Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 mai 2018 7 06 /05 /mai /2018 15:18

 

 

http://www.snesup.fr/article/appel-de-la-coordination-nationale-des-universites

 

Appel de la Coordination Nationale des Universités (CNU)

La CNU réunie à Paris, Samedi 5 Mai 2018, a rassemblé des représentants de trente huit établissements de l'enseignement supérieur et de la recherche.

La CNU appelle à la grève illimitée jusqu’au retrait de la loi relative à l'Orientation et à la Réussite des Etudiants (ORE), à l’arrêt de la répression policière dans les universités et à la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour la rentrée 2018.

La CNU s’élève solennellement contre l’attitude du gouvernement et de trop nombreux présidents d’université qui, au bout de plus de trois mois de conflit ouvert, ignorent la résistance légitime et n’ont d’autre réponse que la répression, au moins une trentaine d’interventions de la police, souvent violentes et disproportionnées, sur les campus en quelques semaines et dans toute la France, ce qui ne s’était jamais vu.

Nous avons là le signe à la fois de la surdité, de la précipitation et d’un mépris à l’égard de la jeunesse et de la communauté universitaire.   

Cette généralisation des interventions policières sur les campus constitue une grave remise en cause des franchises universitaires qui manifeste la volonté de l'état d’imposer par la force sa politique d’exclusion et de ségrégation sociale à la jeunesse.

Outre l’impossibilité technique et humaine de l’appliquer, la loi ORE, imposée autoritairement à la communauté universitaire, est la seule réponse du gouvernement face à un déficit structurel d’investissement.

En effet, le nombre de postes de titulaires est en baisse, tandis que celui des contractuels a triplé ces dix dernières années. Sur la même période, la dépense moyenne par étudiant à l'université n’a cessé de diminuer et, s'il n'y a pas de changement, elle ne cessera de diminuer compte tenu de l’augmentation démographique, il y aura cent mille étudiants en plus d’ici 2020.

La loi ORE constitue une nouvelle attaque contre le service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR). Elle a légitimement suscité chez les lycéens, les étudiants et les personnels, un rejet des principes sélectifs qui la guident, des inégalités accrues entre les établissements et les territoires auxquelles elle conduira et des modalités de sa mise en œuvre.

Nous ne protestons pas simplement contre un dispositif de candidatures à l’inscription à l'université, mais contre une série de réformes qui font système et qui vont transformer profondément l'université comme service public et bien commun, réformes du lycée, du baccalauréat et de la licence, remise en cause des statuts des personnels, privatisation de la formation professionnelle et de l’orientation et menaces sur le cadrage national des diplômes et sur le montant des frais d’inscription à l'université.

La CNU demande l’arrêt immédiat des interventions des forces de police sur les campus, le respect par les présidents d’université des franchises universitaires, la fin du recours à des sociétés privées de sécurité et la démission des présidents d’université qui ont participé à la répression policière du mouvement.

La CNU demande le retrait de la loi ORE, l’abandon des dispositifs du type Parcoursup et l’abandon du projet de refonte de l’arrêté licence.

La CNU demande, après le retrait de la loi ORE, l’ouverture de négociations ainsi que la prise en compte des revendications des personnels et des étudiants pour que le service public de l'ESR réponde aux besoins de la jeunesse.

La CNU demande le maintien du baccalauréat comme diplôme national et premier grade universitaire garantissant à tout bachelier le droit de s’inscrire dans la formation et l’établissement de son choix.

La CNU demande l’élaboration d’un plan d’urgence pour les universités avec une augmentation des dotations budgétaires et du nombre de postes de titulaires d’enseignants, de chercheurs et de personnels BIATOSS, condition nécessaire pour l’ouverture de places supplémentaires en premier cycle. Ce plan d’urgence sera financé par la réaffectation aux universités des sommes dédiées au CIR et des crédits annoncés pour le service national universel. Il permettra, en outre, l’alignement des dépenses par étudiant sur celles dont bénéficient les élèves dans les classes préparatoires aux grandes écoles.

La CNU demande la titularisation de tous les contractuels et de tous les vacataires sur mission permanente.

La CNU demande la défense et l’amélioration du statut des personnels de la fonction publique d'état.

Considérant que le rôle des universités est aujourd’hui gravement atteint par leur paupérisation croissante, par la remise en cause du libre accès à l’enseignement supérieur, par le tri social et les inégalités territoriales ainsi que par l’attaque systématique contre la fonction publique et ses missions, la CNU appelle à la grève illimitée et reconductible, avec cessation réelle d’activité.

La CNU appelle à la non tenue des examens et à la rétention des notes.

La CNU appelle à accroître les mobilisations contre les réformes en cours en participant massivement aux assemblées générales, aux manifestations et aux autres initiatives locales ou nationales.

La CNU appelle à soutenir les personnels qui refusent de mettre en oeuvre Parcoursup sous toutes ses formes, commissions, classements et algorithmes.

La CNU appelle à débattre collectivement et à prendre toute mesure utile pour que la question des examens ne soit pas instrumentalisée et ne pénalise aucune étudiant, report, rétention des notes, validation universelle et opposition à toute forme de délocalisation des examens. La CNU rappelle que les jurys d’examen sont souverains.

La CNU appelle à déposer des recours juridiques contre l’ensemble des irrégularités commises au sein des universités.

La CNU appelle à organiser dans chaque université une cérémonie de création d’une nouvelle université, pose de la première pierre, qui aura pour vocation d’accueillir les cent mille bacheliers qui seront refusés dans le supérieur à la prochaine rentrée.

La CNU appelle à construire la convergence des luttes en prenant contact avec les autres secteurs professionnels mobilisés, en participant aux mouvements du Lundi 14 Mai et du Mardi 15 Mai 2018 notamment.

La CNU soutient la journée nationale de mobilisation dans l’éducation et l’enseignement supérieur, Mercredi 16 Mai 2018, et la journée nationale de mobilisation et de grève dans la fonction publique, Mardi 22 Mai 2018.

La CNU se réunira à nouveau Samedi 19 Mai 2018 à Paris.

La CNU est organisée à l’initiative de la Fédération de l'Enseignement, de la Recherche et de la Culture (FERC) de la Confédération Générale du Travail (CGT), du Syndicat National de l'Enseignement SUPérieur (SNESUP) de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU), la Fédération de l'Education du Syndicat Unitaire et Démocratique (SUD) et le SNPREES de la CGT Force Ouvrière. Elle est soutenue par l'Union Nationale des Etudiants de France (UNEF).

Partager cet article
Repost0
5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 16:36

 

 

CINQUANTIEME ANNIVERSAIRE DE MAI 1968

 

Par Bernard Fischer

 

Samedi 5 Mai 2018

 

Cela y est. Nous y sommes. C’est le cinquantième anniversaire du mouvement du mois de mai 1968.

Les comparaisons entre, d’une part, le mouvement du mois de mai 1968 et, d’autre part, l’actuel mouvement social sont surabondantes. En 2018 comme en 1968, c’est la place centrale du mouvement étudiant. C’est l’imprévisibilité du mouvement, le coup de tonnerre dans un ciel apparemment bleu. C’est la faiblesse sinon la disparition des organisations syndicales et politiques traditionnelles dans le mouvement étudiant. C’est l’auto organisation du mouvement dans les assemblées générales étudiantes. C’est l’extraordinaire actualité des mots d’ordre du mouvement étudiant du mois de mai 1968. C’est enfin la répression policière.

Le plus important mouvement social dans ce pays depuis des dizaines d’années surgissait au printemps de cette année. Les deux composantes les plus importantes de ce mouvement social sont la grève des cheminots et le mouvement étudiant.

La grève des cheminots est une grève classique et les journées d’action de la grève des cheminots sont des journées d’action classique. L’intersyndicale des fédérations de cheminots de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), de la Confédération Générale du Travail (CGT), de l’Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA) et de l’Union Syndicale Solidaire (USS), impose son calendrier de journées d’action pratiquement sans aucune contestation. Les assemblées générales des cheminots quand elles existent sont numériquement faibles et elles ne décident de rien, sinon de l’application du plan de l’intersyndicale. La fédération du rail du Syndicat Unitaire et Démocratique (SUD) est dans l’intersyndicale et, en même temps, elle appelle à la grève reconductible. Sa présence dans l’intersyndicale ne sert à rien et son appel à la grève reconductible est inaudible.

Il en va de même de la CFDT. La fédération des cheminots de la CFDT est dans l’intersyndicale et, en même temps, il n’y a pas de rupture entre la fédération des cheminots de la CFDT et le bureau confédéral de la CFDT. L’issue la plus probable est la rupture de l’intersyndicale dans le sens d’un accord entre le gouvernement et le bureau confédéral de la CFDT.  

La situation du mouvement étudiant est exactement le contraire par rapport à la situation de la grève des cheminots. Il y a un puissant mouvement étudiant, même s’il est minoritaire.

La forme la plus importante du mouvement étudiant est l’occupation et le blocage partiel ou total d’au moins une dizaine d’universités, pour certaines d’entre elles depuis plus de deux mois. Il n’y a aucune centralisation nationale des informations relatives au mouvement étudiant. C’est une distinction importante et fondamentale, c’est une évolution négative importante du mouvement étudiant de 2018 par rapport au mouvement étudiant des années 1970 et 1980. Il y avait à l’époque un syndicat étudiant fort, c’était l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF). En 2018, il y a l’impression selon laquelle l’UNEF n’existe tout simplement plus.

La question centrale de l’actuel mouvement social est la question de la convergence des luttes.

C’est d’abord la question de la convergence des luttes sociales. La forme la plus élémentaire de cette convergence des luttes sociales est la participation des cheminots à des assemblées générales étudiantes et la participation des étudiants à des manifestations des cheminots.

C’est aussi la question de la convergence des luttes syndicales et politiques. Cette question est une question formelle. Depuis des années, des manifestations syndicales passent devant des points fixes des organisations politiques. Plus récemment, des manifestations politiques passent maintenant devant des points fixes des organisations syndicales. La CGT, l’USS, le Mouvement de la France Insoumise (MFI), le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), le Parti Communiste Français (PCF), Ensemble et d’autres organisations syndicales et politiques, appellent à une manifestation nationale à Paris, Samedi 26 Mai 2018. C’est positif.

Enfin, nous entendons de temps en temps dans les manifestations le mot d’ordre de « Macron, un an cela suffit », comme un lointain écho du célèbre mot d’ordre du mouvement du mois de mai 1968, « de Gaulle, dix ans cela suffit ». Ce mot d’ordre n’est pas le mot d’ordre central du mouvement social.

Le mouvement social est un mouvement social réel et ce n’est pas un mouvement social idéal. Le mot d’ordre de « Macron, un an cela suffit » n’appartient à aucune petite organisation de l’extrême gauche française en particulier. En ce début du mois de mai 2018, les mots d’ordre de grève générale et d’élection d’une assemblée nationale constituante sont ou seraient des incantations, mais nous sommes dans une situation d’évolution extrêmement rapide de la situation politique et sociale dans ce pays.  

Partager cet article
Repost0
5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 15:54

 

 

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN1I60E9-OFRTP

 

La gauche fait entendre sa voix à Paris pour la fête à Emmanuel Macron (Reuters)

Des dizaines de milliers de personnes, cent soixante mille selon les organisateurs et quarante mille selon la préfecture de police, ont défilé Samedi 5 Mai 2018 à Paris pour une fête à Emmanuel Macron organisée par le Mouvement de la France Insoumise (MFI), sous haute surveillance policière.

Le chef de l’état élu il y a un an était la principale cible des slogans souvent non dénués d’humour des manifestants rassemblés sous le soleil entre la place de l’Opéra et la place de la Bastille dans une ambiance festive, avec chars et fanfare.

« Stop Macron », « Macron, président des riches », « Macron, c’est Thatcher en pantalon », « non au coup d’état social » et « Macron remballe to arrogance, le peuple mène la danse », pouvait-on lire et entendre dans le cortège, où beaucoup sont venus en famille.

On reconnaissait dans le cortège des députés du MFI comme François Ruffin, à l’initiative du rassemblement, et le président du groupe du MFI à l’assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon.

Dans un discours à la foule, ce dernier a salué les français en lutte, des cheminots aux salariés d’Air France en passant par les étudiants, les enseignants, les hospitaliers et tous « ceux qui croient au bien commun et au service public ».

L’ancien candidat au premier tour des élections présidentielles a émis le souhait que cette mobilisation soit un prélude au Samedi 26 Mai 2018, date de la journée d’action envisagée par des partis politiques de gauche, des syndicats et des associations pour dénoncer la politique d’Emmanuel Macron.

« N’écoutez personne qui vous dise de fermer les yeux. Allez, marchez votre chemin la tête haute et, Samedi 26 Mai 2018, par millions, déferlez et soyez la marée humaine qui change l’histoire », a-t-il lancé, en référence à la révolution française de 1789 « qui a ouvert l’ère moderne. Le moment est venu de commencer la suivante », a conclu Jean-Luc Mélenchon, « courage, résistance et vive la lutte ».

Depuis sa défaite au premier tour des élections présidentielles, où il a rassemblé près de vingt pour cent des voix, le leader du MFI se pose en opposant numéro un à la politique d’Emmanuel Macron, jugée trop libérale.

Après les incidents qui ont émaillé la manifestation du Mardi Premier Mai 2018 à Paris, une guerre des mots s’est engagée entre l’exécutif et le MFI, accusé d’attiser la violence sociale.

Emmanuel Macron a ainsi fustigé Jeudi 3 Mai 2018 « les élus qui tiennent constamment un discours d’agitation. Je pense qu’il y a beaucoup de personnes qui veulent rejouer la partie démocratique. Ils n’ont jamais accepté la défaite », a ajouté le président, visant Jean-Luc Mélenchon.

Le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, a accusé pour sa part le MFI d’user de « méthodes de l’extrême droite, obéissant à une logique de poujadisme et de castrisme ».

Samedi 5 Mai 2018, deux mille policiers et gendarmes ont été déployés en marge du cortège, soit cinq cent de plus que lors de la manifestation du Mardi Premier Mai 2018 à Paris, où de graves violences ont entraîné près de trois cent interpellations et une centaine de placements en garde à vue. Le MFI avait prévu de son côté un service d’ordre de cent cinquante personnes.

La préfecture de police a signalé Samedi 5 Mai 2018 dans l’après-midi quatre arrestations et quelques dégradations, visant notamment un véhicule, place de la Bastille.

« Les choses ont l’air de se passer plus calmement que la semaine dernière », a commenté sur La Chaîne Info (LCI) le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, en direct de la préfecture de police de Paris.

Ce proche d’Emmanuel Macron a minimisé l’importance de la manifestation. « Ce n’est pas cet afflux immense qu’on annonçait », a-t-il commenté.

Partager cet article
Repost0
5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 15:26

 

 

Rassemblements contre Vladimir Poutine en Russie, plus de mille interpellations (Reuters)

 

Le dirigeant de l'opposition Alexeï Navalny et plusieurs centaines d'autres opposants ont été interpellés Samedi 5 Mai 2018 par la police russe lors de rassemblements organisés à travers la Russe pour protester contre Vladimir Poutine avant son investiture à un quatrième mandat présidentiel et pour dénoncer, selon eux, une gouvernance autocratique de type tsariste, a déclaré un allié politique de l'opposant.

OVD Information, une organisation de défense des droits de l'homme qui suit les arrestations, dit avoir reçu des informations faisant état de mille vingt neuf interpellations dans dix neuf villes de Russie. Sur ce nombre, quatre cent soixante quinze interpellations ont eu lieu à Moscou.

Un porte-parole de la police de Moscou, que cite l'agence de presse Interfax, a parlé de mille cinq cent manifestants dans la capitale, mais des journalistes de Reuters ont évalué la foule à plusieurs milliers de personnes.

Alexeï Navalny, qui a été interpellé place Alexandre Pouchkine dans le centre de Moscou, avait appelé la population à descendre dans les rues de plus de quatre vingt dix villes de Russie pour manifester son opposition à ce qu'il considère comme le style autocratique de type tsariste du président russe, dont le nouveau mandat de six ans lui permet de se maintenir au Kremlin jusqu'en 2024.

Agé de soixante cinq ans, Vladimir Poutine a été réélu le 18 mars 2018 avec près de soixante dix sept pour cent des suffrages, soit plus de cinquante six millions de suffrages. Il doit être investi dans ses fonctions Lundi 7 Mai 2018 au Kremlin lors d'une cérémonie en grandes pompes.

Ce nouveau mandat fera de Vladimir Poutine le dirigeant russe resté le plus longtemps en exercice depuis Joseph Staline, qui avait régné pendant près de trente ans sur l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS).

« Alexeï Navalny venait de faire son apparition place Alexandre Pouchkine quand il a été interpellé », a expliqué Leonid Volkov, un responsable de l'opposition, sur les réseaux sociaux. « Son interpellation est totalement illégale », a-t-il ajouté.

Des jeunes manifestants ont scandé « la Russie sans Vladimir Poutine » et « à bas le tsar », place Alexandre Pouchkine. Sur une vidéo de l'interpellation, on voit Alexeï Navalny emmené par cinq policiers vers un fourgon en attente. Auparavant, l'opposant, qui avait été interdit de candidature aux élections présidentielles du mois de mars 2018, avait pu s'adresser brièvement aux manifestants sur la place, se disant heureux de voir que la population descendait dans la rue.

« Nous obligerons les autorités, constituées d'escrocs et de voleurs, à tenir compte des millions de citoyens qui n'ont pas voté pour Vladimir Poutine », a pu dire Alexeï Navalny aux manifestants.

Des journalistes de Reuters ont vu les policiers anti émeutes évacuer des manifestants moscovites parfois avec brutalité, avant de les pousser à l'intérieur des fourgons. A Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie, les manifestants ont été empêchés de rejoindre la place centrale de la ville, où devait se tenir un rassemblement contre Vladimir Poutine.

Un retraité de soixante douze ans, portant un T-shirt frappé de l'effigie d'un Vladimir Poutine couronné et barré d'un trait, a dit être venu manifester à Moscou pour protester contre une élection censée maintenir au pouvoir un dictateur.

« Nous sommes venus manifester contre cette parodie d'élections », a-t-il expliqué.

Des manifestations ont eu lieu jusque dans l'Extrême-Orient russe et en Sibérie. A Ekatérinbourg dans l'Oural, un journaliste de Reuters a vu une foule d'un millier de manifestants, dont certains scandaient « à bas le tsar ».

Partager cet article
Repost0
5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 15:01

 

 

Partis de gauche et syndicats travaillent à une marée populaire (Reuters)

 

Partis politiques de gauche, syndicats et associations pourraient défiler ensemble dans la rue Samedi 26 Mai 2018 dans une marée populaire afin de dénoncer la politique d'Emmanuel Macron, a annoncé l’Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC), Vendredi 4 Mai 2018.

« Plusieurs organisations syndicales, associatives et politiques se sont réunies Jeudi 3 Mai 2018 en vue d’échanger sur la situation dans le pays », indique un communiqué envoyé par ATTAC, Vendredi 4 Mai 2018, « elles travaillent à une marée populaire pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité partout en France, Samedi 26 Mai 2018 ».

Il s'agit de la Confédération Générale du Travail (CGT), de l’Union Syndicale Solidaire (USS), de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU), du Syndicat de la Magistrature, d’ATTAC, de la Fondation Copernic, du groupe parlementaire du Mouvement de la France Insoumise (MFI), d’Ensemble, du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), du Parti Communiste Français (PCF), du Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) et du Parti de Gauche.

Ces organisations se donnent jusqu’au Mercredi 16 Mai 2018 « pour élargir ce cadre, réunir leurs instances et lancer définitivement ce grand rendez-vous citoyen », ajoute le communiqué.

Le leader du MFI, Jean-Luc Mélenchon, qui souhaite une jonction entre les partis politiques et les syndicats depuis le début des conflits sociaux, s'est félicité d'une telle rencontre. « Il était essentiel de donner les moyens à toute la société d'exprimer une riposte », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Il estime qu'il faut « tirer tous les enseignements de ce qui s'est passé avec les ordonnances sur le code du travail », publiées au mois de septembre 2017 sans réelle opposition.

Leurs détracteurs se sont heurtés à deux difficultés, estime le leader du MFI, « la division syndicale et le cloisonnement entre le mouvement politique, le mouvement associatif et le mouvement syndical ».

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui s'était jusque-là opposé à toute mixité entre le monde politique et syndical, a ouvert la porte à cette idée Mardi Premier Mai 2018 sur BFM Télévision.

Il a déclaré que la CGT pourrait « discuter avec des politiques, pourquoi pas manifester, mais sur des bases claires ».

Le délégué général de l’USS, Eric Beynel, a annoncé à Reuters que, à priori, son organisation devait s'associer au mouvement, mais qu’elle attendra de savoir ce que comptent faire les autres organisations avant de se prononcer officiellement.

« Nous sommes dans une situation extrêmement compliquée où, dans beaucoup de secteurs, il y a des mobilisations. L'idée est de donner un cadre commun le plus large possible », a-t-il dit.

L’USS participera à la mobilisation du Samedi 5 Mai 2018 organisée par le MFI à travers la France.

Le nouveau secrétaire général de la CGT Force Ouvrière, Pascal Pavageau, a indiqué à Reuters Jeudi 3 Mai 2018 que son organisation, qui lui a donné le mandat de mener une lutte interprofessionnelle, n'avait pas été conviée à cette rencontre, mais il a assuré qu'il n'y aurait pas participé.

« Nous sommes un syndicat et juste un syndicat. Nous ne faisons pas de politique », a-t-il dit.

Partager cet article
Repost0
4 mai 2018 5 04 /05 /mai /2018 17:41

 

 

Moyens policiers renforcés pour la fête à Emmanuel Macron (Reuters)

 

Deux mille policiers et gendarmes seront déployés Samedi 5 Mai 2018 à Paris pour éviter des violences lors de la fête à Emmanuel Macron lancée à l'initiative du député du Mouvement de la France Insoumise (MFI) François Ruffin, a annoncé Vendredi 4 Mai 2018 le préfet de police de Paris.

Il s'agit d'un dispositif plus important que les mille cinq cent hommes mobilisés pour assurer la sécurité de la manifestation du Mardi Premier Mai 2018 qui n'ont pas pu empêcher les graves violences qui ont entraîné près de trois cent interpellations et cent neuf gardes à vue.

Le préfet de Paris, Michel Delpuech, a déclaré lors d'une conférence de presse qu'il avait rencontré Vendredi 4 Mai 2018 François Ruffin, qui lui a promis de mettre en place un service d'ordre de cent cinquante personnes et qui lui a assuré que son objectif était d'organiser une manifestation sans violence.

Michel Delpuech a également assuré avoir été en contact informel il y a quelques jours avec le leader du MFI, Jean-Luc Mélenchon, pour l'organisation de cette manifestation qui partira de la place de l'Opéra Samedi 5 Mai 2018 à 12 heures pour se disperser place de la Bastille Samedi 5 Mai 2018 vers 19 heures.

Les services, a-t-il dit, n'observent pas pour le moment sur les réseaux sociaux d'appels à la violence similaires à ceux constatés avant la manifestation du Mardi Premier Mai 2018 qui évoquaient notamment un Mardi Premier Mai 2018 en enfer, selon le préfet.

Mais, a-t-il ajouté, « il y a tout lieu de penser que des personnes tenteront de nouveau de s'intégrer dans les manifestations afin de constituer un Black Bloc ».

Les deux mille policiers et gendarmes, un dispositif conséquent et puissant, contrôleront les manifestants en amont, notamment aux sorties des stations de métro, pour interpeller des personnes qui porteraient des objets pouvant constituer des armes par destination.

Ils seront déployés le long du parcours de la manifestation pour l'encadrer sans être en contact direct et interviendront dans les délais les plus brefs en cas d'incident, a ajouté le préfet, qui a toutefois répété que ses hommes n'entendaient pas servir de cibles aux manifestants violents.

Le gouvernement avait assuré Mercredi 2 Mai 2018 que le dispositif policier était parfaitement dimensionné et calibré.

Emmanuel Macron a fustigé Jeudi 3 Mai 2018 les élus qui tiennent constamment un discours d'agitation, visant Jean-Luc Mélenchon. « Je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui veulent rejouer la partie démocratique. Ils n'ont jamais accepté la défaite », a-t-il ajouté.

Invité Vendredi 4 Mai 2018 de La Chaîne Parlementaire (LCP), le ministre des comptes publics Gérald Darmanin a pour sa part accusé le MFI de mettre en oeuvre « des méthodes de l'extrême droite, obéissant à une logique de poujadisme et de castrisme ».

« Ce sont de vaines polémiques complètement inutiles », a répondu François Ruffin sur France Inter, tout en appelant le chef de l’état et le gouvernement à « mettre toute leur énergie pour que la manifestation du Samedi 5 Mai 2018 se déroule dans les meilleures conditions possibles ».

Partager cet article
Repost0
4 mai 2018 5 04 /05 /mai /2018 12:06

 

 

Information judiciaire contre sept interpellés du Mardi Premier Mai 2018 (Reuters)

 

Une information judiciaire a été ouverte contre sept personnes interpellées en marge de la manifestation parisienne du Mardi Premier Mai 2018, perturbée par des violences attribuées à mille deux cent militants de la mouvance des Blacks Blocs, a fait savoir le parquet, Vendredi 4 Mai 2018.

Cette procédure porte sur les chefs de dégradation en réunion et de participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations.

Au total, trente quatre personnes, dont l'une a été interpellée Mercredi 2 Mai 2018, ont été déférées Jeudi 3 Mai 2018 au parquet et, parmi elles, douze doivent être jugées en comparution immédiate, Vendredi 4 Mai 2018.

Deux autres personnes vont faire l'objet d'une comparution par procès-verbal avec placement sous contrôle judiciaire et treize autres personnes vont se voir notifier un rappel à la loi.

Jeudi 3 Mai 2018, six prévenus devaient être jugés en comparution immédiate, mais ils ont tous obtenu un délai supplémentaire de plusieurs semaines pour préparer leur défense. En attendant, deux d'entre eux, qui avaient donné de fausses identités durant leur garde à vue, ont été placés en détention provisoire.

Au total, la police a interpellé Mardi Premier Mai 2018 près de trois cent personnes en marge du cortège parisien, dans l'est de Paris, et cent neuf personnes ont été placées en garde à vue après ces violences, dont les images ont été largement diffusées à la télévision.

La préfecture de police a fait état de six véhicules incendiés et de trente et un commerces détruits ou endommagés par des militants des Blacks Blocs, pour la plupart revêtus de noir.

Les incidents ont déclenché une polémique sur la réaction des forces de l'ordre, la droite dénonçant par la voix de Laurent Wauquiez une faillite de l'état régalien et l'extrême droite, par le biais de Marine Le Pen, dénonçant « un laxisme du pouvoir et une mansuétude à l'égard des milices d'extrême gauche ».

L'exécutif s'est défendu de toute défaillance dans le dispositif de sécurité prévu ce jour-là.

Partager cet article
Repost0
3 mai 2018 4 03 /05 /mai /2018 19:14

 

 

https://www.ladepeche.fr/article/2018/05/03/2791067-nouvelle-ag-universite-jean-jaures-attendant-evacuation-police.html

 

Déblocage de l'université Jean-Jaurès de Toulouse, le compte à rebours a commencé

Plus rien n’empêche l’intervention des forces de l’ordre pour débloquer l’université Jean-Jaurès de Toulouse, occupée par des étudiants et des personnels grévistes depuis le 6 mars 2018.

Le préfet a été saisi officiellement, Jeudi 3 Mai 2018, par l’administrateur provisoire de l’université. Les services préfectoraux examinent maintenant la mise en œuvre de la décision de justice.

Mercredi 2 Mai 2018, le tribunal administratif de Toulouse, saisi par l'Union Nationale Interuniversitaire (UNI) et quatre étudiants, avait en effet ordonné le déblocage de l'université Jean-Jaurès. Dans la nuit du Mercredi 2 Mai au Jeudi 3 Mai 2018, une centaine de personnes ont dormi sur place et elles ont instauré des tours de garde à des endroits stratégiques pour guetter une éventuelle intervention policière.

Malgré cela, à l’occasion d’une nouvelle assemblée générale, Jeudi 3 Mai 2018, les étudiants et personnels grévistes de l’université Jean-Jaurès de Toulouse ont notamment voté la poursuite du blocage jusqu’à la prochaine assemblée générale du Mercredi 9 Mai 2018. Ils ont par ailleurs voté la note de seize sur vingt pour tous les étudiants, la démission de Richard Laganier, l’administrateur provisoire de l’université, la perturbation des activités de l'administration provisoire et le blocage Jeudi 3 Mai ou Vendredi 4 Mai 2018 du château sur le campus du Mirail où s’est installée l’administration provisoire depuis que le bâtiment de la présidence est occupée par les grévistes.

La Confédération Générale du Travail (CGT), la CGT Force Ouvrière, la Fédération Syndicale Unitaire (FSU), l'Union Syndicale Solidaire (USS) et l'Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), dénoncent l'absence de négociations avec Richard Laganier, l'administrateur provisoire de l'université Jean-Jaurès, suite à sa décision de demander l'intervention des forces de l'ordre pour faire évacuer les bâtiments bloqués par les grévistes.

Dans leur communiqué, ils indiquent que « nous condamnons la décision de l'administrateur provisoire d'appliquer cette décision sans attendre et sans discussion préalable avec les organisations syndicales des étudiants et des personnels, sur injonction de la ministre et du gouvernement ».

Ils ajoutent que la « libération des lieux met de fait en danger physique nos étudiants, nos collègues et les demandeurs d'asile ». Des migrants sont effectivement hébergés sur le site depuis environ un mois et demi. Ils disent que cette décision est une décision politique « contre la résistance des étudiants et des personnels contre la loi relative à l’Orientation et à la Réussite des Etudiants (ORE) et aux arrêtés contre la licence et qu’elle n’est en aucun cas relative à la soi-disant insécurité des individus sur le campus ». Ils concluent en exigeant une réponse du ministère et de l'administrateur provisoire sur l'ensemble de leurs revendications et en affirmant que leur détermination n’est en rien entachée.

Jean-Christophe Sellin, conseiller régional du Mouvement de la France Insoumise (MFI), est venu apporter son soutien aux grévistes et il a fait une intervention dans l’assemblée générale.

« S’il y a une intervention des forces de police, nous n’irons pas au conflit », témoigne Jeudi 3 Mai 2018 l’un des étudiants présents à l’assemblée générale. « Mais cela ne réglera en aucun cas les problèmes syndicaux et politiques que nous soulevons depuis des semaines. Et de toute façon, même si l’université est évacuée, nous reviendrons et nous referons des assemblée générales », précise-t-il.

Les étudiants rejoignent les agents des impôts en grève

Les étudiants ont rejoint après leur assemblée générale les agents des impôts en grève. Cent cinquante à deux cent manifestants se sont en effet réunis devant la cité administrative de Toulouse, Jeudi 3 Mai 2018. Ce rassemblement avait lieu à l’initiative de plusieurs syndicats des finances publiques, mais les grévistes ont été rejoints par des personnels de l’éducation nationale, des cheminots et des agents de la fonction publique territoriale.

Les agents des impôts ont décidé de bloquer le Centre des Finances Publiques (CFP) de la cité administrative pour la journée du Jeudi 3 Mai 2018. C’est aussi le cas à Colomiers et au centre de Basso Cambo.

Les centres de Rangueil et de Saint Gaudens sont, eux, fermés du fait de la grève et du manque de personnel suffisant.

Partager cet article
Repost0
3 mai 2018 4 03 /05 /mai /2018 18:51

 

 

Euskadi Ta Askatasuna (ETA) confirme sa dissolution, pas d'immunité, réaffirme Mariano Rajoy (Reuters)

 

Le mouvement séparatiste basque ETA a annoncé Jeudi 3 Mai 2018 son démantèlement complet et il ajoute avoir mis fin à toutes ses activités près de soixante ans après sa création et cinquante ans d'une lutte armée qui a tué plus de huit cent personnes.

Mais en Espagne, le président du gouvernement, Mariano Rajoy, a souligné qu'il n'y aurait pas d'immunité pour le groupe clandestin et que les autorités continueraient de traquer les militants d’ETA que Madrid, a-t-il dit, ne considère que comme des criminels.

« Quoi qu'ils puissent décider de faire dans les jours à venir, rien ne modifiera cette réalité indiscutable, le projet tout entier d’ETA est un échec retentissant et catégorique », a-t-il dit.

« ETA ne trouvera pas la moindre once d'immunité pour ses crimes. Elle peut annoncer sa disparition, mais ses crimes, eux, ne disparaîtront pas, pas plus que le travail de la justice visant à les traquer et à les punir », a poursuivi le dirigeant conservateur.

Mariano Rajoy s'exprimait à Logrono, dans le nord du pays, non loin de la région basque espagnole, où il a présidé à l'inauguration d'un centre d'entraînement de la Guardia Civil.

Dans un communiqué intitulé « déclaration finale d'ETA au peuple basque », le groupe annonce la fin de sa trajectoire.

Le texte a été lu à Genève par David Harland, le directeur du centre pour le dialogue humanitaire, une Organisation Non Gouvernementale (ONG) spécialisée dans la résolution des conflits qui avait servi d'intermédiaire entre les indépendantistes basques et le gouvernement espagnol, alors dirigé par le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero en 2004.

« Cette ultime décision, nous l'avons adoptée pour favoriser une nouvelle phase historique », dit le message d’ETA. « ETA est née du peuple et, à présent, elle se dissout en lui », poursuit-il, « les anciens militants et militantes d'ETA poursuivront la lutte en faveur d'un Pays Basque réunifié, indépendant, socialiste, en langue basque et non patriarcal, dans d'autres champs, chacun dans le domaine qu'il considère le plus opportun, avec la responsabilité et l'honnêteté de toujours ».

Dans une lettre datée du Lundi 16 Avril 2018 et révélée Mercredi 2 Mai 2018 sur le site d'information du Diario, le mouvement annonçait avoir démantelé toutes ses structures.

« Un long travail de réconciliation nous attend désormais. Il requerra de la reconnaissance, du respect, des excuses et du soutien à toutes les victimes des violences ainsi qu'un engagement envers la vérité et la justice où que cela conduise », a poursuivi David Harland à Genève.

Le Groupe International de Contact (GIC), qui sert de médiateur, organise Vendredi 4 Mai 2018 à Cambo, dans le département français des Pyrénées Atlantiques, une « rencontre internationale pour avancer dans la résolution du conflit au Pays Basque ».

ETA avait décidé un cessez-le-feu en 2011 et elle avait livré ses caches d'armes au mois d’avril 2017.

ETA avait été fondée en 1959 en se nourrissant de la colère et de la frustration éprouvée par une partie de la population basque victime de la répression du général Francisco Franco.

La campagne séparatiste, qui fut marquée par des assassinats politiques et des attentats à la bombe, a pris une tournure violente dans les années 1960 en réponse à la dictature et à la répression menée par le régime de Francisco Franco.

Dans une interview publiée Jeudi 3 Mai 2018 par le Pais, le chef de l'exécutif régional du Pays Basque espagnol, Inigo Urkullu, regrette qu’ETA ait jamais existé et pronostique qu'il n'en restera que quatre à cinq lignes dans les manuels d'histoire du futur. « Ici, nous avons tous perdu », ajoute-t-il.

Partager cet article
Repost0
3 mai 2018 4 03 /05 /mai /2018 18:33

 

 

http://www.revolutionpermanente.fr/1er-Mai-a-Paris-la-verite-sur-certains-manifestants-cagoules-tout-de-noir-vetus

 

Comment se fait-il qu'ils portent tous un brassard ?

Mardi Premier Mai 2018 à Paris, la vérité sur certains manifestants cagoulés, tout de noir vêtus

A Paris, de l'autre côté du pont d'Austerlitz, beaucoup de manifestants ont attendu sur le boulevard de l'Hôpital, plusieurs heures et sans succès, l'arrivée du traditionnel défilé du Mardi Premier Mai 2018, finalement cassé en deux avant la gare d'Austerlitz. Mais faute de voir arriver les cortèges, c'est un tout autre spectacle qui s'est donné à voir.

Celui d'un incroyable dispositif policier, d'une cinquantaine de camions de Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) parqués dans les locaux de l'hôpital de la Salpêtrière, d’autres stationnés dans les rues adjacentes, mais aussi et surtout l’irruption de groupes de dizaines de personnes encagoulées, voire casquées, tout de noir vêtues, munies de sacs visiblement non contrôlés et se rendant, à grand enjambées, au contact de la tête de cortège. Qui étaient-ils ? Petit indice, ils portaient tous une petite oreillette et serraient chaleureusement la main des policiers en uniforme.

Les médias ont fait des gorges chaudes des dégradations visibles sur le premier tronçon du boulevard de l’Hôpital. La question n’est pas de nier la casse du Mac Donald's ni l’incendie des deux concessionnaires qui se situaient, par ailleurs, sous un immeuble d’habitation, ni même la casse du mobilier urbain, à savoir une partie des panneaux de publicité Decaux.

Néanmoins, ces fameuses dégradations ont été bien moindres que celles qui ont voulu nous être vendues par les médias qui décrivaient un Paris sens-dessus-dessous, moindres également par rapport à d’autres moments récents de manifestations. Bien moindres, bien entendu, que le saccage généralisé du territoire de la Zone A Défendre (ZAD) de Notre Dame Des Landes (NDDL) opéré sur ordre du gouvernement, ces derniers temps.

Pour ce qui est des acteurs et des actrices, il ne s’agit pas non plus de nier le fait que se trouvaient, devant le cortège syndical, plusieurs centaines de manifestants décidés à en découdre. Le chiffre de mille deux cent, communiqué par la préfecture de police, est largement fantaisiste et vise à alimenter les fantasmes et à faire les gros titres de la presse. L’enjeu n’est pas non plus, ici, de discuter de l’impact des formes de manifestation et d’action de la mouvance autonome visant à cibler, spécifiquement, des symboles.

Ce qui est plus intéressant, c’est de s’interroger sur la façon dont, au cours de la manifestation, plusieurs dizaines de manifestants ou qui se présentaient en tant que tels, à première vue, ont pu descendre le boulevard de l’Hôpital, après avoir échangé des signes de connivence et des poignées de main avec les officiers commandant les escadrons de CRS.

Selon le Monde, dans son édition du Jeudi 3 Mai 2018, le cortège de tête se caractérise comme un groupe affinitaire pour partie constitué de manifestants appelés Blacks Blocs en raison de leur tenue entièrement noires, masques ou cagoules compris. Pour les camarades qui étaient présents en amont de la manifestation, si l’on s’en tient à cette définition, plusieurs de ces individus ont été vus. Des photographies en témoignent.  

Évoluant par petits groupes et très mobiles, commentant, de façon très crue, ceux et/ou ce qu’il fallait péter ou démonter. De qui ou quoi parlaient-ils ? Des manifestants ou du mobilier urbain ? Pourvus de lourds sacs-à-dos, qui n’avaient pas été fouillés. Munis de casques de moto, qui pendaient à leur ceinture. Habillés en noir, certains arborant même un keffieh palestinien. Cagoulés, dès qu’ils approchaient le bas du boulevard, ou masquant leur visage d’une écharpe. Tous, ou presque, avec une oreillette, plus ou moins habilement cachée sous un bonnet. Et ce n’est qu’au moment de passer à l’action légale, à savoir matraquer et interpeller, après s’être fondus dans la foule, qu’ils passaient leur brassard orange siglé police.

Quel qu’ait été le nombre des manifestants au bout du pont d’Austerlitz, Mardi Premier Mai 2018 à 15 heures 30, ce sont plusieurs dizaines d’autres, déboulant de derrière les cordons de CRS, voire de derrière les grilles de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, qui ont multiplié les provocations et les incidents, Mardi Premier Mai 2018 en milieu d’après-midi.

Le Monde, toujours très professionnel et objectif dans la façon dont il délivre les informations, souligne que les Blacks Blocs avaient promis une journée d’enfer. De façon tout à fait légale, la préfecture de police, quant à elle, avait déclaré, dès le Lundi 30 Avril 2018, qu’elle serait sans pitié et qu’il y aurait des affrontements. Et Gérard Collomb, ministre de l'intérieur, a réitéré le propos, puisque lors des prochaines échéances sociales, le gouvernement a assuré sa volonté de séparer les manifestants de ceux qui cassent, en cassant, précisément, les cortèges en deux ou en trois et en empêchant que ne s’exprime la contestation sociale. Qui sont les véritables casseurs, tout de noir vêtus ou en costume cravate ?

Partager cet article
Repost0