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14 septembre 2020 1 14 /09 /septembre /2020 17:03

 

 

https://fr.reuters.com/article/idFRL8N2GB2TU

 

Le parti au pouvoir perd sa majorité absolue en Sibérie (Reuters)

Le parti au pouvoir Russie Unie a remporté une large victoire aux élections régionales de ce week-end sauf en Sibérie, marquée par une percée des candidats de l’opposition dont les alliés d’Alexeï Navalny, selon les résultats partiels publiés Lundi 14 Septembre 2020.

Les soutiens de l’opposant au Kremlin qui est actuellement soigné à Berlin après un empoisonnement présumé par un agent neurotoxique Novitchok, ont réussi à remporter des sièges dans les villes sibériennes de Tomsk et de Novossibirsk.

De son côté, le partie Russie Unie a confirmé sa domination dans le pays après la victoire des candidats du Kremlin dans plus d’une douzaine de régions dont les républiques de Komi et de Tatarstan et l’oblast du Kamtchatka, d’après les résultats partiels.

Dans la ville étudiante de Tomsk, au moins seize candidats de l’opposition ont gagné alors que Russie Unie a obtenu seulement onze des trente-sept sièges du conseil municipal, selon les résultats partiels.

« Les électeurs en ont assez des autorités. On ne peut pas rester sur le trône pendant vingt ans, saisir, voler sans fin, faire tout cela et rester impuni », a déclaré Ksenia Fadeyeva, l’une des deux alliées d’Alexeï Navalny, qui a obtenu un siège à Tomsk.

A Novossibirsk, le parti au pouvoir devrait remporter vingt-deux des cinquante sièges alors qu’il occupait précédemment trente-trois sièges, rapporte l’agence Interfax.

L’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Golos avait surveillé les élections et elle a déclaré avoir reçu plus de mille plaintes faisant état de violations dans les bureaux de vote.

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14 septembre 2020 1 14 /09 /septembre /2020 16:53

 

 

https://www.express-dz.com/2020/09/14/le-proces-de-karim-tabou-reporte-au-26-octobre-prochain/

 

Le procès de Karim Tabou reporté au 26 octobre 2020

Le tribunal de Kolea a décidé, Lundi 14 Septembre 2020, de reporter le procès de Karim Tabou, porte-parole officiel de l’Union Démocratique et Sociale (UDS), au 26 octobre 2020.

Le report du procès de Karim Tabou, poursuivi pour atteinte au moral de l’armée depuis le mois de septembre 2019, intervient sur demande de sa défense. Il s’agit du cinquième report consécutif. La défense de l’accusé, placé sous contrôle judiciaire, a motivé sa demande de report par la nécessité d’une bonne préparation du procès, selon les déclarations d’un de ses avocats en marge de l’audience.

Le parquet du tribunal de Koléa avait renvoyé l’affaire devant le juge d’instruction qui a ordonné le 11 septembre 2019 le placement en détention provisoire de Karim Tabou qui a été arrêté le 12 septembre 2019. La chambre d’accusation de la cour de Tipaza avait décidé le 25 septembre 2019 de placer l’accusé sous contrôle judiciaire et elle avait ordonné sa libération.

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13 septembre 2020 7 13 /09 /septembre /2020 17:32

 

 

https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/110920/covid-nous-ne-voulons-plus-etre-gouvernes-par-la-peur

 

Nous ne voulons plus être gouvernés par la peur

Dans une tribune collective, cent vingt-cinq scientifiques, universitaires et professionnels de santé, critiquent la politique et la communication gouvernementale. Selon eux, elles relèvent davantage d’un affichage d’une posture protectrice que d’une stratégie sanitaire précise. Elles conduisent de plus à diviser et à infantiliser les citoyens, plutôt que de les unir et de les responsabiliser.

Cette tribune collective a été publiée une première fois Jeudi 10 Septembre 2020 dans le Parisien sous la signature de trente-cinq scientifiques, universitaires et professionnels de santé. Le journal ne pouvant pas actualiser cette liste, nous le faisons ici. Dimanche 13 Septembre 2020, il y a cent vingt-cinq signataires.

Nous, scientifiques et universitaires de toutes disciplines, et professionnels de santé, exerçant notre libre arbitre et notre liberté d’expression, disons que nous ne voulons plus être gouvernés par et dans la peur. La société française est actuellement en tension, beaucoup de citoyens s’affolent ou au contraire se moquent des consignes et nombre de décideurs paniquent. Il est urgent de changer de cap.

Nous ne sommes pas en guerre, mais nous sommes confrontés à une épidémie qui a causé trente morts le 9 septembre 2020, contre mille quatre cent trente huit morts le 14 avril 2020. La situation n’est donc plus du tout la même qu’il y a cinq mois. Par ailleurs, si la guerre peut parfois justifier un état d’urgence et des restrictions exceptionnelles de l'état de droit et des libertés publiques qui fondent la démocratie et la république, ce n’est pas le cas d’une épidémie. Aujourd’hui comme hier, cette crise doit nous unir et nous responsabiliser et elle ne doit pas nous diviser et nous soumettre.

C’est pourquoi nous appelons les autorités politiques et sanitaires françaises à cesser d’insuffler la peur à travers une communication anxiogène qui exagère systématiquement les dangers sans en expliquer les causes et les mécanismes. Il ne faut pas confondre la responsabilisation éclairée avec la culpabilisation moralisatrice, ni l’éducation citoyenne avec l’infantilisation. Nous appelons également l’ensemble des journalistes à ne plus relayer sans distance une communication qui est devenue contre-productive. La majorité de nos concitoyens ne fait plus confiance aux discours officiels, les complotismes en tous genres foisonnent sur les réseaux sociaux et les extrémismes en profitent.

Le confinement général, mesure inédite dans notre histoire, a eu des conséquences individuelles, économiques et sociales parfois terribles qui sont loin de s'être encore toutes manifestées et d’avoir été toutes évaluées. Laisser planer la menace de son renouvellement n’est pas responsable.

Il faut évidemment protéger les plus faibles. Mais de même que l’imposition du port du masque dans la rue, y compris dans les régions où le virus ne circule pas, l’efficacité du confinement n’est pas démontrée scientifiquement. Ces mesures générales et uniformes, imposées sous surveillance policière, relèvent davantage d’une volonté d’afficher une posture protectrice que d’une stratégie sanitaire précise, d'où leur grande volatilité depuis six mois. Beaucoup d’autres pays agissent avec plus de cohérence. Une coordination européenne serait nécessaire.

Nous appelons également le gouvernement à ne pas instrumentaliser la science. La science a pour condition sine qua non la transparence, le pluralisme, le débat contradictoire, la connaissance précise des données et l'absence de conflits d'intérêts. Le conseil scientifique du coronavirus ne respectant pas l’ensemble de ces critères, il devrait être refondé ou supprimé.

Nous rappelons par ailleurs que les premiers à soigner les malades sont les médecins généralistes. Les écarter de la lutte contre le coronavirus, en ne leur fournissant ni tests ni masques et en suspendant leur liberté de prescrire les médicaments autorisés de leur choix, a constitué une erreur qui ne doit pas se reproduire. L'ensemble des soignants doit au contraire être mobilisé, équipé et solidarisé afin d’améliorer nos capacités de réaction et non les restreindre.

Enfin, les impératifs de protection contre la contagion ne doivent pas conduire à trahir l'éthique médicale et les principes humanistes fondamentaux. Isoler les malades et protéger les personnes à risque ne veut pas dire les priver de tous droits et de toute vie sociale. Trop de personnes âgées sont décédées et se dégradent encore actuellement dans un abandon motivé par des motifs sanitaires non justifiés. Trop de familles souffrent de ne pouvoir leur apporter l'affection indispensable à leur bonheur et à leur santé.

Il est urgent de nous remettre à penser ensemble pour définir démocratiquement nos stratégies sanitaires et pour redonner de la confiance à nos concitoyens et de l’avenir à notre jeunesse.

Premiers signataires

Jean-François Toussaint, Laurent Mucchielli, Bernard Bégaud, Jean Roudier, Laurent Toubiana, Mylène Weill, Anne Atlan, Bernard Swynghedauw, André Comte-Sponville, Dominique Andolfatto, Marnix Dressen-Vagne, Bernard Dugué, Christian Perronne, Farhad Khosrokhavar,

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13 septembre 2020 7 13 /09 /septembre /2020 17:10

 

 

https://www.dw.com/fr/indignation-en-allemagne-après-les-incendies-du-camp-de-migrants-en-grèce/a-54877738

 

Indignation en Allemagne après les incendies du camp de migrants en Grèce

La classe politique affiche son indignation après les incendies qui ont ravagé le camp de Moria et aggravé encore plus les conditions de vie de douze mille migrants sur l’Île de Lesbos en Grèce.

Si l’Allemagne propose de répartir au sein de l’Union Européenne les réfugiés, nombre de voix s’élèvent pour agir dans l’urgence et pour accueillir le plus rapidement ces personnes en immense détresse. Mais, si certaines régions sont déjà prêtes à aider, il en va autrement du gouvernement fédéral. 

« Une catastrophe pour les migrants, un désastre pour la politique », dit le journal du soir de la ZDF, la seconde grande chaîne de télévision publique allemande. Dans le viseur, le gouvernement d’Angela Merkel qui, par la voix de son ministre de l’intérieur, Horst Seehofer, a répété ces derniers mois son refus d’accueillir des réfugiés de Moria, malgré la volonté affichée de certaines régions de prendre en charge ces personnes. Joachim Stamp, ministre de l’intégration de la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a pris les devants, Mercredi 9 Septembre 2020, face à l’urgence. « Nous avons touché le fond, la situation est dramatique et nous devons aider tout de suite ces personnes à se loger et à se nourrir. En tant que région, nous avons confirmé au gouvernement grec notre volonté d’apporter une aide financière. Mais, si la solution ne peut se trouver qu’au niveau européen, nous sommes prêts de notre côté, à accueillir mille personnes en grand danger », a dit Joachim Stamp.

La Basse-Saxe a également fait part de ses capacités à accueillir cinq cent réfugiés, en plusieurs étapes. Et l’opposition met la pression contre Berlin, notamment les Verts, par la voix de Claudia Roth, vice-présidente du Bundestag. « C’est du ressort du pays qui a en charge la présidence du conseil de l’Union Européenne, de mettre enfin un terme à cette course à la mesquinerie qui se fait sur le dos de ceux qui ont tout perdu », s'indigne Claudia Roth.

Membre du groupe des chrétiens-démocrates au parlement européen, Elmar Brock appelle, lui à une solution européenne, « bien sûr, nous pouvons toujours dire que l’Europe ne fait pas assez. Mais il y a des mesures qui sont sur la table en matière de demandes d’asile et il est urgent de les appliquer. Nous devons enfin trouver un compromis pour répartir les réfugiés parmi les états membres de l’Union Européenne, quitte à les aider financièrement ».

La balle est désormais dans le camp d’Angela Merkel et de son ministre de l’intérieur. Et pour le secrétaire général du parti social-démocrate d’Allemagne (SPD), le partenaire de coalition de l’union chrétienne démocrate (CDU), il n’y a plus d’excuses.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté spontanément dans plusieurs villes pour exiger des autorités de prendre en charge des migrants.  « Droit de séjour, partout, personne n'est illégal » ou encore « nous avons de la place » ont scandé des manifestants à Berlin, Hambourg, Hanovre ou encore Münster.

Ces dernières années, le camp de Moria a été décrié pour son manque d'hygiène et son surpeuplement par les Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui appellent régulièrement les autorités grecques à transférer les demandeurs d'asile les plus vulnérables vers le continent.

 L'île de Lesbos, d'une population de quatre-vingt-cinq mille personnes, a été déclarée en état d'urgence, Mercredi 9 Septembre 2020.

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13 septembre 2020 7 13 /09 /septembre /2020 16:54

 

 

http://www.ensemble44-fdg.org/appel-pour-une-evacuation-immediate-du-camp-de-moria/

https://www.liberation.fr/debats/2020/09/11/appel-pour-une-evacuation-immediate-du-camp-de-moria_1799245

 

Appel pour une évacuation immédiate du camp de Moria

Au moment où douze mille cinq cent réfugiés et demandeurs d’asile errent sans abri sur les routes et les collines de Lesbos, où les intoxiqués et les blessés de l’incendie de Moria sont empêchés par la police de rejoindre l’hôpital de Mytilène, où des collectifs solidaires apportant des produits de première nécessité sont bloqués par les forces de l’ordre ou pris à partie par de groupuscules d’extrême droite et où la seule réponse apportée par le gouvernement grec à cette urgence est nationale sécuritaire, nous, citoyens d'Europe et citoyens du monde, nous ne pouvons plus nous taire.

L’incendie qui a ravagé le camp de Moria ne peut être considéré ni comme un accident ni comme le fait d’une action désespérée. Il est le résultat inévitable et prévisible de la politique européenne qui impose l’enfermement dans les îles grecques, dans des conditions inhumaines, de dizaines de milliers de réfugiés. C’est le résultat de la stratégie du gouvernement grec qui, en lieu et place de mesures effectives contre la propagation du coronavirus dans les hot-spots, a imposé à ses habitants, depuis six mois déjà, des restrictions de circulation extrêmement contraignantes. A cet enfermement prolongé, est venu s‘y s’ajouter depuis une semaine un confinement total dont l’efficacité sanitaire est plus que problématique, tandis que les personnes porteuses du virus ont été sommées de rester enfermées vingt quatre heures sur vingt quatre dans un hangar. Ces conditions menaient tout droit au désastre.

Cette situation intolérable qui fait la honte de l’Europe ne saurait durer un jour de plus.

L’évacuation immédiate de Moria dont les habitants peuvent être accueillis par les différentes villes d'Europe prêtes à les recevoir est plus qu’urgente. Il en va de même pour tous les autres camps dans les îles grecques et sur le continent. Faut-il rappeler ici que le gouvernement grec a déjà entrepris de travaux pour transformer non seulement les hot-spots mais toute autre structure d’accueil sur le continent en centres fermés entourés de double clôture et dotés de portiques de sécurité ? Que serait-il arrivé si l’incendie de Moria s’était déclaré dans un camp entouré d’une double série de barbelés avec des sorties bloquées? Combien de milliers de morts aurions-nous à déplorer aujourd’hui ?

Ne laissons pas des dizaines de milliers de personnes dont le seul crime est de demander la protection internationale, livrées à une politique ultra-sécuritaire extrêmement dangereuse pour leur sécurité voire leur vie. Le gouvernement grec, au nom de la défense des frontières européennes et de la sécurité nationale, non seulement se croit autorisé à violer le droit international avec les refoulements systématiques en mer Egée et à la frontière d’Evros, mais il interdit tout transfert sur le continent des victimes de l’incendie de Moria. Car, mis à part le transfert de quatre cent six mineurs isolés au nord de la Grèce, le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis compte punir pour l’incendie les résidents du camp en les bloquant à Lesbos. Le gouvernement grec et les autorités locales sont en train de créer une zone de guerre à Lesbos, au milieu de l’Europe, et la seule cible de cette guerre, ce sont les réfugiés. Douze mille cinq cent personnes sont actuellement en danger, privées de tout accès à des infrastructures sanitaires et exposées aux attaques de groupes d’extrême-droite.

Nous ne saurions tolérer que les requérants d’asile soient privés de tout droit et qu’ils soient réduits à des non-personnes. Joignons nos voix pour exiger des instances européennes et de nos gouvernements l’évacuation immédiate de Moria et la fermeture de tous les camps en Grèce, ainsi que le transfert urgent de leurs résidents vers les villes et communes européennes qui se sont déclarées prêtes à les accueillir, maintenant et pas demain.

Il y va de la dignité et de la vie de dizaines de milliers de personnes, mais aussi de notre dignité à tous.

Contre les politiques d’exclusion et de criminalisations des réfugiés, il est plus qu’urgent de construire un seul monde, commun à tous. Sinon, chacun de nous risque, à n’importe quel moment, de se retrouver du mauvais côté de la frontière.

Nous demandons l'évacuation immédiate de Moria et le transfert de tous ses habitants vers les villes européennes prêtes à les accueillir.

Premiers signataires :

Giorgio Agamben, Alain Badiou, Etienne Balibar, Alexis Cukier, Didier Fassin, Éric Fassin, Pierre Khalfa, Camille Louis, Michael Löwy,

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13 septembre 2020 7 13 /09 /septembre /2020 16:26

 

 

https://www.revolutionpermanente.fr/Malgre-la-police-de-Darmanin-les-Gilets-jaunes-donnent-le-coup-d-envoi-de-la-rentree-sociale

 

Malgré la police de Gérald Darmanin, les Gilets Jaunes donnent le coup d’envoi de la rentrée sociale

Malgré le dispositif policier important, plusieurs milliers de Gilets Jaunes ont imposé la rentrée sociale au gouvernement. Les manifestants ont bravé les intimidations policières et les interdictions de manifester sur fond de durcissement du discours sécuritaire d'Emmanuel Macron et de Gérald Darmanin.

Des milliers de manifestants se sont donc retrouvés dans les rues, Samedi 12 Septembre 2020. Avec la rentrée sociale, les Gilets Jaunes promettaient de remonter sur la capitale, appelant à l’unité contre la politique antisociale du gouvernement. Et pour cause, après la crise sanitaire qui a révélé l’ampleur de la casse de l’hôpital public et le manque de moyen dans la santé, la crise économique arrive avec son lot de licenciements. Quant au mépris des puissants contre lequel les couches populaires s’étaient soulevées Samedi 17 Novembre 2018, quoi de mieux pour l’illustrer que le nouveau plan de relance de cent milliards d’euros avec lequel le gouvernement compte distribuer des cadeaux au grand patronat.

Dans ce contexte, les revendications sociales du mouvement pour plus de service publics, en particulier dans la santé, et contre le chômage et la précarité, sont d’une actualité brûlante. Ainsi, Jérôme Rodrigues, figure des Gilets Jaunes interrogée dans la manifestation, a expliqué les raisons de se mobiliser, « il y a une crise qui va arriver et une chose est sûre, il va nous arriver des misères », après avoir appelé à l'union avec tous ceux « qui vont rentrer sur le marché de la misère et qui vont devoir s’adapter au système D et aux bouts de ficelle ».

Cet appel à la mobilisation n’a pas été sans écho. Après le passage en force du gouvernement sur les retraites et plus récemment la mise en place de l’état d’urgence sanitaire, la radicalité incarnée par le mouvement de Gilets Jaunes, de ceux qui ont bravé Samedi 12 Septembre 2020 encore les interdictions de manifester et le dispositif policier, apparaît comme la seule réponse plausible face à la politique autoritaire d’Emmanuel Macron. Ce qui explique que les manifestants soient descendus dans les rues, malgré les interdictions de manifester et la répression. Delphine, infirmière en réanimation, blouse blanche mais avant tout Gilet Jaune, prône la convergence des luttes, « le point commun, c’est le gouvernement. Il est temps que tout le monde se rejoigne et arrête de faire sa petite manifestation chacun de son côté », a déclaré cette héroïne d’hier, avant de se faire molester par des policiers des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) en pleine interview à notre micro.

Loin des contreparties que les directions syndicales espèrent pouvoir un jour négocier avec le gouvernement, c’est dans cette radicalité que Gaëtan Gracia, ouvrier dans l’aéronautique, syndicaliste de la Confédération Générale du Travail (CGT) et militant du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) Révolution Permanente, entend puiser pour les combats qui s’annonce contre les plans de licenciements. En affirmant qu'on ne négocie pas la régression sociale, le militant appelle les travailleurs de l’aéronautique, syndiqués et non-syndiqués, à s’unir face aux attaques en cours et à venir lors d’une rencontre contre les licenciements et les baisses de salaire, Jeudi 17 Septembre 2020 à 14 heures, à la bourse du travail de Toulouse, jour de grève et de manifestation interprofessionnelle. Car c’est bien un vrai plan de bataille qu’il faudra pour empêcher les capitalistes de faire payer leur crise à notre camp social.

L’ampleur du dispositif policier révèle la fébrilité du gouvernement face à de potentielles nouvelles explosions sociale

Mercredi 9 Septembre 2020, le préfet de Paris, Didier Lallement, publiait un arrêté interdisant tout rassemblement se revendiquant des Gilets Jaunes dans plusieurs endroits clefs de la capitale, autour des Champs-Élysées, de l'assemblée nationale, de l’Hôtel Matignon, de Notre-Dame de Paris, du Trocadéro, du Champ de Mars et du forum des Halles. A Toulouse, une des capitales des Gilets Jaunes, la préfecture de Haute-Garonne lui a emboîté le pas en annonçant Vendredi 11 Septembre 2020 l’interdiction de la manifestation prévue à Toulouse, menaçant les contrevenants d’une amende de cent-trente-cinq euros. La manifestation y a d’ailleurs débuté sous une pluie de grenades lacrymogènes.

A Paris la répression a été particulièrement importante. Au moins deux cent cinquante-six personnes se sont ainsi faites interpellées, soit autant que lors de l’anniversaire du mouvement, Samedi 17 Novembre 2019, alors même que le ministère comptait deux fois plus de manifestants à l’époque, quatre mille sept cent manifestants Samedi 17 Novembre 2019, contre deux mille cinq cent manifestants Samedi 12 Septembre 2020 selon le ministère de l'intérieur. Une fois n’est pas coutume, le nombre de policiers déployés n’a d’ailleurs pas été dévoilé, probablement pour éviter de révéler la proportion démesurée du dispositif au regard du nombre de manifestants. La préfecture de Paris s’est contenté d’annoncer cent soixante motos des Brigades de Répression de l'Action Violente (BRAV), ces équipes de répression mobiles, tout en fermant une trentaine de stations de métro dans le nord-ouest de la capitale. Les cordons de CRS disposés aux abords des points de rendez-vous place de la Bourse et place Wagram ont méthodiquement nassés et encadrés les cortèges pour les empêcher de converger malgré quelques tentatives de débordement du dispositif. Les journalistes ont également fait les frais de la répression puisque plusieurs journalistes indépendants, comme Julien Moreau de Radio Bip, Adrien de Quartier Général Média ou Kaveh de la Meute ont été placés en garde à vue, tandis que Taha Bouhafs a été frappé et menacé à l’entrée de la Place Wagram.

Ce choix ne signifie pas un changement dans la stratégie répressive, mais plutôt un durcissement dans un contexte où la question sécuritaire a été mise au centre du débat public par le gouvernement, la droite et l’extrême-droite. Pour cette première manifestation depuis l’entrée en fonction du gouvernement de Jean Castex avec Gérald Darmanin au ministère de l'intérieur, la macronie prétend incarner le parti de l’ordre auprès de la droite et des classes dominantes, après trois années marquées par des mobilisations éruptives.

De plus, cette démonstration de maintien de l’ordre dans le cadre d’une manifestation a priori moins massive qu’à l’apogée du mouvement, apparaît comme un exercice, une répétition pour le nouveau locataire du ministère de l'intérieur, en vue de la gestion des futures explosions sociales. C’est ce qui a fait dire à Jérôme Rodrigues, que, avec la crise qui vient, le gouvernement a peur des sans-dents. Sur BFM TV, le ministre de l'intérieur a revendiqué, depuis la préfecture de Paris, les nombreuses arrestations, expliquant fièrement devant les caméras que vu « les difficultés que nous avons connu les mois précédents, ces manifestations se sont tenues dans un cadre qui permet à l’ordre républicain d’être tenu ». Cependant la communication du ministre ne doit pas tromper. L'ampleur du dispositif répressif mis en place n’illustre que la crainte du gouvernement face aux potentielles prochaines mobilisations.

A ce titre la rhétorique sécuritaire du gouvernement ces dernières semaines qui s’est déplacé sur le terrain de l’extrême-droite avec le projet de loi islamophobe contre les séparatismes et le discours sur l’ensauvagement de la société digne du sarkozysme le plus décomplexé, s’articule un durcissement de la gestion répressive des mouvements sociaux. Les mesures telles que l’encadrement de l’usage des Lanceurs de Balles de Défense (LBD) par un superviseur, ou le remplacement des Grenades à Main de Désencerclement (GMD) par les Grenades à Eclats Non Létaux (GENL) ne visent qu’à redorer le blason de l’institution policière après les mobilisations contre les violences policières et le racisme d'état du mois de juin 2020, ainsi qu’à donner un cadre légal aux nouvelles méthodes de répression policières dans les quartiers populaires et les manifestations.

Dans une telle situation, construire le tous ensemble pour se battre contre le gouvernement implique une alliance entre les Gilets Jaunes, les habitants des quartiers populaires et le mouvement ouvrier traditionnel. Celle-ci ne pourra s’établir que sur la base d’un programme qui combine la lutte contre le renforcement de la présence policière et le racisme d'état dans les quartiers populaires avec la lutte contre la répression des mouvements sociaux, ainsi que le refus des négociations et la mise sur pied d’un véritable plan de bataille contre la précarité, les baisses de salaire et les suppressions d’emplois, pour imposer l’interdiction des licenciements, l’embauche des chômeurs en Contrats de travail à Durée Indéterminée (CDI) et le partage du temps de travail entre tous. C’est en ce sens qu’il faudra descendre massivement dans les rues, Jeudi 17 Septembre 2020, pour faire de cette journée de grève et de manifestation un véritable point d’appui contre la politique antisociale du gouvernement.

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12 septembre 2020 6 12 /09 /septembre /2020 15:23

 

 

https://www.elperiodico.com/es/politica/20200911/manifestacion-cdr-diada-2020-barcelona-8109401

 

Les Comités de Défense de la République (CDR) manifestent à Barcelone sans distance de sécurité

Les indépendantistes brûlent le mannequin d'un roi dans une marche non communiquée aux Mossos d'Esquadra

Les CDR ont entamé une marche non communiquée auparavant aux Mossos d'Esquadra à travers le centre de Barcelone, qui a commencé Vendredi 11 Septembre 2020 au passage Lluís Companys, où la Candidature d'Unité Populaire (CUP) a tenu sa manifestation statique, et a atteint la Ronda de Sant Pere, où les manifestants ont brûlé un mannequin du roi. Des centaines de personnes, dont la grande majorité sont des jeunes, ont rejoint la manifestation des CDR, appelée par les réseaux sociaux, Jeudi 10 Septembre 2020, mais qui n'était pas officiellement communiquée au ministère de l'intérieur du gouvernement catalan.

Au milieu des cris de « liberté pour les prisonniers politiques », « indépendance » et « Catalogne antifasciste », portant des banderoles, des drapeaux catalans et des torches, les manifestants sont passés dans la rue Trafalgar, sans respecter les distances de sécurité exigées par les autorités pour prévenir les infections du coronavirus. En fait, juste avant cette manifestation, le gouvernement catalan avait signalé que les cent quatre-vingt-cinq rassemblements du Vendredi 11 Septembre 2020 communiqués au ministère de l'intérieur « se sont déroulées sans incidents avec un respect généralisé des exigences de prévention du coronavirus ».

Ronda de Sant Pere, les manifestants avaient construit un mur de boîtes en carton avec des affiches avec les initiales des entreprises de la bourse de Madrid et des institutions de l'état et ils l'ont incendié, ainsi qu'un mannequin à double visage du roi Felipe VI et du roi Felipe V, qui a également été brûlé.

L'un des activistes qui est intervenu dans l'action a été Roger Español, le militant indépendantiste qui a perdu un œil le premier octobre 2017 en raison de l'impact d'une balle en caoutchouc lors des charges de police et qui était à la tête de la liste sénatoriale de Junts per Catalunya en 2019. Par la suite, la manifestation a repris pour se diriger vers la Plaça de Catalunya, suivie de près par plusieurs équipes des Mossos d'Esquadra.

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12 septembre 2020 6 12 /09 /septembre /2020 14:52

 

 

https://www.bfmtv.com/sante/coronavirus-200-medecins-appellent-a-laisser-didier-raoult-en-paix_AN-202009110300.html

 

Deux cent médecins appellent à laisser Didier Raoult en paix

Deux cent professionnels de santé ont signé une tribune, Vendredi 11 Septembre 2020, appelant à laisser Didier Raoult en paix, alors que plusieurs centaines de scientifiques avaient annoncé au début du mois de septembre 2020 qu'ils portaient plainte contre l'infectiologue marseillais.

« Nous apportons notre soutien à Didier Raoult et nous avons pour lui considération et gratitude », écrivent deux cent professionnels de santé de la région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA) dans une tribune publiée Vendredi 11 Septembre 2020 dans le Figaro, parmi lesquels le président de la région PACA Renaud Muselier ou encore le président du Conseil Régional de l'Ordre des Médecins (CROM), Pierre Jouan.

« Il ne s’agit pas, par ce manifeste, d’affirmer avec certitude que tout ce que dit le professeur Didier Raoult est vrai et que tout ce que disent ses détracteurs est faux », assurent les médecins, ni selon eux « de porter sur un piédestal un seul homme qu’il conviendrait de considérer comme intouchable, par réflexe grégaire ou territorial ».

Au début du mois de septembre 2020, cinq cent scientifiques ont annoncé porter plainte pour manquement au code de la déontologie contre le professeur Didier Raoult, directeur de l'Institut Hospitalier Universitaire (IHU) en maladies infectieuses de Marseille. Rendu célèbre pour sa défense de l'hydroxychloroquine dans le traitement contre le coronavirus, il va être auditionné Lundi 14 Septembre 2020 par la commission d'enquête sénatoriale sur la gestion de la crise sanitaire.

Selon ces professionnels de la santé, qui disent avoir pu observer, sur le terrain, les effets bénéfiques de ce qu’il a su mettre en place, « rien ne justifie cette obstination à démolir, pour le principe, ce chercheur dont le tort principal est d’être un marseillais trop souvent en désaccord avec l’opinion dominante à Paris ».

Dans cette tribune, les médecins estiment finalement que « le professeur Didier Raoult a apporté beaucoup d'espoir aux français ces derniers mois, alors que nous en avions tous besoin. Nous avons vu chez nos patients l’espoir suscité par le professeur Didier Raoult. En cela, il a été parfaitement fidèle au serment d’Hippocrate. Nous avions collectivement besoin de cette énergie et de ces pistes d’amélioration dans une crise dont personne ne semblait pouvoir anticiper ce qu’elle nous réservait. Et c’est là aussi l’honneur et le devoir d’un soignant, apporter de la connaissance, du réconfort et de l’espoir ».

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12 septembre 2020 6 12 /09 /septembre /2020 14:36

 

 

https://www.chroniquepalestine.com/physicien-cehrcheur-imad-barghouthi-place-en-detention-administrative/

 

Le physicien et chercheur Imad Barghouthi placé en détention administrative

Mercredi 2 Septembre 2020, le docteur Imad Barghouthi, professeur de physique à l’université d'al Qods, en Palestine, a été placé en détention administrative jusqu’au 15 novembre 2020 sur ordre d’un commandant militaire israélien en Cisjordanie, promulgué quelques heures seulement avant sa libération sous caution.

Le professeur Imad Barghouthi a d’abord été arrêté Jeudi 16 Juillet 2020 à un barrage militaire israélien, il a été détenu sans inculpation pendant plus de deux semaines et il a été inculpé en relation avec son activité sur Facebook. Après que des milliers d’universitaires dans le monde entier aient demandé la libération du professeur Imad Barghouthi, son avocat a plaidé avec succès pour sa libération sous caution, qui a été accordée par le juge dans son affaire, Mercredi 2 Septembre 2020. Puis un ordre militaire israélien a été émis en contradiction avec la décision du juge, poursuivant indéfiniment l’emprisonnement illégal du professeur Imad Barghouthi.

Sa famille et ses enfants souffrent de son absence et sont impatients de le voir sortir de prison. Cet emprisonnement prolongé, qui a illégalement recours à la détention administrative pour empêcher une libération sous caution, porte également atteinte aux droits de ses étudiants, de ses recherches et de ses activités scientifiques, comme l’écrit le professeur Imad Barghouthi lui-même dans une lettre de prison diffusée par l’organisation internationale Scientists for Palestine.

« L’arrestation répétée de l’un des scientifiques les plus actifs et les plus éminents de Palestine est une attaque directe contre le droit des palestiniens à la science, protégé par l’article vingt-sept de la déclaration universelle des droits de l’homme, dont Israël est signataire, ainsi que par l’article quinze du pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels », déclare George Smith, lauréat du prix Nobel de chimie en 2018, « la violation du droit à la science, où que ce soit, est une attaque contre les scientifiques du monde entier ».

Ce n’est pas la première fois que les forces militaires israéliennes arrêtent le professeur Imad Barghouti, l’un des scientifiques les plus éminents de Palestine. En 2014, il a été placé en détention administrative pendant deux mois et, en 2016, il a été à nouveau détenu pendant six mois. Dans les deux cas, son arrestation a déclenché une condamnation importante de la part de la communauté scientifique internationale. L’arrestation du professeur Imad Barghouthi n’est pas un événement isolé, mais elle s’inscrit dans un schéma plus large de perturbation et de répression de la culture et de la société civile palestinienne.

« En tant que membre concerné de la communauté scientifique internationale, je condamne avec la plus grande fermeté la détention arbitraire et illégale du professeur Imad Barghouthi », a déclaré Franz Ulm, professeur d’ingénierie civile et environnementale au Massachusetts Institute of Technology (MIT), « c'est une attaque insensée contre le professeur Imad Barghouthi et sa famille, ainsi que contre ses étudiants et la communauté scientifique partout dans le monde ».

La détention administrative, une procédure employée par les autorités israéliennes pour emprisonner indéfiniment sans procès et sans inculpation et utilisée couramment contre les palestiniens, a été condamnée par l'Organisation des Nations Unies (ONU) et elle constitue une violation directe de l’article quatorze du pacte international relatif aux droits civils et politiques. « Il est vraiment effrayant que les autorités israéliennes puissent ainsi harceler arbitrairement un éminent collègue palestinien, en utilisant des pratiques illégales internationalement condamnées. Nous avons besoin d’une réponse forte de la communauté scientifique internationale », a déclaré Mario Martone, physicien théoricien et porte-parole de Scientists for Palestine.

En réponse à la détention du professeur Imad Barghouthi, Scientists for Palestine a lancé une pétition soutenue par des universitaires, dont le linguiste Noam Chomsky, le prix Nobel George Smith et le médaillé David Mumford, parmi beaucoup d’autres, incitant à signer la pétition et à exiger un traitement équitable pour le professeur Imad Barghouthi.

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12 septembre 2020 6 12 /09 /septembre /2020 14:14

 

 

https://www.20minutes.fr/sante/2859511-20200912-coronavirus-ni-confinement-ni-masque-pourquoi-suede-fait-cavalier-seul-face-pandemie

 

Ni confinement, ni masque, la Suède fait cavalier seul face à la pandémie de coronavirus

Alors que la plupart des pays ont pris des mesures contraignantes plus ou moins lourdes contre le coronavirus, la Suède continue d’aller à rebours avec sa stratégie d’immunité collective, sans confinement ni masque

Samedi 12 Septembre 2020

Contre la pandémie du coronavirus, la Suède a pris le parti de tracer seule son chemin en refusant de confiner sa population et d’imposer les masques. Ce qui ne veut pas dire que les gestes barrières ne se sont pas imposés. Pourquoi ce pays scandinave a-t-il fait ce choix et avec quels résultats ?

Voilà un pays où les citoyens ont pu profiter du printemps en terrasse. Un pays qui a dit non, au mois de mars 2020, au confinement et qui refuse toujours le port du masque obligatoire, en intérieur comme en extérieur. Dans cette pandémie du coronavirus, la Suède fait cavalier seul. A rebrousse poil de quasiment tous les pays, qui ont pris des mesures plus ou moins contraignantes d’isolement, de fermeture des frontières, de fermeture des lieux publics et de limitation des déplacements, ce pays scandinave a longtemps été montré du doigt.

Pour certains, la Suède incarnait le choix de l’économie sur la santé publique. Pour d’autres, elle prouve que la stratégie de l’immunité collective se défend. S’il est encore tôt pour tirer des conclusions claires sur son bien-fondé, la stratégie suédoise a de quoi interroger. Surtout à l’heure où certains pays, dont la France, prennent de nouvelles mesures contraignantes.

Loin d’une image d’Epinal où tout est permis, les suédois ne vivent pas en ignorant le coronavirus. Toute la population n’a certes pas été confinée, mais les plus fragiles ont été encouragés à rester chez eux. Les crèches et les écoles sont restées ouvertes, mais pas les lycées et les universités. Par ailleurs, les réunions de plus de cinquante personnes sont toujours interdites, même dans les cinémas ou à l’occasion de grandes célébrations, notamment la grande fête qui suit pour les jeunes l’obtention de l’équivalent du baccalauréat.

Les autorités nationales ne recommandent pas non plus pour l’heure l’utilisation du masque, excepté pour les soignants, mais elles disent garder un œil sur la question et elles pourraient introduire la mesure si cela était jugé nécessaire. En revanche, fait marquant, le royaume encourage vivement ceux qui le peuvent à télétravailler jusqu’à 2021, au moins, et vingt pour cent des collégiens à Stockholm continuent les cours à distance. Surtout, les autorités ont appelé à la responsabilité, distanciation physique, application stricte des règles d’hygiène et isolement en cas de symptômes. Alain Gras, socio-ethnologue qui connaît bien ce pays, confirme. Son fils vit en Suède et il a été infecté par le virus. Après avoir prévenu son médecin, il n’a été contraint ni de faire un test, ni de voir un médecin, mais il a simplement été invité à rester chez lui.

Certaines mesures ont donc bien été prises, mais les contraintes ont été et restent moins strictes. Surtout, il est difficile d’évaluer comment ces invitations ont été reçues. « Il est probable que, effectivement, il y ait moins de mesures coercitives que dans d’autres pays », dit Michèle Legeas, enseignante-chercheuse à l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP), « ceci n’empêche que peut-être les citoyens, qui ne sont pas pris pour des enfants grincheux, ont par eux-mêmes adopté des mesures barrières. L’égoïsme individuel est parfois un bon moteur ».

Le bilan est contestable. Avec plus de cinq mille huit cent morts et quatre-vingt-quatre mille sept cent vingt-neuf cas, la Suède se retrouve dans le peloton de tête des pays européens les plus touchés relativement à sa population, cinquante-sept morts pour cent mille habitants, contre quarante-cinq morts pour cent mille habitants en France ou onze morts pour cent mille habitants au Danemark. Mais nous sommes loin de l’hécatombe promise par certains médecins répétant que la stratégie de l’immunité collective était mortifère.

Par ailleurs, il n’y a actuellement aucune augmentation du nombre de cas, alors que la France comptabilise plus de vingt-cinq mille cas en sept jours et que l’Espagne et l’Allemagne vivent également une nouvelle hausse de l’épidémie.

« La raison pour laquelle nous avons une transmission relativement faible maintenant est en grande partie due au fait que beaucoup de stockholmois suivent les recommandations de rester chez soi quand ils sont malades, de se laver les mains et de garder leurs distances », a déclaré Per Follin, responsable du département de contrôle et de prévention des maladies transmissibles de Stockholm. Le taux de reproduction est quasi continuellement inférieur à un depuis le début du mois de juillet 2020. A titre de comparaison, cette dernière semaine, la Suède a compté moins de deux cent nouveaux cas et moins de trois morts par jour, quand la France atteignait neuf mille nouvelles contaminations et autour de trente morts quotidiens. « Attention au triomphalisme », prévient tout de même Michèle Legeas, « nous ne pouvons pas crier victoire trop tôt, quel que soit le pays, contre cette épidémie ».

Cette stratégie à rebours s’explique d’abord par un choix de santé publique expliqué et assumé. Pour mieux lutter contre cette pandémie, il fallait laisser la population attraper le coronavirus et protéger les plus fragiles. « La Suède a choisi l’immunité collective dès le départ », rappelle Alain Gras, qui a enseigné en Suède, « le pays continue à tenir droit dans ses bottes, à la différence de tous les autres. C’est une façon d’affirmer son attachement à la liberté individuelle et sa volonté de défendre sa différence par rapport au reste du monde ».

Pour Alain Gras, la seconde explication, c’est la confiance. Qui va à double-sens. Les autorités accordent leur confiance au peuple, mais les suédois ont également une grande confiance dans le pouvoir. Une enquête réalisée pour l’agence de la protection civile et citée par le Monde dévoile que soixante-treize pour cent des suédois font confiance à l’agence de santé publique et cinquante-deux pour cent des suédois font confiance au gouvernement, contre trente-neuf pour cent en France. « Leur démocratie est beaucoup plus participative que coercitive en matière de santé publique », assure Michèle Legeas, « cela interroge sur l’intérêt de mesures obligatoires contre une responsabilisation des citoyens. Un isolement sur la base du volontariat est certainement mieux accepté. Surtout sur la durée, qui est un enjeu actuel. Car nous avons encore six mois ou un an à vivre dans des conditions compliquées. Au bout d’un moment, quand les personnes voient que l’épidémie est toujours là, alors qu’ils ont l’impression d’avoir fait des grands efforts, il est plus difficile d’imposer des contraintes ».

En Suède, la peur du gendarme n’est jamais privilégiée. « Il n’y a par exemple pas de contrôle d’identité », dit Alain Gras. Il estime que cette capacité à tracer sa route découle du poids de la religion luthérienne, « l’Eglise a joué un très grand rôle dans l’administration jusqu’à récemment. Par exemple, jusqu’en 1980, quand on déménageait, on n’allait pas à la mairie pour le signaler, mais on allait prévenir le pasteur. Et donc bien que cela soit un pays laïc, il y a un respect pour l’état quasiment religieux ».

L’autre héritage, c’est l’appel à la responsabilité individuelle. « Martin Luther a dit qu’il y en a marre des prêtres qui disent quoi faire, étudiez la Bible seuls et c’est comme cela qu’a commencé le protestantisme », résume le sociologue, « dans l’Eglise luthérienne par exemple, il y a toujours la confession personnelle, on ne dit pas « mon père, j’ai pêché », mais on se confesse directement. Ce qui induit une contrainte morale très forte. Ce n’est pas libertaire, on fait attention à la collectivité ».

Enfin, dernière hypothèse, c’est la confiance accordée à un homme, Anders Tegnell, responsable de l’agence de santé publique, l’équivalent de notre Directeur Général de la Santé (DGS). C’est lui qui a pris les grandes décisions et qui les a défendues devant les caméras. « Il s’appuie sur une commission, mais il garde la responsabilité », souligne Alain Gras, « la ministre de la santé, les suédois ne la connaissent même pas ». C’est donc sa doctrine qui a été suivie tout du long, au risque de s’attirer des critiques. En effet, des professeurs suédois dénoncent certaines décisions, notamment sur le port du masque​, et lui-même a reconnu au mois de juin 2020 que son approche souple n’était sans doute pas la plus adaptée. « Si nous devions rencontrer la même maladie avec tout ce que nous savons maintenant sur elle, je pense que nous finirions par faire quelque chose entre ce que la Suède et le reste du monde ont fait », avait déclaré l’épidémiologiste sur les ondes de la radio publique suédoise. Sans toutefois regretter de ne pas avoir suivi la même voie.

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