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6 mars 2023 1 06 /03 /mars /2023 18:24

 

 

QUELQUES MAUX A PROPOS DU POI

Lundi 6 Mars 2023

Vous trouverez ci-dessous un paragraphe d’un message de Pierre Merejkowsky relatif au Parti Ouvrier Indépendant (POI).

Le message est disponible en totalité si vous consultez le blog de Pierre Merejkowsky à l’adresse ci-dessous.

Bernard Fischer

 

https://merejkowskychroniquedestempspresents.wordpress.com/2022/06/04/espaces-de-confrontation-verbale/

Quelques maux à propos du Parti Ouvrier Indépendant (POI)

Par Pierre Merejkowsky

Comment Lutte Ouvrière et le POI qui ont été de tous les combats pour les dissidents soviétiques peuvent-ils soutenir la Grande Russie de Vladimir Poutine en lutte contre la décadence de l’occident avec ses lesbiennes, ses gays et ses artistes nombrilistes ?

Ou alors la valeur travail, celle de la production, est-elle en fait la raison d’être du POI, étant entendu que l’important est d’éradiquer tout commentaire qui irait à l’encontre de la norme du travail et de la production ?

Mais le pire du pire du POI est à venir. Comment avez-vous pu nous renier et nous nier ? Reprenons calmement.

Existe-t-il une direction autonome non bureaucratique du POI qui ne serait qu’un jeu de compromis entre différentes tendances et qui ne serait destiné qu’à préserver la structure, celle en l’occurrence du POI, cette direction qui, comme celle de Philippe Poutou et d’Olivier Besancenot, a décidé de préserver le loyer du local et le demi salaire du permanent, permettant de faciliter leurs passages dans les médias qui alimentent les recettes de l’aide publique au parti. Pour cette raison, ils ont trouvé un slogan unanime, celui de la paix, niant ainsi toute les révoltes individuelles de Maidan et des printemps arabes, puisqu’elles ne sont pas encadrées par les Pierre Bourdieu universitaires diplomatiques et le comité central de l’avant-garde définie par Alain Badiou.

Je me souviens d’une députée gaulliste qui affirmait qu’une poignée d’agitateurs payés par l’ambassade de Chine avait fomenté des troubles artistiques au lycée Buffon.

En Ukraine et dans les printemps arabes, c’est la même problématique pour le POI, pour Lutte Ouvrière, pour le Front National, pour Jean Pierre Chevènement et pour le réfugié politique manipulé par le FSB, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) entretiendrait et financerait les manifestants rassemblés sur les places publiques.

Pour le POI, Noam Chomski et Daniel Mermet, nous sommes en effet des crétins manipulés par les médias, par les puissances d’argent et par le cosmopolitisme.

Encore une fois, les manifestants du printemps arabe, de la place Maidan, d’Azerbaïdjan et d’Algérie, n’en avaient pas assez de constater que les revenus du pétrole allaient dans la caisse personnelle de la famille de leurs chefs d’état et ils n’en avaient pas assez de subir une corruption quotidienne qui les empêchait de survivre.

Encore une fois, l’analyse du POI et de son député de la république, sous le drapeau tricolore qui remplace le drapeau rouge du local de l’ancienne Organisation Communiste Internationaliste (OCI), démontre la certitude suivante, Nuit Debout et les Gilets Jaunes échappent à notre comité central et ils ne peuvent être que louches, donc hitléro-trotskystes.

Comme si en plus, au vingt-et-unième siècle, être aux portes de la Russie n’avait aucun sens à l’heure des missiles balistiques et comme si l’expansion du capitalisme ne reposait plus sur la conquête de territoires peuplés par ailleurs de chômeurs qualifiés d’improductifs, mais bien sur le pillage des matières grises, celles des salariés formés qu’ils espèrent asservir pour leurs intérêts économiques et pour le seul profit de leurs actionnaires.

Comment le POI et Lutte Ouvrière, au nom d’un nationalisme qui n’a rien à voir avec le bureau de la quatrième internationale, peuvent-ils soutenir un dictateur qui veut une Russie pure débarrassée des non slaves, des femmes, des juifs et de tous ceux qu’ils nomment décadence ?

La réponse est simple. Vous vous dites ratissons large et nous verrons après, comme si vous ne saviez pas ce que devient l’après s’il n’est pas commenté et débattu dans le cadre de ce que vous appeliez la révolution permanente.

Franchement, était-il utile d’infiltrer les organes sociaux-démocrates pour ensuite y exercer des fonctions de responsables ?

Franchement est-il utile de présenter des listes électorales communes avec des sociaux-démocrates avec comme seul argument que cette alliance permettra de payer le loyer du local et le demi salaire du permanent ?

Franchement, est-il utile de répéter que nous verrons après et qu’il est vain et stupide de s’interroger sur le sens du travail et de la production ?

Avec internet et les réseaux sociaux, il est impossible désormais de reproduire le modèle de l’organisation du passé à laquelle il fallait adhérer, en payant un timbre tous les mois, et où il y avait des réunions dans lesquelles tu n’étais pas convié si tu étais pressenti comme un opposant potentiel de la direction locale.

Il est également clair que le dispositif avec une table, un drapeau et son leader devant une assemblée ne fonctionne plus, précisément parce qu’il y a une infinité de canaux de diffusion et que chacun commente, déforme ou reproduit les propos des leaders des tribunes, qui ne peuvent plus ni contrôler ni diffuser, comme ils le faisaient avant internet, les communiqués de presse qu’ils envoyaient aux rédactions avant l’achèvement de la réunion unitaire.

Pour en revenir aux Gilets Jaunes, ce qui m’intéresse est le fait qu’il n’y ait pas de porte-parole, qu’il y ait des cortèges déclarés et qu’il y ait d’autres cortèges non déclarés, obligeant les forces de l’ordre à se déplacer de cortège en cortège.

Désormais les cortèges se déroulent à la campagne. En effet il est aisé pour un pouvoir en place de nasser un cortège dans un centre-ville, mais lancer des appels à manifester en dehors des centres villes rend pour les forces répressives la situation extrêmement problématique. Il faut que le sous-chef milicien appelle la région de Volgograd qui en référera à la région de Moscou, et ainsi de suite. C’est ainsi que, dans le Limousin, les trois gendarmes couvrant le lac de Vassivière sont réduits à glaner les informations sur d’éventuels mouvements.

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5 mars 2023 7 05 /03 /mars /2023 17:14

 

 

https://www.bbc.com/afrique/monde-64835217

 

Rapprochement stratégique entre la Chine et la Biélorussie en pleine guerre d'Ukraine

Samedi 4 Mars 2023

A l'aéroport de Minsk, la capitale de la Biélorussie, un panneau accueille les voyageurs en trois langues, le russe, l’anglais et le mandarin.

Le chinois est également présent dans les centres commerciaux et autres espaces d'affaires et de loisirs de ce pays d'un peu plus de neuf millions d'habitants.

La relation étroite entre la Biélorussie et la Chine n'est pas nouvelle, mais elle a pris un nouvel élan ces derniers mois, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.

Cette semaine, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a été reçu sur un tapis rouge à Pékin par Xi Jinping, visite pendant laquelle les deux leaders ont signé une série d'accords et pendant laquelle ils ont exprimé leur plus grand intérêt à trouver une solution pacifique pour l'Ukraine.

Alexandre Loukachenko est l'un des alliés les plus proches, sinon le plus proche, de Vladimir Poutine et il a montré son plein soutien au plan de paix présenté la semaine dernière par Pékin pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Le voyage du président biélorusse intervient quelques jours après que le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, ait rencontré Vladimir Poutine à Moscou. Alexandre Loukachenko et Xi Jinping se sont mutuellement félicités, décrivant l'amitié entre leurs pays dans les termes les plus proches. Que cache cette approche stratégique ? La Chine cherche-t-elle à resserrer les rangs avec la Russie et ses alliés, comme le prétendent certains observateurs ?

« Xi Jinping cherche à se positionner dans cette guerre, essayant de comprendre jusqu'où Vladimir Poutine compte aller et Alexandre Loukachenko est un bon interlocuteur pour cela », explique Samantha de Benderm, chercheuse associée au programme Russie et Eurasie de Chatham House.

Comme elle l'a expliqué à British Broadcasting Corporation (BBC) Mundo, le président chinois et le président biélorusse se connaissent assez bien, « Xi Jinping aime parler à Alexandre Loukachenko parce qu'il est probablement le leader mondial qui connaît le mieux Vladimir Poutine, donc il sert de guide pour comprendre ce qui se passe. Cela expliquerait en partie le grand étalage que Pékin a fait pour la visite d’Alexandre Loukachenko, président d'un pays relativement petit, isolé par l’occident en raison de son régime autoritaire et de son alliance avec la Russie, et dont personne ne se souciait il y a un an ».

La Chine et la Biélorussie entretiennent également des relations économiques de longue date. Pékin a réalisé d'importants investissements dans le pays européen ces dernières années, notamment un parc industriel doté d'une zone de libre-échange. De plus, au mois de septembre 2022, sept mois après le début de la guerre en Ukraine, Pékin a élevé le statut de ses relations avec la Biélorussie à ce qu'il décrit désormais comme un partenariat stratégique global, un terme très inhabituel qu'il n'avait auparavant utilisé que pour définir le Pakistan. Cela signifie que la Biélorussie se classe très haut dans la hiérarchie des relations internationales de la Chine, juste en dessous de la Russie, selon une analyse de BBC Monitoring.

« Les deux pays, dirigés par des gouvernements autoritaires, partagent également une vision du monde », dit Samantha de Benderm. Alexandre Loukachenko est le seul président de la Biélorussie depuis que la Biélorussie a quitté l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) et il a été décrit par les gouvernements occidentaux comme le dernier dictateur d'Europe.

L’Organisation des Nations Unies (ONU) a documenté de nombreux cas de torture et les observateurs internationaux affirment qu'il n'a remporté que la première des cinq élections consécutives dans lesquelles il a prévalu. En Chine, le Parti Communiste Chinois (PCC) a gouverné depuis 1949 sans tenir d'élections démocratiques.

La récente visite du président biélorusse cherche à promouvoir les liens commerciaux entre la Chine et la Biélorussie et Samantha de Benderm souligne une phrase prononcée par Alexandre Loukachenko lors de sa rencontre avec Xi Jinping, par laquelle il a souligné l'intérêt d'approfondir la coopération avec la Chine pour, entre autres, la promotion des biens et des services sur les marchés des pays tiers.

« Si, comme l'assurent les Etats-Unis, la Chine envisageait de vendre des armes à la Russie, elle pourrait utiliser la Biélorussie comme pays de transit et cet accord lui donnerait le cadre juridique nécessaire pour le faire », dit Samantha de Benderm.

La Chine est devenue le quatrième exportateur d'armes au monde et, selon Washington, les entreprises chinoises ont déjà fourni un soutien non létal à la Russie.

Les États-Unis affirment disposer d'informations selon lesquelles la Chine fournira bientôt également à Moscou un soutien létal, ce que Pékin a fermement rejeté.

« Nous n'acceptons pas le ciblage américain des relations sino-russes, sans parler de la coercition et de la pression », a déclaré la semaine dernière le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Wang Wenbin.

Les entreprises chinoises ont également été accusées de fournir à la Russie des technologies à double usage et des biens pouvant être utilisés à la fois à des fins civiles et militaires, comme par exemple des drones et des puces semi-conductrices.

Minsk est un allié clé de la Russie depuis le début du conflit, lorsqu'elle a autorisé Moscou à utiliser la frontière biélorusse avec l'Ukraine pour lancer son attaque contre Kiev, qui a finalement échoué.

Pendant ce temps, la Chine a tenté de paraître neutre en déclarant son soutien à la fois au droit à la souveraineté et à la sécurité nationale, qui sont respectivement les intérêts de l'Ukraine et de la Russie.

Cependant, Pékin a refusé de condamner Moscou et a indirectement soutenu son effort de guerre, les médias de l’état chinois ayant activement propagé la vision russe de la guerre, selon de multiples analyses.

Malgré cela, divers analystes s'accordent à dire que ni la Chine ni la Biélorussie n'ont intérêt à entrer en guerre en Ukraine.

« Pékin craint que la situation sécuritaire ne devienne incontrôlable en Eurasie », a dit à BBC Mundo le professeur Rasmus Nilsson, de la School of Slavic and Eastern European Studies de l'University College London (UCL).

« Alexandre Loukachenko est sous une énorme pression de la part de Vladimir Poutine pour s'impliquer dans la guerre. Alexandre Loukachenko et Xi Jinping aimeraient utiliser cette guerre pour briser l'hégémonie des États-Unis dans le monde mais, en même temps, ils sont très mal à l'aise avec la façon dont elle se déroule, avec toute la violence qui se déroule sur le champ de bataille et la menace de Vladimir Poutine d'utiliser l'arme nucléaire », dit Samantha de Benderm.

Les États-Unis sont également engagés dans leur propre campagne diplomatique dans la région.

Le secrétaire d’état des Etats Unis, Antony Blinken, a effectué cette semaine une tournée au Kazakhstan et en Ouzbékistan, pendant laquelle il a noté que la guerre en Ukraine avait suscité une profonde inquiétude dans toute la région et pendant laquelle il a souligné l'attachement des États-Unis à la souveraineté nationale, « après tout, si un pays puissant est prêt à essayer d'effacer par la force les frontières d'un voisin souverain, qu'est-ce qui l'empêchera de faire la même chose avec les autres ? Les pays d'Asie centrale le comprennent ».

Les cinq pays d'Asie Centrale sont d'anciens membres de l'URSS et ils entretiennent des liens commerciaux avec la Russie et la Chine.

Cependant, ils sont restés largement neutres pendant la guerre, adhérant aux sanctions occidentales et exprimant leur inquiétude face à l'invasion russe de l'Ukraine, qui est également un état de l’ancienne URSS.

Lors de sa visite à Pékin, Alexandre Loukachenko a salué le plan de paix pour l'Ukraine que la Chine a présenté et qui a été accueilli avec méfiance par l’occident.

Le document, qui compte douze points, exhorte au respect de la souveraineté de tous les pays, mais il ne dit pas spécifiquement que la Russie doit retirer ses troupes d'Ukraine, qui est, à ce jour, la principale menace à la souveraineté de ce pays. En outre, il condamne le recours aux sanctions unilatérales, une critique implicite des alliés occidentaux de l'Ukraine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré qu'il était d'accord avec certaines parties du plan, ce qui, selon lui, est un signe de la volonté de la Chine de s'impliquer.

Pékin, cependant, n'a pas encore répondu à l'offre de Volodimir Zelensky de rencontrer Xi Jinping pour discuter de la proposition chinoise en tête à tête.

« Mercredi Premier Mars 2023, la Chine et la Biélorussie ont exprimé leur profonde inquiétude face au conflit et leur énorme intérêt à rétablir la paix en Ukraine dès que possible », a rapporté l'agence d’état biélorusse Belta.

« Nous devons empêcher la situation de dégénérer en une confrontation mondiale dans laquelle il n'y aura pas de vainqueurs », a dit Alexandre Loukachenko, tandis que Xi Jinping a appelé à la fin de la mentalité de guerre froide et il a assuré que les pays devraient cesser de politiser l'économie mondiale et qu’ils devraient se concentrer sur une résolution pacifique.

Les discours d’Alexandre Loukachenko, cependant, n’ont pas toujours été aussi conciliants. Récemment, lors d'une conférence de presse à Minsk avant de se rendre à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine, le président biélorusse a de nouveau prévenu que, si une agression contre son pays était commise, il était prêt à se battre avec les russes pour le territoire de la Biélorussie, « si un seul soldat pénétrait sur notre territoire, la réponse serait immédiate et la guerre atteindrait une toute autre ampleur ».

« Pourtant, lorsqu'un missile ukrainien a atterri par erreur sur le territoire biélorusse à la fin du mois de décembre 2022, la réponse d’Alexandre Loukachenko a été de minimiser son impact », dit Samantha de Benderm, qui voit dans son discours plus de la rhétorique et de la posture que de la volonté d'agir, « Alexandre Loukachenko sait qu'il est dans une position de faiblesse vis-à-vis de la Russie. Il existe une menace crédible que la Russie veuille annexer la Biélorussie à moyen terme et Alexandre Loukachenko joue ses cartes du mieux qu'il peut pour essayer d'empêcher cela. Avec ce rapprochement avec la Chine, il peut aussi chercher à réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie et, peut-être, un lieu sûr où il pourrait se retirer, si les choses ne se passaient pas bien pour lui en Biélorussie et s'il était renversé par un nouvelle révolte politique ».

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5 mars 2023 7 05 /03 /mars /2023 16:32

 

 

https://lapresse.tn/153076/manifestation-de-lugtt-kais-saied-face-a-la-machine-syndicale/

 

Manifestation de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Kaïs Saïed face à la machine syndicale

La confrontation pressentie depuis plusieurs semaines entre le gouvernement et l’UGTT aura bien lieu. Les syndicalistes et les travailleurs ont répondu présent, Samedi 4 Mars 2023, à l’appel de l’UGTT, à un rassemblement place Mohamed Ali, siège historique du plus ancien syndicat tunisien. Dans cette place qui connaît actuellement des travaux de renouvellement, les drapeaux tunisiens se sont mêlés à ceux de l’UGTT.

Tous sont venus cette fois non pas uniquement pour défende les droits des travailleurs, mais pour s’opposer fermement à ce qu’ils estiment être un retour au despotisme. Il faut dire que le face-à-face entre le président de la république, Kaïs Saïed, et l’UGTT a réellement débuté lorsque la syndicaliste irlandaise et secrétaire générale de la Confédération Européenne des Syndicats (CES), Esther Lynch, a été déclarée persona non grata.

Cette décision faisait suite à ses déclarations jugées par la présidence comme une ingérence dans les affaires internes de la Tunisie. Cette affaire a finalement fait jurisprudence, puisque des syndicalistes étrangers venus participer au rassemblement du Samedi 4 Mars 2023 au nom de la solidarité syndicale ont été tout bonnement refoulés à la frontière. Vendredi 3 Mars 2023, la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) et la Confédération Générale du Travail (CGT), les deux principaux syndicats français, ont signé un communiqué commun dans lequel elles condamnent les dérives du gouvernement tunisien, elles réaffirment leur solidarité avec l’UGTT et elles appellent les autorités tunisiennes au respect des droits fondamentaux, des conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) protégeant les libertés syndicales, du droit de grève et de la négociation collective. Pour les hauts cadres de l’UGTT, c’est trop. L’UGTT, qui a refusé pendant des mois de faire sienne la logique d’affrontement contre le chef de l’état, comme le souhaitait une large partie de l’opposition, est finalement contrainte de s’y inscrire.

Sous une tente montée à l’occasion et entouré des principaux cadres syndicalistes, le secrétaire général de l’UGTT estime que la centrale syndicale attendait un discours d’apaisement de la part de la présidence de la république, mais elle a été surprise par un discours de diabolisation de l’UGTT.

Noureddine Taboubi a notamment estimé qu’il n’est pas possible de continuer à subir un discours d’accusation permanente de traîtrise et de continuer à diviser. Répondant à l’accusation récurrente de faire appel aux étrangers, Noureddine Taboubi balaie cette accusation d’un revers de main, estimant que personne ne peut mettre en cause le patriotisme de l’UGTT.

Le secrétaire général de l’UGTT a par ailleurs annoncé la tenue d’une réunion de la commission administrative de l’UGTT, Mardi 7 Mars 2023, pour discuter de la situation actuelle économique, sociale et politique, du pays. Noureddine Taboubi a notamment appelé, lors de son discours devant des centaines de protestataires, à oublier les querelles et les règlements de compte pour s’unir et pour trouver des solutions concrètes aux maux économiques et sociaux du pays.

Sur le plan politique, le secrétaire général a réitéré l’attachement de l’UGTT à l’initiative préparée avec d’autres organisations, l’ordre des avocats, la Ligue Tunisienne des Droits Humains (LTDH) et le Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux (FTDES). Dans une déclaration aux médias, le secrétaire général-adjoint de l’UGTT, Sami Tahri, a précisé que la protestation des syndicalistes qui se sont mobilisés dans plusieurs régions vise à dénoncer la détérioration de la situation sociale et à condamner la campagne de dénigrement qui cible l’organisation syndicale en raison de son rejet des politiques du gouvernement qui n’aboutiront qu’à l’appauvrissement du peuple en l’accablant d’impôts.

Les manifestants ont scandé différents slogans en lien avec la situation économique et la détérioration du pouvoir d’achat des tunisiens. Ils ont également affiché leur mécontentement de ce qu’ils ressentent comme un retour à la dictature. Les manifestants ont aussi fait entendre leurs voix pour réaffirmer leur solidarité avec l’UGTT qui subit, selon eux, une campagne de dénigrement. Certaines pancartes observées lors de la manifestation appellent à l’abrogation du décret cinquante-quatre du 13 septembre 2022, relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication. Ce décret est jugé liberticide par une large majorité des organisations de la société civile et des défenseurs des droits humains. À noter que cette mobilisation de l’UGTT a été également observée dans plusieurs grandes villes tunisiennes.

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5 mars 2023 7 05 /03 /mars /2023 16:04

 

 

https://fr.timesofisrael.com/refonte-judiciaire-retour-sur-la-9e-manifestation-massive-en-israel/

 

Retour sur la neuvième manifestation massive en Israël contre la réforme judiciaire

Une ancienne élue du Likoud a exhorté les députés à s'opposer à la réforme

Une nouvelle journée nationale de perturbations est prévue, Jeudi 9 Mars 2023

Des centaines de milliers d’israéliens se sont rassemblés Samedi 4 Mars 2023 dans tout Israël pour le neuvième week-end consécutif de protestations contre la réforme largement controversée du système judiciaire voulue par le premier ministre Benjamin Netanyahu et qu’ils jugent antidémocratique, avec environ cent soixante mille manifestants à Tel Aviv et des dizaines de milliers d’autres dans tout le pays.

Les organisateurs affirment qu’il y avait environ quatre cent mille manifestants au total, bien que cela n’ait pu être confirmé de manière indépendante. D’autres parlent de deux cent cinquante mille manifestants.

À la fin du principal rassemblement de Tel Aviv, des affrontements ont à nouveau éclaté entre la police et certains manifestants, ces derniers ayant franchi des barrières pour se rendre sur l’autoroute Ayalon, une action que la police et le ministre de la sécurité nationale Itamar Ben Gvir avaient promis d’empêcher.

La police a utilisé des officiers de la garde montée et des canons à eau contre les manifestants alors qu’elle cherchait à les disperser. Le site d’information Haaretz a rapporté que cela s’était produit alors que les manifestants étaient déjà en train de quitter l’autoroute et qu’ils n’avaient eu recours à aucune violence. Des responsables ont déclaré qu’au moins quatre personnes avaient été arrêtées. L’autoroute a finalement été rouverte à la circulation après environ une heure de fermeture.

Dans le même temps, les leaders de la contestation ont annoncé que la prochaine journée nationale de perturbations dans le pays aura lieu Jeudi 9 Mars 2023, une répétition des événements du Mercredi Premier Mars 2023, lorsque des manifestations et des blocages de routes ont eu lieu dans tout le pays, avec des affrontements entre la police et certains manifestants à Tel Aviv.

S’exprimant plus tôt lors du rassemblement de Tel Aviv, Samedi 4 Mars 2023, l’ancienne ministre du Likoud, Limor Livnat, a salué en plaisantant les manifestants en leur donnant les noms dont ils ont été affublés par Itamar Ben Gvir et d’autres opposants, dont Mii Regev et le fils de Benjamin Netanyahou, Yair Netanyahou, « bonsoir les anarchistes, les terroristes et les patriotes ».

S’en prenant au premier ministre Benjamin Netanyahou pour avoir abandonné les valeurs libérales sur lesquelles ils ont tous deux été élevés, Limor Livnat a dit que la réforme judiciaire était un coup d’état et elle a exhorté les députés du Likoud à s’exprimer, « vous entendez tout, vous voyez tout et vous savez et comprenez où tout cela nous mène. Pourquoi restez-vous silencieux ».

L’historien de renommée mondiale Yuval Noah Harari s’est également adressé aux manifestants de Tel Aviv, affirmant que « les membres du gouvernement ne savent pas à qui ils s’en prennent. Le combat actuel contre la réforme est un test historique pour les israéliens et il n’y aura pas de répétition. J’appelle les établissements scolaires à cesser toute étude académique et à ne parler que de démocratie, de droits humains et de liberté. La démocratie est un accord selon lequel les citoyens doivent respecter les décisions du gouvernement, à condition que le gouvernement maintienne les libertés fondamentales des citoyens. Lorsqu’une partie rompt le contrat, l’autre partie n’est plus obligée de le respecter ». 

Arrivé à un centre de commandement de la police près de la manifestation, Itamar Ben Gvir a dit encore une fois que les manifestants étaient des anarchistes, « je suis venu ici pour exercer ma politique. Je n’ai pas l’intention de m’excuser auprès de qui que ce soit et certainement pas auprès des anarchistes qui veulent mettre le feu à l’état depuis Tel Aviv. Le droit de manifester est intouchable, mais je n’autoriserais pas le blocage des routes principales ni le recours à la violence ».

Le leader de l’opposition Yaïr Lapid a répondu en écrivant que « le dangereux clown de Tik Tok continue à inciter et à encourager la violence. Il n’y a jamais eu de ministre du gouvernement qui ait ouvertement cherché à créer des affrontements violents entre la police et les citoyens ».

La douzième chaîne a rapporté que le leader de la police Kobi Shabtaï avait proposé de laisser les manifestants bloquer un peu Ayalon, mais le commandant du district de Tel Aviv, Amichaï Eshed, a affirmé qu’il ne voulait pas les laisser faire.

De grands rassemblements ont été observés Samedi 4 Mars 2023 à Jérusalem, Herzliya, Netanya, Beer Sheva, Haïfa et plus encore, les informations indiquant que les chiffres continuent à augmenter de semaine en semaine. Les organisateurs ont déclaré qu’il y a eu au total une centaine de rassemblements.

À Ashdod, le leader du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a participé à sa première manifestation, déclarant que « deux mois après sa formation, le gouvernement a mené le pays tout entier au chaos. En quelques semaines, le pays pourrait être confronté à une crise constitutionnelle sans précédent, si les projets de loi sur la réforme du système judiciaire sont adoptés et si la Cour Suprême déclare qu’ils sont illégaux. Si cela devait se produire, le président Isaac Herzog devrait se tenir devant tous les citoyens israéliens et il devrait dire clairement que toutes les institutions nationales et leurs leaders doivent adhérer avant tout aux décisions de la Cour Suprême ».

À Modiin, des milliers de personnes ont manifesté près du domicile du ministre de la justice, Yariv Levin, principal instigateur du plan de refonte judiciaire. Deux cent cinquante personnes ont pris part à une manifestation dans l’implantation d’Efrat, en Cisjordanie, dont le nombre a plus que doublé par rapport aux semaines précédentes. Des contre-manifestants se sont rassemblés de l’autre côté de la route.

À Tel Aviv, la manifestation principale a débuté au centre Dizengoff Samedi 4 Mars 2023 à 18 heures par une marche vers la rue Kaplan. La police a fermé un certain nombre de rues de Tel Aviv, Samedi 4 Mars 2023 à partir de 17 heures.

L’ancien ministre du parti Avoda, Yuli Tamir, était à la tête du rassemblement devant la résidence présidentielle, à Jérusalem. Merav Michaeli, leader du parti Avoda, a pris la parole lors du rassemblement d’Haïfa, ainsi qu’Ayala Procaccia, ancienne juge de la Cour Suprême, et Gaby Lasky, ancienne députée du Meretz. Yaïr Lapid et la juge à la retraite Hila Gerstel ont pris la parole lors du rassemblement d’Herzliya et le leader du parti Ha Mahane Ha Mamlahti, Benny Gantz, s’est exprimé à Beer Sheva.

La conduite de la police a été surveillée pendant les rassemblements du Samedi 4 Mars 2023. Les forces de l’ordre ont été critiquées pour leur traitement brutal des manifestants à Tel-Aviv, Mercredi Premier Mars 2023, notamment pour un officier qui a lancé une grenade assourdissante dans la foule. Le département des enquêtes internes de la police du ministère de la justice a ouvert une enquête sur cet incident.

Avant les rassemblements du Samedi 4 Mars 2023, Shahar Mor, le manifestant dont l’oreille a été mutilée par une de ces grenades lors des manifestations du Mercredi Premier Mars 2023, a accusé la police de brutalité et d’hooliganisme.

S’adressant à Walla News depuis l’hôpital Ichilov de Tel Aviv où il est toujours soigné, Shahar Mor a déclaré que « j’étais à l’écart des affrontements et de la violence lorsque j’ai été touché par la grenade. J’étais sûr que j’étais visé. J’étais abasourdi. La grenade a explosé juste sur ma tête. La police s’est comportée de manière brutale, au mépris des vies humaines. La grenade a fracassé mon oreille. Elle aurait pu exploser dans mon œil. Je m’en suis bien tiré. À côté de moi, il y avait une mère et sa fille de quatorze ans. Comment peut-on lancer une grenade dans une foule ? Le commandant, sur place, s’est comporté comme un barbare et un hooligan en lançant des grenades contre des manifestants qui n’étaient même pas violents. La police fait cela tout le temps. J’y étais juste pour filmer ».

Jeudi 2 Mars 2023, le célèbre chanteur Shlomo Artzi a rompu des semaines de silence lors d’un concert à Tel-Aviv, après que beaucoup l’aient exhorté à s’exprimer sur la crise actuelle. « Depuis une semaine, j’entends des questions de toutes parts pour savoir si j’ai peur de faire entendre ma voix. J’ai toujours pensé que mes opinions étaient profondément exprimées dans mes chansons, mais nous sommes dans une situation où j’ai sincèrement peur de ce qu’il va advenir de nous, j’ai peur de la vitesse à laquelle cela se passe, j’ai peur des changements et j’ai peur que cela nous prive de ce que nous sommes. J’ai peur de ce qui se passe dans le pays, qui est en train de changer de visage », a-t-il dit, en référence à des paroles écrites par le défunt auteur-compositeur Ehud Manor.

Les manifestations hebdomadaires ont commencé peu après que le ministre de la justice, Yariv Levin, ait annoncé les propositions visant à remanier radicalement le système judiciaire israélien. Malgré les protestations et les appels au dialogue, le gouvernement continue d’aller de l’avant avec ses nouveaux projets de loi.

Les réformes radicales, qui ont été adoptées par la force par le parlement israélien ces dernières semaines, prévoient que le gouvernement s’octroie un contrôle total sur la nomination des juges de la Cour Suprême, qui éliminerait pratiquement toute possibilité pour la Cour Suprême d’examiner et d’annuler des lois et qui autoriserait les hommes politiques à nommer et à limoger leurs propres conseillers juridiques.

Selon ses détracteurs, ce projet portera profondément atteinte au caractère démocratique d’Israël en bouleversant son système d’équilibre des pouvoirs, en accordant presque tous les pouvoirs à la coalition et en laissant les droits individuels sans protection et les minorités sans défense.

Les partisans affirment qu’il s’agit d’une réforme indispensable pour mettre un frein à l’activisme de la Cour Suprême.

Benjamin Netanyahou a repoussé les critiques et il a balayé d’un revers de la main les prédictions, assurant encore une fois que les propositions renforceront plutôt qu’elles n’affaibliront la démocratie et que son gouvernement se contente d’appliquer la volonté du peuple.

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4 mars 2023 6 04 /03 /mars /2023 19:22

 

 

https://agencemediapalestine.fr/blog/2023/03/03/al-haq-appelle-a-des-mesures-internationales-de-responsabilisation-a-la-suite-des-attaques-de-colons-contre-les-palestiniens-a-huwwara/

 

Al-Haq appelle à des mesures internationales de responsabilisation à la suite des récentes attaques effrayantes des colons contre les palestiniens qui ont vu la ville d’Huwara consumée par le feu.

Al-Haq affirme avec la plus grande vigueur que la vague aggravée d’attaques perpétrées par des colons, les châtiments collectifs froidement calculés et infligés aux palestiniens et la destruction de propriétés civiles à Huwara, découlent directement de l’inaction de la communauté internationale à prendre des mesures efficaces et significatives pour mettre fin à l’occupation illégale de la Palestine par Israël, à sa politique coloniale de peuplement et à son régime d’apartheid.

Dimanche 26 Février 2023, des colons israéliens, présents illégalement en Cisjordanie occupée, ont procédé à une série d’incendies criminels contre des maisons et des propriétés privées palestiniennes, y compris des arbres et des voitures, dans un acte odieux et méthodique de représailles et de punition collective contre Huwara et des villages palestiniens voisins. Les Forces de l’Occupation Israélienne (FOI) ont facilité l’attaque des colons, faisant le siège d’Huwara, fermant toutes les entrées de la ville avant l’attaque, permettant ainsi l’entrée à pied de centaines de colons et empêchant celle des médecins et des journalistes.

Selon la Palestine Red Crescent Society (PRCS), lors de ces attaques contre Huwara et les villages avoisinants, Sameh Aqtash, âgé de trente-sept ans, a été tué, deux autres palestiniens ont été blessés par balle, un autre palestinien a été poignardé et un quatrième palestinien a été battu avec une barre de fer. Les FOI ont accompagné sans vergogne la foule de colons en maraude, attaquant les palestiniens avec des gaz lacrymogènes de catégorie militaire et laissant quatre-vingt-quinze palestiniens étouffés par inhalation.

Dimanche 26 Février 2023, Davidi Ben Zion, chef adjoint du conseil régional de Samarie, a publié un appel incendiaire incitant à commettre des crimes de guerre et à anéantir Huwara, « Huwara doit être anéantie. Il y a eu suffisamment de discours pour la construction et pour le renforcement des colonies. Il faut revenir à la dissuasion, il n’y a pas de place pour la pitié ». Le tweet a été liké par Bezalel Smotrich, ministre israélien des finances, responsable du portefeuille fraîchement annexé de l’administration civile et fondateur d’une organisation notoire de colons, Regavim, connue pour sa complicité dans l’avancement de la colonisation illégale par Israël des Territoires Palestiniens Occupés (TPO). Lundi 27 Février 2023, le ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a fait savoir aux colons de l’avant-poste colonial d’Evyatar que « nos ennemis doivent entendre notre volonté de colonisation, mais aussi notre intention de les écraser un par un ». Il a mis en garde contre les attaques de colons, « le gouvernement d’Israël, l’état d’Israël, l’armée israélienne et les forces de sécurité, doivent écraser nos ennemis ».

Dimanche 26 Février 2023, vers 18 heures, chauffés à bloc et armés de mauvaises intentions, cinq cent colons israéliens, accompagnés des FOI, se sont infiltrés dans Huwara, incendiant des maisons, des voitures et d’autres propriétés palestiniennes, dans un déchaînement de violence qui a duré environ huit heures. Lors de l’attaque israélienne contre Huwara, les FOI ont tiré des grenades lacrymogènes contre les palestiniens et le ministère palestinien de la santé a compté quatre-vingt-quinze cas d’asphyxie parmi les palestiniens.

Selon la documentation initiale d’al Haq, les colons israéliens, dans leur attaque contre Huwara, ont brûlé entièrement au moins deux maisons palestiniennes, sept entreprises et magasins, huit ateliers automobiles et quarante véhicules, et ils ont brisé les fenêtres de quarante autres maisons. Trois ambulances palestiniennes et un véhicule de la défense civile ont également été pris pour cible, attaqués et lapidés par des colons israéliens, les empêchant d’arriver à Huwara pour apporter une aide médicale aux palestiniens blessés et pour éteindre les incendies. Les FOI ont arbitrairement déclaré que la zone d’Huwara était une zone militaire à partir du Dimanche 26 Février 2023 pendant trois jours, bloquant tout accès à la ville.

Dimanche 26 Février 2023, vers 17 heures, de cinquante à soixante-dix colons israéliens se sont infiltrés dans le village d’Asira al-Qibliyya, au sud de la ville de Naplouse, dans lequel ils ont lancé des pierres contre des maisons palestiniennes et dans lequel ils ont propulsé à l’entrée de l’une des maisons un matériau hautement inflammable qui a partiellement endommagé la propriété. Dimanche 26 Février 2023 vers 21 heures, une centaine de colons israéliens, accompagnés et sous la protection des FOI, ont envahi le village de Zaatara, au sud de Naplouse, et ils ont attaqué des palestiniens et leurs propriétés. Un certain nombre de palestiniens se sont rassemblés devant leurs maisons et leurs propriétés, dans une tentative de les protéger des incendies criminels. Sameh al-Aqtash, âgé de trente-sept ans, se tenait devant son atelier de forgeron à l’entrée du village, à environ une centaine de mètres des colons israéliens, lorsqu’il a été blessé par balle à l’abdomen. Gravement blessé, Sameh al Aqtash a été transféré, grâce au véhicule privé de son frère, à la clinique Zakat Beita, où les médecins ont constaté sa mort.

Ces attaques sont arrivées quelques jours seulement après qu’Israël ait subrepticement annexé de facto l’intégralité de la Cisjordanie. L'administration civile, qui était sous la direction du commandant militaire de la Coordination Of Government Activities in the Territories (COGAT), a été mise sous la compétence directe d’un ministère du gouvernement israélien, étendant ainsi l’autorité souveraine d’Israël sur l’administration des TPO, quelques jours seulement après que le haut comité de planification de l’administration civile d’Israël ait donné son feu vert à la construction de sept mille deux cent quatre-vingt-sept unités supplémentaires de colonisation.

L’année 2022 a été l’année la plus meurtrière pour les palestiniens en Cisjordanie depuis 2005, mais l’ampleur des crimes commis par les FOI et les colons depuis le début de l’année 2023 suggère que cette année risque d’être encore pire. L’année 2023, au moment de la rédaction de cet article, a déjà vu le meurtre de soixante-cinq palestiniens par les FOI et les colons, un drame accueilli, comme nous pouvions nous y attendre, par des condamnations tièdes de la part des autres états et du conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), ce qui, en l’absence de sanctions significatives et proportionnées, équivaut à une approbation internationale du statu quo criminel.

Al-Haq avertit que de telles attaques contre des civils et des biens civils violent les principes sacro-saints du droit international humanitaire. La destruction de biens civils viole l’article quarante-six du règlement de La Haye et l’article cinquante-trois de la quatrième convention de Genève, constitue une infraction grave des conventions de Genève et peut être qualifié de crime de guerre en vertu du Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale (CPI).

Les attaques généralisées et systématiques contre la population civile, y compris les sanctions collectives, violent l’article cinquante du règlement de La Haye et l’article trente-trois de la quatrième convention de Genève interdisant les sanctions collectives et elles peuvent, en tant que persécution caractérisée, constituer un crime contre l’humanité susceptible d’entraîner des poursuites pénales individuelles.

À la lumière de la détérioration rapide de la situation sur le terrain, al-Haq réitère la nécessité de mesures urgentes, efficaces et significatives, de responsabilisation pour garantir la fin de la culture illégale d’impunité dont bénéficie Israël, la fin de l’occupation illégale et du régime colonial d’apartheid d’Israël et la réalisation par le peuple palestinien de son droit à l’autodétermination.

Al Haq appelle l’Autorité Palestinienne à mettre fin à toute coordination de sécurité avec Israël, y compris la nouvelle initiative entreprise par les États-Unis avec Israël.

Al Haq appelle les états tiers, les organisations régionales et le conseil de sécurité de l’ONU à ne plus se contenter de déclarations de condamnation, mais à les assortir d’embargo des livraisons d’armes, de sanctions économiques et de mesures contre Israël. Des sanctions individuelles contre les colons israéliens et les organisations de colons israéliens doivent également être prises.

Al Haq appelle les états tiers, signataires du traité international contre le commerce des armes, à examiner et à cesser le commerce et l’exportation vers Israël d’armes utilisées en violation du droit international.

Al Haq appelle les états tiers à prendre des mesures pour mettre en œuvre une législation nationale pour interdire l’importation de biens et de services des colonies dans leurs juridictions, en considérant que l’importation de ces produits ne fait qu’alimenter et inciter à la violence contre une population palestinienne à protéger.

Al Haq appelle les états tiers à révoquer immédiatement tout statut d’organisme de bienfaisance conféré aux organisations de colons, comme par exemple Regavim, domiciliées sur leur territoire et opérant en violation du droit international.

Al Haq appelle les institutions financières à renforcer leur diligence en matière de droits humains, y compris par le biais d’évaluations d’impact de leurs activités sur ces droits, à toutes les étapes du processus décisionnel, sur toutes les relations commerciales avec des entreprises qui figurent dans les portefeuilles de prêt, de souscription et d’investissement qui sont connus pour être impliqués dans des activités liées aux colonies israéliennes illégales dans les Territoires Palestiniens Occupés (TPO).

Al Haq appelle les entreprises commerciales à prendre leurs responsabilités, à se désengager et à cesser toutes les activités et relations avec les colonies israéliennes illégales, conformément aux principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits humains, aux lignes directrices de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) et plus généralement à l’international en vertu des droits humains et l’éthique de l’aide humanitaire.

Al Haq appelle le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) à accélérer, sans délai, l’enquête sur la situation en Palestine, à mettre en œuvre les plans annoncés lors de l’assemblée des états parties du mois de décembre 2022 pour que leur équipe d’investigation se rende dans les TPO en 2023. Al Haq appelle les états tiers à apporter leur pleine coopération pour faciliter cette visite. L’assemblée des états parties est l’organe législatif et de contrôle de la gestion de la CPI et elle est composée des représentants des états qui ont ratifié ou qui ont adhéré au Statut de Rome de la CPI.

Al Haq appelle les états tiers à poursuivre les ressortissants ou les personnes présentes dans leur juridiction, qui sont identifiés comme auteurs de crimes internationaux dans les TPO.

Al Haq appelle les états tiers à intervenir en faveur de l’état de Palestine devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) et à se prononcer sur l’illégalité des colonies israéliennes, des annexions de facto et de jure, et sur l’occupation indéfinie prolongée, assortie d’un régime d’apartheid colonial en violation du droit à l’autodétermination qui représente une norme impérative du droit international, le tout équivalant à une occupation illégale du territoire palestinien.

Al Haq appelle les états tiers et la communauté internationale à intervenir pour mettre fin immédiatement et sans condition à l’occupation illégale du territoire palestinien par Israël et pour démanteler le régime colonial d’apartheid israélien, en veillant à ce que l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple palestinien soit enfin réalisé.

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4 mars 2023 6 04 /03 /mars /2023 18:33

 

 

https://www.pcf.fr/turquie_non_l_interdiction_du_parti_democratique_des_peuples

 

Non à l'interdiction du parti démocratique des peuples (HDP)

Jeudi 2 Mars 2023

Alors que la Turquie crie encore sa douleur après le tremblement de terre dévastateur du début de ce mois et qu’elle exprime sa colère devant l’incurie et les discriminations révoltantes des responsables politiques du parti de la justice et du développement (AKP), Recep Tayyip Erdogan a un autre agenda, celui de sa réélection coûte que coûte.

Pour cela, le président turc entend se débarrasser de ses adversaires les plus déterminés. Depuis 2015, il a accéléré la répression et la criminalisation du HDP en incarcérant ses parlementaires, en destituant ses maires et en emprisonnant les militants de cette formation notamment lors du procès de Kobane. Il y un peu plus d’un an, une procédure d’interdiction du HDP était diligentée devant la cour constitutionnelle turque. Celle-ci arrive à son terme et la cour constitutionnelle turque, aux ordres du pouvoir, est amenée à se prononcer à partir du 14 mars 2023.

Il s’agit d’interdire un parti démocratique qui réunit des millions de voix et qui est un acteur majeur de la vie politique turque. La décision qui sera prise ne peut être qu’arbitraire et viole en tout état de cause la Convention Européenne des Droits Humains (CEDH).

La précipitation de Recep Tayyip Erdogan est à la mesure de son inquiétude pour les élections législatives et pour les élections présidentielles du mois de mai et du mois de juin 2023. L’autocrate d’Ankara a en effet plongé son pays dans le chaos et, par sa politique agressive, il déstabilise la région.

Le Parti Communiste Français (PCF) condamne fermement la procédure d’interdiction du HDP devant une cour constitutionnelle illégitime. Il assure le HDP de sa solidarité totale dans la mesure où il œuvre pour une Turquie démocratique et pluraliste. Le HDP agit avec détermination et créativité pour le progrès social et écologique, la liberté, l’égalité des citoyens quelle que soit leur origine ethnique et confessionnelle et l’émancipation des femmes.

Nous exigeons, conformément à la Convention Européenne des Droits Humains (CEDH), l’annulation du procès en cours, le respect de l’état de droit et la liberté pour tous les peuples de Turquie.

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4 mars 2023 6 04 /03 /mars /2023 18:14

 

 

https://www.france-palestine.org/La-tension-est-elevee-en-Cisjordanie-suite-au-dechainement-meurtrier-des-colons

https://www.aljazeera.com/news/2023/2/27/unprecedented-israeli-settlers-wreak-havoc-on-occupied-nablus

 

La tension est élevée en Cisjordanie suite au déchaînement meurtrier des colons israéliens

Un palestinien a été tué par balle alors que des colons soutenus par l’armée israélienne brûlent des dizaines de maisons et de voitures en Cisjordanie occupée dans le cadre de représailles.

Selon des responsables palestiniens, des colons israéliens ont perpétré au moins trois cent attaques, incluant des attaques par arme à feu et des incendies criminels, lors d’un déchaînement de violence dans des villages palestiniens de la région de Naplouse, en Cisjordanie occupée, dans ce qui a été décrit comme un pogrom.

Samih al-Aqtash, un palestinien âgé de trente-sept ans, a reçu une balle dans l’estomac dans la nuit du Dimanche 26 Février au Lundi 27 Février 2023, tirée par des colons protégés par l’armée israélienne, dans le village de Zaatara, au sud de Naplouse. Il a succombé à ses blessures. Ce père de cinq enfants était rentré chez lui cinq jours plus tôt après avoir été volontaire pour aider les survivants du tremblement de terre en Turquie.

Au moins trois cent quatre-vingt-dix palestiniens ont été blessés lors du déchainement de violence des colons dans les villages d’Huwara, de Zaatara, de Burin et d’Asira al-Qibliya, au sud de Naplouse, a indiqué la Palestine Red Crescent Society (PRCS), ajoutant que la majorité d’entre eux ont été blessés par des gaz lacrymogènes tirés par l’armée israélienne et par l’inhalation de fumée provenant des incendies allumés par les colons.

Les médias palestiniens ont fait état de coups de couteau et d’attaques à l’aide de tiges métalliques et de pierres. Le ministère palestinien de la santé a déclaré qu’une personne était hospitalisée après avoir été frappée à la tête avec une pierre, provoquant des fractures du crâne. Une autre personne a été frappée au visage avec une tige métallique.

Saddam Omar, un habitant d’Huwara, a dit à al Jazeera, Lundi 27 Février 2023, que « la violence des colons était une violence barbare. Nous avons assisté à un nouveau niveau de crime des colons. Ils ont tout attaqué, les magasins, les gens, les supermarchés, les maisons, les arbres, les voitures et les garages. Ils ont essayé d’entrer dans les maisons. Ils ont presque tout brûlé. Ils étaient protégés à cent pour cent par l’armée israélienne ».

« Au moins trente maisons palestiniennes et une centaine de voitures ont été incendiées par des colons », a déclaré à Al Jazeera, Ghassan Daghlas, responsable pour l’Autorité Palestinienne de l’observation des colonies du nord de la Cisjordanie, « les résidents n’ont pas subi de blessures en raison de l’incendie de leurs maisons. L’attaque était sans précédent en termes de taille et du court laps de temps dans lequel elle a eu lieu. L’armée israélienne n’est pas intervenue contre les colons ».

Lundi 27 Février 2023, un Israélien a été blessé par balle par un tireur palestinien en Cisjordanie occupée. L’armée israélienne a déclaré que l’attaquant a ouvert le feu contre une voiture israélienne près de la ville palestinienne de Jéricho. Le tireur palestinien a continué à rouler et il a tiré contre une deuxième voiture, abattant un automobiliste. L’armée israélienne a déclaré qu’elle a mis en place des barrages routiers et elle recherche l’assaillant, qui s’est enfui en voiture. L’israélien qui a été tué était également un citoyen américain, a déclaré Ned Price, porte-parole du département d’état des Etats Unis, plus tard dans la journée du Lundi 27 Février 2023.

Plus tôt dans la journée du Lundi 27 Février 2023, Israël a déployé des centaines de soldats supplémentaires en Cisjordanie occupée. Huwara, la principale entrée au sud de Naplouse, a été fermée.

Les colons se sont déchaînés peu après que deux colons israéliens aient été tués par un palestinien à Huwara. Les colons étaient deux frères âgés d’une vingtaine d’années qui vivaient dans la colonie illégale d’Har Bracha, au sud de Naplouse.

La violence a été largement condamnée par les hommes politiques locaux et internationaux, les Organisations Non Gouvernementales (ONG) et les groupes de défense des droits humains.

« Des scènes de maisons et de voitures en feu, d’agressions contre des citoyens, d’interdiction pour les camions de pompiers d’atteindre les maisons incendiées et d’attaque d’ambulances transportant des patients et des blessés, tous ces crimes doivent faire l’objet d’une intervention internationale rapide pour freiner les autorités d’occupation et les faire arrêter. Nous tenons les autorités d’occupation pleinement responsables de ces crimes haineux, qui reflètent une politique systématique pratiquée par le gouvernement israélien, dont les ministres manifestent leur soutien à ces crimes en violation des lois internationales », a déclaré le premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh dans un communiqué, ajoutant qu’un comité ministériel sera formé pour indemniser les personnes touchées.

Le groupe de défense des droits al Haq, basé à Ramallah, a déclaré que « l’attaque est résultat de l’impunité dont jouissent depuis des décennies Israël et les colons pour les crimes internationaux commis contre les palestiniens ».

Sami Abu Shahadeh, un politicien palestinien au parlement israélien, a déclaré que « le pogrom sioniste qui se déroule à Huwara est une conséquence du programme politique des suprématistes juifs du gouvernement israélien ».

Les groupes israéliens de défense des droits Peace Now et Betselem ont également décrit les attaques comme un pogrom de colons soutenus par le gouvernement israélien.

Un certain nombre de gouvernements étrangers, dont le gouvernement américain et le gouvernement français, ont également condamné ces attaques.

Les attaques des colons israéliens n’ont cessé d’augmenter au cours des six dernières années. Les attaques contre les villages de la région de Naplouse, où se trouve une forte concentration de colons, ont augmenté et elles sont devenues plus organisées en 2022.

Nombre de ces incidents ont été enregistrés par des vidéos qui montrent que les attaques ont lieu sous la protection de l’armée israélienne ou en coordination avec elle, parfois avec des soldats et des colons tirant les uns à côté des autres.

Dans une déclaration du 15 décembre 2022, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a écrit que « l’année 2022 est la sixième année d’augmentation annuelle consécutive du nombre d’attaques de colons israéliens en Cisjordanie occupée. Des preuves troublantes que les forces israéliennes facilitent, soutiennent et participent fréquemment aux attaques de colons, rendent difficile la distinction entre la violence des colons israéliens et celle de l’état. Des colons israéliens armés et masqués attaquent des palestiniens chez eux, attaquent des enfants sur le chemin de l’école, détruisent des biens, brûlent des oliveraies et terrorisent des communautés entières en toute impunité ».

Ces dernières semaines, la situation sur le terrain est devenue particulièrement tendue après qu’Israël ait mené plusieurs raids de grande envergure dans les villes palestiniennes, tuant des dizaines de palestiniens.

Mercredi 22 Février 2023, les forces israéliennes ont tué onze palestiniens et elles ont blessé plus d’une centaine d’autres palestiniens, la majorité d’entre eux avec des balles réelles, lors d’un raid contre Naplouse. Il s’agit du plus grand nombre de morts palestiniens dans une seule opération militaire israélienne depuis 2005.

Moins d’un mois auparavant, l’armée israélienne avait tué dix palestiniens lors d’une attaque contre le camp de réfugiés de Jénine, dont deux mineurs et une femme âgée de soixante et un ans.

L’armée israélienne et les colons ont tué soixante-sept palestiniens depuis le début de l’année 2023, dont treize mineurs. Le ministère palestinien de la santé a déclaré que ce bilan est le plus élevé des vingt-deux dernières années.

L’attaque des colons contre la ville d’Huwara, Dimanche 26 Février 2023, s’est produite en marge des discussions entre l’Autorité Palestinienne et les responsables israéliens dans le port d’Aqaba, au bord de la Mer Rouge. Des représentants des États-Unis et de l’Égypte ont également participé à cette réunion, condamnée et rejetée par de nombreux palestiniens.

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3 mars 2023 5 03 /03 /mars /2023 16:42

 

 

https://memorial-france.org/une-chaine-de-guerres-une-chaine-de-crimes-une-chaine-dimpunite-les-guerres-russes-en-tchetchenie-en-syrie-et-en-ukraine/

 

Une chaîne de guerres, de crimes et d’impunité, les guerres russes en Tchétchénie, en Syrie et en Ukraine

Vendredi 24 Février 2023

Le centre de défense des droits Memorial publie un imposant rapport disponible en russe et en anglais. Les auteurs le présentent de la manière suivante.

L’invasion massive de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, est un acte d’agression sans précédent dans l’histoire européenne depuis la seconde guerre mondiale. Cette guerre est criminelle et terrible et la réaction générale qu’elle suscite est compréhensible.

Cependant, cette guerre a été précédée par d’autres conflits armés avec une participation russe ouverte, certes de moindre ampleur, mais comparable dans les méthodes utilisées. Il est également important de noter que ces conflits armés ont parfois impliqué les mêmes acteurs, les mêmes unités, les mêmes formations militaires, les mêmes officiers et les mêmes généraux. C’est le cas dans toute une série de conflits armés post-soviétiques antérieurs impliquant la Russie, parmi lesquels se distinguent la première et la deuxième guerre de Tchétchénie et le conflit armé en Syrie.

Nous avons essayé d’observer et de présenter les événements de l’agression de la Russie en Ukraine dans la perspective des autres guerres majeures que la Fédération de Russie a menées au cours des trois décennies de son existence.

Cette perspective est, bien entendu, très incomplète. La sélection d’événements et d’épisodes dans chaque section peut sembler aléatoire ou incorrecte. Toute personne qui suit les événements en Ukraine peut dire qu’ils sont donnés ici par touches isolées. Nous pouvons reprocher à juste titre aux auteurs de décrire la première et la deuxième guerre de Tchétchénie de manière plus détaillée que tous les événements ultérieurs, mais c’est précisément la nature de la perspective, ce qui est lointain est écrasé dans la mémoire par de nouveaux événements et est oublié. En reconstruisant l’échelle des événements, nous affinons notre évaluation de ceux-ci. En changeant de perspective et en revenant aux événements des années 1990, à la première guerre tchétchène de 1994 à 1996, nous pouvons voir à quel point cette guerre était sanglante, brutale et méprisable. Cette approche semble nous permettre de comprendre que la chaîne des erreurs et des crimes contemporains s’étend plus loin et que les problèmes qui les ont générés sont plus profonds.

Les guerres post-soviétiques menées depuis le début des années 1990 ne sont pas une chaîne d’événements aléatoires et de coïncidences. Elles doivent être considérées comme une chaîne de guerres, de crimes et d’impunité. L’impunité pour les crimes passés génère de nouveaux crimes et provoque de nouveaux criminels. Serge Sourovikine, Igor Strelkov et d’autres héros de la guerre en Ukraine ont apporté avec eux l’expérience de trois décennies de violence impunie. La ville massacrée de Marioupol est une conséquence de la destruction de Grozny.

L’impunité dont ont bénéficié les meurtriers de Samashki et de Novye Aldy a inévitablement donné naissance à Boutcha. Les camps de filtration, par lesquels les habitants de Marioupol sont passés, ont hérité du système de filtration de la Tchétchénie. Il ne peut y avoir de paix durable sans mémoire et sans justice.

Afin de montrer, d’une part, la reproduction de ces pratiques criminelles dans les différents conflits armés et, d’autre part, les mécanismes de cette reproduction, nous avons préparé un rapport regroupant les différentes violations du droit international humanitaire et nous l’avons illustré d’exemples tirés de ces guerres. Ce rapport sommaire comptait plus de cent pages.

Après l’effondrement de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) au mois de décembre 1991, la nouvelle Russie démocratique s’est, semble-t-il, désengagée de la politique post-soviétique. La Russie a officiellement agi comme un gardien de la paix dans les conflits armés en Transnistrie, au mois de juin 1992, et en Ossétie du Sud, au mois de juillet 1992. Toutefois, si nous regardons de plus près, nous nous apercevons que, en 1992, année pacifique, la Russie était en fait impliquée dans cinq guerres hybrides à la fois.

Ces conflits ont été progressivement gelés au milieu des années 1990 mais, à cette époque, la première guerre de Tchétchénie avait déjà commencé. Finalement, après avoir subi une défaite militaire et négocié un cessez-le-feu au mois d’août 1996, la Russie a retiré ses troupes de Tchétchénie au début de l’année 1997.

Les pertes en vies humaines se sont élevées de trente mille à cinquante mille citoyens de la république et jusqu’à six mille personnels russes de sécurité, faisant de Grozny la ville la plus détruite d’Europe. La deuxième guerre de Tchétchénie a commencé au mois d’août 1999. Vingt-cinq mille tchétchènes sont morts, cinq mille autres tchétchènes ont disparu et six mille agents des services russes de sécurité sont morts. En conséquence, le régime totalitaire de Ramzan Kadyrov, qui a réussi à devenir indispensable au Kremlin, s’est établi en Tchétchénie.

Au milieu des années 2000, certains des conflits apparemment résolus dans les années 1990 ont été dégelés. À la suite de la guerre de 2008 en Géorgie, après la reconnaissance par la Russie de l’indépendance des autonomies rebelles, vingt pour cent du territoire géorgien a été occupé. Dans cette guerre, la Russie a, pour la première fois, ouvertement dépassé ses frontières.

Au mois de février 2014, la Russie a occupé et annexé la Crimée et elle a lancé une guerre hybride dans l’est de l’Ukraine, dans les régions de Donetsk et de Louhansk. Apparemment, les plans étaient plus larges que cela. La déstabilisation a été déclenchée dans tout le sud et le sud-est du pays, de Kharkov à Odessa. Un groupe d’armée était prêt à mener une opération offensive de grande envergure qui n’a pas été lancée à l’époque.

Au mois de septembre 2015, la Russie a ouvertement rejoint le conflit armé en Syrie pour soutenir le régime de Bachar al Assad. Le conflit y avait débuté en 2011, sur la vague du mouvement de protestation du printemps arabe. La répression brutale du mouvement démocratique laïc par le gouvernement de Bachar al Assad a naturellement conduit à sa radicalisation progressive et elle a finalement contribué à l’émergence de l’Etat Islamique qui contrôlait des territoires importants, qui utilisait des méthodes ouvertement terroristes et qui cherchait à créer un califat. Dès le départ, la Russie a soutenu son allié de longue date, Bachar al Assad, malgré les crimes commis par les forces gouvernementales et les énormes pertes, selon les normes européennes, causées par la guerre civile déclenchée par le gouvernement de Bachar al Assad. L’un des objectifs exprimés par les représentants russes était d’éliminer les combattants du Caucase du Nord qui étaient venus dans la zone contrôlée par l’Etat Islamique.

Un autre objectif ouvertement déclaré par les leaders russes était de tester les systèmes d’armes et la préparation au combat de toutes les branches des forces armées. En fait, en Syrie, l’armée russe se préparait à de nouvelles guerres et la plupart des corps d’officiers, plus précisément tous les commandants des troupes russes en Ukraine qui avaient à différents moments occupé le poste de commandant du corps en Syrie, et des pilotes militaires étaient passés par cette guerre. Les compagnies militaires privées russes, principalement Wagner, ont eu le champ libre et elles ont acquis une sinistre réputation. Les résultats de la campagne de Syrie ont valu à l’armée russe la réputation de deuxième armée du monde.

C’est ainsi que la Fédération de Russie a abordé l’année 2022, c’est-à-dire le début d’une invasion à grande échelle de l’Ukraine. Les événements des trente-cinq dernières années, les conflits armés en Russie et les conflits armés dans l’ancienne URSS, ne sont pas une série d’épisodes séparés et sans lien entre eux, ni une suite de coïncidences aléatoires, ce sont des événements logiquement liés entre eux.

Les crimes commis lors de chacun de ces conflits n’ont pas fait l’objet d’une enquête. Les auteurs n’ont pas été nommés, condamnés et punis, et ils ont donc participé à de nouvelles guerres, reproduisant et diffusant leurs expériences. C’est une chaîne de guerres, de crimes et d’impunité.

Nous ne prétendons pas et nous ne souhaitons pas prouver que la Fédération de Russie est le seul état qui viole les droits humains, le droit international et le droit humanitaire ou d’autres traités et conventions internationales lors de conflits armés. Il n’y a pas eu et il n’y a pas un seul conflit dans lequel les deux parties n’aient pas violé les lois et les coutumes de la guerre. Les questions qui se posent sont les suivantes. La première question est la question de l’ampleur de ces violations et leur prévalence. La deuxième question est la question de leur caractère accidentel ou systématique. La troisième question est la question de la manière dont elles sont traitées par le commandement, le système judiciaire et les autorités étatiques. Ces institutions tentent-elles de réduire leur ampleur et leur nombre ou, au contraire, les encouragent-elles ?

Quelles mesures concrètes sont prises pour y parvenir ? Les militaires et les policiers ont-ils commis des crimes contre des civils au vu et au su de leurs commandants ou au mépris de leurs ordres et instructions ? Les leaders militaires et politiques de la partie belligérante sont-ils prêts à punir les responsables de violations graves ? Les autorités enquêtent-elles contre les crimes contre les civils commis par leurs services militaires et policiers ?

Enquêtent-elles uniquement contre les violations de la discipline militaire ou également contre celles qui ont été commises sur ordre ? Les enquêteurs se limitent-ils aux auteurs des crimes eux-mêmes ou bien l’enquête porte-t-elle sur la chaîne de commandement ? Les actions d’une partie belligérante qui entraînent sciemment la mort et la souffrance de civils sont-elles systématiques et, si nous constatons un tel caractère systémique, est-il possible de retracer la continuité des violations dans les différents conflits dans lesquels cette partie a été impliquée à différents moments ?

Les réponses à ces questions déterminent l’évaluation des actions de chacune des parties et notre rapport est une tentative de poser ces questions sur notre pays à notre pays lui-même et de trouver les réponses.

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3 mars 2023 5 03 /03 /mars /2023 15:55

 

 

https://memorial-france.org/verdict-dans-laffaire-viasna-minsk-7-a-10-ans-de-prison/

 

Le prix Nobel de la Paix 2022 condamné à dix ans de prison

Déclaration Centre de défense des droits Memorial.

Un tribunal de Minsk a condamné nos camarades et collègues biélorusses, militants de l’organisation de défense des droits humains Viasna, Ales Bialiatski, lauréat du prix Nobel de la paix 2022, Valiantsin Stefanovich et Uladzimir Labkovich. Ils ont été reconnus coupables de contrebande en bande organisée et de financement d’actions de groupe portant gravement atteinte à l’ordre public.

Cette condamnation, ainsi que les poursuites pénales engagées contre Ales Bialiatski, Valiantsin Stefanovich et Uladzimir Labkovich, constituent des représailles flagrantes et illégales pour leurs activités en faveur des droits humains sur fond de campagne de terreur contre la société civile et l’ensemble du peuple de Biélorussie, lancée par le régime dictatorial d’Alexandre Loukachenko au mois d’août 2020, après les élections perdues par Alexandre Loukachenko.

Le gouvernement de Biélorussie a considéré que le paiement d’amendes infligées aux manifestants, des colis de nourriture pour les lieux de détention, que les autorités obligent les prisonniers à payer eux-mêmes, et les honoraires d’avocats qui ont défendu les manifestants, constituaient un financement d’actions collectives portant gravement atteinte à l’ordre public. La poursuite pénale de ces activités humanitaires et de défense des droits humains est illégale en soi, car elle viole non seulement les normes écrites, mais aussi les principes fondamentaux de la moralité.

Ont été assimilées à de la contrebande diverses dépenses liées aux activités de défense des droits humains en Lituanie et en Biélorussie de 2016 à 2021. Ces dépenses et ces mouvements de fonds à travers la frontière de la Biélorussie, combinées sans aucun sens ni justification dans l’acte d’accusation, ne constituent en rien une violation des lois de la Lituanie ou de la Biélorussie.

Au cours de l’enquête judiciaire, il s’est avéré qu’il n’y avait aucune preuve que les membres de Viasna étaient personnellement impliqués dans les dépenses et, en général, dans les actions constituant, selon les autorités, les éléments des deux crimes. Cela n’a pas empêché le tribunal de Minsk de déclarer que les défenseurs des droits humains étaient coupables et de condamner Ales Bialiatski à dix ans de prison, Valiantsin Stefanovich à neuf ans de prison et Uladzimir Labkovich à sept ans de prison.

Nous exigeons la libération immédiate d’Ales Bialiatski, de Valiantsin Stefanovich et d’Uladzimir Labkovich. Nous leur exprimons notre soutien et notre solidarité.

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3 mars 2023 5 03 /03 /mars /2023 11:42

 

 

https://fr.timesofisrael.com/netanyahu-retropedale-sur-sa-comparaison-entre-huwara-et-les-manifestations/

 

Benjamin Netanyahou rétropédale sur sa comparaison entre Huwara et les manifestations

Le premier ministre a déclaré que, dans les deux cas, les citoyens ne pouvaient pas rendre justice eux-mêmes et Benny Gantz l'a appelé à s'excuser devant les manifestants

Le premier ministre Benjamin Netanyahu a tenté, Jeudi 2 Mars 2023, de minimiser la comparaison qu’il avait faite Mercredi Premier Mars 2023 entre, d’une part, le déchaînement de violence de partisans extrémistes du mouvement des colons pour les implantations dans une ville palestinienne et, d’autre part, les manifestations de Tel Aviv contre le plan de réforme radicale du système judiciaire du pays.

« Contrairement aux affirmations faites par les médias, la seule comparaison faite par le premier ministre entre Huwara et Tel Aviv est qu’il est interdit de se rendre justice soi-même », a dit un communiqué émis par son bureau.

Benjamin Netanyahu avait fait cette comparaison dans une déclaration en direct, depuis son bureau, dans les journaux télévisés diffusés en prime-time, Mercredi Premier Mars 2023, après une journée de manifestations nationales contre le projet de refonte judiciaire, une journée particulièrement dure et remplie de violences policières.

Des rassemblements ont eu lieu dans tout Israël, Mercredi Premier Mars 2023, entraînant onze blessés et plus de cinquante arrestations après des affrontements entre les manifestants et la police. A Tel Aviv, des protestataires qui tentaient de bloquer l’autoroute d’Ayalon ont ont été traités de manière particulièrement agressive par les forces de l’ordre qui ont utilisé des canons à eau et des grenades incapacitantes. C’était la première fois que de tels moyens étaient utilisés dans le cadre du mouvement de protestation contre le système israélien de la justice.

Dimanche 26 Février 2023, des partisans extrémistes du mouvement des implantations avaient saccagé Huwara en représailles à un attentat terroriste qui avait tué deux israéliens dans la ville, plus tôt dans la journée du Dimanche 26 Février 2023. Ils avaient incendié des habitations, des voitures et des magasins, agressant les résidents et faisant des blessés. Un palestinien a été tué à cette occasion dans des circonstances encore indéterminées.

« Nous n’accepterons pas les violences à Huwara et nous n’accepterons pas les violences à Tel Aviv », avait dit Benjamin Netanyahu. Le premier ministre avait ajouté que, dans les deux cas, les manifestants avaient franchi les limites qui, selon lui, étaient la violence et l’anarchie.

Suite à la déclaration de Benjamin Netanyahu, Benny Gantz, le leader du parti Ha Mahane Ha Mamlahti lui a demandé de présenter ses excuses, Jeudi 2 Mars 2023, « Benjamin Netanyahu, au lieu de faire volte-face et de mentir, présentez donc vos excuses aux manifestants et retirez votre comparaison criminelle qui apporte un soutien moral au terrorisme ».

Benny Gantz avait fait partie des leaders de l’opposition qui avaient fait part de leur indignation après la comparaison faite dans le discours de Benjamin Netanyahu, « excusez-moi, mais commettre un pogrom dans une ville, l’incendier, tuer un palestinien, faire une pause pendant la prière du soir puis recommencer ensuite à propager le chaos, cela ne ressemble en rien au blocage d’une route ».

Le leader de l’opposition Yair Lapid, député et leader du parti Yesh Atid, qui avait accordé une interview en studio à la treizième chaîne immédiatement après la déclaration de Benjamin Netanyahu, avait évoqué une série de propos choquants, « c’est une déclaration terrible qui aggrave le conflit et qui est faite par un homme faible et dangereux. Huwara a été un pogrom commis par des terroristes. Allez-vous comparer cela avec les israéliens qui sont descendus dans la rue, Mercredi Premier Mars 2023, qui sont les meilleurs citoyens de notre pays et qui sont des patriotes ».

Pour sa part, la responsable d’Avoda, Merav Michaeli, s’était aussi insurgée contre cette comparaison entre des patriotes qui se battent pour la démocratie et des anarchistes qui incendient des maisons à Huwara.

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