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3 septembre 2020 4 03 /09 /septembre /2020 17:14

 

 

https://www.dna.fr/sante/2020/09/02/port-du-masque-obligatoire-le-tribunal-administratif-demande-a-la-prefete-du-bas-rhin-de-revoir-sa-copie

 

Port du masque obligatoire, le juge Stéphane Dhers demande à la préfète du Bas-Rhin de revoir le périmètre de l'arrêté

Deux strasbourgeois ont attaqué l'arrêté préfectoral imposant le port du masque dans les treize plus grandes communes du Bas-Rhin. Le tribunal administratif a rendu sa décision, Mercredi 2 Septembre 2020. Le juge Stéphane Dhers demande à Josiane Chevalier de revoir le périmètre de l'arrêté avant Lundi 7 Septembre 2020 à 12 heures. Elle a finalement arrêté sa position, Mercredi 2 Septembre 2020.

Le tribunal administratif de Strasbourg a rendu Mercredi 2 Septembre 2020 sa décision dans la procédure de référé-liberté introduite par Vincent Feireisen, psychologue hospitalier, et Christian Chartier, dermatologue, contre l'arrêté préfectoral rendant obligatoire le port du masque dans l'espace public dans les communes de plus de dix mille habitants du département du Bas-Rhin. Il s'agit de Bischheim, Bischwiller, Erstein, Haguenau, Hoenheim, Illkirch-Graffenstaden, Lingolsheim, Obernai, Ostwald, Saverne, Schiltigheim, Sélestat et Strasbourg. Le tribunal administratif a demandé à la préfète du Bas-Rhin de revoir le champ d'application de la mesure.

Au regard de l'aggravation de la situation sanitaire, la préfète du Bas-Rhin pouvait légalement imposer le port du masque dans les treize communes concernées, estime le juge Stéphane Dhers, qui rappelle les données de l'Agence Régionale de Santé (ARS) des derniers jours dans son jugement.

Cependant,  il relève qu'elle va au-delà des prérogatives données par le décret gouvernemental qui, depuis le 10 juillet 2020, autorise « le représentant de l’état à rendre le port du masque obligatoire lorsque les circonstances locales l'exigent ».

« Il ne ressort pas des pièces du dossier qu'il existerait en permanence et sur la totalité des bans communaux concernés une forte concentration de population ou des circonstances particulières susceptibles de contribuer à l'expansion du coronavirus », écrit le juge.

Les villes concernées ont de fait chacune sur leurs bans et l'une par rapport à l'autre des réalités très différentes. Or la préfecture avait fait le choix de ne pas distinguer les espaces publics très fréquentés de ceux qui le sont moins, de même qu'elle n'avait pas posé de bornes temporelles, imposant le masque jour et nuit. Le juge conclue que « l'arrêté porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d'aller et venir et au droit de chacun au respect de sa liberté personnelle ». Il donne sur ce point raison aux deux requérants, dont les arguments ont été portés par Marc Jantkowiak lors de l'audience qui a eu lieu Mardi Premier Septembre 2020.

En conclusion, le port du masque, pose Stéphane Dhers, ne devrait pas être obligatoire aux heures où il y a moins de monde et lorsque les circonstances locales ne favorisent pas la propagation du coronavirus. Chaque citoyen se trouve ainsi responsabilisé, là où Josiane Chevalier avait fait le choix de la lisibilité et de la clarté, comme l'avait souligné Ornella Bracka, chef de la cellule juridique coronavirus de la préfecture, lors de l'audience.

L’état a par ailleurs été condamné à verser à Vincent Feireisen et Christian Chartier la somme de mille euros au titre des frais engagés.

Ces derniers ont pris acte de la décision dans un communiqué, « comme citoyens, nous appelons Josiane Chevalier à se rapprocher des maires et des villes concernées, afin de définir avec nos élus les horaires et les lieux où le port du masque à l'extérieur constituera un outil supplémentaire de protection contre l'épidémie, en association avec les gestes barrières indispensables ». Ils espèrent que le nouvel arrêté sera respectueux du principe de proportionnalité, « afin de permettre à chacun d'entre nous des espaces dédiés à la respiration, indispensables, y compris pour les plus vulnérables, dans le contexte social et psychologique actuel ». En tant que médecins, ils plaident par ailleurs pour de la prévention plutôt que de la répression.

Josiane Chevalier avait jusqu'au Lundi 7 Septembre 2020 à 12 heures pour se mettre en conformité. Elle a finalement arrêté sa position Mercredi 2 Septembre 2020.

Josiane Chevalier a décidé de ne pas faire appel de cette décision et de la mettre en œuvre, sans délai. Elle s’appuiera sur les maires de ces treize communes du département du Bas-Rhin pour définir, pour chacune de ces villes, les secteurs et les périodes pour lesquels le port du masque pourrait être jugé souhaitable. Josiane Chevalier propose aux maires de soumettre les propositions qu’ils lui feront à leur conseil municipal.

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3 septembre 2020 4 03 /09 /septembre /2020 16:38

 

 

https://mobile.francetvinfo.fr/monde/russie/alexei-navalny/affaire-alexei-navalny-le-gouvernement-allemand-affirme-detenir-la-preuve-sans-equivoque-que-l-opposant-russe-a-ete-empoisonne_4092651.html

 

Berlin affirme détenir la preuve sans équivoque qu’Alexeï Navalny a été empoisonné

Alors que l'opposant politique à Vladimir Poutine est hospitalisé dans un état grave en Allemagne, le gouvernement allemand demande à la Russie des éclaircissements urgents.

Les examens réalisés sur Alexeï Navalny, hospitalisé en Allemagne, confirment la thèse d'un empoisonnement. Le gouvernement allemand a assuré, Mercredi 2 Septembre 2020, détenir la preuve sans équivoque de l'utilisation d'un agent neurotoxique contre l'opposant russe. Depuis Samedi 22 Août 2020, le principal adversaire de Vladimir Poutine est hospitalisé dans un état grave à Berlin, après un malaise Jeudi 20 Août 2020 dans un avion qui le ramenait à Moscou depuis la Sibérie.

Les médecins allemands avaient déjà confirmé, Mardi 25 Août 2020, la thèse de l'empoisonnement, défendue par les proches de ce militant contre la corruption, indiquant que les résultats cliniques révèlent une intoxication par une substance du groupe des inhibiteurs de la cholinestérase, soit un groupe auquel appartiennent de redoutables armes chimiques appelées agents innervants, dont le gaz sarin, le VX ou le Novitchok russe, utilisé pour empoisonner l’ancien espion Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal en 2018 en Grande Bretagne. Les médecins russes ayant soigné Alexeï Navalny lors de son hospitalisation en Sibérie ont assuré ne pas avoir trouvé une telle substance dans l'organisme de l'opposant.

Les réactions internationales ne se sont pas fait attendre après cette annonce. La chancelière allemande Angela Merkel a estimé devant la presse qu'Alexeï Navalny avait été victime d'un crime destiné à le réduire au silence. Selon elle, « de très graves questions se posent à présent, auxquelles seul le gouvernement russe peut et doit répondre ».

« Il est absolument inacceptable que cette arme chimique interdite ait été utilisée une nouvelle fois », a déclaré le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab, en référence au Novitchok utilisé contre l’ancien espion Sergueï Skripal en 2018 sur le sol britannique. « Le gouvernement russe doit dire la vérité », a-t-il ajouté. De son côté, la Maison Blanche a jugé que l'empoisonnement de l'opposant russe était absolument condamnable et l’Union Européenne a dénoncé un acte méprisable et lâche.

Face à ces critiques, la Russie s'est dite prête à coopérer avec l'Allemagne. « Les résultats de plusieurs expertises effectuées dans le cadre des investigations préliminaires n'ont révélé aucune substance puissante empoisonnée ou intoxicante dans l'organisme d’Alexeï Navalny », a toutefois soutenu une source au sein des forces de l'ordre, citée par l'agence d’état russe TASS. Pour l'entourage de l'opposant, l'auteur de cet empoisonnement ne fait guère de doute. Seul l’état russe a pu recourir au Novitchok, affirme l'organisation d'Alexeï Navalny.

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3 septembre 2020 4 03 /09 /septembre /2020 16:23

 

 

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/chloroquine/covid-19-trois-questions-sur-la-plainte-contre-didier-raoult-deposee-aupres-de-l-ordre-des-medecins_4093433.html

 

Trois questions sur la plainte contre Didier Raoult déposée auprès du Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins (CDOM) des Bouches du Rhône

La Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) a déposé plainte au mois de juillet 2020 auprès du CDOM des Bouches-du-Rhône contre Didier Raoult. Elle lui reproche plusieurs entorses au code de déontologie médicale.

« A un moment donné, c'est trop grave, nous ne pouvons plus laisser passer », explique à France Info, Jeudi 3 Septembre 2020, un infectiologue parisien, membre de la SPILF. Cette société savante a décidé de déposer une plainte au mois de juillet 2020 auprès du CDOM des Bouches-du-Rhône contre le professeur Didier Raoult. Elle accuse notamment le directeur de l'Institut Hospitalier Universitaire (IHU) Méditerranée-Infection de Marseille d'avoir indûment promu l'hydroxychloroquine en association avec l'azithromycine comme traitement possible contre le coronavirus.

La SPILF est une association regroupant les professionnels de la santé intéressés par les maladies infectieuses et tropicales, indique son site. La SPILF, qui est ouverte à tout médecin, biologiste, pharmacien ou chercheur, assure compter dans ses rangs plus de cinq cent spécialistes en infectiologie. Interrogée par France Info, elle confirme sa plainte mais elle refuse de communiquer à ce sujet alors que celle-ci est en cours d'instruction.

Un infectiologue parisien, membre de la SPILF, explique sous couvert d'anonymat que « la décision de porter plainte a été le fruit d'une longue réflexion. Mais on ne peut pas dire tout et n'importe quoi. Nous ne souhaitons pas entretenir une polémique stérile et totalement destructrice, mais nous sommes obligés d'intervenir parce que cela va trop loin. Il faut dire stop ».

Le controversé professeur Didier Raoult s'est fait connaître aux yeux du grand public pour ses nombreuses prises de position sur l'épidémie de coronavirus. L'infectiologue a notamment affirmé au début de l'épidémie avoir trouvé un traitement à base d'hydroxychloroquine. Dans la plainte déposée auprès du CDOM des Bouches-du-Rhône, la SPILF reproche au professeur Didier Raoult d'avoir enfreint neuf articles du code de déontologie médicale, selon le Figaro, qui a eu accès à l'argumentaire de six pages détaillant les motifs de la plainte.

La SPILF lui reproche notamment la promotion d'un traitement qui n'a pas démontré son efficacité, la diffusion de fausses informations auprès du public, de graves manquements au devoir de confraternité ou encore la réalisation d'essais cliniques dont la légalité reste à démontrer. « Le professeur Didier Raoult a délibérément prescrit de l'hydroxychloroquine souvent associée à de l'azithromycine à des patients atteints de coronavirus sans qu'aucune donnée acquise de la science ne soit clairement établie à ce sujet et en infraction avec les recommandations des autorités de santé », détaille la SPILF, toujours selon le Figaro.

La société savante rappelle que le traitement prôné par le professeur Didier Raoult n'a toujours pas prouvé son efficacité et que les dernières études tendent à confirmer son inefficacité. Or, le code de déontologie interdit aux médecins de proposer comme salutaire ou sans danger un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé. « Nous savons maintenant que ce traitement n'a aucun impact et qu’il peut même avoir des conséquences négatives. Le plus grave, c'est que Didier Raoult est en train de briser la confiance entre la population et les médecins », a dit à France Info un infectiologue parisien membre de la SPILF.

« Nous pouvons nous demander si ses prises de position très tranchées n'ont pas contribué à nuire au message de prévention et de santé publique et donc à la protection de la population, en décrédibilisant ces mesures de prévention sur des bases scientifiques infondées », a écrit la SPILF dans sa plainte. Didier Raoult a affirmé à plusieurs reprises que l'épidémie de coronavirus était terminée. Or, selon le code de déontologie, les médecins sont tenus de ne faire état au public que de données confirmées, de faire preuve de prudence et d'avoir le souci des répercussions de leurs propos. Enfin, la plainte accuse également le professeur Didier Raoult d'avoir réalisé ses essais cliniques en dehors du cadre légal. Une enquête de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSMPS) est d'ailleurs en cours sur ce sujet.

Les sanctions encourues par le professeur Didier Raoult peuvent aller du simple avertissement à la radiation définitive. Mais avant d'envisager une sanction, une conciliation devrait être proposée aux deux parties, comme le rappelle le Figaro. En cas d'échec de la conciliation, le dossier devra être instruit par la chambre disciplinaire régionale, présidée par un magistrat. Toujours selon le quotidien, ce type de procédure s'étale en moyenne sur dix mois et, dans cinquante huit pour cent des cas, les plaintes n'aboutissent à aucune sanction.

« Je pense que personne ne prendra le risque de la radiation », estime pour sa part l'infectiologue parisien interrogé par France Info, « et je ne pense pas, malheureusement, que cette plainte empêche Didier Raoult de continuer à parler, notamment sur la chaîne You Tube de son institut qu'il alimente régulièrement ». Contacté par France Info, le professeur Didier Raoult n'était pas disponible pour réagir dans l'immédiat.

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2 septembre 2020 3 02 /09 /septembre /2020 19:16

 

 

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/violences-policieres/propos-de-gerald-darmanin-sur-les-violences-policieres-vous-venez-de-depasser-les-limites-de-la-decence-lui-repond-l-avocat-de-la-famille-de-cedric-chouviat_4060073.html

 

Violences policières, l'avocat de la famille de Cédric Chouviat accuse Gérald Darmanin de dépasser les limites de la décence

Arié Alimi dénonce vivement les mots du ministre de l’intérieur, qui a affirmé qu’il s’étouffe quand il entend parler des violences policières.

« Gérald Darmanin vient de dépasser toutes les limites de la décence », a écrit, Mercredi 29 Juillet 2020 sur Twitter, Arié Alimi, l'un des avocats de la famille de Cédric Chouviat, après les propos de Gérald Darmanin devant la commission des lois de l’assemblée nationale. Le ministre de l’intérieur a réfuté le terme de violences policières, expliquant s’étouffer quand il entend ces mots.

Des propos vivement dénoncés par la famille de Cédric Chouviat, ce livreur mort au mois de janvier 2020 lors d'un contrôle routier à Paris, après avoir répété à sept reprises « j'étouffe » à l'adresse des policiers.

« Quelle honte », a estimé de son côté sur Twitter, sa sœur, Cynthia Chouviat, « nous attendons des excuses de la part de Gérald Darmanin et surtout une réponse positive à notre demande de suspension des policiers impliqués en attente de procès ».

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2 septembre 2020 3 02 /09 /septembre /2020 18:55

 

 

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/violences-policieres/propos-de-gerald-darmanin-sur-les-violences-policieres-je-l-ai-pris-en-plein-coeur-temoigne-la-veuve-de-cedric-chouviat-sur-franceinfo_4060367.html

 

Propos de Gérald Darmanin sur les violences policières, « je l'ai pris en plein cœur », témoigne la veuve de Cédric Chouviat

« Le ministre de l’intérieur fait preuve d'un cynisme incroyable et d'une méchanceté gratuite », estime Doria Chouviat, qui a choisi France Info pour réagir.

Doria Chouviat, la veuve de Cédric Chouviat, mort lors d'une interpellation par des policiers au mois de janvier 2020 à Paris, explique Mercredi 29 Juillet 2020 à France Info qu’elle a pris en plein cœur les propos du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, Mardi 28 Juillet 2020 devant la commission des lois de l’assemblée nationale, quand il a déclaré que « quand j'entends parler des violences policières, je m'étouffe ». Cédric Chouviat a répété « j’étouffe » à sept reprises pendant l'interpellation avant de mourir.

« Je l'ai pris en plein cœur. Cela m'a fait mal au cœur. Je ne pense pas que ce mot ait été choisi au hasard. C'est une manière de nous mépriser, parce que le fait que les policiers n'aient pas été suspendus, c'est déjà un premier mépris et, à son échelle, par rapport aux décisions qu'il peut être amené à prendre, jouer avec les mots, c'est décevant. Je ne comprends pas comment, en tant que ministre, on peut s'amuser comme cela. Il fait preuve d'un cynisme incroyable et d'une méchanceté gratuite », a dit Doria Chouviat à France Info, « je pense que c'est une manoeuvre. C'est peut-être sa manière à lui de faire un clin d'oeil aux membres des forces de l'ordre, du moins aux mauvais parce qu'ils existent, et de cautionner d'une certaine manière ». Elle pense aussi que c'est une façon de faire diversion par rapport à ses problèmes, déclare-t-elle en faisant allusion au fait qu'il est visé par une enquête pour viol et que de nombreuses féministes dénoncent sa nomination sur les réseaux sociaux et lors de manifestations.

« C'est décevant venant d'un ministre, surtout vis-à-vis d'une famille endeuillée, en sachant qu'il y a des enfants. Cédric Chouviat, c'est un père, un frère, un mari et un ami », continue-t-elle, en demandant à Gérald Darmanin de se mettre ne serait-ce qu'un peu à leur place et d’imaginer ce que cela lui ferait « si son père ou son fils, un être qui lui est cher, était mort de la même manière que mon époux en étant étranglé par un policier en toute impunité pour l'instant. Le mot « j'étouffe » a fait pas mal de vagues, même au-delà des frontières, et Gérald Darmanin ne devrait pas s'amuser avec cela. Il faut un minimum de décence. Je suis contente qu'il ne fasse pas partie des juges qui traitent l'affaire de la mort de mon mari », lance-t-elle, rappelant qu'il y a des faits avérés de violences policières et que la mort de son mari est un flagrant délit, puisqu'elle est filmée par des caméras de vidéosurveillance.

« Je le laisse avec sa conscience », conclut-elle, en estimant que ses propos sont honteux, mais que Gérald Darmanin ne se fait du tort qu'à lui-même.

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2 septembre 2020 3 02 /09 /septembre /2020 18:12

 

 

DE MONSANTO A GILEAD

Vous trouverez ci-dessous la deuxième et dernière partie du dernier message de Laurent Mucchielli relatif au dernier livre de Jean Dominique Michel contre la crise sanitaire. Le message est disponible en totalité si vous consultez le site Mediapart de Laurent Mucchielli à l’adresse ci-dessous.

Bernard Fischer

 

https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/170820/covid-anatomie-d-une-crise-sanitaire

De la corruption dans la recherche médicale

Le dernier problème posé par l’Evidence Based Medicine (EBM) est celui qu’a révélé l’affaire du Lancet. Jean-Dominique Michel avait déjà terminé son livre lorsque cette affaire a eu lieu, mais elle ne fait que confirmer de façon spectaculaire ce qu’il explique très bien, « l’EBM a d’autres utilités que celle pour laquelle elle a été mise en place et massivement adoptée par le monde de la recherche médicale. Elle fournit des possibilités inépuisables de manipulation et de fraude. Les compagnies pharmaceutiques en particulier en font grand usage pour faciliter différentes opérations lucratives en dépit de l’absence de données réelles probantes. Avec les maladies chroniques, l’industrie pharmaceutique a fourni par supertankers de faux résultats permettant de mettre sur le marché des produits coûteux, inutiles et souvent dangereux. Le tout enrobé d’un vernis de respectabilité scientifique qui fait encore hélas illusion ».

La terrible naïveté des méthodologistes consiste à confondre la fin et le moyen. La statistique n’est qu’un moyen, qui peut être mis au service de n’importe quelle fin. L’EBM est ainsi régulièrement utilisée par les industriels pour prouver l’absence de lien entre un problème de santé et un produit, « c’est évidemment l’industrie du tabac qui a ouvert le bal, suivie par d’autres comme l’agro alimentaire, l’industrie pétrolière et la pétrochimie, en particulier son secteur des pesticides. Les fameux Monsanto Papers, grâce auxquels la multinationale contestait de manière fallacieuse l’évidente toxicité de ses produits par des documents pseudo scientifiques en est un exemple récent ».

Et la même chose fonctionne avec le coronavirus, « nous avons ainsi pu observer que les plus virulents opposants au protocole de Marseille étaient bénéficiaires des largesses de Gilead, une société espérant mettre sur le marché son antiviral Remdesivir au prix de neuf cent à mille dollars par patient. Ces mêmes experts touchent également des enveloppes des autres grands groupes comme Merck, Sharp and Dohme, Roche, Boehringer, Johnson and Johnson, Sanofi, Glaxo Smith Kline (GSK), Abbvie, Pfizer, Novartis ou encore Astrazeneca ». Au passage, Jean Dominique Michel rappelle aussi que ceci concerne la plupart des médecins faisant partie du conseil scientifique et du Comité d'Analyse, de Recherche et d'Expertise (CARE) mis en place par le président de la république française.

Le problème est général et Jean Dominique Michel le pose dans toute sa crudité, « la recherche médicale est en crise depuis au moins quinze ans. C’est une crise systémique. Sapée par une corruption généralisée qui s’appuie sur un petit nombre de personnes corrompues et une majorité d’acteurs qui sont partie prenante en toute ignorance de cause. Une corruption systémique gangrène la recherche médicale contemporaine. Le système est pourri dans son ensemble, d’une manière qui contraint chaque acteur à s’y résoudre, mais sans avoir à y participer activement ». La chose a déjà été dénoncée à maintes reprises par les rédacteurs en chef des plus grandes revues médicales comme le New England Journal of Medicine (NEJM), le British Journal of Medicine (BJM) et le Lancet. Jean Dominique Michel rappelle aussi que tout ceci est connu de tous depuis le célèbre article du professeur John Ionnadis, de l’université de Stanford, publié en 2005, intitulé « pourquoi la majorité des résultats de recherche scientifique publiés sont faux ». En effet, l’industrie pharmaceutique a non seulement imposé la méthode de l’EBM, des sujets et des hypothèses, mais elle contrôle de surcroît en partie la formation, la recherche, l’édition et les médias ».

Nous ne pouvons pas reprendre ici tous les arguments et toute la bibliographie que donne Jean Dominique Michel, mais tout ceci est fondamental. Nous insisterons toutefois, pour terminer sur ce point, sur les pages consacrées par l’auteur à la crise du virus de la grippe de 2009, tant la comparaison avec la crise actuelle est fascinante. Nous rappellerons à ce propos l’excellent documentaire de l’Association Relative à la Télévision Européenne (ARTE) que chacun peut revoir sur internet. Il y a onze ans, l’industrie pharmaceutique avait déjà réussi un énorme coup en créant une panique autour d’un virus présenté comme un danger pour l’humanité toute entière alors que, finalement, il ne tua pas plus que les grippes saisonnières. Mais grâce à cette panique, l’industrie pharmaceutique, notamment le laboratoire suisse Roche, parvint à faire acheter par les états des centaines de millions de boites d’un antiviral, le Tamiflu, qui s’avéra par la suite inefficace. Et après le médicament vint bien entendu le vaccin, acheté là aussi par centaines de millions. La France, nous nous en souvenons, battra des records avec l’achat de quatre-vingt-quinze millions de doses par le ministère de la santé dirigé alors par une certaine Roselyne Bachelot. Nous relirons à cette occasion le rapport de la commission d’enquête du sénat de l’époque, consacrée au rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le gouvernement de la grippe de 2009.

Le onzième et avant-dernier chapitre du livre de Jean Dominique Michel pourrait au premier abord paraître hors sujet, d’autant que certains passages du livre le sont quelque peu. Mais il n’en est rien. Le coronavirus n’est dangereux que pour les personnes les plus affaiblies par l’âge, quatre-vingt-treize pour cent des personnes mortes avaient plus de soixante-cinq ans, et par les maladies chroniques, hypertension, diabète, troubles cardiovasculaires et cancer, « il faut oser le dire, ce n’est pas le virus qui tue, ce sont les maladies chroniques qui rendent l’infection du coronavirus potentiellement fatale à certains patients déjà lourdement touchés par les maux de la société »

Outre le vieillissement naturel, ce sont bien des facteurs socio-économiques qui facilitent le développement des maladies chroniques qui elles-mêmes fragilisent les défenses immunitaires contre les virus. Jean Dominique Michel rappelle opportunément les sept grands facteurs que sont la malbouffe, trop salée, trop grasse et trop sucrée, conduisant à l’obésité, la pollution atmosphérique, les substances chimiques présentes dans les habitations et dans l’environnement, les médicaments inutiles ou mal prescrits, les pesticides, le stress au travail et la sédentarité. Il en oublie cependant trois autres, le tabagisme, l’alcoolisme et surtout les élevages intensifs d’animaux qui sont une source majeure de toutes les zoonoses, maladies transmises à l’homme par les animaux, dont le coronavirus n’est sans doute que l’énième épisode.

Le propos de Jean Dominique Michel est cinglant, « la vérité est qu’à peu près rien n’a été réellement fait au cours des décennies écoulées pour protéger la population contre ces facteurs de risque, malgré des dégâts sanitaires monstrueux, et c’est cette population déjà atteinte dans sa santé qui a été le plus frappée par la pandémie du coronavirus. Le vrai problème, c’est que nous avons donné licence aux grands complexes industriels de l’agro-alimentaire, de la pétrochimie, des transports et de la pharmacie, de prospérer en inondant le marché de produits qui, pour beaucoup d’entre eux, endommagent ou détruisent la santé de la population, au détriment donc du bien commun et de la santé de la population. Les consortiums qui contrôlent la production agricole, l’alimentation, la chimie, l’énergie, les transports, les médias, la publicité et les médicaments, font le lit de nos cancers, de nos infarctus, de nos Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC), de nos diabètes, de nos maladies d’Alzheimer, de nos maladies de Parkinson, de nos dépressions et de nos scléroses en plaques. En fait, nous n’avons pas de système de santé, mais une industrie de la maladie ».

Même s’il tend à euphémiser les phénomènes proprement naturels, le vieillissement et les facteurs génétiques, ce raisonnement sociologique qui caractérise globalement le propos de Jean-Dominique Michel fait tout l’intérêt de son livre.

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1 septembre 2020 2 01 /09 /septembre /2020 18:25

 

 

https://paris.demosphere.net/post/64

 

Démosphère Paris ferme

Après treize ans au service des luttes, Démosphère Paris ferme.

En treize ans, nous avons publié soixante mille rendez-vous de manifestations, de débats et de projections, en gardant toujours la perspective d'une société radicalement plus juste et égalitaire. Sur cette période, le site a reçu quatorze millions de visites, dont quatre millions huit cent mille en 2019.

Cet outil, à l'apparence simple, ne fonctionnait pas tout seul. Chaque jour, la modération de Démosphère Paris partait à la recherche de rendez-vous, parcourant des centaines de pages web, blogs, posts Facebook, mails et posts Twitter. Les informations trouvées étaient évaluées au regard de notre charte, vérifiées, croisées, complétées, mise en forme, compilées et corrigées. Notre logiciel, très complet, nous aidait, mais la charge de travail était tout de même très conséquente. Au cours de l'année 2019, marquée par le mouvement des Gilets Jaunes et par le mouvement contre la réforme des retraites, nous y avons consacré plus de mille sept cent heures. Ce travail était entièrement bénévole, nous n'avons jamais reçu de subvention. Les dons permettaient uniquement de couvrir nos dépenses techniques d'hébergement des serveurs. Il a toujours été clair pour nous que cette charge de travail était intenable à long terme, mais nous avons persévéré autant que possible. À partir du mois de janvier 2020, des problèmes personnels ont rendu la poursuite improbable et des difficultés liées à l'épidémie ont précipité la fermeture au début du mois de mai 2020.

Une reprise par d'autres de l'agenda de Démosphère Paris est envisageable. Il s'agira pour nous de déterminer quels modes de fonctionnement pourraient assurer en même temps la quantité de travail requise et une politique éditoriale à la fois radicale et ouverte.

Pour l'instant, nous avons reçu de nombreux messages proposant de l'aide, mais nous n'avons malheureusement pas encore eu la disponibilité pour commencer les réflexions et les discussions sur un projet de reprise. Une piste à creuser serait le financement d'un emploi par un collectif d'organisations, mais elle soulève des questions délicates d'indépendance et de ligne éditoriale. Quel que soit le scénario, la participation de l'ancienne modération ne pourra être que marginale.

La plateforme technique qui héberge une trentaine d'agendas, en France, en Grèce, en Allemagne et en Espagne, sera maintenue.

Un grand merci à tous ceux qui ont soutenu ce site par leur dons, leur participation, leurs messages de soutien et de diverses autres manières. Merci aussi à nos proches, sans qui ce projet n'aurait pas été possible.

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1 septembre 2020 2 01 /09 /septembre /2020 18:08

 

 

https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/en-soutien-a-daniele-obono-contre-le-racisme-decomplexe-de-valeurs-actuelles

https://www.ldh-france.org/en-soutien-a-daniele-obono-contre-le-racisme-decomplexe-de-valeurs-actuelles/

https://fondation-frantzfanon.com/en-soutien-a-daniele-obono-contre-le-racisme-decomplexe-de-valeurs-actuelles

 

En soutien à Danièle Obono, contre le racisme décomplexé de Valeurs Actuelles

Rassemblement Place du Trocadéro à Paris Métro Trocadéro

Samedi 5 Septembre 2020 à 17 heures

Une députée noire portant les chaînes de l’esclavage au cou, c'est par cette image que Valeurs Actuelles a illustré son roman-fiction de cette semaine, intitulé « Danièle Obono au temps de l’esclavage ».

Le journal d’extrême-droite, qui n’en est pas à son coup d’essai en matière de racisme, pousse ici sa nostalgie du colonialisme et de la mise en esclavage à son paroxysme, entre iconographie esclavagiste et révision de l'histoire.

Alors que cet essai-fiction a pour objet d’imaginer que, chaque semaine, un personnage emprunte les couloirs du temps, Valeurs Actuelles choisit, pour le premier personnage noir de cette série, de le renvoyer en Afrique au temps de l’esclavage et de lui faire porter les chaînes.

L’Afrique y est ici décrite selon les clichés européens les plus communs. Elle réunit des femmes dont les lèvres sont écartelées et des hommes rétrogrades, au milieu de cafards grouillants et de tam-tam chantant.

Des silhouettes d'africains ornent la mise en page du roman, des femmes et des hommes nus autour d’un feu de bois, d’autres marchant les poings liés et Danièle Obono la chaîne autour du cou.

Le récit fictif se vautre dans le révisionnisme et le négationnisme historique, puisqu’il exonère les européens de toute responsabilité dans la traite transatlantique négrière.

Plus encore, c’est finalement un chrétien français qui sauvera Danièle Obono de sa condition, un comble pour qui sait que c’est au nom de la chrétienté que l’Europe mit en esclavage les noirs et les indigènes, ce qui fût consacré en France en 1685 par le Code Noir de Jean Baptiste Colbert qui les relégua au statut de biens meubles.

Alors que, aux Etats Unis, un afro-américain vient de recevoir sept balles dans le dos par un policier blanc et que, en France, des dizaines de milliers de personnes se sont réunies à plusieurs reprises ces derniers mois contre le racisme, c’est ainsi que Valeurs Actuelles réagit aux mobilisations récentes des Black Lives Matter, en mettant les chaînes à une députée noire à qui il compte faire payer ses positions courageuses contre le racisme en France et son soutien à ses victimes.

Valeurs Actuelles, dont Geoffroy Lejeune, son rédacteur en chef, est recruté sur une chaîne de télévision à partir du mois de septembre 2020, insère par ailleurs ce roman-fiction dans un numéro consacré à l’ensauvagement, thématique chère à l’extrême-droite et au gouvernement d'Emmanuel Macron, pointant du doigt les noirs et les arabes de France en feignant d’oublier que ce sont avant tout les orientations ultra libérales du gouvernement ainsi que le racisme structurel et systémique qui ensauvagent la société dans son ensemble.

En soutien à Danièle Obono, et pour lutter contre la banalisation du discours raciste et de ses promoteurs médiatiques, nous appelons à un large rassemblement, Samedi 5 Septembre 2020 à 17 heures, Place du Trocadero à Paris.

Premiers signataires

Amal Bentounsi, Olivier Besancenot, Houria Bouteldja, Patrick Braouezec, Judith Butler, Annick Coupé, Christian Delorme, Doudou Diene, Eli Domota, Mireille Fanon Mendès-France, Jacques Gaillot, Nacira Guénif, Cédric Hérou, Anasse Kazib, Pierre Khalfa, Franco Lollia, Achille Mbembe, Marwan Muhammad, Pap Ndiaye, Younous Omarjee, Louis Sala-Molins, Michèle Sibony, Lilian Thuram, Aurélie Trouvé, Françoise Vergès, Marie-Christine Vergiat, Ludivine Bantigny, Tarek Ben Hiba, Alain Bertho, Véronique Bontemps, Said Bouamama, Sebastian Budgen, Mouhieddien Cherbib, Marie-France Cohen Solal, Alain Cyroulnik, Sonia Dayan-Herzbrun, Laurence De Cock, Christian Delarue, Eric Fassin, Isabelle Garo, Jean Malifaud, Aline Pailler, Ugo Palheta, Jacques Perreux, Luc Reinette, Théo Roumier, Catherine Samary, Patrick Saurin, Patrick Silberstein, Omar Slaouti, Eric Toussaint, Jean Paul Vanhoove, Marie Pierre Vieu Martin, Sophie Zafari

 

 

DE MONSANTO A GILEAD

Vous trouverez ci-dessous la deuxième et dernière partie du dernier message de Laurent Mucchielli relatif au dernier livre de Jean Dominique Michel contre la crise sanitaire. Le message est disponible en totalité si vous consultez le site Mediapart de Laurent Mucchielli à l’adresse ci-dessous.

Bernard Fischer

 

https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/170820/covid-anatomie-d-une-crise-sanitaire

De la corruption dans la recherche médicale

Le dernier problème posé par l’Evidence Based Medicine (EBM) est celui qu’a révélé l’affaire du Lancet. Jean-Dominique Michel avait déjà terminé son livre lorsque cette affaire a eu lieu, mais elle ne fait que confirmer de façon spectaculaire ce qu’il explique très bien, « l’EBM a d’autres utilités que celle pour laquelle elle a été mise en place et massivement adoptée par le monde de la recherche médicale. Elle fournit des possibilités inépuisables de manipulation et de fraude. Les compagnies pharmaceutiques en particulier en font grand usage pour faciliter différentes opérations lucratives en dépit de l’absence de données réelles probantes. Avec les maladies chroniques, l’industrie pharmaceutique a fourni par supertankers de faux résultats permettant de mettre sur le marché des produits coûteux, inutiles et souvent dangereux. Le tout enrobé d’un vernis de respectabilité scientifique qui fait encore hélas illusion ».

La terrible naïveté des méthodologistes consiste à confondre la fin et le moyen. La statistique n’est qu’un moyen, qui peut être mis au service de n’importe quelle fin. L’EBM est ainsi régulièrement utilisée par les industriels pour prouver l’absence de lien entre un problème de santé et un produit, « c’est évidemment l’industrie du tabac qui a ouvert le bal, suivie par d’autres comme l’agro alimentaire, l’industrie pétrolière et la pétrochimie, en particulier son secteur des pesticides. Les fameux Monsanto Papers, grâce auxquels la multinationale contestait de manière fallacieuse l’évidente toxicité de ses produits par des documents pseudo scientifiques en est un exemple récent ».

Et la même chose fonctionne avec le coronavirus, « nous avons ainsi pu observer que les plus virulents opposants au protocole de Marseille étaient bénéficiaires des largesses de Gilead, une société espérant mettre sur le marché son antiviral Remdesivir au prix de neuf cent à mille dollars par patient. Ces mêmes experts touchent également des enveloppes des autres grands groupes comme Merck, Sharp and Dohme, Roche, Boehringer, Johnson and Johnson, Sanofi, Glaxo Smith Kline (GSK), Abbvie, Pfizer, Novartis ou encore Astrazeneca ». Au passage, Jean Dominique Michel rappelle aussi que ceci concerne la plupart des médecins faisant partie du conseil scientifique et du Comité d'Analyse, de Recherche et d'Expertise (CARE) mis en place par le président de la république française ».

Le problème est général et Jean Dominique Michel le pose dans toute sa crudité, « la recherche médicale est en crise depuis au moins quinze ans. C’est une crise systémique. Sapée par une corruption généralisée qui s’appuie sur un petit nombre de personnes corrompues et une majorité d’acteurs qui sont partie prenante en toute ignorance de cause. Une corruption systémique gangrène la recherche médicale contemporaine. Le système est pourri dans son ensemble, d’une manière qui contraint chaque acteur à s’y résoudre, mais sans avoir à y participer activement ». La chose a déjà été dénoncée à maintes reprises par les rédacteurs en chef des plus grandes revues médicales comme le New England Journal of Medicine (NEJM), le British Journal of Medicine (BJM) et le Lancet. Jean Dominique Michel rappelle aussi que tout ceci est connu de tous depuis le célèbre article du professeur John Ionnadis, de l’université de Stanford, publié en 2005, intitulé « pourquoi la majorité des résultats de recherche scientifique publiés sont faux ». En effet, l’industrie pharmaceutique a non seulement imposé la méthode de l’EBM, des sujets et des hypothèses, mais elle contrôle de surcroît en partie la formation, la recherche, l’édition et les médias ».

Nous ne pouvons pas reprendre ici tous les arguments et toute la bibliographie que donne Jean Dominique Michel, mais tout ceci est fondamental. Nous insisterons toutefois, pour terminer sur ce point, sur les pages consacrées par l’auteur à la crise du virus de la grippe de 2009, tant la comparaison avec la crise actuelle est fascinante. Nous rappellerons à ce propos l’excellent documentaire de l’Association Relative à la Télévision Européenne (ARTE) que chacun peut revoir sur internet. Il y a onze ans, l’industrie pharmaceutique avait déjà réussi un énorme coup en créant une panique autour d’un virus présenté comme un danger pour l’humanité toute entière alors que, finalement, il ne tua pas plus que les grippes saisonnières. Mais grâce à cette panique, l’industrie pharmaceutique, notamment le laboratoire suisse Roche, parvint à faire acheter par les états des centaines de millions de boites d’un antiviral, le Tamiflu, qui s’avéra par la suite inefficace. Et après le médicament vint bien entendu le vaccin, acheté là aussi par centaines de millions. La France, nous nous en souvenons, battra des records avec l’achat de quatre vingt quinze millions de doses par le ministère de la santé dirigé alors par une certaine Roselyne Bachelot. Nous relirons à cette occasion le rapport de la commission d’enquête du sénat de l’époque, consacrée au rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le gouvernement de la grippe de 2009.

Le onzième et avant-dernier chapitre du livre de Jean Dominique Michel pourrait au premier abord paraître hors sujet, d’autant que certains passages du livre le sont quelque peu. Mais il n’en est rien. Le coronavirus n’est dangereux que pour les personnes les plus affaiblies par l’âge, quatre vingt treize pour cent des personnes mortes avaient plus de soixante cinq ans, et par les maladies chroniques, hypertension, diabète, troubles cardiovasculaires et cancer, « il faut oser le dire, ce n’est pas le virus qui tue, ce sont les maladies chroniques qui rendent l’infection du coronavirus potentiellement fatale à certains patients déjà lourdement touchés par les maux de la société »

Outre le vieillissement naturel, ce sont bien des facteurs socio-économiques qui facilitent le développement des maladies chroniques qui elles-mêmes fragilisent les défenses immunitaires contre les virus. Jean Dominique Michel rappelle opportunément les sept grands facteurs que sont la malbouffe, trop salée, trop grasse et trop sucrée, conduisant à l’obésité, la pollution atmosphérique, les substances chimiques présentes dans les habitations et dans l’environnement, les médicaments inutiles ou mal prescrits, les pesticides, le stress au travail et la sédentarité. Il en oublie cependant trois autres, le tabagisme, l’alcoolisme et surtout les élevages intensifs d’animaux qui sont une source majeure de toutes les zoonoses, maladies transmises à l’homme par les animaux, dont le coronavirus n’est sans doute que l’énième épisode.

Le propos de Jean Dominique Michel est cinglant, « la vérité est qu’à peu près rien n’a été réellement fait au cours des décennies écoulées pour protéger la population contre ces facteurs de risque, malgré des dégâts sanitaires monstrueux, et c’est cette population déjà atteinte dans sa santé qui a été le plus frappée par la pandémie du coronavirus. Le vrai problème, c’est que nous avons donné licence aux grands complexes industriels de l’agro alimentaire, de la pétrochimie, des transports et de la pharmacie, de prospérer en inondant le marché de produits qui, pour beaucoup d’entre eux, endommagent ou détruisent la santé de la population, au détriment donc du bien commun et de la santé de la population. Les consortiums qui contrôlent la production agricole, l’alimentation, la chimie, l’énergie, les transports, les médias, la publicité et les médicaments, font le lit de nos cancers, de nos infarctus, de nos Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC), de nos diabètes, de nos maladies d’Alzheimer, de nos maladies de Parkinson, de nos dépressions et de nos scléroses en plaques. En fait, nous n’avons pas de système de santé, mais une industrie de la maladie ».

Même s’il tend à euphémiser les phénomènes proprement naturels, le vieillissement et les facteurs génétiques, ce raisonnement sociologique qui caractérise globalement le propos de Jean-Dominique Michel fait tout l’intérêt de son livre.

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1 septembre 2020 2 01 /09 /septembre /2020 17:01

 

 

https://mobile.francetvinfo.fr/politique/jean-castex/gouvernement-de-jean-castex/gerald-darmanin-veut-porter-plainte-contre-le-maire-eelv-de-colombes-apres-ses-propos-sur-la-police-et-le-regime-de-vichy_4057381.html

 

Gérald Darmanin porte plainte contre le maire d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) de Colombes, Patrick Chaimovitch, après ses propos sur la police et le régime de Vichy

Lundi 27 Juillet 2020

Patrick Chaimovitch a comparé les forces de l'ordre qui traquent les migrants aux policiers et gendarmes de la rafle du Vélodrome d'Hiver.

Gérald Darmanin hausse le ton. Le ministre de l'intérieur a saisi le procureur de la république de Nanterre d’une plainte contre le nouveau maire EELV de Colombes, qui a comparé les forces de l'ordre actuelles avec la police de Vichy, annonce le ministre sur Twitter.

« Les gendarmes français qui ont obéi aux ordres de leurs supérieurs en mettant en œuvre la rafle du Vélodrome d’Hiver, et d'autres rafles encore après et ailleurs, sont les ancêtres de ceux qui, avec le même zèle, traquent les migrants, les sans-papiers et les déboutés des droits humains », a déclaré Patrick Chaimovitch, lors d'une commémoration de la rafle du Vélodrome d’Hiver, Dimanche 19 Juillet 2020.

Après l'indignation de plusieurs syndicats policiers, le ministre de l’intérieur avait réagi dans la journée sur Twitter. « Si les propos scandaleux et insupportables contre la police et la gendarmerie de la république sont confirmés, je déposerai plainte contre le maire de Colombes qui a comparé les forces de l'ordre à la police de Vichy », a-t-il écrit, Dimanche 26 Juillet 2020.

Lundi 20 Juillet 2020, au lendemain de ce discours polémique, le maire de Colombes avait expliqué ses propos. « Un moment émouvant au cours duquel j'ai tenu à faire le lien entre, d’une part, la rafle du Vélodrome d’Hiver et tous les génocides avant et après le nazisme et, d'autre part, les migrants pourchassés partout en Europe parce qu'ils sont différents », a écrit Patrick Chaimovitch, Lundi 20 Juillet 2020, sur Twitter. Une explication qui ne semble pas avoir convaincu les syndicats policiers.

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1 septembre 2020 2 01 /09 /septembre /2020 16:30

 

 

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN25Q0NP

 

Nouvelle vaste manifestation contre Alexandre Loukachenko en Biélorussie (Reuters)

Plusieurs dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés Dimanche 30 Août 2020 non loin de la résidence d'Alexandre Loukachenko pour souhaiter ironiquement un bon anniversaire au président de la Biélorussie et pour réclamer une nouvelle fois son départ, après sa réélection contestée, Dimanche 9 Août 2020.

Alexandre Loukachenko, qui a eu soixante six ans, Dimanche 30 Août 2020, rejette les accusations de fraude électorale, mais il ne parvient pas à éteindre la contestation de ses opposants, qui manifestent ou organisent des grèves dans les grandes entreprises publiques depuis près de trois semaines.

Pour un deuxième week-end consécutif, le président biélorusse est apparu vêtu de noir en train de marcher dans sa résidence armé d’un fusil automatique, selon une photo publiée par l’agence de presse Russian Information Agency (RIA).

Son homologue russe Vladimir Poutine a souhaité bon anniversaire à Alexandre Loukachenko lors d’un entretien téléphonique et il a profité de cette occasion pour l’inviter à Moscou, signe que le Kremlin paraît déterminé à soutenir le président biélorusse face à la contestation et aux menaces de sanctions occidentales.

« Il a été convenu d’organiser une rencontre à Moscou dans les prochaines semaines », a dit le Kremlin à l’issue de cet entretien.

Dimanche 30 Août 2020, les manifestants ont convergé vers le centre de Minsk, la capitale, brandissant des ballons, des fleurs et des drapeaux blancs et rouges, éphémères couleurs de la Biélorussie au début des années 1990 devenues des symboles du mouvement contre Alexandre Loukachenko.

Certains automobilistes ont exprimé leur soutien aux manifestants en klaxonnant tandis que des femmes se sont allongées devant un cordon de policiers anti émeutes.

Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la résidence du président biélorusse, dont l’accès était protégé par des agents armés de boucliers, des canons à eau et des fourgons. Ils se sont dispersés dans le calme à la fin de leur rassemblement.

Tout au long de la journée du Dimanche 30 Août 2020, la police a procédé à des arrestations. Au moins cent quarante personnes ont été interpellées, selon le ministère de l’intérieur cité par l’agence russe RIA.

Certains manifestants ont résisté à leur arrestation par ce qui semblait être des agents de sécurité en civil, a rapporté un témoin.

Sur des images diffusées par des médias locaux, nous avons pu voir des femmes vêtues de tenues traditionnelles déposer des citrouilles devant le principal bâtiment administratif du pays, un geste qui, selon la coutume, signifie le rejet d’un prétendant.

L’un des principaux opérateurs de téléphonie mobile du pays a dit avoir réduit sa bande passante à la demande du gouvernement.

Selon des organisations de presse et une association de journalistes, la Biélorussie a retiré les accréditations de certains journalistes travaillant pour des médias étrangers et couvrant les manifestations contre Alexandre Loukachenko.

Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a condamné ces mesures arbitraires, Dimanche 30 Août 2020.

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