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28 juillet 2023 5 28 /07 /juillet /2023 17:07

 

 

https://www.chess-and-strategy.com/2023/07/l-espagne-octroie-la-nationalite-a-sara-khadem.html

 

L'Espagne a octroyé la nationalité espagnole à la joueuse d'échecs d’origine iranienne Sara Khadem, classée au quinzième rang dans la hiérarchie féminine mondiale.

La jeune femme, âgée de vingt-six ans, s'était enfuie après avoir participé au mois de décembre 2022 à un tournoi international sans porter le voile islamique.

Madrid a octroyé la nationalité espagnole à Sara Khadem, la joueuse d'échecs iranienne qui s'est enfuie en Espagne après avoir participé au mois de décembre 2022 à un tournoi international sans porter le voile islamique, a-t-on indiqué de source officielle, Mercredi 26 Juillet 2023.

« En réponse aux circonstances exceptionnelles concernant Sarasadat Khademalsharieh, je viens de lui accorder la nationalité espagnole », précise la ministre espagnole de la justice, Pilar Llop, dans le bulletin officiel de l’état espagnol. La décision a été prise Mardi 25 Juillet 2023 en conseil des ministres, ajoute-t-on de même source.

Grand maître d'échecs âgée de vingt-six ans, actuellement quinzième joueuse dans le classement mondial de la Fédération Internationale Des Echecs (FIDE), Sara Khadem a participé au mois de décembre 2022 à la coupe du monde de parties rapides au Kazakhstan, sans porter le voile islamique, obligatoire pour les femmes en Iran.

Comme elle le précisait dans une interview à l'Agence France Presse (AFP) au mois de février 2023, elle l'a fait en soutien au mouvement de contestation qui a éclaté en Iran après la mort en garde à vue au mois de septembre 2022 de Mahsa Amini, alors détenue pour avoir enfreint le code vestimentaire qui oblige les femmes à porter le voile.

Une proche l'a avertie qu'elle serait arrêtée si elle retournait en Iran. C'est à ce moment que Sara Khadem a décidé de se rendre en Espagne avec son mari et son jeune fils, où ils vivent actuellement. Sara Khadem a été reçue au mois de janvier 2023 par le premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, avec qui elle a joué une partie d'échecs.

Sara Khadem était déjà dans la ligne de mire des autorités iraniennes. En 2020, elle avait été interdite de voyage à l’étranger pendant six mois pour avoir quitté l'équipe nationale iranienne. Elle entendait alors protester contre un incident durant lequel la défense antiaérienne iranienne avait abattu, par erreur selon Téhéran, un Boeing ukrainien, qui avait fait cent soixante-seize morts.

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28 juillet 2023 5 28 /07 /juillet /2023 16:52

 

 

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/sainte-soline-le-moine-zadiste-condamne-a-12-mois-de-prison-ferme-par-le-tribunal-de-niort-9502953

 

Le moine zadiste condamné à un an de prison ferme par le tribunal de Niort

Le militant écologiste Loïc Schneider, surnommé le moine zadiste, a été condamné par le tribunal judiciaire de Niort, Jeudi 27 Juillet 2023. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet et l'a condamné à un an de prison ferme, aménageable sous bracelet électronique à domicile.

Quatre militants écologistes comparaissaient Jeudi 27 Juillet 2023 devant le tribunal judiciaire de Niort pour leur participation au rassemblement de Sainte-Soline, Samedi 25 Mars 2023. L’un d’entre eux était Loïc Schneider, un militant âgé de vingt-sept ans originaire de Nancy, en détention provisoire depuis un mois, également accusé de recel de vol pour avoir ramassé la veste d’un gendarme et de dégradation pour avoir tagué un fourgon de gendarmerie. Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur et l’a condamné à un an de prison ferme, aménageable sous forme de détention à domicile avec bracelet électronique. Le militant a interdiction de paraître dans les Deux-Sèvres et de porter une arme pendant trois ans.

Deux autres militants ont également été condamnés à deux mois de prison avec sursis pour recel de bien provenant d'un vol. Un troisième militant a été condamné à quatre mois de prison avec sursis avec obligation de soin, interdiction de se rendre dans les Deux-Sèvres pendant trois ans et interdiction de port d'arme pendant cinq ans, reconnu coupable de participation à un groupement en vue de préparer des violences. Tous les quatre ont entre vingt-cinq et vingt-sept ans et ne vivent pas dans les Deux-Sèvres.

L'homme condamné Jeudi 27 Juillet 2023 à un an de prison est plus connu sous le nom du moine zadiste sur les réseaux sociaux puisqu’il se photographie vêtu d’un vêtement religieux pendant les manifestations. Déjà condamné à trois ans de prison en Allemagne pour des violences policières, mais en liberté conditionnelle depuis peu, le prévenu a profité de l'audience pour faire de son procès une tribune contre les bassines et contre les violences policières.

Durant l'audience, il est apparu détendu. « Il n'en est pas à son premier procès », dit le juge dès le début du procès. Le militant, sourire aux lèvres, prévient qu’il ne répondra pas aux questions du tribunal. Il est venu pour faire une déclaration d’une dizaine de pages, dans lesquelles il dénonce les violences policières en général, évoquant à plusieurs reprises la mort de Rémi Fraisse, militant écologiste tué par une grenade il y a neuf ans, ou encore son arrestation, il y a un mois, par une vingtaine de gendarmes spécialisés dans les interventions terroristes.

Les témoins venus le défendre n’ont rien vu des faits qui lui sont reprochés. Ils vont, tour à tour, se livrer à un discours contre les bassines et contre les violences policières. Le vol du gilet de gendarme et le tag « tous les flics sont des bâtards », inscrit sur un fourgon, ne sont quasiment pas évoqués.

Le militant se laisse aller à quelques notes d’humour, en expliquant que la détention lui a permis de bien se reposer, ou en demandant la permission de lire deux de ses poèmes. Le juge laisse faire, dépité. Les soutiens du prévenu applaudissent discrètement dans la salle. Lors de ses réquisitions, le parquet requiert un an de détention à domicile, aménageable sous bracelet électronique, et trois ans d’interdiction de paraître dans les Deux-Sèvres et de porter une arme.

Pour l'avocat de Loïc Schneider, le militant n’est pas un semeur de désordre, mais plutôt un semeur de graines, en référence à son métier de maraîcher. Loïc Schneider travaille également dans un Etablissement d’Hébergement des Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) à Nancy. Ses soutiens se disent stupéfaits par la sévérité de la peine. Une centaine de sympathisants du mouvement contre les bassines sont venus le soutenir devant le tribunal. Selon plusieurs militants interrogés par France Bleu, la justice a voulu faire un procès exemple pour faire cesser la contestation.

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28 juillet 2023 5 28 /07 /juillet /2023 16:34

 

 

https://www.bfmtv.com/politique/la-cour-de-cassation-confirme-le-renvoi-d-eric-dupond-moretti-en-proces-soupconne-de-prise-illegale-d-interets_AN-202307280366.html

 

La Cour de cassation confirme le renvoi d'Éric Dupond Moretti en procès, soupçonné de prise illégale d'intérêt

Vendredi 28 Juillet 2023

Le ministre de la justice est soupçonné de conflit d'intérêt dans deux dossiers auxquels il a pris part lorsqu'il était avocat. La cour de cassation a finalement décidé de son renvoi devant la justice. Le ministre dit qu’il attend avec confiance son procès devant la Cour de Justice de la République (CJR).

La cour de cassation a rejeté la demande des avocats d'Éric Dupond-Moretti qui souhaitait l'annulation de la procédure pour prise illégale d'intérêt qui vise le ministre de la justice. Le ministre de la justice sera donc bien jugé par la CJR, seule juridiction qui peut juger les ministres pour des actes délictueux ou criminels dans l'exercice de leur fonction.

L'ancienne figure des prétoires, entrée au gouvernement à l'été 2020, est soupçonnée d'avoir profité de sa fonction pour régler des comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir quand il était avocat dans deux dossiers.

Le premier dossier concerne l'enquête administrative ordonnée au mois de septembre 2020 contre trois magistrats du Parquet National financier (PNF) qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées quand il était encore une star du barreau.

Dans le second dossier, il lui est reproché d'avoir diligenté des poursuites administratives contre un ancien juge d'instruction détaché à Monaco, Édouard Levrault, qui avait mis en examen un de ses anciens clients. Éric Dupond-Moretti qui conteste les faits, assure qu’il n’a fait que suivre les recommandations de son administration.

Une information judiciaire a été ouverte au mois de janvier 2021, aboutissant à sa mise en examen pour prise illégale d'intérêt au mois de juillet 2021. Les avocats du ministre de la justice avaient réclamé, sans succès, que cette procédure soit annulée avant une nouvelle demande d'annulation en 2022.

En tout, le ministre a formé pas moins de huit pourvois contre la procédure et l'arrêt de la CJR qui avait prononcé son renvoi en procès.

« Le ministre, qui a été mis en examen, a contesté sur plusieurs points la régularité de la procédure suivie devant la commission d’instruction et en particulier celle de la perquisition de son ministère », peut-on lire dans le communiqué de presse de la cour de cassation.

Le ministère de la justice avait été perquisitionné au mois de juin 2021. L'avocat du ministre avait alors dénoncé un déploiement de forces totalement disproportionné et totalement incompréhensible, avec une vingtaine de gendarmes armés.

« L'institution a également refusé de procéder à des actes d’enquête sollicités par le ministre, en particulier des auditions de témoin », précise encore la cour de cassation.

Les avocats du ministre souhaitaient faire auditionner Céline Parisot, présidente de l'Union Syndicale des Magistrats (USM), l'un des syndicats à l'origine des plaintes déposées avec l'association Anticor pour dénoncer des situations de conflits d'intérêt dans deux dossiers.

Le ministre qui s'était dit serein dans ce dossier dit qu’il attend son procès avec confiance. « Éric Dupond-Moretti a toute la confiance de la première ministre », a fait savoir de son côté Matignon à BFM Télévision.

Depuis sa création en 1993, la CJR a prononcé des jugements contre une dizaine d’anciens ministres. Aucune peine de prison ferme n'a jamais été prononcée.

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28 juillet 2023 5 28 /07 /juillet /2023 16:18

 

 

https://www.bfmtv.com/politique/parti-socialiste/crise-dans-la-police-faure-demande-la-demission-du-triumvirat-darmanin-veaux-nunez_AN-202307280299.html

 

Olivier Faure demande la démission de Gérald Darmanin, de Laurent Nunez et de Frédéric Veaux

Pour le premier secrétaire du Parti Socialiste, ces trois hommes défient les règles républicaines dans la crise qui agite la police après l'incarcération d'un policier de la Brigade Anti Criminalité (BAC) de Marseille.

Frédéric Veaux, Laurent Nunez et Gérald Darmanin, ces trois hommes forment un triumvirat, dénonce le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, Vendredi 28 Juillet 2023, en référence à cette forme de pouvoir partagée par un trio au temps de la Rome antique.

C’est une façon pour lui de mettre dans le même sac le Directeur Général de la Police Nationale (DGPN), le préfet de police de Paris et le ministre de l’intérieur, concernant leur réaction à la crise qui agite la police depuis la mort de Nahel et l'incarcération d'un policier de la BAC de Marseille, soupçonné d'avoir roué de coups le jeune Hedi, qui a reçu un tir de Lanceur de Balle de Défense (LBD).

« Tous les trois défient les règles républicaines, les grands principes qui nous régissent, l’indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs et l’égalité des citoyens devant la loi », accuse Olivier Faure, qui réclame leur démission.

Très actif dès le début de la séquence, il vise ce trio depuis que Frédéric Veaux a dit Dimanche 23 Juillet 2023 dans le Parisien qu'un policier n'avait pas sa place en prison, en s'attirant au passage le soutien de Laurent Nuñez, même si ce dernier a cherché à tempérer récemment face à la polémique.

Le député de Seine-et-Marne avait déjà dénoncé une situation gravissime et il avait tancé le silence de Gérald Darmanin, lequel était en arrêt-maladie, selon lui. De retour en France, après un déplacement dans le Pacifique aux côtés d'Emmanuel Macron, le ministre de l’intérieur a pris la parole pour la première fois, Jeudi 27 Juillet 2023, au sortir d'un commissariat du dix-neuvième arrondissement de Paris.

Indiquant qu'il comprenait cette colère et cette tristesse, Gérald Darmanin leur a adressé un franc soutien, ainsi qu'à Frédéric Veaux, un grand flic. Tout en appelant les policiers à ne pas oublier le sens de leur mission, alors que plusieurs d'entre eux, moins de cinq pour cent d'après Gérald Darmanin, se sont mis en arrêt maladie ou ont refusé de se rendre au travail pour protester contre la décision de la justice.

L'ancien maire de Tourcoing a ensuite reçu les principaux syndicats de police, qui se sont dit satisfaits à l'issue de la réunion.

De son côté Olivier Faure profite de la réaction de Gérald Darmanin pour relever une possible dissonance dans l'orchestre de l'exécutif, qui s'attache à soutenir les Forces De l’Ordre (FDO) et à rappeler dans le même temps l'indépendance de la justice.

« Si Emmanuel Macron a déclaré que personne n’était au-dessus des lois, le cadre que le président de la république a fixé devrait être rappelé au ministre de l’intérieur qui, visiblement, ne l'a pas entendu », a dit Olivier Faure, « Gérald Darmanin continue de défier à la fois le président et la république. Qui est le pilote ? »

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27 juillet 2023 4 27 /07 /juillet /2023 15:35

 

 

https://www.theindiaforum.in/politics/multipolarity-mantra-authoritarianism

https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/03/06/multipolarite-le-mantra-de-lautoritarisme-sotsialnyi-rukh-et-la-gauche-en-inde/

 

Multipolarité, le mantra de l’autoritarisme

Par Kavita Krishnan

Mardi 20 Décembre 2022

Le plaidoyer de la gauche en faveur de la multipolarité contre un ordre unipolaire dirigé par les États-Unis a, en fait, défendu l’autoritarisme dans le monde entier. La gauche doit réfléchir à la manière dont son langage favorise de tels régimes.

La multipolarité est la boussole qui oriente la compréhension des relations internationales par la gauche. Tous les courants de la gauche, en Inde et dans le monde, plaident depuis longtemps pour un monde multipolaire, par opposition à un monde unipolaire dominé par l’impérialisme américain.

Dans le même temps, la multipolarité est devenue la clé de voûte du langage commun des fascismes et des autoritarismes mondiaux. C’est un cri de ralliement pour les despotes, qui sert à déguiser leur guerre contre la démocratie en une guerre contre l’impérialisme. La promotion de la multipolarité pour déguiser et légitimer le despotisme est considérablement facilité par le soutien retentissant de la gauche mondiale à la multipolarité comme expression bienvenue de la démocratisation anti-impérialiste des relations internationales.

En formulant sa réponse aux confrontations politiques internes aux états nations ou entre eux comme une option à somme nulle entre la multipolarité et l’unipolarité, la gauche perpétue une fiction qui, même à son apogée, a toujours été trompeuse et inexacte. Mais cette fiction est positivement dangereuse maintenant, car elle sert uniquement d’outil narratif et dramatique pour faire jouer aux fascistes et aux autoritaires des rôles flatteurs.

Les conséquences malheureuses de l’engagement de la gauche en faveur d’une multipolarité sans valeur sont illustrées de manière très frappante dans le cas de sa réponse à l’invasion russe en Ukraine. La gauche mondiale et indienne a légitimé et amplifié à des degrés divers le discours fasciste russe, en défendant l’invasion comme un défi multipolaire à l’impérialisme unipolaire dirigé par les États-Unis.

Le 30 septembre 2022, en annonçant l’annexion illégale de quatre provinces ukrainiennes, le président russe Vladimir Poutine a précisé ce que signifiaient la multipolarité et la démocratie dans son cadre idéologique. Il a défini la multipolarité comme l’opposition aux tentatives des élites occidentales d’établir leurs propres valeurs dégradées de démocratie et de droits des êtres humains comme des valeurs universelles, qui seraient étrangères à la grande majorité des peuples en occident et ailleurs.

Le stratagème rhétorique de Vladimir Poutine a consisté à déclarer que les concepts d’ordre fondé sur des règles, de démocratie et de justice, ne sont rien d’autre que des impositions idéologiques et impérialistes de l’occident, qui ne servent que de prétextes pour violer la souveraineté d’autres nations.

Alors que Vladimir Poutine jouait sur l’indignation justifiée face à la longue liste de crimes commis par les pays occidentaux, y compris le colonialisme, l’impérialisme, les invasions, les occupations, les génocides et les coups d’état, il était facile d’oublier que son discours n’était pas un discours exigeant la justice, des réparations et la fin de ces crimes. En fait, en affirmant le fait évident que les gouvernements occidentaux n’ont aucun droit moral d’intervenir, ni même de prononcer un mot sur la démocratie, Vladimir Poutine a habilement exclu les peuples de l’équation.

Les peuples des nations colonisées sont ceux qui ont lutté et continuent de lutter pour la liberté. Les peuples des nations impérialistes descendent dans la rue pour réclamer la démocratie et la justice et pour protester contre le racisme, les guerres, les invasions et les occupations commises par leurs propres gouvernements, mais Vladimir Poutine ne soutient pas les peuples des pays du sud.

Au contraire, Vladimir Poutine a fait signe à des forces partageant les mêmes idées dans le monde entier, mouvements politiques d’extrême droite, suprématistes blancs, racistes, antiféministes, homophobes et transphobes, de soutenir l’invasion, dans le cadre d’un projet avantageux pour eux tous de renverser l’hégémonie unipolaire des valeurs universelles de la démocratie et des droits humains et de gagner la perspective historique de la vraie liberté.

Vladimir Poutine utilise la perspective historique de son choix pour soutenir la version suprématiste du pays de la civilisation russe dans lequel les lois déshumanisent les homosexuels et dans lequel les références aux événements historiques sont criminalisées au nom du renforcement de la souveraineté de la Russie. Il affirme la liberté de la Russie de nier et de défier les normes démocratiques et les lois internationales définies universellement par des organismes comme l’Organisation des Nations Unies (ONU). Le projet d’intégration eurasienne, que Vladimir Poutine présente comme un défi multipolaire à l’Union Européenne impérialiste et à l’unipolarité occidentale, ne peut être correctement compris que comme une partie de son projet idéologique et politique explicitement antidémocratique. La concurrence entre les États-Unis et la Russie en tant que grandes puissances est une autre question, compliquée par le projet politique partagé de Donald Trump aux États-Unis et de Vladimir Poutine en Russie.

Le langage de la multipolarité et de l’anti-impérialisme trouve également un écho dans le totalitarisme hyper-nationaliste chinois.

Une déclaration commune de Vladimir Poutine et de Xi Jinping au mois de février 2022, peu avant que la Russie n’envahisse l’Ukraine, énonce leur rejet commun des normes universellement acceptées en matière de démocratie et de droits humains, au profit de définitions culturellement relativistes de ces termes, « une nation peut choisir les formes et les méthodes de mise en œuvre de la démocratie qui conviennent le mieux à ses traditions et à ses caractéristiques culturelles uniques. Il appartient uniquement au peuple du pays de décider si son état est démocratique ». Ces idées étaient explicitement attribuées par la déclaration aux efforts entrepris par la partie russe pour établir un système multipolaire juste de relations internationales.

Pour Xi Jinping, les valeurs universelles de la liberté, de la démocratie et des droits des êtres humains, ont été utilisées pour provoquer la désintégration de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), les changements radicaux en Europe de l’Est, les révolutions de couleur et les printemps arabes, tous provoqués par l’intervention des États-Unis et de l’occident. Tout mouvement populaire qui demande des droits humains et une démocratie largement acceptée, est traité comme une révolution de couleur impérialiste intrinsèquement illégitime.

L’exigence d’une démocratie répondant à des normes universelles, soulevée par les manifestants du mouvement en Chine contre la répression au nom de la politique de zéro coronavirus, est significative à la lumière des normes culturellement relativistes privilégiées par le gouvernement chinois. Un livre blanc publié en 2021, intitulé « l’approche de la Chine en matière de démocratie, de liberté et de droits des êtres humains », définit les droits des êtres humains comme le bonheur du bien-être et des avantages sociaux, et il ne définit pas les droits humains comme des protections contre un pouvoir gouvernemental débridé. Il omet ostensiblement le droit de remettre en question le gouvernement, d’exprimer son désaccord ou de s’organiser librement.

Définir la démocratie spécifique à la Chine comme la bonne gouvernance et les droits des êtres humains comme le bonheur permet à Xi Jinping de justifier la répression des musulmans ouïghours. Il prétend que les camps de concentration destinés à rééduquer ces minorités et à remodeler leur pratique de l’islam pour qu’elle ait une orientation chinoise ont permis une bonne gouvernance et un plus grand bonheur.

Même parmi les dirigeants suprématistes hindous en Inde, il y a de forts échos du discours fasciste et autoritaire du monde multipolaire, dans lequel les puissances civilisationnelles se relèveront pour réaffirmer leur ancienne gloire impérialiste et dans lequel l’hégémonie de la démocratie libérale cédera la place au nationalisme de droite.

Mohan Bhagwat, leader du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), a déclaré avec admiration que « dans un monde multipolaire qui défie les États-Unis, la Chine s’est maintenant élevée. Elle ne se soucie pas de ce que le monde pense d’elle. Elle poursuit son objectif de revenir à l’expansionnisme de ses anciens empereurs. De même, dans le monde multipolaire actuel, la Russie joue également son jeu. Elle essaie de progresser en supprimant l’occident ».

Le premier ministre Narendra Modi a lui aussi attaqué à plusieurs reprises les défenseurs des droits des êtres humains comme étant anti-indiens, alors même qu’il déclare que l’Inde est la mère de la démocratie. Une note diffusée par le gouvernement associe la démocratie indienne à la culture et à la civilisation hindoue, à la théorie politique hindoue, à l’état hindou et aux conseils de caste traditionnels et souvent régressifs qui appliquent les hiérarchies de caste et de genre.

Ces idées reflètent également les tentatives d’intégrer les suprémacistes hindous dans un réseau mondial de forces d’extrême droite et autoritaires. L’idéologue fasciste russe Aleksandre Douguine, un peu comme Vladimir Poutine, déclare que « la multipolarité prône un retour aux fondements civilisationnels de chaque civilisation non occidentale et un rejet de la démocratie libérale et de l’idéologie des droits des êtres humains ».

L’influence va dans les deux sens. Alexandre Douguine privilégie la hiérarchie des castes comme modèle social. Intégrant directement les valeurs du manusmriti brahmanique au fascisme international, Alexandre Douguine voit l’ordre actuel des choses, représenté par les droits des êtres humains, l’anti-hiérarchie et le politiquement correct, comme le Kali Yuga, une calamité qui entraîne le mélange des castes, un métissage qui est à son tour provoqué par la liberté des femmes, également un aspect calamiteux du Kali Yuga, et le démantèlement de la hiérarchie. Il a décrit le succès électoral de Narendra Modi comme une victoire de la multipolarité, une affirmation bienvenue des valeurs indiennes et une défaite de l’hégémonie de la démocratie libérale et de l’idéologie des droits des êtres humains.

Pourtant, la gauche continue à utiliser la multipolarité sans trahir la moindre conscience de la façon dont les fascistes et les autoritaires formulent leurs propres objectifs dans le même langage.

Le langage de multipolarité utilisé par Vladimir Poutine est censé trouver un écho auprès de la gauche mondiale. Cette familiarité réconfortante semble empêcher la gauche, qui a toujours fait un excellent travail en mettant à nu les mensonges qui sous-tendent les prétentions à sauver la démocratie des bellicistes impérialistes américains, d’appliquer le même regard critique à la rhétorique anticoloniale et anti-impérialiste de Vladimir Poutine.

Il est étrange que la gauche ait fait sien le langage de la polarité. Le discours de la polarité appartient à l’école réaliste des relations internationales. Le réalisme voit l’ordre mondial en termes de concurrence entre les objectifs de politique étrangère, censés refléter les intérêts nationaux objectifs d’un petit nombre de pôles, actuelles ou futures grandes puissances. Le réalisme est fondamentalement incompatible avec le point de vue marxiste, qui repose sur l’idée que l’intérêt national, loin d’être un fait objectif et neutre, est défini de manière subjective par le caractère politique et donc moral des castes dirigeantes qui façonnent et qui prennent les décisions de politique étrangère.

Par exemple, Vijay Prashad, l’un des plus grands enthousiastes et défenseurs de la multipolarité au sein de la gauche mondiale, observe avec approbation que la Russie et la Chine recherchent la souveraineté et qu’elles ne recherchent pas la puissance mondiale. Il ne mentionne pas comment ces puissances interprètent la souveraineté comme la liberté de ne pas avoir à rendre des comptes sur les normes universelles de démocratie, de droits des êtres humains et d’égalité.

Un essai récent du secrétaire général du Communist Party of India Marxist Leninist (CPIML), Dipankar Bhattacharya, présente des formules similaires lorsqu’il explique la décision du parti d’équilibrer la solidarité avec l’Ukraine avec sa préférence pour la multipolarité et sa priorité nationale de résistance contre le fascisme en Inde. J’ai été une militante du CPIML pendant trois décennies et une militante de son bureau politique jusqu’à ce que je quitte le parti au début de cette année, en raison de divergences qui ont atteint leur paroxysme à la suite de la tiède solidarité du parti avec l’Ukraine.

La formulation de Dipankar Bhattacharya est la suivante, « indépendamment du caractère interne des puissances mondiales concurrentes, un monde multipolaire est certainement plus avantageux pour les forces et les mouvements progressistes du monde entier dans leur quête de renversement des politiques néolibérales, de transformation sociale et d’avancée politique ». Pour reformuler, le CPIML salue la montée des grandes puissances non occidentales, même si elles sont intérieurement fascistes ou autoritaires, car il estime que ces puissances offrent un défi multipolaire à l’unipolarité américaine.

Une telle formulation de gauche n’offre aucune résistance aux projets fascistes et autoritaires qui se décrivent comme les champions de la multipolarité anti-impérialiste. En fait, elle leur offre un manteau de légitimité.

Dipankar Bhattacharya considère que le soutien inconditionnel à la résistance ukrainienne est difficile à concilier avec la priorité nationale de combattre le fascisme en Inde. Le fait de comprendre que les devoirs de solidarité internationale de la gauche doivent céder le pas à sa priorité nationale perçue est un cas où l’internationalisme marxiste est brouillé par l’intérêt national réaliste, appliqué cette fois non seulement aux états-nations mais aux partis de gauche nationaux eux-mêmes.

Mais en quoi une solidarité sans faille avec l’Ukraine contre une invasion fasciste est-elle en contradiction avec la lutte contre le fascisme en Inde ? Le raisonnement de Dipankar Bhattacharya est forcé, détourné et oblique. Il fait un détour déroutant sur la nécessité pour les mouvements communistes de prendre garde aux dangers de donner la priorité à la situation internationale au détriment de la situation nationale. Dipankar Bhattacharya attribue de manière inexacte l’erreur commise par le Parti Communiste Indien en 1942, qui est resté à l’écart du mouvement Quit India, au fait qu’il avait donné la priorité à son engagement international en faveur de la défaite du fascisme pendant la seconde guerre mondiale, plutôt qu’à son engagement national en faveur du renversement du colonialisme par la Grande-Bretagne, qui était alors un allié dans la guerre contre le fascisme.

Le seul but plausible de ce détour semble être de faire une analogie avec la situation difficile actuelle de la gauche indienne face à l’invasion de l’Ukraine. Puisque la principale alliance de politique étrangère du régime de Narendra Modi est avec l’occident dirigé par les États-Unis, il est suggéré que la lutte contre le fascisme de Narendra Modi serait affaiblie si la Russie, un rival multipolaire des États-Unis, perdait la guerre d’Ukraine.

Ce calcul alambiqué masque le fait simple qu’une défaite de l’invasion fasciste de Vladimir Poutine en Ukraine enhardirait ceux qui luttent pour vaincre le fascisme de Narendra Modi en Inde. De même, une victoire du peuple qui résiste à la tyrannie majoritaire de Xi Jinping inspirerait ceux qui résistent à la tyrannie majoritaire de Narendra Modi en Inde.

Selon les mots de Martin Luther King, « l’injustice partout est une menace pour la justice partout ». Nous affaiblissons nos propres luttes démocratiques lorsque nous choisissons de voir les luttes des autres à travers une lentille campiste déformante. Nous ne sommes pas confrontés à un choix à somme nulle entre unipolarité et multipolarité. Dans chaque situation, notre choix est clair, c’est le choix entre la résistance et l’oppression.

Lorsque la gauche se donne le devoir de soutenir la survie des régimes multipolaires, en Russie, en Chine et, pour certains à gauche, même en Iran, elle manque à son devoir réel de soutenir les peuples qui luttent pour survivre au génocide perpétré par ces régimes. Tout bénéfice que les États-Unis pourraient tirer de leur soutien matériel ou militaire à ces luttes est largement dépassé par le bénéfice de la survie des peuples qui, autrement, seraient confrontés au génocide. Nous ferions bien de nous rappeler que le soutien matériel et militaire des États-Unis à l’URSS pendant la seconde guerre mondiale a joué un rôle dans la défaite de l’Allemagne nazie.

Les régimes tyranniques interprètent le soutien aux peuples qui leur résistent comme un soutien à l’ingérence étrangère ou impérialiste dans la souveraineté de ces régimes. Lorsque la gauche agit de la même manière, elle sert de complice et d’apologiste à ces tyrannies. Ceux qui luttent pour leur vie ou leur mort ont besoin que nous respections leur autonomie et leur souveraineté pour décider du type de soutien moral, matériel et militaire, à demander, à accepter ou à rejeter. La boussole morale de la gauche mondiale et indienne a besoin d’une remise à zéro urgente, afin qu’elle puisse corriger sa trajectoire désastreuse qui l’amène à parler le même langage que les tyrans.

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27 juillet 2023 4 27 /07 /juillet /2023 14:29

 

 

https://www.courrierinternational.com/article/coup-d-etat-niger-le-president-bazoum-renverse-par-des-putschistes

 

Coup d’état au Niger, le président Mohamed Bazoum renversé par des putschistes

Le président nigérien, Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis 2021 et dernier allié des occidentaux dans le Sahel, a été renversé Mercredi 26 Juillet 2023 par des putschistes. Le sort du chef de l’état, retenu depuis Mercredi 26 Juillet 2023 dans sa résidence par la garde présidentielle, restait incertain, Jeudi 27 Juillet 2023.

Le colonel-major Amadou Adramane a annoncé à la télévision publique qu’il avait renversé le régime du président nigérien Mohamed Bazoum, Mercredi 26 Juillet 2023 à Niamey.

Au terme d’une journée confuse, marquée par d’apparentes négociations avortées entre le président Mohamed Bazoum et les putschistes et les multiples appels de la communauté internationale au respect des institutions, un groupe de militaires, emmené par le colonel-major Amadou Abdramane, s’est présenté dans la soirée du Mercredi 26 Juillet 2023 devant les caméras de la télévision nationale.

« Les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), réunies au sein du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), ont décidé de mettre fin au régime que vous connaissez », a déclaré Amadou Abdramane, « en raison de la dégradation continue de la situation sécuritaire et de la mauvaise gouvernance économique et sociale ».

Selon la British Broadcasting Corporation (BBC), « les putschistes ont dissous la constitution, ils ont suspendu les institutions, ils ont fermé les frontières du pays, ils ont décrété un couvre-feu national et ils ont assuré qu’ils respecteraient les engagements internationaux du Niger et l’intégrité physique et morale des autorités déchues ».

« La partie est donc terminée pour le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum », dit Wakat Séra, « le Niger renoue avec la tradition des coups d’état. Le pays en est à son cinquième putsch militaire depuis son indépendance, en 1960 ».

Le quotidien burkinabè souligne en outre que « le coup de force intervient au moment où le Niger, comme d’autres pays du Sahel et de la sous-région, fait face à des attaques terroristes qui endeuillent, constamment, les forces de défense et de sécurité et les populations civiles ».

Cable News Network (CNN) écrit que « des centaines de manifestants se sont rassemblés dans les rues de Niamey dans la journée du Mercredi 26 Juillet 2023 pour défendre la démocratie et pour apporter leur soutien au président Mohamed Bazoum, avant d’être dispersés par des tirs de sommation de la garde présidentielle à leur arrivée devant le palais présidentiel. Quatre cent d’entre eux étaient encore dans les rues de Niamey dans la soirée du Mercredi 26 Juillet 2023, certains brandissant des photographies de Mohamed Bazoum et des pancartes contre la déstabilisation des institutions de la république ».

Après le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, le Tchad et le Soudan, le Niger passe donc à sous tour sous la coupe des militaires, au grand dam des occidentaux. « Le Niger est le dernier grand allié de l’occident dans une région troublée, traversée par les principales routes migratoires vers l’Europe et marquée par la violence terroriste, la pauvreté et le changement climatique », écrit le Pais, « le Niger est le pays qui accueille l’essentiel des soldats de l’opération militaire française Barkhane, depuis son expulsion du Mali par la junte militaire ». La ministre française des affaires étrangères française, Catherine Colonna, a condamné toute tentative de prise de pouvoir par la force au Niger, Mercredi 26 Juillet 2023.

« Les États-Unis ont exigé que les soldats de la garde présidentielle libèrent le président Mohamed Bazoum et qu’ils s’abstiennent de toute violence, ils ont rappelé que le Niger était un partenaire crucial de Washington et ils ont également tout à craindre de ce nouveau putsch au Sahel », écrit le correspondant d’al Jazeera à Washington, Mike Hanna, « les Etats Unis ont deux bases de drones et huit cent soldats au Niger, mais le pays est surtout le dernier allié américain dans cette région particulière du monde. Les gouvernements du Mali et du Burkina Faso ont été renversés par des coups d’état militaire, ils ont expulsé les soldats français qui s’y trouvaient et ils se sont tournés vers les forces soutenues par la Russie pour se protéger, le groupe Wagner, en l’occurrence. Cela pourrait bien être la prochaine étape au Niger ».

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27 juillet 2023 4 27 /07 /juillet /2023 10:58

 

 

https://www.rferl.org/a/russia-political-analyst-kagarlitsky-charged-terrorism/32520902.html

 

Un analyste politique russe accusé d'appel au terrorisme

Mercredi 26 Juillet 2023

Un tribunal de la ville de Syktyvkar, dans le nord-ouest de la Russie, a envoyé l'analyste politique Boris Kagarlitsky en détention provisoire pendant au moins deux mois pour avoir lancé des appels au terrorisme en ligne. L'accusation découle des commentaires en ligne de Boris Kagarlitsky du mois d’octobre 2022 sur des informations faisant état d'une attaque contre le pont de Kertch construit par Moscou après que la Russie ait annexé la Crimée ukrainienne en 2014. Boris Kagarlitsky a déclaré à Radio Free Europe Radio Liberty (RFE RL) avant l'audience qu'il considérait que l'accusation portée contre lui était une accusation politiquement motivée. Ces derniers mois, des dizaines de citoyens russes ont été accusés d'extrémisme et de terrorisme pour avoir exprimé publiquement leurs opinions contre l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par Moscou.

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27 juillet 2023 4 27 /07 /juillet /2023 10:46

 

 

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/violences-policieres/policier-incarcere-a-marseille-on-vous-explique-la-polemique-autour-des-propos-du-patron-de-la-police-nationale_5968844.html

 

Policier incarcéré à Marseille, France Info vous explique la polémique autour des propos du patron de la police nationale

Frédéric Veaux s'est dit favorable, Dimanche 23 Juillet 2023, à la libération de l'agent de la Brigade Anti Criminalité (BAC) détenu dans le cadre d'une enquête contre des violences policières, des déclarations qui provoquent l'indignation d'élus de l'opposition et de magistrats.

« Le savoir en prison m'empêche de dormir », le Directeur Général de la Police Nationale (DGPN), Frédéric Veaux, s'est prononcé, Dimanche 23 Juillet 2023, pour la libération du policier de la BAC de Marseille placé en détention provisoire dans le cadre d'une enquête contre des soupçons de violences policières commises en marge des émeutes du début du mois de juillet 2023. Sur Twitter, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a dit qu’il partageait les propos du DGPN.

Cette prise de position a provoqué l'ire d'élus de l'opposition et de syndicats de magistrats, dénonçant une atteinte à l'indépendance de la justice. Depuis la Nouvelle-Calédonie où il est en déplacement, Emmanuel Macron a rappelé, Lundi 24 Juillet 2023, que personne en république n'est au-dessus de la loi. France Info fait le point.

Quatre policiers de la BAC de Marseille ont été mis en examen Jeudi 20 Juillet 2023 pour des violences volontaires ayant entraîné une Incapacité Totale de Travail (ITT) supérieure à huit jours, aggravées par trois circonstances, puisqu'elles ont été commises en réunion, avec usage ou menace d'une arme et par une personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions, a précisé le parquet de Marseille. Trois d'entre eux ont été placés sous contrôle judiciaire et remis en liberté avec interdiction d'exercer et le quatrième a été placé en détention provisoire au centre pénitentiaire d'Aix-Luynes.

Les fonctionnaires sont soupçonnés de violences policières contre un jeune homme âgé de vingt et un ans, dans la nuit du premier juillet au 2 juillet 2023 à Marseille, en marge des émeutes survenues après la mort du jeune Nahel à Nanterre. La victime, Hedi, a raconté qu'il était simplement venu faire la fête à Marseille avec un ami quand des policiers se sont rués sur eux le 2 juillet 2023 à 2 heures du matin. Son avocat, Jacques Preziosi, précise que son client n'a pas de casier judiciaire, qu'il a reçu des coups de poing et de pied, qu’il a la mâchoire cassée et qu’il a l'œil gauche qui ne voit plus, cite la troisième chaîne de la télévision française.

« Je me souviens de leur matraque, de leurs gants à coques et de leur arme de service à la taille », a raconté Hedi auprès de Mediapart. « Je sentais un truc énorme dans mon crâne qui me brûlait », a précisé le jeune homme, qui souffre d'un traumatisme crânien et d'une fracture de la mâchoire.

Interrogé par le Parisien, le DGPN s'est ému du placement du policier en détention provisoire, « le savoir en prison m'empêche de dormir. Je considère que, avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison, même s'il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail, hors des affaires qui concernent la probité ou l'honnêteté. Lorsqu'un policier est dans l'exercice de sa mission, il faut admettre qu'il peut commettre des erreurs d'appréciation ».

Frédéric Veaux a également appelé à ce que des moyens techniques et judiciaires soient trouvés pour que le policier de la BAC à Marseille retrouve la liberté, « lors des émeutes, les policiers sont souvent intervenus dans un contexte de chaos total. Nous ne pouvons pas nous abstraire de ce contexte ».

Sur Twitter, le syndicat de police Alliance a salué ces déclarations. « Un policier mis en cause possède des garanties de représentation et doit toujours rester en liberté lorsque la justice lui demande de s'expliquer », a écrit Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat de police Alliance.

Invité de France Info, le secrétaire national du Syndicat Général de la Police (SGP) de la Confédération Générale du Travail (CGT) Force Ouvrière, Jean-Christophe Couvy, a assuré que les policiers ne voulaient pas être au-dessus des lois, mais il a défendu le métier très compliqué qu'ils exercent. Le syndicat appelle à changer la loi et il demande un statut spécifique pour les policiers mis en cause ou mis en examen. Sur CNEWS, David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des Commissaires de la Police Nationale (SCPN), a déclaré qu’il soutenait à cent pour cent les propos de Frédéric Veaux et il a estimé que, pour un policier, ce n’est pas sa place d'aller en prison avec des voyous.

Dans un communiqué commun, le Mouvement de la France Insoumise (MFI), Europe Ecologie Les Verts (EELV) et le Parti Socialiste ont mis en garde, « cette prise de position de la plus haute autorité policière est extrêmement grave et inquiétante. Elle a été rendue possible par l'absence de réaction de l'autorité politique après la publication d'un communiqué inacceptable du syndicat Alliance et du syndicat de la police de l’Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA) déclarant faire la guerre au peuple des nuisibles. L’alerte est désormais maximale. Si ces comportements, qui mettent directement en cause l'indépendance de la justice, ne sont pas punis, ils seront très vite surenchéris ».

Les syndicats de la magistrature ont également défendu l'indépendance de la justice. « En voulant éteindre un incendie, Frédéric Veaux en allume un autre. Il continue de sous-entendre qu'il faut opposer la justice et la police alors que nous travaillons ensemble », a dit Cécile Mamelin, vice-présidente de l'Union Syndicale des Magistrats (USM), à France Info. Le Syndicat National de la Magistrature (SNM) a également pourfendu une tentative de déstabilisation gravissime de la justice. « Les policiers, comme les autres, sont soumis à la loi pénale », a dit la secrétaire générale du SNM, Nelly Bertrand, à France Info.

Le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), instance garante de l'indépendance de la justice en France, a rappelé dans une mise au point que « la justice est la seule légitime pour décider du placement ou non en détention provisoire des personnes qui lui sont présentées ». Le président du tribunal judiciaire de Marseille, Olivier Leurent, a dit que « l'indépendance de la justice est un principe constitutionnel et une garantie essentielle dans un état de droit ».

Ce n'est pas la première fois que des représentants de la police incriminent la justice. En 2021, lors d'un rassemblement de policiers devant l'Assemblée Nationale, le secrétaire général du syndicat Alliance avait déclaré que « le problème de la police, c'est la justice ». Mais les propos de Frédéric Veaux sont inédits, selon Sebastian Roché, directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), « le fait que les plus hauts fonctionnaires de la police relayent et anticipent les désirs ou les propositions des syndicats, nous n’avons jamais vu cela sous la cinquième république. Dans les démocraties, les fonctionnaires ont un devoir d'impartialité et de réserve. Dans ce cas, ils franchissent le Rubicon ».

L'entourage du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a dit à France Info que « le DGPN avait toute la confiance du ministre ». Lors de son interview depuis la Nouvelle-Calédonie, Lundi 24 Juillet 2023, Emmanuel Macron a précisé qu'il ne commenterait pas la décision judiciaire concernant le policier de la BAC de Marseille, « l’état de droit suppose la présomption d'innocence pour tout le monde et le respect de la loi pour chacun. Je comprends l'émotion des policiers qui ont eu le sentiment d'être confrontés à la violence la plus extrême, mais personne en république n'est au-dessus de la loi ».

Cette formule a été reprise par le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, « la justice doit poursuivre son travail dans la sérénité et en toute indépendance ».

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26 juillet 2023 3 26 /07 /juillet /2023 17:44

 

 

https://rev.org.ua/communicating-with-the-left-in-india/

https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/03/06/multipolarite-le-mantra-de-lautoritarisme-sotsialnyi-rukh-et-la-gauche-en-inde/

 

Le Mouvement Social Ukrainien (MSU) et la gauche en Inde

Le 16 février et le 17 février 2023, un militant du MSU a participé au onzième congrès du Communist Party of India Marxist Leninist (CPIML). Le CPIML organise un congrès pan-indien tous les cinq ans. Cette fois, l’événement s’est tenu à Patna, la capitale du Bihar, du 16 au 20 février 2023. Sur le plan national, il visait à délibérer contre l’establishment du Bharatiya Janata Party (BJP) au pouvoir. Sur le plan international, il a cherché à aborder la guerre de l’invasion russe en Ukraine, l’approche envers la Russie et la Chine et le changement climatique.

Notre militant a délivré trois messages clés lors de la session internationale du congrès du CPIML. Premièrement, le MSU a été présenté aux délégués, en mettant l’accent sur notre programme anticapitaliste et socialiste démocratique. Ensuite, et surtout, notre position contre la guerre a été soulignée. Bien que le MSU soit reconnaissant envers le CPIML pour sa solidarité ouverte avec le peuple ukrainien, il rejette des positions et des opinions erronées, à notre avis, comme la réduction de la guerre à une rivalité inter-impérialiste, la condamnation des livraisons d’armes à l’Ukraine et l’appel à la levée des sanctions contre la Russie. En conclusion, notre représentant a exprimé le soutien du MSU à la lutte contre toutes les formes d’oppression en Inde et au-delà.

Dans son communiqué de presse dont le titre est « résolution sur la situation internationale et le changement climatique », daté du 19 février 2023, le CPIML a condamné l’agression russe contre l’Ukraine comme fasciste et il a appelé à la fin de la guerre. Dans le même temps, il a reconnu que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) était un instrument de l’impérialisme américain et il a appelé à son démantèlement. Les militants du MSU insistent fortement sur le fait que l’Ukraine a le droit moral et légal absolu de défendre son intégrité territoriale, sa souveraineté politique et son peuple, y compris avec l’aide de l’armement fourni par l’occident, et que la responsabilité de l’OTAN dans l’invasion russe est plutôt dans le manque d’action pour soutenir l’Ukraine militairement et diplomatiquement avant la guerre, y compris les multiples positions de coopération avec la Russie à l’époque où l’impérialisme russe a envahi d’autres états.

Une fois encore, il est inutile de comparer les impérialismes lorsque la survie de notre peuple et notre libération de la domination russe sont en jeu. Comme l’a souligné à plusieurs reprises Kavita Krishnan, militante et activiste de longue date du CPIML, les ukrainiens ordinaires mettent leur vie en jeu pour mener la véritable guerre de résistance contre la Russie. Les quelques voix parmi la gauche indienne qui sont sympathiques à la lutte de l’Ukraine doivent rester critiques dans leur analyse de la situation internationale et éviter de reproduire la propagande de Vladimir Poutine.

Compte tenu des positions absolument pro-russes et pro-autoritaires du gouvernement du BJP de Narendra Modi, nous pensons que le peuple indien devrait soutenir l’Ukraine et qu’il devrait faire campagne pour une rupture complète de la coopération économique, diplomatique et politique du gouvernement de Narendra Modi avec l’état impérialiste russe de plus en plus fasciste, pour le soutien de la lutte ukrainienne contre la Russie et pour la fourniture d’armes, y compris de l’Inde, à l’Ukraine. Nous appelons l’Inde à adopter des sanctions contre la Russie et à adopter une position basée sur la solidarité internationale. Le monde que nous voulons, ce n’est pas le monde de l’impérialisme multipolaire ou de l’impérialisme unipolaire, c’est le monde d’une coopération démocratique entre les états.

Nous espérons donc sincèrement, dans un esprit de solidarité mutuelle et d’internationalisme, que notre participation au congrès encouragera le CPIML et la gauche indienne à réévaluer leurs positions sur l’invasion russe et la résistance ukrainienne. La transcription de ce discours est jointe ci-dessous.

 

Discours prononcé lors de la session internationale du onzième congrès du CPIML, le 17 février 2023

Merci de nous avoir invités au onzième congrès du CPIML. En tant qu’organisation politique de gauche en pleine expansion en Ukraine, nous sommes toujours heureux d’entrer en contact avec des mouvements partageant les mêmes idées à travers le monde. Bien que l’Ukraine et l’Inde soient des pays très distincts et uniques, ils sont confrontés à des menaces similaires, l’offensive néolibérale en cours, la montée du nouveau nationalisme et l’attaque contre les droits du travail et la sécurité sociale, aggravée par la pandémie du coronavirus et la catastrophe écologique qui se profile. En outre, l’Ukraine se bat depuis un an contre une brutale agression militaire russe. Dans cette lutte, notre pays ne recherche pas seulement une paix abstraite, mais l’indépendance, l’autodétermination et la libération du régime colonial, impérialiste et de plus en plus fasciste russe.

Il y a trois messages clés que je voudrais transmettre au nom du MSU. Tout d’abord, qui sommes-nous ? Le MSU est une organisation politique ukrainienne de gauche qui promeut un programme anticapitaliste et à orientation sociale. L’organisation a été fondée en 2014 dans le sillage de la révolution ukrainienne de la dignité. Comme indiqué dans l’un de nos textes programmatiques, « nous pensons que les problèmes à l’origine des nombreuses protestations ukrainiennes de ces dernières décennies, pauvreté, inégalités frappantes, injustice sociale, manque de démocratie, corruption et intérêts particuliers dans la politique, violence policière et attaques contre les droits civils et sociaux, ne pourront être résolus que par une véritable révolution sociale, à savoir le remplacement du système existant de capitalisme oligarchique par un socialisme démocratique ».

Alors que notre vision politique comprend un éventail de positions anticapitalistes, du socialisme démocratique au socialisme écologiste, de la sociale démocratie à la démocratie directe, du féminisme socialiste au socialisme radical, le thème unificateur est de placer les personnes au-dessus du profit. En tant que militants politiques, nous avons suivi cette vision en défendant les travailleurs ukrainiens, en apportant un soutien juridique, en nous opposant à la déréglementation et aux réformes néolibérales du Fonds Monétaire International (FMI), en défendant les droits des femmes et en nous mobilisant contre la violence ultranationaliste. Nous sommes également actifs dans le mouvement syndical et dans les initiatives de coopération internationale.

Deuxièmement, permettez-moi de communiquer notre message contre la guerre. Dès le début de l’invasion russe du 24 février 2022, et même avant, nous avons demandé à plusieurs reprises à la gauche internationale d’admettre le renouveau de l’impérialisme russe, au lieu de continuer à rendre l’OTAN et les États-Unis responsables de cette guerre. Il est absurde de choisir quel empire est meilleur lorsqu’une lutte pour la survie est en jeu. Il est évident que la cause progressiste de notre organisation ne peut être favorisée que si l’Ukraine et son peuple gagnent cette bataille pour l’indépendance et la décolonisation, qui est un préalable crucial.

Comme vous le savez, l’Inde a adopté une approche d’équilibre diplomatique du conflit pour un certain nombre de raisons politiques, économiques et historiques. À cet égard, nous sommes reconnaissants au CPIML d’être ouvertement solidaire du peuple ukrainien contre la guerre et d’exiger que la Russie cesse de bombarder l’Ukraine et retire son armée. Dans le même temps, nous n’acceptons pas l’appel du CPIML demandant aux États-Unis de retirer les sanctions contre la Russie et à l’OTAN de cesser sa prétendue expansion. Nous rejetons résolument la position exprimée dans les déclarations qui dénoncent l’ingérence et le bellicisme des États-Unis et de l’OTAN.

Laissez-moi être clair. Le MSU est absolument conscient et critique des objectifs impérialistes et capitalistes occidentaux, que ce soit dans le passé ou dans le présent. Nous condamnons et nous combattons également les politiques néolibérales de notre propre gouvernement. Cependant, elles ne justifient absolument pas l’agression impérialiste de la Russie. En outre, nous demandons que la capacité d’agir de l’Ukraine dans cette lutte soit reconnue. Cela ne peut se faire lorsque la guerre est réduite à une rivalité impérialiste entre l’occident et la Russie. Rappelons-nous qu’il y a plus d’un siècle, Vladimir Lénine a reconnu la souveraineté ukrainienne précisément en raison des dangers du chauvinisme grand-russe. Ce n’est pas étonnant que cela irrite autant Vladimir Poutine.

Enfin, permettez-moi de conclure que le MSU est pleinement solidaire de la mission du CPIML, qui consiste à combattre l’oppression en Inde et au-delà. Alors que le CPIML cherche à sauver l’Inde des griffes du fascisme, l’Ukraine combat une menace fasciste externe venant de son voisin. Il est important de noter qu’une combinaison de peur et de haine, de victimisation et de suprématie, comme le souligne à juste titre le projet de résolution pour le onzième congrès du CPIML, est présente en Russie et en Inde.

Nous sommes d’accord pour dire qu’il faut résister par tous les moyens au pillage des entreprises et à l’agression fasciste et nous soutenons pleinement l’appel du CPIML à l’unité et la coopération les plus larges possibles entre toutes les forces démocratiques et tous les courants idéologiques. À cet égard, le MSU est ouvert au dialogue sur des initiatives communes et à la coordination de nos efforts pour résoudre les problèmes les plus urgents de l’humanité causés par l’ordre socio-économique actuel. Que la paix, l’égalité et la justice sociale prévalent, merci beaucoup pour votre attention.

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26 juillet 2023 3 26 /07 /juillet /2023 17:08

 

 

https://www.reuters.com/world/china/qin-gang-chinas-foreign-minister-who-had-meteoric-rise-swift-removal-2023-07-25/

 

Qin Gang a connu une ascension fulgurante et un retrait rapide (Reuters)

Le ministre chinois des affaires étrangères Qin Gang a été démis de ses fonctions, Mardi 25 Juillet 2023, après seulement sept mois de travail, mettant fin à des semaines de confusion après la disparition de l'homme âgé de cinquante-sept ans considéré comme proche du président Xi Jinping.

Qin Gang était devenu l'un des plus jeunes ministres des affaires étrangères du pays lors de sa nomination au mois de décembre 2022 après un bref passage en tant qu'ambassadeur des États-Unis, bénéficiant d'une ascension fulgurante au sommet que les analystes ont en partie attribuée à sa proximité avec Xi Jinping. Il a été remplacé par son prédécesseur, Wang Yi, âgé de soixante-neuf ans.

Né dans la ville septentrionale de Tianjin en 1966, Qin Gang a étudié la politique internationale dans l'une des écoles les plus prestigieuses de Chine pour les aspirants diplomates, l’université des relations internationales de Pékin.

Après avoir obtenu son diplôme, Qin Gang est entré dans le service diplomatique, occupant plusieurs emplois au ministère des affaires étrangères ainsi que des postes à l'ambassade de Chine en Grande-Bretagne.

Qin Gang a été deux fois porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, entre 2006 et 2014, et chef du protocole entre 2014 et 2018, supervisant de nombreuses interactions de Xi Jinping avec des leaders étrangers.

En tant que porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, il s'est distingué en étant l'un des premiers diplomates à parler de manière agressive pour défendre la politique étrangère de plus en plus affirmée de la Chine, un style connu sous le nom de wolf warrior.

Mais il a également affiché sa volonté de travailler avec les États-Unis, déclarant à son arrivée à Washington en tant qu'ambassadeur au mois de juillet 2021, après une période de violentes critiques inhabituelles entre les leaders américains et chinois, que les relations entre Washington et Pékin offraient de grandes opportunités et un potentiel.

Les relations entre les deux grandes puissances ne se sont pas sensiblement améliorées pendant son mandat d'ambassadeur, ni par la suite. Les deux parties ont souvent été en désaccord sur des questions telles que le commerce, la technologie et l'île démocratique et autonome de Taiwan, que Pékin revendique et que Washington soutient.

Qin Gang, qui, selon les analystes, aurait probablement été nommé ministre des affaires étrangères pour aider à stabiliser les relations avec les États-Unis, a tenu une réunion de cinq heures et trente minutes et un dîner avec le secrétaire d’état américain Antony Blinken au mois de juin 2023 lors de discussions que les deux parties ont qualifiées de franches et constructives.

Quelques jours plus tard, le 25 juin 2023, il s'est entretenu avec des responsables du Sri Lanka, de la Russie et du Vietnam à Pékin, mais il a ensuite entamé une absence publique inexpliquée.

Son ministère a déclaré le 11 juillet 2023 qu'il n'était pas en mesure d'assister à une réunion en Indonésie pour des raisons de santé non précisées. Il a refusé tout autre commentaire sur son statut, créant un vide d'information dans lequel les rumeurs tourbillonnaient.

Wang Yi, qui a été promu au bureau politique du Parti Communiste Chinois (PCC), l'un des principaux organes dirigeants de la Chine, l'a remplacé pendant son absence.

Qin Gang, qui est marié et a un fils, s'est rendu dans divers pays en tant que ministre chinois des affaires étrangères, dont plusieurs pays africains au mois de janvier 2023 et en Europe au mois de mai 2023, où il a poussé l'appel de la Chine à un cessez-le-feu en Ukraine, une position difficile étant donné que la Chine a été critiquée pour ne pas avoir condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Après être devenu ministre des affaires étrangères, les commentaires de Qin Gang sur des questions brûlantes telles que Taiwan et les relations de la Chine avec la Russie n'ont pas divergé de manière significative de ceux de son prédécesseur.

Dans ses premiers commentaires de ministre des affaires étrangères, Qin Gang a déclaré que, pour résoudre les défis communs à toute l'humanité, la diplomatie chinoise offrirait la sagesse chinoise, les initiatives chinoises et la force chinoise.

Dans un essai publié dans le magazine bimensuel américain National Interest à la fin de l'année 2022, Qin Gang a donné un aperçu de la politique étrangère de la Chine et il a réaffirmé que les relations entre la Chine et les États-Unis n’étaient pas un jeu à somme nulle dans lequel une partie gagnait aux dépens de l'autre.

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