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6 mai 2023 6 06 /05 /mai /2023 10:47

 

 

https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/palestine-il-est-urgent-de-s-engager-contre-la-colonisation-et-l-apartheid

 

Il est urgent de s’engager contre la colonisation et l’apartheid

Alors qu’était examinée Jeudi 4 Mai 2023 par l’Assemblée Nationale française une proposition de résolution condamnant l’institutionnalisation par l’état d’Israël d’un régime d’apartheid, nous revenons sur les différents aspects de la répression systématique contre les palestiniens qui s’intensifie depuis des années.

Le gouvernement israélien le plus à l’extrême-droite de l’histoire du pays est au pouvoir, avec des suprémacistes nationalistes religieux aux propos génocidaires. L’un d’eux, le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a obtenu l’autorisation de former une garde nationale à ses ordres, autrement dit une milice. Il est vrai que la nature coloniale et discriminante de l’état israélien est en permanence réaffirmée en fait ou en droit, comme au niveau légal elle l’avait été avec l’adoption de la loi sur l’état-nation en 2018.

Depuis le début de l’année 2023, quatre-vingt-dix-huit palestiniens et quatorze israéliens ont été tués, dont treize colons dans les Territoires Palestiniens Occupés (TPO). La colonisation ne cesse de voler davantage de terres aux palestiniens en Cisjordanie. A Jérusalem, la résistance à la colonisation du quartier de Sheikh Jarrah a obtenu un sursis bienvenu, mais l’annexion continue à Jérusalem Est et dans de nombreuses autres régions de Cisjordanie.

La bande de Gaza est toujours sous blocus israélien et égyptien depuis 2007, les deux millions de gazaouis se trouvent dans une prison à ciel ouvert et ils souffrent d’un manque d’accès à toutes les denrées de base, eau, électricité, fioul, médicaments et soins médicaux.

Des centaines de palestiniens sont victimes d’arrestations et de détentions politiques et arbitraires, appelées détentions administratives, par l’armée israélienne. Des enfants et des adolescents, une employée espagnole d’une organisation humanitaire et l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri ont également été les cibles de telles arrestations.

Du massacre de Deir Yassin et la destruction de trois cent cinquante villages palestiniens en 1948, au pogrom d’Huwara et l’expulsion des communautés de Masafer Yatta en 2023, la continuité de la domination coloniale reste le point d’achoppement d’une paix juste et durable.

Ces dernières années des organisations israéliennes et internationales des droits humains, y compris Amnesty International et Human Rights Watch (HRW), ainsi que des experts de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ont reconnu ce que les palestiniens affirment depuis longtemps. Les politiques d’Israël vont au-delà de l’occupation militaire et constituent un crime contre l’humanité d’apartheid, tel que défini en droit international.

Malgré les appels répétés à l’action, soixante-quinze ans de déplacement forcé et de dépossession du peuple palestinien et la violence de la colonisation qui ne fait que s’intensifier, la France continue d’être au mieux passive et au pire complice. Certes la France a une position de principe et, sur le papier, respectueuse du droit international, qui consiste à soutenir une solution à deux états sur la base des frontières de 1967, à condamner la poursuite de la colonisation qui va à l’encontre des résolutions de l’ONU et à condamner les violences contre les civils.

Mais ces déclarations et ces éléments de langage sont vides de toute action et volonté politique de prendre ses responsabilités pour faire respecter ces principes, sans jamais soutenir les nouvelles initiatives de droit international en faveur du peuple palestinien. Ainsi, la France ne soutient pas la reconnaissance d’un état palestinien et elle ne reconnait pas l’existence d’une situation d’apartheid. La racine de la complaisance de l’état français, outre le sentiment de culpabilité pour sa responsabilité dans la destruction des juifs d’Europe, est peut-être à chercher dans son histoire de puissance coloniale.

La France continue d’exporter de l’armement militaire en Israël et de faire fleurir les projets de coopération économique et technologique avec des entreprises israéliennes. La France s’abstient lors de votes clés dans les mécanismes de l’ONU pour mettre Israël face à ses responsabilités dans ses violations répétées du droit international.

La France continue d’accueillir librement sur son sol des leaders israéliens responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Le ministère français de l’intérieur se fait également l’écho des campagnes de diffamation contre l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri alors même que le ministère français des affaires étrangères a toujours répété souhaiter sa libération et qu’il a toujours confirmé l’absence de preuves dans ses condamnations par une cour militaire israélienne.

Plusieurs groupes français, comme Carrefour, ont des intérêts commerciaux dans les colonies israéliennes, ou financent la colonisation, comme la Banque Nationale de Paris (BNP) ou AXA. Les autorités françaises manquent à leur devoir de faire respecter le devoir de vigilance des entreprises. La France contourne le jugement de la Cour Européenne des Droits Humains (CEDH) qui a condamné la France pour avoir criminalisé les appels au boycott des produits israéliens présents sur le marché français.

Certes, la France a condamné la désignation infondée, injuste et purement politique, de six organisations palestiniennes de défense des droits humains comme organisations terroristes par Israël en 2021, mais elle n’utilise aucun levier à sa disposition pour sanctionner la criminalisation par Israël de toutes les activités de la société civile palestinienne.

Une autre politique est possible. La mairie de Barcelone, au mois de février 2023, et la mairie de Liège, au mois d’avril 2023, ont annoncé la rupture de leurs relations avec Israël et ses institutions, jusqu’à ce que les autorités israéliennes mettent fin au système de violations des droits humains des palestiniens. Des entreprises et des fonds de pensions en Norvège ont désinvesti des entreprises israéliennes. Le parlement irlandais et le gouvernement luxembourgeois ont reconnu l’annexion de facto de la Cisjordanie.

Nous soutenons l’appel lancé aux mouvements sociaux et aux syndicats à continuer ou à recommencer à inclure le soutien à la Palestine dans les luttes sociales, en solidarité, pour la justice et contre toutes les formes d’oppression.

L’Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC) et de nombreuses autres organisations sont déjà signataires de l’appel du mouvement pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS). Il est possible de faire vivre activement ces campagnes pour le BDS, en demandant par exemple, de l’extérieur ou de l’intérieur au niveau syndical, aux entreprises concernées de désinvestir et de se retirer d’Israël tant que l’apartheid persiste. Nous pouvons aussi créer des zones libres d’apartheid près de chez nous, en attendant que les autorités prennent également leurs responsabilités, pour commencer en cessant l’exportation d’armes et en reconnaissant la situation d’apartheid.

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5 mai 2023 5 05 /05 /mai /2023 18:37

 

 

https://www.courrierinternational.com/article/repression-liberation-d-un-des-premiers-journalistes-citoyens-a-avoir-alerte-sur-le-covid-19-en-chine

 

Libération d’un des premiers journalistes citoyens à avoir alerté sur le coronavirus en Chine

Lorsque l’épidémie de coronavirus s’est déclarée à Wuhan, ce marchand de vêtements s’est transformé en journaliste citoyen pour documenter ce qui se passait dans la ville. Emprisonné pendant trois ans, il a été libéré, Dimanche 30 Avril 2023.

Son nom n’est plus très connu en occident mais, pendant une période de quelques semaines, au début de 2020, Fang Bin a été l’un des rares citoyens à rendre compte de la situation épidémique à Wuhan.

« La capitale de la province chinoise du Hubei a été l’épicentre de la pandémie de coronavirus au mois de décembre 2019. Dans un contexte de contrôle total de l’information par Pékin, les images mises en ligne par Fang Bin ont constitué une importante source d’information », écrit Cable News Network (CNN), « les vidéos qu’il a publiées sur les réseaux sociaux au début de l’année 2020 ont mis à nu les réalités de la propagation mortelle du virus, contredisant le récit officiel présenté par les médias d’état chinois à l’époque. Dans une vidéo, Fang Bin montre des couloirs d’hôpitaux bondés de patients, accompagnés de proches désespérés. Au cours d’une séquence, il compte des sacs mortuaires empilés dans une camionnette, des images qui avaient suscité une grande attention en Chine, où le public cherchait désespérément à comprendre ce qui se passait ».

Ainsi, celui qui, avant la pandémie, était un commerçant de vêtements, a joué un rôle de journaliste citoyen, en étant probablement conscient des risques qu’il prenait.

« Dans ses dernières vidéos, Fang Bin a enregistré des personnes qui venaient à sa porte pour lui poser des questions et il a déclaré que sa maison était encerclée par des policiers en civil », écrit CNN.

Au mois de février 2020, l’homme disparaît quelques jours après avoir prononcé un appel dans une vidéo, « révoltons-nous, rendons le pouvoir au peuple ».

Fang Bin a été condamné à trois ans de prison pour avoir provoqué des troubles, ont rapporté des membres de sa famille. L’un d’entre eux a par ailleurs confirmé à CNN, sous le couvert de l’anonymat, que Fang Bin avait été libéré et qu’il se trouvait à Wuhan. Pendant sa détention, il aurait connu des problèmes de santé et des difficultés pour manger et dormir et il aurait perdu du poids.

Sa libération ne doit pourtant pas faire oublier le sort d’un autre lanceur d’alerte, comme la définit la British Broadcasting Corporation (BBC), « Zhang Zhan, une ancienne avocate âgée de trente-neuf ans, est détenue depuis le mois de mai 2020 et elle a été condamnée à quatre ans de prison au mois de décembre 2020. Comme Fang Bin, elle aurait été condamnée pour avoir provoqué des troubles ».

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5 mai 2023 5 05 /05 /mai /2023 18:23

 

 

https://www.bfmtv.com/international/europe/ukraine/des-membres-de-delegations-russe-et-ukrainienne-en-viennent-aux-mains-lors-d-un-sommet-en-turquie_AN-202305050055.html

 

Des membres de la délégation russe et de la délégation ukrainienne en viennent aux mains lors d'un sommet en Turquie

Une histoire de drapeaux, la tension était palpable Jeudi 4 Mai 2023 à Ankara, en Turquie, lors d'une session de l’assemblée parlementaire de l'Organisation de Coopération Economique de la Mer Noire (OCEMN). Des parlementaires des douze pays membres, dont la Russie et l'Ukraine, étaient en effet rassemblés dans la capitale turque, alors que la guerre en Ukraine dure depuis plus d'un an et, selon l'agence de presse russe Russian Information Agency (RIA), un incident s'est produit en marge de cette rencontre.

Nos confrères de Sky News expliquent qu'un député ukrainien, Alexandre Marikovski a déployé son drapeau national derrière une membre de la délégation russe alors qu'elle était interviewée. Un membre de la délégation russe a alors tenté d'arracher le drapeau des mains du député ukrainien.

Ce dernier a publié une vidéo rapidement devenu virale sur sa page Facebook, où l'on voit l'altercation entre les deux hommes et notamment des coups de poing d’Alexandre Marikovski contre le représentant russe.

Ce n'est pas la première fois que des tensions sont observées à l'occasion d'une rencontre de parlementaires des pays membres de l'OCEMN.

En 2015, alors qu'une réunion se déroulait en Roumanie, la délégation ukrainienne avait protesté lors de la prise de parole du représentant russe.

Sur les images diffusées par l'Agence France Presse (AFP), nous pouvons voir des représentants de Kiev tenir une banderole évoquant les attaques de Moscou contre la Géorgie en 2008 et contre l'Ukraine en 2014. « Qui est le suivant » et « Vladimir Poutine, rends-nous la Crimée », était-il également écrit.

Depuis les années 1990, l'OCEMN rassemble l'Azerbaïdjan, l'Albanie, l'Arménie, la Bulgarie, la Grèce, la Géorgie, la Moldavie, la Roumanie, la Russie, la Macédoine du Nord, la Serbie, la Turquie et l'Ukraine. La France a un statut d'observateur.

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5 mai 2023 5 05 /05 /mai /2023 18:04

 

 

https://www.courrierinternational.com/article/ukraine-le-chef-du-groupe-wagner-menace-de-quitter-bakhmout

 

Eugène Prigojine menace de quitter Bakhmout

Eugène Prigojine a lancé, Vendredi 5 Mai 2023, un ultimatum à Vladimir Poutine après avoir publié une vidéo dans laquelle il insulte les plus hauts responsables de l’armée russe. Il les accuse d’être responsables de pertes massives, faute de livrer suffisamment de munitions pour ses troupes dans la bataille pour cette ville de l’est de l’Ukraine.

La Private Military Company (PMC) Wagner va-t-elle se retirer, Mercredi 10 Mai 2023, de Bakhmout, lieu d’une sanglante et lancinante bataille entre l’Ukraine et la Russie ? C’est la menace qu’agite le leader des mercenaires russes, Eugène Prigojine, Vendredi 5 Mai 2023, en raison d’un manque flagrant de munitions, explique la British Broadcasting Corporation (BBC).

Cette déclaration fait suite à la diffusion d’une vidéo macabre le montrant marchant au milieu de cadavres de combattants, dans laquelle il exige des responsables de l’armée russe qu’ils lui fournissent davantage de matériel pour pouvoir achever la conquête de cette ville de l’est de l’Ukraine. La Russie tente de conquérir Bakhmout depuis des mois, malgré sa valeur stratégique discutable, rappelle le média public britannique.

Dans cette vidéo tournée Jeudi 4 Mai 2023, le leader redouté de la PMC Wagner insulte copieusement le ministre russe de la défense, Serge Choïgou, et le chef d’état-major de l’armée russe, Valeri Guerassimov, constate Politico.

Eugène Prigojine, en montrant les cadavres, s’emporte, « ce sont les soldats que nous avons perdus aujourd’hui, leur sang n’a même pas eu le temps de sécher. Alors écoutez-moi, bande de connards. Ils étaient des fils et des pères. Vous ne nous donnez pas de munitions et vous brûlerez en enfer. Nous avons une pénurie d’obus. Serge Choïgou et Valeri Guerassimov, où sont nos obus ».

Dans une déclaration publiée par son service de presse, Vendredi 5 Mai 2023, la PMC Wagner met nommément en cause le ministère russe de la défense, qui créerait artificiellement des pénuries d’obus pour les mercenaires et qui provoquerait des pertes massives, poursuit le média européen en ligne Politico. Eugène Prigojine accuse le Kremlin d’être jaloux des succès de ses forces sur le front.

« La vidéo et la déclaration reflètent une escalade de la rivalité entre les différentes forces militaires russes qui se battent en Ukraine », écrit le Washington Post, « Eugène Prigojine affirme que ses forces n’ont pas d’autre choix que de se retirer à l’arrière pour panser leurs plaies, mais il n’est pas certain qu’il mette sa menace à exécution, Mercredi 10 Mai 2023, au lendemain des célébrations du jour de la Victoire en Russie, Mardi 9 Mai 2023. Un retrait serait catastrophique pour la longue et sanglante bataille militaire de Bakhmout et elle ternirait probablement l’influent oligarque sur le plan politique ».

« En Russie, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a refusé de commenter l’annonce », écrit Cable News Network (CNN), « car elle concerne l’Opération Militaire Spéciale (OMS) ».

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5 mai 2023 5 05 /05 /mai /2023 17:39

 

 

https://www.ldh-france.org/3-mai-2023-tribune-de-la-ldh-la-defense-des-libertes-est-devenue-le-sujet-le-plus-brulant-de-la-periode-publiee-dans-le-monde/

https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/03/ligue-des-droits-de-l-homme-la-defense-des-libertes-est-devenue-le-sujet-le-plus-brulant-de-la-periode_6171867_3232.html

 

Tribune du président de la Ligue des Droits Humains (LDH), Patrick Baudouin, et de ses présidents d’honneur, Henri Leclerc, Jean-Pierre Dubois, Pierre Tartakowsky, Françoise Dumont et Malik Salemkour

Mercredi 3 Mai 2023

Depuis quelques jours, le procès est instruit, tambour battant. La LDH ne serait plus elle-même et elle aurait changé et basculé du côté obscur des forces ennemies de la république, islamistes et autres terroristes écologistes. Les procureurs se bousculent, un ministre de l’intérieur et une première ministre s’activent aux côtés d’une brochette de polémistes toujours prompts à chasser les défenseurs des droits humains. L’un propose que l’on examine de près ses ressources et l’autre enfonce le clou.

Qui a changé ? Ce n’est certainement pas la LDH. Fondée dans la lutte contre l’antisémitisme et contre une raison d’état prévalant sur les droits humains et sur les droits du citoyen, elle n’a jamais renié les principes de défense universelle des droits qui la guident depuis cent vingt-cinq ans. Contre la peine de mort, elle a défendu le droit à la vie. Contre l’arbitraire des tribunaux militaires, elle a obtenu leur dissolution. Contre la torture et les traitements dégradants, elle a défendu le droit à un procès équitable. Elle s’est dressée contre l’intrusion proliférante des fichiers, elle a campé aux côtés des indépendantistes kanaks, elle a joué un rôle dans le processus de paix en Euskadi et elle a combattu les violences policières, quels que soient les gouvernements en place.

Elle a fait vivre la fraternité aux côtés des migrants et des sans-papiers, elle combat maintenant pour l’effectivité du droit à l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) et elle accompagne les manifestations pacifiques pour une vraie politique contre le changement climatique. La LDH défend, même lorsque cela dérange les pouvoirs en place, les droits fondamentaux pour tous, donc pour des personnes dont elle n’approuve rien des idées ni des actes, qu’il s’agisse des collaborateurs de 1945 ou des djihadistes de 2023.

Certes, cela agace, mais qui a changé ? Ce n’est certainement pas la LDH, bien au contraire, et c’est ce qui déclenche cette attaque, au caractère réfléchi et qui vise plus large qu’il n’y paraît. Ceux qui ont changé, ce sont ceux qui nous font ce procès, ces étranges libéraux qui, par-delà la LDH, mettent en œuvre la mise en cause de l’ensemble des garanties des libertés publiques, comme s’il s’agissait d’intimider tout acteur indépendant et critique à un moment tout aussi critique.

La liberté de manifester est mise en cause par le durcissement des instructions données aux forces de police et de gendarmerie, y compris contre les citoyens non violents. Cela se traduit par des blessures graves, par des mutilations et par une instrumentalisation toxique des forces de police. Nous assistons ainsi au retour des charges de brigades mobiles à moto, proscrites depuis la mort de Malik Oussekine en 1986, et à un usage disproportionné d’armes qu’aucune autre police européenne n’emploie en pareil cas. A Sainte-Soline, de nombreux manifestants ont été blessés, dont deux en danger de mort, tardivement secourus.

A Paris, des manifestations ont été interdites au dernier moment et si discrètement que la justice administrative a désavoué le préfet de police. Ajoutons que la pratique devenue systématique d’interpellations préventives a empêché de manifester des centaines de citoyens qui n’ont évidemment fait ensuite l’objet d’aucune poursuite. La liberté d’association est logée à la même enseigne. Depuis 2021, le décret sur le prétendu contrat d’engagement républicain vise à asphyxier les associations indépendantes et critiques, dont plusieurs ont déjà été l’objet d’intimidations préfectorales.

Chaque événement semble propice à ce gouvernement pour renforcer un appareil sécuritaire. La surveillance systématique de la population va augmenter du fait de la loi récente utilisant la perspective des Jeux Olympiques pour introduire la surveillance de millions de personnes à la recherche de comportements anormaux par des drones et des caméras dites intelligentes.

Les droits des étrangers, y compris le droit d’asile, vont à nouveau être restreints par un ensemble de lois dont le président de la république semble avoir déjà décidé du contenu et, comme toujours, la chasse aux étrangers continuera d’affaiblir les droits de tous. S’il n’avait tenu qu’à ce gouvernement, tous les enfants français de Syrie continueraient de croupir dans des camps. La LDH a été en première ligne du combat humanitaire pour leur rapatriement, inachevé à ce jour. Maintenant, l’exécutif en vient à ficher ces mêmes enfants préventivement en présumant une sorte d’hérédité terroriste. De ce côté-là, hélas, rien ne change.

Le moment de ces attaques n’a rien de mystérieux, la démocratie et les libertés ont toujours partie liée. Or, le passage en force d’un pouvoir privé de majorité parlementaire, désavoué par une large majorité de citoyens et contesté par la totalité des organisations syndicales de ce pays, vient de mettre en lumière un blocage sans précédent de l’agenda politique du monarque républicain et une crise démocratique profonde, touchant à la fois le fonctionnement réel des institutions de la république, le dialogue social et la confiance des citoyens en ceux qui ont le devoir de les représenter et de les respecter.

Tout se passe comme si le pouvoir actuel avait en tête, avec ce tournant autoritaire, de pouvoir sortir de son impasse politique en recherchant à tout prix une nouvelle majorité sans rivage à droite. Agresser la LDH dans ce contexte est une bonne tactique. Tant pis si les citoyens ont été trompés, à qui il avait été demandé de voter contre l’extrême droite et qui avaient entendu le vainqueur par défaut des élections présidentielles de 2022 dire que « j’ai conscience que ce vote m’oblige pour les années à venir ». Tant pis s’ils doivent subir la régression des droits à laquelle ils pensaient faire barrage. Tant pis si tout cela ouvre la voie au pire.

La défense des libertés est ainsi devenue le sujet le plus brûlant de la période. Le mépris de la démocratie parlementaire et de la démocratie sociale s’étend désormais aux droits fondamentaux. C’est pourquoi la LDH ne changera pas.

Changer serait renoncer à assurer pleinement la mission qui est sa raison d’être aujourd’hui comme hier. Que le gouvernement n’y compte pas. Nous appelons au contraire tous les citoyens et toutes les organisations attachées au respect de l’état de droit à se mobiliser contre des gouvernants qui semblent avoir perdu leur sang-froid et le sens de leurs responsabilités.

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4 mai 2023 4 04 /05 /mai /2023 18:27

 

 

https://www.revolutionpermanente.fr/6-juin-l-intersyndicale-tente-d-enterrer-le-mouvement-sur-fond-de-reprise-du-dialogue-social

 

L’intersyndicale tente d’enterrer le mouvement sur fond de reprise du dialogue social

Après les manifestations historiques du Lundi Premier Mai 2023, l’intersyndicale a annoncé Mardi 2 Mai 2023 une prochaine date de mobilisation, Mardi 6 Juin 2023, une date éloignée, pensée uniquement pour faire pression contre l’Assemblée Nationale qui reconduit une stratégie de la défaite et qui prépare l’enterrement du mouvement.

Après s’être réunie en visioconférence dans la matinée du Mardi 2 Mai 2023, l’intersyndicale s’est exprimée dans un communiqué, Mardi 2 Mai 2023. Les directions syndicales s’y félicitent de la mobilisation du Lundi Premier Mai 2023 et elles appellent à une quatorzième journée d’action, Mardi 6 Juin 2023, deux jours avant l’examen, Jeudi 8 Juin 2023, de la proposition de loi du groupe des députés des Libertés, des Indépendants, de l’Outre-mer et des Territoires (LIOT) visant à abroger la réforme des retraites.

Après deux semaines d’interruption de la mobilisation interprofessionnelle et les manifestations historiques du Lundi Premier Mai 2023, l’intersyndicale choisit ainsi de ne dessiner comme perspective qu’une nouvelle date de mobilisation éloignée. Cette décision ouvre la voie à un enterrement du mouvement avant les vacances d’été, en décalage total avec la colère exprimée Lundi Premier Mai 2023 par deux millions trois cent mille manifestants et le refus répété par de nombreux manifestants que la journée du Lundi Premier Mai 2023 soit un baroud d’honneur.

Refusant tout bilan de sa stratégie depuis le 19 janvier 2023, l’intersyndicale reconduit la logique de pression qu’elle a adopté depuis le début du mouvement. « Dans l’attente de la décision sur le Référendum d’Initiative Partagée (RIP), l’intersyndicale se félicite de la proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites qui sera à l’ordre du jour Jeudi 8 Juin 2023 à l’Assemblée Nationale », écrit-elle en ce sens, avant d’appeler à aller rencontrer les députés partout pour les appeler à voter cette proposition de loi et à multiplier les initiatives dans ce cadre avec notamment une nouvelle journée d’action commune, de grèves et de manifestations, Mardi 6 Juin 2023.

Après des mois et des mois à essuyer échec sur échec à l’Assemblée Nationale, au Sénat ou au conseil constitutionnel, l’intersyndicale ne tire aucun bilan et elle appelle à des journées de mobilisation isolées toujours plus espacées et visant à envoyer des messages aux parlementaires plutôt que de construire un rapport de force dur par la grève reconductible. Pire, en annonçant vouloir participer au cycle de concertation annoncé par le gouvernement pour rappeler son refus de la réforme des retraites, mais aussi pour travailler à des propositions intersyndicales communes en matière de salaires et de conditions de travail, elle ouvre la voie au retour du dialogue social, sur lequel compte le gouvernement pour désarmer le mouvement et pour fermer la séquence des retraites.

L’attitude de l’intersyndicale, appelant à une énième date de mobilisation isolée toujours plus éloignée tout en reprenant le dialogue social constitue un refus net d’entendre la colère à la base qui s’est démultipliée et élargie depuis l’utilisation de l’article quarante-neuf de la constitution et qui se maintient après treize journées interprofessionnelles. Alors que le gouvernement demeure isolé mais qu’il souhaite repasser à l’offensive avec des attaques contre les plus précaires, les étrangers mais aussi une offensive austéritaire, cette logique ouvre la voie à de nouvelles attaques contre notre classe.

A l’inverse, il y a urgence à tirer pleinement les bilans de la stratégie depuis le 19 janvier 2023, qui a empêché de gagner et qui a isolé les secteurs en grève reconductible, et à imposer une autre stratégie, fondée sur la construction d’un rapport de forces par la grève et sur un programme qui permette de répondre à l’ensemble des enjeux de la situation, non seulement le retrait de la contre-réforme d’Emmanuel Macron, mais aussi l’augmentation des salaires, l’opposition à l’offensive autoritaire et à la répression qui se déchaîne pour étouffer la colère et la fin de la cinquième république, d’Emmanuel Macron et de toutes ses réformes.

C’est ce qu’exprimaient Lundi Premier Mai 2023 les manifestants dans le cortège du Réseau pour la Grève Générale (RGG), qui défend depuis le mois de février 2023 la nécessité d’une autre stratégie et de s’organiser à la base.

Comme l’expliquait Laura Varlet, dans le cortège parisien, « il n’est pas question d’aller autour d’une table discuter avec le gouvernement comme veut le faire l’intersyndicale. Dès la semaine prochaine, nous devons nous retrouver pour penser un plan de bataille à la base. C’est ce que nous essayons de faire avec le RGG, il faut le généraliser et le faire partout ».

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4 mai 2023 4 04 /05 /mai /2023 18:05

 

 

https://la1ere.francetvinfo.fr/soignants-suspendus-l-assemblee-nationale-vote-l-abrogation-de-la-loi-sur-l-obligation-vaccinale-1392278.html

 

L’Assemblée Nationale française vote l'abrogation de la loi sur l'obligation vaccinale

Les députés de l'opposition ont majoritairement soutenu Jeudi 4 Mai 2023 la loi visant à abroger la vaccination obligatoire pour les personnels soignants, instaurée lors de la pandémie de coronavirus en 2021. Le gouvernement avait déjà annoncé la réintégration des personnels suspendus, qui aura lieu le 15 mai 2023, mais la loi relative à l'obligation vaccinale restait en vigueur et elle aurait pu être réactivée lors d'une nouvelle crise sanitaire.

La vaccination obligatoire des personnels soignants ne sera plus inscrite dans la loi. Jeudi 4 Mai 2023, dans une Assemblée Nationale agitée, Jean-Victor Castor, député de la Guyane, a défendu la proposition de loi portant abrogation de l’obligation vaccinale dans les secteurs médicaux, paramédicaux et d’aide à la personne, déposée par les députés du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine (GDR) dans le cadre de sa niche parlementaire. Toutes les oppositions se sont coalisées pour voter le texte. Cent cinquante-sept députés ont voté pour le texte et cent trente-sept députés ont voté contre le texte.

L'examen de cette proposition de loi demeurait incertain, car une de ses dispositions principales concernait la réintégration des soignants suspendus. Le ministre de la santé François Braun avait déjà annoncé, Lundi Premier Mai 2023, que les personnels suspendus allaient être réintégrés le 15 mai 2023. Il a précisé Jeudi 4 Mai 2023 devant l'Assemblée Nationale que le décret entrera en application le 15 mai 2023. Le 30 mars 2023, la Haute Autorité de Santé (HAS) avait donné un avis favorable au retour des suspendus dans les établissements de santé. La réintégration des soignants n'était donc en soi plus à réclamer.

Pourtant, le texte est resté à l'ordre du jour, car la bataille législative s'est portée sur l'obligation vaccinale, que les députés de gauche voulaient voir purement et simplement effacée de la loi. « Le décret actant la réintégration des soignants qui sera publié d'ici quelques jours ne fera que suspendre la suspension, laissant la possibilité au gouvernement de réactiver la loi de 2021 », a dit Jean-Victor Castor à la tribune.

Le ministre de la Santé François Braun, opposé à la proposition de loi du groupe des députés de la GDR, s'est évertué à défendre la politique sanitaire et vaccinale du gouvernement. Pour lui, abroger la loi du 5 août 2021 représente un risque sanitaire pour les crises à venir. « Le premier article du texte, s'il était adopté, aurait des conséquences dangereuses de nature à gravement affaiblir notre capacité de réponse devant une éventuelle reprise épidémique, un nouveau variant ou d'autres épidémies », a dit cet ancien médecin, « voter cette loi nous priverait d'un vecteur législatif efficace et qui a fait ses preuves. Cela nous priverait d'un outil précieux qui nous permet de réinstaurer, si cela est scientifiquement établi comme nécessaire, une obligation vaccinale des professionnels de santé ».

Mais les avertissements du ministre n'ont pas été entendus par les oppositions de la Nouvelle Union Populaire Ecologiste et Sociale (NUPES), du Rassemblement National, du groupe des Libertés, des Indépendants, de l’Outre-mer et des Territoires (LIOT) et des Républicains. « En préférant la suspension à la suppression, vous renforcez une insécurité sanitaire que les français ne peuvent se permettre », a dit Olivier Serva, député de la Guadeloupe du groupe des LIOT, fervent partisan de la réintégration des personnels soignants. « Il sera toujours temps pour le parlement de procéder au vote d'une nouvelle loi, en cas de crise sanitaire, si besoin », a précisé la députée des Républicains Josiane Corneloup, en annonçant que son groupe allait également soutenir le texte défendu par Jean-Victor Castor.

L'élu martiniquais Jean-Philippe Nilor, député du groupe du Mouvement de la France Insoumise (MFI) à l'Assemblée Nationale, a fustigé dix-huit mois d'application sans pitié d'une loi attentatoire aux libertés fondamentales et aux droits humains les plus élémentaires, dont le droit du travail.

Dans les Départements d'Outre-Mer (DOM), et en particulier en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane, la loi instaurant l'obligation vaccinale avait concerné de nombreux soignants et personnels d'établissements de santé. Les populations de ces territoires avaient fait preuve d'une large défiance vis-à-vis de la vaccination contre le coronavirus.

« Des services d'urgence ferment et des soignants se sauvent, notamment dans les Territoires dits d'Outre-Mer (TOM) dans lesquels, après les scandales de la chlordécone et des taux de sucre poison dans les aliments, les peuples ont leurs raisons de ne pas croire dans la parole de l’état », a dit Jean-Philippe Nilor, député de la Martinique du MFI.

Lors de l'examen du texte, des élus du Rassemblement National, le parti de Marine Le Pen, fermement opposés à la vaccination obligatoire, ont demandé à ce que le gouvernement fournisse des rapports sur les conséquences financières, sociales et psychologiques des suspensions des soignants suspendus. Les députés du Rassemblement National réclamaient une compensation pour les infirmiers et pour les infirmières qui n'ont pas pu travailler et être rémunérés pendant plus de dix-huit mois, mais leurs amendements ont été rejetés par les autres groupes, malgré un avis favorable de Jean-Victor Castor.

Ce n'est pas la première fois que l'Assemblée Nationale française se saisit de ce sujet épineux, très suivi aux Antilles et en Guyane. Au mois de novembre 2022, Caroline Fiat, députée du MFI, avait présenté un texte similaire, qui n'avait pas eu le temps d'être examiné. Le Rassemblement National avait par la suite voulu récupérer cette proposition de loi pour sa propre niche parlementaire, mais les députés du MFI avaient refusé.

Dans la journée du Jeudi 4 Mai 2023, les parlementaires doivent par ailleurs examiner une autre proposition de loi concernant les TOM. Il s'agit d’une proposition de loi d’une députée réunionnaise sur la promotion des cadres ultramarins sur leur territoire.

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4 mai 2023 4 04 /05 /mai /2023 17:40

 

 

https://www.huffingtonpost.fr/international/video/attaque-de-drone-au-kremlin-la-russie-a-t-elle-mene-l-operation-elle-meme_217445.html

 

Attaque de drone au Kremlin, la Russie a-t-elle mené l’opération elle-même ?

Si l’Ukraine a directement été accusée d’être à l’origine de l’attaque au drone sur la coupole du palais du Sénat, la Russie est également mise en cause par des observateurs.

Épisode étrange, assez peu compréhensible et mystérieux, c’est par ces mots choisis avec précaution que Catherine Colonna, la ministre française des affaires étrangères a qualifié Jeudi 4 Mai 2023 la tentative d’attaque de drone contre le Kremlin survenu dans la nuit du Mardi 2 Mai au Mercredi 3 Mai 2023.

Depuis le premier rapport sur les événements, la Russie accuse sans relâche l’Ukraine d’avoir orchestré une attaque terroriste planifiée contre Vladimir Poutine sur demande des États-Unis, mais Kiev dément formellement être à l’origine de cette attaque, tout comme Washington qui accuse Moscou de mentir.

Ces dernières heures, plusieurs voix s’élèvent pour souligner le caractère singulier des événements de la nuit du Mardi 2 Mai au Mercredi 3 Mai 2023. À l’instar des déclarations prudentes mais intrigantes de Washington puis de la ministre française des affaires étrangères au micro de France Inter, le doute semble tenace quant à l’origine même de cette attaque, que certains attribuent à la Russie elle-même.

Même le sérieux Institute for the Study of War (ISW) ne croit pas à la version russe. Pour ce think tank américain, « plusieurs indicateurs peuvent suggérer que l’attaque a été menée en interne et qu’elle a été délibérément mise en scène, au regard de la réponse immédiate, cohérente et coordonnée du Kremlin ».

L’ISW évoque dans son rapport quotidien du Mercredi 3 Mai 2023 que la Russie n’aurait pas été capable de fournir un récit aussi cohérent sans être au courant des événements, « si l’attaque du drone n’avait pas été mise en scène en interne, elle aurait été une surprise et il est très probable que la réponse officielle russe aurait initialement été beaucoup plus désorganisée. Au regard de précédents événements survenus depuis le 22 février 2022, le Kremlin a échoué à générer une réponse informationnelle opportune et cohérente à d’autres humiliations militaires qui ne sont pas de son fait ». Des drones abattus juste au-dessus du cœur du Kremlin ont fourni des images spectaculaires bien prises en photographie, ce que souligne également la chaîne américaine MSNBC en évoquant des images contrôlées, des images exclusivement fournies par la vidéosurveillance de la Place Rouge qui ont fait dire au général Jérôme Pellistrandi sur BFM Télévision que la Russie voulait que cet événement soit visible.

Le timing de communication du Kremlin interroge aussi. Pour une attaque survenue Mercredi 3 Mai 2023 entre deux et trois heures du matin, il aura fallu attendre près de dix heures avant une première communication du service de presse du président Vladimir Poutine. La première mention de l’attaque par l’agence de presse russe TASS a eu lieu Mercredi 3 Mai à 13 heures 34.

Bien qu’absent au moment de l’attaque, Vladimir Poutine était la cible, selon le Kremlin. Pourtant, il est établi que cette forteresse située au cœur de Moscou fait partie des lieux les mieux protégés de Russie, voire du monde.

L’ISW note d’ailleurs que « les autorités russes ont récemment pris des mesures pour accroître les capacités de défense aérienne intérieure russe, y compris à Moscou. Des images géolocalisées du mois de janvier 2023 montrent que les autorités russes ont placé des systèmes de défense aérienne Pantsir près de Moscou. Que deux drones aient pu pénétrer plusieurs couches de défense aérienne et exploser est donc extrêmement improbable. Une attaque étrangère contre le palais du Sénat serait d’ailleurs un embarras important pour la Russie ».

« Je suis dans la thèse du coup monté des russes. C’est trop beau pour être vrai », commente également sur La Chaîne Info (LCI) le général Michel Yakovleff, ancien vice-chef d’état-major du Supreme Headquarters Allied Powers Europe (SHAPE), un organisme de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

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4 mai 2023 4 04 /05 /mai /2023 17:10

 

 

https://lcp.fr/actualites/l-assemblee-rejette-une-proposition-de-resolution-associant-israel-a-un-regime-d

 

L'Assemblée Nationale française rejette une proposition de résolution associant Israël à un régime d’apartheid

La proposition de résolution des députés du Parti Communiste Français (PCF) condamnant l’institutionnalisation par l’état d’Israël d’un régime d’apartheid a été rejetée, Jeudi 4 Mai 2023, par l'Assemblée Nationale française. Accusés d'antisémitisme par certains députés d'autres groupes, les députés de la Gauche Démocrate et Républicaine (GDR) et du Mouvement de la France Insoumise (MFI) ont défendu leur droit de porter un regard critique contre la dérive illibérale et coloniale de l’état israélien.

Soixante-et-onze voix pour et cent quatre-vingt-dix-neuf voix contre, l’Assemblée Nationale française a largement rejeté, Jeudi 4 Mai 2023, la proposition de résolution défendue par les députés du PCF réaffirmant la nécessité d’une solution à deux états et condamnant l’institutionnalisation par l’état d’Israël d’un régime d’apartheid consécutif à sa politique coloniale.

Le texte présenté par le groupe de la GDR dans le cadre de sa journée d'initiative parlementaire, a été combattu par les groupes de la coalition présidentielle, du Rassemblement National, des Républicains et du Parti Socialiste. Il visait selon ses auteurs à critiquer la politique de colonisation de l’état d'Israël et à dénoncer l’institutionnalisation d’un régime d’oppression et de discrimination systématique appliqué à l’ensemble de la population palestinienne.

A la tribune de l'Assemblée Nationale, le rapporteur du texte, Jean-Paul Lecoq, a demandé à ses collègues de porter un regard critique sur la dérive illibérale et coloniale de cet état, pour trouver le chemin de la paix. Affirmant son attachement profond à l'existence de l’état d'Israël, le député du PCF a dénoncé l'arrivée au pouvoir en Israël d'une coalition gouvernementale composée de partis nationalistes suprémacistes et religieux ultraorthodoxes.

Jean-Paul Lecoq a dit que « l’état d'Israël, qui a ratifié en 1951 la quatrième convention de Genève, viole ses engagements internationaux. L’article quarante-neuf de la quatrième convention de Genève interdit l'implantation de populations nouvelles dans un territoire conquis à la suite d'un conflit. Les palestiniens sont les principales victimes de cette longue dérive et les trois critères posés par le droit international pour qualifier le régime d’apartheid sont réunis ».

Selon lui, le texte visait donc à réaffirmer le ferme soutien à la solution du conflit israélo-palestinien fondé sur la coexistence de deux états sur la base des frontières de 1967 avec Jérusalem pour capitale des deux entités. La résolution proposait également au gouvernement français de reconnaître l’état de Palestine et de déposer devant le conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU) une résolution appelant à imposer à l’état d'Israël un embargo strict sur l'armement.

Les députés du PCF ont reçu le soutien des députés du groupe d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) et du groupe du Mouvement de la France Insoumise (MFI). Aymeric Caron, député du MFI, a évoqué le sort du peuple palestinien colonisé, harcelé et humilié.

« La priorité politique du PCF est de contester le droit à l'existence et à la sécurité de l’état d'Israël », a commenté la présidente du groupe Renaissance de l'Assemblée Nationale, Aurore Bergé. La députée a fustigé l’obsession et la détestation de l’état d'Israël induite, selon elle, par le texte. « Comment pouvez-vous soutenir un texte qui tombe si ouvertement dans l'antisionisme », a dit Aurore Bergé.

La proposition de résolution des députés du PCF a également été critiquée par Hélène Laporte, députée du Rassemblement National, qui a estimé que celle-ci blanchit ceux qui appellent à l'anéantissement d'Israël et même à la mort des juifs, et par son collègue Julien Odoul qui a fustigé un texte aux relents antisémites.

Tout juste réélu député de la huitième circonscription des français de l'étranger, qui comprend les français établis en Israël, Meyer Habib a dénoncé la haine des juifs qui a mué en haine d'Israël. Le député a vivement critiqué l'utilisation par les députés du PCF du mot d’apartheid, la qualifiant de mensonge ignoble et de la plus grande fake news du vingt-et-unième siècle.

Citant notamment l'affaire de Sarah Halimi, Meyer Habib a dit que « l’esprit de cette proposition de résolution tue en France. Votre haine vous aveugle. La gauche a troqué le bleu ouvrier contre le vert islamiste ».

Les députés de la GDR et du MFI qui ont soutenu la proposition de résolution ont nié tout antisémitisme. « Nous vomissons et nous haïssons l’antisémitisme », a dit Aymeric Caron, qui a dénoncé une instrumentalisation à des fins politiciennes. « C'est une insulte profonde à notre passé et à notre présent », a dit Elsa Faucillon, députée du PCF.

« Toute critique de la politique d'Israël ne peut être frappée, de fait, du sceau de l'antisémitisme », a dit Benjamin Saint-Huile, député du groupe des Libertés, des Indépendants, de l’Outre-mer et des Territoires (LIOT). L'élu a toutefois mis en cause l'utilisation du mot d’apartheid qui, s'il n'est pas tabou, risque de disqualifier la diplomatie française dans le monde entier. Tout en condamnant fermement la politique coloniale du gouvernement d'Israël, Frédéric Zgainski a lui aussi estimé que « la qualification d'apartheid sur l'ensemble de la population ne semble pas convenir ».

Le groupe des députés du Parti Socialiste n'a pas non plus voté en faveur de la proposition de résolution des députés du PCF. « Vous posez mal le débat et, pire, je pense que vous desservez la cause que vous prétendez défendre », a dit Jérôme Guedj. Selon lui, l'usage du mot apartheid revient à racialiser et à essentialiser le conflit entre les palestiniens et les israéliens en le transformant en un conflit entre les juifs et les arabes, voire entre les juifs et les musulmans.

Le gouvernement, qui s'est exprimé par la voix de la secrétaire d’état chargée de l'Europe, Laurence Boone, a émis un avis défavorable à la proposition de loi des députés du PCF et elle a rappelé la position de la France, « nous soutenons la solution à deux états qui est la seule solution qui permette au peuple israélien et au peuple palestinien de vivre en paix ».

« La France est l'amie d'Israël et la France est indéfectiblement attachée à la sécurité d'Israël », a dit la secrétaire d’état, qui considère que l'utilisation du terme d'apartheid est une utilisation largement déplacée. Laurence Boone a également cité à la tribune le président de la république, Emmanuel Macron, qui a par le passé déclaré que « trop souvent chez certains, il y a, derrière des affirmations antisionistes, un discours hostile au peuple juif qui rappelle une période sombre de notre histoire ».

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3 mai 2023 3 03 /05 /mai /2023 19:55

 

 

La Fédération Syndicale Mondiale (FSM), un syndicalisme poutinien

Par Antoine Rabadan

La FSM appelle à la mobilisation internationale des peuples, Lundi Premier Mai 2023, pour la défense de leurs droits et de leurs revendications, mais aussi pour refuser de payer le prix des guerres, comme celle qui a lieu en Ukraine. Or c’est en abordant cette question que se dérègle l’appel généreux dans son esprit mais se révélant être une rhétorique confusionniste et peu reluisante, d'un point de vue internationaliste.

Le secrétariat de la FSM a publié un communiqué de mobilisation internationale pour la journée du Lundi Premier Mai 2023. Ce communiqué est particulièrement révélateur de son orientation générale inscrite dans la lignée de ce qu’elle était au temps où elle était inféodée à l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) du temps de Joseph Staline.

Je m’arrêterai sur les quelques mots que consacre ce communiqué à la guerre en Ukraine et ce qu’il en ressort de l’anti-impérialisme revendiqué par ailleurs, car il s’y révèle le noyau dur d’un positionnement de fond que tend à brouiller l’ensemble du texte et ses phrases ronflantes de rhétorique pour l’internationalisme et la solidarité de classe, internationalisme et solidarité de classe dont nous voyons vite que les ukrainiens soumis à la terrible guerre du satrape de Moscou n’ont tout simplement pas droit. Ce communiqué affirme la continuité de la fidélité de cette organisation syndicale à la Russie des temps communistes, plus exactement, des temps staliniens, dans la discontinuité d’une allégeance à une Russie ayant basculé dans la logique d’un capitalisme brutal, mafieux, néofasciste et impérialiste ayant conservé, pour ses propres fins, le modèle répressif et dictatorial antérieur.

Les quelques mots lourds de sens, malgré l’alambiquée syntaxe portant sur l’Ukraine de ce communiqué, qui attestent cette paradoxale continuité assumée par cette internationale intégrant des syndicats liés à diverses dictatures du monde et à laquelle sont affiliées certaines fédérations de la Confédération Générale du Travail (CGT), sont les suivants, « la bourgeoisie veut que la classe ouvrière paie le prix de la guerre impérialiste des États-Unis, de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et de l'Union Européenne contre la Russie en Ukraine ».

Disons-le, ce communiqué est magnifique de funambulisme hyper acrobatique, en clair, d’un confusionnisme de haute intensité. Il ne trompe que les naïfs. Nous aurions pu, aussi naïvement, nous attendre à ce que le communiqué nous parle de la guerre impérialiste de la Russie contre l’Ukraine mais, pour la FSM, le seul impérialisme est celui des États-Unis, de l’OTAN et de l’Union Européenne. De fait cette syntaxe délibérément tordue évite de caractériser la Russie comme impérialiste et de désigner ce qui se passe en Ukraine comme une invasion impérialiste. Cette syntaxe évite de caractériser le rôle des impérialismes occidentaux comme le soutien militaire et politique nécessaire, sans que cela signifie s’aligner sur eux, à la défense de l’Ukraine pour éviter le pire, d’être annexée et dominée sans plus de procès par son agresseur impérialiste. Ce prix terrifiant que paye actuellement le peuple ukrainien n’émeut visiblement pas ce syndicalisme si tonitruant par ailleurs dans sa dénonciation du prix en termes de misères que fait payer le capitalisme impérialiste mondial, sauf le capitalisme impérialiste russe, aux peuples du monde, sauf le peuple ukrainien.

Cette continuité de la FSM avec son passé est, pour l’essentiel, celle d’un anti-impérialisme à géométrie variable empêtré dans ce qui a pu être appelé un campisme, érigeant hier l'état postulé anti-impérialiste de l'URSS stalinienne et maintenant un état non reconnu impérialiste, la Russie de Vladimir Poutine, à défendre dans le premier cas, à comprendre dans sa légitimité à se défendre, dans le second cas, contre le seul impérialisme ayant résisté au temps, l'impérialisme occidental. La mystification est tellement stupéfiante que, au moins pour l’occasion d’un premier mai fétichisé comme l’essence même de l’unité anti-impérialiste des peuples, ce communiqué fait profil bas sur la guerre en Ukraine, mais en suggérant de biais l’essentiel pour ses auteurs, l’exonération de la Russie de Vladimir Poutine de toute responsabilité dans les horreurs de la guerre. Tout juste reprend-il la contre-vérité flagrante selon laquelle celle-ci serait imputable, en première instance, mais nous comprenons bien qu'il n'y a pas de seconde instance, à un impérialisme occidental dont tout analyste sérieux sait pourtant qu’il a été aux abonnés absents devant l’effroyable guerre menée par la Russie en Syrie en soutien du sanglant dictateur en place pour le sauver d’une printanière révolution populaire en développement, comme il s’est désintéressé de ce que la même Russie a fait en Géorgie, sans parler de l’annexion pure et simple de la Crimée. Nous avons connu les États-Unis et l’OTAN plus actifs.

Ces opérations militaires, ne l’oublions pas, se sont développées, sans plus de réactions des états occidentaux, sur fond d’une stratégie de sharp power, de pouvoir pointu, piquant et tranchant, qui perce, pénètre et perfore l’environnement politique et informationnel des pays occidentaux ciblés.

À la différence du soft power, qui sert avant tout à attirer et à influencer, pensons au rôle joué hors de la Russie par le média Russia Today, l'agence de presse Sputnik ou encore l’usine à trolls de Saint-Pétersbourg, le sharp power russe est constitué d'actions informationnelles subversives dont l’objectif est de tromper, de désinformer, de semer la confusion ou encore de diviser.

Pour ancrer dans nos esprits la réalité alternative concernant la Russie et les rapports internationaux percutés par cette guerre, la FSM, comme certaines gauches internationales, en arrive à faire de la fourniture d’armes obtenue par l’Ukraine l’alpha et l’oméga du cours militariste des états occidentaux face auquel le pauvre état russe n’a eu d’autre recours que de prendre les devants en attaquant l’Ukraine.

La réalité alternative se nourrit des inversions élémentaires des temps et des données. Les États-Unis, dans la logique non-interventionniste passée face à la Russie, avaient bien d’autres chats à fouetter du côté de l’Indo-Pacifique que de se mobiliser pour une Ukraine qu’ils pensaient condamnée à tomber dans l’escarcelle poutinienne.

C'est très signifiant qu’une confédération syndicale mondiale s’autoproclamant défenseur de la veuve et de l’orphelin contre le monstre capitaliste ne le voit pas, mais les ukrainiens n’ont pas fait déjouer, par leur vaillante résistance initiale, les seuls plans de l'état ennemi agresseur, mais aussi ceux de l'état ami pensant pouvoir faire un beau geste à peu de frais, l’exfiltration prévue de Volodimir Zelensky, sur son investissement amical avec la veuve et l’orphelin d’Ukraine. La main forcée par les locaux, l’impérialisme américain a pourtant vite saisi l’aubaine offerte par le prétentieux chef du Kremlin déboulonné par un petit peuple de son piédestal de grand stratège politico-militaire.

L'occasion était trop belle, malgré le contretemps induit pour l’effort militaire prévu du côté de la Chine, de s’afficher en grand défenseur des valeurs de la démocratie occidentale en profitant du violentissime repoussoir asiatique, par lequel se donnait à voir la Russie, mais aussi en se gagnant une ferme hégémonie politique et militaire, jusque-là assez fragile, sur l’Union Européenne, particulièrement en s’appuyant sur les peuples et les états de l'ancienne aire soviétique qui voient dans ce que subit l’Ukraine le sort qui les attend tout prochainement, inquiétude partagée par des pays comme la Suède ou la Finlande, ou comment les États-Unis disent merci au faux cynique/hypocrite, vrai loser mais tellement meurtrier russe.

Pour en finir avec ce triste communiqué syndical perclus d’un épouvantable unilatéralisme analytique à propos d’une des guerres les plus monstrueuses depuis la fin de la seconde guerre mondiale, revenons sur ce qu’un passé, faisant retour au présent, sans s’y confondre pleinement, du côté de l'est européen, peut nous aider à mettre au clair ce que le syndicalisme et les gauches campistes brouillent, favorisant par là, avec quelle inconscience, la survenue d’authentiques crimes de masse. Interrogeons leurs argumentations fallacieuses sur, par exemple, la nécessité absolue de la paix à n’importe quel prix, y compris le prix du désarmement de peuples en lutte pour ne pas être plus massacrés qu’ils ne le sont, en corollaire, au prix d’offrir ces peuples à la domination exponentielle, néofasciste dans le cas de la Russie poutinienne, de leur agresseur, lequel agresseur ne pourrait voir dans cette offrande qu’une invitation à poursuivre leur agression.

Demander que le peuple ukrainien reçoive les armes pour se défendre là où elles se trouvent, c’est-à-dire principalement aux États-Unis, ne rappelle-t-il pas, toutes choses égales par ailleurs, ce que tout internationaliste conséquent en 1936 en Espagne et ses soutiens internationalistes étrangers également conséquents attendaient et qui ne vint hélas pas au grand bonheur de Francisco Franco et de ses alliés Adolf Hitler et Benito Mussolini, à savoir des armes des impérialismes anglais, américains ou même français certes sous gouvernement de Front Populaire mais impérialistes en tout état de cause ? Il ne serait venu à aucune personne sérieusement favorable à l’émancipation des peuples de s’opposer à des fournitures d’armes impérialistes à l’Espagne antifasciste.

Nous pourrions aussi penser à quel farfelu internationaliste, par ailleurs révolutionnaire anticapitaliste, serait venu l’idée de s’opposer à l’entrée en guerre des États-Unis contre Adolf Hitler, en pratiquant, sur le mode ni Daladier ni Hitler, le défaitisme révolutionnaire de la première guerre mondiale. Léon Trotsky, pour nous en tenir à lui, confronté à la marche fasciste, phénomène nouveau, vers la nouvelle guerre mondiale, s’éloigna de ce défaitisme révolutionnaire, en conservant la perspective révolutionnaire adaptée aux circonstances induites par l’émergence des fascismes et des conséquences toujours plus mortifères qui s’annonçaient pour les peuples, si les fascistes gagnaient la guerre.

C’est d’ailleurs, ironie de l’histoire à méditer par nos pacifistes si spéciaux, le premier ministre anglais Neville Chamberlain, un conservateur bon teint, qui, dans les années 1930, symbolisa l’idée, si fortement avancée aujourd’hui par le syndicalisme de la FSM et la gauche campiste qui lui est proche, d’éviter la guerre à tout prix, c’est-à-dire au prix de l’abandon à Adolf Hitler de l’Autriche par l'Anschluss du mois de mars 1938, de la Tchécoslovaquie par les accords de Munich six mois après et de la Pologne en accord avec l'URSS. La guerre mondiale menaçait et, malgré ces capitulations, elle ne tarda pas à arriver dans les meilleures conditions pour Adolf Hitler.

Alors bien sûr, Vladimir Poutine n’est pas Adolf Hitler, mais il est, et cela devrait être un grave problème, un totalitaire néofasciste mafieux qui voudrait recomposer et cherche à recomposer, à sa mesure et à coups de massacres de peuples, l’ordre international alors que, dans la foulée ukrainienne, il ne fait que se vassaliser à celle qui serait vraiment en mesure de procéder à cette recomposition, la Chine évidemment, attentive à tirer les leçons des échecs militaires russes, avec sa visée sur Taïwan. Taïwan pourrait bien être, suite à l’ouverture de la boîte de Pandore des guerres d’annexion par Vladimir Poutine, l’épicentre des tensions les plus dangereuses pour la paix avec, pour le coup, les possibles retrouvailles avec le bellicisme, relativement mis sous l’éteignoir jusque-là et franchement défait en Afghanistan, des États-Unis, peu enclins à trop s’impliquer dans un soutien durable à l’Ukraine, car coûteux et faisant diversion au regard de cet enjeu, premier et essentiel pour eux, de l’Indo-Pacifique.

Pour conclure sur nos moutons noirs de la FSM, nous épinglerons leur volonté affichée dans leur texte d’exiger la fin de la guerre en Ukraine, avec en corollaire infâme, là aussi implicite, la cessation de toute aide militaire à celle-ci, véritable feinte rhétorique évitant de nous dire le comment de la chose, mais dont nous comprenons que cela ne passe pas par le soutien à la résistance du peuple de ce pays, peuple qui ne mérite pas de recevoir en tant que tel la moindre mention explicite d’un tel appui dans ce texte. En effet, ce peuple, preuve par neuf de ce qu’est ce pacifisme de la FSM, se bat pour la défaite de la Russie poutinienne et son expulsion de son territoire.

Alors la paix, selon la logique de ce genre pitoyable d’internationalistes, serait, en l’état, dans le meilleur des cas, d'obtenir qu’un cessez le feu ouvre sur la reconnaissance par les ukrainiens de l’annexion des zones occupées à l'est, Crimée comprise, par la Russie, autrement dit sur le passage de ces territoires, et des populations qui vont avec, sous domination néofasciste russe. Tant pis pour ceux qui s’en sont échappés en sauve-qui-peut angoissé dans l’espoir d’y revenir un jour, le tout dans l’oubli par les pacifistes à courte vue que cette paix serait pour la Russie une victoire ouvrant sur d’autres guerres, dont ce qui s’est passé en Géorgie donne une idée, comme d’ailleurs la misérable prospective du ministre de la défense russe indiquant cyniquement que la prochaine cible pourrait être la Moldavie, qui compte déjà sa région de la Transnistrie occupée depuis des années par les pro-russes avec l’incontournable appui actif de la Russie.

Le présent, n’en doutons pas, bégaierait beaucoup de choses du passé si nous continuons à laisser faire sans réagir les escrocs de l’internationalisme, comme ceux de la FSM, en Autriche, en Tchécoslovaquie, en Pologne, en Lettonie, en Estonie, en Lituanie, en Suède et en Finlande, curieuse mécanique de la paix et de l’internationalisme.

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