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12 juillet 2018 4 12 /07 /juillet /2018 18:09

 

 

Carles Puigdemont peut être extradé pour détournement de fonds, dit le tribunal du Schleswig-Holstein (Reuters)

 

L'ancien président du gouvernement catalan Carles Puigdemont peut être extradé d'Allemagne vers l'Espagne pour détournement de fonds publics mais pas pour rébellion contre le gouvernement de Madrid, a déclaré Jeudi 12 Juillet 2018 le tribunal suprême de la région allemande du Schleswig-Holstein.

Le premier juin 2018, le parquet fédéral allemand avait officiellement demandé l'extradition de Carles Puigdemont, poursuivi en Espagne après la déclaration unilatérale d'indépendance de la Catalogne au mois d'octobre 2018. Une source proche des avocats de l'ancien dirigeant catalan a déclaré que ceux-ci feraient appel de toute décision de l'extrader.

« Le tribunal suprême du Schleswig-Holstein a décidé Jeudi 12 Juillet 2018 qu’une extradition pour détournement de fonds publics pouvait être autorisée », a dit une porte-parole du tribunal. La décision revient maintenant au parquet fédéral, qui a fait savoir qu'il se prononcerait rapidement.

Carles Puigdemont, recherché par la justice espagnole après la déclaration unilatérale d’indépendance de la Catalogne au mois d’octobre 2017, s'était réfugié à Bruxelles. Il a été arrêté au mois de mars 2018 au Schleswig-Holstein, dans le nord de l'Allemagne, alors qu'il revenait d'une réunion au Danemark.

Au début du mois d’avril 2018, le tribunal du Schleswig-Holstein a autorisé sa remise en liberté moyennant le versement d'une caution de soixante quinze mille euros.

La décision du tribunal régional allemand intervient deux jours après une rencontre cordiale entre le nouveau président du gouvernement espagnol, le leader du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) Pedro Sanchez, et le nouveau président du gouvernement catalan, Quim Torra, également favorable à l'indépendance.

Interrogé en marge du sommet de l'Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), Jeudi 12 Juillet 2018 à Bruxelles, Pedro Sanchez a déclaré qu'il respectait les décisions judiciaires concernant Carles Puigdemont, qu'elles soient allemandes, belges ou espagnoles.

Il a toutefois souligné que l'ancien président du gouvernement catalan devrait être jugé en Espagne pour son rôle dans la tentative de sécession.

L'accusation de détournement de fonds publics peut entraîner une peine maximale de huit ans de prison, celle de rébellion une peine pouvant aller jusqu'à trente ans de détention.

« Le principal mensonge proféré par l’état espagnol, celui de rébellion, a été rejeté. La justice allemande dément que le référendum du premier octobre 2017 pour l'indépendance de la Catalogne était une rébellion », a réagi Carles Puigdemont sur Twitter.

Il a également dénoncé le maintien en détention provisoire en Espagne de six anciens ministres du gouvernement catalan, de l'ancien président du parlement catalan et de deux anciens responsables de l’Assemblée Nationale Catalane (ANC) et de l’Omnium Culturel.

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11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 18:41

 

 

http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-les-enfants-migrants-livres-a-leur-sort-dans-la-capitale-04-07-2018-7807194.php

 

Les enfants migrants livrés à leur sort à Paris

Dans un rapport dévoilé Mercredi 4 Juillet 2018, l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Human Rights Watch (HRW) dénonce le traitement arbitraire dont les mineurs étrangers isolés feraient l’objet. Deux cent d’entre eux dormiraient dans la rue.

L’examen de la situation et la prise en charge de milliers de mineurs migrants isolés, qui transitent par la capitale, s’apparenteraient à une loterie. C’est du moins l’intitulé et les conclusions d’un rapport au vitriol de quatre vingt deux pages rédigé par HRW et rendu public Mercredi 4 Juillet 2018.

L’étude, qui ne se veut pas statistique, s’appuie sur quarante neuf entretiens réalisés entre le mois de février 2018 et le mois de mai 2018 avec de jeunes garçons demandeurs d’asile, ressortissants guinéens, ivoiriens, afghans, maliens, comoriens, nigériens et sénégalais. Tous affirment avoir moins de dix huit ans. Quatre seulement ont été reconnus comme mineurs, alors que nombre d’entre eux possèdent des papiers d’identité en attestant.

Le passage obligatoire pour les enfants migrants, dont la plupart fuient leur pays, est le Dispositif d'Evaluation des Mineurs Isolés Etrangers (DEMIE), géré par le Comité International de la Croix Rouge (CICR), mandaté par la mairie de Paris, pour déterminer l’âge des demandeurs.

Et c’est là que le bât blesse, selon le rapport. « La très grande majorité des jeunes qui se présentent sont rejetés au faciès, on conteste la validité de leurs papiers et de leur récit et ils sont privés de l’entretien d’évaluation complet et de l’accueil provisoire d’urgence de cinq jours prévu par la loi », s’indigne Catherine Delanoë-Daoud, de l’antenne des mineurs du barreau de Paris, « en 2017, nous avons envoyé six cent messages électroniques au DEMIE pour signaler des jeunes pas évalués, alors que c’est indispensable pour leur prise en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) et pour leur accès aux soins. Nous avons reçu quatre réponses. Le résultat est que, au mois de février 2018, quatre cent mineurs dormaient dans les rues de Paris ».

« Ce sont des ni-ni, ni mineurs ni majeurs », complète Corinne Torre responsable de la mission de Médecins Sans Frontières (MSF) pour la France, « les structures d’hébergement pour adultes leurs sont fermées et le dispositif réservé aux enfants leur est inaccessible, faute de reconnaissance de minorité. Certains développent des instincts suicidaires ».

Ils dénoncent tous une évaluation arbitraire de l’âge des jeunes, « les entretiens sont sommaires, alors qu’ils devraient durer deux heures. Sur près de six mille sept cent personnes reçues en 2017, quarante cinq pour cent ont essuyé des rejets expéditifs, souvent sans recevoir de décision écrite ». La conséquence, c’est la rue, à moins de recevoir l’aide des associations ou de citoyens solidaires.

Les témoignages recueillis sont édifiants. « La dame m’a dit que je n’étais pas isolé, parce que j’étais propre et que j’avais un téléphone », relate Abdoulaye, jeune guinéen de dix sept ans.

« Ils ont écrit sur moi que, au vu du comportement et de la façon de m’exprimer, je ne pouvais pas être mineur. C’est une injustice », raconte Ramatoulaye, jeune malien de seize ans.

« Une femme s’est mise à me crier dessus. Elle a dit que je répondais trop bien à ses questions pour être mineur. Mais, évidemment, j’ai passé huit ans dans une école francophone. Ma demande a été rejetée », dit Imrane, jeune ivoirien de quinze ans.

Tout en soutenant le CICR, la mairie de Paris conteste la validité de l’étude qui s’appuie sur du déclaratif et qui ne considère que le cas parisien. Elle affirme, enfin, que tous les jeunes se présentant au DEMIE sont reçus inconditionnellement et elle conteste « les allégations de procédure arbitraire d’évaluation de l’âge ou d’entretien flash. Tout jeune en attente est mis à l’abri ». Pourtant, HRW évalue à deux cent le nombre d’enfants dormant sur les trottoirs parisiens durant une nuit type.

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11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 18:17

 

 

http://www.revolutionpermanente.fr/Victoire-d-Ocasio-Cortez-aux-primaires-democrates-du-Bronx-opportunites-et-defis-pour-la-gauche

 

Victoire d'Alexandria Ocasio-Cortez aux élections primaires démocrates du Bronx, opportunités et défis pour la gauche américaine

Alexandria Ocasio-Cortez, dont l’histoire personnelle est à l’image de l'Amérique touchée par la crise économique, vient de remporter les élections primaires du parti démocrate de la quatorzième circonscription de New York contre un baron du parti démocrate. Symptomatique de l’ouverture croissante des électeurs américains aux idées socialistes qu’elle revendique, la victoire de cette jeune femme d’origine latino-américaine, serveuse il y a tout juste six mois, montre les opportunités qui s’ouvrent au sein de la gauche américaine. Des opportunités qui pourraient pourtant être gâchées si les bilans du soutien au parti démocrate des dernières années ne sont cependant pas tirés.

Mercredi 4 Juillet 2018

Alexandria Ocasio-Cortez a imposé une défaite écrasante à son adversaire Joseph Crowley aux élections primaires du parti démocrate de la quatorzième circonscription de New York, s’étalant de l’est du Bronx au nord-ouest du Queens, dans laquelle les minorités sont majoritaires. Elle a mené une campagne à partir d’une ligne progressiste assumée selon ses propres termes, avec des revendications fortement orientées vers les travailleurs et les classes populaires.

Sa volonté d’abolir l'Immigration and Control Enforcement (ICE) est notamment devenue un élément important de sa campagne en réponse à la forte colère ayant suivi les politiques migratoires atroces de Donald Trump. Ses revendications pour la généralisation de la sécurité sociale des Etats Unis réservée à certaines situations, pour le droit au logement et pour une campagne d’embauche du gouvernement, la positionnent largement à gauche de la ligne du parti démocrate.

Elle est parvenue à faire tomber son adversaire, Joseph Crowley, figure importante de la direction du parti démocrate, élu démocrate à la chambre des représentants et proche de Wall Street. A l’inverse, en tant que jeune femme d'origine latino-américaine de vingt huit ans travaillant encore récemment en tant que barman et serveuse, Alexandria Ocasio Cortez incarne la réalité que vivent des milliers de travailleurs de couleurs de la circonscription. Elle a pourtant précisé plusieurs fois qu’elle ne souhaitait pas représenter sa circonscription d’un point de vue simplement identitaire, mais également à travers leurs revendications. Malgré le caractère progressiste d'Alexandria Ocasio Cortez, de nombreux syndicats ont préférés soutenir Joseph Crowley.

Tous les grands journaux ont annoncé le séisme politique au sein du parti démocrate et les chroniqueurs du New York Times sont allés jusqu’à la qualifier de star politique. Bien que la victoire d'Alexandria Ocasio Cortez soit le résultat d’une communication réfléchie et des faiblesses de son adversaire, cela montre également que des candidats se revendiquant du socialisme peuvent gagner des élections et que des candidats travailleurs issus de quartiers populaires et financés par des donateurs individuels plutôt que par les capitalistes peuvent perturber l’establishment politicien en mettant en avant les revendications de la classe ouvrière.

Malgré tout, la fin n’est pas indépendante des moyens. La victoire d'Alexandria Ocasio Cortez aux élections primaires du parti démocrate et son chemin tout tracé vers la chambre des députés entretient l’idée que ces réformes peuvent être obtenues en élisant des personnalités progressistes dans les institutions du pouvoir en place. Son discours improvisé lors de sa victoire, aussi honnête et encourageant soit-il, est resté tout du long dans l’idée d’élire de bons représentants au congrès et d’utiliser les structures institutionnelles pour mener notre politique.

A l’inverse, la tâche principale est de rallier les masses à ces objectifs et de construire un réseau de militants dans l’optique de mobiliser des centaines de milliers pour nos revendications. Si nous pouvons élire quelques douzaines de progressistes, les quatre cent trente cinq représentants restant empêcheront de faire passer ces revendications sans la présence de mobilisations de masses capables d’être une menace pour le gouvernement.

Tout vrai changement politique nécessite des mobilisations de masse. L'histoire est remplie d’exemple pour le démontrer. Ce sont les grèves et les occupations d’usines des années 1930 qui ont permis d’obtenir le Wagner Act et le Social Security Act. Ce sont les révoltes du Black Power dans les années 1960 qui ont permis de supprimer la ségrégation raciale dans la loi. En contraste, le faible niveau de mobilisation et d’agitation des quarante dernières années a permis le recul des droits de la classe ouvrière et la stagnation des salaires et il a renforcé la transformation des services publics qui caractérise la période néo libérale. La récente vague de grève d’enseignants pourrait être un signe avant-coureur d’un changement sur ce terrain. Pourtant, même lorsque la lutte de classe s’intensifie, la mauvaise approche peut amener à des résultats désastreux.

Les Democratic Socialists of America (DSA), l’organisation socialiste la plus importante des Etats Unis, dans les faits, ont soutenu une liste grandissante de candidats du parti démocrate. Une partie des adhérents des DSA ne soutient pas totalement cette politique et préfèrerait une délimitation plus claire vis-à-vis du parti démocrate. Mais il est établi qu’Alexandria Ocasio-Cortez est membre des DSA et qu'elle a compté sur l’approbation et le soutien actif de son organisation pour faire sa campagne.

Si certains membres des DSA ont beaucoup d'illusions envers le parti démocrate, il semblerait qu’une majorité ne considère ces campagnes que comme un moyen d’utiliser les campagnes du parti démocrate pour mettre en avant les idées socialistes et les politiques progressistes. Ce qui leur permettrait de contourner les biais importants du système électoral en attendant que les DSA ne deviennent assez fort pour présenter leurs propres candidats. La question est alors de déterminer si les DSA utilisent vraiment le parti démocrate, ou bien l’inverse. En d’autres mots, les DSA profitent-t-il de l’ouverture peut-être naïve du parti démocrate aux candidats de la gauche radicale ou bien les DSA offrent-t-il une caution de gauche au parti démocrate, permettant dans les faits sa reconstruction ?

Alexandria Ocasio-Cortez prend en effet part à une entreprise nationale de reconstruction du parti démocrate. Après avoir participé à la campagne de Bernie Sanders, elle a été contactée en 2016 pour être candidate aux élections primaires. Dans la foulée de sa victoire, elle a appelé à voter pour des candidats soutenus par les Justice Democrats.

Les Justice Democrats, fondés par l’équipe de la campagne de Bernie Sanders, se donnent comme objectif de réformer le parti démocrate en remplaçant les élus soutenus par des entreprises afin d’en bouger les lignes vers la gauche. Plusieurs revendications principales d'Alexandria Ocasio Cortez viennent de la plate forme des Justice Democrats, comme l’abolition de l’ICE, le medicare pour tous et l'université gratuite. Ce sont des positions politiques qui, selon eux, sont majoritairement populaires et sont nécessaires à toute tentative de sauver le parti, « l’avenir du parti démocrate est du côté de la justice et il n’est pas du côté de la direction ».

Cependant, d’ici le mois de novembre 2018, Alexandria Ocasio Cortez devra faire face à de fortes pressions de la part de la direction du parti démocrate pour modérer son discours pour que le parti démocrate puisse agréger un électorat plus conservateur. Plusieurs voix dans les médias dominants libéraux anticipent déjà les difficultés qu’Alexandria Ocasio Cortez peut poser au parti démocrate.

Quelle sera sa réponse face à ces pressions ? A qui devra-t-elle rendre des comptes quand il s’agira de décider les revendications qu’il faut maintenir et les revendications qu’il faut laisser de côté pour le moment ? Les possibilités qu’Alexandria Ocasio Cortez, une fois élue, mène la politique prévue par les DSA ne répondent en conséquence que d’elle même et de sa capacité à naviguer entre les pressions extrêmes inhérentes au fait d’être et de rester élue au congrès. D’autant plus quand on voit que sa rhétorique est davantage semblable à celle de Bernie Sanders qu’à celle d’une candidate indépendante.

Il y a un effort visible de la part de plusieurs organisations pour redresser le parti démocrate. Étant donné son état calamiteux, l’aile progressiste peut gagner des positions clés au sein du parti et faire bouger sa ligne un tant soit peu vers la gauche. Il est largement établi que les chances pour que le parti démocrate renaisse de ses cendres reposent sur sa capacité à intégrer ces nouveaux candidats, plus jeunes et plus progressistes. Le parti démocrate est en phase de le faire tout comme il l’a fait tant de fois par le passé avec des intrus comme l’auteur socialiste de fiction Upton Sinclair en 1934 ou bien avec des militants reconnus comme Jesse Jackson dans les années 1980. La machine du parti démocrate a répétitivement absorbé, broyé puis digéré des militants politiques radicaux, avec les mouvements qui les accompagnaient.

Quand les DSA consacrent tant d’efforts et de ressources au parti démocrate, ils soufflent en fait sur les braises de la renaissance d’un parti contrôlé par le capital. De plus, nous ne devrions jamais oublier qu’il s’agit d’un parti qui a systématiquement soutenu des interventions militaires à travers le globe et qu’il est responsable de la mort de centaines de milliers de personnes par des guerres impérialistes, du terrorisme d’état et des attaques de drones.

C’est, par ailleurs, précisément la cuisante défaite du parti démocrate contre Donald Trump, ainsi que le marasme qui en a découlé, qui a permis aux DSA de multiplier leurs membres au fil des deux dernières années, passant de six mille membres en 2015 à plus de trente mille membres aujourd’hui.

Après la victoire d’Alexandria Ocasio Cortez, le nombre de membres des DSA a une fois de plus grimpé en flèche, ajoutant plus de mille nouveaux adhérents. Il est nécessaire de canaliser au bon endroit l’énergie de toute cette nouvelle génération de militants politiques embrassant les idées du socialisme, voyant que le capitalisme n’a rien à offrir. Il y a une bataille irrésolue quant au destin de l’organisation et à sa relation avec le parti démocrate. La finalité de ce débat peut soit aider à forger une nouvelle couche de militants anticapitalistes, soit les entraîner dans la gueule du parti démocrate et, à terme, au désarroi et à la frustration.

Le renouveau du parti démocrate est en cours, dirigé par Bernie Sanders et les multiples organisations qui ont émergé de sa campagne. En tant que socialistes, nous pouvons choisir de prendre part à ce processus ou de consacrer notre énergie et nos ressources à soutenir la lutte de classe, à prendre en charge les revendications de la classe ouvrière et à mener des campagnes politiques ouvrières indépendante pour renforcer ces luttes. Le second est un besoin urgent, le premier est un chemin sûr vers la défaite.

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11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 17:37

 

 

Peines de prison pour des journalistes turcs après le putsch raté de 2016 (Reuters)

 

Plusieurs journalistes ont été condamnés Vendredi 6 Juillet 2018 en Turquie à des peines allant jusqu'à dix ans de prison, accusés de liens avec les militaires qui ont tenté de renverser Recep Tayyip Erdogan au mois de juillet 2016, rapporte Amnesty International.

Trente journalistes et responsables du journal Zaman, aujourd'hui disparu, avaient été arrêtés après la tentative de coup d'état. Zaman passait pour être l'organe des partisans du prédicateur Fethullah Gulen, grand rival de Recep Tayyip Erdogan accusé par Ankara d'avoir organisé le putsch à partir de son exil américain.

Vendredi 6 Juillet 2018, un tribunal a condamné les journalistes Sahin Alpay et Ali Bulac à huit ans et neuf mois de prison pour appartenance à une organisation terroriste.

Deux autres journalistes, Mumtazer Turkone et Mustafa Unal, ont été condamnés à dix ans et six mois de détention. Ils clament tous leur innocence.

Au mois de mars 2018, après vingt mois de détention, Sahin Alpay était sorti de prison et avait été assigné à résidence à la suite d'une décision de la cour constitutionnelle turque qui avait jugé que ses droits n'avaient pas été respectés.

Soixante dix sept mille personnes soupçonnées d'implication dans la tentative de coup d’état de l'été 2016 ont été arrêtées et inculpées, selon des chiffres fournis au mois de mars 2018 par le ministère turc de l’intérieur.

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11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 17:20

 

 

https://paris.demosphere.eu/rv/62756

 

Eux c'est nous.

Personne n'est illégal.

Manifestation pour aller au Centre de Rétention Administrative (CRA) de Vincennes, pour la fermeture de tous les CRA, pour la liberté de circulation et d'installation et pour le retrait du projet de loi asile immigration.

Rendez vous Samedi 14 Juillet 2018 à 14 heures devant les services centraux du ministère de l'intérieur, 18 Rue des Pyrénées 75 020 Paris Métro Porte de Vincennes

Journée nationale de marches contre les centres de rétention

Quel meilleur jour que le 14 juillet pour revendiquer la liberté, lutter contre les prisons, les frontières et les centres de rétention, et dire que personne n'est illégal. 

Dans le cadre d'un appel lancé du pays basque à des marches devant les CRA dans tout le pays, une manifestation aura lieu pour aller devant le CRA de Vincennes alors qu'il y aura une manifestation contre la frontière à Vintimille, une semaine après la manifestation de Calais.

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10 juillet 2018 2 10 /07 /juillet /2018 18:35

 

 

http://www.liberation.fr/france/2018/07/10/nantes-suspension-de-fonctions-validee-pour-le-sociologue-oppose-a-la-loi-ore_1665454

 

Suspension de fonction validée pour un sociologue opposé à la loi relative à l'Orientation et à la Réussite des Etudiants (ORE)

Par Guillaume Frouin, correspondant de Libération à Nantes

Mardi 10 Juillet 2018

La juge des référés a finalement rejeté la requête de Gildas Loirand. Le maître de conférence de l’université de Nantes reste suspendu de fonctions jusqu’au premier octobre 2018, après avoir harangué des étudiants opposés à la loi ORE.

Première manche perdue pour Gildas Loirand, le maître de conférence de l’université de Nantes a vu sa suspension temporaire de fonction jusqu’au premier octobre 2018 validée par le juge des référés du tribunal administratif de Nantes. Il est en effet reproché au sociologue d’avoir attisé et harangué un groupe d’étudiants opposés à la loi ORE, le 18 mai 2018, alors qu’ils invectivaient violemment plusieurs de ses collègues et agents administratifs. Ceux-ci venaient en effet de participer à l’encadrement d’un examen, finalement annulé en raison d’éléments perturbateurs, à l'Unité de Formation et de Recherche (UFR) des Sciences et des Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) de Nantes.

La scène avait alors été postée sur YouTube. On y voit les fonctionnaires raccompagnés sous les huées des étudiants, scandant « tout le monde déteste la présidence » sur l’air de « tout le monde déteste la police ». Ils avaient, selon l’université de Nantes, été encerclés et isolés. Le président de l’université, Olivier Laboux, avait donné par la suite une conférence de presse pour dénoncer les agissements de plusieurs dizaines d’étudiants et de deux enseignants. Se sentant nommément visé, l’universitaire s’était donc défendu avec véhémence sur une mailing liste interne à l’université.

« Gildas Loirand a été reconnu comme ayant activement participé à cette action d’intimidation violente, exigeant par exemple de façon excessive, répétée et menaçante, des réponses aux interpellations du groupe », avait finalement tranché l’arrêté actant sa suspension de fonction. Cinq plaintes au pénal ont également été déposées à son encontre, relevait l’université. Depuis, les sept agents ont la crainte de venir au travail, l’une des fonctionnaires se disant même traumatisée, avait même appuyé sa représentante devant la juge des référés.

« La décision d’écarter provisoirement l’intéressé, compte tenu de la nécessité de restaurer et de préserver un climat de travail serein et sécurisé, ne présente pas le caractère d’une sanction disciplinaire », tranche la magistrate dans son ordonnance. « Gildas Loirand continuera de percevoir, pendant la durée de sa suspension, l’intégralité de sa rémunération », ajoute-t-elle, en réponse aux arguments de l’universitaire sur l’urgence à suspendre la décision contestée. Une nouvelle organisation a enfin été mise en place au sein de l’UFR des STAPS, à laquelle il est rattaché, pour suivre les trois thésards qu’il encadrait et qui passent leur soutenance en fin d’année.

Gildas Loirand qui est aussi le président de la Société de Sociologie du Sport de Langue Française (SSSLF), une société savante qui édite la revue Sciences Sociales et Sport, va désormais passer devant la formation de jugement de la section disciplinaire de l’université de Nantes, Vendredi 20 Juillet 2018. Une collègue qui l’accompagnait lors de ce charivari et qui n’a pas été suspendue de fonction est également appelée à comparaître.

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10 juillet 2018 2 10 /07 /juillet /2018 18:17

 

 

La veuve du dissident chinois Liu Xiaobo est arrivée en Allemagne (Reuters)

 

Liu Xia, la veuve du dissident chinois Liu Xiaobo, prix Nobel de la paix en 2010, est arrivée Mardi 10 Juillet 2018 à Berlin en provenance de Chine, afin de suivre un traitement médical en Allemagne.

Liu Xia, qui est âgée de cinquante sept ans, a atterri à l'aéroport de Tegel Mardi 10 Juillet 2018 vers 17 heures. Elle a quitté l'aéroport par une sortie privée afin d'éviter la foule des journalistes et des militants des droits de l'homme qui attendaient celle qui, en Chine, était de fait en résidence surveillée.

Son départ de Chine est intervenu après des mois d'activisme des organisations de défense des droits de l'homme qui ont mis la pression sur le gouvernement chinois pour qu'il autorise la poétesse à quitter le pays.

Le premier ministre chinois Li Keqiang achevait Mardi 10 Juillet 2018 une visite en Allemagne, pays qui plaidait de longue date, selon des diplomates occidentaux, pour le départ de Liu Xia.

Liu Xiaobo, écrivain, professeur d'université et fervent militant des droits de l'homme en Chine, est décédé d'un cancer du foie le 13 juillet 2017 alors qu'il purgeait une peine de onze ans de prison pour subversion prononcée en 2009.

Souffrant de dépression, Liu Xia, est assignée à résidence depuis 2010. Les autorités chinoises assurent qu'elle est libre et jouit de tous ses droits.

Liu Xia va commencer une nouvelle vie en Europe, a écrit sur sa messagerie We Chat son frère cadet, Liu Hui, selon une capture d'écran montrée à Reuters par un proche. Liu Hui a été condamné en 2013 par la justice chinoise pour fraude. Il est en liberté surveillée, selon des proches.

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10 juillet 2018 2 10 /07 /juillet /2018 18:08

 

 

https://www.change.org/p/aidez-nous-à-sauver-oleg-sentsov-et-d-autres-prisonniers-politiques

 

Aidez-nous à sauver Oleg Sentsov et d'autres prisonniers politiques

 

Yana Goncharova a lancé cette pétition adressée au président de la république française Emmanuel Macron, à l’ambassade des Etats-Unis en Ukraine et à l’ambassadeur Marie Louise Yovanovitch.

« La grève de la faim est son dernier recours. Je ne sais pas comment il tient avec ses problèmes de cœur. Je pense qu'il peut aller au delà de ses limites », a déclaré Ludmila Sentsov, la mère du réalisateur ukrainien Oleg Sentsov, quand elle a appris sa grève de la faim.

Oleg Sentsov, condamné à vingt ans de prison par un tribunal russe, a entamé une grève de la faim le 14 mai 2018. Il exige la libération de tous les prisonniers politiques ukrainiens détenus dans les prisons russes.

Une grève de la faim est un appel à l'aide que très peu de personnes sont prêtes à entreprendre. S'il vous plaît, signez notre pétition et aidez Oleg Sentsov à être entendu.

Le réalisateur Oleg Sentsov et l'activiste antifasciste Alexandre Koltchenko ont été arrêtés en Crimée le 11 mai 2014. Les accusations qui leur sont portées ont été fabriquées sur la base de témoignages de deux figurants recueillis sous la torture. Oleg Sentsov a été condamné à une peine de vingt ans de prison et Alexander Koltchenko a été condamné à une peine de dix ans de prison. Ces peines sont des peines disproportionnées par rapport aux charges non prouvées retenues contre eux.

Au cours de ces quatre années, de nombreuses personnalités du cinéma et du théâtre ont demandé la libération d’Oleg Sentsov, parmi elles, Johnny Depp, Meryl Streep, Alexandre Sokourov, Liya Akhedzhakova ou encore Pedro Almodovar. De temps en temps, nous entendons parler de listes d'échange et de négociations dans le cadre du protocole de Minsk, mais rien n'a changé. Le processus de négociation ne fonctionne pas et il n’y a aucune information publique sur l’existence d’un compromis. Entre-temps, près de soixante dix prisonniers politiques ukrainiens restent dans les prisons russes. Les parties russes et ukrainiennes n'ont pas désigné de responsables pour négocier le retour des prisonniers.

Pendant tout ce temps, des citoyens ukrainiens sont emprisonnés en Russie, privés de liberté et d’accès à la justice pénale, soumis à la torture et aux pressions, maintenus dans des conditions inacceptables, séparés de leur famille et de leurs enfants et perdent leur santé physique et psychologique. Les conseillers ukrainiens ne sont pas autorisés à les rencontrer et ils sont privés d'aide médicale adéquate.

Certains d'entre eux sont condamnés à une période d’incarcération injuste allant jusqu'à vingt deux ans. Certains d'entre eux ont été emprisonnés pendant quatre ans, dans les pires centres pénitentiaires de Russie, à Magadan, au nord du cercle polaire, dans la prison centrale de Vladimir et ailleurs.

Oleg Sentsov exige la libération de tous les prisonniers politiques ukrainiens, mais pas le sien. Sa persévérance et son attachement à ses principes nous font croire qu'il continuera jusqu'à la fin, jusqu'à sa mort, si sa demande n'est pas satisfaite.

Dans cette situation, nous ne pouvons pas rester silencieux et ne rien faire. Nous ne pouvons pas laisser Oleg Sentsov mourir en prison.

Si l'Ukraine et la Russie ne peuvent ou ne veulent pas faire de compromis, nous appelons toutes les missions diplomatiques et les dirigeants européens, américains et canadiens, à prendre des mesures urgentes et à persuader l'Ukraine et la Fédération de Russie d'échanger des prisonniers politiques.

Nous insistons sur le fait qu'un tel échange doit avoir lieu le plus tôt possible.

Nous appelons également chacun de vous à faire appel aux ministères des affaires étrangères et aux institutions diplomatiques de vos états en Russie et en Ukraine et à vos responsables politiques qui participent au dialogue entre l'Ukraine et la Russie. Une solution rapide à ce problème peut sauver des vies innocentes.

Signez cette pétition et aidez à sauver Oleg Sentsov et d'autres prisonniers politiques ukrainiens.

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10 juillet 2018 2 10 /07 /juillet /2018 17:46

 

 

https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/090718/urgence-pour-sentsov-koltchenko-et-les-autres-prisonniers-politiques-de-poutine

 

https://collectifkoltchenko.blogspot.com/2018/07/urgence-pour-sentsov-koltchenko-et-les.html

 

Urgence pour Oleg Sentsov, Alexander Koltchenko et les autres prisonniers politiques de Vladimir Poutine

Rassemblement Vendredi 13 Juillet 2018 à 19 heures, place Igor Stravinski à Paris à coté de Beaubourg.

Vendredi 13 Juillet 2018, deux jours avant la finale de la coupe du monde de football, ce sera le soixante et unième jour de grève de la faim du réalisateur ukrainien Oleg Sentsov, ce sera également son anniversaire, quarante deux bougies qu'il soufflera en tant que prisonnier politique de Vladimir Poutine. Il a, à ce jour, perdu plus de quinze kilogrammes.

Vladimir Poutine détient dans son goulag d'autres prisonniers politiques, dont nombre ont été soumis à la torture. Parmi eux également Alexander Koltchenko, connu en Crimée pour ses engagements antifascistes, syndicaux, anarchistes et écologistes, et condamné par l'état russe lors du même procès qu'Oleg Sentsov.

L’accusation de terrorisme, qui a servi à couvrir ces ignobles décisions d’un tribunal qui exécute les ordres du pouvoir politique russe, n’a aucun fondement. Ils ont été torturés et condamnés parce qu'ils luttent contre l'oppression exercée par l'état russe, tant sur le territoire russe qu'en Crimée.

Oleg Sentsov ne combat pas pour sa propre libération. Il a annoncé qu'il ferait grève de la faim tant que tous les prisonniers politiques ukrainiens détenus en Russie et en Crimée ne seraient pas libérés. Au delà, il combat contre le tyran Vladimir Poutine, « nous sommes peut-être destinés à devenir des clous dans le cercueil du tyran. J'aimerais être un de ces clous. En tout cas, sachez que ce clou-là ne pliera pas ».

Pour la libération immédiate d'Oleg Sentsov, d'Alexandr Koltchenko et de tous les autres prisonniers politiques ukrainiens en Russie et pour les libertés démocratiques dans tous les pays, nous invitons Vendredi 13 Juillet 2018 à 19 heures, place Igor Stravinski, à Paris, à coté de Beaubourg, tous les hommes et toutes les femmes qui considèrent que le combat d’Oleg Sentsov est juste, qui demandent la libération immédiate d’Alexander Koltchenko, d’Oleg Sentsov et de tous les prisonniers ukrainiens poursuivis pour des raisons politiques en Crimée et en Russie, et tous ceux qui comprennent que, pour la démocratie dans tous les pays, Vladimir Poutine est dangereux.

Nous invitons les rédactions et journalistes commentant la coupe du monde à prendre leurs responsabilités et à profiter du fort audimat pour faire connaître lors de cette dernière semaine de coupe du monde les cas d’Alexander Koltchenko et d’Oleg Sentsov et d'exiger leur libération.

Nous appelons les diplomates, leaders et officiels, français notamment, à cesser de cautionner les exactions de l’état russe et à refuser d'assister à la coupe du monde de football. Ainsi Emmanuel Macron ne doit pas aller voir le match en Russie Mardi 10 Juillet 2018 et il doit œuvrer pour une victoire, celle de sauver des vies et notamment celle d’Oleg Sentsov en exigeant sa libération immédiate.

Nous appelons à amplifier la solidarité internationale afin de dénoncer l'enlèvement et la détention d’Alexander Koltchenko et d’Oleg Sentsov et d’exiger leur libération immédiate

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9 juillet 2018 1 09 /07 /juillet /2018 19:06

 

 

https://www.humanite.fr/immigration-la-fraternite-consacree-quelle-victoire-657880

 

« La fraternité consacrée, quelle victoire » 

Cédric Herrou, agriculteur, militant de la Roya Citoyenne, réagit à la décision du conseil constitutionnel confortant la liberté d’aider autrui. Un coup qui devrait être fatal au délit de solidarité. 

Vendredi 6 Juillet 2018, à l’initiative de Cédric Herrou et de Pierre-Alain Mannoni, militants associatifs dans la vallée de la Roya, le conseil constitutionnel a consacré la fraternité comme un des grands principes du droit français. Résultat, une aide désintéressée au séjour irrégulier des étrangers ne pourra plus être passible de poursuites. Pour l'Humanité, Cédric Herrou revient sur ce que son avocat, Patrice Spinosi, a qualifié d'immense victoire.

Alexandre Fache. Comment réagissez-vous à cette décision ? 

Cédric Herrou Je ne m’attendais pas du tout à un tel résultat, c’est inespéré. Nous sommes partis d’une idée un peu naïve, la fraternité, et celle-ci vient d’être consacrée par le conseil constitutionnel. Je réalise à peine ce que cela signifie. D’abord, sans doute le fait qu’aider une autre personne sur le territoire français ne sera plus criminalisable. Cela va peser sur les futures lois et les actions des responsables publics. Agir dans le respect de ce principe est désormais un devoir. Or, quand la France refuse d’accueillir l’Aquarius, elle le contredit. Quand Éric Ciotti tient les discours qu’il tient, il y contrevient aussi. Cette décision rappelle que la fraternité n’est pas seulement une valeur de gauche, mais qu’elle est d’abord une valeur française. C’est capital. Il s’agit aussi d’un grand pas pour la réhumanisation des personnes migrantes. Cette décision rappelle qu'ils ou elles sont nos frères et nos soeurs et qu'ils ne sont pas des choses potentiellement toxiques pour ceux qui les aident.

Alexandre Fache. L'aide à l'entrée irrégulière reste punie. Est-ce une déception ?   

Cédric Herrou. Non, je peux comprendre cette réserve, même si nous ne sommes pas tous d’accord là-dessus. L’important est d’expliquer pourquoi nous faisons passer la frontière à des personnes. Pourquoi, en 2016, j’ai fait passer une centaine de gamins. Or, cette question-là n’est jamais posée et l’hypocrisie de ceux qui dressent des barrières est totale. Quand des enfants sont à Vintimille, sans prise en charge et à la merci de réseaux de prostitution ou de pédophilie, c’est un devoir de les aider.

Alexandre Fache. Quelles conséquences concrètes cette décision du conseil constitutionnel peut-elle avoir ? 

Cédric Herrou. À priori, elle va rendre caduques, à terme, les poursuites menées contre les délinquants solidaires. Personnellement, j’ai été condamné en 2017 au motif que j’aurais retiré un profit militant de mon action. C’était une façon de tordre la loi pour criminaliser les citoyens qui s’engagent politiquement. Cela ne sera plus possible désormais. Idem pour les poursuites qui ont touché, dans la vallée de la Roya, quatre retraités, ou le jeune Raphaël Faye, condamné à trois mois de prison avec sursis. 

Alexandre Fache. Le gouvernement va aussi devoir amender sa loi. 

Cédric Herrou. Bien obligé, la loi asile et immigration, dans sa forme actuelle, n’est pas constitutionnelle. C’est la honte. Gérard Collomb a dit saluer cette décision des sages, mais il me fait penser à un surfeur qui n’hésite pas à changer de vague pour prendre la meilleure. C’est une habitude, avec ce type de responsables politiques, qui sont là pour gérer des opinions publiques, plus que pour défendre des convictions. Le désaveu, pourtant, est clair pour le ministre, comme pour les sénateurs, qui avaient durci le texte. En attendant, au moment où je vous parle, Dimanche 8 Juillet 2018, j’ai cinquante gendarmes, pas moins, qui sont stationnés autour de ma ferme pour bloquer des personnes qui désirent effectuer des demandes d’asile en France. C’est dément, quel gâchis.

Alexandre Fache. La marche solidaire des migrants est arrivée à Calais, Vendredi 6 Juillet 2018. Quel est son bilan ? 

Cédric Herrou. Elle a permis de montrer le fil qui, de l’Italie à l’Angleterre, relie toutes les associations qui œuvrent, discrètement, pour les droits des migrants. On parle beaucoup de la Roya, mais pas de toutes ces structures qui agissent au quotidien. Or la réussite, concrète, de l’intégration des personnes migrantes en France dépend de ces associations. Nous, nous évitons juste que les personnes se mettent en danger à la frontière franco-italienne et nous les accompagnons juridiquement. Mais le vrai travail intervient après, dans cette France qui accueille que le conseil constitutionnel vient de reconnaître avec éclat. 

Une décision saluée par la gauche et fustigée à droite

« Moi qui n'aime guère les conseils constitutionnels d'une manière générale, je suis épaté, c'est le rappel d'un fondamental de l'identité républicaine », s'est réjoui Jean Luc Mélenchon, Dimanche 8 Juillet 2018. « L'indigne délit de solidarité est enfin abrogé. Le conseil constitutionnel a eu le courage que n'a pas la République En Marche (REM) », a salué de son côté Elsa Faucillon, députée du Parti Communiste Français (PCF) du département des Hauts de Seine. La droite, elle, s'inquiète. « Cette décision est dangereuse, parce qu'elle constitue un appel d'air supplémentaire », a déclaré le député des Républicains Christian Jacob.

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