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9 février 2023 4 09 /02 /février /2023 18:41

 

 

https://amp.elperiodico.com/es/barcelona/20230208/barcelona-ruptura-israel-colau-netanyahu-tel-aviv-82674869

 

La mairie de Barcelone suspend ses relations avec Israël

Ada Colau a envoyé une lettre à Benjamin Netanyahu pour lui faire savoir que Barcelone rompt ses relations avec Israël en raison de l'occupation de la Palestine.

Le Parti des Socialistes de Catalogne (PSC), partenaire de Barcelona en Comu, s'oppose à une décision qu'il qualifie de grave et il critique la maire pour avoir retiré la décision de la session plénière du conseil municipal.

La rupture des relations laisse également sans effet pour l'instant le jumelage qui unit la capitale catalane depuis 1998 avec la deuxième ville la plus peuplée d'Israël, Tel-Aviv, prôné par cent douze entités qui jugent incompatible l'accord avec l'occupation de la Palestine.

Le PSC, partenaire gouvernemental de Barcelona en Comú, a attribué la rupture à une décision unilatérale d’Ada Colau et l'a qualifiée de très grave erreur.

« C'est un geste fort et nécessaire pour inviter à la paix », a déclaré Ada Colau, qui a rappelé que le conseil municipal avait déjà interrompu le jumelage avec Saint-Pétersbourg après l'invasion russe de l'Ukraine. À son tour, la maire a souligné que la mesure prise par le conseil municipal n'est pas une discrimination contre la population juive et que c'est une critique d'un gouvernement qu’Ada Colau a accusé de soumettre les palestiniens à un régime d'apartheid.

De son côté, Laia Bonet, maire-adjointe du PSC, a annoncé que son parti présentera une proposition lors de la prochaine session plénière pour renouer les liens avec Tel-Aviv. Le leader du PSC a accusé la maire de contourner la session plénière municipale, où l'interruption de la liaison avec Tel-Aviv devait être débattue. « Compte tenu de la certitude que la proposition de rompre l'accord allait être rejetée à une large majorité, la maire a retiré la décision de l’ordre du jour de la session plénière du conseil municipal », a dit Laia Bonet.

Ada Colau a rencontré des militants de la campagne Barcelona amb Apartheid, incitant à la rupture des relations avec Tel-Aviv. La plateforme Prou ​​Complicitat amb Israel, l'un des promoteurs de la rupture des relations avec la ville israélienne, a salué la décision du gouvernement municipal. Du point de vue de la plateforme, le conseil municipal envoie un message clair et énergique contre la politique d'apartheid, de colonialisme et d'occupation de l’état d'Israël.

La plateforme a averti que la population palestinienne traverse des épreuves de plus en plus graves et dramatiques, qu'il a attribuées à la dérive radicale et répressive de l'actuel gouvernement de droite d'Israël. Il a également espéré que l'exemple de l'exécutif d’Ada Colau se répandra et que plus d'institutions rompront leur complicité avec l'apartheid israélien.

La campagne Barcelona amb Apartheid est née au mois de juin 2021 pour exhorter les partis du conseil municipal de la capitale catalane à rompre le jumelage avec Tel-Aviv et à renforcer la solidarité avec le peuple palestinien. « Le maintien du jumelage renforce l'impunité pour les crimes d'Israël », affirment les partisans de la fin du jumelage.

La proposition de suspendre le jumelage avec la ville israélienne a reçu l'approbation de la Sindicatura de Greuges de Barcelona au mois de décembre 2022. Le président du syndicat, David Bondia, a exhorté dans une résolution à abroger l'accord d'amitié et de coopération entre Barcelone, Tel-Aviv et Gaza.

Pour le président du syndicat, le jumelage ne garantit pas le respect de l'engagement en faveur des droits humains et il fait allusion à l'occupation de la Palestine pour affirmer que les bonnes intentions du jumelage que le conseil municipal a accepté il y a vingt-cinq ans n'ont pas fonctionné.

« Le maintien de relations avec les autorités municipales ou étatiques israéliennes, qui légitiment la prolongation de l'occupation et du colonialisme en Palestine, entraîne la complicité dans la configuration d'un crime d''apartheid », écrit la Sindicatura de Greuges de Barcelona dans un communiqué. Le même communiqué ajoute que, bien que Barcelone entretienne des relations séparées avec Tel-Aviv et Gaza, les engagements d'amitié n'ont pas pu être tenus en raison des difficultés du processus de paix au Moyen-Orient.

Le président de l'Association Catalane des Amis d'Israël, Toni Florido, a dit que la décision d’Ada Colau était une décision xénophobe, « cela montre de la faiblesse et de l'isolement, car la maire a décidé d'ignorer l'avis démocratique de la session plénière et de faire un cadeau à trois mois des élections aux secteurs les plus radicaux qui la soutiennent et dont elle est prisonnière ».

Toni Florido a estimé que la cessation temporaire du lien d'amitié avec Tel-Aviv ne fait que nuire à Barcelone et qu’elle met en danger les échanges entre la Catalogne et Israël, notamment en matière de tourisme et de collaboration entre les universités, « de plus, c'est une contradiction d'essayer de critiquer le gouvernement d'Israël et de nuire à Tel-Aviv, la ville la plus libérale et celle qui se démarque le plus en tant qu'opposante à l’actuel gouvernement israélien ».

Les détracteurs du jumelage de Barcelone avec Tel Aviv ont récolté quatre mille cent trente-cinq signatures pour que la mairie de Barcelone abroge le jumelage avec Tel-Aviv. Ils exigent que « le jumelage reste sans effet jusqu'à ce que les autorités israéliennes mettent en œuvre les recommandations émises par les organisations internationales pour faire respecter le droit international et les droits humains du peuple palestinien ».

Ciudadanos a défendu le jumelage avec Tel-Aviv lors de la session plénière municipale du mois de janvier 2023. Les votes contre de Barcelona en Comu et d’Esquerra Republicana de Catalunya (ERC) et l'abstention du PSC ont suffi à rejeter la proposition. Junts per Catalunya, le Parti Populaire et Valents, le parti de Manuel Valls, ont soutenu la proposition de Ciudadanos.

Divers groupes d'opposition ont critiqué la décision de la maire. Le porte-parole de Junts per Catalunya, l'ancien maire Xavier Trias, a dit que cette décision était une grave erreur. Le porte-parole de Ciudadanos, Noemí Martín, a accusé Ada Colau d'utiliser Barcelone à ses fins idéologiques. Pour Noemi Martín, la suspension des relations est inacceptable. Eva Parera, leader de Valents, a déclaré qu’Ada Colau a agi de manière dictatoriale et par la porte dérobée.

Le porte-parole du Parti Populaire, Daniel Sirera, a accusé Ada Colau de semer la haine contre Israël et il a décrit Tel Aviv comme un exemple de ville démocratique ouverte et cosmopolite.

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8 février 2023 3 08 /02 /février /2023 18:35

 

 

https://www.revolutionpermanente.fr/On-continue-la-mobilisation-500-etudiants-en-manifestation-sauvage-a-Paris

 

« Nous continuons la mobilisation », cinq cent étudiants en manifestation sauvage à Paris

La journée du Mardi 7 Février 2023, pendant laquelle deux millions de personnes ont manifesté dans tout le pays, a signé l’entrée de la jeunesse dans la lutte avec le blocage de plusieurs universités et de plusieurs lycées. Alors que les raffineurs et les dockers appellent à une grève de quarante-huit heures, les étudiants sont de nouveau sortis dans la rue à Paris, Mercredi 8 Février 2023.

La journée de grève du Mardi 7 Février 2023 a réuni près de deux millions de personnes dans les rues de tout le pays contre la réforme des retraites. Fait nouveau, par rapport aux manifestations du Jeudi 19 Janvier 2023 et du Mardi 31 Janvier 2023, des universités ont été bloquées et le nombre de lycées mobilisés a largement augmenté.

Après trois journées de mobilisation massive, la question du plan de bataille pour faire reculer Emmanuel Macron commence à se poser. Comment durcir le rapport de force et comment se regrouper entre secteurs ? Dans de nombreux cortèges étudiants, on a entendu « aujourd’hui dans la rue, demain on continue ».

C’est chose faite à Paris. A l’initiative des assemblées générales de la Sorbonne et de Saint Denis et de l’assemblée générale régionale du Lundi 6 Février 2023 ayant réuni des étudiants des universités mobilisées de Saclay, de l’Ecole Normale Supérieure (ENS), de l’Ecole du Louvre, de Créteil, de Villetaneuse, de la Sorbonne, de Nanterre et de Censier, un rassemblement a été appelé Mercredi 8 Février 2023 à 12 heures Place de La Sorbonne à Paris qui a débouché sur une manifestation d’étudiants au Quartier Latin. Cinq cent étudiants des universités de la Sorbonne, de Saint Denis et d’autres établissements ont envahi l’ENS et le lycée Henri IV, de nouveaux étudiants se joignant au cortège au fur et à mesure de la manifestation. Des lycéens du lycée Voltaire ont également rejoint le cortège.

« Face à un gouvernement qui commence à envoyer ses flics et qui affirme ne pas vouloir reculer sur l’âge de départ à la retraite, nous avons envie de suivre les secteurs du monde du travail qui tentent de reconduire, d’étendre et de radicaliser la grève, c’est ce qu’il faut faire pour faire plier Emmanuel Macron », dit Ariane, étudiante à la Sorbonne et militante du Poing Levé.

La journée du Mercredi 8 Février 2023 a été en effet marquée par la reconduction de la grève chez les cheminots, chez les énergéticiens, chez les travailleurs des ports et docks et dans les raffineries. Ce premier test d’une grève de quarante-huit heures pour populariser l’idée d’une grève reconductible a été un succès. C’est de cet appel dont se sont emparés les étudiants parisiens.

Les étudiants mobilisés témoignent encore une fois de la profondeur de la mobilisation en cours qui déborde de loin la question des retraites. Avec cette attaque, Emmanuel Macron a cristallisé l’ensemble de la colère qui existe contre le système qu’il représente.

Les présidences des universités sont bien conscientes du danger. La présidence de l’université de la Sorbonne a ainsi décidé de fermer administrativement l’ensemble des sites aux abords de la Sorbonne afin d’éviter que les étudiants ne soient massivement présents et qu’ils rejoignent la manifestation. Que ce soit en envoyant les flics pour débloquer les universités et les lycées ou en fermant administrativement les établissements, les directions d’université cherchent à freiner autant que possible la mobilisation de la jeunesse étudiante.

Cette manifestation des étudiants parisiens montre que la jeunesse est déterminée à se battre avec énergie contre Emmanuel Macron et qu’elle est prête à construire une mobilisation d’ampleur, dépassant les seules journées de mobilisation isolées et à mettre sa combativité pour bloquer le pays aux côtés des travailleurs en grève. Comme le répètent de nombreux étudiants dans le cortège, « nous ne savons que faire des journées d’action de vingt-quatre heures, cela ne suffira pas, il faut durcir le mouvement ». Nous entendons également ce constat dans les cortèges des manifestations, ainsi que parmi certains secteurs du mouvement ouvrier. Cette manifestation sauvage, à l’appel d’assemblées générales de plusieurs universités parisiennes, est une première initiative pour aller plus loin que les journées d’action de vingt-quatre heures du calendrier de l’intersyndicale et pour faire entendre toute la colère et la détermination qui existent notamment dans la jeunesse contre la réforme des retraites.

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8 février 2023 3 08 /02 /février /2023 18:05

 

 

https://www.reuters.com/article/ukraine-crise-gb-zelensky-idFRKBN2UI0LJ

 

Volodimir Zelensky en visite surprise à Londres et à Paris (Reuters)

Le président ukrainien Volodimir Zelensky est arrivé Mercredi 8 Février 2023 à Londres pour une visite surprise, son deuxième voyage connu à l’étranger depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine il y a près d’un an, obtenant de Rishi Sunak de nouvelles promesses, avant de se rendre à Paris pour y rencontrer le président de la république française et le chancelier allemand.

Volodimir Zelensky a rencontré le premier ministre britannique Rishi Sunak et il s’est adressé à la Chambre des Communes pour demander des avions de combat pour l’Ukraine, des ailes pour la liberté.

Accueilli par Rishi Sunak sur les marches de la résidence du premier ministre britannique, Volodimir Zelensky a remercié la Grande-Bretagne pour son soutien dès les premiers jours de l’invasion à grande échelle.

Peu avant son arrivée, la Grande-Bretagne avait annoncé son intention d’élargir aux forces aériennes et maritimes ses programmes de formation de l’armée ukrainienne, afin notamment de permettre aux pilotes ukrainiens de maîtriser à l’avenir des appareils sophistiqués aux normes de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

Si Londres ne s’est pas engagé à fournir d’avions à Kiev, cette décision pourrait permettre de convaincre les pays réticents à l’envoi d’avions de combat par crainte d’une escalade du conflit.

La Grande-Bretagne a également promis d’accélérer la livraison de matériel militaire à l’Ukraine, dans le cadre d’un investissement de long terme dans son armée.

« L’Ukraine fera tout son possible et l’impossible pour que le monde nous fournisse des avions modernes afin de former et de protéger les pilotes qui nous protégeront », a dit Volodimir Zelensky aux députés britanniques dans le Westminster Hall de Londres.

Rishi Sunak a déclaré ensuite devant les députés que « la Grande-Bretagne apportera à l’Ukraine le soutien dont elle a besoin pour assurer une victoire militaire décisive sur le champ de bataille cette année ».

Volodimir Zelensky a également été reçu par le roi Charles III et il a rencontré des soldats ukraniens actuellement en formation au Royaume-Uni.

Volodimir Zelensky est par la suite attendu Mercredi 8 Février 2023 en fin de journée à Paris, où il rencontrera le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, a indiqué l’Elysée.

Olaf Scholz, qui s’est montré plus prudent que d’autres leaders occidentaux en matière de livraisons d’armes, avait déclaré aux députés à Berlin qu’il était préférable que les décisions concernant les armes soient coordonnées et que les discussions relatives à cette coordination ne soient pas publiques, plutôt qu’annoncées séparément dans une compétition publique.

Un diplomate européen a quant à lui confirmé que Volodimir Zelensky se rendrait Jeudi 9 Février 2023 à Bruxelles, où se déroulera un sommet de l’Union Européenne.

Le Royaume-Uni s’est chargé de former dix mille soldats ukrainiens au cours des six derniers mois et compte former vingt mille autres soldats ukrainiens cette année, selon Downing Street.

Des militaires ukrainiens sont arrivés la semaine dernière en Grande-Bretagne pour apprendre le maniement des chars d’assaut Challenger promis par Londres à l’Ukraine.

Le gouvernement britannique a jusqu’ici refusé de livrer des avions de combat à Kiev, mais le ministre britannique de la défense, Ben Wallace, a laissé entendre que cette position pourrait changer.

Le gouvernement de Rishi Sunak a également annoncé de nouvelles sanctions contre les élites militaires russes et contre six entités du Kremlin fournissant des équipements militaires tels que des drones pour l’opération d’invasion.

Ces sanctions visent aussi huit citoyens russes et une entité liée à des réseaux financiers qui permettent de préserver la richesse et le pouvoir des dignitaires du Kremlin.

« L’Ukraine a montré que Vladimir Poutine n’allait pas mettre fin à son invasion tyrannique. Il a répondu en frappant aveuglément des zones civiles et des infrastructures cruciales à travers le pays », a déclaré le ministre britannique des affaires étrangères, James Cleverly, « nous ne pouvons pas le laisser parvenir à ses fins et nous devons renforcer notre aide ».

Londres a déjà imposé depuis le début de la guerre en Ukraine, il y a un an, des sanctions contre des centaines de citoyens et d’entités russes.

Volodimir Zelensky ne s’est rendu qu’une fois à l’étranger depuis le début de la guerre d’invasion russe au mois de février 2022, au mois de décembre 2022 à Washington. Il avait rencontré le président américain Joseph Biden et il avait pris la parole devant les députés du Congrès des Etats Unis.

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7 février 2023 2 07 /02 /février /2023 18:05

 

 

CONSIDERATIONS RELATIVES A LA GUERRE D’UKRAINE

Par Bernard Fischer

Mardi 7 Février 2023

La dernière guerre de la Russie de Vladimir Poutine contre l’Ukraine commençait il y a un an au mois de février 2022. La troisième guerre mondiale commençait il y a un an. Sa principale caractéristique est précisément sa prolongation dans le temps.

Il y a beaucoup d’hésitations et de tergiversations relatives à la caractérisation de cette guerre. Certains défenseurs de l’Ukraine dénoncent le campisme des défenseurs de la Russie, mais ils font la distinction entre les guerres nationales et les guerres mondiales inter impérialistes dans lesquelles les révolutionnaires seraient neutres et renverraient dos à dos les deux camps militaires impérialistes. Les révolutionnaires ne sont jamais neutres ni dans les guerres nationales ni dans les guerres mondiales inter impérialistes, comme je l’écrivais dans un autre message.

La première caractéristique commune aux deux guerres mondiales du vingtième siècle et à la dernière guerre d’Ukraine est leur apparente inéluctabilité et imprévisibilité et l’absence presque totale d’anticipation de ces guerres par les principaux observateurs et acteurs internationaux.

Le livre de Christopher Clark dont le titre est Les Somnambules décrit parfaitement bien la marche apparemment inéluctable à la première guerre mondiale et le livre de Marc Bloch dont le titre est L’Etrange Défaite décrit parfaitement bien la marche apparemment inéluctable à la deuxième guerre mondiale.

L’autre cause fondamentale de la dernière guerre d’Ukraine vient du bilan du court vingtième siècle. L’analyse la plus pertinente de ce bilan tourne autour du livre d’Eric Hobsbawm dont le titre est L’Age des Extrêmes.

Le vingtième siècle n’était pas seulement le siècle des deux premières guerres mondiales, mais il était aussi le siècle d’une extraordinaire crise intellectuelle et idéologique. Le partage du monde pendant près de cinquante ans de 1945 à 1991 entre l’impérialisme occidental et la bureaucratie soviétique était la cause et la conséquence de cette crise idéologique.

Le noyau rationnel de la double propagande occidentale et soviétique était le suivant. L’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) était un pays socialiste, les pays occidentaux étaient des pays démocratiques, l’URSS était une dictature, la défense de la démocratie passait par la défense du capitalisme et la critique de l’URSS était forcément une critique du socialisme.

Tout était faux dans ces arguments. Non seulement le capitalisme n’était pas démocratique, mais la compétition entre l’impérialisme occidental et la bureaucratie soviétique n’était pas la compétition entre, d’une part, un régime capitaliste et, d’autre part, un régime politique et économique supérieur au régime capitaliste. C’était la compétition entre le capitalisme et des formes de domination politique et économique antérieures aux révolutions bourgeoises du dix-huitième siècle et c’est finalement la cause la plus fondamentale de la chute finale de l’URSS.

Cette incompréhension fondamentale du bilan du vingtième siècle avait des conséquences idéologiques, politiques, économiques et sociales, encore plus dramatiques après la chute du mur de Berlin en 1989 et la dissolution de l’URSS en 1991.

La dissolution de l’URSS n’était pas la fin de l’histoire, contrairement au titre du célèbre livre de Francis Fukuyama. Pendant trente ans, de 1991 à 2021, le capital occidental investissait massivement en Russie et en Chine, il fabriquait littéralement l’impérialisme russe et l’impérialisme chinois et il faisait en particulier de l’économie chinoise la première économie mondiale. La base la plus fondamentale de ces nouvelles trente années glorieuses était l’illusion selon laquelle la démocratie politique était forcément la conséquence de la croissance économique.

Rien n’est plus faux. Non seulement l’impérialisme ne porte pas naturellement la démocratie, mais l’impérialisme porte toujours la guerre comme la nuée porte l’orage et cette nouvelle compétition était potentiellement porteuse de nouvelles guerres inter impérialistes.

Nous y sommes. Quatre-vingt-dix pour cent des observateurs et des acteurs internationaux ne prévoyaient pas la dernière guerre d’Ukraine. Les dix autres pour cent, dont le premier d’entre eux, un certain Vladimir Poutine, prévoyaient une nouvelle guerre éclair de six jours, le renversement et le départ en exil du gouvernement de Volodimir Zelensky et la formation d’un gouvernement de collaborateurs à Kiev.

Ils prévoyaient un nouveau coup de Prague. Au mois de février 1948, Joseph Staline provoquait la démission du président tchécoslovaque Edvard Benes et du ministre tchécoslovaque des affaires étrangères, Jan Masaryk, et la formation d’un gouvernement du Parti Communiste Tchécoslovaque (PCT) de Klement Gottwald et de Rudolf Slansky. Mais soixante-quinze ans plus tard à Kiev, il n’y avait pas ni d’Edvard Benes ni de Jan Masaryk et il n’y avait même pas ni de Klement Gottwald ni de Rudolf Slansky.

Le coup de Prague du mois de février 1948 et le blocus de Berlin du mois de juin 1948 provoquaient au mois d’avril 1949 la signature du traité de l’Atlantique Nord et la fondation de l’organisation du même nom. C’était le début de la guerre froide. Il y avait très peu de manifestations contre ces événements. Les trotskystes avaient d’autres problèmes. Les bulletins intérieurs de la Quatrième Internationale parlaient d’expropriation du capitalisme par des moyens militaro-policiers. Mais tout cela est une autre histoire.

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7 février 2023 2 07 /02 /février /2023 17:17

 

 

https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/02/07/lorchestre-des-aveugles-des-sourd%c2%b7es-des-amnesiques-des-bonimenteureuses-et-des-complices-joue-sa-partition/

 

L’orchestre des aveugles, des sourds, des amnésiques, des bonimenteurs et des complices joue sa partition

Par Didier Epsztajn, Mariana Sanchez et Patrick Silberstein, membres des Brigades Editoriales de Solidarité

Mardi 7 Février 2023

Peut-être ne savons-nous pas qu’il existe des ukrainiens qui luttent contre l’invasion de leur pays et contre les politiques néolibérales de leur gouvernement.

Peut-être ne savons-nous pas qu’il existe des organisations syndicales, étudiantes, féministes et politiques, en Ukraine qui partagent nos combats et nos idées.

Peut-être ne savons-nous pas qu’il existe des forces progressistes contre la guerre et des peuples opprimés dans la Fédération de Russie et en Biélorussie.

Peut-être n’avons-nous pas entendu Vladimir Poutine parler de la destruction de l’Ukraine et de la non-existence du peuple ukrainien.

Peut-être n’avons-nous pas saisi que les armées de la Fédération de Russie ont violé les frontières d’un pays indépendant, qu’elles ont bombardé des populations civiles, qu’elles ont déporté des adultes et des enfants et qu’elles ont utilisé le viol comme une arme de guerre. Ce sont des crimes d’agression, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

Peut-être ne savons-nous pas que, si les armées poutiniennes se retirent sans conditions de toute l’Ukraine, il n’y aura plus de guerre et que la paix redeviendra un horizon possible.

Peut-être ne savons-nous pas que, si les ukrainiens renoncent à résister, l’Ukraine sera détruite comme peuple et comme nation indépendante.

Peut-être ne savons-nous pas que, si les ukrainiens ne sont pas suffisamment armés, l’Ukraine sera détruite comme nation indépendante. Peut-être ne savons-nous rien ou si peu de choses, mais ce n’est pas une raison de croire les bonimenteurs.

Peut-être avons-nous oublié la distinction entre les guerres légitimes, comme les guerres de libération nationale, et les guerres impérialistes de conquête coloniale et d’oppression.

Peut-être avons-nous oublié qu’il y a une différence fondamentale entre une dictature fasciste et une république démocratique, aussi imparfaite soit-elle.

Peut-être avons-nous oublié que nous étions tchèques, que nous nous sommes battus contre l’annexion de notre pays, que certains disaient qu’ils étaient contre la guerre et que les armées nazies nous ont envahis.

Peut-être avons-nous oublié que nous étions irlandais, que nous nous sommes battus contre l’occupation anglaise, que certains disaient qu’ils étaient contre la guerre et que la partition de notre pays dure depuis plus d’un siècle.

Peut-être avons-nous oublié que nous étions résistants dans l’Europe occupée, que certains nous ont traités de terroristes et que d’autres nous expliquaient que les deux camps se valaient.

Peut-être avons-nous oublié que nous étions est-allemands, polonais, hongrois, tchécoslovaques et afghans, que nous nous sommes battus contre l’occupation et l’invasion soviétique et que certains nous disaient qu’il fallait défendre la patrie des travailleurs contre l’impérialisme.

Peut-être avons-nous oublié que nous étions amérindiens, hereros, namas ou arméniens et que certains n’ont rien fait contre les génocides ou les ont applaudis.

Peut-être avons-nous oublié que nous étions africains et que certains n’ont rien fait contre la traite négrière et l’ont même applaudie.

Peut-être avons-nous oublié que nous étions quelque part dans le monde, que beaucoup n’ont rien fait contre les colonisations et que beaucoup les ont soutenues.

Peut-être avons-nous oublié que nous étions espagnols, catalans et basques, et que certains ont refusé de nous livrer des armes pour combattre les armées de Francisco Franco.

Peut-être avons-nous oublié que nous étions algériens, que nous nous sommes battus pour libérer notre pays de la colonisation française et que certains se contentaient de dire qu’ils étaient contre la guerre et pour la paix en Algérie.

Peut-être avons-nous oublié que nous étions vietnamiens, que nous nous sommes battus, d’abord contre l’armée française puis contre celle des États-Unis, et que certains se contentaient de dire qu’ils étaient contre la guerre et pour la paix au Vietnam.

Peut-être avons-nous oublié que nous étions syriens, que nous nous battions contre la dictature de Bachar al Assad, soutenue par la Fédération de Russie, et que certains disaient qu’ils étaient contre la guerre.

Peut-être avons-nous oublié que des compagnons de Karl Marx se sont engagés dans l’armée de l’union pour faire abolir l’esclavage.

Peut-être avons-nous oublié que des anarchistes espagnols sont entrés dans Paris sur les chars américains de la deuxième division blindée.

Peut-être avons-nous oublié que nous étions russes, biélorusses, tchétchènes et géorgiens, que nous nous battons contre la dictature grand-russe et que certains pensent qu’il ne faut pas humilier la Russie.

Peut-être avons-nous oublié que l’impérialisme américain avait fourni des armes aux chinois pour lutter contre le colonialisme japonais.

Peut-être avons-nous oublié que l’impérialisme américain avait fourni des armes au gouvernement soviétique pour lutter contre les armées nazies.

Nous sommes tchèques, irlandais, polonais, hongrois, vietnamiens, algériens, palestiniens, syriens, sahraouis, haïtiens, birmans, ouïghours, kurdes, péruviens, nicaraguayens, iraniens et ukrainiens, et nos vies et nos libertés justifiaient et justifient que nous résistions à l’impérialisme et à la dictature.

Nous ne voulons pas être passés sous silence et notre sécurité ne peut être considérée comme quantité négligeable au nom de la paix entre les grandes puissances et au nom du maintien de l’ordre mondial.

Ceux qui soutiennent les dictatures et les agresseurs impérialistes nous dénient le droit de résister militairement ou non pour défendre nos libertés, nos droits nationaux, nos droits en tant que peuples et nos acquis sociaux. Ceux qui veulent nous désarmer au nom de la paix choisissent la destruction de l’Ukraine et de son peuple.

Neville Chamberlain et Joseph Staline ont soutenu la paix avec Adolf Hitler et ils ont provoqué le démantèlement de la Pologne, la multiplication des camps de concentration, l’industrie étatique de la mort, les camps d’extermination, une guerre mondiale, des millions de victimes civiles et militaires et le génocide des juifs d’Europe et des tziganes.

Ceux qui soutiennent l’invasion des armées russes en Ukraine et qui ne veulent pas donner au peuple ukrainien les moyens de résister et de libérer leur pays ne sont pas nos amis.

Ceux qui parlent de paix en ne soutenant pas le droit légitime à l’autodétermination du peuple ukrainien et son droit à la vie et qui rompent avec le soutien aux luttes de libération nationale se trompent et contribuent à saper les droits de tous les citoyens d’Ukraine et du monde.

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6 février 2023 1 06 /02 /février /2023 19:25

 

 

https://www.insurge.fr/communiques/communiques-2023/six-ans-bientot-macron-ca-suffit,797.html

 

Six ans bientôt, Emmanuel Macron, cela suffit

Vendredi 3 Février 2023

Jeudi 19 Janvier 2023, à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales, près de deux millions de personnes se sont mobilisées contre le projet de loi de réforme des retraites. Mardi 31 Janvier 2023, il y avait plus de deux millions et cinq cent mille manifestants.

Alors qu’Emmanuel Macron et Elisabeth Borne veulent imposer ce projet réactionnaire dans les semaines qui viennent, ce que l’ampleur de cette mobilisation exprime pour l’ensemble du salariat, c’est l’exigence claire du retrait pur et simple du projet, cette réforme n’est ni amendable ni négociable.

Le gouvernement veut faire notamment avaliser l’âge de départ à la retraite à soixante-quatre ans au lieu de soixante-deux ans, une accélération de la précédente réforme de Marisol Touraine, quarante-trois années de cotisation au lieu de quarante-deux années dès 2027 au lieu de 2035 et la liquidation de plusieurs régimes spéciaux, dont ceux de la Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP) et des industries électriques et gazières.

Il comptait fissurer le front syndical en mettant sur la table des broutilles à discuter pour que passe son projet. Peine perdue jusqu’à maintenant, l’ampleur de la mobilisation a contraint, au moins pour l’instant, toutes les directions syndicales à préserver l’unité pour que soit retiré le projet.

Le gouvernement, néanmoins, ne désespère pas. Il avait bien obtenu, durant les mois précédant l’annonce de ce projet, que toutes les directions syndicales acceptent de discuter d’un projet dont chacun savait qu’il serait inacceptable. Pourquoi n’arriverait-il pas de nouveau à obtenir qu’une partie au moins de ces directions syndicales reprennent les discussions ? Pour cela, il compte sur la fatigue des manifestants et des grévistes et les journées d’action saute-moutons peuvent user la mobilisation, comme cela arriva déjà dans le passé.

Mais il y a un autre ciment qui unit la population laborieuse, hommes ou femmes, vieux ou jeunes, retraités ou étudiants, chômeurs ou actifs, c’est le rejet profond de toute la politique conduite depuis 2017 par Emmanuel Macron. En presque six ans, on ne compte plus les lois anti sociales, les discours sans fin, les phrases assassines et les coups de matraque contre les manifestants. Les six ans d’Emmanuel Macron, c’est l’austérité pour les pauvres, la répression des Gilets Jaunes, la destruction du système de santé et le confinement obligatoire quand survint le coronavirus submergeant un système hospitalier dont on savait qu’il menaçait de s’effondrer. Les six ans d’Emmanuel Macron, c’est aussi la politique menée contre les exilés.

Nous pourrions multiplier les exemples, mais chacun sait que, tant qu’Emmanuel Macron sera au pouvoir, ce seront de nouvelles attaques. Déjà le gouvernement annonce une nouvelle loi de Gérald Darmanin contre les migrants, une loi contre le Revenu de Solidarité Active (RSA), un projet de rendre obligatoire pour la jeunesse le Service National Universel (SNU) et de nouvelles mesures contre l’école et contre le statut des enseignants.

Or les directions syndicales poursuivent les concertations et le dialogue social avec le gouvernement sur ces projets, ce qui n’est pas acceptable.

Briser le projet de réforme des retraites serait à l’évidence un point d’appui pour interdire tous ces projets. Cela implique de rompre le dialogue social et de donner toute sa dimension politique au combat pour le retrait du projet d’Emmanuel Macron contre les retraites.

Cette conscience aigüe que c’est avec ce pouvoir présidentiel et avec ce gouvernement qu’il faut en finir, s’est largement exprimée dans les manifestations, dans les slogans et sur les pancartes. Les manifestants ont ainsi pris le contre-pied de Laurent Berger qui affirme dans le Monde du 29 janvier 2023 que « la mobilisation pour la défense des retraites n’est pas une mobilisation politique. La Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) est dans un combat social et elle n’est pas dans un combat politique. Nous dialoguons beaucoup avec les parlementaires ces temps-ci. Cela fait partie de notre travail syndical ».

À l’inverse de Laurent Berger qui recherche le dialogue avec le gouvernement et son parlement croupion, les salariés veulent en finir avec cette politique.

Mais pour une autre politique, il faut un autre gouvernement, un gouvernement des travailleurs. Encore faudrait-il que sur cette perspective se forme au moins une alternative, un front unique d’organisations d’origine ouvrière doté d’un programme qui fasse siennes les revendications de la jeunesse et des travailleurs.

Pour l’instant, il n’y a qu’une très superficielle unité entre ce qui reste de partis dits de gauche, tandis que les conflits se multiplient à l’intérieur de ces forces politiques. Le Parti Socialiste se déchire entre ceux qui refusent l’alliance avec la Nouvelle Union Populaire Ecologiste et Sociale (NUPES) et ceux qui la revendiquent, le Mouvement de la France Insoumise (MFI) est divisé et le Parti Communiste Français (PCF) fait souvent bande à part, sans parler du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) qui vient d’éclater en deux. Dans le même temps, les élus de ces partis multiplient les amendements au projet gouvernemental, dont certains sont adoptés. Or l’objectif des travailleurs, ce n’est pas l’amendement du projet, c’est son retrait.

Mais que ce soit avec ces organisations issues d’un passé lointain ou plus récent, ou en construisant de nouvelles organisations, c’est en menant le combat pour constituer une véritable alternative politique, une alternative ouvrière unie face à Emmanuel Macron, que pourra se développer la mobilisation.

Bientôt six ans, Emmanuel Macron, cela suffit. Sur cette base, une manifestation centrale à l’Assemblée Nationale à Paris à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales et politiques du mouvement ouvrier, pour interdire le vote de ce projet, aurait un sens. Ce serait un point d’appui pour ouvrir une alternative politique.

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6 février 2023 1 06 /02 /février /2023 18:58

 

 

https://aplutsoc.org/2023/02/06/ou-est-lunion-sacree/

 

Où est l’union sacrée ?

Par Vincent Présumey  

Lundi 6 Février 2023

Les États-Unis, qui avaient misé sur l’écrasement de l’Ukraine au mois de février 2022 et sur l’organisation subséquente de l’isolement financier et commercial de la Russie, doivent fournir des armes à l’Ukraine, mais juste assez pour prolonger la guerre et officiellement pas assez pour permettre une contre-offensive victorieuse.

Les puissances d’Europe occidentale suivent cahin-caha. L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), qui n’est pas aux portes de la Russie, comme le dit Fabien Roussel, dans le Journal Du Dimanche (JDD) du Dimanche 5 Février 2023, à moins de considérer que la Pologne est la porte de la Russie comme au temps de la Sainte Alliance, ne mène aucune guerre contre la Russie, mais elle mise sur son épuisement combiné au maintien du régime de Vladimir Poutine, que ses pays membres ont toujours soutenu. L’adhésion de la Suède, et celle de la Finlande qui déclare ne pas vouloir se séparer de la Suède dans cette affaire, est suspendue au veto turc. Les livraisons d’armes, notamment de chars, qui viennent d’être annoncées et qui sont souvent bruyamment commentées, ne prendront effet que dans six mois au minimum. Une offensive russe misant sur la masse humaine mobilisée semble, par contre, s’annoncer pour la fin du mois de février 2023.

Tels sont les faits. Alors, où est l’union sacrée ? Est-elle du côté des internationalistes qui, sans aucune concession à la politique de l’OTAN et de tel ou tel camp impérialiste, affirment haut et fort qu’il faut armer les ukrainiens, leur armée et leur défense territoriale ? Ou bien est-elle du côté de ceux qui, à l’approche possible de la prochaine offensive impérialiste russe, au moment précis où des rumeurs insistantes font état d’une tentative du directeur de la Central Intelligence Agency (CIA), William Burns, de proposer un armistice sur la base de l’occupation de vingt pour cent du territoire ukrainien par la Russie, tentent d’instrumentaliser le premier anniversaire de l’invasion de toute l’Ukraine en appelant au cessez-le-feu ?

Le cessez-le-feu, c’est l’occupation, ce sont les déportations de population, les enlèvements d’enfants, la torture et les viols. Pour Vladimir Poutine, c’est la base de départ pour continuer en vue de la destruction génocidaire de toute l’Ukraine. Tels sont les faits. La voie de la paix, c’est le combat pour le retrait des troupes russes de toute l’Ukraine. Cette voie passe par la guerre, les livraisons d’armes aux ukrainiens, le défaitisme pour saper et à terme chasser Vladimir Poutine en Russie et la solidarité internationaliste dans le monde entier. L’union sacrée avec l’ordre impérialiste mondial, rebaptisé monde multipolaire, c’est le mot d’ordre de cessez-le-feu.

Nous voyons se mettre en place, dans le mouvement ouvrier français, l’offensive des partisans de l’union sacrée contre la résistance ukrainienne en vue de faire du premier anniversaire de l’invasion l’appel à la soumission des ukrainiens, noyés sous les hypocrites larmes de crocodile des pacifistes qui sont, au mieux, des naïfs, au pire des escrocs.

En francs-tireurs, ouvrant la voie aux bataillons staliniens et pacifistes, il y a le Parti Ouvrier Indépendant (POI), le Parti Ouvrier Indépendant Démocratique (POID) et Lutte Ouvrière. Ils appellent, dans les manifestations de défense des retraites contre Emmanuel Macron, à désarmer les ukrainiens, car leur armement ferait augmenter les dépenses militaires au détriment de l’hôpital public ou de l’école publique. Il faut dire haut et fort que c’est un mensonge. L’aide à l’Ukraine ne représente qu’une somme infime au regard des sommes prévues par la loi de programmation militaire et par la relance macronienne de l’industrie nucléaire.

Les véritables adversaires d’Emmanuel Macron et les véritables internationalistes doivent exiger l’annulation des crédits atomiques et nucléaires, le retrait des troupes françaises d’Afrique, dont la présence néocoloniale fait le jeu de Vladimir Poutine, l’annulation des ventes d’armes à l’Arabie Saoudite, à l’Inde ou aux Émirats Arabes Unis (EAU), et la fourniture gratuite d’armes à l’Ukraine dans la transparence et sous la surveillance démocratique des peuples.

En deuxième bataillon, les troupes de la Fédération Syndicale Mondiale (FSM), bénie par Bachar el Assad et ayant Alexandre Loukatchenko comme syndiqué, engagent une campagne de propagande qui diabolise les ukrainiens comme des nazis en ressortant les infamies et les fausses nouvelles diffusées depuis des années par la propagande de Vladimir Poutine. Nous consacrerons la semaine prochaine, à l’occasion de la réunion publique qui se tiendra à Aubenas, Vendredi 17 Février 2023, un dossier à cette liste de mythes, de légendes et de fausses nouvelles autour du thème des nazis ukrainiens, qui constitue la fantasmagorie génocidaire du poutinisme et de ses alliés de l’ultra-droite mondiale.

Ces secteurs ont en outre impulsé une pétition, dont le titre est « oser la paix », appelant à faire cesser toute livraison d’armes, c’est-à-dire qui milite pour désarmer les ukrainiens et qui demande à la France libérée de l’OTAN de faire entendre une voix de paix en Europe, et ce chauvinisme néo gaullien de seconde zone se targuerait de défier l’union sacrée.

Dans le rôle du gros des troupes, il y a le Parti Communiste Français (PCF), le Mouvement de la Paix et l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC). Les pacifistes visent à entraîner les unions régionales, les unions départementales et les fédérations de la Confédération Générale du Travail (CGT) tenues dans l’ignorance des positions confédérales nationales pourtant prises pour le retrait des troupes russes de toute l’Ukraine.

La main sur le cœur, ils jurent que Vladimir Poutine est un homme très méchant et très coupable. Ils poursuivent en exhortant les ukrainiens, ces pauvres ukrainiens qui souffrent tant, à ne pas ajouter la guerre à la guerre, à accepter un cessez-le-feu et à se soumettre. Ils prétendent combattre la guerre par la soumission. Ils ouvrent la voie à la soumission et à la guerre.

Certains nous ressortent les accords de Minsk qui sont de toute façon dépassés et qui prévoyaient un veto pour les potiches de Vladimir Poutine à l’intérieur de la constitution ukrainienne. Ils font croire qu’ils ont affaire à une vaste et bruyante propagande de guerre et qu’ils seraient des sortes de résistants à tout ce bruit, alors qu’ils ne font que défendre la forme contemporaine de l’ordre, ou plutôt du désordre, impérialiste mondial, un monde multipolaire capitaliste de partage et de repartage, où plusieurs impérialismes passeraient des accords de paix sur le dos des peuples. Ce sont eux les véritables héritiers de ceux qui se sont ralliés à la guerre impérialiste en 1914.

La connexion entre d’une part les durs dont le poutinisme se laisse bien voir dépassant sous le veston, le POI, le POID, Lutte Ouvrière, le Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) et les signataires de la pétition « osons la paix » et d’autre part les mous qui commencent par vitupérer contre Vladimir Poutine pour appeler ensuite au cessez-le-feu, le PCF, l’ARAC et le Mouvement de la Paix, est faite dans une tribune du directeur de l’Humanité, Patrick le Hyaric, dans son éditorial du Mercredi Premier Février 2023, « il est urgent de sortir les drapeaux de la paix ». Il détourne une citation de Jean Jaurès, « on ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre ». Ce qu’il propose, le cessez-le-feu et même le retour aux accords de Minsk, c’est la guerre et la continuation de l’occupation et de l’oppression. Jamais Jean Jaurès n’a préconisé le désarmement et la soumission des opprimés.

Remarquons une chose. Les mêmes, en France, disent bien entendu soutenir la lame de fond qui exige le retrait de la contre-réforme d’Emmanuel Macron contre les retraites. Mais que disent-ils sur la forme que doit prendre la lutte contre Emmanuel Macron ? Tous taisent ou s’opposent à la centralisation contre Emmanuel Macron, brandissant éventuellement le durcissement, la grève reconductible, voire la grève totale, mais sans rien dire de quoi faire centralement contre l’exécutif. Le pompon revient à Lutte Ouvrière, qui écrit dans un éditorial du Mercredi Premier Février 2023 que « ce n’est pas à Matignon et au Palais-Bourbon que nous obtiendrons satisfaction », ajoutant, pour ce qui est de l’Elysée, qu’il pourrait céder sous l’effet de la mobilisation. C’est une vision du monde dans laquelle la lutte des classes en France ne vise pas à affronter, à battre et finalement à chasser l’exécutif, de même que la lutte des peuples du monde entier ne saurait viser à affronter, à battre et finalement à chasser Vladimir Poutine. L’union sacrée, la reproduction de l’ordre existant, les défilés syndicaux de la cinquième république et la lutte pour la paix dans le monde, tout cela est finalement cohérent.

Les militants de lutte de classe et les militants internationalistes qui la ressentiraient encore doivent se défaire d’une représentation fausse. Il n’y a pas de mouvement pour la paix et il n’y a pas de mouvement anti-impérialiste au sein duquel il faudrait mener des débats et des discussions éventuellement vigoureuses. Il y a deux mouvements contraires, celui des internationalistes qui veulent des armes pour les ukrainiens et celui des partisans de l’ordre impérialiste multipolaire. Il ne s’agit pas de confrontation au sein d’une même famille de pensée, mais de trajectoires opposées qui ne peuvent que se heurter de front.

Certaines positions apparemment aberrantes, comme celle de Gilbert Achcar découvrant fin 2022 que ce serait bien si la Chine venait faire une médiation en Ukraine, découlent en fait de cette croyance et de cette fausse camaraderie maintenue avec des forces du monde d’avant le 24 février 2022. Inexorablement, les conséquences de la réalité seront tirées. Mieux vaut les tirer en toute conscience. A bas l’union sacrée, il faut des armes pour les ukrainiens.

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5 février 2023 7 05 /02 /février /2023 16:10

 

 

https://fr.investing.com/news/world-news/nouvel-echange-de-prisonniers-entre-la-russie-et-lukraine-2151637

 

Nouvel échange de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine (Reuters)

L'Ukraine et la Russie ont annoncé Samedi 4 Février 2023 avoir échangé deux cent prisonniers, tandis que les corps de deux volontaires britanniques ont été renvoyés en Ukraine.

Le directeur de cabinet de la présidence ukrainienne, André Yermak, a indiqué que cent seize soldats ukrainiens étaient rentrés chez eux, les agences de la presse russe évoquant pour leur part l'annonce par le ministère russe de la défense du retour de soixante-trois soldats russes grâce à une médiation des Emirats Arabes Unis (EAU).

« Nous avons fait revenir cent seize des nôtres, des défenseurs de Marioupol, des partisans de Kherson, des tireurs d'élite du front de Bakhmout et d'autres héros », a écrit André Yermak sur Telegram.

Le directeur de cabinet de Volodimir Zelensky a ajouté que les corps d'Andrew Bagshaw et Chris Parry, qui avaient été tués pendant une opération humanitaire visant à évacuer des civils du Donbass au mois de janvier 2023, avaient été renvoyés en Ukraine dans le cadre de cet échange.

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5 février 2023 7 05 /02 /février /2023 15:55

 

 

https://www.lejdd.fr/societe/tribune-35-organisations-reclament-une-meilleure-protection-des-mineurs-isoles-un-apres-la-loi-taquet-132279

 

Trente-cinq organisations réclament une meilleure protection des mineurs isolés, un an après la loi d'Adrien Taquet

Trente-cinq associations et leurs représentants demandent au gouvernement de mieux assurer l'accueil et la protection des mineurs en danger, y compris lorsqu'ils sont étrangers.

Nous, associations engagées au quotidien dans la défense des droits des mineurs isolés étrangers et jeunes majeurs, appelons le gouvernement à garantir un accueil et une protection adaptée à tous les enfants en danger, y compris lorsqu’ils sont étrangers.

Un an après la promulgation de la loi d’Adrien Taquet relative à la protection des enfants, nous constatons que les droits de milliers d’enfants présents sur le territoire français ne sont toujours pas pleinement respectés.

La loi d’Adrien Taquet a globalement permis d'améliorer la protection de l’enfance, mais elle a constitué un recul pour les droits des mineurs isolés. Les quelques dispositions favorables les concernant, telles que l’interdiction de l’hébergement hôtelier ou l’instauration d’un temps de répit avant l’évaluation de leur minorité, sont dérisoires au regard des mesures remettant en cause leur accès à la protection de l'enfance.

En contraignant financièrement les départements à organiser leur passage en préfecture et en généralisant le recours au fichier biométrique d’Appui à l’Evaluation de la Minorité (AEM), le texte a dévié de son objectif de protection.

Il a notamment facilité l’expulsion de ceux considérés majeurs avant même qu'ils puissent exercer leur droit au recours en fournissant les preuves de leur minorité. Ces mesures dissuadent aussi certains jeunes de demander une protection tout en multipliant les risques d’erreur dans l’évaluation de leur minorité. 

Depuis des années, nous sommes témoins des violations régulières de leurs droits, depuis leur arrivée sur le territoire français jusqu’à leur accès à la majorité. Leur situation est encore plus critique dans les territoires ultra-marins.

Nous représentons des organisations très diverses mais nos constats sont unanimes, non-respect des principes de présomption de minorité et de l’intérêt supérieur de l’enfant, refoulements illégaux aux frontières, refus de mise à l’abri par les départements dès leur arrivée, mise en place de mesures de contrôles dissuasives, comme le relevé et la comparaison de leurs empreintes dans des fichiers biométriques et l’utilisation de tests osseux dont la fiabilité est contestée, et refus de prendre en compte leurs documents d’état civil, de les scolariser, de les laisser déposer une demande d’asile ou de leur permettre de bénéficier d'une tutelle. Leur minorité est souvent remise en cause à toutes les étapes de leur parcours administratif et judiciaire, faisant primer une logique de suspicion au lieu d’une logique de protection. 

Nous constatons au quotidien dans son format actuel que le dispositif d’accueil, d’évaluation et de prise en charge des mineurs isolés aboutit le plus souvent à replacer ces enfants en situation d’errance ou à la rue. Il génère de la souffrance, il aggrave leur état de santé et il amplifie les risques qu’ils soient soumis à l’emprise de personnes ou de réseaux d’exploitation ou de traite des êtres humains.

Pourtant, nous proposons des solutions concrètes pour améliorer leur protection, pour favoriser leur repérage et pour assurer une prise en charge adaptée à leurs besoins. Elles figurent dans un document intitulé « mettre fin aux violations des droits des mineurs isolés, quatre-vingt-dix propositions pour une meilleure protection » qui sera rendu public Lundi 6 Février 2023. Parmi ces propositions, il y a la proposition de placer le juge des enfants au centre de la procédure d’évaluation, afin de garantir le respect de la présomption de minorité et de permettre aux mineurs d'être aidés dans la reconstitution de leur état civil quand les documents qu'ils présentent sont contestés. D'autres propositions visent à assurer leur scolarisation, leur accès à une couverture maladie dès le premier accueil et le respect de l’accueil provisoire d’urgence. Enfin, nous proposons d’améliorer le système de répartition nationale, de lever les obstacles au droit d’asile, de faciliter l’ouverture des tutelles ou encore de délivrer un titre de séjour de plein droit à la majorité pour tous les jeunes ayant été confiés.

Alors que le comité des droits de l’enfant s’apprête à examiner la situation de la France dans les prochains mois, nous appelons le gouvernement à passer d’une logique de contrôle à une logique de protection. Il est urgent de prendre des mesures fortes pour réformer la prise en charge des mineurs isolés et pour respecter, enfin, leur droit à être traités comme des enfants.

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5 février 2023 7 05 /02 /février /2023 15:37

 

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/iran/manifestations/liberation-du-cineaste-jafar-panahi-en-iran-on-espere-que-ca-mettra-en-lumiere-les-conditions-dans-les-prisons-reagit-le-photographe-franco-iranien-reza_5638823.html

 

Libération du cinéaste Jafar Panahi en Iran, « nous espérons que cela mettra en lumière les conditions dans les prisons », dit le photographe franco-iranien Reza

Un photographe franco-iranien a fait part à France Info de son soulagement après la libération en Iran du réalisateur Jafar Panahi. Ce photographe a pu s'entretenir avec ce grand nom du cinéma, toujours déterminé dans son combat contre le pouvoir iranien.

« C'est un soulagement, mais il y a encore des dizaines de prisonniers en grève de la faim », a dit Vendredi 3 Février 2023 à France Info le photographe franco-iranien Reza, après la libération sous caution du réalisateur Jahar Panahi.

Emprisonné depuis sept mois, le cinéaste, opposé au régime iranien, avait entamé Jeudi 2 Février 2023 une grève de la faim pour dénoncer ses conditions de détention. « Dix-huit mille manifestants sont enfermés dans les prisons iraniennes depuis la mort de Mahsa Amini et le début du mouvement », rappelle Reza par ailleurs membre du collectif de soutien aux manifestants Baraye.

Le photographe journaliste assure que Jafar Panahi est sorti avec un moral d'acier. « Il veut continuer sa lutte et raconter ce qu'il a vu en prison. Nous espérons que sa libération mettra en lumière les conditions dans les prisons », dit Reza, qui évoque notamment des viols dans les prisons iraniennes.

Pour le photographe journaliste, la mobilisation internationale a joué un rôle dans la libération de Jafar Panahi, « la pression internationale commence à avoir des effets, mais le combat continue. Les iraniens restent combattifs contre la répression du régime et les exécutions des manifestants. Le mur de la peur est brisé ».

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