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26 mars 2021 5 26 /03 /mars /2021 17:20

 

 

https://www.france-palestine.org/La-Declaration-de-Jerusalem-sur-l-Antisemitisme

 

Déclaration de Jérusalem sur l’Antisémitisme

Nous vous proposons ci-dessous une traduction en français de la Déclaration de Jérusalem sur l’Antisémitisme (DJA), publiée Jeudi 25 Mars 2021 avec une liste de plus de deux cent signataires universitaires du monde entier.

Nous, les soussignés, présentons la Déclaration de Jérusalem sur l'Antisémitisme, produit d’une initiative qui a vu le jour à Jérusalem. Nous comptons parmi nous des chercheurs internationaux du monde entier travaillant sur l’antisémitisme et les domaines connexes, notamment les études sur les juifs, l'holocauste, Israël, la Palestine et le Moyen-Orient. Le texte de la DJA a bénéficié de la consultation de juristes et de membres de la société civile.

Inspirés par la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale de 1969, la déclaration du forum international de Stockholm sur l'holocauste de 2000 et la résolution de l'Organisation des Nations Unies (ONU) sur la mémoire de l'holocauste de 2005, nous soutenons que, si l’antisémitisme présente certaines caractéristiques distinctives, la lutte contre celui-ci est indissociable de la lutte globale contre toutes les formes de discrimination raciale, ethnique, culturelle, religieuse et de genre.

Conscients de la persécution historique des juifs tout au long de l’histoire et des leçons universelles de l'holocauste et considérant avec inquiétude la réaffirmation de l’antisémitisme par des groupes qui mobilisent la haine et la violence dans la politique, la société et sur internet, nous cherchons à fournir une définition de base de l’antisémitisme utilisable, concise et historiquement informée, accompagnée d’un ensemble de lignes directrices.

La DJA répond à la définition de l'International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), le document qui a été adopté par l'IHRA en 2016. Parce que la définition de l’IHRA n’est pas claire sur des points essentiels et qu’elle est largement ouverte à différentes interprétations, elle a semé la confusion et elle a suscité la controverse, affaiblissant ainsi la lutte contre l’antisémitisme. Notant qu’elle se qualifie elle-même de définition de travail, nous avons cherché à l’améliorer en proposant une définition de base plus claire et un ensemble cohérent de lignes directrices. Nous espérons que cela sera utile pour la surveillance et la lutte contre l’antisémitisme, ainsi qu’à des fins éducatives. Nous proposons notre déclaration non juridiquement contraignante comme alternative à la définition de l’IHRA. Les institutions qui ont déjà adopté la définition de l’IHRA peuvent utiliser notre texte comme un outil pour l’interpréter.

La définition de l’IHRA comprend onze exemples d’antisémitisme, dont sept se concentrent sur l'état d’Israël. Bien que cela mette indûment l’accent sur un seul domaine, il existe un besoin largement ressenti de clarifier les limites du discours et de l’action politique légitime concernant le sionisme, Israël et la Palestine. Notre objectif est double. Il est de renforcer la lutte contre l’antisémitisme en clarifiant ce qu’il est et comment il se manifeste et il est de protéger un espace pour un débat ouvert sur la question controversée de l’avenir d’Israël et de la Palestine. Nous ne partageons pas tous les mêmes opinions politiques et nous ne cherchons pas à promouvoir un programme politique partisan. Déterminer qu’une opinion ou une action controversée n’est pas antisémite n’implique ni que nous l’approuvons ni que nous ne l’approuvons pas.

Les lignes directrices qui portent sur Israël et sur la Palestine doivent être prises ensemble. En général, lors de l’application des lignes directrices, chacune d’entre elles doit être lue à la lumière des autres et toujours en tenant compte du contexte. Le contexte peut inclure l’intention qui sous-tend un énoncé, ou un modèle de discours dans le temps, ou même l’identité de l’orateur, en particulier lorsque le sujet est Israël ou le sionisme. Ainsi, par exemple, l’hostilité à l’égard d’Israël peut être l’expression d’un sentiment antisémite, ou une réaction à une violation des droits de l’homme, ou encore l’émotion ressentie par un palestinien en raison de son expérience aux mains de l'état. En bref, il faut faire preuve de jugement et de sensibilité pour appliquer ces lignes directrices à des situations concrètes.

L’antisémitisme est une discrimination, un préjugé, une hostilité ou une violence contre les juifs en tant que juifs, ou des institutions juives en tant que juives.

Il est raciste d’essentialiser, de traiter un trait de caractère comme inhérent ou de faire des généralisations négatives à grande échelle sur une population donnée. Ce qui est vrai du racisme en général est vrai de l’antisémitisme en particulier.

Ce qui est particulier dans l’antisémitisme classique est l’idée que les juifs sont liés aux forces du mal. Cette idée est au cœur de nombreux fantasmes antijuifs, comme l’idée d’une conspiration juive dans laquelle les juifs possèdent un pouvoir caché qu’ils utilisent pour promouvoir leur propre programme collectif aux dépens d’autres personnes. Ce lien entre les juifs et le mal se poursuit dans le présent et dans le fantasme selon lequel les juifs contrôlent les gouvernements d’une main cachée, possèdent les banques, contrôlent les médias, agissent comme un état dans l'état et sont responsables de la propagation de maladies, comme par exemple le coronavirus. Toutes ces caractéristiques peuvent être instrumentalisées par des causes politiques différentes et même antagonistes.

L’antisémitisme peut se manifester par des mots, des images visuelles et des actes. Parmi les exemples de mots antisémites, nous pouvons citer les déclarations selon lesquelles tous les juifs sont riches, avares par nature ou antipatriotiques. Dans les caricatures antisémites, les juifs sont souvent représentés comme grotesques, avec un gros nez et associés à la richesse.

Comme exemples d’actes antisémites, il y a le fait d'agresser une personne parce qu’elle est juive, attaquer une synagogue, barbouiller des croix gammées sur des tombes juives ou refuser d’embaucher ou de promouvoir des personnes parce qu’elles sont juives.

L’antisémitisme peut être direct ou indirect, explicite ou codé. Par exemple, « les Rothschild contrôlent le monde » est une déclaration codée sur le prétendu pouvoir des juifs sur les banques et la finance internationale. De même, dépeindre Israël comme le mal absolu ou exagérer grossièrement son influence réelle peut être une manière codée de racialiser et de stigmatiser les juifs. Dans de nombreux cas, l’identification d’un discours codé est une question de contexte et de jugement, en tenant compte de ces lignes directrices.

Nier ou minimiser l’holocauste en prétendant que le génocide nazi délibéré des juifs n’a pas eu lieu, ou qu’il n’y a pas eu de camps d’extermination ou de chambres à gaz, ou que le nombre de victimes n’était qu’une fraction du total réel, est antisémite.

Il est antisémite d’appliquer les symboles, images et stéréotypes négatifs de l’antisémitisme classique à l’état d’Israël.

Il est antisémite de tenir les juifs collectivement responsables de la conduite d’Israël ou traiter les juifs, simplement parce qu’ils sont juifs, comme des agents d’Israël.

Il est antisémite de demander à des personnes, parce qu’elles sont juives, de condamner publiquement Israël ou le sionisme, par exemple, lors d’une réunion politique.

Il est antisémite de supposer que les juifs non-israéliens, simplement parce qu’ils sont juifs, sont nécessairement plus loyaux envers Israël qu’envers leur propre pays.

Il est antisémite de nier le droit des juifs de l’état d’Israël à exister et à s’épanouir, collectivement et individuellement, en tant que juifs, dans le respect du principe d’égalité.

Il n’est pas antisémite de soutenir la demande palestinienne de justice et d’octroi intégral de leurs droits politiques, nationaux, civils et humains, tels que définis par le droit international.

Il n’est pas antisémite de critiquer ou de s’opposer au sionisme en tant que forme de nationalisme, ou plaider pour une variété d’arrangements constitutionnels pour les juifs et les palestiniens dans la région située entre le Jourdain et la Méditerranée. Il n’est pas antisémite de soutenir des arrangements qui accordent une égalité totale à tous les habitants entre le fleuve et la mer, que ce soit dans deux états, un état binational, un état démocratique unitaire, un état fédéral ou sous toute autre forme.

Ne sont pas antisémites les critiques d’Israël en tant qu’état, fondées sur des preuves. Cela inclut ses institutions et ses principes fondateurs. Cela inclut également ses politiques et ses pratiques, à l’intérieur et à l’extérieur, comme la conduite d’Israël en Cisjordanie et à Gaza, le rôle qu’Israël joue dans la région, ou toute autre manière dont, en tant qu’état, il influence les événements dans le monde. Il n’est pas antisémite de signaler une discrimination raciale systématique. En général, les mêmes normes de débat qui s’appliquent à d’autres états et à d’autres conflits d’autodétermination nationale s’appliquent dans le cas d’Israël et de la Palestine. Ainsi, même si c’est controversé, il n’est pas antisémite, en soi, de comparer Israël à d’autres cas historiques, y compris le colonialisme de peuplement ou l’apartheid.

Le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions sont des formes courantes et non violentes de protestation politique contre les états. Dans le cas d’Israël, elles ne sont pas, en soi, antisémites.

Le discours politique n’a pas besoin d’être mesuré, proportionnel, tempéré ou raisonnable, pour être protégé par l’article dix neuf de la déclaration universelle des droits de l’homme, l’article dix de la Convention Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) et d’autres instruments des droits de l’homme.

Une critique que certains peuvent considérer comme excessive ou litigieuse, ou comme reflétant un double standard, n’est pas, en soi, antisémite. En général, la frontière entre un discours antisémite et un discours non antisémite est différente de la frontière entre un discours déraisonnable et un discours raisonnable.

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26 mars 2021 5 26 /03 /mars /2021 16:51

 

 

https://www.liberation.fr/societe/manif-et-petition-pour-la-demission-de-frederique-vidal-on-nen-peut-plus-20210325_7TMJLTBJ4FGTBJ3H6TYM7H3UL4/

 

Manifestation et pétition pour la démission de Frédérique Vidal, « nous n'en pouvons plus »

Universitaires et étudiants dénoncent l’inaction de Frédérique Vidal face à la précarisation de l’enseignement supérieur et de la recherche et la détresse étudiante. La pétition réclamant sa démission a été portée à Matignon, Jeudi 25 Mars 2021.

« Nous n'en pouvons plus », dit Mathilde. Dans un soupir, l’enseignante-chercheuse explique que, depuis plusieurs années, « nous assistons à la destruction de l’enseignement supérieur et de la recherche. Mais c’est passé à la vitesse supérieure avec Frédérique Vidal ». Comme elle, une centaine de chercheurs et d'étudiants se sont rassemblés à l’angle du boulevard Raspail et de la rue du Bac, Jeudi 25 Mars 2021, pour le crier. Ils ne veulent plus de Frédérique Vidal au ministère. Une délégation s’est d’ailleurs rendue à Matignon pendant la mobilisation pour remettre une pétition réclamant la démission de Frédérique Vidal au cabinet du premier ministre. Elle a rassemblé plus de vingt trois mille signataires.

A l’origine de cette pétition, il y a une tribune de plus de six cent membres du personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche parue dans le Monde du 20 février 2021 et appelant à la démission de Frédérique Vidal, en réaction à ses déclarations à propos de l'islamo-gauchisme qui gangrène selon elle l’université. Elle a dans le même temps annoncé qu’une enquête serait mise en place afin de faire un bilan de l’ensemble des recherches et distinguer ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l’opinion. Alors qu’elle avait déjà perdu la confiance des chercheurs depuis le passage en force de la Loi de Programmation de la Recherche (LPR), c’est la goutte d’eau, selon Mathilde, « le problème est bien sûr plus large que Frédérique Vidal. Mais, comme dans tout mouvement social, il faut des victoires symboliques ».

Au beau milieu de la crise sanitaire, les mots de la ministre sont durs à digérer. « Frédérique Vidal a voulu détourner l’attention plutôt que de réagir à de vrais problèmes et cela a marché », soupire Nadia, trench beige sur le dos. « Plutôt que de parler des files d’étudiants aux distributions alimentaires ou de la précarité à l’université, on parle de ce qu’elle dit », embraye Mathilde à ses côtés. Alexis, doctorant de vingt six ans, tranche,« face à un système dégueulasse, nous assistons à une vaste opération de diversion de Frédérique Vidal ».

Même son de cloche du côté de l'Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), qui voit dans les déclarations de Frédérique Vidal un non-sujet. Mercredi 24 Mars 2021, la ministre en rajoutait une couche en demandant à l'UNEF une clarification de ses positions et de ses valeurs, jugeant que les réunions non mixtes racisées organisées par l’UNEF étaient inacceptables.

« Pour nous, c’est le gouvernement entier qui pose problème. C’est abject de voir la reprise des idées de l’extrême droite pour attaquer les enseignants, les chercheurs et les syndicats étudiants », dit Quentin, secrétaire général de l’UNEF, « en attendant, nous n'avons que des petites mesures pour venir en aide aux étudiants et la situation des universités est de pire en pire ».

Louise, étudiante de vingt deux ans en master de philosophie, est elle aussi venue manifester. Pour elle, cette attaque contre l’islamo-gauchisme est la dernière en date d’une longue liste, « la réforme des retraites et la LPR, c'est une accumulation de décisions qui font souffrir l’université publique. C'est pour cela que j’ai signé cette pétition ».

Depuis des années, les chercheurs alertent sur le besoin urgent de recrutement dans les universités. « Mais il faut arrêter de se reposer sur des précaires. Ce que nous voulons, c’est que des titulaires soient recrutés en masse », insiste Mathilde. C’est pour défendre cette idée qu’une nouvelle campagne est en train d’être lancée, après la pétition pour la démission de Frédérique Vidal, « pas de recrutements, pas de rentrée ». Concrètement, les enseignants et les chercheurs titulaires sont appelés à refuser de recruter des vacataires et à ne pas faire d’heures d’enseignement complémentaire. L'objectif est de montrer que l'université ne peut pas tourner sans ses précaires.

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26 mars 2021 5 26 /03 /mars /2021 16:30

 

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/24/cinquante-ans-avant-l-islamo-gauchisme-le-gauchisme-pro-arabe_6074255_3232.html

 

L'Islamo-gauchisme réactive des amalgames forgés pendant la guerre d’Algérie et la crise économique des années 1970

Par Jean-Baptiste Fressoz, historien et chercheur au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)

Mercredi 24 Mars 2021

Il y a cinquante ans, des groupes d’extrême gauche et plusieurs intellectuels s’étaient vu reprocher leur soutien aux travailleurs algériens, érigés en boucs émissaires de la montée du chômage, rappelle l’historien Jean-Baptiste Fressoz dans une chronique au Monde.

Pour qui veut tenter de donner un sens à la querelle sur l'islamo-gauchisme, un retour de cinquante ans en arrière peut être utile. Au début des années 1970, les travailleurs algériens sont à la fois les premières victimes de la crise économique, ils occupent souvent des postes peu qualifiés, et ses boucs émissaires. La guerre d’Algérie est dans toutes les mémoires. La nationalisation du pétrole par le président algérien Houari Boumediene en 1971 frappe l’opinion publique française. L’hebdomadaire d’extrême droite Minute titre « ils nous chassent, chassons-les ». En 1972, les circulaires de Raymond Marcellin et de Joseph Fontanet aggravent la précarité de nombreux travailleurs informels établis en France. En réaction, un Mouvement des Travailleurs Arabes (MTA) est fondé, qui organise grèves et manifestations. Celles-ci scandalisent une partie de l’opinion et notamment sa frange nostalgique de l’Algérie française.

Dans ce contexte, la France connaît une véritable flambée raciste, comme l’écrit Yvan Gastaut dans « l’immigration et l’opinion en France sous la cinquième république », aux éditions du Seuil, en 2000. A la fin du mois d’août 1973, un algérien déséquilibré tue un chauffeur de bus à Marseille. Le Méridional publie un violent éditorial, « assez de voleurs algériens, de casseurs algériens, de proxénètes algériens, de syphilitiques algériens, de violeurs algériens et de fous algériens. Nous en avons assez de cette racaille venue d’outre-Méditerranée ». Son auteur, Gabriel Domenech, deviendra député du Front National et vice-président de la région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA). Dans les jours qui suivent, six algériens sont retrouvés morts à Marseille. L’ambassade d’Algérie parle d’une cinquantaine de victimes. Dans son enquête sur les crimes racistes en France de 1960 à 2000, « la race tue deux fois », aux éditions Syllepse, en 2021, l’historienne Rachida Brahim dénombre quant à elle dix sept algériens assassinés à Marseille en 1973 et une cinquantaine de blessés.

Le racisme anti-arabe est activement soutenu par des groupes d’extrême droite comme Ordre Nouveau. Le 14 décembre 1973, une bombe explose au consulat d’Algérie, en plein centre de Marseille, elle fait quatre morts et blessés graves. L’attentat est revendiqué par le Club Charles-Martel, composé d’anciens militants de l’Organisation Armée Secrète (OAS).

Si le gouvernement réagit avec tiédeur, voire ambiguïté, deux forces prennent clairement la défense des immigrés, des mouvements chrétiens comme la CIMADE, mais aussi et surtout l’extrême gauche, la Gauche Prolétarienne maoïste dont le MTA était proche et la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) d’Alain Krivine.

Alain Krivine sera arrêté et la LCR sera interdite après des échauffourées opposant les militants de la LCR aux militants d’Ordre Nouveau. Les intellectuels de gauche se mobilisent également. En 1972 est fondé le Groupe d’Information et de Soutien aux Travailleurs Immigrés (GISTI) soutenu par Jean Paul Sartre et Michel Foucault, qui obtiendra l’annulation par le conseil d’état des circulaires décriées.

Après le meurtre d’un jeune algérien dans le quartier de la Goutte d’Or, à Paris, un Comité pour Djilali Ben Ali est créé. Y participent entre autres Michel Foucault, Gilles Deleuze, Jean Claude Passeron et Jean Paul Sartre. Face à cette mobilisation de la gauche contre le racisme, l’extrême droite française des années 1970 ne parle pas encore d’islamo gauchisme, mais de gauche arabe ou de gauchisme pro arabe.

Cinquante ans plus tard, l’islamo gauchisme réactive des amalgames forgés pendant la guerre d’Algérie et la crise économique des années 1970. Il modernise le discours de l’ennemi intérieur en y injectant un élément religieux d’après les attentats du 11 septembre 2001. Rien de bien neuf donc, hormis la focalisation sur l’enseignement et la recherche.

Faute d’ennemis précis et célèbres, l’extrême droite s’en prend à l’université en général, au sein de laquelle les minorités ethniques et/ou religieuses sont pourtant sous représentées. Plutôt qu’un rapport sur l’islamo gauchisme, la ministre de la recherche, Frédérique Vidal, aurait été mieux inspirée en demandant une enquête sur cette sous représentation.   

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26 mars 2021 5 26 /03 /mars /2021 15:57

 

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/tribune-plus-de-200-personnalites-politiques-exigent-une-vraie-loi-pour-le-climat_4347053.html

 

Plus de deux cent trente personnalités politiques exigent une vraie loi pour le climat

Alors que le projet de loi pour le climat et le résilience sera examiné à l'assemblée nationale à partir du Lundi 29 Mars 2021, plus de deux cent trente personnalités politiques dénoncent un texte qui n'est pas à la hauteur de l'urgence et se mobilisent pour appeler à une vraie loi pour le climat.

Yannick Jadot, Olivier Faure, Delphine Batho, Danièle Obono, Matthieu Orphelin, Sophie Taillé Polian, Noël Mamère, Clémentine Autain, Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, Eric Piolle, Benoît Hamon ou encore Corinne Lepage, au total, plus de deux cent trente personnalités politiques de l'opposition publient une tribune Vendredi 26 Mars 2021 sur le site de France Info pour dénoncer le manque d'ambition du projet de loi pour le climat et la résilience qui sera examiné par l'assemblée nationale à partir du Lundi 29 Mars 2021.

Dans ce plaidoyer pour une société dans laquelle on se nourrit mieux, où l’on respire mieux et où notre travail fait sens, ils déplorent notamment la trop grande absence des propositions issues de la convention citoyenne pour le climat, l'assemblée nationale a récupéré un projet de loi amoindri, écrivent-ils, et l'impossibilité pour les parlementaires de remplir pleinement leurs fonctions. Ils rejoindront les marches qui s'organisent un peu partout en France Dimanche 28 Mars 2021, dont une à Paris, pour exiger une vraie loi pour le climat.

En 2019, pendant la crise des Gilets Jaunes et alors que les jeunes pour le climat se mobilisent partout dans le monde, le président de la république accepte de mettre en place un processus démocratique inédit, la convention citoyenne pour le climat. Première assemblée citoyenne dédiée au climat jamais organisée en France, ce processus est une innovation démocratique, qui pourrait annoncer une évolution de notre culture de la décision politique.

Les citoyens ont travaillé pendant neuf mois, fournissant un travail complet et ambitieux pour accomplir la mission qui leur avait été confiée de proposer des mesures permettant la réduction d’au moins quarante pour cent de nos émissions de gaz à effet de serre avant 2030, dans un esprit de justice sociale. Présidents Directeurs Généraux (PDG), syndicats, Organisations Non Gouvernementales (ONG) et parlementaires, nous sommes nombreux à avoir salué la qualité de leurs travaux.

L'assemblée nationale a pourtant récupéré un projet de loi amoindri, ne permettant pas, selon l’ensemble des acteurs institutionnels et consultatifs, comme le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), le Conseil National de la Transition Ecologique (CNTE) et le Haut Conseil pour le Climat (HCC), d’atteindre les objectifs fixés par la stratégie nationale de bas carbone.

Alors même que de nombreuses améliorations pourraient être faites à ce texte, les parlementaires sont empêchés de remplir pleinement leurs fonctions. D’abord en commission spéciale, où de nombreux amendements présentés ont été rejetés ou déclarés irrecevables, alors même qu’il s’agissait d'amendements sur les mesures les plus impactantes pour diminuer nos émissions. Ou encore, par le choix de limiter le débat parlementaire à quarante cinq heures, empêchant ainsi beaucoup d’amendements d’être défendus.

Un texte de loi aussi important pour l’avenir de la planète, de notre société et du pays, devrait faire l’objet d’un véritable débat démocratique au sein des institutions et ne pas être issu de discussions tronquées et rapidement conclues.

Pour tous les jeunes et les étudiants, qui n’arrivent plus à se projeter vers l’avenir, pour les petits commerçants qui ne travaillent plus depuis presque un an, pour les artistes privés de leur raison d’être et pour toutes les personnes qui ont vu leur vie basculer à cause de la crise sanitaire, nous nous devons de dessiner un horizon commun, viable et heureux.

Ce projet de loi pour le climat est censé poser les bases d’une nouvelle société que nous appelons de nos vœux. Un nouveau modèle qui tirerait les leçons de la crise que nous traversons et qui poserait les bases du fameux monde d’après. Une société dans laquelle on se nourrit mieux, où l’on respire mieux et où notre travail fait sens, une société dans laquelle nos enfants grandissent avec les clés pour comprendre le monde changeant dans lequel ils évoluent.

Nombreux pourtant sont les citoyens qui changent déjà leur comportement au quotidien et qui ne demandent qu'à être accompagnés. Nombreux aussi sont les entrepreneurs et chefs d’entreprise qui attendent davantage de régulation pour que l’engagement dans la transition écologique soit demain un véritable atout économique. Le projet de loi climat, en l’état, ne nous permet pas de nous mettre sur cette voie.

Le texte arrivera en séance plénière à l'assemblée nationale, Lundi 29 Mars 2021, et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour y insuffler les bases d’une société écologiquement viable et socialement juste. Ce sujet est trop important pour être bâclé et remis à plus tard, trop important pour être traité en quarante cinq heures. Alors, nous mettrons tout en œuvre, avec le soutien des citoyens, pour proposer des solutions à la hauteur de l’urgence climatique.

Pour notre génération et les générations futures, nous nous mobiliserons à l'assemblée nationale à partir du Lundi 29 Mars 2021 et Dimanche 28 Mars 2021 dans la rue, avec les citoyens, pour exiger une vraie loi pour le climat.

Premiers signataires

Manon Aubry, Clémentine Autain, Delphine Batho, Julien Bayou, Esther Benbassa, Marie-George Buffet, Damien Careme, Karima Delli, Grégory Doucet, Olivier Faure, Gérard Filoche, Benoît Hamon, Anne Hidalgo, Pierre Hurmic, Yannick Jadot, Régis Juanico, Sébastien Jumel, Patrick Kanner, Bastien Lachaud, Pierre Larrouturou, Corinne Lepage, Noël Mamère, Jean-Luc Mélenchon, Danièle Obono, Matthieu Orphelin, Mathilde Panot, Eric Piolle, Loïc Prud'homme, Sandra Regol, Johanna Rolland, Sandrine Rousseau, Fabien Roussel, François Ruffin, Aurélien Taché, Cédric Villani, Hubert Wulfranc

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25 mars 2021 4 25 /03 /mars /2021 16:18

 

 

VACCIN DES RICHES ET VACCIN DES PAUVRES

Par Bernard Fischer

Jeudi 25 Mars 2021

Je commencerais ce message par une synthèse de mes deux précédents messages du début du mois de février et du début du mois de mars 2021. Dans l’avant dernier message, je parlais d’une course de vitesse entre les variants et les vaccins. Dans mon dernier message, je parlais de la multiplication des fronts de la guerre mondiale contre le coronavirus et du sabotage des campagnes de vaccination.

Pour des raisons de longueur du message, je parlerais seulement du front sanitaire dans ce message. Je parlerais du front culturel et du front universitaire dans un autre message.

L’incroyable lenteur de la campagne de vaccination est forcément le résultat de son sabotage et je ne parlerais même pas de l’intentionnalité ou de la non intentionnalité de ce sabotage, s’il est le résultat d’une volonté machiavélique ou bien de l’incurie totale de l’intendance.

Les vaccins sont disponibles depuis le mois de décembre 2020. Quatre mois plus tard, à l’heure où j’écris ce message, sept millions de français recevaient une première dose de vaccin, soit dix pour cent de la population française. Le ministère de l’intérieur promet l’ouverture des premiers vaccinodromes à la fin du mois de mars 2021.

Quelles sont les causes de cet incroyable retard et les principales formes d’expression de ce sabotage ? Il y a la distinction entre les deux principaux vaccins, celui de Pfizer et celui d’Astra Zeneca. Il y a une énorme campagne de propagande médiatique pour le vaccin de Pfizer contre le vaccin d’Astra Zeneca. Le prix exact des deux vaccins est un secret de défense nationale et européenne. Il y avait au mois de décembre 2020 une fuite de la secrétaire d’état belge au budget relative au prix des vaccins. Elle diffusait par erreur un tweet relatif aux contrats entre les laboratoires pharmaceutiques et l’Union Européenne et elle l’effaçait immédiatement après sa diffusion. Elle diffusait par erreur ce tweet selon lequel le prix du vaccin d’Astra Zeneca est de deux euros la dose et le prix du vaccin de Pfizer est de douze euros la dose. Je ne ferai pas de dessin ni de grand discours relatif aux raisons financières de la campagne de propagande des médias des gouvernements et des laboratoires pharmaceutiques pour le vaccin de Pfizer et contre levaccin d’Astra Zeneca.

La mairie de Marseille ouvrait récemment le premier vaccinodrome français au stade vélodrome du club de football de l’Olympique de Marseille. Le premier jour de l’ouverture du premier vaccinodrome français, les médias annonçaient la décision invraisemblable du gouvernement français de suspension de la campagne de vaccination du vaccin d’Astra Zeneca pendant une semaine. Deux ou trois heures ou bien deux ou trois jours plus tôt, le ministre de la santé et le premier ministre disaient exactement le contraire, mais ce n’est pas grave.

Un autre week end, les mêmes médias annonçaient la suspension des livraisons des vaccins aux médecins de ville pendant également une semaine au profit des pharmaciens. Un autre jour, il y avait une autre information relative à la livraison exclusive du vaccin de Pfizer aux médecins de ville et à la livraison exclusive du vaccin d’Astra Zeneca aux pharmaciens. Louis Pasteur, réveille-toi, ils sont complètement fous.

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25 mars 2021 4 25 /03 /mars /2021 10:44

 

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/17/professeurs-accuses-d-islamophobie-cette-affaire-est-une-illustration-des-pressions-politiques-et-economiques-qui-s-exercent-sur-l-universite_6073388_3232.html

http://sauvonsluniversite.com/spip.php?article8911

https://afs-socio.fr/menace-debat-luniversite-tribune-17-mars-2021/

 

Qu’est-ce qui menace vraiment le débat intellectuel à l'université ?

Mercredi 17 Mars 2021

Le comité exécutif de l’Association Française de Sociologie (AFS) soutient la tribune ci-dessous des enseignants chercheurs de l’Institut d'Etudes Politiques (IEP) de Grenoble publiée initialement dans le Monde.

Depuis plusieurs jours, l’IEP de Grenoble et le laboratoire PACTE sont au centre de l’attention médiatique et de campagnes haineuses et calomnieuses sur les réseaux sociaux à la suite du collage sauvage d’affiches mettant en cause très violemment deux enseignants accusés d’islamophobie et de fascisme.

Les enseignants, les chercheurs, les étudiants, les personnels et les responsables de ces deux institutions ont apporté aux deux enseignants attaqués un soutien très clair en condamnant fermement l’injure et l’intimidation dont ils ont été victimes dans un contexte particulièrement inquiétant. Ce collage, qui a fait l’objet d’une saisine du procureur de la république par la directrice de l’IEP, est odieux. Il met en danger non seulement les deux enseignants cités mais aussi l’ensemble des personnels et des étudiants qui forment notre communauté et sur lesquels pèse un poids trop lourd à porter.

En dépit de ce soutien, nous assistons à la propagation d’un incendie médiatique apparemment hors de contrôle dans lequel se sont associées des forces qui dépassent largement le cadre auquel aurait dû se limiter ce collage, y compris pour assurer la sécurité des personnes citées. Cet incendie est attisé depuis plus d’une semaine par les commentaires de ceux qui, tout en ignorant généralement les circonstances de cette affaire, s’en emparent pour stigmatiser la prétendue faillite de l'université et la conversion supposée de ses enseignants, particulièrement dans les sciences sociales, à l'islamo gauchisme.

Les circonstances qui ont conduit aux collages commencent à être connues. Parmi elles les pressions inacceptables exercées au mois de novembre et au mois de décembre 2020 pour faire supprimer le mot de l'islamophobie d’une conférence organisée par l’IEP ont joué un rôle déterminant. Il appartient désormais aux différentes instances qui sont saisies des faits de rétablir la vérité qui a été tordue et abimée sur les plateaux de télévision et les réseaux sociaux.

Il nous revient en revanche, comme enseignants et comme chercheurs, d’alerter sur la gravité de ce qui est en train de se passer depuis ces collages. Nous assistons en effet à la mise en branle dans les médias d’un programme de remise en cause inédite des libertés académiques, en matière de recherche comme d’enseignement, ainsi que des valeurs du débat intellectuel à l'université. La première liberté qui a été bafouée dans cette affaire n’est pas, en effet, la liberté d’expression ou d’opinion comme le prétendent de nombreux commentateurs mal informés brandissant à contre-sens l’argument de la cancel culture. Les deux enseignants visés par les collages ont en effet eu tout loisir de s’exprimer pendant cette affaire. Ce qui est en jeu, et qu’ils ont délibérément refusé de respecter, ce sont les principes du débat d’idées dans le cadre régi par l'université. Au premier rang de ces principes figure la nécessité de faire reposer son enseignement et ses recherches sur l’analyse des faits et de les séparer clairement de l’expression de valeurs, de la manifestation de préjugés et de l’invective. 

Cette affaire est une illustration des pressions politiques et économiques qui s’exercent contre l'université dans son ensemble en France. Comment ne pas voir en effet, dans les tensions qu’a connues notre établissement ces derniers mois, un des effets de la misère psychique et matérielle imposée à toute la communauté académique, particulièrement aux étudiants, par la pandémie et la fermeture des campus. Dans ce contexte, où chacun frôle et certains dépassent l’épuisement, invoquer seulement la radicalisation gauchiste des syndicats étudiants, c’est alimenter une polémique dont l’agenda politique est assez évident au vu des acteurs qui ont porté cet argument.

Comment ne pas voir non plus derrière la libération généralisée d’une parole violemment hostile aux sciences sociales sur les plateaux de télévision l’effet d’une stratégie politique navrante du gouvernement depuis des mois. Celle-ci a culminé, il y a quelques semaines, avec le projet d’une enquête sur la prétendue gangrène de l'islamo-gauchisme dans nos disciplines. Il est difficile de trouver des raisons autres que purement électorales aux chimères islamo-gauchistes du gouvernement, lesquelles ont soulevé de très vives protestations dans toutes les parties de l’espace académique. Il nous paraît aussi évident que, en soufflant sur les braises depuis des mois, le gouvernement a inspiré l’offensive contre les sciences sociales à laquelle nous assistons.

Le sentiment qui nous envahit est un mélange de colère et de tristesse. La tristesse de voir triompher ceux qui pratiquent la censure et piétinent la tradition d’ouverture et d’argumentation rationnelle du débat intellectuel, préférant manier l’outrance, le mépris et l’ironie. La tristesse de les voir préférer le soutien des défenseurs les plus extrêmes de la pensée réactionnaire à la critique de leurs pairs. La colère de constater les ravages causés par leurs propos sur tous nos étudiants et sur notre communauté. La colère encore de voir le nom de Samuel Paty entraîné dans une polémique idéologique à laquelle il est étranger et instrumentalisé pour organiser des campagnes haineuses contre les enseignants, les chercheurs en sciences sociales, les étudiants et les membres du personnel administratif des universités.

Il nous reste heureusement la possibilité de retourner à notre travail. Celui que nous faisons tous depuis des années en délivrant des cours et en animant des débats argumentés sur des enjeux non moins sensibles que l’islam, comme la colonisation, les génocides, les crimes contre l’humanité, le terrorisme, la place de la science dans la société, les pratiques policières, les politiques migratoires, le populisme, le racisme, la domination masculine, le genre, la sexualité, les crises écologiques ou encore les inégalités. Pour combien de temps encore ?

Les signataires de ce texte enseignent tous à l'IEP de Grenoble.

Premiers signataires

Stéphanie Abrial, Marie-Charlotte Allam, Chloë Alexandre, Amélie Artis, Gilles Bastin, Renaud Bécot, Céline Belot, Marine Bourgeois, Arnaud Buchs, Hélène Caune, Laura Chazel, Camille Duthy, Frédéric Gonthier, Florent Gougou, Martine Kaluszynski, Séverine Louvel, Antoine Machut, Raul Magni-Berton, Sophie Panel, Franck Petiteville, Simon Persico, Catherine Puig, Sébastian Roché, Guilaume Roux, Simon Varaine, Robin Waddle, Sonja Zmerli

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25 mars 2021 4 25 /03 /mars /2021 10:15

 

 

https://www.occupationodeon.com/23-03-21-manif-du-26-mars

 

Appel à manifestation

Dans le cadre de notre appel des vendredis de la colère, nous appelons Vendredi 26 Mars 2021 à une manifestation parisienne contre la réforme de l'assurance-chômage et pour un plan de reprise garantissant l’emploi pour tous.

Nous vous attendons nombreux car c'est dans la rue que cela se passe.

Rendez-vous Vendredi 26 Mars 2021 à 13 heures Place du Palais Royal à Paris en direction du ministère du travail.

Alors que la gestion de la crise sanitaire empêche des millions de personnes de travailler, alors que plus d’un chômeur sur deux n’est pas indemnisé et alors que le chiffre historique de dix millions de pauvres a été dépassé, le gouvernement impose une réforme de l’assurance-chômage d’une violence inouïe. Elle appauvrit de façon écrasante les plus précaires d’entre nous. C’est inacceptable, indigne et obscène.

Nous sommes déterminés à obtenir son retrait définitif. Nous exigeons que tous les chômeurs soient indemnisés immédiatement.

Alors que la réouverture à elle seule des lieux culturels laissera près de soixante-dix pour cent des travailleurs de la culture sans emploi, nous exigeons qu’un financement du secteur culturel massif soit décidé en concertation avec les organisations représentatives des salariés de la culture.

Pas de réouverture sans droits sociaux pour tous.

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25 mars 2021 4 25 /03 /mars /2021 06:50

 

 

https://rue89bordeaux.com/2021/03/la-ville-de-bordeaux-demande-levacuation-du-grand-theatre-sans-delai/

 

Le Grand-Théâtre de Bordeaux évacué, quid de la poursuite de la lutte ?

Ne reconnaissant plus une occupation s’inscrivant dans la revendication nationale des acteurs culturels, la mairie de Bordeaux a ordonné l’évacuation du Grand-Théâtre. Mercredi 24 Mars 2021 en milieu de journée, la cinquantaine de personnes avait quitté les lieux. Si la frange la plus à droite de l’opposition voit son vœu exaucé, celle tout à gauche se dit scandalisée et elle prône la désobéissance civile.

« Nous demandons depuis une semaine des référents. Les occupants n’ont pas de revendications. Il est difficile pour nous de soutenir ce qui se passe », déclarait Dimitri Boutleux à Rue 89 Bordeaux, Mardi 23 Mars 2021. Le président de l’Opéra et adjoint au maire de Bordeaux annonçait déjà que les choses pouvaient bouger dans les vingt quatre heures.

C’est fait. Mercredi 24 Mars 2021, l’évacuation des lieux a été demandée par la ville et la direction de l’opéra.

Cerbère se souviendra de sa première et seule nuit sur place. Il revient sur cette évacuation, Mercredi 24 Mars 2021 au petit matin, les yeux encore rougis de sommeil, « Vers 7 heures du matin, nous avons été réveillés par un branle-bas de combat. Les portes et les fenêtres étaient ouvertes. Nous nous sommes retrouvés face à plusieurs élus de la ville et responsables du lieu qui nous ont dit qu'ils allaient fermer l’opéra ».

La police municipale était mobilisée sur place ainsi qu’aux abords de la place de la Comédie. Les toilettes du Grand Théâtre ont été fermées. L’accès à la cuisine a été interdit. Très vite, toute négociation semblait impossible.

« Nous avons reçu une invitation cordiale à quitter les lieux, sans violence et dans le calme. Nous avons été pris de court », confie Cerbère.

Pour Léa, intermittente et présente depuis le début de l’occupation, les lignes auraient bougé dans les rangs de la municipalité « en raison d’une pression de la part de l’opposition bordelaise et de la préfète ».

Mardi 23 Mars 2021, sur Twitter, Nicolas Florian avait appelé Pierre Hurmic « à prendre ses responsabilités pour prévenir d’éventuels débordements ». De son côté, la préfète, Fabienne Buccio, avait estimé que c’était au maire d’activer la procédure en vue d’une évacuation du Grand-Théâtre, condamnant au passage cette occupation avec la plus grande fermeté.

Mercredi 24 Mars 2021, la ville de Bordeaux a voulu accélérer les choses en informant les occupants de quitter les lieux, le plus tôt possible, explique le maire.

« Force est de constater que cette occupation ne s’inscrit plus dans la revendication nationale des acteurs culturels et que les occupants ne sont pas en mesure de garantir les conditions sanitaires et de sécurité initiales qui avaient été convenues avec la direction de l’Opéra », indique la municipalité, dans un communiqué de presse.

Dimitri Boutleux abonde, « la pression est devenue trop forte, c’est une question de sécurité. Nous portons le poids de la responsabilité si les choses se passent mal. Nous avons discuté de manière très pacifique avec les occupants durant une heure et demi, en leur expliquant pourquoi ils devaient partir. Nous nous attendions toutefois à une forme d’incompréhension ».

En parallèle et par mesure de protection, souligne l’édile, la direction de l’opéra a déposé une requête aux fins d’expulsion auprès du tribunal administratif de Bordeaux.

Surpris par cette opération, « on nous a envoyé aucun signe » estime Cerbère, la quarantaine d’occupants présents dans la nuit du Mardi 23 Mars au Mercredi 24 Mars 2021 n’ont pas eu le temps de se concerter. Une partie est directement sortie Mercredi 24 Mars 2021 en début de matinée. Des agents se sont postés devant les portes et ils ont empêché la moindre personne de rentrer. « Les portes sont fermées et toute sortie est définitive », informe l’adjoint chargé de la création et des expressions culturelles.

À l’intérieur, le reste de la troupe s’est retrouvé face une difficile équation durant la matinée du Mercredi 24 Mars 2021, que faire et quoi faire en présence d’un si faible nombre de personnes, une trentaine de personnes environ, coupés de l’extérieur ? Attendre simplement la décision de justice ordonnant l’évacuation ?

Mercredi 24 Mars 2021 en milieu de journée, alors que le maire de Bordeaux convoquait la presse à l’Hôtel de Ville, une assemblée générale des occupants du Grand-Théâtre s’est déroulée place de la Comédie, sur les lignes du tram, interrompant la circulation entre la station Quinconce et la station du Musée d’Aquitaine.

La température est légèrement montée au moment où plusieurs personnes ont tenté de s’introduire dans l’opéra. La police municipale a notamment fait usage de gaz lacrymogène, alors que la police nationale a poussé les derniers occupants vers l’extérieur. Tout s’est passé très rapidement.

Selon un communiqué de la ville, « l’évacuation s’est déroulée sans heurts majeurs ni blessé ». Surtout, la municipalité n’a pas eu besoin de mettre en exécution la décision de justice ordonnant la libération du Grand Théâtre qui aurait été rendue dans les prochains jours, informe Pierre Hurmic.

Mercredi 24 Mars 2021 dans l'après-midi, un dispositif de sécurité a toutefois été maintenu afin d’interdire toute nouvelle entrée dans le bâtiment.

Le maire s’est félicité que « les premières constatations des lieux, actuellement en cours, montrent que ce joyau patrimonial n’a pas été dégradé ». Si sa décision a reçu le satisfecit de son opposition de droite, celle à sa gauche a tiré à boulet rouge, « scandalisée par les raisons invoquées car il est évident que ce n’est ni à la mairie, ni à la préfecture de décider de l’orientation de luttes qui visent précisément à abattre un système mortifère mis en place par l'état et à réduire notre liberté d’expression ».

Dans un communiqué publié Mercredi 24 Mars 2021 en fin de journée, la réaction du groupe Bordeaux en Lutte est corrosive. Il apporte tout son soutien à toutes les personnes qui ont vu leur élan émancipateur freiné par cette évacuation qu'il condamne avec fermeté et il ajoute que « face à un système néo-libéral violent et méprisant, la désobéissance civile est une des réponses dont nous devons nous saisir pour renverser la table et retrouver la dignité dont on prétend nous priver définitivement ».

Cette déclaration ne va pas manquer de regonfler Cerbère, « dégoûté parce que l’art vivait dans l’opéra depuis trois-quatre jours, deux concerts et une lecture de contes avaient été organisés ». Le jeune homme espère que cette évacuation ne sonne pas comme la fin, « nous avons perdu l’occupation d’un lieu assez emblématique et symbolique. C’est dommage. Maintenant, nous avons besoin de nous remettre de nos esprits avant de décider de la suite tout ensemble ».

Depuis Mardi 23 Mars 2021, une nouvelle occupation se déroule à la Rock School Barbey. Elle est chapeautée par la Coordination des Intermittents et Précaires (CIP) de la Gironde qui s’était désolidarisée de l’occupation de l’Opéra. Les occupants ont fait savoir qu’ils continuent la lutte initiée par le Théâtre de l’Odéon et qu'ils partagent le communiqué des occupants du Théâtre Graslin à Nantes « qui traduit parfaitement tant par la forme que par le fond nos revendications. Dans cette lutte, c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit. L’écho des occupations est énorme sans que soit encore bien compris le terreau de cette lutte et ses ambitions ».

Les sept revendications exposées insistent sur une occupation partagée avec l’ensemble des professionnels de la culture, artistes, techniciens du spectacle, auteurs, salariés d’associations culturelles et étudiants en formation culturelle.

Ils demandent « la réouverture des espaces de rencontres artistiques avec le public, des mesures d’urgence pour soutenir les caisses sociales spécifiques du spectacle, l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage, des moyens et des mesures pour la jeunesse qui se retrouve dans une grande précarité ».

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24 mars 2021 3 24 /03 /mars /2021 13:40

 

 

https://www.change.org/p/mme-roselyne-bachelot-narquin-ministre-de-la-culture-soutenir-le-manifeste-des-20-pour-l-ouverture-des-salles-de-cinéma?use_react=false

 

Soutenir le manifeste des vingt pour l'ouverture des salles de cinéma

Le Groupement National des Cinémas de Recherche (GNCR) a lancé cette pétition adressée à Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la culture

Nous, cinéastes de l'Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion (ACID) et exploitants du GNCR, avons organisé Vendredi 12 Mars, Samedi 13 Mars et Dimanche 14 Mars 2021, des projections afin de marquer le triste anniversaire de la fermeture des cinémas et de protester contre la non-ouverture des lieux culturels.

Vingt cinémas aux quatre coins de France ont ainsi accueilli des projections et des rencontres avec des cinéastes autour de films soutenus par l'ACID et/ou par le GNCR, dans le respect le plus strict des consignes sanitaires. Cette mobilisation a également pris la forme d’un manifeste, que nous vous invitons à signer.

Déjà deux mille personnes ont signé le manifeste avant sa mise en ligne, dont les personnalités suivantes, Mathieu Amalric, Swann Arlaud, Stéphane Batut, Xavier Beauvois, Lucas Belvaux, Thomas Bidegain, Juliette Binoche, Romane Bohringer, Damien Bonnard, Céline Bozon, Emmanuel Bourdieu, Laure Calamy, Patric Chiha, Jean-Louis Comolli, Catherine Corsini, Pierre Deladonchamps, Emmanuelle Devos, Olivier Ducastel, Philippe Faucon, Stéphane Foenkinos, Yann Gonzalez, Alain Guiraudie, Patricio Guzmán, Lech Kowalski, Irina Lubtchansky, Corinne Masiero, Claire Mathon, Nicolas Maury, Sophie Mirouze, Anna Mouglalis, Mariana Otero, Antonin Peretjako, Caroline Poggi, Gilles Porte, Axelle Ropert, Philippe Rouyer, Céline Sallette, Niels Schneider, Geneviève Sellier, Charles Tesson, Gaspard Ulliel, Karin Viard et Caroline Vignal.

Il y a un an, les salles de cinéma ont fermé. Il y a un an, cela était sans doute la seule chose à faire. Avec l'été, les salles ont rouvert, en veillant avant tout à la santé des spectateurs. Ces retrouvailles furent belles et émouvantes. Le cinéma nous avait manqué.

Mais sont venus les couvre-feux, une nouvelle fermeture des salles puis une hypothétique réouverture finalement avortée. Et nous n'avons pas compris. Nous n'avons pas compris les décisions d'un gouvernement qui admet lui-même, dans ses prises de parole publiques, des faits solidement et scientifiquement établis, à savoir que les lieux de culture et singulièrement les salles de cinéma ne sont pas des foyers de contamination.

Depuis plusieurs mois, nous vivons donc dans l'expectative et l'incertitude, tandis que la morosité croît, tandis que l'absurdité de ces consignes se fait de plus en plus jour et tandis que nous nous atomisons, renvoyés à nos solitudes plus ou moins connectées, adieu commun, bonjour tristesse.

Le week-end du Samedi 13 Mars et du Dimanche 14 Mars 2021, nous avons décidé de refuser cet état de fait et d'oser, tout simplement, faire notre métier, ouvrir des salles, accueillir du public et montrer des films.

En agissant ainsi, nous avons montré que l'accès à la culture peut et doit être garanti, même et surtout dans une telle période de désarroi collectif.

En agissant ainsi, nous avons montré que nous sommes capables d'accueillir des spectateurs dans le respect d'un protocole sanitaire solidement éprouvé et avec ce même sérieux pouvoir accueillir les classes et continuer à participer à l’éducation artistique de tous les enfants privés d’art et de culture.

En agissant ainsi, nous avons pris nos responsabilités et assumé avec fierté notre mission d'intérêt général. Alors que nous n'avons jamais autant été pris dans un flux ininterrompu d'images et de signes, la pause et la réflexion que la séance de cinéma permet et le recul qu'elle donne vis-à-vis du tumulte du réel, tout cela contribue à nous maintenir en éveil, conscients et pleinement sujets. Il en va de l'expérience commune qu'offre la salle comme de la démocratie. Il nous incombe de la chérir et d'en prendre soin.

C'est ce que nous avons fait, ni plus, ni moins. Nous avons entr'ouvert nos salles pour faire du triste anniversaire de la fermeture des salles de cinéma une fête collective propice à contrer le marasme général par la joie d'être ensemble, tous ensemble. En ouvrant nos salles, nous avons l'espoir et l'ambition d'avoir ouvert une brèche. Nous affirmons la nécessité de remettre les lieux de culture à la place qui leur revient et dont ils ont été chassés, au cœur de la cité et donc au cœur du discours politique. Nous résistons, nous persisterons.

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24 mars 2021 3 24 /03 /mars /2021 13:18

 

 

https://lundi.am/Commune-de-Bordeaux

 

Depuis le Grand Théâtre de Bordeaux

De l'Occupation à la Commune

Il est certainement trop tard pour l’édition du Lundi 22 Mars 2021, mais il nous semblait important de vous écrire par rapport à la situation de l’occupation du Grand Théâtre de Bordeaux. En effet, Jeudi 18 Mars 2021, l’occupation a été élargie à l’ensemble du bâtiment et la jauge limitant le nombre de personnes qui peuvent rentrer a été supprimée. S’en sont suivis des conflits dont certains relayés dans la presse et la désolidarisation notamment de la Confédération Générale du Travail (CGT), conflits qui occupent évidemment beaucoup d’espace et de temps.

Mais l’occupation tient et il se passe des tas de choses. Il semble maintenant primordial de communiquer sur ce qui s’y passe, donner un autre son de cloche que celui des organisations qui ont condamné ce geste et, surtout, inspirer tous ceux qui dans d’autres villes n’entendent pas laisser ces occupations cantonnées aux revendications négociées sur le statut d’intermittent.

Vous trouverez en pièce jointe le communiqué qui a été lu pour entrer dans la grande salle du Grand Théâtre, Jeudi 18 Mars 2021.

Je vous envoie dans l’heure l’autre texte qui a été écrit et discuté dans l’assemblée, ainsi que la retranscription de ce tract.

La Commune de Bordeaux

Vers des rives, dérivons ensemble vers de plus belles terres.

« C'est un lieu chauffé et il y a enfin une bonne raison de le chauffer, mais il faut fermer la porte derrière soi », dit un occupant rigolo.

Pour présenter une autre version que celle exposée médiatiquement, voilà notre regard sur les choses.

Lundi 15 Mars 2021, trente personnes sont autorisées à l’intérieur dans un espace de soixante-dix mètres carrés concédé dans une immensité et non validé par une instance collective. Jeudi 18 Mars 2021, c'est l'ouverture de deux salles pour agrandir le lieu de l’occupation et les possibilités d’accueil.

Le mouvement des occupations des théâtres en France nous invite à occuper les lieux. Occupons- les.

Que veut dire une occupation lorsqu’elle est quémandée, prêtée et donnée sous conditions ?

Si la réappropriation de cet espace public et commun a pris de l’ampleur, elle l’a fait en continuité avec les valeurs qui la portent depuis le début et ce texte ne veut en rien exclure les textes écrits depuis le début de l’occupation, au contraire, il s’inscrit dans la suite de ce mouvement.

La convergence ne peut pas se faire sans dissensus et l’ignorer provoque bien plus de violence que celle que dénoncent les observateurs lointains. Que chacun n’hésite pas à venir se faire un avis et participer à la création de ce qui fonde une lutte.

Pour ceux qui veulent nous rejoindre, sachez que, à aucun moment, il n’y a eu de menace d’expulsion. La négociation a été rompue, mais le dialogue persiste.

L'Opéra de Bordeaux est-il à la dérive ? Le mouvement n’a-t-il pas gagné en forces vives ? Les discussions en assemblée générale ne tentent-elles pas d’invoquer la parole de tous avec heurts et difficultés mais avec débats ? Que reproche-t-on à l’occupation actuelle si ce n’est d’avoir accéléré le mouvement en mettant fin à une négociation inefficace ?

Nous revendiquons que nous n’avons plus le temps de négocier, de quémander et de demander la permission à ceux qui ne daignent donner que des miettes. Ce mouvement d’occupation des théâtres a besoin d’une parole plus forte, plus affirmée pour mettre sur la table les paroles d’un plus grand nombre. Oui il y a des difficultés, des tons montent, mais les idées s’échangent. Nous voulons tous ensemble faire le pari d’une nouvelle forme pour insuffler une nouvelle force à ce mouvement national.

Ouvertures essentielles pour qui, pour quoi et pour quel monde, quelles utopies et quels rêves, après plus d’un an de lien social avorté, de rencontres manquées et de regards perdus, enfin nous voilà tous ensemble dans une pièce à éprouver nos humanités avec un désir beau de partager, d’échanger et de créer du nouveau, de l’art et de la politique. Ensemble, artistes, techniciennes, précaires, chômeurs, étudiants, Gilets Jaunes, infirmières et tous ceux qui sont en luttent, saisissons ce moment pour nous retrouver.

Tout ce que nous pourrons dire serait trop court et trop maladroit avec ces quelques mots mais surtout reste encore à inventer. Alors non, le mouvement n’est pas à la dérive. Notre bateau, pirate certes, a choisi une route plus laborieuse, plus difficile, plus exigeante et tellement plus belle. Et si nous devons revivre les dix ans de l’épopée d’Ulysse, nous les revivrons avec passion, abnégation et partage.

Le lieu ne peut être réduit à une seule identité politique, l’opéra est à tout le monde et les occupants sont éclectiques et hétérogènes. Il y a tout à construire. Chacun est invité à penser, partager, créer, s’engager, rêver, exprimer son désaccord, râler et se rencontrer. Les assemblées générales sont tous les jours à 12 heures.

Assemblée Générale de l’Opéra occupé de Bordeaux.

Samedi 20 Mars 2021.

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