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25 janvier 2018 4 25 /01 /janvier /2018 18:53

 

 

https://secure.avaaz.org/campaign/fr/free_ahed_global_loc/?slideshow

 

Libérez Ahed Tamimi

 

Signez l'appel aux dirigeants du monde entier.

 

Nous exigeons la libération d’Ahed Tamimi et de tous les enfants palestiniens détenus injustement dans des prisons militaires.

La communauté internationale doit mettre fin à la détention et aux mauvais traitements des enfants dans ces prisons. Trop, c’est trop.

À Ahed Tamimi et à tous les enfants dans les prisons militaires israéliennes, nous sommes avec vous et vous êtes dans nos coeurs.

Nous n’abandonnerons pas tant que vous n’aurez pas retrouvé la liberté. Vous n’êtes pas seuls.

 

Il y quelques semaines, des soldats ont fait irruption chez moi au milieu de la nuit et ont arrêté ma fille de seize ans. Aujourd’hui, mon enfant est dans une cellule froide.

Je m'appelle Bassem Tamimi. J’ai consacré ma vie à la résistance civile. C’est la raison pour laquelle l’armée retient ma fille chérie. Ils veulent me démoraliser. Mais je suis membre d’Avaaz depuis huit ans et je sais de quoi ce mouvement est capable si nous nous rassemblons tous contre l’injustice.

Ma fille comparaîtra Mercredi 31 Janvier 2018, mais les tribunaux militaires israéliens condamnent quatre vingt dix neuf pour cent des palestiniens, même s'ils sont des enfants. S’il vous plaît, rejoignez mon appel urgent. Nous le remettrons directement aux dirigeants du monde entier.

Lorsque je l’ai vue au tribunal, elle était pâle et tremblante, menottée et manifestement souffrante. Je voulais pleurer mais je ne pouvais pas. Je devais rester fort pour qu’elle tienne le coup.

Le juge a refusé de la libérer sous caution et aujourd'hui mon enfant pourrait passer des mois, voire des années, derrière les barreaux, avant même d'obtenir un procès. Rien ne justifie qu'elle reste ainsi détenue. Ils l’ont emmenée pour avoir giflé un officier lourdement armé, après que des soldats aient tiré dans le visage de son petit cousin, lui brisant le crâne. Mais au lieu d'enquêter sur ce tir contre un mineur, ils s'en prennent à ma fille et ils l'accusent de douze nouveaux crimes.

Plus de douze mille enfants palestiniens ont été arrêtés depuis dix huit ans. Quelle que soit votre opinion sur ce conflit, nous pouvons nous mettre tous d’accord sur le fait qu'aucun enfant ne devrait être jeté dans des prisons militaires sans procès équitable et risquer des abus.

Je suis en contact avec des diplomates. Mais ma voix seule n'a pas assez de poids. C’est pourquoi j’en appelle à vous aujourd’hui. Nous savons que les juges militaires ne souhaitent pas que l’opinion publique internationale s’intéresse à eux et les responsables politiques israéliens veulent éviter que le problème des enfants prisonniers devienne un scandale international. Ajoutez votre nom. Il ne nous reste que quelques jours.

J’ai été inspiré par la force et l’enthousiasme de ce mouvement pour la liberté, pour la justice et pour un monde meilleur pour la génération à venir. C’est la raison pour laquelle je fais appel à vous. Je sais que si quelqu’un peut libérer ma fille et tous ces enfants, c’est bien le mouvement Avaaz.

 

Bassem Tamimi avec l’équipe d’Avaaz

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24 janvier 2018 3 24 /01 /janvier /2018 22:17

 

 

Ouverture du premier procès lié aux attentats du 13 novembre 2015 (Reuters)

 

Le premier procès lié aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis s'est ouvert Mercredi 24 Janvier 2018 devant les représentants de centaines de parties civiles bien que les trois prévenus, dont l'ultime logeur de deux des auteurs, fassent figure de comparses.

Après ces tueries, qui ont fait cent trente morts et plus de quatre cent blessés, Jawad Bendaoud, trente et un an, délinquant multirécidiviste, a hébergé dans un appartement de Saint-Denis Abdelhamid Abaaoud, leur organisateur présumé et un autre tueur, Chakib Akrouh, qui périront le 18 novembre 2015 dans l'assaut des policiers du RAID.

Le tribunal correctionnel de Paris s'efforcera pendant trois semaines d'établir si le logeur a agi pour rendre service, par appât du gain ou bien s’il a joué un rôle plus trouble.

Lors du siège de l'immeuble, il s'était pavané devant des caméras de télévision en reconnaissant que les deux terroristes recherchés étaient retranchés chez lui.

« On m'a dit d'héberger deux personnes pendant trois jours et j'ai rendu service. Je ne les connais pas du tout », avait-il alors déclaré avant d'être interpellé par un policier.

Il a aujourd'hui les mêmes lunettes et la même barbiche mais quelques kilos en plus, après deux ans de détention provisoire. En polo blanc, cheveux noirs coiffés en catogan, il a suivi cette première audience avec parfois un petit air goguenard, hochant la tête ou versant une larme.

L'accusation a retenu contre lui et un autre prévenu, Mohamed Soumah, le recel de terroriste, passible d'une peine de six ans d'emprisonnement, compte tenu de leur passé judiciaire.

Mohamed Soumah a servi d'intermédiaire entre Jawad Bendaoud et une cousine d’Abdelhamid Abaaoud, Hasna Ait-Boulahcen, elle aussi tuée dans l'assaut du RAID après avoir été le poisson pilote du djihadiste jusqu'à l'appartement de Saint-Denis.

Mais des avocats des parties civiles ont demandé dès le début du procès une requalification de l'incrimination en recel de terroriste aggravé. Pour eux, Jawad Bendaoud et Mohamed Soumah ne pouvaient pas ignorer que les hommes qu'ils ont ainsi contribué à cacher étaient recherchés pour les attentats du 13 novembre 2015.

La présidente du tribunal a accepté de verser au débat cette question. Elle a longuement insisté, lors du rappel des faits, sur les centaines d'articles de presse et d'heures de radio et de télévision dans lesquels Abdelhamid Abaaoud a été présenté comme un acteur-clef des attentats, avant le dénouement du 18 novembre 2015.

La plus grande partie de l'audience a cependant été consacrée à l'interrogatoire du seul prévenu à ne pas être en détention provisoire, Youssef Aït-Boulahcen.

Frère d'Hasna Aït-Boulahcen, jugé pour non dénonciation d'acte de terrorisme, il a changé de nom pour ne plus porter celui de sa soeur, dans l'intérêt de ses futurs enfants.

Pour l'avocat de parties civiles Georges Holleaux, il y a cependant, dans son cas comme dans celui de Jawad Bendaoud, des éléments extrêmement troublants.

La présidente du tribunal a longuement interrogé Youssef Ait-Boulahcen sur ses voyages en Mauritanie et au Maroc avant les attentats du 13 novembre 2015 et sur des documents salafistes, de propagande djihadiste ou antisémites, trouvés dans des téléphones portables et un ordinateur saisis chez lui.

Elle l'a aussi interrogé sur son intérêt pour l'islam et la langue arabe, sur ses relations avec sa soeur et leurs échanges entre le 13 et le 18 novembre 2015 ainsi que sur les raisons pour lesquelles il a jeté une puce de téléphone mobile.

Youssef Aït-Boulahcen, visage glabre, lunettes et langage châtié, a nié toute radicalisation. Il a en revanche chargé sa sœur, « psychologiquement instable et perturbée, elle n'a pas su s'entourer des bonnes personnes et elle a raconté beaucoup de mensonges », a-t-il notamment déclaré.

« Je n'ai rien à voir avec Abdelhamid Abaaoud », s'est-il défendu, « je suis un garçon sans histoire. Je n'ai rien à me reprocher ».

L'audience avait commencé avec une heure et demie de retard, le temps que Mohamed Soumah soit amené au tribunal, un retard imputé au mouvement de revendication des gardiens de prison.

Selon une source judiciaire, une soixantaine de rédactions sont accréditées et plus de quatre vingt dix avocats assistent à ce procès retransmis dans deux salles, auquel plus de cinq cent parties civiles ont demandé de se constituer.

Pour Guillaume Denoix de Saint-Marc, directeur général de l'Association Française des Victimes du Terrorisme (AFVT), le nombre de parties civiles s'explique par l'espoir d'avoir quelques réponses, bien qu'il ne s'agisse pas du procès des attentats.

« Mon client était agent de sécurité au Stade de France, où un des commandos a frappé. Il est traumatisé et il veut essayer de comprendre », a renchéri l'avocat Benjamin Vittart, en attendant le futur procès du dernier survivant présumé des commandos du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam.

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24 janvier 2018 3 24 /01 /janvier /2018 20:57

 

 

Cent cinquante arrestations en Turquie (Reuters)

 

Cent cinquante personnes ont été arrêtées depuis Samedi 20 Janvier 2018 en Turquie, accusées de diffusion de propagande terroriste pour avoir critiqué sur les réseaux sociaux l'opération militaire turque contre les miliciens kurdes en cours dans le nord de la Syrie, rapporte Mercredi 24 Janvier 2018 l'agence de presse Anatolie.

Parmi les personnes arrêtées figurent des hommes politiques, des journalistes et des militants des droits de l'homme, a précisé le parti démocratique des peuples (HDP), la deuxième formation d'opposition la plus importante au parlement.

La police a opéré ces arrestations dans trente et une provinces. Onze suspects ont été placés en détention provisoire dans l'attente de leur procès et sept autres ont été relâchés, a précisé Anatolie en citant des sources policières.

Les interrogatoires de cent trente deux autres personnes se poursuivent.

Depuis la tentative de coup d’état du mois de juillet 2016, plus de cinquante mille personnes ont été emprisonnées en Turquie et cent cinquante mille personnes ont perdu leur emploi ou ont été suspendues.

La Turquie a lancé à la fin de la semaine dernière l'opération Rameau d’Olivier dans le nord de la Turquie et a juré d’écraser les miliciens kurdes des unités de protection du peuple (YPG), qu'Ankara considère comme des terroristes.

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24 janvier 2018 3 24 /01 /janvier /2018 20:33

 

 

La Turquie poursuit et étend son offensive en Syrie (Reuters)

 

La Turquie a confirmé Mercredi 24 Janvier 2018 vouloir prendre le contrôle de la ville de Manbij, dans le nord de la Syrie, où l'armée turque pourrait se retrouver face à face avec les soldats américains qui ont appuyé les milices arabes et kurdes dans leur lutte contre l'Etat Islamique et le gouvernement syrien.

Les forces d'Ankara, soutenues par les rebelles de l'Armée Syrienne Libre (ASL), ont lancé Samedi 20 Janvier 2018 une offensive militaire, l'opération Rameau d’Olivier, contre les unités de protection du peuple (YPG), la milice kurde qui tient la région d'Afrin dans le nord-ouest de la Syrie.

La ville de Manbij se trouve à une centaine de kilomètres plus à l'est.

« Avec l'opération Rameau d’Olivier, nous avons une nouvelle fois déjoué les manoeuvres sournoises de forces dont les intérêts dans la région ne sont pas les nôtres », a déclaré Mercredi 24 Janvier 2018 le président turc Recep Tayyip Erdogan dans un discours à Ankara, « et après Manbij, nous continuerons à déjouer leurs plans ».

Les désaccords entre les Etats-Unis et la Turquie sur la politique à suivre en Syrie ont provoqué de vives tensions entre les deux pays. Pour les turcs, les miliciens des YPG sont des terroristes liés au parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 une lutte sanglante contre le pouvoir central turc.

Mais les YPG sont depuis plusieurs années des alliés de poids pour Washington dans la lutte contre les djihadistes de l’Etat Islamique et contre le régime du président syrien Bachar al Assad.

Des soldats américains se trouvent dans la région de Manbij depuis le mois de mars 2017.

Le président américain Donald Trump doit s'entretenir par téléphone Mercredi 24 Janvier 2018 avec Recep Tayyip Erdogan.

Le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, s'est entretenu avec son homologue américain, le secrétaire d’état Rex Tillerson. Ce dernier, selon l'agence de presse Anatolie, a suggéré l'établissement d'une zone de sécurité à la frontière.

Des combattants rebelles syriens se sont déployés sur la ligne de front dans le secteur de Manbij pour faire face à un assaut turc et ils sont en contact avec la coalition conduite par les Etats-Unis, a annoncé le porte-parole du conseil de défense local, Charfan Darouiche. « Nous sommes prêts à répondre à toute attaque », a-t-il assuré.

L'offensive turque a fait des dizaines de morts dans les deux camps depuis Samedi 20 Janvier 2018, a rapporté l'Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH), Mercredi 24 Janvier 2018.

Citant des sources émanant de toutes les parties au conflit, l'OSDH, organisme basé à Londres qui rend compte quotidiennement de la guerre en Syrie, estime que les tirs d'artillerie et les bombardements aériens turcs ont tué vingt huit civils à Afrin.

Près de la ville d'Azaz, ce sont deux civils qui ont été tués par des obus tirés par les YPG.

D'après le directeur de l'OSDH, Rami Abdulrahman, quarante huit combattants de l'ASL ont été tués ainsi que quarante deux miliciens des YPG.

L'armée turque a reconnu la perte de deux soldats. Elle a affirmé Mardi 23 Janvier 2018 avoir tué au moins deux cent soixante miliciens kurdes et djihadistes de l'Etat Islamique.

Les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), alliance à laquelle appartiennent les YPG, ont contesté ce bilan exagéré et elles ont démenti la présence de combattants djihadistes dans la région.

Le mauvais temps et les fortes pluies gênent l'offensive turque, en limitant le soutien aérien aux troupes au sol. Les miliciens kurdes ont même repris certaines positions.

Une roquette tirée du secteur d'Afrin est tombée Mercredi 24 Janvier 2018 sur la ville frontalière turque de Kilis, faisant une dizaine de blessés, rapporte l'agence de presse turque Dogan.

Les soldats turcs et leurs alliés syriens cherchent toujours à prendre le contrôle de la colline de Boursaïa, à l'est de la ville d'Afrin.

Selon un responsable des FDS, des volontaires américains, britanniques et allemands, qui avaient combattu l'Etat Islamique aux côtés des FDS se trouvent dans la région d'Afrin pour repousser l'offensive turque.

« Une partie des volontaires étrangers qui ont combattu à Rakka et qui combattent à Daïr al Zour ont manifesté le désir de se rendre à Afrin », a déclaré Redur Xelil. Il a précisé que ces volontaires se comptaient par dizaines.

« Ils mèneront des batailles contre l'invasion turque », a-t-il dit, « ce sont des américains, des britanniques et des allemands et diverses nationalités venues d'Europe, d'Asie et d'Amérique ».

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24 janvier 2018 3 24 /01 /janvier /2018 19:43

 

 

MINUIT MOINS CINQ

 

Mercredi 24 Janvier 2018

 

Le site internet de France Info publiait récemment un long message relatif à la préparation du prochain congrès du Parti Socialiste. Vous trouverez ci-dessous la deuxième partie de ce message. Le message est disponible en totalité si vous consultez le site internet de France Info à l’adresse ci-dessous.

 

Bernard Fischer

 

https://www.francetvinfo.fr/politique/ps/najat-vallaud-belkacem/il-est-minuit-moins-cinq-avant-notre-disparition-comment-le-ps-s-empoigne-sur-un-champ-de-ruines_2568139.html

 

« Il est minuit moins cinq avant notre disparition »

 

« Peut-être que cela va mourir, peut-être que cela va renaître. Peut-être que le Parti Socialiste est déjà mort et que nous ne nous en sommes pas encore rendu compte », l’ambiance est morose au Parti Socialiste à la veille de se choisir un nouveau chef. Longtemps considérée comme favorite, Najat Vallaud-Belkacem a jeté l'éponge au début du mois de janvier 2018. Cela a été une occasion ratée pour le Parti Socialiste, empêtré dans une querelle d'egos dont il a le secret.

Depuis le début de l'année 2018, les prétendants au poste de premier secrétaire se bousculent. Et en coulisses, les tractations s'accélèrent à l'approche de la date limite de dépôt des candidatures, fixée au Samedi 27 Janvier 2018.

France Info s'est plongé au cœur d'un réacteur socialiste au plus mal, miné par ses défaites électorales et ses luttes de clans. Un Parti Socialiste au pied du mur qui tente de se reconstruire, mais dont l'existence même semble aujourd'hui menacée.

Depuis l'été, ils agissent dans l'ombre. Inconnus du grand public, ces trois messieurs bons offices, comme ils se surnomment, s'activent dans les couloirs de Solférino. Laurent Azoulai, président de la commission nationale des conflits, Alain Bergounioux, historien maison du Parti Socialiste, et Philippe Doucet, l'une des figures de l'aile droite du Parti Socialiste, œuvrent pour que la majorité issue du dernier congrès, en 2015, accouche d'un candidat unique au poste de premier secrétaire.

Coups de fil, cafés, déjeuners et dîners, durant des mois, le trio consulte tous azimuts et il propose aux ténors du courant majoritaire de se réunir le 12 décembre 2017 au Concorde, un café situé à deux pas du Palais-Bourbon. Le 12 décembre 2017, une vingtaine de personnes sont présentes, Rachid Temal, qui coordonne le parti depuis la démission de Jean-Christophe Cambadélis, des hollandais historiques comme Stéphane Le Foll ou François Rebsamen et des visages de la jeune garde comme le tout nouveau patron des députés du Parti Socialiste, Olivier Faure. Najat Vallaud-Belkacem est absente, mais elle est représentée par une de ses proches.

Pétris de beaux sentiments, tous s'engagent tacitement à rester unis. Le moment venu, un seul nom devra sortir du chapeau. A la fin de la réunion, on ouvre les agendas. Rendez-vous est pris à la rentrée, le Mardi 9 Janvier 2018, pour poursuivre les discussions. Mais le Mercredi 3 Janvier 2018, le renoncement de Najat Vallaud-Belkacem dans l’Observateur fait voler ce plan en éclats. Deux noms, ceux d'Olivier Faure et de Stéphane Le Foll, sont sur toutes les lèvres. Le premier a le soutien inconditionnel des quadragénaires.

Consensuel et rassembleur, Olivier Faure, quarante neuf ans, dirige sans faire de vagues le groupe, pourtant très hétéroclite, des trente et un députés socialistes rescapés du naufrage électoral.

Stéphane Le Foll, lui, possède l'atout de la notoriété. Habitué des plateaux de télévision, ce grand échalas de cinquante sept ans n'a pas l'habitude de reculer devant l'adversité, comme au mois de février 2016, lorsque le ministre n'avait pas hésité à débattre, en bras de chemise, face à des agriculteurs en colère venus le défier dans le jardin de sa maison du Mans. « Il faudra quelqu'un qui ait de l'autorité. Lui, il est capable de cogner Laurent Wauquiez ou Christophe Castaner », plaide l'un de ses soutiens.

Sur le fond, il est difficile de voir ce qui sépare les deux prétendants. « Entre eux, il n'y a qu'une feuille de papier à cigarette », reconnaît-on de part et d'autre. Pourtant, chacun se prépare à se lancer. Les deux hommes, qui se connaissent par cœur, ils ont travaillé ensemble pendant huit ans au cabinet de François Hollande à Solférino, se téléphonent, Vendredi 5 Janvier 2018. « Personne ne veut de toi », lance Olivier Faure à Stéphane Le Foll, selon le Figaro. « C’est ce que nous verrons », répond l'ancien ministre.

Dans les deux camps, on confirme l'existence du coup de fil, mais on ne confirme pas l'exactitude des propos rapportés. Toujours est-il que ce duel a un fort accent générationnel. Quand Olivier Faure peut se targuer d'incarner une forme de renouvellement, Stéphane Le Foll est immédiatement renvoyé à son passé de porte-parole du gouvernement.

« Il défend le bilan du quinquennat de François Hollande sans discernement et sans nuance », tacle un ancien député. Ses détracteurs instruisent aussi son procès en macronisme supposé, relevant que, s'il a réussi à se faire réélire au mois de juin 2017, il le doit en partie à la République En Marche (REM), qui ne lui avait opposé aucun candidat.

La date du Mardi 9 Janvier 2018 approche à grands pas. La réunion de la majorité programmée Mardi 9 Janvier 2018 est plus que jamais d'actualité. Depuis quelques jours, chacun sait qu'Olivier Faure s'apprête à saisir cette occasion pour officialiser sa candidature. Plutôt que d'attendre, Stéphane Le Foll sort du bois plus tôt que prévu. « J'ai décidé de relever le défi », annonce-t-il dans une interview au Maine Libre publiée Lundi 8 Janvier 2018. Mardi 9 Janvier 2018, il assure le service après-vente sur BFM Télévision, chez Jean-Jacques Bourdin.

Mardi 9 Janvier 2018, en fin d'après-midi, avant la grande explication qui doit se tenir le soir, les quadragénaires se retrouvent dans un bar pour préparer l'annonce d'Olivier Faure. Signe de l'importance du moment, Najat Vallaud-Belkacem est parmi eux, comme le révèle Libération. Stéphane Le Foll et les siens, eux, se retrouvent dans un bâtiment qui jouxte le siège du Parti Socialiste.

Une heure plus tard, tout le monde se retrouve à Solférino. Sauf Stéphane Le Foll, aperçu devant la grille, qui laisse François Rebsamen et Patrick Kanner prendre sa défense face à une salle peu acquise à sa cause. A l'intérieur, certains ne sont pas tendres avec le député de la Sarthe, « c'est normal », commente un participant sous couvert d'anonymat, « il annonce sa candidature dans la presse le matin et il ne vient même pas en parler à ses camarades le soir ».

Quand on égrène devant lui la liste des candidats, un ancien ministre du quinquennat de François Hollande lève les yeux au ciel. « C’est sûr que nous n’avons pas en stock un François Mitterrand, un Lionel Jospin ou un Pierre Mauroy ». En l'absence de Najat Vallaud-Belkacem ou de Bernard Cazeneuve, qui a adressé une fin de non-recevoir polie aux sollicitations dont il faisait l'objet, tout le monde ou presque reconnaît qu'aucun leader ne s'impose. Pendant que Stéphane Le Foll et Olivier Faure se disputent en coulisses, d'autres candidats fourbissent d'ailleurs leurs armes.

Premier déclaré, dès le mois de novembre 2017, Luc Carvounas souhaite incarner un Parti Socialiste ancré à gauche et ouvert aux alliances avec les écologistes et les communistes. Une stratégie qui laisse dubitatifs nombre de ses camarades, qui ne se privent pas de rappeler que cet ancien proche de Manuel Valls avait cosigné une tribune favorable à la déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux. De quoi lui valoir le surnom de F 35, « car c'est le seul avion de chasse à être capable de virer aussi rapidement ».

Autre prétendant à la tête du parti, le député européen Emmanuel Maurel officialise sa candidature dans le Point du Vendredi 5 Janvier 2018. Pourfendeur du hollandisme et soutien d'Arnaud Montebourg lors des élections primaires pour le premier tour des élections présidentielles de 2017, il incarne l'aile gauche du parti, traditionnellement présente lors des votes internes. Candidat malheureux face à Harlem Désir en 2012, il compte bien, cette fois, faire plus que de la figuration.

La candidature de Delphine Batho surprend au contraire tout le monde. En annonçant ses intentions dans le Parisien, Lundi 15 Janvier 2018, l'ancienne ministre de l’écologie en profite pour dézinguer l'ensemble de ses camarades.

Critiquant les modalités de l'élection, qui impose aux candidats d'être soutenus par seize membres du conseil national du Parti Socialiste, elle dénonce un « verrouillage mis en place par une petite mafia politique avec ses parrains, ses lieutenants et ses exécutants ». La députée du département des Deux-Sèvres a aussi assigné en référé, quatre jours plus tard, le Parti Socialiste auprès du Tribunal de Grande Instance (TGI), estimant être empêchée de briguer la tête du Parti Socialiste.

Et ce n'est peut-être pas fini. Julien Dray ménage le suspense sur sa propre candidature. Rachid Temal, le coordinateur du Parti Socialiste, laisse aussi planer le doute. « A ce rythme-là, nous allons finir avec dix candidats », soupire un responsable du Parti Socialiste.

En coulisses, d'autres manœuvres se trament. Le patron de la fédération de la Haute-Garonne du Parti Socialiste, Sébastien Vincini, allié à une trentaine de cadres, dont l'influente députée Valérie Rabault, menace de présenter sa propre motion. Auto proclamé porte-voix des territoires, le groupe veut en finir avec le verrouillage qu'imposerait Rachid Temal à la tête du Parti Socialiste et il oblige Olivier Faure à lui donner des gages.

Vendredi 19 Janvier 2018, le ralliement est mis en scène. Le député de Seine-et-Marne est accueilli dans les locaux toulousains du Parti Socialiste. Cela sent bon pour Olivier Faure. La veille, il avait déjà reçu un soutien de poids, celui de Martine Aubry.

Mais dans ce paysage d’après la débâcle de 2017, il est difficile de s'y retrouver. Aubrystes, royalistes, hollandais et montebourgeois, les chapelles qui structuraient le Parti Socialiste ont volé en éclats.

Il est impossible aussi de deviner comment l'exode des militants partis garnir les rangs du nouveau parti de Benoît Hamon ou de la REM influencera les rapports de force internes.

Un responsable local préfère rester prudent, « à la belle époque, quand Jean-Noël Guérini disait qu’il soutenait Ségolène Royal, vous pouviez être sûr que cinq mille militants du département des Bouches-du-Rhône suivraient. Aujourd'hui, quand Patrick Kanner dans le département du Nord appelle à soutenir Stéphane Le Foll, derrière, vous pouvez peut-être compter sur deux cent voix supplémentaires ».

Et si cette multiplication de candidatures cachait un immense vide et les derniers soubresauts d'un grand malade prêt à succomber. Cette guerre d'egos sur un champ de ruines suscite en tout cas l'inquiétude au sein du Parti Socialiste. « Ce n'est ni sérieux, ni à la hauteur des enjeux », commente un membre de la direction collégiale du Parti Socialiste. D'autres tirent carrément la sonnette d'alarme.

« Il est minuit moins cinq avant notre disparition. Nous avons cinq minutes pour agir », dit Sébastien Vincini, premier secrétaire de la fédération départementale de la Haute-Garonne.

S'il n'a pas encore disparu, le Parti Socialiste végète après ses défaites successives aux élections municipales de 2014, aux élections départementales de 2015, aux élections régionales de 2015 et surtout après la débâcle des élections présidentielles et des élections législatives de 2017. Nombre de députés divisé par dix, finances au plus bas, plan social visant à licencier cinquante cinq permanents sur quatre vingt dix sept permanents, tous les voyants sont au rouge. La ligne politique du parti reste, elle, inaudible, coincée entre le ni droite ni gauche d’Emmanuel Macron et l'insoumission de Jean Luc Mélenchon.

« Nous ne sommes même plus au fond de la piscine, nous sommes carrément dans le siphon », reconnaît un ancien ministre de François Hollande.

La perspective d'une disparition du Parti Socialiste est désormais prise au sérieux. « Au mieux ce sera un congrès de survie, au pire ce sera le prélude à une disparition », observe l'ancien député Christian Paul, ancien leader des frondeurs, qui regarde désormais d'un peu plus loin ses camarades s'écharper.

« Et l'agonie peut être longue. Regardez le Parti Communiste Français (PCF) ou le Mouvement des Radicaux de Gauche (MRG) », dit un cadre du Parti Socialiste.

Que reste-t-il à espérer dans un tel marasme ? Un peu perdu, un ancien député confie avoir demandé ces derniers jours à Najat Vallaud-Belkacem si elle ne voulait pas changer d'avis et si elle ne voulait pas revenir mettre tout le monde d'accord. L'intéressée a fait savoir que sa décision était irrévocable. Les candidats au poste de premier secrétaire, eux, doivent encore y croire. Ou au moins faire comme si, confie l'un d'eux à un membre du bureau national du Parti Socialiste.

Dépité mais pas totalement résigné, l'ancien député de l'Hérault Sébastien Denaja voit dans cette période quelque chose de romantique, « nous essayons de tenir levé le flambeau de Jean Jaurès et de Léon Blum et d'une pensée qui s'est forgée depuis plus d'un siècle et qui a apporté des choses à la France », explique-t-il, « cela peut faire rigoler, mais c'est comme cela que nous le vivons. C'est une séquence où il ne reste que ceux qui sont capables de traverser le désert et de manger du sable », philosophe-t-il, « nous pensons qu'il y a un peu de noblesse à ne pas abandonner ».

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23 janvier 2018 2 23 /01 /janvier /2018 19:18

 

 

https://plateforme-palestine.org/Liberte-pour-Ahed-Tamimi

 

https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/petitions/liberte-pour-ahed-tamimi

 

Liberté pour Ahed Tamimi

 

Ahed Tamimi, militante palestinienne de seize ans, est considérée comme la Rosa Parks palestinienne. Depuis des années, elle et sa famille s’opposent à l’occupation israélienne. Mais aujourd’hui, cette jeune fille risque jusqu’à dix ans de prison pour une altercation contre des soldats israéliens.

Le 15 décembre 2017, Ahed Tamimi et sa famille manifestaient contre la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël. La situation a pris un tournant dramatique lorsque le cousin d’Ahed Tamimi, Mohammed Tamimi, âgé de quatorze ans, a reçu une balle en caoutchouc dans la tête, tirée depuis une faible distance par un soldat israélien.

L’adolescent a dû subir une lourde opération chirurgicale, pendant laquelle une partie de sa boîte crânienne a été retirée pour que la balle puisse lui être enlevée.

Le 15 décembre 2017, Ahed Tamimi s’est elle aussi retrouvée face à des soldats israéliens qui étaient entrés dans la cour de sa maison. Une vidéo, devenue virale depuis, la montre, sans arme, en train de frapper, de pousser et de donner des coups de pied à deux soldats israéliens portant un équipement de protection. Il est évident qu’elle ne représentait aucune menace sérieuse pour ces hommes, qui ne l’ont repoussée que légèrement. Pourtant, la jeune fille risque jusqu’à dix ans de prison, une sanction clairement disproportionnée.

Le 19 décembre 2017, des soldats israéliens ont fait une descente au domicile d’Ahed Tamimi pendant la nuit. La jeune fille a été arrêtée et elle est désormais accusée de voies de fait avec circonstances aggravantes, d’obstruction au travail des soldats et d’incitation à la violence.

En détention, elle a enduré des interrogatoires musclés, parfois de nuit, et des menaces ont été proférées à l’encontre de sa famille. Son procès aura lieu très prochainement devant un tribunal militaire israélien pour mineurs. Nous devons nous mobiliser rapidement et efficacement.

Rien de ce qu’a fait Ahed Tamimi ne saurait justifier le maintien en détention d’une adolescente de seize ans. Celle-ci compte parmi les trois cent cinquante mineurs palestiniens retenus dans des prisons ou des centres de détention israéliens.

Aidez-nous à faire pression à l’échelle internationale contre le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.

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23 janvier 2018 2 23 /01 /janvier /2018 19:05

 

 

http://unelettreouverte.wesign.it/fr

 

Lettre ouverte des cinéastes et des professionnels de l'audiovisuel au Festival International des Programmes Audiovisuels (FIPA) à propos du Focus sur Israël

 

Le FIPA, qui se tient à Biarritz du 23 au 28 janvier 2018, a choisi de faire un Focus sur Israël.

 

Des cinéastes internationaux et des professionnels de l’audiovisuel adressent cette lettre ouverte à la direction du FIPA pour protester contre le choix du FIPA de s'associer avec le gouvernement israélien, alors qu'il intensifie l'occupation, la colonisation et le nettoyage ethnique du peuple palestinien.

 

Nous, cinéastes et professionnels de l'audiovisuel, souhaitons exprimer notre profonde préoccupation devant le fait que le festival FIPA, par son initiative Focus sur Israël, choisisse de s'associer avec le gouvernement israélien et l'ambassade d'Israël, alors que ce pays non seulement poursuit, mais intensifie l'occupation, la colonisation et le nettoyage ethnique du peuple palestinien, et ce depuis maintenant de trop nombreuses années.

Nous nous interrogeons sur cette décision du FIPA de promouvoir l'état d'Israël, alors que l'on s'apprête à commémorer cette année le soixante dixième anniversaire de l'expulsion du peuple palestinien de ses terres.

Le Focus sur Israël au FIPA, qui choisit d'ignorer cette histoire, se déroule au moment même où Israël promulgue des lois racistes, accélère l'expulsion et la confiscation des terres des palestiniens sous occupation et entrave la liberté de parole des citoyens arabes d'Israël.

Quel message signifie ce partenariat officiel avec Israël qui, au mépris du droit international  et contre la quasi-totalité des chancelleries, dont la France, veut l'annexion intégrale de Jérusalem pour en faire sa capitale ?

Quel message signifie ce partenariat officiel quand des dizaines d'enfants comme la jeune Ahed al Tamimi sont incarcérés dans les prisons militaires et quand des centaines de palestiniens sont emprisonnés sans jugement depuis des années pour certains ?

La décision du FIPA s'inscrit également dans la collaboration avec le gouvernement le plus raciste et le plus à l'extrême-droite de l'histoire d'Israël, un gouvernement qui considère la promotion de la créativité d'Israël à l'étranger comme un outil de propagande central de sa politique. Ou, pour le dire avec les mots du directeur général du ministère israélien des affaires étrangères en charge de la promotion culturelle, Nissim Ben Chetrit, qui « utilise les productions culturelles israéliennes pour atteindre les objectifs politiques de l'état d’Israël ».

Ce même Nissim Ben Chetrit qui « considère la culture comme un outil de premier ordre pour la propagande. En ce qui me concerne, je ne fais aucune différence entre la propagande et la culture ».

Au regard de l'agressivité actuelle d'Israël dans ses attaques contre les civils palestiniens et leurs infrastructures, justifiées par ce même ministère des affaires étrangères que vous avez choisi pour être le partenaire de votre festival, nous demandons aux organisateurs du FIPA de reconsidérer leur relation avec le gouvernement d'Israël et de retirer leur partenariat avec le ministère israélien des affaires étrangères et l'ambassade d'Israël en France.

Choisir de faire un Focus sur Israël en collaboration avec un tel gouvernement ne peut être considéré comme une position neutre. C'est un soutien, voire une complicité.

Si l'idée est de soutenir des réalisateurs israéliens ou de projeter des productions israéliennes, il y a d'autres façons de le faire que de traiter avec un état qui se place hors du droit et des conventions internationales.

Nous vous adressons cette demande par considération envers les cinéastes palestiniens qui ont perdu la vie ou des êtres chers dans les attaques militaires israéliennes.

Nous vous l'adressons en tenant compte des nombreux centres culturels, institutions artistiques et universités attaqués et détruits par les forces de l'occupation israélienne.

Nous vous l'adressons parce que nous sommes solidaires avec celles et ceux qui sont assiégés, occupés et emprisonnés.

Nous espérons que nos collègues et que nos amis du FIPA se joindront à nous.

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23 janvier 2018 2 23 /01 /janvier /2018 18:39

 

 

https://www.humanite.fr/soutien-aux-refugies-la-police-piege-cedric-herrou-649108

 

La police piège Cédric Herrou

 

Par Emilien Urbach

 

L’agriculteur a été arrêté pour la neuvième fois, Jeudi 18 Janvier 2018, et il a été retenu pendant vingt six heures, un coup monté.

 

Après la diatribe contre les associations solidaires du président Emmanuel Macron, Mardi 16 Janvier 2018, à Calais, les intimidations policières à l’encontre de ceux qui tendent la main aux réfugiés, dans le département des Alpes-Maritimes, continuent de plus belle. Cédric Herrou, paysan emblématique de la bataille pour la défense des droits des réfugiés à la frontière franco-italienne, en a fait, une fois encore, les frais, Jeudi 18 Janvier 2018. L’agriculteur s’est fait arrêter au péage de la Turbie, alors qu’il se rendait à Nice pour livrer les produits de son exploitation à quelques commerçants. Il a été placé en rétention pendant vingt six heures pour avoir contrevenu au contrôle judiciaire lui interdisant de se rendre en Italie.

Pour se rendre à Nice, Cédric Herrou doit, depuis cet été, suite à son interpellation, à Cannes, en compagnie de cent cinquante six demandeurs d’asile, suivre les routes sinueuses de l’arrière-pays. Mais les intempéries de ces derniers temps avaient rendu la route impraticable. La seule solution pour faire ses livraisons d’œufs extra frais et de tapenade est de descendre la vallée de la Roya jusqu’à Vintimille pour prendre l’autoroute. En chemin, l’agriculteur est d’abord suivi de près par une voiture de police italienne. Arrivé au péage, il remarque la présence de policiers en civil et d’une voiture banalisée d’où on le filme. « Je me suis tout de suite dit que cette livraison allait mal tourner », avoue le citoyen solidaire, sans se cacher d’avoir eu peur de finir, cette fois-ci, en prison. Quelques kilomètres après Menton, pas moins de dix policiers lui sont tombés dessus, le faisant sortir de son véhicule, le plaquant contre un camion et lui passant les menottes dans le dos.

« On a tendu un piège à mon client », s’insurge Zia Oloumi, l’avocat de Cédric Herrou, « il avait fait parvenir un fax à la préfecture pour prévenir qu’il était obligé de suivre cette route suite aux éboulements de la semaine dernière et il avait déjà eu affaire aux gendarmes mobiles la semaine précédente ». Mais les policiers ont omis d’en informer la juge d’instruction qui a reçu Cédric Herrou, Vendredi 19 Janvier 2018.

« Ils ont également adapté leur déposition à la mienne pour me coincer », déclare l’agriculteur, « leurs déclarations ont changé pendant la nuit de mon placement en rétention ».

La justice n’est heureusement pas tombée dans le panneau et elle a finalement ordonné la libération du paysan. Depuis le 5 décembre 2017, ce dernier attend une réponse à sa demande de nullité dans la procédure qui a ouvert la voie à ce contrôle judiciaire.

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23 janvier 2018 2 23 /01 /janvier /2018 18:25

 

 

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN1FC0G8-OFRTP

 

Fin du shutdown aux Etats-Unis trois jours après son début (Reuters)

 

Le congrès des Etats Unis a mis un terme Lundi 22 Janvier 2018 à un shutdown de près de trois jours du gouvernement fédéral américain, approuvant un financement à court terme des services gouvernementaux à la faveur d‘un accord entre démocrates et républicains où les premiers ont reçu l‘assurance des seconds d‘un prochain débat sur l‘avenir de jeunes migrants clandestins.

Le texte autorisant le financement de l’état fédéral américain jusqu‘au 8 février 2018, le quatrième texte de ce genre depuis le mois d’octobre 2017, a été adopté à une large majorité aussi bien au sénat qu‘à la chambre des représentants. Dans la foulée de cette adoption, le président Donald Trump a signé le texte, signature qui a marqué officiellement la fin de cette situation de shutdown.

Cela veut dire que, après trois journées de paralysie partielle, les services fédéraux vont à nouveau fonctionner à plein régime Mardi 23 Janvier 2018 jusqu‘au 8 février 2018.

Le 8 février 2018, le congrès devra aborder une nouvelle fois la question du budget tout en débattant de la politique d‘immigration, deux sujets a priori distincts qui sont étroitement corrélés depuis quelques mois.

Minoritaires au sénat tout en disposant de suffisamment de voix pour faire valoir leurs exigences, les démocrates insistaient pour que tout texte prolongeant le financement des dépenses à court terme de l‘administration fédérale inclue une protection pour les jeunes migrants clandestins qui bénéficient pour quelques semaines encore d‘un programme mis en place par Barack Obama.

En vertu du programme Deferred Action for Childhood Arrivals (DACA), instauré en 2012, près de sept cent mille jeunes, connus sous le nom de dreamers, entrés illégalement sur le territoire américain avec leurs parents, sont protégés de toute expulsion des Etats-Unis et autorisés à travailler légalement.

Au mois de septembre 2017, Donald Trump a annoncé la suppression du programme DACA à compter du mois de mars 2018. Quelques semaines après, le premier octobre 2017, le congrès à échoué à adopter un budget annuel avant la date butoir du premier octobre 2017.

C‘est cet échec qui oblige le congrès à multiplier les textes sur le financement à court terme des services fédéraux, ce qui offre à chaque fois une occasion aux démocrates de faire valoir leurs revendications.

Le shutdown qui vient de s‘achever est la première paralysie du gouvernement fédéral américain depuis celle qui avait duré seize jours au mois d’octobre 2013, sous la présidence de Barack Obama.

Intervenant un an jour pour jour après l‘investiture de Donald Trump à la Maison Blanche, cette paralysie a conduit à la mise en congé d‘office, sans versement de salaire, de centaines de milliers d‘agents fédéraux et à la fermeture d‘agences et d’institutions fédérales, dont l‘emblématique statue de la liberté à New York.

Le texte sur le financement temporaire de l’état fédéral a été adopté par deux cent soixante six voix contre cent cinquante à la chambre des représentants et par quatre vingt une voix contre dix huit au sénat, les deux enceintes étant contrôlées par les républicains.

« Je suis content de voir que les démocrates du congrès ont retrouvé leurs esprits. Nous trouverons un accord à long terme sur l‘immigration si et seulement s’il est bon pour le pays », a déclaré Donald Trump dans un communiqué, laissant entendre que le shutdown était de la responsabilité des démocrates.

Cette année étant une année électorale, avec renouvellement de la totalité des sièges de la chambre des représentants et d‘un tiers des sénateurs au mois de novembre 2018, démocrates et républicains se sont appliqués à tenter de convaincre l‘opinion publique que la responsabilité de ce shutdown incombait au camp adversaire.

La bourse de New York a fini en hausse, avec des records à la clé pour les trois grands indices, rassurée par un accord au congrès sur la fin du shutdown.

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22 janvier 2018 1 22 /01 /janvier /2018 22:17

 

LETTRE OUVERTE DE MOIX A MACRON

 

Dimanche 21 Janvier 2018

 

L'écrivain Yann Moix fustige dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron la politique migratoire de la France et plus particulièrement le traitement infligé aux migrants à Calais. Vous trouverez ci dessous des citations de cette lettre ouverte. Elle est disponible en totalité si vous consultez le site internet du quotidien Libération à l'adresse ci-dessous.

 

Bernard Fischer

 

http://www.liberation.fr/debats/2018/01/21/monsieur-le-president-vous-avez-instaure-a-calais-un-protocole-de-la-bavure_1624132

 

LETTRE OUVERTE DE MOIX A MACRON

 

Saccages d’abris, confiscations ­d’effets personnels, pulvérisation de sacs de couchages et entraves à l’aide humanitaire, tel est le quotidien des exilés à Calais.

Hélas, vous ne ­connaissez rien de Calais. Le Calais que vous avez visité, Mardi 16 Janvier 2018, n’existe pas. C'était un Calais pipé. C'était ­un Calais imaginaire et vide. C'était un ­Calais sans migrants, sur mesure et de carton-pâte. Le Calais que vous avez visité ne se trouve pas à Calais.

Le défenseur des droits a dénoncé, lui aussi, le « caractère exceptionnellement grave de la situation », qu’il n’hésite pas à décrire comme étant « de nature inédite dans l’histoire calaisienne ». Une instance de la république donne ainsi raison à ceux à qui vous donnez tort.

Je citerai enfin les conclusions de la « mission de l'IGA, de l'IGPN et de l'IGGN, relative à l’évaluation de l’action des forces de l’ordre à Calais et dans le dunkerquois » du mois d’octobre 2017,  mission qui dépend du ministère de l’intérieur, « l’accumulation des témoignages écrits et oraux, bien que ne pouvant tenir lieu de preuves formelles, conduit à considérer comme plausibles des manquements à la doctrine d’emploi de la force et à la déontologie policière, principalement à Calais. Ces manquements portent sur des faits de violences, sur un usage ­disproportionné des aérosols lacrymogènes, sur la ­destruction d’affaires appartenant aux migrants ainsi que sur le non-respect de l’obligation du matricule du Référentiel des Identités et de l’Organisation (RIO) ».

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