires, ils ont également réduit l’horreur du fascisme aux actions de quelques personnes particulièrement malfaisantes, tout en intégrant cette horreur dans un récit de culpabilité nationale collective. Dans un tel récit, personne et tout le monde est en faute. Personne dans le sens où le blâme est attribué aux hauts fonctionnaires et à leurs laquais, mais tout le monde parce que le fascisme nécessite une base collective de soutien de masse, ce qui fait de tous ceux qui vivaient sous le régime des collaborateurs potentiels.
Au lieu de nous soumettre à cette double impasse analytique, nous devrions nous réapproprier une vision de l’histoire qui reconnaît la nature conflictuelle et contestée du changement social. Le fascisme n’est jamais inévitable. Il est le résultat d’une confrontation entre des forces sociales radicalement antagonistes. Partout où il y a des fascistes, il y aura probablement des anticapitalistes et d’autres militants de gauche pour les combattre. C’était vrai en Allemagne en 1933, lorsque la gauche a été défaite et que la barbarie nazie a vaincu, et cela reste vrai dans l’Europe du début du vingt et unième siècle, marquée par une nouvelle crise économique et une nouvelle polarisation politique.