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13 février 2023 1 13 /02 /février /2023 19:10

 

 

https://agencemediapalestine.fr/blog/2023/02/13/des-personnalites-influentes-du-monde-entier-saluent-la-suspension-par-barcelone-de-ses-liens-avec-israel/

https://artistsforpalestine.org.uk/2023/02/13/influential-cultural-figures-from-around-the-world-praise-barcelonas-suspension-of-ties-with-israel/

 

Des personnalités influentes du monde entier saluent la suspension par Barcelone de ses liens avec Israël

Lundi 13 Février 2023

Les acteurs Mark Ruffalo, Miriam Margolyes, Viggo Mortensen et Alia Shawkat, les auteurs Arundhati Roy, Naomi Klein et Annie Ernaux, lauréate du prix Nobel de littérature en 2022, font partie des plus de cinquante personnalités publiques qui ont salué la suspension par la maire de Barcelone des liens avec les institutions officielles israéliennes.

La semaine dernière, Ada Colau, maire de Barcelone, a annoncé la suspension de l’accord de jumelage de Barcelone avec Tel Aviv, jusqu’à ce que les autorités israéliennes mettent fin à la violation systématique de la population palestinienne et se conforment pleinement au droit international.

Dans une lettre adressée au premier ministre israélien Netanyahu, la maire a déclaré que cette décision faisait suite à une pétition lancée par une centaine d’organisations sociales et des milliers de résidents sous le slogan « Barcelone contre l’apartheid et pour les droits humains ».

Des signataires de premier plan, dont les prix Nobel de la paix Mairead Maguire et Jody Williams, le réalisateur Ken Loach et le musicien Peter Gabriel, ont signé une lettre saluant la position de la maire de Barcelone.

La lettre reproche aux gouvernements de réagir aux violations du droit international et des droits des palestiniens commises par Israël depuis des décennies par des gestes vides, tout en armant, finançant et protégeant son gouvernement de toute responsabilité. La lettre poursuit en affirmant que « la décision de la mairie de Barcelone nous rappelle les conseils municipaux courageux qui ont été les premiers à couper les liens avec le régime d’apartheid en Afrique du Sud ». La lettre est également signée par Angela Davis.

Dans un message personnel adressé au maire, un signataire de la lettre, Ronnie Kasrils, vétéran de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud et ancien ministre du gouvernement de Nelson Mandela, a écrit que « je suis ravi de cette décision qui a des répercussions au-delà de Barcelone. Elle inspire la communauté internationale et ceux d’entre nous qui vivent dans une Afrique du Sud libre et démocratique ».

L’avocat et auteur palestinien Raja Shehadeh, les législateurs Hanan Ashrawi et Mustafa Barghouti, et la fondatrice de Physicians for Human Rights-Israel, Ruchama Marton, ont également signé, de même que la philosophe Judith Butler et Nora Cortinas, cofondatrice des Mères de la Place de Mai, un mouvement qui a dénoncé les disparitions de la dictature argentine de 1974 à 1983. La lettre se termine en félicitant ceux qui s’expriment en faveur des droits humains à Barcelone, « vous nous donnez tous l’espoir que la justice, la liberté, l’égalité et la dignité pour tous peuvent prévaloir ».

La lettre est publiée dans son intégralité ci-dessous, ainsi que la liste des signataires.

Nous saluons la maire de Barcelone, Ada Colau, pour sa décision courageuse de suspendre les liens institutionnels avec Israël, y compris l’accord de jumelage avec Tel Aviv, jusqu’à ce que les palestiniens puissent vivre en liberté, sans occupation militaire et sans apartheid.

Cela nous rappelle les conseils municipaux courageux qui ont été les premiers à rompre les liens avec le régime sud-africain de l’apartheid dans le passé.

À la suite des rapports des principales organisations palestiniennes, sud-africaines, israéliennes et internationales de défense des droits humains qui désignent Israël comme un état d’apartheid et qui appellent à des mesures efficaces pour mettre fin à la complicité avec cet état, la décision de Barcelone devrait inspirer les institutions du monde entier à mettre fin à leur propre implication dans le maintien de régimes d’oppression. L’apartheid est un crime contre l’humanité.

Nous nous opposons au racisme sous toutes ses formes et nous défendons les principes de la justice et des droits humains partout, y compris les palestiniens. Nous sommes moralement scandalisés par le fait que des gouvernements puissants réagissent aux graves violations par Israël des droits des palestiniens en vertu du droit international par des gestes creux et des expressions de préoccupation, tout en armant, finançant et protégeant de toute responsabilité le système d’injustice israélien, vieux de plusieurs décennies, et en poursuivant les affaires comme si de rien n’était.

Avec le gouvernement israélien actuel, le plus à droite, raciste, sexiste et homophobe de tous les temps, la pression est plus nécessaire que jamais pour mettre fin à son impunité et pour l’obliger à respecter les droits des palestiniens en vertu du droit international.

Nous félicitons tous ceux qui ont rendu cette décision possible, en particulier les militants des droits humains qui ont travaillé sans relâche et de manière désintéressée pour la faire aboutir. Vous nous donnez tous l’espoir que la justice, la liberté, l’égalité et la dignité pour tous peuvent prévaloir.

Premiers signataires

Aki Kaurismaki, Angela Davis, Annie Ernaux, Arundhati Roy, Hanan Ashrawi, Judith Butler, Ken Loach, Lakhdar Brahimi, Mairead Maguire, Mustafa Barghouti, Naomi Klein, Peter Gabriel, Raja Shehadeh, Raji Sourani, Ronnie Kasrils, Viggo Mortensen, Yanis Varoufakis

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13 février 2023 1 13 /02 /février /2023 18:46

 

 

https://www.bdsfrance.org/nous-te-saluons-barcelone/

 

Nous te saluons, Barcelone

Jeudi 9 Février 2023

Rejoignez les leaders du monde entier qui célèbrent les décisions de Barcelone de défendre la Palestine en suspendant toutes les relations avec l’État d’Israël.

L’internationale progressiste salue la maire de Barcelone, Ada Colau, pour sa décision courageuse de suspendre les liens institutionnels avec l’apartheid israélien, y compris l’accord de jumelage avec Tel Aviv, jusqu’à ce que le peuple palestinien puisse vivre libre, libéré de l’occupation militaire, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Barcelone a une longue histoire de défense des droits humains. La mairie de Barcelone honore cet héritage historique politique et, surtout, l’héritage social de la ville, qui a œuvré et continue d’œuvrer, sans relâche, pour le respect des droits humains et la paix dans le monde. La mairie de Barcelone marque la voie à suivre pour de nombreuses autres municipalités et institutions publiques.

En 1998, la première conférence européenne des villes pour les droits humains s’est tenue à Barcelone, en commémoration du cinquantième anniversaire de la déclaration universelle des droits humains et elle a initié le chemin qui a abouti deux ans plus tard à l’adoption de la charte européenne pour la sauvegarde des droits humains dans la ville. Cet événement a été un exemple, parmi d’autres, de l’engagement de Barcelone à être une ville qui promeut la défense des droits humains et à devenir une référence mondiale dans ce domaine.

Des années auparavant, Barcelone, avec le rayonnement international qu’elle avait après la période olympique, a également été un exemple clair de solidarité pendant la guerre en Bosnie-Herzégovine, lorsque les citoyens et les institutions ont lancé à l’unanimité une multitude de projets de solidarité et de coopération, accompagnés d’une dénonciation claire des crimes et des violations des droits qui étaient commis.

Nous ne pouvons pas oublier les multiples expériences citoyennes remarquables pour la défense des droits humains et la construction de la paix au cours des dernières décennies. Il convient de mentionner le tollé contre la guerre qui a résulté des manifestations massives contre l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ou, des années plus tard, et dans des proportions historiques dans le monde entier, des manifestations contre la guerre en Irak.

Barcelone restera désormais dans l’histoire comme la première grande ville à avoir rompu ses liens avec l’apartheid en solidarité avec le peuple palestinien. Cela nous rappelle les conseils municipaux courageux qui ont été les pionniers de la rupture des liens avec l’Afrique du Sud de l’apartheid dans le passé.

Cette décision va au-delà de Barcelone. Elle est une réponse claire à la lutte de la société civile catalane, des mouvements sociaux, des syndicats et des partis politiques du monde entier qui se battent pour les droits de tous.

Nous nous opposons au racisme sous toutes ses formes et nous défendons les principes de justice et de droits humains de manière globale. Nous sommes scandalisés par le fait que les réponses des gouvernements aux graves violations par Israël des droits du peuple palestinien en vertu du droit international se limitent à des expressions vides de préoccupation, alors que nombre de ces gouvernements arment, financent et soutiennent le système d’injustice d’Israël.

Cette décision de Barcelone est un événement historique qui, espérons-le, incitera de nombreuses autres administrations à cesser de collaborer avec un régime qui a assassiné plus de cinquante mineurs en 2022 et plus de deux mille mineurs depuis 2000. Le peuple palestinien nous demande de cesser d’être complices de l’apartheid israélien.

Nous ne pouvons pas oublier que, avec le gouvernement israélien actuel, le plus extrêmiste de droite, raciste, sexiste et homophobe de l’histoire du pays, la responsabilité est plus que jamais nécessaire pour mettre fin à son impunité et le forcer à respecter les droits du peuple palestinien.

Nous remercions tous ceux qui ont rendu cette décision possible et les défenseurs des droits humains qui ont travaillé sans relâche et de manière désintéressée pour y parvenir. Vous nous donnez l’espoir que la justice, la liberté, l’égalité et la dignité pour tous peuvent et vont prévaloir. Enfin, nous réitérons notre espoir que cette décision inspirera les institutions du monde entier à mettre fin à leur propre implication dans le soutien aux régimes oppressifs, vive la Palestine libre.

Premiers signataires

Paco Ibanez, Luisa Morgantini, Eulàlia Reguant, Miguel Urbán, José María González Santos, Teresa Rodriguez, Carles Riera, Santiago Alba Rico, David Fernandez, Jaume Asens

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12 février 2023 7 12 /02 /février /2023 18:38

 

 

https://www.lindependant.fr/2023/02/08/guerre-en-ukraine-1000-soldats-et-un-general-tues-en-une-journee-la-russie-prepare-mal-sa-grande-offensive-10985014.php

 

Guerre en Ukraine, mille soldats et un général tués en une journée, la Russie prépare mal sa grande offensive

Alors que la grande offensive russe semble se dessiner, les pertes sont encore colossales ces derniers jours sur le front ukrainien.

Jamais la Russie n'avait perdu autant de soldats en vingt-quatre heures. Selon le décompte du ministère ukrainien de la défense, la Russie a perdu, Mardi 7 Février 2023, plus de mille soldats.

Un record de pertes qui s'accompagne, le même jour, de l'annonce de la perte d'un nouveau général de l'armée russe, Dimitri Ulyanov. Agé de quarante-quatre ans, ce dernier serait le dixième général russe tué au combat depuis le début de l'invasion russe.

Là encore, le bilan fait mal à la Russie alors qu'une grande offensive est annoncée pour marquer le premier anniversaire de sa guerre en Ukraine.

Parachutiste de haut niveau, le général Dimitri Ulyanov était sorti de sa retraite pour rejoindre le front ukrainien. Il aurait été tué dans un échange de tirs avec un groupe militaire ukrainien.

Au total, l'armée russe a perdu nombre de ses gradés dans cette guerre puisque Dimitri Ulyanov rejoint dans cette liste macabre le général de division Yakov Rezantsev, le général de division André Kolesnikov, le général de division André Sukhovetsky, le général de division Vitaly Gerasimov, le général de division Vladimir Frolov, le général de division André Simonov, le général de division Oleg Mityaev, le général de division Kanamat Botashev et le général de division Roman Kutuzov, selon le décompte du Daily Mail.

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12 février 2023 7 12 /02 /février /2023 18:10

 

 

https://aplutsoc.org/2023/02/12/le-point-sur-loffensive-russe-en-cours-par-antoine-rabadan/

 

Le point sur l’offensive russe en cours.

Par Antoine Rabadan

Samedi 11 Février 2023

Il s’agit d’étirer le front au maximum pour mettre en difficulté la capacité de l’armée ukrainienne à répondre partout, donc pour l’obliger à disperser ses forces et à subir l’infériorité numérique inévitable de la part d’une armée russe sacrifiant un nombre incroyable de ses soldats.

C’est cela la clé du moment militaire en Ukraine. La tactique russe fait le calcul cynique d’assumer un désastre humain inouï en comptant sur le différentiel démographique, cent quarante millions de russes contre quarante millions d’ukrainiens et probablement moins à cause de l’exil massif de population provoqué par la guerre pour l’Ukraine.

Cela confirme la dimension politique qui est au cœur de la guerre déclenchée par la Russie, celle d’un impérialisme impitoyable pour le peuple ukrainien mais aussi pour le peuple russe que l’impérialisme russe accepte de décimer sans état d’âme, au profit de la petite caste capitaliste mafieuse d’un état corrompu dont l’affairisme exponentiel est structurellement imbriqué dans celui des oligarques issus de la décomposition du bureaucratisme stalinien et reconvertis dans la plus sauvage assomption des logiques de profitabilité individualiste.

C’est ce système mortifère que cautionnent les partisans internationaux de refuser d’armer, sans rire, au nom de la paix, à la hauteur des besoins de l’autodéfense des ukrainiens, comme ils cautionnent les horreurs que cette monstruosité systémique néofasciste impose et qu’elle imposerait hyperboliquement au peuple ukrainien, si elle n’était pas arrêtée militairement.

A ce propos, actuellement c’est une course de vitesse qui doit s’engager, après tant d’atermoiements stupéfiants des états occidentaux, pour que les ukrainiens reçoivent le maximum d’armements de toute nature et immédiatement opérationnels pour leur permettre de continuer à contrer l’actuelle offensive russe. Laquelle, en l’état, n’obtient que des résultats dérisoires, bien que provoquant aussi de grandes pertes humaines de leur côté et risquant, c’est le but de Vladimir Poutine, de susciter une usure morale des combattants.

C’est à se demander si l’état-major ukrainien ne va pas devoir avancer la grande offensive qu’il prépare, sans plus attendre d’être fin prêt pour l’assaut final. Le choix serait risqué mais il serait peut-être nécessaire pour non seulement bloquer l’hémorragie humaine sur le front mais aussi pour tester si, avec l’armement déjà disponible en réserve de cette grande offensive, il ne pourrait pas se vérifier que le choix cyniquement inhumain russe de mener à la mort tant de soldats n’est en réalité pas en capacité de résister à la mobilisation des nouveaux armements. Au constat que finalement c’est maintenant ou jamais de faire jouer cette supériorité logistique contre la supériorité numérique par laquelle l’ennemi cherche à compenser ses faiblesses logistiques.

Tout ceci confirme que, face à ce que représente l’impérialisme totalitaire russe tel qu’il se donne à voir dans la plénitude de sa criminalité absolue, le chemin de la paix, pour peu d’assumer que celle-ci passe par la défense intransigeante d’un peuple en lutte pour sa souveraineté et ses libertés, ne peut s’ouvrir que par la défaite militaire la plus radicale de l’impérialisme russe.

N’en déplaise à une gauche en train de s’autodétruire dans un irénisme pré-politique, négateur incroyable des souffrances du peuple ukrainien et de celles qui l’attendraient s’il était vaincu, et signant l’abandon définitif de son traditionnel internationalisme.

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12 février 2023 7 12 /02 /février /2023 17:50

 

 

https://desk-russie.eu/2023/02/11/ukraine-les-enjeux-d-une-guerre.html

 

Les enjeux d’une guerre globale

Par Wiktor Stoczkowski

Samedi 11 Février 2023

Selon l’anthropologue Wiktor Stoczkowski, l’invasion de l’Ukraine par la Russie est avant tout une guerre entre deux types opposés d’organisation politique et ce n’est pas une guerre civilisationnelle. L’auteur appelle à ne pas trop se soucier de co-belligérance, alors que la Russie ne respecte ni le droit international ni le droit des conflits armés. Pour lui, la défaite de l’Ukraine serait un revers lourd de conséquences pour toutes les démocraties.

Les événements nous importent non seulement par ce qu’ils sont, mais surtout par la signification qu’ils revêtent à nos yeux. Il en est ainsi également de la guerre d’invasion qui ravage l’Ukraine depuis bientôt un an. Pour la majeure partie des ukrainiens, ce conflit est une lutte pour la sauvegarde d’un état souverain auquel leur peuple aspirait en vain depuis le dix-neuvième siècle et qu’il a commencé à construire réellement depuis la révolution de la dignité, en 2014.

Pour Vladimir Poutine, héritier du rêve impérial, obsédé par la crainte fantasmée d’une menace occidentale, l’enjeu est la reconstitution de la Grande Russie, dont l’Ukraine devrait être la pièce maîtresse, comme si une Russie sans l’Ukraine était condamnée à devenir un pays subalterne, à l’image de l’ancien Grand-Duché de Moscovie.

Les occidentaux sont moins unanimes. Ceux que la traditionnelle tolérance envers la Russie et un solide fond d’anti-américanisme avaient rendus réceptifs à la propagande poutinienne, se sont laissé convaincre que ce n’est pas la Russie, mais les États-Unis qui portent la principale responsabilité de cette guerre.

Les américains mèneraient en Europe une politique si agressive et dangereuse que la Russie serait dans son droit lorsqu’elle s’y oppose par tous les moyens. La Russie ne ferait que se défendre lorsqu’elle attaque un pays voisin et elle œuvrerait pour la paix même lorsqu’elle déclenche une guerre.

Ceux de nos concitoyens qui se croient pragmatistes développent un raisonnement différent. Selon eux, les profits du commerce avec la Russie devraient nous faire oublier ces abstractions futiles que seraient la démocratie, la souveraineté, le droit international et le traité par lequel les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie elle-même ont donné à l’Ukraine les garanties d’intégrité territoriale et de sécurité, en échange du démantèlement de ses armes nucléaires. Sacrifier l’Ukraine serait un prix acceptable à payer pour restaurer au plus vite la paix, terme qui signifie avant tout un flot lucratif de matières premières russes.

Il y a enfin des réalistes, dont la science se limite à évaluer les proportions des forces en présence. Ils en concluent que l’Ukraine, moins peuplée et moins armée que son agresseur russe, devrait capituler au plus vite puisque sa défaite finale serait de toute façon assurée, une poursuite de la résistance ne pouvant qu’accroître inutilement les destructions qui lui seront infligées. Cette guerre, menée dans une contrée dépourvue de place sur leur carte mentale, leur semble si lointaine qu’ils s’estiment à l’abri de ses conséquences. Ils jugeraient saugrenu de vouloir mourir aujourd’hui pour Kiev, de même que leurs aïeux ne concevaient pas que l’on pût mourir pour Dantzig, un an à peine avant que leur inaction ne les obligeât de mourir pour Paris.

Ces trois interprétations sont faites de sophismes nourris d’ignorance, avec une bonne dose de mauvaise foi. Dans un article limpide paru sur le site du think tank Terra Nova, Thorniké Gordadzé, ancien ministre géorgien et actuel professeur à l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) de Paris, les a démontés un par un. Les États-Unis, loin d’attiser le conflit russo-ukrainien, avaient déployé jusqu’au dernier moment des efforts diplomatiques pour l’éviter. L’aide militaire fournie à l’armée ukrainienne, tout appréciable qu’elle soit, ne dépasse pas six pour cent du budget annuel du secrétariat d’état à la défense des Etats Unis. Au terme de onze mois de guerre, les américains, prétendument agressifs, n’ont toujours pas osé fournir à l’Ukraine ni des chars lourds, ni des avions de combat, ni des missiles de longue portée.

Les pragmatistes, qui voudraient obtenir un cessez-le-feu en contrepartie de l’annexion par la Russie de vingt pour cent du territoire ukrainien, imaginent que Vladimir Poutine s’en contentera. C’est une hypothèse d’autant moins probable que Vladimir Poutine ne fait pas de mystère de son intention de poursuivre une politique d’expansion territoriale, et pas seulement en Ukraine. La paix ainsi obtenue et la reprise du commerce avec la Russie risqueraient de n’être qu’un éphémère répit permettant à la dictature russe de renflouer ses fonds et de réarmer ses troupes, pour mieux affronter ensuite son adversaire principal, clairement désigné par Vladimir Poutine sous le nom collectif d’occident, incarnation selon lui d’un pur satanisme.

Quant aux réalistes, ils confondent le réel avec des calculs numériques, oubliant la morale des deux armées. Sur les champs de bataille de l’Ukraine s’affrontent, d’une part, une armée hautement motivée et bien commandée qui défend son propre pays et, d’autre part, une armée dont les soldats, souvent mal équipés, sommairement entraînés et piètrement commandés, ne savent pas pourquoi ils se battent, si bien que, pour les épauler, il fallait mobiliser des repris de justice forcés à choisir entre croupir en prison ou défier la mort au combat. Dans une telle guerre, rien n’est joué d’avance. La défaite ukrainienne ne serait assurée que si les occidentaux se laissaient convaincre par les défaitistes, au nom de leur faux réalisme, que la débâcle ukrainienne est inévitable et qu’il faut la précipiter en coupant toute l’aide à l’Ukraine.

Fort heureusement, ni les poutiniens, ni les pragmatistes, ni les réalistes, ne sont au pouvoir dans les pays démocratiques dont la majorité, à quelques exceptions près, avec la Hongrie comme exemple européen le plus notable, n’a pas abandonné l’Ukraine au sort que lui réservait son envahisseur. Leur engagement était pourtant long à venir, marqué par des irrésolutions et des hésitations qui n’ont pas encore été toutes surmontées et dont la longue liste remplira une page peu glorieuse de l’histoire politique. Après avoir proposé initialement à l’Ukraine du matériel défensif et des équipements militaires non létaux, les pays occidentaux lui livrent progressivement des armes de plus en plus lourdes et modernes, réclamées par le président Volodimir Zelensky dès les premiers jours de l’invasion. La principale raison donnée par les chancelleries occidentales pour justifier leurs longues tergiversations était l’intention de ne pas devenir des nations cobelligérantes et d’éviter ainsi une escalade.

Nous ne savons pas trop ce que le mot escalade veut dire en l’occurrence, car Vladimir Poutine a déjà jeté dans la bataille une grande partie des forces dont il disposait, résolu à tuer sans discernement les civils ukrainiens qu’il prétendait vouloir protéger et à raser sans pitié les villes dont il promettait la libération.

Pourrait-il aller plus loin dans l’escalade ? Le terme escalade, emprunté à la propagande poutinienne, semble renvoyer à la menace des frappes nucléaires, évoquée à demi-mot par le dictateur russe et agitée explicitement par ses médias, où l’on évoque avec jubilation la perspective de l’anéantissement atomique de Berlin, de Londres et de Paris. Aucune bravade russe ne devrait être prise à la légère, mais celle-ci, destinée à intimider les occidentaux, est particulièrement douteuse, car il est difficile d’imaginer que les leaders russes se résolvent à immoler les pays où ils déposent dans les banques des milliards de dollars volés au peuple russe, où ils scolarisent leurs enfants dans d’excellentes boarding schools, où ils aiment à passer leurs vacances et où ils achètent à tour de bras des villas, châteaux et vignobles, très empressés à jouir du doux charme des sociétés européennes dont ils dénoncent par ailleurs, mais seulement à l’usage de la puérile propagande interne, la décadence et la prospérité imméritée qui leur fait manifestement très envie.

Quant au statut de cobelligérant, il relève du droit des conflits armés, branche du droit international public. La question de savoir si les pays qui apportent une aide militaire à l’Ukraine sont des cobelligérants ou non fera utilement méditer des juristes. Nous nous demandons toutefois quel pourrait être l’intérêt de ces considérations juridiques face à la Russie qui ne s’embarrasse pas du droit des conflits armés, qui ne respecte pas les traités qu’elle a signés, qui recourt à l’usage interdit de mercenaires, qui assassine des prisonniers de guerre, comme à Olenivka, et qui viole quotidiennement l’obligation légale de distinguer entre les objectifs militaires et les populations civiles.

Quels que soient les verdicts juridiques, personne ne peut ignorer que la guerre moderne ne se limite pas aux affrontements armés. Elle nécessite également une immense logistique dont le rôle est d’acheminer des quantités considérables d’armes, de munitions, de carburants et d’autres équipements indispensables à la poursuite des combats. Si les combats se déroulent presque exclusivement sur le territoire de l’Ukraine, les opérations logistiques s’étendent à de très nombreux pays qui supportent l’un ou l’autre adversaire.

Prendre autant de soin à ne pas se faire passer pour cobelligérants est dérisoire dans la situation où la Russie déclare de longue date être en guerre contre la coalition d’une cinquantaine de pays soutenant l’Ukraine. Une coalition existe également du côté de la Russie, car celle-ci est aidée militairement par la Biélorussie, l’Iran et la Corée du Nord. La guerre à laquelle nous assistons est donc une guerre de dimension globale, la troisième depuis 1914, bien que seuls les ukrainiens y versent leur sang, alors que leurs alliés se contentent jusqu’à présent de verser leur argent et leur matériel.

Une autre différence insigne distingue cette nouvelle guerre globale de la précédente. Il y a quatre-vingts ans, pour combattre le totalitarisme génocidaire de l’Allemagne hitlérienne, les pays démocratiques ont conclu un pacte avec le totalitarisme génocidaire de la Russie stalinienne. La fin de la seconde guerre mondiale était synonyme de libération pour une moitié de l’Europe. Pour l’autre moitié, la victoire contre Adolf Hitler ne signifiait pas un avènement de la démocratie, car l’asservissement à la dictature allemande fut remplacé par l’asservissement à la dictature russe. Maintenant, les alliances du nouvel affrontement mondial ne portent plus le même stigmate déshonorant.

La situation paraît nette. La dictature russe est activement aidée par une poignée de régimes dictatoriaux, alors que le camp ukrainien ne compte que des pays démocratiques. Ce n’est pas, contrairement à ce que certains prétendent, une guerre de civilisation, car la Russie appartient à l’aire des cultures européennes, comme en attestent non seulement sa littérature, sa musique et sa science, mais aussi l’aspiration de ce pays, obstinément réitérée, depuis le règne de Pierre le Grand, à prendre les pays dits occidentaux pour des modèles. C’est en revanche une guerre entre deux types opposés de régimes politiques, les démocraties et les dictatures.

Avec la souveraineté de l’Ukraine pour enjeu initial, cette guerre a commencé parce que la dictature russe n’a pas toléré que la démocratie remplace en Ukraine un régime autoritaire. La prétendue dénazification de l’Ukraine, présentée par Vladimir Poutine comme l’objectif de son Opération Militaire Spéciale (OMS), visait en réalité à détruire la démocratie en Ukraine, c’est-à-dire à détruire une démocratie jeune de ce pays et à y substituer un régime assujetti à Moscou, à l’image de ceux que les russes avaient déjà installés sur les autres territoires précédemment conquis, comme la Tchétchénie ou le Donbass. L’issue de cette guerre montrera quel type de régime, démocratie ou dictature, sera capable de sortir vainqueur de cet affrontement à la fois militaire, logistique, économique et politique.

La défaite de l’Ukraine sera une défaite pour toutes les démocraties. Elle démontrerait que la dictature peut prévaloir dans un conflit avec le monde libre, à condition d’être militairement puissante, moralement dénuée de scrupules et politiquement affranchie du respect du droit international. Pour la Russie, ce sera un formidable encouragement à poursuivre son expansion impériale dont Vladimir Poutine n’a jamais dissimulé le projet. Nous pourrons alors nous attendre à une annexion rapide de la Moldavie, où l’armée russe est déjà présente. Ensuite, après avoir reconstitué sa force militaire affaiblie par la guerre en Ukraine, il est à craindre que la Russie ne cherche à inféoder les pays baltes, pour désenclaver son importante base navale dans la région de Kaliningrad et pour obtenir un large accès à la mer Baltique. Il est peu probable que la Russie songe un jour à s’entendre plus à l’ouest. Elle ne veut pas conquérir l’Europe, elle veut la rendre politiquement divisée, militairement impuissante et économiquement dépendante. Une fois l’Europe affaiblie et transformée en parc d’attractions pour oligarques russes, Vladimir Poutine et ses successeurs auront les coudées franches pour renforcer leurs positions au Proche-Orient et en Afrique. Puisque cette guerre a pris une ampleur globale, la défaite de l’Ukraine et de la coalition ukrainienne ne manquerait pas d’avoir des conséquences globales.

Les effets de la victoire du camp démocratique auront aussi cette même dimension globale. Les pays de l’Europe occidentale ont finalement compris que leur politique d’apaisement était interprétée par la Russie comme un signe de faiblesse, ne faisant qu’attiser ses velléités d’expansion, tandis que le développement des échanges commerciaux, loin de garantir la prospérité de la population russe, ne servait qu’à renforcer le régime dictatorial et à accroître sa puissance militaire. Soudainement dégrisés, les gouvernements occidentaux commencent à réaliser qu’ils ne sont pas seulement en face de kleptocrates assoiffés de richesses, que l’on peut satisfaire et apprivoiser en leur versant des certaines de milliards de dollars, mais que ce sont aussi des nationalistes animés d’un projet d’expansion impériale et coloniale, guère neuf en Russie, bien que dissimulé à l’époque soviétique sous le nom charmeur de révolution mondiale, c’était depuis bien longtemps un projet de suprématie globale.

Après une trentaine d’années d’une politique dramatiquement erronée envers non seulement la Russie, mais aussi la Chine, les démocraties commencent à se raviser, à s’armer et à réduire les liens commerciaux nombreux qui les rendaient excessivement dépendantes de ces deux dictatures. L’avenir proche montrera si les régimes démocratiques sont suffisamment déterminés pour s’assurer la victoire sur le front ukrainien, le premier où ils se sont résolus, encore avec beaucoup d’hésitations, à affronter un régime dictatorial.

Cette victoire pourra contribuer à changer la face de l’Europe. Si l’Ukraine sort vainqueur de ce conflit, ce sera pour ses pays voisins, à la fois la Russie et la Biélorussie, l’exemple et la preuve que le peuple, s’il a de l’audace, peut renverser la dictature qui l’opprime. Il arrive pourtant que l’audace ne suffise pas pour se soulever, faut-il encore de l’espoir et la certitude que le peuple qui aspire à la démocratie ne sera pas abandonné à lui-même, comme le furent les hongrois en 1956, les tchèques en 1968, les polonais en 1981, les géorgiens en 2008 et les ukrainiens en 2014. En 2022, pour la première fois, le camp occidental a fait bloc derrière un pays qui défend sa souveraineté et sa démocratie. Si ce soutien permet à l’Ukraine de reconquérir sa liberté et de restaurer son intégrité territoriale, le glas pourrait sonner pour les deux dernières dictatures en Europe.

Les citoyens russes en 2011, en 2012 et en 2018, ainsi que les citoyens biélorusses en 2020, ont clairement exprimé leurs aspirations démocratiques, manifestant pour contester les élections truquées dans leurs pays respectifs. Ils n’ont pas manqué d’audace. A présent, la victoire de l’Ukraine peut leur rendre l’espoir. C’est pour étouffer cet espoir que Vladimir Poutine a attaqué l’Ukraine. Il veut démontrer à son propre peuple que la dictature est toujours plus puissante que la démocratie. Seule une détermination sans faille de la coalition ukrainienne peut démentir cette conviction.

Hélas, jusqu’à maintenant, presqu’un an après le début de l’invasion russe, certains pays démocratiques tergiversent, toujours irrésolus, toujours intimidés par les menaces russes, d’accord pour combattre la dictature russe jusqu’au dernier soldat ukrainien, mais peu désireux de s’exposer au risque d’un conflit direct avec la Russie. L’Ukraine ne pourra gagner cette guerre aussi longtemps qu’on lui refusera la livraison d’armes lourdes modernes et qu’on la découragera à frapper l’armée russe sur le territoire de la Fédération de Russie, alors que les russes bombardent la totalité du territoire ukrainien. Vouloir la victoire de l’Ukraine tout en redoutant la défaite russe est une grande inconséquence, dont les ukrainiens risquent de ne pas être les seuls à payer le prix.

Prenons garde à ne pas ignorer la signification profonde de cette guerre. C’est une épreuve de vérité pour les régimes démocratiques. La victoire du camp démocratique permettra d’espérer que l’Europe, sortie plus forte et plus unie de cet affrontement, aura un jour dans sa partie orientale non pas une Russie vaincue, mais une Russie démocratique, libre et prospère.

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12 février 2023 7 12 /02 /février /2023 17:12

 

 

GREVE DE MASSE ET BUREAUCRATIES SYNDICALES

Dimanche 12 Février 2023

Vous trouverez ci-dessous la première partie d’un long message de Juan Chingo relatif à l’actuelle situation politique française. Le message est disponible en totalité si vous consultez le site internet de Révolution Permanente à l’adresse ci-dessous.

Bernard Fischer

 

https://www.revolutionpermanente.fr/Potentialites-et-problemes-strategiques-du-soulevement-de-la-classe-ouvriere-en-France

Potentialités et problèmes stratégiques du soulèvement de la classe ouvrière française

Par Juan Chingo

Depuis Jeudi 19 Janvier 2023, la bataille des retraites a commencé en France. C’est une épreuve de force décisive qui concerne l’ensemble du prolétariat. Dans ce long article, nous abordons les caractéristiques du mouvement, ses limites et les tâches auxquelles nous devons nous atteler pour gagner.

S’il y a un élément qui frappe dans la bataille actuelle, c’est non seulement sa massivité mais aussi sa profondeur. Sur le premier point, jamais un mouvement social n’a démarré aussi fort, atteignant un record absolu depuis les années 1980 lors de la deuxième journée d’action du Mardi 31 Janvier 2023, avec près de trois millions de manifestants dans les rues du pays selon la Confédération Générale du Travail (CGT) et un million deux cent soixante-dix mille manifestants selon le ministère de l’intérieur. Mardi 7 Février et Samedi 11 Février 2023, cette participation massive s’est une nouvelle fois confirmée, avec même un nouveau record pour cette dernière date à Paris, mais pas au niveau national, en partie à cause du début des vacances d’hiver dans une partie du pays, avec plus de cinq cent mille manifestants selon la CGT et quatre-vingt-treize mille manifestants selon le ministère de l’intérieur.

Au-delà de cette puissante démonstration, c’est la profondeur des motifs de la mobilisation qui en est l’élément distinctif. Comme nous l’avons déjà souligné, la contre-réforme des retraites sert de caisse de résonance à toute une série d’autres souffrances sociales, liées aux conditions de vie et de travail. Raymond Soubie, fin connaisseur du dossier du point de vue du patronat et artisan du dernier relèvement de l’âge légal de départ à la retraite en tant que conseiller social de Nicolas Sarkozy en 2010, rappelle dans le Parisien ce qui suit par rapport aux réformes précédentes, « ce qui rend la situation plus difficile aujourd’hui qu’en 2010, 2014 ou 2019, c’est que les français sont soumis à beaucoup d’irritants, l’inflation, les risques de pénurie d’énergie, les mécontentements sur les services publics et les problèmes de la Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP). Le sujet des retraites qui, dans l’imagerie sociale des français est un totem et l’incarnation même de la protection sociale, peut servir de catalyseur à la colère ».

Tous ces éléments traversent la mobilisation qui va au-delà de la question des retraites et ils soulèvent notamment des problèmes liés à l’inflation et aux salaires, question qui revient systématiquement dans la bouche des manifestants. Dans les marches, un fort rejet de l’usure de l’exploitation capitaliste s’exprime également. Ainsi, outre la présence de nombreux employés du public, qui ont une plus grande syndicalisation et tradition de lutte, l’une des raisons de la forte mobilisation des villes moyennes et petites, dans des proportions variant entre un habitant sur quatre et un habitant sur cinq de la population totale, est la présence de salariés du secteur industriel.

Comme le note Jérôme Fourquet, « qui dit industrie dit population ouvrière et sensibilité accrue aux enjeux de pénibilité tels que le travail de nuit, le port de charges lourdes ou l’exposition à des produits chimiques. C’est le cas en Bretagne, où plusieurs localités, proches des grandes usines agro-alimentaires, affichent ainsi des chiffres de grévistes et de manifestants considérables, comme par exemple à Quimperlé et à Carhaix-Plouguer. C’est le cas également à Figeac, dans le Lot, avec la sous-traitance aéronautique ».

Même constat du côté de Laval, préfecture de la Mayenne, où la mobilisation a été un record. Selon le correspondant de Reporterre, dans la foule qui défile, il y a beaucoup d’ouvriers de l’agroalimentaire, un secteur qui pèse lourd dans ce département. Il y a les géants laitiers Lactalis, Bel ou Savencia, mais aussi des producteurs de viande porcine, comme le groupe Bigard Charal Socopa. « Nous avons des horaires variables, des charges lourdes à porter et des tâches très répétitives. Nous ne pourrons plus supporter cela à soixante-quatre ans », témoigne Denis, âgé de quarante-trois ans, employé de Savencia. Plus loin, un autre groupe de grévistes arbore les gilets oranges du syndicat. Ce sont des employés de l’abattoir Socopa, situé dans la commune d’Évron, à trente kilomètres de Laval. « Personne n’est capable de travailler jusqu’à soixante-quatre ans sur une chaîne d’abattage », dit André, âgé de cinquante-neuf ans, formateur en abattoir, « ce sont toujours les mêmes gestes qui sollicitent beaucoup les poignets et les épaules. Un cochon arrive toutes les cinq secondes sur la chaîne, cela fait sept-cent-vingt cochons à abattre par heure et il faut enchaîner sans arrêt, d’autant que certains d’entre nous commencent parfois à 2 heures 30 du matin ».

Il y a des réactions similaires du côté des manifestants à Paris suivis par le Monde dans la manifestation du Mardi 31 Janvier 2023, une trentaine de salariés de l’entreprise Fedex, basée à l’aéroport de Roissy, sont venus manifester à Paris pour la troisième fois, après une courte nuit. « Ce matin j’ai fini à 5 heures, j’ai dormi trois heures et puis je suis venu à la manifestation et je continuerai jusqu’au bout », témoigne Zouhaier, âgé de cinquante-sept ans, agent de tri au chargement et au déchargement, « c’est beaucoup de manutention. Si les politiques venaient voir la dureté de notre travail, ils nous donneraient la retraite à quarante ans. Au chargement, nous avons des taux record d’accidents du travail, des jeunes de vingt-cinq ans qui se retrouvent avec des hernies discales, comment vont-ils tenir ? Pour cela, nous avons trois points de pénibilité par an et il faut dix points pour gagner un trimestre de travail en moins ».

La question de la pénibilité est encore au centre de nombreux témoignages des manifestants. Comme chez des salariés de l’entreprise de Bâtiment et de Travaux Publics (BTP) Demathieubard, qui manifestent à Paris. « C’est une question complètement occultée par le gouvernement », estime Olivier Schintu, coffreur de quarante-sept ans, casque de chantier sur la tête, « nous sommes dans le gros œuvre et le gouvernement nous demande d’aller jusqu’à soixante-quatre ans. Toute l’année, nous sommes dehors, la pluie, la neige, la chaleur, les charges lourdes, le bruit, l’intoxication sur des années par la sciure de bois, la silice et le béton, et nous n’avons aucune reconnaissance de pénibilité. Ce sont des personnes qui ne connaissent rien à cela qui décident pour nous. Nous avons un gouvernement qui essaye de passer avec l’article quarante-neuf de la constitution, pendant que les français, tous métiers confondus, payent leur réforme du prix du sang et des sacrifices ».

Jusqu’alors, le macronisme avait été confronté à des mouvements moins massifs mais plus radicaux. C’était le cas des Gilets Jaunes, qui ont mobilisé plusieurs centaines de milliers de personnes en France au plus fort du soulèvement, en cassant la routine syndicale, mais aussi de la grève reconductible des retraites de 2019 et de 2020, dont le début a été imposé par la base des grévistes de la RATP. Aux côtés des cheminots de la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF), ces derniers avaient mené une grève de près de deux mois, l’une des plus longues de l’histoire de France, malgré l’isolement. Plus généralement, le nouveau cycle de lutte de classe qui s’est ouvert en 2016 s’est caractérisé par une moindre massivité et des tendances plus fortes au débordement, marquant l’affaiblissement du contrôle des appareils syndicaux sur les mobilisations.

Contrairement à ces mouvements, la mobilisation actuelle est dirigée et encadrée par l’intersyndicale. La Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) et son leader actuel Laurent Berger dirige l’intersyndicale, sans rompre à aucun moment l’accord avec la CGT, autre pilier d’un syndicalisme français divisé historiquement. Pour avoir une idée de ce que signifie cette direction, rappelons que le réalisme de la CFDT l’a amené à défendre une logique de conciliation de classe et à enchaîner les compromis avec les gouvernements de ces dernières décennies, dès les années 1980, au cours desquelles la CFDT, après son Congrès de Brest, a accompagné le tournant de la rigueur mis en place par François Mitterrand et le Parti Socialiste, jusqu’à la réécriture d’une grande partie de la loi travail en 2016, qui a signifié la fin de la présidence de François Hollande et le dernier chapitre de la crise du Parti Socialiste, en passant par la trahison du grand mouvement de 2003 dans la fonction publique contre la réforme de François Fillon des retraites des fonctionnaires, un temps dénoncée par les cédétistes avant qu’ils ne se rangent dans le camp du gouvernement de droite.

Cette unité syndicale retrouvée et la présence significative de la CFDT sur le terrain de la mobilisation est la grande nouveauté du mouvement. Cela n’avait pas été le cas depuis 2010 lors de la précédente réforme des retraites, où après des mois de mobilisations massives, également à leur apogée, le sarkozysme avait fini par s’imposer aux syndicats. Comme le note Dan Israel dans Mediapart, les syndicats ont aussi découvert que la CFDT pouvait mobiliser très largement ses troupes, comme le prouve la composition des cortèges, dans les grandes villes et ailleurs. Les drapeaux et gilets oranges représentent régulièrement un tiers des défilés, ce qui pèse dans l’équilibre des forces. « La CFDT en a sous la pédale, nous ne le savions pas et c’est impressionnant. C’est clairement Laurent Berger qui mène l’intersyndicale et le mouvement social, c’est le moment de la CFDT », dit un syndicaliste d'un autre syndicat. Nous constatons ce moment de la CFDT au cœur même des manifestations où, lorsque Laurent Berger rejoint la tête du cortège, pas une critique ne fuse à son égard, pas un seul social-traître, le refrain pourtant commun dans la bouche des syndicalistes CGT concernant cette centrale syndicale.

Mais ce qui marque, surtout, ce moment de la CFDT, c’est le fait que, jusqu’à présent, ce qui prévaut dans le mouvement, c’est une stratégie de pression sur la négociation parlementaire. Une stratégie faite d’une succession de manifestations énergiques mais peu radicales, visant à signifier symboliquement le mécontentement des masses. Le réalisme de cette stratégie repose sur le fait que, contrairement à 2010, Emmanuel Macron ne dispose pas d’une majorité au parlement et qu’il est affaibli dès le début de son second quinquennat. Cependant, après avoir échoué une première fois en 2019, Emmanuel Macron et sa clique jouent sur cette nouvelle tentative leur crédibilité et leur capacité à défendre pleinement les intérêts de la bourgeoisie française et le statut de la France dans le concert des grandes puissances impérialistes. C’est un enjeu particulièrement fort à l’heure où la guerre en Ukraine a remis sur le devant de la scène les tensions et les conflits entre les grandes puissances.

Mais l’inflexibilité du gouvernement démontre l’impuissance de la stratégie de Laurent Berger, c’est-à-dire d’une bureaucratie syndicale profondément adaptée au dialogue social, même lorsqu’elle se confronte au mépris du macronisme pour les corps intermédiaires. Interrogé par un journaliste des Echos, Laurent Berger affirme que « je suis préoccupé. Nous avons l’impression que c’est comme s’il ne s’était rien passé depuis le début du mois de janvier 2023 alors qu’il y a un mouvement social d’une très grande ampleur et d’une forme inédite. Les manifestations étonnent par leur géographie et leur sociologie. Regardez ce qui se passe dans les petites villes et dans beaucoup d’endroits, ce sont les travailleurs dans leur grande diversité qui défilent et disent leur refus de l’allongement de l’âge légal de la retraite. Il est en train de se passer quelque chose dont l’exécutif n’a pas conscience. Il est face à un conflit du travail post-pandémique, un conflit du monde d’après confronté à une vision gouvernementale qui n’a pas changé. La mobilisation est massive. Il n’y a pas de violences. Nous n’avons pas pour objectif de bloquer le pays, mais le gouvernement fait la sourde oreille. Quelle perspective trace l’exécutif d’un pays démocratique qui n’entend pas cette expression pacifique du rejet de sa réforme ».

Comme le note à nouveau Dan Israel, face à l’inflexibilité du gouvernement, il y a aussi celle de la CFDT, empêchant de toute manière toute évolution du mode de mobilisation pour le moment. Manifester en masse, cela reste la stratégie de la CFDT, souhaitant que ce soit suffisant. Alors que le manque de perspectives et de plan de bataille risque d’épuiser les travailleurs, les directions syndicales continuent de chercher à gagner du temps en maintenant leur stratégie d’usure. Si la réforme passe finalement, avec ou sans l’aval du parlement, les réformistes expliqueront qu’il est nécessaire d’accepter la légalité de la république, tandis que la CGT ou l’Union Syndicale Solidaire (USS) dénonceront la trahison pour renforcer leurs images de confédérations contestataires, mais impuissantes.

Avant même le résultat final de la bataille, Laurent Berger donne déjà des garanties incroyables au gouvernement en ce sens, affirmant aux Echos que « je ne ferai pas partie de ceux qui diront qu’une réforme de cette ampleur adoptée par l’utilisation de l’article quarante-neuf de la constitution, c’est antidémocratique, mais le gouvernement aurait tort de dire que, une fois le texte voté, le sujet est derrière nous ». En d’autres termes, Laurent Berger refusera de politiser et de radicaliser le conflit, même si le gouvernement choisit de passer en force, en utilisant les outils antidémocratiques et bonapartistes de la constitution de la cinquième république, comme l’article quarante-neuf ou les décrets rendus possibles par l’article quarante-sept. En clair, au moment où la mobilisation pourrait prendre un caractère plus radical que l’atmosphère paisible des quatre premiers actes, la CFDT n’entend pas réagir. C’est pourtant ce scénario qui fait déjà peur à certains dans la macronie.

En effet, nombre d’élus constatent la profondeur de la mobilisation, comme le souligne un article du Figaro et comme le note Philippe Brun, député du Parti Socialiste, c’est une mobilisation qui touche les profondeurs du pays et au cours de laquelle certains détectent une montée d’un antimacronisme. « Le mécontentement contre le gouvernement est évident », dit Jimmy Pahun. Si bien qu’un poids lourd du camp d’Emmanuel Macron s’inquiète, « dans nos circonscriptions, nous ressentons des signaux très forts, l’opinion n’est pas avec nous et, si nous utilisons l’article quarante-neuf, cela va être violent ».

Dans le même temps, la base cédétiste elle-même s’impatiente dans les manifestations, comme le rapporte un témoignage recueilli par Mediapart. « Il faut mettre le bordel. Il n’y a plus que cela à faire », s’indignaient dans la matinée deux manifestantes niçoises âgées de soixante-neuf et de soixante-quatorze ans. À Lyon, Fred, âgé de quarante-sept ans, salarié dans un laboratoire du secteur hospitalier et militant de la CFDT, pense comme elles, « c’est presque trop structuré pour que ce soit révolutionnaire. Nous nous amusons, nous sommes gentils et c’est cool, mais cela ne suffit pas. Il faut reprendre la pression des samedis comme pendant le mouvement des Gilets Jaunes, la journée du Samedi 11 Février 2023 sera un vrai test. Mais c’est la seule voie parce que, après trois jours de grève, les salariés tirent la langue ».

Le moment de Laurent Berger ne peut pas durer. Il reflète une situation d’impasse dans le rapport de forces. Le mouvement de masse montre sa puissance dans les manifestations mais il a encore du mal à avancer vers une contre-offensive qui lui permette de vaincre Emmanuel Macron et l’offensive néolibérale, tandis que le gouvernement, toujours sur la défensive et politiquement affaibli, espère que les contradictions de la mobilisation de masse et surtout le rôle de l’intersyndicale permettent de passer la tempête.

Ce tournant dans la lutte commence à se faire sentir dans les manifestations, où de plus en plus de manifestants commencent à exiger ou à soulever la question d’une action plus dure et d’un blocage du pays si le gouvernement continue à ne pas entendre la massivité des protestations. Certains syndicats, comme l’intersyndicale de la RATP ou la Fédération des Cheminots de la CGT, ont ainsi appelé cette semaine à une grève reconductible à partir du Mardi 7 Mars 2023. L’intersyndicale elle-même a menacé, Samedi 11 Février 2023, dans un communiqué lu par Frédéric Souillot, secrétaire général de la CGT Force Ouvrière, de mettre la France à l’arrêt dans tous les secteurs, Mardi 7 Mars 2023, si le gouvernement et le parlement restent sourds à la contestation populaire. Cette perspective reste au stade de la menace comme l’a précisé Laurent Berger, « l’annonce d’un durcissement, Mardi 7 Mars 2023, laisse un peu de temps au gouvernement s’il veut réagir. Nous dénonçons la position ferme et définitive du gouvernement sur le report de l’âge légal de soixante-deux à soixante-quatre ans. Nous ne sommes pas dans la logique de la grève reconductible et d’un appel à la grève générale. Nous appelons à une grève de vingt-quatre heures, mais pas forcément davantage ».

Coincé entre l’inflexibilité du gouvernement et la radicalisation croissante d’une partie des manifestants, Laurent Berger lui-même est ainsi contraint de durcir le ton, mais sans dépasser certaines limites, évitant par tous les moyens de poser la perspective d’une grève générale politique contre le gouvernement. Pourtant, le caractère politique plutôt que revendicatif de la mobilisation actuelle montre qu’il est possible de franchir un nouveau cap dans la lutte. Pour réussir ce saut dans la confrontation, il est nécessaire d’utiliser activement les trois semaines qui précèdent la fin des vacances dans toutes les régions du pays et de nous préparer efficacement au combat, en faisant entrer toutes les forces dans la bataille, mais il est également important de se pencher sur les échecs stratégiques que la lutte syndicale traîne depuis un certain temps.

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11 février 2023 6 11 /02 /février /2023 16:31

 

 

https://www.bfmtv.com/international/europe/ukraine/michel-hazanavicius-de-retour-d-ukraine-evoque-sur-bfmtv-un-voyage-tres-intense_AV-202302100343.html#xtor=AL-68

 

Michel Hazanavicius, de retour d'Ukraine, évoque sur BFM Télévision un voyage très intense

Le réalisateur français Michel Hazanavicius est l'ambassadeur du programme United Twenty Four, plateforme de récolte de fonds pour l'Ukraine. Il est revenu Jeudi 9 Février 2023 d'un séjour en Ukraine, où il a rencontré Volodimir Zelensky.

Ambassadeur pour un programme de récolte de dons pour l'Ukraine, Michel Hazanavicius revient d'Ukraine. Il témoigne Vendredi 10 Février 2023 au micro de BFM Télévision, « il y a beaucoup de pays qui ont besoin d'être aidés, mais l'Ukraine a vraiment besoin d'être aidée ». A l'automne dernier, il avait organisé une vente aux enchères d'objets de cinéma au profit de l’Ukraine et il avait récolté deux cent cinquante mille euros.

« J'ai organisé un geste collectif du cinéma », rappelle ainsi le cinéaste, évoquant les dons de Catherine Deneuve, Tom Hanks, Guillermo del Toro, Alain Chabat, Jean-Paul Rappeneau et Omar Sy. « Nous sommes beaucoup à avoir donné des objets. Je cherchais le meilleur moyen d'utiliser cet argent », dit-il, expliquant comment il s'est tourné vers la plateforme United Twenty Four.

Tout juste revenu d'Ukraine, Michel Hazanavicius évoque un petit temps de réadaptation nécessaire pour se remettre d'un tel voyage, « c’est un voyage intense chargé de beaucoup d'émotions inattendues qui font changer les perspectives. Je n'étais pas sur des zones de front, mais les ukrainiens se battent pour la victoire. Ils sont dans l'action, ils sont tournés vers la vie. C'est ce qui m'a frappé, leur pulsion de vie ».

S'il pense avoir eu une certaine connexion avec Volodimir Zelensky, ancien acteur et producteur, Michel Hazanavicius dit que « je n'avais pas un acteur devant moi, j'avais un président d'un pays en guerre. C’est une personne très simple, il est très accessible, mais vous sentez qu'il y a de la gravité derrière et que c'est une personne qui est chargée de responsabilités énormes et qui gère des dossiers qui sont autrement plus importants que de parler à un réalisateur. Je ne suis pas un stratège militaire mais, si vous me posez la question, je pense qu'il faut soutenir l’Ukraine le plus possible et sur tous les fronts ».

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11 février 2023 6 11 /02 /février /2023 16:07

 

 

https://www.courrierinternational.com/article/delivrance-liberee-par-la-justice-iranienne-fariba-adelkhah-attend-de-pouvoir-rentrer-en-france

 

Libérée par la justice iranienne, Fariba Adelkhah attend de pouvoir rentrer en France

La chercheuse franco-iranienne avait été condamnée au mois de mai 2020 à cinq ans de prison par la justice iranienne pour de faits supposés d’espionnage, accusations qu’elle a toujours rejetées. Sa libération était réclamée par les associations de défense des droits humains et par les autorités françaises.

Fariba Adelkhah, directrice de recherche de l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) de Paris, arrêtée au mois de juin 2019 en Iran pour des faits supposés d’espionnage, a été libérée Vendredi 10 Février 2023. « Elle a été libérée de la célèbre prison d’Evin à Téhéran, mais nous ne savons pas encore selon quelles modalités », annonce le site de la chaîne al Jazeera. L’information a aussi été relayée par les associations iraniennes de défense des droits humains et par l’IEP de Paris et elle a été confirmée par le ministère français des affaires étrangères dans un communiqué.

Une photo de l’universitaire franco-iranienne de soixante-trois ans circule sur les réseaux sociaux, relayée notamment sur Twitter par le compte militant pour sa libération. Elle apparaît arborant un large sourire.

« Au moment de son arrestation au mois de juin 2019, Fariba Adelkhah étudiait les mouvements cléricaux chiites en Afghanistan, en Iran et en Irak, et elle s’était rendu dans la ville sainte de Qom, au sud de Téhéran », écrit la British Broadcasting Corporation (BBC). L’Iran ne reconnaissant pas la double nationalité, elle avait été jugée selon la loi islamique et elle avait été condamnée au mois de mai 2020 par le tribunal révolutionnaire de Téhéran à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale et pour propagande contre le régime.

« Elle était l’un des sept citoyens français détenus en Iran, un facteur de détérioration des relations entre Paris et Téhéran durant ces derniers mois », écrit al Jazeera, « ces dernières années, des Gardiens de la Révolution ont arrêté des dizaines de binationaux et d’étrangers, la plupart du temps sur des accusations d’espionnage et d’atteinte à la sécurité ». La France a longtemps dénoncé une détention arbitraire aux motivations politiques et l’intéressée a toujours clamé son innocence.

Comme le rappelait Iran Wire il y a un peu plus d’un an, Fariba Adelkhah avait bénéficié d’un aménagement de peine, sous la forme d’une assignation à résidence avec bracelet électronique, mais les autorités iraniennes avaient dénoncé une violation de ces dispositions et l’avaient renvoyée en prison.

Fariba Adelkhah ne serait pas la seule détenue à sortir de la prison d’Evin. Sept autres militants et journalistes auraient également été libérés, selon al-Jazeera. Iran International ajoute que la sortie de prison de la chercheuse franco-iranienne intervient à l’occasion du quarante-quatrième anniversaire de la révolution, date qu’a choisie le pouvoir pour libérer un certain nombre de détenus, « la république islamique a annoncé une amnistie partielle de prisonniers arrêtés durant les récentes manifestations, après la mort de Mahsa Amini, après son interpellation par la police des mœurs, à condition qu’ils cessent leurs activités antigouvernementales ».

Samedi 11 Février 2023 dans la matinée, son avocat a affirmé que Fariba Adelkhah était heureuse d’avoir été libérée de prison, mais que des incertitudes demeuraient sur la date de son retour en France.

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11 février 2023 6 11 /02 /février /2023 15:45

 

 

https://www.closermag.fr/people/louis-boyard-est-un-la-reaction-grincante-de-cyril-hanouna-apres-l-amende-historique-contre-c8-1691530

 

« Louis Boyard est un héros », la réaction grinçante de Cyril Hanouna après l’amende historique de son émission

Le gendarme de l'audiovisuel a décidé de sanctionner la chaîne du groupe Canal Plus en raison du gros clash qui avait opposé Cyril Hanouna à Louis Boyard le 10 novembre 2022.

Aux commandes d'un nouveau numéro de Touche Pas à Mon Poste (TPMP), Jeudi 9 Février 2023, Cyril Hanouna s'est sans surprise exprimé au sujet de l'amende de trois millions cinq cent mille euros que l'Autorité de Régularisation de la Communication Audiovisuelle et Numérique (ARCAN) a infligé à son émission, suite à son violent clash contre Louis Boyard.

Comme chaque jour depuis le début de la semaine, Cyril Hanouna a présenté un nouveau numéro en direct de TPMP, Jeudi 9 Février 2023. Accompagné de ses fidèles chroniqueurs, l'animateur a débuté son émission en évoquant la décision de l'ARCAN contre sa chaîne, qui avait été rendue publique quelques heures plus tôt, Jeudi 9 Février 2023. En fait, le gendarme de l'audiovisuel a annoncé avoir infligé une amende de trois millions cinq cent mille euros à sa chaîne, suite au clash entre Cyril Hanouna et Louis Boyard, qui avait eu lieu le 10 novembre 2022 dans l’émission TPMP. Le 10 novembre 2022, Louis Boyard, devenu député entre-temps, était l'invité de l'émission.

N'ayant pas hésité à critiquer le propriétaire du groupe Canal Plus, Vincent Bolloré, Louis Boyard avait provoqué la colère de Cyril Hanouna. Très remonté, l'animateur avait alors copieusement insulté son invité à l'antenne. Par la suite, le député du Mouvement de la France Insoumise (MFI) avait décidé de porter plainte pour injure publique contre une personne chargée d'une mission de service public. Dans un communiqué détaillant sa décision, l'ARCAN a considéré que « l'invité avait été explicitement empêché d'exprimer en plateau un point de vue critique contre un actionnaire du groupe Canal Plus et que, par suite, l’émission n'avait pas été réalisée dans des conditions qui garantissent l'indépendance de l'information. Ces propos ont porté atteinte aux droits de l'invité et au respect de son honneur et de sa réputation. Cette séquence traduisait une méconnaissance par l'éditeur de son obligation de maîtrise de son antenne ».

Cyril Hanouna a donc tenu à réagir à cette décision en déclarant ironiquement que Louis Boyard était un héros. « Nous ne ferons pas de commentaire », a ensuite ajouté l'animateur, qui n'a tout de même pas pu s'empêcher d'adresser des petits tacles à son ancien chroniqueur. « Maintenant que nous avons pris trois millions cinq cent mille euros d'amende, nous ferons des happenings à petit budget », a dit Cyril Hanouna, afin de dédramatiser la situation. Pour rappel, ce n'est pas la première fois que sa chaîne de télévision écope d'une aussi grosse amende. Il y a quelques années, la diffusion d'un canular jugé homophobe dans l'émission Radio Baba, également présentée par Cyril Hanouna, avait poussé l'ARCAN à sanctionner la chaîne, en lui infligeant une amende de trois millions d'euros.

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11 février 2023 6 11 /02 /février /2023 15:24

 

 

https://www.bfmtv.com/politique/la-france-insoumise/il-a-ete-assez-puni-melenchon-soutient-quatennens-apres-sa-prise-de-parole-a-l-assemblee_AV-202302090848.html

 

« Il a été assez puni », Jean Luc Mélenchon soutient Adrien Quatennens après sa prise de parole à l'Assemblée Nationale

L’ancien candidat au premier tour des élections présidentielles a pris la défense du député du Nord qui a été chahuté Mardi 7 Février 2023 pour ses premiers mots prononcés dans l'hémicycle depuis sa condamnation au mois de décembre 2022.

La colère de Jean-Luc Mélenchon, après la première prise de parole agitée d'Adrien Quatennens à l'Assemblée Nationale, Mardi 7 Février 2023, depuis sa condamnation pour violences conjugales, le fondateur du Mouvement de la France Insoumise (MFI) a vivement réagi.

« Il a été assez puni. Toute personne condamnée a le droit d'être réhabilitée. Tout le monde a ce droit. Il n'a pas été condamné à l'inéligibilité. Il a le droit d'exercer son mandat de député », a dit Jean Luc Mélenchon à BFM Télévision, Vendredi 10 Février 2023.

À l'occasion de la seconde journée de l'examen de la réforme des retraites, le député du Nord, non-inscrit jusqu’au mois d’avril 2023 après son exclusion temporaire du groupe parlementaire du MFI à l’Assemblée Nationale, a été vivement chahuté lors de son intervention par les députés du groupe parlementaire de la Renaissance. Il a néanmoins reçu les applaudissements de plusieurs députés de la Nouvelle Union Populaire Ecologiste et Sociale (NUPES).

« Si vous voulez revenir au péché mortel, ce sera sans moi. Il est condamné et il est en train de purger sa peine. Foutez-lui la paix. Il n'est pas parfait, moi non plus. Je suis révolté », a dit Jean Luc Mélenchon avant de quitter le plateau.

Adrien Quatennens devait prendre la parole pour défendre un amendement sur le régime spécial des salariés d'EDF - auquel le gouvernement veut mettre fin - lorsque des huées et des sifflements ont été entendus dans l'hémicycle.

Dans le même temps, plusieurs députés de la Nouvelle Union Populaire Ecologiste et Sociale, dont Sandrine Rousseau, Marie-Charlotte Garin et Sandra Regol, ont quitté l'hémicycle au début de la prise de parole du député.

Sa prise de parole n'a pas pu avoir lieu dans la foulée, après un rappel au règlement, demandé par un député du groupe parlementaire de la Renaissance, Pierre Cazeneuve.

« Vous l'applaudissez, c’est scandaleux, c’est une honte », a dit Pierre Cazeneuve.

Quelques minutes plus tard, Adrien Quatennens a pu reprendre la parole dans l'hémicycle pour défendre son amendement de suppression de l'article premier du projet de loi relatif à la fin de la plupart des régimes spéciaux.

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