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31 mars 2021 3 31 /03 /mars /2021 16:06

 

 

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/cedric-herrou-definitivement-relaxe-par-la-justice-pour-aide-aux-migrants-1617194812

 

Cédric Herrou définitivement relaxé par la justice pour aide aux migrants

Après de longues années de procédures judiciaires, Cédric Herrou, agriculteur de la vallée de la Roya, a été relaxé. La décision est tombée Mercredi 31 Mars 2021, prise par la cour de cassation.

C'est une décision qui était attendue depuis des années. Mercredi 31 Mars 2021, la cour de cassation a rejeté un pourvoi du parquet général de Lyon.

Ce rejet signifie la relaxe définitive du militant Cédric Herrou, agriculteur de la vallée de la Roya. Il était poursuivi pour avoir convoyé des migrants venus d'Italie et pour avoir organisé un camp d'accueil en 2016 dans les Alpes-Maritimes.

Cette décision marque l'aboutissement d'une longue procédure. Elle fut notamment jalonnée de trois procès et d'une saisine du conseil constitutionnel, qui avait réaffirmé en 2018 que Cédric Herrou avait agi au nom du principe de fraternité. Le feuilleton est, en ce début de printemps, terminé.

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31 mars 2021 3 31 /03 /mars /2021 14:18

 

 

https://blogs.mediapart.fr/gilets-jaunes-intermittentes-chomeureuses-precaires/blog/220321/vendredis-de-la-colere-contre-la-reforme-de-l-assurance-cho

 

Vendredis de la colère contre la réforme de l’assurance chômage

Lundi 22 Mars 2021

Appel des lieux de culture occupés

Nous, occupants des lieux de culture, nous affirmons que notre lutte dépasse les revendications du secteur culturel et nous appelons à la mobilisation générale contre le projet de réforme de l’assurance chômage.

Alors que la gestion de la crise sanitaire empêche des millions de personnes de travailler, que plus d’un chômeur sur deux n’est pas indemnisé et que le chiffre historique de dix millions de pauvres a été dépassé, le gouvernement impose une réforme de l’assurance chômage d’une violence inouïe. Elle appauvrit de façon écrasante les plus précaires d’entre nous. C’est inacceptable, indigne et obscène. 

Nous sommes déterminés à obtenir son retrait définitif. Nous exigeons que tous les chômeurs soient indemnisés immédiatement. 

Nous appelons tous les vendredis à des journées  d’actions coordonnées dans toute la France. 

Pas de réouverture sans droits sociaux pour tous.

Premiers signataires :

Scène Nationale du Cratère d'Alès, Pôle National du Cirque d'Auch, Cirque Jules Verne d'Amiens, Centre Dramatique National (CDN) d'Angers, Théâtre de la Commune d'Aubervilliers, Fabrica du Festival d'Avignon, CDN de Besançon, Théâtre Barbey de Bordeaux, Scène de Musique Actuelle (SMA) de Bourg-en-Bresse, Théâtre Jacques Coeur de Bourges, Scène Nationale du Quartz de Brest, CDN de Caen, Scène Nationale de Calais, Scène Nationale Espace des Arts de Châlons sur Saône, Espace Malraux de Chambéry, Equinoxe Scène Nationale de Châteauroux, Théâtre National de la Comédie de Clermont Ferrand, Théâtre des Aires de Die, Grand Théâtre de Dijon, Maison de la Culture de Grenoble, Théâtre des Quartiers d’Ivry, Scène Nationale de La Roche sur Yon, Scène Nationale du Volcan du Havre, Théâtre Sébastopol de Lille, CDN de Limoges, Théâtre Municipal de Lons le Saunier, Scène Nationale de Mâcon, Scène Nationale de Marseille, Théâtre de la Maison du Peuple de Millau, Centre Chorégraphique National (CCN) de Montpellier, CDN de Montpellier, Nouveau Théâtre de Montreuil, CDN de Nancy, Opéra Graslin de Nantes, Théâtre National de Nice, SMA de Nîmes, Théâtre du Moulin du Roc de Niort, CDN d'Orléans, Théâtre de l'Odéon de Paris, Théâtre National de la Colline de Paris, Zénith de Pau, Comédie de Reims, Théâtre Municipal Georges Simenon de Rosny-sous-Bois, Colisée de Roubaix, CDN de Rouen, Scène Nationale de Saint Brieuc, SMA de Saint-Étienne, Théâtre Molière de Sète, CDN de la Réunion, Théâtre National de Strasbourg, Théâtre Châteauvallon Liberté de Toulon, Théâtre de la Cité de Toulouse, Grand Théâtre de Tours, CDN de Valence, Théâtre National Populaire de Villeurbanne

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31 mars 2021 3 31 /03 /mars /2021 13:27

 

 

https://europalestine.com/2021/03/22/israel-prefere-jeter-ses-surplus-de-vaccins-anti-covid-plutot-que-de-les-donner-aux-palestiniens/

 

Israel préfère jeter ses surplus de vaccins contre le coronavirus, plutôt que de les donner aux palestiniens

Lundi 22 Mars 2021

Alors que les hôpitaux de Cisjordanie sont à plus de cent dix pour cent de leur capacité et que deux cent seize mille cas de coronavirus et deux mille trois cent quarante trois morts, selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publié au début du mois de mars 2021, ont été recensés depuis le début de l’épidémie, soit une une augmentation de trente huit pour cent des contaminations et de soixante et un pour cent du nombre de morts, Israël se refuse à donner aux palestiniens ses doses de vaccin en surplus.

Dans un article cinglant, le quotidien israélien Haaretz révélait récemment  que des centaines de doses sont jetées à la poubelle chaque jour en israel, en raison des israéliens qui ne se présentent pas pour se faire vacciner.

La campagne de vaccination a ralenti ces dernières semaines en Israël et les autorités ont un surplus de vaccins que les responsables de la santé peinent à écouler, engendrant un gaspillage de milliers de doses de vaccin chaque semaine, souligne le quotidien. Mais il n'est pas question de les donner aux palestiniens.

 « Avec les terroristes, vous devez être mauvais parmi le mal. Au Moyen-Orient, nous avons appris que cette règle est la clé de notre succès », a déclaré à ce sujet Nir Barkat du Likoud.

« Il est clair que, pour Israël, les palestiniens ne méritent pas nos restes de vaccins », conclut Haaretz en ironisant amèrement, « nous ne pardonnerons jamais aux palestiniens de nous avoir forcés à ne pas les vacciner ».

Comme cela nous est répété tous les soirs au journal télévisé, Israel est un modèle en matière de vaccination, puisqu’il a acheté au prix fort huit millions de doses de vaccins à Pfizer et six millions de doses à Moderna.  Étant donné qu’il y a environ six millions de personnes de plus de quinze ans en Israël, la couverture vaccinale de la population israélienne qui le souhaite est totale, selon les spécialistes, selon lesquels, dans les mois à venir, les surplus de vaccins pour six millions de personnes supplémentaires devraient s’accumuler dans les entrepôts israéliens.

Ces surplus suffiraient à couvrir les deux millions et cinq cent mille palestiniens adultes vivant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Il y a beaucoup plus de jeunes en Palestine occupée qu’en Israel, d’où le décalage des chiffres.

Nous sommes donc en plein apartheid médical, mais cela ne dissuadera sans doute pas nos commentateurs préférés de continuer à nous faire tous les jours l’éloge du modèle israélien et le président français Emmanuel Macron de faire des mamours au président israélien sans aborder cette question, censée pourtant lui tenir tellement à cœur.

« En vertu de la quatrième convention de Genève, Israël a l’obligation d’assurer l’approvisionnement en fournitures médicales, notamment pour lutter contre la propagation de pandémies, aux habitants des territoires qui sont occupés depuis plus de cinquante ans », déclarait Human Rights Watch (HRW), au mois de janvier 2021, « ces responsabilités, outre ses obligations en vertu du droit humanitaire international, comprennent la fourniture de vaccins sans discrimination aux palestiniens vivant sous son contrôle, en prenant comme critère de référence son attitude envers ses propres citoyens ».

Si certaines informations suggèrent que des dirigeants israéliens caressent l’idée de revendre les surplus aux palestiniens, une telle mesure ne sera probablement pas adoptée avant les élections israéliennes de la semaine prochaine.

À ce jour, Israël a donné seulement quelques milliers de doses du vaccin aux soignants palestiniens en première ligne dans un effort humanitaire et s’est lancé dans une campagne de vaccination des palestiniens travaillant en Israël et étant donc directement en contact avec des israéliens, après des pressions répétées des Organisations Non Gouvernementales (ONG) internationales.

« Nous avons vu le nombre de cas de coronavirus grimper en flèche dans notre communauté, à des niveaux sans précédent depuis le début de la pandémie, et nous savions que les choses n’allaient faire qu’empirer », dit, à Middle East Eye, Mohamed Abu Srour, qui travaille au sein du comité populaire dans le camp de réfugiés d’Aïda à Bethléem.

Certains patients du coronavirus dans le camp sont tombés gravement malades et nécessitaient une hospitalisation, mais ils n’ont pas pu trouver un hôpital ou une clinique en capacité de les accueillir, ni de respirateur.

« Nous avons travaillé avec le centre pour la jeunesse d’Aïda pour collecter les dons et pour acquérir deux respirateurs et nous avons réuni une équipe d’infirmières, de médecins et d’étudiants en médecine bénévoles issus de notre communauté pour aider à soigner les résidents du camp qui ont attrapé le coronavirus », dit Mohamed Abu Srour.

« Nous n’avons pas les moyens et les ressources nécessaires pour faire ce travail, mais nous faisons le maximum », dit Mohamed Abu Srour, ajoutant que le groupe a déjà reçu des dizaines d’appels d’autres communautés en Cisjordanie, leur demandant de partager leur modèle, « nous avons le devoir de protéger nos communautés lorsque nos leaders et nos occupants nous laissent tomber et c’est ce que nous essayons de faire ».

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31 mars 2021 3 31 /03 /mars /2021 09:52

 

 

https://radio-m.net/pourquoi-la-place-de-rachad-doit-etre-protegee-dans-le-hirak-ihsane-el-kadi/

 

Pourquoi la place de Rachad doit être protégée dans le hirak

Mardi 23 Mars 2021

Deux faits ont marqué un tournant dans le week-end du Samedi 20 Mars et du Dimanche 21 Mars 2021 au sujet du cas de Rachad dans le hirak. Le parquet de Bir Mourad Rais est venu le consolider.

L’apparition d’une première affichette ouvertement hostile à Rachad Vendredi 19 Mars 2021 dans les rues du centre d’Alger,  puis la présence remarquable, Samedi 20 Mars 2021, d’un cadre de Rachad au sous-marin, siège mythique des communistes du Mouvement Démocratique et Social (MDS), pour leur journée porte ouverte, sont loin d’être deux faits anodins. La campagne de diabolisation contre Rachad a fait des dégâts dans l’unité politique du hirak pour le changement démocratique.

Le mouvement islamo-conservateur a enfin décidé de réagir pour tenter de donner de lui même un visage plus rassurant. Des pans du mouvement populaire commencent à être significativement influencés par la propagande qui veut assimiler le hirak à Rachad, accessoirement au Mouvement pour l'Autodétermination de la Kabylie (MAK). De ce point de vue, la présence de Mustapha Kira aux portes ouvertes du MDS et ses entretiens avec la presse et les présents sont d'audacieuses opérations de relations publiques. Elles ne suffiront pas pour renverser le mouvement de polarisation engagé depuis le mois de juin 2020, Place de la République à Paris. Elles apportent, cependant, une nouvelle donne fertile dans l’approche de la solution politique.

La police politique algérienne est mentalement rivée aux années 1990.  Elle considère que toute concession sur les libertés serait un précédent fatal, Chadli Bendjedid et Mouloud Hamrouche étaient des aventuriers à l’aune de cette lecture, et que toute fédération des courants du hirak autour d’une même feuille de route politique serait un grave danger pour l’agenda de la restauration par le vote confiné.

Les deux soufflets constants depuis le 22 février 2019 pour attiser le contre feu restaurateur sont donc le déni des libertés et la diabolisation d’un des courants présent dans le hirak afin d’empêcher coûte que coûte une unité politique du mouvement sur l’agenda du changement, préalable aux processus électoraux. Au traumatisme du vote du 26 décembre 1991, s’est ajouté, dans la mémoire des officines, celui du contrat de Rome au mois de janvier 1995, celui d’une offre politique de toute l’opposition, islamistes radicaux compris, pour mettre fin à l’insurrection djihadiste et au contre terrorisme d'état. Alors que la machine liberticide tourne à plein régime, la priorité se précise d’empêcher un consensus du hirak sur la conduite de la transition qui engagera le changement, pas d’ouverture donc et pas de front politique des opposants et du hirak.

Dans un tel contexte, le Mandat d'Arrêt International (MAI) émis Lundi 22 Mars 2021 par le parquet du tribunal de Bir Mourad Rais contre quatre Youtubers dissidents dont un, Larbi Zitout, est membre de Rachad, apparaît grossièrement comme le recours ultime pour tenter de dynamiter la cohabitation de tous les acteurs du hirak dans un mouvement pacifique. La cible en est de rendre impossible le front politique inclusif en prolongement du hirak et de ses revendications de rupture.

Le procédé, grossier, ajoutant au passage dans le complot un franc tireur comme Hicham Abboud aux antipodes de la mouvance islamiste, trahit un empressement à tordre le cou à l’unité du hirak, mis en difficulté ces dernières semaines. Rachad est présenté par les services du Détachement Spécial d'Intervention (DSI) et par leurs relais, organiques ou occasionnels, mais aussi intuitivement par une partie du hirak, comme un facteur bloquant dans la résolution des revendications populaires et l’engagement d’une transition démocratique négociée avec le pouvoir militaire. Un repoussoir, au même titre que les anciens du Front Islamique du Salut (FIS), avec lesquels existerait le risque de livrer la république aux salafistes dans des termes finalement à peine différents de ceux de la période de 1989 à 1992.

Le bilan de cette option propagandiste forte a mis très longtemps à prendre forme. Ses premiers résultats s’affichent maintenant et cette option peut se prévaloir d’avoir semer un début de zizanie dans le hirak, dans laquelle même des hommes politiques d’expérience se laissent prendre. La crispation des derniers jours pourrait bien inspirer une sortie par le haut, si le mouvement populaire et ses élites organisées renversaient l’équation sécuritaire par une autre politique, si Rachad était une partie de la solution pour le hirak et s'il n'était pas une partie du problème.

Que les choses soient claires. Ce qui pose problème au régime algérien ce n’est pas le salafisme politique, mais sa position vis à vis du changement démocratique. Madani Mezrag, ancien émir de l’Armée Islamique du Salut (AIS), est une Very Important Person (VIP) à la présidence et les anciens du FIS comme Ali Djeddi et Abdelkader Boukhamkham, qui ont soutenu le processus électoral du 12 décembre 2019, ont porte ouverte chez les officiels.

Rachad est de ce point de vue doublement déstabilisant pour le logiciel sécuritaire qui domine la pensée politique à Alger. Il n’est pas salafiste, donc il fait moins peur aux algériens affranchis de cette illumination millénariste, et il est favorable au changement démocratique avec tous ses codes. La filiation politique de Rachad n’est pas linéaire. Il n’est pas l’épigone maquillé du FIS.

Certes une influence islamiste d’anciens du FIS est bien présente, mais il s’agit plus de celle du courant d'al Jazara, à l’itinéraire doctrinaire différent de celui de la salafia djihadiste qui a squatté à son apogée le parti d'Abassi Madani et d'Ali Belhadj. Il y cohabite avec la culture de la dissidence des officiels algériens, Larbi Zitout en étant la principale incarnation.

Il existe également au sein du mouvement Rachad des transfuges d’autres partis de l’opposition non islamiste. Le mouvement cristallise en fait la radicalité non pas d’une quelconque pensée salafiste, mais celle d’une partie de la diaspora partie d’Algérie durant ou à la fin des années 1990 et qui impute, à juste titre, à l’armée, la perpétuation du régime autocratique responsable de son exil. Rachad a régulièrement cherché à se préserver de l’affiliation au FIS vers laquelle ses adversaires idéologiques tente de le ramener. Son dirigeant emblématique Mourad Dhina offre une prise à cette assimilation. Cet ingénieur vivant en Suisse incarne à lui seul toute la complexité de son mouvement.

Il porte comme une croix une citation où il dénie à une majorité d’algériens le droit de considérer comme des martyrs de l’Algérie les victimes des attentats terroristes ciblés contre les intellectuels,  « ce sont leurs martyrs à eux ». Proche d'Hocine Ait Ahmed de son vivant, il est pourtant l’une des figures du discours pour la démocratie, les plus ouvertes aux alliances politiques.

De manière générale la culture de l'état de droit et des libertés publiques n’est pas un artifice chez Rachad. La génération de militants de la diaspora qui l’a fondé au milieu des années 2000, pour sa plus grande partie, a vécu de longues années en contexte d'état démocratique. Elle est sensible à la protection de l'état de droit et elle reprend sans complexe les éléments de langage des révolutions démocratiques de l’Europe de l’Est. Cela fait de Rachad un mouvement  hétéroclite complexe, à mis chemin entre une esquisse de parti conservateur populiste à rhétorique démocratique et un embryon de parti islamiste réformateur à la manière d'al Nahda en Tunisie.

La crise de l’islamisme politique s’est répandue dans l’espace public depuis le 22 février 2019. Au mois d'octobre 1988, il occupait quasiment seul la rue dès le Vendredi 7 Octobre 1988.  Le hirak et sa tolérance à l’égard de sa propre diversité montre le chemin parcouru par la société algérienne. Les autres courants constitués en partis politiques se portent à peine mieux certes, mais ils peuvent se considérer comme représentés de fait notamment à travers le Pacte de l'Alternative Démocratique (PAD).

Les partis islamistes algériens n’existent pas formellement dans la proximité du hirak. Ils se sont soit estompés sous une disgrâce morale à cause de leur lien avec le djihadisme des années 1990, comme le FIS, soit participé au bouteflikisme, avant de devenir des opposants ambiguës et un passager clandestin au début du hirak, comme le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) et Islah. Cette carence, c’est Rachad qui aurait dû la combler depuis deux ans.

La police politique s’est énergiquement attelée à ce que cela ne puisse pas se faire. La question de la participation de Rachad aux différentes initiatives entamées depuis deux ans pour traduire politiquement les revendications du mouvement populaire a régulièrement buté sur deux obstacles. Le premier obstacle provient de la faiblesse de l’encadrement politique de Rachad en Algérie et son statut semi-clandestin qui lui est rattaché. Le deuxième obstacle est dû à son image diabolisée et à son incapacité à la blanchir particulièrement en exprimant un minimum d’empathie avec les victimes du terrorisme et en reconnaissant les dérives sanglantes du djihadisme.

Résultat, Rachad est resté en marge des tentatives de construire une feuille de route politique consensuelle en Algérie. Kamel Guemmazi de l'ancien FIS a été invité à la réunion consultative de la Safex le 24 aout 2019, mais personne de Rachad. De même parmi les nombreuses figures du hirak qui ont endossé le manifeste de Nida Vingt Deux, au mois d'octobre 2020, il n’y avait pas de responsable connu de Rachad, même si des signataires parmi les hirakistes dans les wilayas, quelques uns étaient réputés proche de Rachad.

Cette exclusion de fait de Rachad du champ de l’action politique publique est devenue problématique pour la construction d’une solution reflétant les volontés politiques du mouvement populaire. Non pas parce que le mouvement de Rachad est totalement incontournable, beaucoup s’en faut, mais parce que le courant de la société auquel il se rattache n’est pas vraiment représenté par les autres cadres islamistes ou conservateurs organisés.

Entre exagération de son influence par les services de sécurité et défaillance du courant islamiste dans la proximité du hirak, Rachad est devenu un acteur important par défaut, en dépit de sa taille militante modeste. Son intégration dans la production d’une offre politique hirakiste reste cependant délicate.

L’accusation voulue infamante de lien avec le terrorisme que le logiciel sécuritaire veut coller à Rachad vise l’unité des marches populaires et son extension dans le champ des alliances politiques. Rached est le premier à devoir mettre cette unité du hirak en tête de sa réflexion stratégique. Il est loin de l’avoir toujours fait depuis un an. Il a tenté de prendre un leadership hors de sa portée en laissant un de ses dirigeants, Larbi Zitout, appelé seul depuis Londres à la reprise des marches à deux reprises pendant l’été 2020.

Il s’est attaqué violemment à des hirakistes portant des points de vue opérationnels divergents du sien. Il s’est montré bienveillant avec une campagne de dénigrement contre l’activiste Samir Belarbi et il a exercé une pression constante contre l’aile conservatrice de Nida Vingt Deux afin de faire avorter un processus de débat ouvert à tous les courants.

Ces dérives, parfois d’essence hégémoniste, ne sont pas nécessairement une ligne politique assumée par sa direction et ils ne sont pas forcément un choix délibéré. La manière de faire de la politique avec des Youtubers, souvent détachés, dans l’exil, de la réalité de la situation dans le pays, peut conduire à des fausses pistes. Il reste que Rachad n’a pas été en mesure de faire émerger une direction politique en Algérie qui sache traduire sa volonté déclarée de rester respectueux des différences et unitaire dans l’action avec tous les autres courants du hirak.

Ce n’est sans doute pas trop tard. La visite de Mustapha Kira aux portes ouvertes du MDS vient conforter l’idée que l’unité du hirak est peut être redevenue la priorité chez ce courant.  Il resterait alors aux autres sensibilités politiques citoyennes se trouvant dans les marches populaires d’intégrer également cette conscience vitale du besoin d’unité. Qui profite de la diabolisation de Rachad ? Ce sera le challenge politique du hirak pendant les prochaines semaines.

Le doute s’est insinué et les démons des années 1990 sont en train de se réveiller. La tentative de criminaliser le mouvement Rachad veut, coûte que coûte, faire ressembler le hirak de 2021 à la grève insurrectionnelle du FIS du mois de mai et du mois de juin 1991. Elle vise à apeurer les classes moyennes supérieures moins impliquées dans les marches depuis la reprise du 22 février 2021 et elle vise à isoler les franges populaires afin probablement de mieux les réprimer.

Et même si la force encore très vive de la mobilisation rend difficile pour le pouvoir ce scénario de la division et de la répression, la charge des officines contre Rachad peut couper la route à toute offre politique inclusive qui verrait, comme à l’hôtel Mazafran en 2014, l’ensemble des acteurs du hirak et de l’opposition politique sans exclusion montrer d’un seul geste la voie du changement des règles institutionnelles.

Protéger la place de Rachad dans le hirak devient de ce point de vue essentiel, y compris et tout autant pour ses adversaires politiques de demain, lorsque viendra enfin le temps de la compétition libre et régulière des programmes politiques.

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30 mars 2021 2 30 /03 /mars /2021 15:22

 

 

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/covid-19-la-mortalite-a-augmente-de-9-1-en-2020-du-jamais-vu-depuis-70-ans-selon-l-insee_4352035.html

 

La mortalité a augmenté de neuf pour cent en 2020, du jamais-vu depuis soixante dix ans, selon l'Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques (INSEE)

Cette hausse des morts a surtout concerné les personnes âgées de plus de soixante dix ans, qui sont des personnes plus à risque face au coronavirus, selon l'INSEE.

En raison de l'épidémie de coronavirus, la mortalité a été exceptionnelle en 2020 en France et l'espérance de vie a nettement baissé, indique l'INSEE dans deux publications publiées Lundi 29 Mars 2021. Au total, six cent soixante huit mille huit cent personnes sont mortes en 2020, toutes causes confondues, soit cinquante cinq mille cinq cent de plus qu'en 2019, soit une augmentation de neuf pour cent. L'espérance de vie a reculé de six mois pour les femmes, à quatre vingt cinq ans, par rapport à 2019, et de sept mois, à soixante dix neuf ans, pour les hommes.

Une telle hausse de la mortalité n'a pas été enregistrée en France depuis soixante dix ans. Elle est ainsi très supérieure à celle observée lors des épisodes grippaux et caniculaires sévères des dernières années, y compris la canicule de 2003. Cette hausse a surtout concerné les personnes âgées de plus de soixante dix ans, onze pour cent d'augmentation, parmi les plus à risque face au coronavirus. À noter, la hausse des décès a été un peu plus forte pour les hommes.

Toujours selon cette étude de l'lNSEE, au mois de mars et au mois d'avril 2020, vingt sept mille trois cent morts supplémentaires sont survenus par rapport à la même période de 2019, soit une augmentation de vingt sept pourcent. L'excédent du nombre de morts entre le mois de septembre et le mois de décembre 2020 est, quant à lui, moins intense, mais il a duré plus longtemps. Il s'avère finalement plus important que celui de la première vague, trente quatre mille trois cent morts, soit une augmentation de dix sept pourcent.

La hausse de la mortalité a également été inégale d'un territoire à l'autre. Elle a été plus forte dans la moitié est de la France métropolitaine, en incluant l'Île-de-France. Mayotte, l'Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes sont finalement les trois régions où les excédents du nombre de morts sont les plus forts sur l'année 2020.

Dans la quasi-totalité des pays européens, le nombre de morts a augmenté en 2020. Avec une augmentation de neuf pour cent, la France se situe dans une position médiane, écrit l'INSEE. D'après les données disponibles au mois de mars, la hausse du nombre des morts est plus forte dans tous les pays limitrophes de la France, à l'exception notable de l'Allemagne, avec une augmentation de cinq pour cent, et du Luxembourg, avec une augmentation de huit pour cent.

Par ailleurs, l'INSEE note en 2020 une chute des mariages. Près de cent cinquante cinq mille mariages ont été célébrés, dont cent cinquante mille entre personnes de sexe différent et cinq mille entre personnes de même sexe. Il s'agit d'un recul historique de trente et un pour cent par rapport à 2019. En effet, les célébrations des mariages ont été interdites durant le confinement du printemps, puis autorisées, mais avec une stricte limitation du nombre d'invités. De nombreux mariages ont ainsi été annulés ou reportés. Il n'y a eu presque aucun mariage au mois d'avril et au mois de mai 2020 et il y a eu nettement moins de mariages que les années précédentes au mois de juin et au mois de juillet 2020.

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30 mars 2021 2 30 /03 /mars /2021 14:50

 

 

https://www.francetvinfo.fr/societe/couvre-feu-du-17-octobre-2020/video-ces-questions-qu-on-se-pose-sur-les-attestations-et-les-amendes_4351915.html

 

Ces questions qui se posent sur les attestations et les amendes

Lundi 29 Mars 2021

Comment les contester, ce qu'on risque et ce qu'elles rapportent à l’état, explications avec Nathalie Tehio, avocate et membre de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH).

Depuis un an, elle nous accompagne dans tous nos déplacements, c'est l'attestation de déplacement dérogatoire. Mais derrière ce document, plusieurs questions subsistent. Par exemple, une question revient souvent. Est-ce que je peux être verbalisé si je sors avec, comme motif sur mon attestation, un proche qui est en détresse psychologique. « Alors il peut vous verbaliser, effectivement, il peut dresser un procès verbal, c'est toute la difficulté et c'est ce qu'on appelle le discernement des forces de l'ordre, on leur demande de faire preuve d'attention, d'écoute par rapport aux citoyens, leur laisser le temps de s'expliquer », explique Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’intérieur. C'est donc à l'appréciation des forces de l'ordre que se fait ou que ne se fait pas la verbalisation.

Nathalie Tehio, avocate et membre de la LDH, pointe un flou et une porte ouverte à l'arbitraire, « c’est la porte ouverte à l'arbitraire policier alors même que, dans une démocratie et dans un état de droit, nous devons savoir par avance, nous, citoyens, ce qui est interdit pour pouvoir adapter notre comportement à l'interdit et donc ne pas commettre une infraction ».

Sortir sans attestation ou mal la remplir, cela peut coûter cent trente cinq euros. Contester une amende, c'est possible et cela peut se faire directement en ligne, sur le site de l'Agence Nationale de Traitement Automatisé des Infractions (ANTAI). Cela peut aussi se faire par courrier et, sur les deux millions de procès verbaux établis depuis le premier confinement, le ministère de l’intérieur a recensé cent soixante quatre mille contestations. « L'argent de ces procès verbaux va dans un compte d'affectation spécial, c'est comme cela que nous l’appelons dans les finances publiques, et il sert à financer les équipements de transports, la prévention, la sécurité routière et le désendettement de l’état », dit Camille Chaize.

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30 mars 2021 2 30 /03 /mars /2021 13:34

 

 

https://blogs.mediapart.fr/robi-morder/blog/220321/unef-delenda-est

 

L'Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) ne doit pas être détruite

Par Robi Morder

Lundi 22 Mars 2021

Ce n’est pas la situation de la vie étudiante qui a mis le feu à certains politiques et à beaucoup de médias mainstream. Le scandale n’est pas dans la précarité et la souffrance multidimensionnelle qui touchent des centaines de milliers de jeunes de l’enseignement supérieur. Quelques étincelles ont en revanche mis le feu dans les rédactions et sur les plateaux. Alors, il faut garder la raison et s’intéresser à la profondeur socio-historique, ce à quoi je voudrais inviter par ces quelques articles.

Des spécialistes qui ne connaissent pas grand-chose, ni à l’université, ni aux mouvements étudiants, défilent sur les plateaux Les cafés du commerce sont fermés, est-ce le manque qui amène des journalistes, des ministres et des politiques plutôt cultivés à oublier l'intelligence dans l’exercice de leurs métiers et de leurs mandats ? A moins que celle-ci ne leur manque. Ce n’est pas la situation étudiante qui fait scandale. Alors il n'y a plus qu'à agiter, comme en 1961 ou en 1971, le spectre de la dissolution.

Voilà donc le spectre de la dissolution de l’UNEF à nouveau sur le tapis. En 1961, cette idée circulait dans l’entourage du premier ministre, Michel Debré. L’UNEF, syndicat unique de la classe étudiante, selon le Figaro, syndiquait un étudiant sur deux et elle devait être punie pour avoir osé, en pleine guerre d’Algérie, une politique estudiantine propre de rétablissement des liens avec les étudiants algériens et l’Union Générale des Etudiants Musulmans Algériens (UGEMA) pour l’arrêt de la guerre. Le gouvernement français dissolvait l'UGEMA en 1956. Le ministère demanda à l’UNEF d’adopter une charte de l’apolitisme, à défaut il se chercherait d’autres correspondants. La menace fut suivie d’exécution. Le gouvernement de Michel Debré, sous la présidence de Charles de Gaulle, soutint la scission minoritaire de la Fédération Nationale des Etudiants de France (FNEF), il lui attribua trois des onze sièges de l’UNEF au Centre National des Œuvres Universitaires et Scolaires (CNOUS) et il supprima la subvention annuelle ainsi que celle du festival culturel étudiant. Une dizaine d’années plus tard, après les événements des mois de mai et de juin 1968, c’est la vie intérieure de l’UNEF qui provoque de vives inquiétudes. Il ne reste sans doute plus que cinq à dix pour cent de syndiqués quand l’UNEF connaît une scission avec, comme il arrive dans ce type de situation, des procédures judiciaires diverses. Les tribunaux iront-ils jusqu’à la dissolution ? Prendront-ils la décision de mettre l’UNEF sous administration judiciaire comme ce qui fut fait à Strasbourg après la prise de l’Association Fédérative Générale des Etudiants de Strasbourg (AFGES) par les situationnistes en 1967 ? Tel ne fut pas le cas, toutes les parties ayant renoncé à leurs demandes respectives.

Le mouvement étudiant était devenu alors multipolaire, il y avait deux UNEF, le Mouvement d'Action Syndicale (MAS) syndicat anticapitaliste et autogestionnaire né en 1976, lié à la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) , le Comité pour l'Organisation du Syndicat des Etudiants de France (COSEF) socialiste et mitterrandiste, les libéraux et les réformateurs du Comité de Liaison des Etudiants de France (CLEF) et du Collectif des Etudiants Libéraux de France (CELF), sans oublier l’Union Nationale Inter universitaire (UNI), organisation d’enseignants et d’étudiants créée après 1968, avec l’appui de Jacques Foccart à l’Elysée, ayant l’ambition officielle d’en finir avec le marxisme à l’université, sans oublier la galaxie des corporatistes à l’échelle locale ou dans certaines disciplines comme le droit, la médecine et la pharmacie.

Arrêtons-nous là et renvoyons pour le détail aux lectures des ouvrages spécialisés. L’essentiel est de comprendre que, en moins de soixante quinze ans, nous sommes passés d’une représentation unique des étudiants par leurs associations générales nées à la fin du dix neuvième siècle avec l’encouragement des autorités académiques, puis leur constitution en union nationale, cas alors unique à l’échelle d’un état, fondée à Lille en 1907, à un éclatement. L’UNEF fut dans le syndicalisme divisé de l’après-guerre une exception unitaire, le monde syndical étudiant ressembla ensuite à son équivalent dans le monde du travail salarié. Et de surcroît, là où l’existence de l’organisation unique étudiante garantissait sa représentativité, l’introduction des élections universitaires par la loi d'Edgar Faure de 1968 exacerba les divisions et la compétition. Enfin, à l’occasion de grandes luttes, nous citerons la grande grève étudiante de 1976 contre la réforme du deuxième cycle universitaire, les grévistes, en grande majorité non syndiqués, s’organisent en assemblées générales élisant des délégations pour les réunions des coordination. Ce modèle restera. Il y a donc désormais trois sources de légitimité, il y a la légitimité de la force militante et du nombre des adhérents et des activités, il y a la légitimité des urnes et il y a la légitimité des assemblées et des coordinations pendant les mobilisations.

« Ces masses énormes de jeunes ne pouvant rester à l’état inorganique, il faut que l’étudiant ne se sente pas perdu dans la foule anonyme, de multiples groupes se sont créés pour cela », écrivait Emile Durkheim en 1918.

Enfin, ces évolutions qui ne sont évidemment pas indépendantes de l’environnement politique, économique et social de la société, se situent en pleine transformation des mondes étudiants. Il y a cent mille étudiants à la Libération quand est adoptée la Charte de Grenoble de l'UNEF, refondatrice du syndicalisme étudiant, qui demeure la référence non seulement de l’UNEF, mais d’autres syndicats dont la Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE). Il y a deux cent mille étudiants à la fin de la guerre d’Algérie, il y a cinq cent mille étudiants en 1968, il y a un million d'étudiants dans les années 1980 et il y a deux millions sept cent cinquante mille étudiants en 2021. Cette massification quantitative est également qualitative. Il ne s’agit plus du petit monde privilégié des origines, ni celui ultérieur avec l’arrivée des couches moyennes accompagnées de quelques rescapés issus des couches populaires. Une bonne moitié de la classe d’âge de 2021 passe dans l’enseignement supérieur. Cette massification n’est pas équivalente à une démocratisation telle qu’on pourrait la souhaiter, le choix des filières, le déroulement des cursus et les parcours individuels, attestent de la persistance des ségrégations et des discriminations. Mais le nombre est là, les luttes étudiantes mettant en échec les projets sélectifs n’y sont pas étrangères, la porte a été ouverte.

Cela a des conséquences pour les organisations étudiantes, elles cherchent d’autres modèles et  d’autres formes d’organisation et d’expression. Une organisation syndicale faite pour cent mille ou deux cent mille étudiants dans une vingtaine de villes universitaires ne peut conserver les mêmes structures et les mêmes modes de fonctionnement quand il s’agit de représenter une telle masse présente dans plus d’une centaine de villes avec leurs universités, leurs instituts et leurs écoles. A l'université napoléonienne centralisée a succédé l’autonomie des établissements, l’autonomie libérale aujourd’hui et non celle rêvée pendant les événements du mois de 1968, ce qui a également changé le système de relations entre les mouvements étudiants et leurs interlocuteurs institutionnels.

C’est dans ces conditions qu’il faut appréhender ce qui se passe dans les organisations étudiantes, et particulièrement l’UNEF qui est sous les feux de l’actualité, non pour les actions revendicatives et corporatives qu’elle mène, comme les autres, sur le terrain étudiant, particulièrement sur la précarité, mais sur quelques affaires, quatre dans quatre villes différentes en quatre ans, et l’organisation de réunions non-mixtes.

Dans les années 1970, et avant bien sûr, les organisations étudiantes reflétaient de manière déformée le milieu, d’autant plus déformée que les femmes n’y exerçaient que rarement des responsabilités à la hauteur de leur nombre dans l’université et même dans les syndicats. Il y avait les enfants, nés en France, des immigrations anciennes de l'Europe de l’Est et de l'Italie, mais il n'y avait quasiment pas d'enfants des immigrations contemporaines, principalement du continent africain. Et pour cause, ces travailleurs étrangers commencent alors à peine à faire souche, notamment avec le regroupement familial. Leurs enfants, français, vont ensuite se retrouver massivement d’abord dans l’enseignement professionnel, regardez les images de la grève de 1973 contre la loi de Michel Debré et comparez les cortèges lycéens avec ceux des Collèges d'Enseignement Technique (CET) ayant, eux, des revendications antiracistes, puis les cohortes suivantes entreront à l'université. En revanche, dans les universités, il y a des étudiants étrangers et ces derniers peuvent avoir une double appartenance, adhérant et militant au sein de leurs associations nationales d’étudiants, rappelons l’existence de la Fédération des Etudiants d'Afrique Noire en France (FEANF), et dans l’UNEF, puis dans les diverses organisations françaises puisqu’ils étudient et travaillent ici. Il y a donc, sur un critère national, déjà des réunions de fait non mixtes, qui permettent à ces associations de stimuler les combats antiracistes et de défense des étudiants étrangers et à leurs membres de prendre la parole et de se former aux responsabilités. Ce qu’en d’autres temps on appelait à gauche la double ou la triple oppression, comme travailleur, femme et étranger, est nommé aujourd’hui comme approche intersectionnelle.

Ces situations spécifiques expliquent la volonté d’autonomie des jeunes vis-à-vis des tutelles adultes, des femmes vis-à-vis du patriarcat, et en retour elles favorisaient les mouvements d’ensemble qui alors impliquaient plus largement des couches ou groupes auparavant absents, ou silencieux. Qui peut nier que le mouvement autonome des femmes n’ait pas nourri la lutte, mixte, pour le droit à l’avortement et à la contraception, celle du Mouvement pour la Liberté de l'Avortement et de la Contraception (MLAC) et qu’en retour cette lutte mixte a stimulé le mouvement autonome ?

Aujourd’hui, bien sûr, il y a des étudiants étrangers et leurs associations, mais la situation est différente pour tous ces étudiants français qui sont victimes de discrimination du fait de leur couleur de peau. Français, ils n’ont plus les mêmes outils d’auto-organisation que leurs prédécesseurs étrangers. Issus pour la plupart de couches populaires, la prise de parole et la prise de responsabilité n’est guère facile. Les organisations se doivent d’inventer et d’expérimenter pour répondre à ces nouveaux défis. Qui dit expérimentation, dit erreurs et outrances. A tâtons, l’UNEF, mais pas qu’elle, imagine des formes qui peuvent surprendre et étonner, mais qui finalement se situent dans la continuité. L’essentiel n’est ainsi pas dans la forme, mais dans l’objectif. S’agit-il de promouvoir la séparation ou de promouvoir une mixité véritable impliquant chacun dans l’égalité ? Faut-il rester dans l’immobilisme ou inventer au risque de la maladresse ? Voilà les dilemmes auxquels ont été confrontés à diverses reprises les mouvements sociaux, comme Act Up, et les coordinations infirmières. Et n’y a-t-il pas de groupes de parole chez les alcooliques anonymes ? Des anciens combattants, ou des anciens déportés ne se retrouvent-ils pas entre eux pour parler de ce qu’ils pensaient être indicible en dehors de ceux qui ont partagé les mêmes souffrances avant que de décider de témoigner pour tous ?

Ce n'est certainement pas le rôle de l'état et des ministres de dire aux syndicats et aux associations comment ils doivent s’organiser ou qui devrait les représenter. Nous ne demandons pas à la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens (CFTC), qui se déclare statutairement à la fois laïque et d’inspiration chrétienne, d’enlever sa référence au christianisme quant elle est reçue au ministère ou à l’assemblée. Nous nous émouvons quand les Etudiants Musulmans de France (EMF) font liste commune avec l’UNEF et d’autres associations, la FAGE l’avait également fait en son temps, mais il n’y avait pas de critiques contre l’UNEF quand elle se présentait avec l’Union des Etudiants Juifs de France (UEJF). Dans tous les cas, l’UNEF sous ses différentes directions a combattu pour le droit à l’avortement et à la contraception, pour l’égalité entre les hommes et les femmes et pour le droit au choix de sa sexualité. Que l’on sache, ce n’est pas la tasse de thé des mouvements fondamentalistes ni des fous de dieu.

Est-ce le rôle d’une ministre de tutelle de juger de ce que doit être la fonction d’un syndicat, être un corps intermédiaire, pacificateur selon Frédérique Vidal ? Un syndicat n’a-t-il pas pour mission de défendre l’intérêt de ses mandants et du groupe qu’il a vocation à représenter ?  En tout état de cause, ce sont ses membres qui définissent leurs valeurs communes et leur mode d’organisation, ce n'est pas l’extérieur. Cela n’écarte pour autant ni l'apport de la recherche, qui peut certes déplaire aux acteurs mais qui en réalité peut leur servir, ni la discussion entre organisations et entre générations en toute franchise, pas pour dénigrer, mais pour partager ensemble des expériences, chacun pouvant puiser dans le passé comme dans le présent de quoi alimenter ses propres réflexions et pratiques.

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30 mars 2021 2 30 /03 /mars /2021 11:15

 

 

https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/contre-lunef-une-manoeuvre-politique-indigne-20210330_G35XGKYJYVCJTG3KH7D7CZCCJ4/

 

Contre l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), une manœuvre politique indigne

Pour ces féministes, syndicalistes et militants, prétexter des réunions non mixtes pour affaiblir la deuxième organisation étudiante est indigne de ministres de la république. La polémique ne vise qu’à empêcher un débat sain sur l’état des inégalités et les moyens pour en sortir.

Mardi 30 Mars 2021

Acteurs du mouvement social, féministes, syndicalistes et militants antiracistes, parfois anciens de l’UNEF, nous avons découvert avec stupeur et colère la polémique organisée par la droite et le gouvernement contre l'UNEF.

Nous sommes indignés que le gouvernement fasse ce choix en pleine crise sanitaire, au lieu d’engager un vrai dialogue avec les organisations étudiantes et la communauté universitaire pour trouver des solutions à la situation catastrophique des étudiants. Alors qu’il stigmatise, met en opposition et banalise la parole raciste, le gouvernement est mal placé pour faire des leçons pour la république. Mais ce qui choque peut-être le plus, c’est le cynisme de la manœuvre qui occulte, caricature et empêche un débat nécessaire. Le calcul électoral est connu et la ficelle est grosse. A l’image de la polémique orchestrée sur l’islamo-gauchisme, l’enjeu est de créer des divisions identitaires pour occulter les questions sociales et organiser ainsi le tête-à-tête avec l’extrême droite en 2022. Une stratégie malsaine et dangereuse, qui n’a d’autre effet que de légitimer les thèses de l’extrême droite.

L’objectif de ce type de polémiques caricaturales est d’empêcher un débat sain sur l’état des inégalités et des discriminations et les moyens pour en sortir. Nous avons en commun la volonté farouche de construire une société mixte et égalitaire et de transformer les rapports sociaux de classe, de genre et de domination, liées au racisme. Mais nous savons que, pour y arriver, il est souvent nécessaire de permettre aux personnes se sentant victimes d’une même discrimination de se retrouver pour oser exprimer leur vécu et leurs attentes et pour enclencher un processus d’émancipation. C’est ce que des organisations progressistes pratiquent ponctuellement. Nous animons ou nous soutenons des collectifs de femmes et de travailleurs sans papiers qui permettent de libérer la parole sur les discriminations subies. De même sur les rapports sociaux au travail, c’est parce qu’ils peuvent s’organiser sans les représentants de la hiérarchie que les salariés peuvent agir contre le management délétère et l’exploitation. Mais, comme l’UNEF, nous avons en commun de nous inscrire dans un combat social, internationaliste et universaliste. Au-delà des rapports de domination qui se cumulent, nous cherchons à rassembler tous ceux qui souhaitent agir contre l’exploitation et l’oppression et gagner une société plus juste.

Prétexter de réunions non mixtes pour appeler à dissoudre la deuxième organisation étudiante, forte de cent dix ans d’histoire, en créant un parallèle avec les jeunesses identitaires, est indigne de ministres de la république. C’est honteux et inédit, à l’image du relent de maccarthysme de la commission d’enquête sur les recherches prétendument islamo-gauchistes. S’interroge-t-on sur tous les cadres prétendument mixtes qui en fait ne le sont pas du tout ?

Chacun est libre de partager ou non les choix et positionnements de l’UNEF et nous considérons d’ailleurs que les étudiants doivent être les seuls juges sur ce point. Nous avons de nombreux sujets de débat entre nous et nous pensons que, sur des questions aussi complexes que la lutte pour le féminisme et la laïcité, contre le racisme et l’homophobie, la discussion est nécessaire. L’enjeu est de rendre visibles des inégalités et de s’organiser pour y mettre fin, sans assigner ni enfermer dans les identités stéréotypées que nous combattons.

L’enjeu est également de trouver le bon équilibre pour articuler, sans prioriser ni occulter, la lutte contre les différentes dominations et les rapports d’exploitation de classe. Les inégalités se cumulent mais elles ne s’effacent pas. La lutte contre le sexisme ne doit pas occulter la lutte contre le racisme et vice-versa, par exemple. Les questions sont complexes et les réponses que nous y apportons peuvent différer, mais nous nous rassemblons pour soutenir la direction de l’UNEF face à la violence des mises en cause dont elle fait l’objet et nous condamnons les attaques infâmes, sexistes et racistes, dont est victime sa présidente Mélanie Luce.

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29 mars 2021 1 29 /03 /mars /2021 16:44

 

 

https://www.francetvinfo.fr/elections/legislatives/covid-19-les-legislatives-partielles-prevues-les-4-et-11-avril-a-paris-et-dans-le-pas-de-calais-vont-etre-reportees_4345839.html

 

Les élections législatives partielles, prévues Dimanche 4 Avril et Dimanche 11 Avril 2021 à Paris et dans le Pas-de-Calais, vont être reportées en raison des restrictions sanitaires liées à la crise du coronavirus, ont appris France Télévision et France Info, Mercredi 24 Mars 2021.

Le cabinet du ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, précise que la décision a été actée mais que des concertations sont en cours sur la date du scrutin.

Les dates du 30 mai 2021, pour le premier tour, et du 6 juin 2021, pour le second tour, sont envisagées, selon des candidats interrogés par France Télévision.

Dans le Pas-de-Calais, la sixième circonscription n'a plus de député depuis l'entrée au gouvernement de Brigitte Bourguignon, nommée ministre déléguée à l'autonomie. A Paris, les élections législatives partielles concernent la quinzième circonscription de Paris. George Pau-Langevin a démissionné de son mandat de députée après sa nomination par le premier ministre comme adjointe au défenseur des droits, le 16 novembre 2020.

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29 mars 2021 1 29 /03 /mars /2021 16:18

 

 

https://www.france-palestine.org/Conseil-des-droits-de-l-homme-de-l-ONU-une-importante-resolution-qui-ne-doit

 

Communiqué du bureau national de l'Association France Palestine Solidarité (AFPS) du Dimanche 28 Mars 2021

Conseil des Droits de l'Homme (CDH) de l’Organisation des Nations Unies (ONU), une importante résolution qui ne doit pas rester sans lendemain

Une très importante résolution a été adoptée par le CDH de l'ONU, Mercredi 24 Mars 2021.

Cette résolution, intitulée « situation des droits de l’homme dans le Territoire Palestinien Occupé (TPO), y compris Jérusalem-Est, et obligation de garantir les principes de responsabilité et de justice », engage Israël, puissance occupante, à respecter immédiatement les obligations qui lui incombent au regard du droit international à l’égard de la population occupée protégée et à garantir l’accès aux vaccins contre le coronavirus dans le TPO.

Sur les quarante sept membres du CDH de l'ONU, trente deux pays ont voté pour, dont l’Allemagne, la France, l’Italie et la Pologne, huit pays se sont abstenus, dont la République Tchèque, le Royaume-Uni et l’Ukraine, et six pays ont voté contre, dont l’Autriche et la Bulgarie. Le représentant du Bahreïn a courageusement quitté la salle au moment du vote.

Au-delà du rappel de l’ensemble des violations du droit par Israël, « le CDH de l'ONU rappelle Israël à ses devoirs de puissance occupante. Il exige qu’Israël se retire du TPO depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, et qu’il mette fin à toutes les actions menées illégalement dans le TPO, notamment la construction des colonies et toutes les autres mesures unilatérales tendant à modifier le caractère, le statut et la composition démographique du territoire. Il exige qu’Israël, puissance occupante, mette immédiatement un terme au blocus de Gaza. Il condamne tous les actes de violence contre des civils palestiniens. Il condamne également les tirs de roquettes contre des zones civiles israéliennes qui font des morts et des blessés. Il souligne l’impérieuse nécessité d’établir les responsabilités de façon crédible et globale pour toutes les violations du droit international, afin de parvenir à une paix durable. Il prie instamment tous les états de s’abstenir de transférer des armes lorsqu’ils estiment qu’il existe un risque manifeste que ces armes puissent être utilisées pour commettre ou faciliter de graves violations du droit international et des droits de l’homme ».

Le bureau national de l’AFPS se félicite du vote positif de la France d’une résolution qui ne saurait rester sans lendemain. Il note par ailleurs que « le CDH de l’ONU exige qu’Israël, puissance occupante, mette fin à toutes les actions menées illégalement dans le TPO, notamment la construction des colonies ». Pour que cette exigence ne reste pas un vœu pieux, il est impératif que la base de données des entreprises impliquées dans la colonisation soit actualisée et que les entreprises visées rendent des comptes.

« Le CDH de l’ONU insiste sur la nécessité de veiller à ce que tous les responsables de violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme répondent de leurs actes », la France doit donc soutenir la Cour Pénale Internationale (CPI) dans l’enquête qu’elle a ouverte contre les crimes commis dans le TPO.

Le bureau national de l’AFPS demande au gouvernement français de prendre toutes les dispositions pour que cette résolution soit suivie d’effet dans les plus brefs délais, particulièrement pour que les palestiniens ne subissent pas plus longtemps la politique d’apartheid sanitaire imposée par Israël.

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