Propositions d'Emmanuel Macron contre l'éducation, les syndicats et la gauche sont indignés et le Rassemblement National dit bravo
Le président de la république a consacré une large partie de sa conférence de presse au thème de l'éducation, Mardi 16 Janvier 2024. Ses propositions et sa défense de la ministre Amélie Oudéa-Castéra ont suscité de vives critiques, notamment à gauche.
L'éducation est au centre de l'actualité politique ces dernières semaines. La polémique autour de la ministre de l’éducation, Amélie Oudéa-Castéra, a vampirisé les débats ces derniers jours, avec des appels à sa démission de l’opposition et des syndicats enseignants. Interrogé lors d'une conférence de presse, Mardi 16 Janvier 2024, Emmanuel Macron a estimé que la ministre a eu raison de s'excuser après ses propos sur l'école publique, qui ont provoqué un tollé. Le président de la république a également multiplié les annonces sur l'éducation, de l'uniforme à la Marseillaise en passant par les cérémonies de remise de diplômes.
Ces propositions présidentielles ont été accueillies fraîchement par les syndicats et par l'opposition de gauche. « C'est assez affligeant et consternant de voir ce président qui disserte sur l'école du passé et qui fait du recyclage, mais qui ne prend absolument pas la mesure des enjeux de l'école d'aujourd'hui et de demain, alors que nous sommes dans une situation d'effondrement de l'école publique », a dit, à France Info, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Syndicat National de l’Enseignement Secondaire (SNES) de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Mardi 16 Janvier 2024.
Le président de la république a souhaité que les fonctionnaires soient davantage rémunérés au mérite, une réforme qu'il compte mener dans les prochaines semaines. Les réactions des syndicats n'ont pas tardé, avec un communiqué cinglant de la FSU, « les annonces recyclent les vieilles recettes de la rémunération au mérite et de la gestion managériale des carrières qui détruisent les logiques collectives ».
Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat des enseignants de l’Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA), a dénoncé le projet présidentiel de refonder l'instruction civique, « la déconnexion du chef de l’état est grave. Il est mal informé et il ignore ce que fait l’école. Si ce sont des mensonges, c’est inacceptable et méprisant ».
Emmanuel Macron a également annoncé que l'uniforme à l'école serait expérimenté dès cette année dans une centaine d'établissements volontaires et qu'il pourrait être généralisé en 2026. « Il a parlé des jeunes qui n’ont pas la chance d’avoir des familles qui les emmènent à la mer ou à la montagne. Le président devrait choisir autre chose que la caserne ou l’uniforme et il devrait reprendre nos propositions de loi pour le droit aux vacances », a écrit Benjamin Lucas, député d’Europe Ecologie Les Verts (EELV).
Une autre annonce présidentielle est qu’une cérémonie de remise de diplômes pourrait être rétablie dès cette année au collège. « Quel dommage que notre président n’ait jamais été élu local. Il saurait que cela se fait déjà », a écrit Ian Brossat, sénateur du Parti Communiste Français (PCF).
Plusieurs journalistes ont rapidement réagi à la volonté d'Emmanuel Macron de faire apprendre la Marseillaise à l’école primaire. « Emmanuel Macron est pour l’apprentissage obligatoire de la Marseillaise à l'école. Cela tombe bien, c'est déjà le cas depuis la loi d'orientation sur l'école de 2005 », a écrit Nils Wilcke.
« L'apprentissage de la Marseillaise à l'école est une nouveauté depuis 1985. C'était déjà une annonce très médiatisée du ministre de l’éducation de l'époque, Jean-Pierre Chevènement », a dit Louise Tourret, journaliste à France Culture.
Ces mesures sont plébiscitées par le Rassemblement National. « Sur la Marseillaise à l'école, l'uniforme et l'éducation civique, nous félicitons Emmanuel Macron parce que nous voyons que toutes nos mesures sont reprises au fil des années », a dit Philippe Ballard, porte-parole du Rassemblement National, à France Info, Mardi 16 Janvier 2024.