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20 juillet 2022 3 20 /07 /juillet /2022 17:28

 

 

https://linsoumission.fr/2022/07/19/petain-macron-extreme-droite/

 

Philippe Pétain grand soldat, pays réel et nation organique, le nauséabond glissement d'Emmanuel Macron vers une rhétorique d’extrême-droite

Mardi 19 Juillet 2022

Stratégie électorale dangereuse ou conviction nauséabonde profonde, Emmanuel Macron adopte la rhétorique d’extrême-droite. La polémique relative à Philippe Pétain de ce week-end, suite au tweet de Mathilde Panot, est l’occasion d’effectuer une série de rappels factuels, une série de déclarations d’Emmanuel Macron avec lesquels la macronie est visiblement mal à l’aise. Sept années d’appels du pied, de sourires complices et de clins d’œil appuyés, la république construite sur un malentendu, le grand absent de la politique est la figure du roi, Philippe Pétain est un grand soldat, rhétorique maurrassienne du pays réel contre le pays légal, Napoléon le premier des romantiques infiniment libres et la reprise du concept fasciste de la nation organique le jour de l’anniversaire de la prise de la Bastille.

Alors, stratégie électorale dangereuse ou conviction nauséabonde profonde d’Emmanuel Macron, la question reste ouverte. Le résultat est certain. Celui qui promettait bruyamment qu’il n’y aurait plus de raison de voter pour le Front National est devenu son meilleur marche pied. Nous retraçons pour vous sept ans d’appels du pied d’Emmanuel Macron à l’extrême-droite.

Au mois de juillet 2015, les tendances anti républicaines de celui qui allait s’autoproclamer Jupiter, le roi des dieux romains, qui allait plus tard rendre hommage à Napoléon et participer à la réhabilitation de Charles Maurras et Philippe Pétain, éclatent pour la première fois au grand jour.

Dans une interview, le ministre de l’économie de François Hollande fait tomber pour la première fois le masque, « il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort ». Cette première sortie lui vaut les hommages du très monarchique Lys Ardent. Emmanuel Macron est qualifié de jeune prodige et de sémillant ministre dans cette feuille de chou numérique dont la devise est « décorer le Lys Ardent pour rendre à la France sa couleur d’antan ». Plus réactionnaire que lui, tu meurs.

En 2017, c’est le lancement de la campagne du fils parricide du traître de la gauche François Hollande.

Après la reprise des mots des courants les plus réactionnaires de l’histoire de France, vient le moment de l’appropriation des symboles réactionnaires dès sa prise de pouvoir. Emmanuel Macron revient aux traditions les plus monarchiques des chasses présidentielles, qui ne sont en fait que la poursuite des chasses royales, « il ne faut pas être honteux, il faut les reconnaître comme un élément d’attractivité. C’est quelque chose qui fascine partout, cela représente la culture française, c’est un point d’ancrage ».

Ce n’est pas anecdotique et ce n’est pas juste un symbole. La politique se nourrit des symboles et les symboles bornent le dicible et le faisable du politique. Reprendre les symboles de la monarchie, c’est ouvrir la voie à des législations du bon vieux temps de l’Ancien Régime.

Du symbole à la législation, Emmanuel Macron ne se fait pas attendre. Dès le mois de septembre 2017, il lance ses troupes de députés au garde-à-vous dans le terrible projet de loi contre l’asile et l’immigration. L’objectif est d’empêcher les personnes qui fuient la mort de trouver asile dans la patrie des droits humains. Le Monde étrille un texte tout répressif. Le président ni de droite ni de gauche, une rhétorique abondamment utilisée par l’extrême droite fasciste depuis son origine, chasse bel et bien sur les terres les plus conservatrices de France.

Qui sera le plus dur avec les plus démunis de notre pays ? Le bal est lancé. Il aboutira quatre ans plus tard à un débat télévisé où le ministre de l’intérieur du parti se réclamant progressiste accusera Marine Le Pen d’être trop molle.

A partir de 2018, les gestes en direction des nostalgiques du régime de Vichy se multiplient depuis l’Elysée.

Pour le bicentenaire de l’armistice de la première guerre mondiale, le président se laisse aller à son admiration pour le maréchal Philippe Pétain. Polémique, outrage des défenseurs de la république, des associations antiracistes et des luttes contre l’antisémitisme, France Info décrypte cette opération de séduction des réactionnaires et des amoureux du chef de Vichy.

Tout commence avec une note sur l’agenda du ministère de l’Éducation Nationale, Dimanche 11 Novembre 2018, devant l’Hôtel National des Invalides, pendant la cérémonie organisée par l’état-major des armées et le gouverneur militaire de Paris, en présence du président de la république. Il s’agira de rendre hommage aux huit maréchaux qui ont dirigé les combats pendant la première guerre mondiale.

Le problème est que, pour arriver à huit, il faut aller bien au-delà des cinq maréchaux honorés au Panthéon. France info nous donne la liste, Joseph Joffre, Ferdinand Foch, Emile Fayolle, Louis Franchet d’Espèrey, Joseph Gallieni, Hubert Lyautey, Michel Joseph Maunoury et Philippe Pétain.

Cet hommage est justifié par le président lui-même qui assume haut et fort de rappeler aux français que le maréchal qui serrera la main d’Adolf Hitler était un bon soldat.

Qui retrouve-t-on en défense de son cher président ? Elisabeth Borne, alors ministre des transports, dit que « c’est une polémique incroyable. Il n’a jamais été question de rendre hommage au maréchal Philippe Pétain. Il y a un hommage à six maréchaux de la grande guerre, mais jamais au maréchal Philippe Pétain. Donc, il n’y a pas de rétropédalage ». Comment dire sans traiter de menteuse la future première ministre, c’est très exactement le terme dans ce cas de rétropédalage.

La note d’agenda sera supprimée face au tollé médiatique. Le bon mot du président envers le traître à la patrie Philippe Pétain reste comme une tache indélébile faîte à l’honneur de la république française, une tache bien loin de déplaire aux réactionnaires monarchistes, napoléoniens ou vichystes qui n’en n’ont jamais voulu de cette république.

Après cette tentative de réhabilitation d’un militaire antisémite et antidreyfusard bien avant la première guerre, dont le statut de bon soldat a aussi été vivement critiqué, puisque le vainqueur de Verdun s’est surtout illustré dans sa capacité à envoyer des milliers d’hommes à la boucherie sans jamais approcher un champ de bataille, toutes les digues ont sauté. Emmanuel Macron se lance à corps perdu dans la drague lourdingue des franges les plus réactionnaires de l’électorat.

En 2019, Emmanuel Macron susurre des confidences à Valeurs Actuelles. Il est impossible d’accéder au contenu sans donner de l’argent à Valeurs Actuelles. Les Inrocks nous livrent des extraits de cette conversation puante.  A propos d’une manifestation contre l’islamophobie à Paris, Samedi 19 octobre 2019, Emmanuel Macron déclare que « la manifestation pour le voile, Place de la République à Paris, c’était du tiers-mondisme non-aligné aux relents marxistes ».

Cette nouvelle déclaration provoque une nouvelle levée de bouclier des défenseurs de l’égalité républicaine. Mais qui écoute encore dans la France d’Eric Zemmour et de Vincent Bolloré ?

Islamo gauchisme, séparatisme, Charles Maurras, Philippe Pétain et Vichy, le débat politique penche de plus en plus à droite sous la double poussée de CNEWS et de Radio-Télévision Emmanuel Macron.

Après la révolte des Gilets Jaunes qui impose au président de souder les puissances autoritaires autour de lui pour garder le pouvoir, Jupiter est en roue libre. La liste des nostalgiques de Vichy s’allongent au Panthéon macroniste.

Il fait un selfie avec Elie Hatem, admirateur de Charles Maurras, lors d’une remise de la Légion d’Honneur.

Légion d’Honneur toujours, cette fois-ci directement décernée à un partisan du renversement de la république. Sous Emmanuel Macron, Joseph Estoup retrouve les ors de la république, soixante ans après en avoir été banni suite au putsch manqué contre Charles de Gaulle du 21 avril 1961.

Il y a un autre symbole de la nostalgie monarchique d’Emmanuel Macron, c’est le rejet de la laïcité.

La rupture avec la laïcité républicaine est un des marqueurs des nostalgiques de la monarchie. Le président Emmanuel Macron est catholique et il aime le faire savoir. C’est pourtant formellement interdit par la constitution de la république française. Mais qui croit encore, arrivé ici de la lecture, qu’Emmanuel Macron y accorde une quelconque importance ?

Aux premières loges à l’église de la Madeleine pour la mort de Johnny Hallyday puis en visite à Lourdes, le chef d’un état laïque s’essuie tranquillement les pieds sur la séparation de l’église et de l’état. Après avoir injurié et stigmatisé les musulmans, Emmanuel Macron continue les appels du pied. Nouvelle polémique, encore une fois sur les terres de l’extrême-droite, le 9 avril 2018, Emmanuel Macron affirme vouloir réparer le lien entre l’église et l’état qui s’est abîmé. La laïcité et le progrès de l’égalité en droit de tous les citoyens attendront.

Nation organique et pays réel, quand Emmanuel Macron réhabilité Charles Maurras, le fondateur de l’Action Française

C’est d’abord la distinction entre le pays réel et le pays légal que le président emprunte à Charles Maurras, penseur antisémite inspirateur de Philippe Pétain. Cette doctrine radicalement antiparlementaire nourrit toutes les ligues d’extrême droite qui tentent d’abattre la république au mois de février 1934.

Tout récemment, lors de son discours du Jeudi 14 Juillet 2022, Emmanuel Macron réhabilite le terme de nation organique, rhétorique fondatrice des états fascistes en Italie et en Allemagne, une idée reprise ensuite fidèlement dans la doctrine de Vichy, « travail, famille et patrie » et la révolution nationale du maréchal fossoyeur de la république française entre 1940 et 1945.

Des Gilets Jaunes à la crise sanitaire, le chantre du modèle libéral a montré qu’il pouvait facilement se complaire dans une pente autoritaire.

En même temps, le président s’est toujours prétendu être le rempart contre l’extrême droite. Fidèle à son slogan, Emmanuel Macron a toujours souhaité s’afficher comme celui qui apporte de la nuance. De la nuance dans la mémoire des traitres à la patrie et des écrivains antirépublicains et antisémites, c’est tout un programme. Il serait erroné de dire que Emmanuel Macron leur rend fermement hommage. Non, il garde une posture critique, mais il nous explique que c’est plus compliqué que cela, qu’ils ont fait des choses terribles, mais qu’il faut regarder le tableau d’ensemble, bref, il se pose en adversaire respectueux des idées et de l’histoire des collaborateurs.

Le résultat est qu’Emmanuel Macron installe le débat sur les thèmes chers à ceux qui regrettent Philippe Pétain et le régime de Vichy.

Nous voyons bien que le projet d’extrême-droite ne fait pas fondamentalement peur à Emmanuel Macron. Sinon, il n’aurait pas fait du gringue à tout ce que la France compte de réactionnaire et de nostalgique de Vichy. Si Emmanuel Macron se montre en pourfendeur de l’extrême droite, c’est parce qu’il pense que c’est un adversaire moins redoutable que la gauche.

Emmanuel Macron craint plus la gauche que l’extrême droite, parce que la gauche est porteuse d’un véritable contre-projet politique, un projet émancipateur des personnes et un projet de mise en commun des biens nécessaires à l’intérêt général humain contre l’accaparement des richesses par une caste parasite. Ce projet est capable de fédérer le peuple, quand l’extrême droite n’est bonne qu’à le diviser en fonction de la couleur de peau ou de la religion.

L’extrême droite ne sait que mythifier le passé, elle n’invente rien, elle ne promet que le retour au passé. Sauf que ce n’était pas mieux avant, peut-être tout juste un peu moins pire dans certains cas. L’espérance de gauche est donc dangereuse pour tous les partisans de l’ordre établi si indécemment favorable aux ultra-riches. L’espoir d’un monde radicalement plus juste et plus fidèle à la devise de la révolution, « liberté, égalité et fraternité », peut permettre au peuple de surmonter sa peur de la répression et sa peur du changement pour renverser les puissants.

C’est pourquoi Emmanuel Macron a toujours favorisé un débat avec l’extrême droite et, pour cela, il faut parler avec ses mots et il faut concentrer le débat sur la sécurité et l’immigration. Il faut parler de tout sauf de la question sociale, du partage des richesses et de conquête de nouvelles libertés individuelles et collectives. Il faut débattre de Philippe Pétain et de Charles Maurras plutôt que de Karl Marx et de Pierre Bourdieu. Il faut garder une certaine distance avec Napoléon, mais il faut créer la polémique autour de sa mémoire pour que jamais le nom de Maximilien de Robespierre ne revienne dans le débat public. C’est raté, grâce à Antoine Léaument.

Dans tous les cas, c’est certain, cela ne fait pas peur à Emmanuel Macron de participer à la montée de l’extrême droite, voir à son arrivée au pouvoir. Il s’en fout. Ses proches et ses amitiés avec le grand capital seront tout autant choyés si les enfants de Philippe Pétain prennent le contrôle de l’état. Comme la grande bourgeoise libérale de l’entre-deux guerres, Emmanuel Macron préférera toujours Adolf Hitler au Front Populaire.

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19 juillet 2022 2 19 /07 /juillet /2022 17:55

 

 

http://www.emancipation69.fr/?ce-qu-expliquait-maksim-butkevych,246.html

 

Ce qu’expliquait Maxime Boutkevitch au mois de mars 2015

Vendredi 15 Juillet 2022

À la suite des événements de la Place Maïdan, puis de l’annexion russe de la Crimée, et avec la répression qui s’en suivit, fut créé, à la fin de l’année 2014, à Paris, le collectif pour la libération d’Alexandre Koltchenko qui initia notamment différentes réunions. L’une de ces réunions se tint le 7 mars 2015, à Paris, avec deux intervenants ukrainiens dont Maxime Boutkevitch. Après l’arrestation de Maxime Boutkevitch avec d’autres soldats ukrainiens par l’armée russe qui engagea la guerre contre l’Ukraine, il est utile de rappeler ce que Maxime Boutkevitch disait au mois de mars 2015 à propos des événements de la Place Maïdan. Ceci est d’autant plus nécessaire que le pouvoir russe semble vouloir monter un procès politique contre Maxime Boutkevitch, alors qu’il est prisonnier de guerre et qu’une nécessaire campagne politique pour sa libération s’engage.

Voici ce qu’il expliqua notamment lors de cette réunion, « ce que je présente est quelque chose de subjectif parce que j’ai participé de façon active aux événements de la Place Maïdan, mais j’essaye de rester objectif. Pour la majorité des ukrainiens qui ont participé aux événements de la Place Maïdan, c’était l’évènement le plus marquant de leur vie. C’est un événement qui était assez spontané, son évolution était assez imprévisible et on pourrait même dire qu’il n’est pas terminé. La Place Maïdan, ce n’est pas juste la place centrale de la capitale de l’Ukraine, mais c’est plutôt un mouvement, c’est une sorte d’organisation très complexe du point de vue social. D’une part les événements de la Place Maïdan peuvent être décrits comme un mouvement pour les droits humains et pour les droits des citoyens, auquel participaient des ukrainiens tout à fait différents, et ce mélange social qui existait Place Maïdan a poussé les ukrainiens à devenir plus tolérants vis-à-vis de toutes sortes de diversités qui existaient dans la société. Un exemple triste, mais que nous pouvons quand même donner, est que les trois premiers morts de la Place Maïdan étaient un arménien, enfant de réfugiés arméniens en Ukraine, un biélorusse et un ukrainien.

Place Maïdan, il y avait également certains symboles plutôt ethniques-ukrainiens, nationalistes ukrainiens, qui étaient apportés par certains militants de droite. Pour un observateur extérieur, ils pouvaient donner parfois une fausse impression. Comment pouvons-nous avoir en même temps un mouvement qui se bat pour la défense des droits humains et des droits des citoyens et en même temps certains symboles qui peuvent être plus nationalistes ?

Ce qui a déclenché les événements de la Place Maïdan, c’était le refus de signature d’accord d’association, mais dans le temps le mouvement a évolué et, plus tard, ces questions d’intégration dans l’Europe sont devenues secondaires. Les questions les plus importantes étaient les questions sociales, l’opposition à la violence policière, l’opposition au gouvernement qui ne respectait pas les droits des citoyens et la nécessité de faire des réformes radicales de tout le système étatique. Dès le jour de la fuite de Viktor Ianoukovitch, ces réformes se sont mises en route. Malheureusement, cinq jours après ce début de processus de réforme, l’arrivée des forces en Crimée a arrêté complètement ce processus de réforme de l’état.

À titre d’exemple, dès la fuite de Viktor Ianoukovitch, nous avons occupé le bâtiment du service de l’immigration. Cette occupation était tout à fait pacifiste. Notre idée était d’empêcher le gouvernement et les fonctionnaires de l’état qui étaient en train de fuir de détruire les documents qui concernaient en particulier les demandeurs d’asile et les immigrés qui étaient en Ukraine, parce que ces documents, en particulier tout ce qui concernait la délivrance du droit à l’asile, contenaient beaucoup de choses scandaleuses et donc nous avions peur que ces documents puissent être détruits soit par les fonctionnaires de l’ancien gouvernement, soit par des militants de l’extrême droite.

Le résultat de cette occupation fut le lancement d’une réforme de la législation pour l’asile. Le service d’immigration, qui jamais ne voulait coopérer avec les Organisations Non Gouvernementales (ONG), s’est mis à travailler avec nous. Par la suite, avec le début de la guerre, ils nous ont dit qu’il y avait la guerre et qu’ils ne pouvaient pas faire de réforme avec la guerre. Mais malgré tout, cette idée existe, les ukrainiens sont bien conscients qu’il va falloir du temps, mais ils ne sont pas prêts à abandonner ».

À l’évidence le pouvoir russe cherche à faire payer à Maxime Boutkevitch, militant anarchiste, antifasciste et antiraciste de Kiev, co-fondateur de l’association No Borders Project de soutien et d’assistance aux migrants, le combat politique qui a été celui de toute sa vie et en particulier son rôle dans les événements de la Place Maïdan en 2014.

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18 juillet 2022 1 18 /07 /juillet /2022 17:57

 

 

https://www.rfi.fr/fr/europe/20220711-bosnie-27-ans-après-le-génocide-de-srebrenica-inhumation-de-50-victimes

 

Vingt-sept ans après le génocide de Srebrenica, inhumation de cinquante victimes

La commémoration du massacre de Srebrenica, survenu le 11 juillet 1995, a eu lieu Lundi 11 Juillet 2022 au cimetière mémorial de Potocari. À l'époque, les forces serbes du général Ratko Mladic avait tué plus de huit mille hommes et garçons musulmans, un crime qualifié de génocide par la justice internationale.

Cette année, cinquante victimes nouvellement identifiées ont été enterrées dans le cimetière mémorial de Potocari, situé à quelques dizaines de mètres du lieu où, en 1995, les forces serbes avaient séparé les hommes, presque tous exécutés, et les femmes qui avaient presque toutes survécu.

Une victime enterrée Lundi 11 Juillet 2022 avait seize ans au moment du massacre. Ses restes avaient été découverts en 2001, mais il a fallu vingt ans pour parvenir à leur identification. Un certain nombre de corps identifiés n'ont pas été inhumés, car ils sont incomplets, tandis que d'autres ossements récemment retrouvés appartenant à des victimes déjà enterrées seront à nouveau ensevelis après la cérémonie du Lundi 11 Juillet 2022.

Cette année, la commémoration se tient dans un contexte tendu, puisque des photographies de victimes serbes de la guerre, civils et militaires, avaient été plantées le long de la route menant au mémorial, un geste qualifié de provocation à Sarajevo.

Dans un pays toujours fracturé selon des lignes ethniques et alors que des élections approchent, les commémorations de Srebrenica sont utilisées une fois de plus à des fins politiques.

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18 juillet 2022 1 18 /07 /juillet /2022 17:28

 

 

http://www.laboursolidarity.org/Les-syndicats-francais-solidaires

 

Les syndicats français solidaires du peuple ukrainien

Jeudi 30 Juin 2022

Nos amis de l’Union Syndicale Solidaire (USS) et de la Confédération Générale du Travail (CGT) sont arrivés en Ukraine après avoir surmonté de nombreux obstacles, dont de nombreuses heures pour le passage de la frontière, mais ils ont cherché à apporter aux ukrainiens une aide humanitaire, ainsi que des expressions sincères de solidarité avec les syndicats et tous les ukrainiens qui se battent pour l’indépendance de leur patrie.

« Nous souffrons autant que vous et nous sommes côte à côte dans votre lutte », a déclaré Pierre Coutaz, responsable du service international de la CGT, l’un des plus importants syndicats français, s’adressant aux représentants de la Fédération des Syndicats d’Ukraine et de Transcarpathie. Il a noté que tous les syndicats nationaux français soutiennent l’Ukraine et les syndicats ukrainiens dans la lutte contre l’agresseur russe.

Face à ce drame, nos organisations, condamnant unanimement l’invasion du régime russe, ont décidé d’unir leurs forces pour rendre plus efficace notre solidarité. Ce travail est mené conjointement avec les syndicats ukrainiens, qui informent leurs camarades des besoins, notamment, dans les différents lieux d’accueil des réfugiés et déplacés et dans les zones les plus touchées. Un convoi intersyndical de solidarité avec l’Ukraine a été mis en place. Des centaines de syndicats et de militants syndicaux à travers la France contribuent financièrement aux besoins des ukrainiens et les syndicats des entreprises reçoivent des dons des français. Cela nous permet de transporter tout ce dont nous avons besoin vers l’Ukraine, nourriture, produits d’hygiène, médicaments, vêtements et électroménager.

Cette fois nos frères et sœurs ont remis un nouveau bus Renault aux syndicats ukrainiens pour un travail humanitaire.

Vasyl Andreev , vice-président du FPU, et Ivan Zelinsky, président des syndicats de Transcarpathie, au nom de tous les alliés ukrainiens, ont remercié les frères et sœurs français pour leur courage et leur position inébranlable en solidarité avec les ukrainiens. « Nous vous sommes très reconnaissants de votre attitude envers nous, de ce que vous avez déjà fait et de ce que vous faites pour l’Ukraine » a déclaré Vasyl Andreev, « vous démontrez l’efficacité des syndicats et nous sommes fiers de notre amitié, cette manifestation de solidarité entre les travailleurs ».

Les amis français ont remis une aide humanitaire aux réfugiés contraints de fuir leur foyer en raison de la guerre déclenchée par l’agresseur russe et qui avaient trouvé un refuge temporaire dans des sanatoriums syndicaux. L’un d’eux est le sanatorium et la clinique Karpaty, qui fait partie du PJSC et qui est situé dans le district de Moukatchevo de la région de Zakarpattia.

Vive le syndicalisme et la solidarité internationale, de nos jours, ces slogans sont remplis de sens concrets et d’actes nobles pour notre victoire commune.

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18 juillet 2022 1 18 /07 /juillet /2022 17:11

 

 

https://www.bdsfrance.org/pas-de-fair-play-dans-lapartheid-israelien/

 

Pas de fair-play dans l’apartheid israélien

Mercredi 6 Juillet 2022

Le Balata Youth Center, dont un joueur de seize ans, Saeed Odeh, a été abattu par des soldats israéliens l’année dernière, et la Palestine Amputee Football Association (PAFA), composée de joueurs qui ont perdu des membres à cause des snipers israéliens et des assauts militaires à Gaza, demandent instamment aux équipes internationales de ne pas jouer dans l’Israël de l’apartheid.

Chers amis du Paris Saint Germain Football Club et du Football Club de Nantes, nous vous écrivons en tant que clubs de football palestinien de la Cisjordanie palestinienne occupée et de Gaza assiégée. Nous comprenons que vous prévoyez un match amical en Israël de l’apartheid très prochainement. Nous vous incitons, dans l’esprit des valeurs qui sous-tendent ce jeu magnifique, de ne pas jouer en Israël de l’apartheid.

Il n’y a rien de tel que le sentiment de liberté que nous ressentons en courant sur le terrain ou que l’euphorie nous envahissant quand nous gagnons un match.

Ces moments de joie pure sont bien trop brefs et interrompus quand nous sommes forcés de regarder en face la réalité de nos vies sous ce que nous connaissons comme l’apartheid israélien, un cruel système de domination, ainsi que l’a documenté Amnesty International.

Nos joueurs sont visés par des tirs et tués par des soldats israéliens, notamment Saïd Odeh, Mohammad Ghneim, Thaer Yazouri et Zaïd Ghneim, rien que l’année dernière. Les carrières de nos athlètes s’arrêtent lorsqu’ils sont mutilés par des soldats israéliens, comme c’est le cas de Mohammed Khalil de Gaza, âgé de vingt-trois ans, qui a été blessé aux deux genoux. Gaza a plusieurs équipes formées d’amputés qui ont perdu des membres sous les balles de snipers dans les attaques militaires israéliennes. Nos stades sont détruits par les bombes israéliennes. Nos joueurs sont arrêtés et emprisonnés dans les prisons israéliennes, sans accusation. Des soldats israéliens armés attaquent nos terrains à coups de grenades lacrymogènes pendant des matches, même ceux des équipes des juniors. Israël empêche l’importation de nos équipements de sport.

Il est important d’avoir à l’esprit que, tandis que l’Association Israélienne de Football (AIF) accepte dans ses ligues des équipes des colonies israéliennes illégales sur la terre volée à la Palestine, nous sommes empêchés par les checkpoints militaires israéliens de nous déplacer pour des entraînements ou pour des matches sur notre terre.

Même la Coupe de Palestine à laquelle nous tenons tant a été successivement repoussée et même complètement bloquée parce qu’Israël ne permettait pas à des footballeurs des deux clubs gagnants de se déplacer à l’intérieur même de notre pays pour jouer le match. Pensez à cela rien qu’un instant. Ces équipes ont vaincu les défis apparemment insurmontables du régime israélien d’occupation militaire et d’apartheid pour s’élever au sommet de leurs ligues, juste pour être privés de jouer le championnat final, par ce même régime qui les opprime.

Nous nous exprimons d’un point de vue de footballeurs, mais ce dont nous faisons l’expérience est aussi la réalité de millions de palestiniens qui vivent sous la violence brutale du régime d’apartheid israélien.

Le jour même où des soldats israéliens ont tué le footballeur Thaer Yazouri, ils ont aussi tué la célèbre journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh. Les soldats ont ensuite attaqué ceux qui portaient le cercueil et les endeuillés lors des funérailles en un acte de brutalité condamné par des dirigeants catholiques et autres chrétiens de Palestine.

Israël, tout comme d’autres régimes oppresseurs, propose ces matches amicaux et invite des équipes pour des entraînements de Coupe du Monde parce qu’il sait que ce sont des opportunités en or de blanchir son régime d’apartheid par le sport. L’Afrique du Sud de l’apartheid a aussi pratiqué le sport washing en son temps. Des événements sportifs avec de célèbres équipes comme les vôtres aident à donner à Israël la couverture dont il a besoin pour poursuivre son oppression brutale et prolongée de tous les palestiniens, dont les footballeurs, en toute impunité.

Dans une interview récente, le coach de l’Association Sportive de Rome, José Mourinho, a répondu à une question sur l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie et sur les mesures à prendre pour protester, en rappelant d’autres guerres qui ont lieu dans le monde, dont les attaques d’Israël contre les palestiniens de Gaza. Il a dit qu’une des principales questions de son point de vue concerne ce que nous pouvons faire à ce sujet.

Voici une chose que tous vous pouvez faire, y compris toute équipe prenant connaissance des invitations à se rendre en Israël. Vos clubs sont en position unique pour nous aider à isoler Israël de l’apartheid jusqu’à ce qu’il respecte nos droits fondamentaux, comme cela a été fait dans le cas de l’apartheid d’Afrique du Sud, en refusant de jouer ou de s’entraîner en Israël de l’apartheid.

Nous vous incitons à rejoindre le nombre sans précédent de footballeurs actifs, d’équipes et d’athlètes qui sont du côté juste de l’histoire en refusant de blanchir l’apartheid israélien par le sport.

Nos collègues joueurs qui ont été tués, mutilés, arrêtés et qui se sont vus privés du droit de jouer par Israël sont toujours dans nos cœurs. C’est pour eux et pour les jeunes palestiniens qui continuent à rêver, que nous ne pouvons pas et que nous ne resterons pas silencieux.

Il n’y a absolument rien d’amical dans le meurtre de jeunes footballeurs et l’oppression de millions de personnes par Israël. S’il vous plaît, ne jouez pas en Israël de l’apartheid.

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17 juillet 2022 7 17 /07 /juillet /2022 16:16

 

 

https://www.rfi.fr/fr/europe/20220714-des-opposants-biélorusses-aux-côtés-de-l-armée-ukrainienne

 

Des opposants biélorusses aux côtés de l'armée ukrainienne

Jeudi 14 Juillet 2022

Aux côtés des soldats ukrainiens, ils seraient mille cinq cent combattants biélorusses, des volontaires principalement regroupés au sein du régiment Kalinowski, tous opposants au président biélorusse Alexandre Loukachenko, le plus proche allié de Vladimir Poutine.

Alex dit nous parler du sud de l’Ukraine, tout près d’une ligne de front. Il a rejoint le régiment Kalinowski dès le début de l’invasion russe de l'Ukraine. « Nous avons notre propre équipe d’éclaireurs, une équipe d’artillerie et des opérateurs de drones. Nous sommes officiellement une partie de l’armée ukrainienne, chacun de nous a signé un contrat et, donc, nous travaillons très étroitement avec eux », affirme le soldat au micro de Nicolas Feldmann.

À ce titre, Alex et les autres combattants biélorusses du régiment Kalinowski perçoivent un salaire, entre mille à deux mille euros par mois. Ils sont équipés par l'armée ukrainienne et ils sont tous unis contre un ennemi commun, la Russie de Vladimir Poutine. « Le bataillon Kalinowski réunit des penseurs libres biélorusses qui veulent aider les ukrainiens à défendre leur pays contre l’agression russe, mais nous avons un autre ennemi, le président Alexandre Loukachenko. Nous considérons que la Biélorussie est occupée par le Kremlin avec Alexandre Loukachenko, qui est la marionnette de Vladimir Poutine » dit Alex.

Franak Viatchiorka est conseiller de Svetlana Tikhanovskaïa, l’une des principales opposantes d’Alexandre Loukachenko et l’un des soutiens politiques du régiment. « Pour beaucoup de biélorusses, qui ont souffert du régime d’Alexandre Loukachenko, la guerre en Ukraine est devenue un moyen de libérer la Biélorussie », explique Franak Viatchiorka, « si la Russie est faible et que l’Ukraine est plus forte, alors les choses pourront changer en Biélorussie. C’est cela qui motive beaucoup de biélorusses à aider l’Ukraine ».

Ils le font parfois jusqu’à le payer de leur vie. Dix soldats biélorusses sont morts dans les combats depuis le début la guerre. Leurs noms flottent désormais sur des drapeaux rouges et blancs, les couleurs de l’opposition biélorusse, sur la place Maïdan à Kiev.

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17 juillet 2022 7 17 /07 /juillet /2022 16:05

 

 

https://blogs.mediapart.fr/salah-hamouri/blog/140722/lettre-de-salah-hamouri-emmanuel-macron-depuis-la-cellule-n-4-de-la-prison-dofer

 

Lettre de Salah Hamouri à Emmanuel Macron, depuis la prison d'Ofer

Depuis la prison d'Ofer, Salah Hamouri, actuellement en détention administrative, adresse une lettre ouverte à Emmanuel Macron à l'occasion de la fête nationale française.

Je vous écris cette lettre, Jeudi 14 Juillet 2022, cette date qui a changé la face du monde en portant les valeurs d’humanité et de démocratie et qui a donné à la république française sa devise, « liberté, égalité et fraternité ».

Des normes et des valeurs humaines résultant d’une lutte menée par des centaines de milliers de français pour se débarrasser de l’injustice, de la misère et des persécutions. La prise de la prison de la Bastille constitue encore pour moi une boussole indiquant la direction de l’autodétermination de tous les peuples.

Par cette lettre, je veux simplement vous rappeler que je me trouve dans une autre Bastille qui a pour nom Ofer, située dans les Territoires Palestiniens Occupés (TPO). Je vous rappelle aussi que j’y suis en détention administrative pour la troisième fois, qu’il s’agit d’une forme de détention arbitraire pour laquelle les prisonniers ne font l’objet d’aucune mise en accusation et qu’ils se voient soumis à un tribunal militaire semblable à ceux qui sévissaient en France jusqu’à une période récente, lesquels avaient condamné à mort et confisqué sa citoyenneté au général Charles de Gaulle.

Savez-vous que je suis détenu dans les prisons d’une puissance occupante, reconnu par de nombreuses organisations des droits humains et par de experts de l’Organisation des Nations Unies (ONU) comme un régime d’apartheid et que l’un des motifs de cette qualification est précisément le recours à la détention administrative. Il s’agit, comme l’a décrit le dirigeant sioniste Menahem Begin lors d’une session du parlement israélien en 1951, d’une arrestation fondée sur une loi tyrannique et immorale.

Je souhaite ainsi vous demander comment vous pouvez justifier les deux-poids et les deux-mesures dont vous faites preuve à l’égard des peuples victimes d’injustice ? Je vous ai entendu à plus d’une occasion défendre le peuple ukrainien et évoquer sa douleur et ses souffrances. Vous oubliez, ou faites mine d’oublier, que le peuple palestinien subit l’oppression et l’occupation depuis soixante-dix-huit ans. L’état occupant est celui-là même que vous continuez à traiter comme un état au-dessus du droit international, tandis qu’il poursuit sa politique de nettoyage ethnique colonial et qu’il cherche chaque jour à déplacer le peuple palestinien de sa terre.

Je me sens, en toute franchise, citoyen français de quatrième ou de cinquième zone, alors que la France tolère et autorise cet état occupant à prolonger ma détention sans inculpation et sans procès.

Les valeurs de liberté, de justice et d’égalité, sont des valeurs indivisibles et elles constituent des droits inaliénables de tous les peuples. J’espère que vous aurez un peu de courage pour faire pression contre l’état occupant afin d’obtenir ma libération.

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17 juillet 2022 7 17 /07 /juillet /2022 15:51

 

 

https://www.francetvinfo.fr/meteo/canicule/entre-canicule-septieme-vague-de-covid-19-et-manque-de-personnel-c-est-l-ete-de-tous-les-dangers-pour-les-soignants-de-l-hopital-public_5251900.html

 

Entre canicule, coronavirus et manque de personnel, c'est l'été de tous les dangers pour les soignants de l'hôpital public

Vendredi 15 Juillet 2022

Depuis le centre hospitalier de Carcassonne, dans le département de l’Aude, Nathalie Cantié, infirmière sur le plateau technique de cardiologie et de soins d'urgence, note depuis plusieurs semaines qu'une nouvelle patientèle consulte au sein de l'établissement. Ce sont des estivants arrivés dans la région pour leurs vacances et entraînant, selon cette élue du personnel de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), une augmentation de quinze pour cent des hospitalisations depuis le mois de juin 2022. La quinquagénaire, vingt ans d'exercice à l'hôpital de Carcassonne, évoque un patient de soixante-dix ans ayant fait un malaise dans sa piscine, en plein soleil à 17 heures. « La chaleur provoque des charges supplémentaires sur les urgences, avec des répercussions sur les services », explique-t-elle.

Le centre hospitalier de Carcassonne fait partie des cent vingt-sept établissements de santé français dont les services d'urgences sont en grande difficulté, selon une liste réalisée par le syndicat des Services d’Aide Médicale Urgente de France, que France Info a pu consulter. D'après cette liste, environ quatre-vingt-dix pour cent des hôpitaux en tension manquent de personnel médical, quand quarante-sept pour cent d’entre eux font face à un manque d'aides-soignants, d'infirmiers ou de personnel administratif, entre autres. Face à la nouvelle vague de chaleur qui s'abat dans toute la France, en parallèle de la septième vague de coronavirus, plusieurs soignants dans ces centres de soins en crise sont inquiets.

Au centre hospitalier général d'Oloron-Sainte-Marie, dans le département des Pyrénées-Atlantiques, Angélique Lebrun, secrétaire de la Confédération Générale du Travail (CGT), assure effectuer son mi-temps syndical sur son temps de repos cet été. Du fait des besoins actuels, elle a retrouvé un temps plein en tant qu'aide-soignante en service de long séjour. « Dans cette unité, une infirmière a actuellement la charge de trente-sept lits et nous tournons avec des infirmières d'autres services », prévient la syndicaliste. Son service accueille des patients ne pouvant plus rester en Etablissement d’Hébergement des Personnes Agées Dépendantes (EHPAD), des personnes en soins palliatifs et des patients souffrant de handicaps physiques ou mentaux. « Comment prendre soin des personnes âgées si nous n'avons pas les effectifs nécessaires », s’interroge l'aide-soignante.

Le directeur du centre hospitalier, Frédéric Lecenne, explique à France Info que la difficulté principale, pour l'hôpital, est celle du manque de médecins, « pour le mois d'août 2022, nous avons près de trente pour cent de plages de médecins pas encore couvertes. Dans le service de gériatrie, la moitié des lits seront fermés la semaine prochaine du fait du manque d'un médecin. Depuis trois semaines, nous avons baissé de vingt pour cent notre capacité totale de lits ».

« La priorité, c'est la ligne des structures mobiles d'urgence et de réanimation. Quand le médecin urgentiste sort, il reste l'équipe paramédicale et un anesthésiste, mais il n'y a plus de médecin au service des urgences à l'hôpital », dit Angélique Lebrun.

L'établissement fonctionne avec plus de soixante pour cent de médecins remplaçants et la situation aux urgences est particulièrement critique. « Nous devrions avoir onze médecins, ils sont deux actuellement », du fait, entre autres, d'arrêts de travail, dit Angélique Lebrun, « l'activité dans ce service, qui devait fermer au mois de mai 2022, a pu être maintenue grâce à la solidarité des médecins remplaçants qui ont pris des vacations. Depuis, les urgences d'Oloron-Sainte-Marie tournent beaucoup sur des modes dégradés. A titre d'exemple, il y avait un médecin dans la nuit du Lundi 11 Juillet au Mardi 12 Juillet 2022, mais il n’y avait aucun médecin dans la nuit du Jeudi 7 Juillet au Vendredi 8 Juillet 2022.

« Depuis 17 heures, le couloir des urgences est plein », disait, Lundi 11 Juillet 2022 en début de soirée, Agnès, aide-soignante aux urgences adultes de l’hôpital Pellegrin du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Bordeaux. L'établissement, comme l'hôpital d'Oloron-Sainte-Marie, est l'un des cent vingt-sept centres de soins dont les urgences sont particulièrement en tension. « Il y a un médecin avec un interne. Avec les lits qui sont fermés dans les étages, nous ne pouvons pas déplacer les patients », dit l'aide-soignante de cinquante-et-un ans, militante de la CGT Force Ouvrière. Dans son corps de métier, l'absentéisme atteint dix-sept pour cent, « la fatigue se fait sentir, je ne sais pas comment nous allons tenir cet été. Je pense que nous allons perdre certains patients ».

« À minuit, les portes des urgences sont quasiment closes, à part les urgences vitales », poursuit Pascal Gaubert, secrétaire de la CGT Force Ouvrière au CHU de Bordeaux. Il ajoute que des médecins de ville sont venus prêter main forte dans le service de 17 heures à minuit, faute de personnel. Le syndicaliste craint l'évolution de la situation au cours des prochaines semaines, entre les congés des soignants, des personnels touchés par le coronavirus et la vague de forte chaleur qui s'amorce. « C'est l'été de tous les dangers », dit-il.

Aux urgences de Pellegrin à Bordeaux, soignants et patients subissent directement les températures élevées de l'extérieur. Le service n'a pas de dispositif de climatisation, il y a seulement des ventilateurs. « Imaginez, nous avoisinons les trente-quatre degrés », dit Agnès, « quand je sors du travail, je suis en nage. Lors de l'épisode de canicule du mois de juin 2022, il a fallu aller demander des ventilateurs et des humidificateurs pour rafraîchir les patients ». Mais avec ce nouvel épisode de fortes chaleurs, Agnès craint de voir des patients se déshydrater aux urgences, sans compter un éventuel afflux de personnes touchées par la canicule. « Je pense que nous allons à la catastrophe », dit-elle.

Angélique Lebrun, d'Oloron-Sainte-Marie, partage cette inquiétude, « nous sommes très vigilants et l'hydratation des patients, notamment âgés, est particulièrement suivie. Néanmoins, il fait très chaud à l'hôpital. Dans mon service, seule la salle où les patients âgés déjeunent dispose d'une climatisation, sinon, il s'agit juste de petites climatisations portatives ». Frédéric Lecenne, directeur de l'hôpital, confirme cette vigilance accrue pour hydrater davantage les patients les plus vulnérables, « le risque est de voir des personnes âgées déshydratées. Nous avons aussi fourni des ventilateurs supplémentaires dans beaucoup de services ».

« En vingt-deux ans d'activité en tant qu'aide-soignante, c'est la première fois que je ressens tant d'inquiétude pour l'été. Je crains qu'il y ait des morts », dit Angélique Lebrun.

En cas d'afflux de patients souffrant de la canicule, ces soignants déjà à flux tendu pourront-ils répondre à la demande de soins ? « La direction a commencé à anticiper. Du personnel va être rappelé et le personnel reviendra », dit Nathalie Cantié du centre hospitalier de Carcassonne. « Il faudra débloquer des heures supplémentaires, faire appel à des volontaires pour qu'ils reviennent et décaler des congés », dit Pascal Gaubert du CHU de Bordeaux. Au centre hospitalier d'Oloron-Sainte-Marie, la direction fera appel, si besoin, aux agents volontaires pour revenir et aux heures supplémentaires.

La septième vague de coronavirus vient ajouter une complexité supplémentaire à la donne. Plusieurs soignants assurent que, à ce stade, la reprise de l'épidémie de coronavirus reste gérable à l'échelle de leurs services. Pascal Gaubert est toutefois convaincu que « si la vague devait frapper, nous serions dans une situation extrêmement difficile ».

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17 juillet 2022 7 17 /07 /juillet /2022 15:04

 

 

https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/algerie-liberte-fermeture-journal-quotidien-presse-pressions-rebrab

 

« Une immense perte pour le pluralisme médiatique », onde de choc en Algérie après la fermeture annoncée du quotidien Liberté

Asphyxie économique et pressions politiques auraient eu raison du quotidien francophone, créé dans les années 1990, où sont notamment publiés des textes de l’écrivain Kamel Daoud et des dessins du caricaturiste Dilem

Après trente ans de parution, le quotidien francophone Liberté disparaîtra définitivement du paysage médiatique algérien, Mercredi 6 Avril 2022.

Cette décision a été annoncée Samedi 2 Avril 2022, lors d’une réunion avec le collectif de rédaction, et elle doit être validée par le conseil d’administration en début de semaine.

Le propriétaire du journal, l’homme d’affaires Issad Rebrab, célèbre capitaine d’industrie, il est à la tête de Cevital, premier groupe privé algérien de l’agroalimentaire, de l’automobile, des matériaux de construction et de l’électroménager, serait motivé par des considérations personnelles.

« Il est âgé, il est fatigué et il veut se retirer définitivement de la vie publique. Il a décidé de mettre de l’ordre dans ses affaires », a expliqué à Middle East Eye (MEE) un proche de la famille d’Issad Rebrab, qui a ajouté que cette décision avait été prise de longue date.

Au sein de la rédaction du quotidien, cette explication ne convainc pas. Les journalistes estiment que l’homme le plus riche d’Algérie, il est aussi, selon Forbes, la septième fortune africaine, a cédé à la pression des autorités.

« Le journal subit les contrecoups des pressions des autorités contre Issad Rebrab », indique un journaliste à MEE, « et ces pressions se font de plus en plus sentir ces derniers mois ».

Au mois de février 2022, la publication d’un entretien avec Toufik Hakkar, le Président Directeur Général (PDG) de la compagnie publique des hydrocarbures Sonatrach, affirmant que l’Algérie était prête à augmenter ses exportations de gaz vers l’Europe, a provoqué des réactions violentes, Sonatrach a porté plainte contre Liberté, accusant le journal d’avoir détourné ses propos, et le journaliste auteur de l’interview a été placé sous contrôle judiciaire.

Quelques semaines auparavant, le ministre de la communication, Mohamed Bouslimani, critiquait violemment le journal pour ne pas avoir félicité le gouvernement qui venait de supprimer certaines taxes et impôts initialement prévus dans la loi de finances.

Au mois de janvier 2022, le chef de l’état, Abdelmadjid Tebboune, s’était attaqué à Liberté pour avoir publié en couverture une photographie montrant des étalages vides, pendant que le pays était confronté à la pénurie de certains produits de large consommation.

MEE a tenté de joindre Issad Rebrab pour un commentaire, mais ce dernier n’a pas souhaité s’exprimer.

Fondé en 1992 par trois journalistes, Hacène Ouandjeli, Ali Ouafek et Ahmed Fattani, aujourd’hui directeur de l’Expression, un autre quotidien francophone, et l’homme d’affaire, le journal Liberté s’est imposé comme l’un des titres emblématiques du paysage médiatique algérien, où sont aujourd’hui publiés des textes de l’écrivain Kamel Daoud et les dessins du caricaturiste Dilem.

Pendant la décennie noire, quatre employés du journal ont été assassinés. Proche des milieux laïcs, Liberté s’est distingué par une ligne éditoriale critique vis-à-vis du pouvoir, ce qui lui a valu des sanctions et des fermetures périodiques.

Il est également privé, depuis de longues années, de la publicité étatique, source de financement importante pour la plupart des médias algériens, ce qui ne l’a toutefois pas empêché de paraître grâce au soutien financier de son propriétaire.

Depuis le mois de septembre 2021, un des journalistes du quotidien, Mohamed Mouloudj, arrêté pour adhésion à un groupe terroriste, en l’occurrence le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), est toujours en prison.

Au-delà de Liberté, c’est de la scène publique qu’Issad Rebrab aurait émis le souhait de se retirer définitivement. Après des années de polémiques avec les gouvernements successifs d’Abdelaziz Bouteflika, l’homme d’affaires de soixante-dix-huit ans, qui détient également des investissements en France, a été emprisonné au mois d’avril 2019 dans le cadre de l’opération anticorruption engagée par les autorités de transition. Il a été notamment accusé de fuite de capitaux et d’acquisition de machines usagées.

Condamné au mois de janvier 2020 à dix-huit mois de prison dont six mois ferme pour infractions fiscales, bancaires et douanières, le patron a quitté la prison après neuf mois de détention provisoire.

Cette période a été un tournant dans sa vie puisque, selon des témoignages de proches recueillis par MEE, le passage par la case prison a transformé le vieil homme, qui se plaint souvent des blocages dont font l’objet ses projets en Algérie.

Il va probablement céder les rênes du groupe Cevital, un mastodonte qui réalise plus de quatre milliards de dollars de chiffre d’affaire par an, à l’un de ses enfants dans les prochaines semaines, selon un proche de la famille. La forme de cette annonce n’a pas encore été précisée.

Mais la fermeture de Liberté ne serait qu’un des symptômes de la grave crise que traverse la presse algérienne depuis de nombreuses années.

Au mois de février 2022, le Watan, l’autre grand quotidien francophone dont certains observateurs de la scène médiatique prédisent une disparition prochaine, a dû augmenter le prix de vente du journal.

« Cette réévaluation du prix de vente s’est avérée indispensable à l’entreprise pour remettre ses équilibres financiers dans le bon sens et surtout pour éviter une asphyxie lente qui menace sérieusement l’avenir à court terme du quotidien », a justifié la direction du journal dans un communiqué, « elle est directement liée à deux facteurs prépondérants. Le premier facteur est la détérioration logique et inéluctable de sa situation économique et financière du fait de la pression politique permanente exercée sur sa ligne éditoriale sous forme d’un interdit d’accès à la publicité publique. Le deuxième facteur est l’impact de la flambée vertigineuse du coût du papier sur le marché mondial, qui a obligé les imprimeries à revoir à la hausse le prix de leurs prestations ».

« Il est évident que le temps de l’aventure intellectuelle, celle des années 1990, est bel et bien finie », constate l’universitaire et ancien journaliste Ahcene Djaballah Belkacem dans le Watan du Dimanche 3 Avril 2022, « quand Abdelaziz Bouteflika était président, la scène médiatique a été littéralement envahie par les affaires, puis l’émergence et l’invasion d’internet n’a fait qu’accélérer la descente aux enfers de la presse ».

« La fermeture de Liberté intervient après trois opérations successives de dégraissement de la masse salariale, d’abord une mise à la retraite anticipée d’une vingtaine d’employés et, ensuite, deux vagues de compression en contrepartie d’indemnités », relève le site d’information Twala.

Selon les autorités, pourtant, la liberté de la presse est respectée. Le président Abdelmadjid Tebboune a assuré récemment encore que la constitution respectait la liberté de la presse et que les critiques étaient admises.

D’autres responsables, comme l’ancien ministre de la communication Ammar Belhimer, limogé au mois de juillet 2021, justifient les difficultés de certains médias comme un signe de la fin de la presse papier. Ce que les associations de défense des droits humains et des partis politiques ont souvent démenti, évoquant une fermeture du champ médiatique.

« Sa disparition serait une immense perte pour le pluralisme médiatique, un coup dur pour les acquis démocratiques arrachés de haute lutte et de sacrifices et une grande perte pour le pays », prévient une pétition signée par plusieurs intellectuels, universitaires, chercheurs et artistes.

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16 juillet 2022 6 16 /07 /juillet /2022 17:30

 

 

https://linsoumission.fr/2022/07/13/sri-lanka-revolution-citoyenne/

 

Sri Lanka, récit de l’entrée d’un peuple en révolution citoyenne

Au Sri Lanka, la famille de Gotabaya Rajapaksa s’est accaparée le pouvoir et a vidé les caisses de l’état. Il est impossible d’importer les produits nécessaires. L’inflation a atteint dix pour cent au mois de juin 2022. Les pénuries s’enchaînent. La vente de carburant est interdite, il y a des coupures d’électricités dix heures par jour et quatre-vingt pour cent de la population est contrainte de sauter au moins un repas par jour. C’est insupportable. A la fin du mois de mars 2022, un vent de dégagisme se lève. Un à un, les membres de la famille régnante sont contraints de démissionner. Samedi 9 Juillet 2022, le peuple conquiert les bureaux présidentiels et force le chef de l’état à fuir et à annoncer sa démission. Vous trouverez ci-dessous le récit de l’entrée d’un peuple en révolution citoyenne.

« Gotabaya Rajapaksa, go home », Samedi 9 Juillet 2022, ce cri de colère résonne pendant des heures devant les bureaux du président du Sri Lanka Gotabaya Rajapaksa. Les milliers de manifestants sont venus à pied ou en vélo, pénurie de carburant oblige. Ils réclament par ce slogan la démission du chef de l’état, tenu pour responsable de la faillite économique et sociale du pays. Le vent du dégagisme s’est levé sur le Sri Lanka. Ce même slogan surgit à chaque révolution citoyenne, « dégagez » et « qu’ils s’en aillent tous », des slogans qui, une fois de plus, unissent une population à bout contre une clique qui s’est accaparée tout le pouvoir, pour son unique profit personnel.

Au Sri Lanka, la concentration des pouvoirs atteint des sommets rarement atteints. En deux ans, un même nom de famille occupe tous les postes clés du gouvernement.

Pour commencer, lors de sa prise de fonction, le président s’est tranquillement octroyé le portefeuille de ministre de la défense, en contradiction totale avec la constitution qui empêche le chef de l’état d’occuper un poste ministériel. Plus c’est gros, plus cela passe.

Après cela, il n’y a plus de limite de décence. Gotabaya Rajapaksa fait appel à son frère, Mahinda Rajapaksa, déjà président du Sri Lanka de 2005 à 2015, avec un bilan pour le moins mitigé notamment en matière de droits humains et de graves soupçons de corruption. Avec un tel curriculum, il mérite bien de cumuler les postes de premier ministre, de ministre des finances, de ministre de l’urbanisme et de ministre des affaires bouddhistes.

Dans la foulée, le troisième frère, Chamal Rajapaksa, obtient rien de moins que les ministères de l’Irrigation, de la sécurité, de l’intérieur et de la gestion des catastrophes. Il ne faudrait pas faire de jaloux. La nouvelle génération n’est pas laissée sur le bord de la route, on a le sens du partage dans la famille.

Sashindra Rajapaksa, fils de Chamal Rajapaksa, reçoit un poste de secrétaire d’état à l’agriculture. Pour celui du premier ministre, ce sera le ministère de la jeunesse et des sports, à ce niveau, c’est presque artistique.

Si encore ils étaient des gestionnaires hors pair et s’ils avaient assuré la prospérité du Sri Lanka, mais la clique de Gotabaya Rajapaksa ajoute l’incompétence à l’indécence.

La première défaillance grossière, ce sont les droits humains. La répression sanglante des tamouls, dans la partie nord du Sri Lanka, organisé par le ministre de la défense, Gotabaya Rajapaksa, a fait au moins quarante mille morts civils, plus que le terrible tsunami du mois de décembre 2004, et des dizaines de milliers de disparus. Pour masquer cette violence proche du génocide, le président de l’époque, un certain Mahinda Rajapaksa, fait régner la terreur sur les journalistes étrangers qui tentent de couvrir le conflit. Résultat, les pays occidentaux cessent peu à peu leur aide financière à ce régime de moins en moins fréquentable.

Conséquence, pour financer leurs projets d’infrastructures pas toujours pertinent, à l’image du gigantesque port construit dans la ville natale de la famille à Hambantota, la clique doit contracter des emprunts faramineux. Qui dit dette massive, dit taux d’intérêt massif. La spirale s’enclenche. La deuxième défaillance, ce sont les finances du pays qui plongent dans le rouge.

La clique de Gotabaya Rajapaksa qui a mis la main sur le Sri Lanka est aussi accusée de corruption. La dernière défaillance, et ce n’est pas la plus faible, la corruption s’infiltre jusqu’au plus haut sommet de l’état. Les méga projets inutiles s’enchaînent avec des coûts pour le pays toujours plus élevés au fur et à mesure que des puissants se servent sans scrupule à chaque transaction. Basil Rajapaksa, ancien ministre des finances est surnommé monsieur dix pour cent, en référence aux commissions qu’il aurait perçues sur des contrats gouvernementaux.

A la fin du mois de mars 2022, le processus destituant commence au Sri Lanka. Le premier ministre est le premier à dégager, au bout d’un mois de révolte populaire. Président pendant dix ans, il concentre d’abord la colère de la population. Samedi 9 Juillet 2022, lorsque la foule déborde les forces de sécurité, l’unique accès de violence sera dirigé contre sa résidence personnelle. Le peuple force l’entrée et peut admirer le luxe faramineux dans lequel se vautrait la famille régnante. Dans le même temps, l’Organisation des Nations Unies (ONU) estime que quatre-vingt pour cent de la population saute un repas à cause de la pénurie alimentaire. C’est insupportable. Les manifestants incendient la résidence personnelle du premier ministre.

Un par un, les membres de la famille sont chassés du pouvoir. Un par un, le peuple réclame leur démission. Un par un, la force de la volonté populaire finit par triompher. Qu’importe les gaz lacrymogènes, les canaux à eau et tout l’arsenal répressif encore plus violent développé et affiné pendant la répression des forces de sécurité contre les tamouls. Au Sri Lanka, le peuple a décidé d’en finir avec cette caste qui lui pourrit la vie.

Samedi 9 Juillet 2022, après une journée d’insurrection déterminée, les bureaux du président sont envahis. Le chef de l’état s’enfuit sous la protection de l’armée et il annonce sa démission.

Le peuple du Sri Lanka reprend la maîtrise des affaires de l’état et de la piscine présidentielle. Loin des caricatures des foules hargneuses et sanguinaires, l’insurrection destituante ne donne pas lieu à des déchaînements de rage. Pourtant, la colère est bien là et, au vu de l’accaparement sauvage par la clique de Gotabaya Rajapaksa, elle semble bien légitime. Il n’y a pas de mort, il y a des dizaines de blessés suite à la répression policière, mais il n’y a pas de lynchage, ni de sauvagerie. Il y a juste la froide détermination de reprendre le contrôle sur ce qui est censé appartenir au peuple en démocratie, le pouvoir.

Le processus destituant est proche de s’achever au Sri Lanka. Le président honnis a démissionné, Mercredi 13 Juillet 2022. Les manifestants, qui ne lui accordent plus aucune confiance, ont décidé d’occuper ses bureaux pour le forcer à tenir parole. Le peuple va-t-il finalement réussir à dégager cette clique qui a mis à sac le pays ? La réponse viendra dans les prochains jours.

Après avoir dégagé la caste politique, il restera encore une étape cruciale, la première phase de l’exercice du pouvoir populaire, le processus constituant, ce moment où le peuple se refonde, se définit dans ses valeurs et dans ses objectifs communs et construit le cadre pour s’assurer de maintenir sa souveraineté pleine et complète sur ses représentants.

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