QUELQUES MAUX A PROPOS DU POI
Lundi 6 Mars 2023
Vous trouverez ci-dessous un paragraphe d’un message de Pierre Merejkowsky relatif au Parti Ouvrier Indépendant (POI).
Le message est disponible en totalité si vous consultez le blog de Pierre Merejkowsky à l’adresse ci-dessous.
Bernard Fischer
Quelques maux à propos du Parti Ouvrier Indépendant (POI)
Par Pierre Merejkowsky
Comment Lutte Ouvrière et le POI qui ont été de tous les combats pour les dissidents soviétiques peuvent-ils soutenir la Grande Russie de Vladimir Poutine en lutte contre la décadence de l’occident avec ses lesbiennes, ses gays et ses artistes nombrilistes ?
Ou alors la valeur travail, celle de la production, est-elle en fait la raison d’être du POI, étant entendu que l’important est d’éradiquer tout commentaire qui irait à l’encontre de la norme du travail et de la production ?
Mais le pire du pire du POI est à venir. Comment avez-vous pu nous renier et nous nier ? Reprenons calmement.
Existe-t-il une direction autonome non bureaucratique du POI qui ne serait qu’un jeu de compromis entre différentes tendances et qui ne serait destiné qu’à préserver la structure, celle en l’occurrence du POI, cette direction qui, comme celle de Philippe Poutou et d’Olivier Besancenot, a décidé de préserver le loyer du local et le demi salaire du permanent, permettant de faciliter leurs passages dans les médias qui alimentent les recettes de l’aide publique au parti. Pour cette raison, ils ont trouvé un slogan unanime, celui de la paix, niant ainsi toute les révoltes individuelles de Maidan et des printemps arabes, puisqu’elles ne sont pas encadrées par les Pierre Bourdieu universitaires diplomatiques et le comité central de l’avant-garde définie par Alain Badiou.
Je me souviens d’une députée gaulliste qui affirmait qu’une poignée d’agitateurs payés par l’ambassade de Chine avait fomenté des troubles artistiques au lycée Buffon.
En Ukraine et dans les printemps arabes, c’est la même problématique pour le POI, pour Lutte Ouvrière, pour le Front National, pour Jean Pierre Chevènement et pour le réfugié politique manipulé par le FSB, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) entretiendrait et financerait les manifestants rassemblés sur les places publiques.
Pour le POI, Noam Chomski et Daniel Mermet, nous sommes en effet des crétins manipulés par les médias, par les puissances d’argent et par le cosmopolitisme.
Encore une fois, les manifestants du printemps arabe, de la place Maidan, d’Azerbaïdjan et d’Algérie, n’en avaient pas assez de constater que les revenus du pétrole allaient dans la caisse personnelle de la famille de leurs chefs d’état et ils n’en avaient pas assez de subir une corruption quotidienne qui les empêchait de survivre.
Encore une fois, l’analyse du POI et de son député de la république, sous le drapeau tricolore qui remplace le drapeau rouge du local de l’ancienne Organisation Communiste Internationaliste (OCI), démontre la certitude suivante, Nuit Debout et les Gilets Jaunes échappent à notre comité central et ils ne peuvent être que louches, donc hitléro-trotskystes.
Comme si en plus, au vingt-et-unième siècle, être aux portes de la Russie n’avait aucun sens à l’heure des missiles balistiques et comme si l’expansion du capitalisme ne reposait plus sur la conquête de territoires peuplés par ailleurs de chômeurs qualifiés d’improductifs, mais bien sur le pillage des matières grises, celles des salariés formés qu’ils espèrent asservir pour leurs intérêts économiques et pour le seul profit de leurs actionnaires.
Comment le POI et Lutte Ouvrière, au nom d’un nationalisme qui n’a rien à voir avec le bureau de la quatrième internationale, peuvent-ils soutenir un dictateur qui veut une Russie pure débarrassée des non slaves, des femmes, des juifs et de tous ceux qu’ils nomment décadence ?
La réponse est simple. Vous vous dites ratissons large et nous verrons après, comme si vous ne saviez pas ce que devient l’après s’il n’est pas commenté et débattu dans le cadre de ce que vous appeliez la révolution permanente.
Franchement, était-il utile d’infiltrer les organes sociaux-démocrates pour ensuite y exercer des fonctions de responsables ?
Franchement est-il utile de présenter des listes électorales communes avec des sociaux-démocrates avec comme seul argument que cette alliance permettra de payer le loyer du local et le demi salaire du permanent ?
Franchement, est-il utile de répéter que nous verrons après et qu’il est vain et stupide de s’interroger sur le sens du travail et de la production ?
Avec internet et les réseaux sociaux, il est impossible désormais de reproduire le modèle de l’organisation du passé à laquelle il fallait adhérer, en payant un timbre tous les mois, et où il y avait des réunions dans lesquelles tu n’étais pas convié si tu étais pressenti comme un opposant potentiel de la direction locale.
Il est également clair que le dispositif avec une table, un drapeau et son leader devant une assemblée ne fonctionne plus, précisément parce qu’il y a une infinité de canaux de diffusion et que chacun commente, déforme ou reproduit les propos des leaders des tribunes, qui ne peuvent plus ni contrôler ni diffuser, comme ils le faisaient avant internet, les communiqués de presse qu’ils envoyaient aux rédactions avant l’achèvement de la réunion unitaire.
Pour en revenir aux Gilets Jaunes, ce qui m’intéresse est le fait qu’il n’y ait pas de porte-parole, qu’il y ait des cortèges déclarés et qu’il y ait d’autres cortèges non déclarés, obligeant les forces de l’ordre à se déplacer de cortège en cortège.
Désormais les cortèges se déroulent à la campagne. En effet il est aisé pour un pouvoir en place de nasser un cortège dans un centre-ville, mais lancer des appels à manifester en dehors des centres villes rend pour les forces répressives la situation extrêmement problématique. Il faut que le sous-chef milicien appelle la région de Volgograd qui en référera à la région de Moscou, et ainsi de suite. C’est ainsi que, dans le Limousin, les trois gendarmes couvrant le lac de Vassivière sont réduits à glaner les informations sur d’éventuels mouvements.