Quim Torra répond à la Junta Electoral Central (JEC) qu'il ne peut être destitué que par le parlement catalan
Il y a une séance plénière extraordinaire du parlement catalan Samedi 4 Janvier 2020 à 17 heures suite à une demande urgente d'Esquerra Republicana de Catalunya (ERC)
Action, réaction, le président du gouvernement catalan, Quim Torra, a répondu à la résolution de la JEC qui lui supprime son siège de député par la convocation Samedi 4 Janvier 2020 d'une séance plénière extraordinaire du parlement catalan. Une lettre du président du parlement catalan et militant d'ERC, Roger Torrent, convoque les parlementaires pour Samedi 4 Janvier 2020 à 17 heures.
« C'est le moment de renforcer les institutions, seul le parlement qui représente la souveraineté des catalans décide qui est le président et quand il cesse d'être le président », a déclaré le chef de l'exécutif catalan dans une déclaration solennelle depuis la salle Torres-García du Palau de la Generalitat devant les ministres et après une réunion extraordinaire du conseil exécutif.
Quim Torra a dit que, « jusqu'à ce que le parlement dise le contraire », il continuera à être député et président. Le chef du gouvernement a dénoncé la JEC qui « s'attribue des pouvoirs qu'elle n'a pas » et il a dit que sa décision est « un coup d'état contre les institutions catalanes ». C'est la deuxième fois, a-t-il déclaré, rappelant la destitution de Carles Puigdemont en application de l'article cent cinquante cinq de la constitution. Compte tenu de cela, Quim Torra a souligné les six votes particuliers de la résolution de la JEC et il a déjà annoncé qu'il présentera un recours devant le Tribunal Suprême.
Peu de temps après l'annonce de la résolution de la JEC, des sources de la présidence ont déjà indiqué dans ce sens que la JEC a décidé l'invalidation de Quim Torra comme député, mais pas comme président du gouvernement catalan. Dans son argumentation, la présidence reconnaît trois articles, l'article soixante sept du statut de la Catalogne, l'article sept de la loi de la présidence du gouvernement catalan et l'article vingt quatre du règlement du parlement catalan, et que, dans les trois cas, le parlement décide la destitution en cas de condamnation à une peine de prison ferme. « La situation de Quim Torra n'est pas envisagée parmi celles qui impliquent la démission du président », ont indiqué les mêmes sources en relation avec la résolution de la JEC. Quim Torra a déjà fait des déclarations en ce sens.
La destitution de Quim Torra ébranle le mouvement indépendantiste aux portes du débat d'investiture de Pedro Sánchez. La première réponse appartient à ERC, qui réunit Samedi 4 Janvier 2020 son exécutif national de manière extraordinaire « pour analyser la décision de la JEC, coordonner la réponse et évaluer les conséquences dans le calendrier politique immédiat », donc pour décider s'ils maintiennent leur abstention décisive pour le candidat du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) ou s'ils décident de voter contre, bloquant le chemin de la Moncloa à Pedro Sanchez. Dans son message, et sous l'œil vigilant des ministres d'ERC, Quim Torra a insisté sur le fait « qu'il n'y aura pas de solution pour l'Espagne si la voie de répression la plus énergique se poursuit ». Le président a également mentionné la résolution contre Oriol Junqueras et il l'a qualifiée de « nouvelle attaque très grave qui montre que nous vivons dans une démocratie qui n'est qu'apparente ». C'est pourquoi il a demandé que l'immunité du député européen soit respectée et qu'il soit libéré.
Après la décision de la JEC, les principaux leaders d'ERC ont montré leur soutien à Quim Torra dans les réseaux sociaux. « Nous devons toujours préserver les institutions catalanes », a écrit Oriol Junqueras depuis la prison de Lledoners.
« Nous sommes avec vous, vous avez tout notre soutien contre cette décision aberrante », a dit le coordinateur national d'ERC et vice-président du gouvernement catalan, Pere Aragonès. Le leader d'ERC à Madrid, Gabriel Rufián, a dit que la décision de la JEC était un coup d'état.
A l'extérieur du Palau de la Generalitat, Plaza Sant Jaume, deux mille personnes, selon la Guardia Urbana, ont répondu à l'appel urgent de l'Assemblée Nationale Catalane (ANC) sous le slogan « les citoyens choisissent leurs représentants ».