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La Flottille de la Liberté accuse Israël d'avoir stoppé son départ par une nouvelle manœuvre de pression
Les efforts d'Israël pour empêcher le départ du navire Adkeniz à destination de Gaza constituent un autre obstacle qui pourrait être définitif pour le sort d'une mission visant à briser le blocus maritime de Gaza.
La justification est technique, mais la pression politique est essentielle. Alors que se finalisaient les détails du départ, Vendredi 26 Avril 2024, de la Flottille de la Liberté d'Istanbul pour transporter l'aide humanitaire vers les côtes de Gaza, un nouvel obstacle est apparu. Le nouveau problème soulevé risque de retarder, voire d'empêcher définitivement, le déplacement du navire.
Le pavillon de complaisance avec lequel le navire doit naviguer, qui appartient à la Guinée-Bissau, a fait l'objet de cet ultime effort d'Israël pour empêcher à tout prix ce qu'il considère comme une contestation politique de son blocus maritime, à un moment où le monde assiste au génocide au cours duquel l’état israélien dirigé par Benjamin Netanyahou a tué plus de trente-quatre mille palestiniens.
Ann Wright, ancien colonel de l’armée américaine et porte-parole de la Flottille de la Liberté, l'a annoncé lors de la réunion quotidienne à l'hôtel Tugra, le centre névralgique de la Flottille de la Liberté, « une nouvelle situation est apparue. Le gouvernement israélien a demandé au gouvernement de la Guinée-Bissau de retirer le pavillon du navire Adkeniz. Nous ne nous attendions pas à une inspection de ce type, mais la Guinée Bissau est le pays qui possède ce drapeau maritime et nous devons l'accepter. Ces pressions sont le signe que nous intimidons politiquement Israël. Au mois de mars 2024, le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a rencontré le président israélien, Isaac Herzog, et les deux présidents ont montré au monde leur profonde amitié ».
Un enquêteur de la Guinée Bissau se trouvait à bord du navire, Jeudi 25 Avril 2024 dans l'après-midi, pour procéder à une inspection. L'inspection pourrait être retardée, mais l'organisation de la Flottille de la Liberté ne sait pas combien de temps cela pourrait prendre. Cela met en péril la mission. La fatigue et la frustration s'accumulent sur les épaules des centaines de participants qui attendent de monter à bord de l'Adkeniz et du Conscience, les navires restés dans le chantier naval d'un port près d'Istanbul.
« Nous sommes dans la dernière ligne droite », a reconnu l'organisation. L’impulsion est d’aller de l’avant, mais toute initiative similaire qui pourrait démarrer depuis un autre port dans les semaines ou les mois à venir est également soutenue.
Dans des déclarations exclusives au Salto, l'ancienne maire de Barcelone et leader de Barcelona en Comú, Ada Colau, l'une des principales personnalités internationales qui projettent de mettre les voiles avec la Flottille de la Liberté, dit que « le gouvernement israélien menace la Flottille de la Liberté depuis des jours. A travers les médias, il exerce toutes sortes de pressions comme celle que nous voyons actuellement. Le silence des gouvernements démocratiques européens qui consentent et qui sont complices de ces menaces, de ces pressions et de ce qui se passe à Gaza, est très bruyant ».
L'organisation a demandé au moins deux jours supplémentaires d'attente dans la ville turque. Le message est que, quoi qu’il arrive, la flottille partira, mais l’incertitude grandit et les différentes missions arrivant d’une trentaine de pays montrent des signes de fatigue. Certaines délégations sont présentes dans la ville depuis Vendredi 12 Avril 2024 et il y a déjà eu quatre retards dans les départs prévus, dont la date était fixée au Jeudi 18 Avril, au Dimanche 21 Avril ou bien au Mercredi 24 Avril 2024. Le coût économique du séjour est un autre facteur qui ajoute à la difficulté d'avancer après les pressions exercées par l’état d'Israël pour attaquer un mouvement composé de militants pour la Palestine et pour la défense des droits humains de différents pays arabes, d'Amérique et de presque toute l'Europe.
« Nous n'allons pas perdre espoir, nous devons garder à l'esprit que Gaza a résisté pendant plus de sept mois et nous résisterons », a déclaré Ismail Varol, leader de l'organisation religieuse turque IHH, principal soutien de la Flottille de la Liberté en Turquie, pays qui est aussi celui qui a collecté la majeure partie de l'aide qui veut être envoyée à Gaza avec le message de solidarité et de soutien au peuple palestinien que la Flottille de la Liberté veut transporter.
Mercredi 24 Avril et Jeudi 25 Avril 2024, des progrès ont été réalisés dans la préparation du départ. La formation à la non-violence et à la non-résistance contre une éventuelle agression israélienne a été complétée par tous les futurs membres de la mission et la documentation pertinente a été remise aux autorités turques. Il n'y a pas eu de refus officiel de la part des autorités turques, même s'il n'est pas exclu que celui-ci pourrait se produire au moment du départ.
Le plan prévoyait d'attendre le rendez-vous et l'heure à laquelle la délégation, composée d'environ trois cent participants et d'une présence importante de participants de la péninsule ibérique, se dirigerait vers les bateaux, mais ce dernier obstacle pourrait être définitif pour beaucoup de participants restés à Istanbul depuis plusieurs jours. Comme Zohar Chamberlain Regev l'a rappelé Vendredi 26 Avril 2024 dans la matinée au Salto, l'impact politique du défi de la Flottille de la Liberté a déjà été élevé. La réponse d'Israël montre qu'une petite délégation de centaines de militants a provoqué la nervosité du gouvernement israélien.