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13 mars 2024 3 13 /03 /mars /2024 15:34

 

 

https://paju.org/fr/attentes-quant-a-lexploitation-imminente-dun-port-a-gaza-et-un-expert-met-en-garde-contre-des-objectifs-caches/

https://paju.org/expectations-of-the-imminent-operation-of-a-port-in-gaza-and-an-expert-warns-of-hidden-goals/

 

Attentes quant à l’exploitation imminente d’un port à Gaza et un expert met en garde contre des objectifs cachés

Un responsable européen s’attend à ce que l’opération du couloir d’aide maritime vers la bande de Gaza commence la semaine prochaine, après l’annonce du président américain Joseph Biden selon laquelle il avait ordonné à l’armée américaine de commencer à mettre en œuvre ce projet approuvé par Israël. Cette démarche a soulevé un certain nombre de questions qui ont poussé certains observateurs à y voir un projet en faveur d’Israël.

La présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré qu’elle espérait qu’un couloir d’aide maritime commencerait à fonctionner entre Chypre et la bande de Gaza au début de la semaine prochaine pour acheminer l’aide dont les Palestiniens de Gaza ont désespérément besoin.

Elle a ajouté que la première aide alimentaire passant par ce couloir pourrait quitter Chypre vendredi 8 mars 2024, depuis le port de Larnaca.

Le président américain Joseph Biden a déclaré, dans son discours sur l’état de l’union, qu’il avait confié à l’armée américaine une mission d’urgence visant à établir une jetée sur la côte de Gaza dans le but d’acheminer de grandes quantités d’aide humanitaire.

Le ministre britannique des affaires étrangères David Cameron a également annoncé que son pays coopérerait avec les États-Unis pour ouvrir un couloir maritime afin d’acheminer l’aide directement à Gaza.

Il a dit que « les États-Unis, la Grande-Bretagne et leurs partenaires annoncent l’ouverture d’un couloir maritime pour acheminer l’aide directement à Gaza ».

Israël n’était pas loin de ces arrangements, puisque les médias israéliens ont cité un haut responsable israélien dont le nom n’a pas été révélé disant que Tel Aviv soutenait la création d’un quai flottant temporaire pour acheminer l’aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza.

Selon ce responsable, cette initiative a été discutée par le passé entre Israël et les États-Unis et ils ont convenu de coordonner sa mise en œuvre.

Un expert jordanien en affaires militaires et stratégiques, Hisham Khreisat, a expliqué que l’idée de créer un tel port avait été proposée il y a dix ans, mais qu’elle n’avait pas vu le jour en raison du rejet israélien à l’époque et que la question avait été nouvellement présentée conjointement avec l’agression israélienne à Gaza, comme l’a dit Israel Katz, ministre israélien des affaires étrangères. Un accord a été conclu avec la bénédiction de Chypre et de la Grèce concernant cette étape.

Hisham Khreisat a souligné que le coût initial du projet est estimé à trente-cinq millions de dollars, qui seront payés par les États-Unis, et que le tirant d’eau des navires à quai ne sera pas inférieur à dix-sept mètres, pour accueillir tous les navires humanitaires.

Il a déclaré que la superficie du port sera de six kilomètres carrés, car il comprendra des hôpitaux flottants qui accueilleraient les civils palestiniens à Gaza, en plus des abris flottants sur des navires à côté des hôpitaux.

Hisham Khreisat a expliqué qu’un port à Chypre, financé par les États-Unis, sera attribué, atteignant l’emplacement du port sur la côte de la ville de Khan Younes, sur la côte de Gaza, et notant que la distance entre le port de Chypre et le port américain à Gaza est estimée à trois cent quatre-vingt-sept kilomètres.

Il a souligné que les navires se rendront d’abord au port israélien d’Ashdod pour être audités et examinés, puis ils seront envoyés sous le contrôle de la marine israélienne vers la bande de Gaza.

Hisham Khreisat souligne que, malgré l’aspect humanitaire de ce qu’a annoncé Joseph Biden et l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza et la création d’hôpitaux flottants pour soigner les blessés de guerre, il y a un autre aspect du port flottant lié à encourager la migration volontaire des Palestiniens vers l’Europe et l’annulation de tout rôle pour le passage terrestre de Rafah, à la frontière avec l’Égypte.

Hisham Khreisat considère que « le quai flottant sur les côtes de Gaza semble être une aide, mais il s’agit en réalité d’encourager les Palestiniens de Gaza à migrer volontairement vers l’Europe ».

Hisham Khreisat a souligné que la création d’un tel port mettrait certainement hors service le terminal de Rafah, car Israël ne lui fait pas confiance et le considère comme l’entrée principale des armes du Hamas.

Il a également indiqué que Joseph Biden est très préoccupé par les conséquences de l’invasion de la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, par l’armée israélienne et par le fait de ne pas mettre fin à la catastrophe humanitaire à Gaza, ce qui se reflétera dans le résultat des élections aux États-Unis. Il va donc accélérer la construction du port.

Le terminal de Rafah est considéré comme le seul débouché de Gaza avec le monde extérieur, notamment en ce qui concerne la question de l’aide humanitaire qui y entre pendant cette guerre dans laquelle Israël a restreint l’entrée de l’aide à Gaza, ce qui menace de provoquer une famine généralisée, notamment dans les régions du nord.

La circulation des personnes et des biens vers et depuis la bande de Gaza peut s’effectuer par six points de passage, Beit Hanoun, Karni, Nahal Oz, Kerem Shalom, Shufa et Rafah.

Après le siège imposé par Israël à Gaza depuis 2007, tous les points de passage ont été fermés à l’exception des points de passage de Rafah et de Beit Hanoun, désignés pour la circulation des personnes, et du passage de Kerem Shalom, désigné pour le transport des marchandises.

L’annonce américaine, la hâte de la Grande-Bretagne et la bénédiction d’Israël pour ces mesures n’ont pas réussi à mettre un terme aux appels à la réouverture des points de passage de la bande de Gaza.

Le porte-parole du Haut-Commissaire aux Droits Humains (HCDH) de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Jeremy Lawrence, a appelé à la fin immédiate du conflit à Gaza et à la fin des massacres et des destructions.

Le responsable de l’ONU a appelé à l’ouverture complète des postes frontaliers et à ce que les mesures nécessaires soient prises pour garantir la libre circulation et la sécurité des convois d’aide vers les civils, où qu’ils se trouvent.

Le porte-parole du HCDH de l’ONU a averti que toute attaque terrestre contre Rafah entraînerait de lourdes pertes en vies humaines et qu’elle augmenterait le risque de crimes encore plus brutaux.

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13 mars 2024 3 13 /03 /mars /2024 14:26

 

 

https://www.lejdd.fr/international/angleterre-un-candidat-pro-palestine-remporte-une-legislative-partielle-et-sattire-les-foudres-du-premier-ministre-142630

 

Un candidat pour la Palestine remporte une élection législative partielle et s’attire les foudres du premier ministre britannique

George Galloway est devenu, vendredi premier mars 2024, le nouveau député de Rochdale en axant sa campagne sur la guerre entre Israël et le Hamas. Cette élection législative partielle inquiète grandement Rishi Sunak, le premier ministre conservateur.

George Galloway, l’un des perturbateurs politiques les plus célèbres et controversés d’Angleterre, comme le qualifie le Times, est devenu, vendredi premier mars 2024, le nouveau député de Rochdale, dans le nord du pays, où trente pour cent de la population locale est de confession musulmane. Avec vingt points d’avance sur son premier concurrent, il a remporté une élection législative partielle à la suite d’une campagne houleuse marquée par la guerre entre Israël et le Hamas.

George Galloway fait partie de la gauche radicale d’outre-Manche. Sept fois député, il était une figure du parti travailliste avant d’en être exclu pour avoir critiqué la politique au Moyen-Orient de Tony Blair lors de la guerre en Irak. C’est donc sous la bannière du Workers Party of Britain (WPB) qu’il s’est présenté et qu’il a battu le parti travailliste et le parti conservateur.

« Keir Starmer, c’est pour Gaza », a dit George Galloway après sa victoire, en faisant référence au leader travailliste qui a initialement refusé d’appeler à un cessez-le-feu à Gaza, « vous avez payé et vous paierez un prix élevé pour le rôle que vous avez joué en permettant, en encourageant et en couvrant la catastrophe qui se déroule actuellement à Gaza ».

Le premier ministre conservateur Rishi Sunak estime que le résultat de cette élection législative partielle est plus qu’alarmant, dans un discours devant Downing Street. Il accuse notamment George Galloway d'avoir rejeté l'horreur de l’attentat du samedi 7 octobre 2023 en Israël et de glorifier le Hezbollah. Le principal intéressé s’en est défendu.

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13 mars 2024 3 13 /03 /mars /2024 14:08

 

 

https://www.mediapart.fr/journal/international/120324/de-l-ukraine-la-palestine-la-bataille-du-droit

 

De l’Ukraine à la Palestine, la bataille du droit

Par Edwy Plenel

Mardi 12 mars 2024

Vladimir Poutine et Benyamin Nétanyahou ont le même but de guerre, la fin du droit international et l’avènement d’un monde sans autre loi que la force. Dès lors, soutenir la guerre d’Israël à Gaza, c’est offrir à la Russie sa victoire en Europe.

Deux années les séparent mais les deux communiqués ont le même titre, « la Cour Internationale de Justice (CIJ) indique des mesures conservatoires ». Le premier, qui porte la date du 16 mars 2022, concerne l’Ukraine et le deuxième, qui porte la date du 26 janvier 2024, concerne Gaza. Dans les deux cas, la CIJ, organe judiciaire principal de l'Organisation des Nations Unies (ONU), dont tous les membres sont ipso facto parties, édicte à l’égard de deux de ces états une ordonnance qui, précise-t-elle, a un caractère obligatoire.

En 2022, de façon lapidaire, elle enjoint à la Russie de suspendre immédiatement les opérations militaires qu’elle a commencées le 24 février 2022 sur le territoire de l’Ukraine. En 2024, de façon détaillée, elle enjoint à l'état d’Israël de prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir la commission, contre les Palestiniens de Gaza, de tout acte entrant dans le champ d’application de la Convention pour la Prévention et la Répression du Crime de Génocide (CPRCG).

Ni la Russie ni Israël ne se sont pliés aux exigences de la CIJ, alors même que l’article quatre-vingt-quatorze de la Charte de l'ONU stipule que chaque membre s’engage à se conformer à la décision de la CIJ dans tout litige auquel il est partie.

La Charte de l'ONU, adoptée le 26 juin 1945, alors que s’achevait la seconde guerre mondiale, commence par les mots suivants, « nous, peuples des nations unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances, à proclamer à nouveau notre foi dans les droits humains fondamentaux, dans la dignité et la valeur de la personne humaine et dans l’égalité des droits des hommes, des femmes et des nations, grandes et petites ».

Ce n’est évidemment pas la première fois ni, hélas, la dernière fois que des États violent allègrement et impunément le droit international, tout en s’en réclamant quand cela les arrange, mais c’est sans doute la première fois que la concomitance de deux guerres, aux conséquences potentiellement dévastatrices pour la paix du monde entier, met sous les yeux de tous les peuples l’hypocrisie cynique des nations qui se sont arrogé le privilège de l’universel, du droit, du juste et du bien, autrement dit l’Europe et l'occident, cette réalité politique née de la projection de notre continent sur les autres.

C'est un fait incontestable que les actuels leaders français, européens et américains, n’accordent pas la même portée au droit international selon qu’il s’agit du sort du peuple ukrainien ou de celui du peuple palestinien. Face à l’agression russe contre l’Ukraine, une légitime cascade de rétorsions diplomatiques, de sanctions économiques et de soutiens militaires. Face à la guerre d’Israël contre les Palestiniens de Gaza, au massacre de civils et, désormais, à la famine, il y a de vagues appels à la retenue et de tardives actions humanitaires, mais il n'y a aucun coup d’arrêt, bien au contraire, puisque l’armée israélienne continue de bénéficier de l’aide occidentale.

C’est ainsi, par ce déséquilibre, que l’Europe et les États-Unis offrent à Vladimir Poutine la victoire idéologique qu’il recherche. La propagande qui accompagne sa volonté sans frein de puissance, dont les libertés du peuple russe sont les premières victimes, entend fédérer les ressentiments accumulés contre la longue durée des dominations européennes. Face à l'occident collectif, selon l’expression qu’il affectionne, désigné en symbole de décadence où, sous couvert de démocratie, s’égareraient les valeurs de la tradition et les repères de l’identité, il se pose en promoteur d’un ordre nouveau autoritaire et réactionnaire dont la Russie serait la puissance protectrice.

Vous trouverez ci-dessous une illustration au Proche-Orient, là même où, avec l’impitoyable guerre menée contre le peuple syrien en soutien d’une dictature barbare, a commencé l’affirmation guerrière de ce nouvel impérialisme russe. Ces jours-ci, la capitale du Liban a vu apparaître d’immenses panneaux publicitaires célébrant Vladimir Poutine, en vue de l’élection présidentielle qui lui est acquise, où l’on pouvait lire en arabe, selon le récit de l'Orient le Jour, les formules suivantes qui mêlent multilatéralisme et conservatisme, « un nouveau monde multipolaire », « empiéter sur les croyances religieuses des autres ne peut être considéré comme une liberté d’expression » et « valeurs morales, famille et identité culturelle ». Parmi les quartiers choisis pour cette campagne, il y a la banlieue sud de Beyrouth, où se trouve le quartier général du Hezbollah.

Le droit international ne se divise pas. On ne saurait soutenir le peuple ukrainien tout en abandonnant le peuple palestinien, tout comme on ne saurait défendre la cause palestinienne en désertant la cause ukrainienne. Dans les deux cas, ce sont les mêmes principes qui sont en jeu et qui ne valent plus rien s’ils sont à géométrie variable.

Seule cette ligne directrice peut construire un rempart contre Vladimir Poutine et la menace impérialiste et fasciste qu’il incarne et c’est à propos de Gaza qu’elle est mise à l’épreuve.

Soutenir la guerre qu’y mène Israël, c’est offrir à la Russie sa victoire en Europe, car le but de guerre de Vladimir Poutine est bien de mettre à bas le droit international, tout cet échafaudage de règles, de principes et de valeurs supra-étatiques et supranationales, construit sous le choc de la catastrophe européenne et de ses crimes incommensurables, dans la soudaine lucidité que ce n'est pas possible de faire confiance aux seuls états-nations pour garantir la paix du monde.

De même que la proclamation de l’égalité naturelle des droits n’entraîne pas automatiquement l’égalité réelle, le droit international est une promesse avant d’être une réalité. C’est un levier d’exigence, un souci d’humanité et un horizon d’universel et c'est une vieille promesse faite au monde par l’Europe. Qu’elle n’y ait pas été fidèle elle-même, loin de là, n’enlève rien à sa force subversive. « Nous sommes arrivés au point où toute atteinte au droit en un seul lieu de la terre est ressentie en tous », ce sont pratiquement les derniers mots de Vers la Paix Perpétuelle, cet essai du philosophe Emmanuel Kant dont la publication, en 1795, fut le premier énoncé du droit cosmopolitique, fondement d’une hospitalité universelle.

Un et tous marchent de concert. Il n’est aucun de mes droits qui ne soit aussi le droit de tous. Il n’est aucun peuple qui ne soit comptable du sort des autres peuples.

Pour en prendre la mesure, il suffisait de suivre les récentes audiences de la CIJ à La Haye, du 19 au 26 février 2024, sur les conséquences juridiques découlant des politiques et des pratiques d’Israël dans les Territoires Palestiniens Occupés (TPO), y compris Jérusalem-Est.

Quarante-neuf états membres de l'ONU et trois organisations internationales ont déposé dans cette procédure, née d’une demande d’avis consultatif de l’Assemblée Générale de l’ONU, à laquelle l'état d’Israël s’est dérobé, ne rencontrant que le soutien embarrassé des États-Unis.

Emmanuel Kant, dont le nom est associé à la philosophie des Lumières et à leurs espérances démocratiques, est né et mort à Königsberg, de nos jours Kaliningrad, une enclave russe d’un million d’habitants coincée entre la Lituanie et la Pologne. Son actuel gouverneur, Anton Alikhanov, est un fidèle du parti de Vladimir Poutine. Au début du mois de février 2024, s’exprimant lors d’un congrès des politologues tenu dans l’enclave, il s’en est directement pris au philosophe, le rendant responsable de tous les désordres de notre monde, dans une tirade qui reprend toute la grammaire politique du poutinisme, « je veux montrer qu’Emmanuel Kant, né ici il y a près de trois cents ans, a un lien presque direct avec le chaos mondial auquel nous sommes confrontés maintenant. Il a en outre un lien direct avec le conflit militaire en Ukraine, parce qu’il est l’un des pères fondateurs de l'occident moderne, marqué par l’impiété et l’absence de valeurs supérieures. Il est le père de la liberté, de l’idée de l'état de droit, du libéralisme, du rationalisme et même de l’Union Européenne. Certains disent même que l’idée des nations unies est de lui ».

Si nous en doutions, nous avons là l’énumération de ce que Vladimir Poutine entend mettre à bas et de l'espérance internationaliste d’un monde commun et solidaire, d’égalité et d’universalité des droits. C'est aussi cet espoir que, depuis si longtemps, met en péril l’injustice durable faite au peuple palestinien dans la négation entêtée, par les leaders de l'état d’Israël, du droit international, une négation poussée jusqu’au nihilisme par la coalition extrémiste au pouvoir avec Benyamin Netanyahou, qui, au mois de janvier 2024, déclarait que « personne ne nous arrêtera. Ni La Haye, ni l'axe du mal, ni personne d’autre. C’est la guerre des fils de la lumière contre les fils des ténèbres ».

Vladimir Poutine et ses idéologues tiennent le même discours à propos de l’Ukraine et de leur détermination à mener jusqu’au bout une guerre vitale, identitaire et civilisationnelle. Aussi fragile et imparfait soit-il, le sursaut qui, en 1945, a légitimé un droit international s’imposant à toutes les nations est précisément né de la conviction, nourrie par la tragédie, que c’est ainsi que les ténèbres gagnent, en Europe comme au Proche-Orient.

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 18:15

 

 

https://blogs.mediapart.fr/jf-clopeau/blog/100324/150-jours-de-mort-et-de-destruction-gaza-israel-est-il-plus-fort-et-plus-sur

https://www.haaretz.com/opinion/2024-03-07/ty-article-opinion/.premium/after-150-days-of-death-and-destruction-in-gaza-israel-is-neither-stronger-nor-safer/0000018e-14d7-d7d3-abce-74ff8b640000

 

Après cent cinquante jours de mort et de destruction à Gaza, Israël est-il plus fort et plus sûr ?

Par Gideon Levy

Jeudi 7 Mars 2024

Alors que la guerre a franchi le cap des cent cinquante jours, chaque israélien devrait se poser honnêtement les questions suivantes. Notre situation est-elle préférable maintenant par rapport à notre situation avant le Samedi 6 Octobre 2023 ? Sommes-nous plus forts et plus sûrs ? Avons-nous une plus grande force de dissuasion ? Sommes-nous plus respectés et plus fiers de nous ? Sommes-nous plus unis ? Sommes-nous dans une situation meilleure de quelque manière que ce soit ? La réponse à toutes ces questions est négative, sans équivoque.

Ces cent cinquante jours ont été cruels et difficiles, ils n’ont rien apporté à Israël et ils ne lui apporteront rien de positif, ni à court ni à long terme. Au contraire, le Hamas en est sorti renforcé. Des milliers de ses combattants ont été tués, mais il est devenu un héros dans le monde arabe. Pourtant, la majorité des israéliens veulent au moins cent cinquante jours de plus de la même situation. Il n’y a eu aucune opposition publique à la guerre, même après cinq mois de mort et de destruction à une échelle sans précédent, après qu’Israël soit devenu un paria, haï dans le monde entier, meurtri et économiquement sinistré.

Il n’y a pas un seul domaine dans lequel le pays se porte mieux après ces derniers sombres mois, les plus sombres de son histoire. Israël est maintenant beaucoup moins en sécurité qu’il ne l’était avant la guerre. Il fait face au risque d’une escalade régionale, à des sanctions mondiales et à la perte du soutien des Etats-Unis. Il est également beaucoup moins démocratique. Les dommages causés par la guerre aux institutions démocratiques israéliennes sont encore plus importants que ceux causés par le coup d’état judiciaire et les dommages qui s’accumulent demeureront après le retrait de Gaza des Forces de la Défense Israélienne (FDI).

Quant à son statut au plan international, Israël n’a jamais été un tel état paria. Même nos liens quasiment garantis avec les Etats-Unis se sont détériorés à un point que nous n’avions jamais rencontré auparavant. Plus de deux cents soldats israéliens sont morts au combat, la majorité des otages n’ont pas été libérés, des dizaines de milliers d’israéliens ont été déplacés à l’intérieur du pays, la moitié du pays est une zone dangereuse, la Cisjordanie menace d’exploser et rien ne peut cacher la haine sans rivage que nous avons réussi à semer à Gaza, en Cisjordanie et dans le monde arabe.

Aucune amélioration ne se profile à l’horizon, tant qu’Israël refusera obstinément toute proposition de changement fondamental. Les israéliens veulent toujours plus de la même chose, comme un joueur qui a perdu tout son argent, mais qui reste convaincu qu’un pari de plus lui permettra de gagner le jackpot.

Avec une centaine de morts palestiniens par jour, les israéliens semblent convaincus que trente mille morts supplémentaires feront de Gaza un paradis, ou du moins un endroit sûr. Il est difficile de se remémorer un tel aveuglement, même en Israël. Il est également difficile de se souvenir d’un tel état de stupidité morale. Les laisser affamés et sans eau, les laisser suffoquer et les laisser mourir, même la gauche et les médias israéliens ont adopté ce mode de pensée. Emmenés les yeux fermés, personne ne s’arrête pour demander où nous allons. L’essentiel est de poursuivre la guerre parce que le Hamas veut qu’elle s’arrête et que nous sommes là pour lui montrer de quoi il en retourne.

Nous avons le devoir de dresser le bilan de savoir ce qu’Israël retire de la guerre et de répondre ensuite courageusement à la question de savoir s’il fallait entrer en guerre. Laissons de côté les slogans justifiés sur le fait qu’aucun pays n’aurait toléré une attaque aussi cruelle contre son peuple, sur le droit d’un pays à se protéger et sur ce que les israéliens auraient voulu qu’Israël accomplisse. Après cent cinquante jours au cours desquels il n’y a rien à inscrire dans la colonne des bénéfices de cette guerre, si ce n’est des coûts élevés, nous pouvons commencer à douter de sa sagesse du strict point de vue d’Israël.

Nous n’avons encore rien dit du prix exorbitant et bouleversant pour les palestiniens de Gaza qui, dans les ténèbres de la guerre, subissent plus de violences que jamais. La majorité des israéliens, ceux pour qui le sort des palestiniens n’a que peu d’intérêt et ceux qui s’en réjouissent, et ils sont nombreux dans ce cas, doivent se poser la question suivante, hormis la satisfaction que procure la destruction de Gaza, qu’avons-nous obtenu d’autre de cette guerre ? Regardez les résultats. Les choses ne feront qu’empirer. Est-ce vraiment ce que vous voulez ?

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 13:14

 

 

https://www.usnews.com/news/world/articles/2024-03-11/more-than-20-progressive-groups-form-a-coalition-to-counter-pro-israel-groups-before-the-election

 

Face à un barrage d’argent du super Political Action Committee (PAC), plus de vingt groupes progressistes se rassemblent pour contrer avec force les efforts des groupes de soutien à Israël visant à défier les candidats libéraux qui ont critiqué l’offensive militaire fulgurante d’Israël à Gaza.

Lundi 11 mars 2024

La coalition, appelée Reject American Israël Public Affairs Committee (AIPAC), comprend des organisations juives pour la paix et des groupes arabes américains et musulmans qui se sont organisés en grand nombre depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas au mois d’octobre 2023.

Leurs efforts sont une réponse directe aux PAC de soutien à Israël, dont le plus important d’entre eux est l’AIPAC, qui promettent ou qui prévoient de dépenser des dizaines de millions de dollars pour tenter de vaincre les candidats démocrates sortants progressistes, lors des élections primaires et des élections générales de cette année. Cette campagne a transformé les circonscriptions démocrates, par ailleurs sûres, en champs de batailles électorales.

« C’est un petit groupe de candidats sortants progressistes noirs et arabes qui sont attaqués par une menace de dépenses de cent millions de dollars. Généralement, les leaders démocrates soutiennent les candidats sortants », a déclaré Oussama Andrabi, directeur des communications de Justice Democrats, « mais l'énergie est un peu plus faible lorsqu'il s'agit des candidats sortants progressistes et nous nous unissons donc pour garantir qu'ils disposent des ressources nécessaires pour se défendre contre l'AIPAC ».

La stratégie, selon Oussama Andrabi, consiste à unir les organisations de base derrière une campagne de défense électorale à sept chiffres qui vise à protéger les parlementaires ciblés par l'AIPAC et à mettre en lumière ce qu'ils considèrent comme une divergence avec les valeurs de longue date du Parti Démocrate.

L’AIPAC a défendu son bilan, déclarant à l’Associated Press au mois de février 2024 que c’est totalement conforme aux valeurs progressistes de se tenir aux côtés de l’état juif et que le groupe a toujours soutenu les candidats du Congressional Progressive Caucus.

Néanmoins, les efforts de lobbying de la coalition se concentreront contre la promotion des candidats qui soutiennent la Palestine et pour la mise en avant des sondages nationaux qui montrent que la majorité des électeurs démocrates sont alignés sur leurs positions, notamment contre les appels croissants à un cessez-le-feu à Gaza et au conditionnement de l'aide américaine à Israël, alors que le nombre de victimes civiles dépasse les trente mille Palestiniens en seulement cinq mois de guerre.

L’offensive aérienne et terrestre d’Israël a également chassé la majorité des Palestiniens de Gaza hors de leurs foyers et elle a poussé vingt-cinq pour cent des Palestiniens de Gaza vers la famine. Lors de l'attaque du Hamas du samedi 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre, des militants ont tué mille deux cents israéliens, dont la majorité étaient des civils, et ils ont pris en otage deux cent cinquante autres israéliens.

Au Congrès des Etats Unis, la guerre a creusé un fossé familier entre les démocrates, même si certains législateurs alignés sur l’AIPAC refusent de discuter officiellement de la dynamique.

Une partie de la stratégie de la nouvelle coalition consiste à forcer ces fissures au grand jour en exigeant que tout candidat ou membre aligné sur eux signe un engagement, en rejetant catégoriquement tout financement de campagne provenant de groupes comme l’AIPAC, qui a historiquement exercé une immense influence à Washington.

Cela survient alors que l’AIPAC a modifié sa propre stratégie au cours des dernières années, passant du statut d’organisation au statut de lobby pour aider à élire des démocrates qui soutiennent Israël. En 2022, l’AIPAC a commencé à défier les candidats démocrates sortants lors des élections primaires.

Avant le mois de novembre 2023, l’AIPAC et les PAC liés à sa philosophie ont recommencé à contribuer aux candidats se présentant contre des membres de l'équipe. Les démocrates confrontés à leurs adversaires comprennent Jamal Bowman de New York, Ilhan Omar du Minnesota, Summer Lee de Pennsylvanie et Cori Bush du Missouri, qui ont appelé à un cessez-le-feu et qui ont exigé la fin de l’aide américaine à Israël.

En 2022, l’AIPAC a dépensé environ vingt-sept millions de dollars pour cibler les candidats progressistes. Son trésor de guerre pour ce cycle devrait être plus du double de ce montant.

« Nous ne serons jamais à parité et c'est la réalité », a dit Oussama Andrabi, « cela a toujours été un conflit David contre Goliath et cela continuera à l'être, mais le mieux que nous puissions faire est de nous organiser maintenant de manière concertée et de les affronter de front d'une manière que nous n’avons pas fait dans les cycles précédents ».

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 12:08

 

 

https://french.presstv.ir/Detail/2024/03/09/721558/Israël-torture-des-employés-de-l-UNRWA-pour-qu-ils-admettent-de-faux-liens-avec-le-Hamas

 

Israël a torturé des employés de l'United Nations Relief and Works Agency (UNRWA) pour qu'ils admettent faussement leurs liens avec le Hamas

Samedi 9 mars 2024

L’UNRWA affirme que certains de ses employés ont été torturés par le régime occupant pour admettre faussement que l’UNRWA avait des liens avec le Hamas et ses opérations de représailles du samedi 7 Octobre 2023.

Cette affirmation a été faite dans un rapport de l’UNRWA du mois de février 2024 qui détaillait divers cas de mauvais traitements dans les centres israéliens de détention contre des agents palestiniens de l’UNRWA.

Le document indique que plusieurs membres du personnel palestinien de l’UNRWA ont été arrêtés par l’armée d’occupation israélienne à Gaza et que les mauvais traitements et les abus qu’ils affirment avoir subis comprenaient de graves passages à tabac, des simulations de noyade et des menaces de violence contre les membres de leur famille, « les membres du personnel de l’UNRWA ont fait l’objet de menaces et de coercition de la part des autorités israéliennes pendant leur détention et ils ont fait l’objet de pressions pour faire de fausses déclarations contre l’UNRWA, notamment en affirmant que l’UNRWA avait des relations avec le Hamas et que des membres du personnel de l’UNRWA ont participé à l’attaque du samedi 7 octobre 2023. Outre les abus confirmés par les membres du personnel de l’UNRWA, les détenus palestiniens ont décrit de manière plus générale des allégations d’abus, notamment des passages à tabac, des humiliations, des menaces, des attaques de chiens, des violences sexuelles et la mort de détenus privés de soins médicaux ».

Juliette Touma, directrice des communications de l’UNRWA, a dit que « l’UNRWA prévoit de transmettre les informations contenues dans ce rapport non publié d’onze pages à des agences à l’intérieur et à l’extérieur de l’Organisation des Nations Unies (ONU) spécialisées dans la documentation des violations des droits humains pendant la guerre israélienne contre Gaza. Lorsque la guerre prendra fin, il faudra mener une série d’enquêtes pour enquêter sur toutes les violations des droits humains ».

Plus tôt cette année, le régime israélien a affirmé que douze employés de l’UNRWA étaient impliqués dans l’attaque de représailles menée par le Hamas contre Israël du samedi 7 octobre 2023. Tel-Aviv a également affirmé que dix pour cent des douze mille employés de l’UNRWA avaient des relations avec le Hamas.

Les allégations du régime contre l’UNRWA, qui n’ont pas été étayées publiquement par des preuves, ont incité plus de dix pays donateurs, dont les États-Unis, l’Allemagne, l’Union Européenne, le Canada et le Japon, à suspendre leur soutien financier à l’UNRWA. Le financement de ces pays constitue plus de cinquante pour cent des recettes de l’UNRWA.

Israël a lancé la guerre à Gaza le samedi 7 octobre 2023 après que des groupes de la résistance palestinienne ont mené une opération surprise contre l’entité occupante en réponse à l’intensification de sa violence contre les Palestiniens. Depuis le début de la guerre génocidaire, le régime de Tel-Aviv a tué plus de trente et un mille Palestiniens et il a blessé plus de soixante-douze mille autres Palestiniens.

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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 10:06

 

 

https://www.boursier.com/actualites/reuters/un-navire-charge-de-denrees-quitte-chypre-pour-gaza-359053.html

 

Un navire chargé de denrées quitte Chypre pour Gaza (Reuters)

Un navire chargé de denrées a quitté mardi 12 mars 2024 le port chypriote de Larnaca à destination de Gaza, inaugurant ainsi une liaison maritime pour acheminer de l'aide à Gaza, où plus d'un quart de la population est menacée par la famine, selon l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Le navire de sauvetage Open Arms, de l'Organisation Non Gouvernementale (ONG) espagnole du même nom, est chargé de deux cents tonnes de nourriture, financées en grande partie par les Emirats Arabes Unis (EAU).

Les vivres appartiennent à l'ONG américaine World Central Kitchen (WCK), qui dit avoir cinq cents autres tonnes de denrées entreposées à Chypre pour de futures missions.

Ce projet pilote soutenu par l'Union Européenne prévoit de livrer directement de l'aide au territoire palestinien, coupé du monde depuis l'offensive lancée par Israël en représailles à l'attaque du Hamas du samedi 7 octobre 2023.

« Nous voulons créer une route maritime composée de navires et de barges chargés de millions de repas pour alimenter Gaza de manière continue », ont expliqué dans un communiqué José Andrés, fondateur de WCK, et Erin Goe, son directeur général.

Si elle réussit, cette mission représentera une première brèche dans le blocus naval imposé par Israël à la bande de Gaza depuis que le territoire est passé sous le contrôle du Hamas en 2007.

Faute d'infrastructures portuaires à Gaza, l'ONG WCK envisage de construire une jetée à l'aide de matériaux provenant des décombres de bâtiments détruits par les bombardements d'Israël.

Les cargaisons seront inspectées avant leur départ de Chypre par une équipe comprenant des fonctionnaires israéliens, afin d'éviter tout blocage de l'aide à son arrivée à destination.

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11 mars 2024 1 11 /03 /mars /2024 19:41

 

 

http://pcf29.org/guerre-a-gaza-la-france-doit-reconnaitre-letat-de-palestine-alerte-fabien-roussel-lhumanite-pierre-barbancey-7-mars-2024/

https://www.humanite.fr/monde/bande-de-gaza/guerre-a-gaza-la-france-doit-reconnaitre-letat-de-palestine-alerte-fabien-roussel

 

Interview de Fabien Roussel par Pierre Barbancey

Mercredi 6 Mars 2024

Au Proche-Orient, le secrétaire national du Parti Communiste Français (PCF), Fabien Roussel, a rencontré Mohammed Shtayyeh, le premier ministre palestinien, et il s’est rendu dans des camps de réfugiés. Lors de ce déplacement, il s’est également entretenu avec des familles israéliennes qui manifestent devant le parlement israélien pour un cessez-le-feu à Gaza et pour la libération des otages.

Pierre Barbancey. Pour quelles raisons vous êtes-vous rendu en Israël et dans les Territoires Palestiniens Occupés (TPO) ?

Fabien Roussel. Ce qui se passe en Palestine, à Gaza notamment, mais aussi dans les TPO, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, est d’une gravité sans nom. Peu de monde le mesure véritablement, à l’exception des palestiniens. Les massacres perpétrés par le Hamas le Samedi 7 Octobre 2023 ont été un événement majeur qui va marquer le vingt et unième siècle. Ce qui est en train de se passer à Gaza risque de le marquer de la même horreur et de la même barbarie. À Gaza, deux millions de palestiniens sont enfermés. Ils subissent une grande famine. Tous les palestiniens que nous avons rencontrés nous expliquent que jamais ils n’ont connu une situation humanitaire aussi grave. C’est sans précédent dans l’histoire contemporaine. La politique de Benyamin Netanyahou et de son gouvernement suprémaciste d’extrême droite débouche sur des crimes terribles en Cisjordanie et à Gaza dont ils devront répondre devant la justice internationale. Les mots que nous avons entendus sont les mots de génocide, de nettoyage ethnique et d’apartheid, des mots employés par des Organisations Non Gouvernementales (ONG), par des habitants et par des élus palestiniens. C’est donc d’une extrême gravité. Il est important de rapporter en France ce qui se passe à Gaza. Il faut mettre fin à cette barbarie.

Pierre Barbancey. Vous avez rencontré des israéliens victimes des attentats du Samedi 7 Octobre 2023 et des palestiniens de divers camps de réfugiés en Cisjordanie. Qu’en retenez-vous ?

Fabien Roussel. Nous avons rencontré un père de famille qui a perdu son fils, Tom, âgé de cinquante-deux ans, tué dans un kibboutz, dans la matinée du Dimanche 8 Octobre 2023. Il est effondré. Il dénonce la responsabilité du gouvernement de Benjamin Netanyahou dans la mort de son fils. J’ai fait aussi la connaissance d’un père de famille dans le camp de Jalazone. La paix est l’exigence qui revient dans la bouche de ces deux hommes. Les députés du Parti Communiste Israélien (PCI) que nous avons rencontrés mènent le même combat à l’intérieur du parlement israélien, dans des conditions extrêmement difficiles, car le gouvernement israélien d’extrême droite réprime violemment tous ceux qui osent mettre en doute le principe même de cette guerre. En Israël, quarante-quatre organisations ont comme mot d’ordre d’arrêter la guerre, comme Standing Together, qui réunit des juifs et des arabes et qui organise depuis des années des manifestations pour la paix. Ces organisations appellent au retour des otages, à la fin de l’occupation et à une solution politique à deux états. Je propose de reprendre cet appel en France. En Cisjordanie, nous nous sommes entretenus avec des familles dans plusieurs camps de réfugiés. Nous avons vu Fadwa Barghouti, l’épouse de Marwan Barghouti, l’un des plus anciens prisonniers politiques palestiniens. Nous avons également été reçus par le premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, le ministre des prisonniers et le maire de Bethléem. L’aggravation et la détérioration de la situation en Cisjordanie est particulièrement grave. Elle est le fruit d’une stratégie politique du gouvernement israélien, qui consiste à pousser les palestiniens de ce territoire à quitter leur pays. Il s’agit d’une politique de colonisation extrêmement violente. Plus de quatre cent palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le Samedi 7 Octobre 2023, parfois par des colons. Je regrette que si peu de chefs d’état ne dénoncent ces crimes. Ce sont des crimes contre l’humanité. La France a pris des sanctions contre vingt-huit colons. Je demande au président de la république française d’aller plus loin. Il faut sanctionner les associations de colons qui organisent des violentes expéditions punitives.

Pierre Barbancey. Avez-vous eu l’occasion de discuter de la question de l’United Nations Relief and Works Agency (UNRWA), dont l’existence est menacée ?

Fabien Roussel. Bien avant le Samedi 7 Octobre 2023, le gouvernement israélien faisait tout pour discréditer le rôle de l’UNRWA. Désormais, son existence même est en jeu. Si, demain, cette agence disparaissait, tous les palestiniens des camps, en Cisjordanie comme à Gaza, mais aussi en Jordanie, au Liban et en Syrie, se retrouveraient dans le dénuement le plus complet. C’est l’UNRWA qui garantit, entre autres, le fonctionnement des écoles et des hôpitaux. L’UNRWA a également subi de lourdes pertes à Gaza. Cent soixante membres de son personnel ont été tués depuis le Samedi 7 Octobre 2023 et trois cent cinquante-cinq de ses infrastructures ont été bombardées. Il faut que l’UNRWA poursuive ses activités. De son existence dépend la reconnaissance du statut de réfugié et donc du droit au retour pour ces millions de réfugiés palestiniens, comme le stipule la résolution 194 de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Quant à la bande de Gaza, ce n’est plus une prison à ciel ouvert, c’est un cimetière. L’armée et le gouvernement israélien font tout pour, à terme, vider ce territoire de ses habitants. Face à la politique de Benyamin Netanyahou, qui ne montre aucun signe de fléchissement, la pression internationale doit être plus forte afin que l’aide humanitaire arrive. Il faut stopper cette guerre.

Pierre Barbancey. Que comptez-vous faire en ce sens ?

Fabien Roussel. Tous ceux que j’ai rencontré m’ont demandé d’agir pour que cesse ce qu’ils appellent le génocide. Ils m’ont dit aussi que, s’ils avaient regretté la position de la France au début, ils observent un changement de ton ces dernières semaines. Ils souhaitent que la France parle beaucoup plus fortement et, surtout, qu’elle agisse. Comme l’a souligné le premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, la France doit reconnaître l’état de Palestine. Le PCF appuie cette demande depuis des années. De nombreux pays de l’Union Européenne seraient prêts à une telle décision. Le moment est venu. Je défendrai cette proposition auprès du président de la république française. Il faut créer un mouvement de pression politique contre le gouvernement de Benjamin Netanyahou. La reconnaissance de l’état de Palestine participe de ce mouvement de pression politique. Des sanctions contre les responsables des crimes commis actuellement à Gaza sont également nécessaires, tout comme contre ceux qui empêchent la nourriture de rentrer. Cinq points de passage sont possibles vers l’enclave palestinienne. Quatre se situent sur le territoire israélien et un en Égypte. Seuls deux sont ouverts. Les israéliens bloquent les trois autres points d’accès. Ce n’est pas tolérable, c’est pourquoi il faut élever le niveau des sanctions. Il ne peut pas y avoir deux poids et deux mesures en matière de droits internationaux. L’Europe et la France ont pris des sanctions importantes contre les oligarques russes et contre ceux qui soutiennent la guerre de Vladimir Poutine. Il faut faire de même contre les responsables des massacres des palestiniens en Cisjordanie et contre ceux qui, à Gaza, organisent une des plus grandes famines de ce siècle. Enfin, les acteurs économiques, qui entretiennent des relations étroites avec le gouvernement israélien, ne peuvent être exonérés de leurs responsabilités dans cette tragédie. Il convient également de dénoncer le sort fait aux femmes, les israéliennes victimes des violences du Hamas du Samedi 7 octobre 2023 et les palestiniennes harcelées et battues dans les prisons israéliennes, parfois menacées de viols par l’armée. Il faut aussi parler aux israéliens et aux membres de la communauté juive qui ont peur de la paix, car la guerre à perpétuité n’apportera jamais la sécurité. Au contraire, elle engendre du racisme, de la haine et de la pauvreté. Toutes les familles israéliennes sont touchées par la guerre, par les attentats du Samedi 7 Octobre 2023 ou par le sort des otages. De même, aucune famille palestinienne n’est épargnée par le drame de Gaza et par l’occupation de la Palestine. Il faut de nouveau croire à la paix. C’est la seule garante de la sécurité et de la prospérité pour les deux peuples et pour la région.

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11 mars 2024 1 11 /03 /mars /2024 18:37

 

 

https://www.reuters.com/world/middle-east/un-expert-torture-examines-treatment-palestinian-detainees-2024-03-08/

 

Une experte de l'Organisation des Nations Unies (ONU) sur la torture examine le traitement réservé aux détenus palestiniens (Reuters)

L'experte de l’ONU en matière de torture a déclaré Vendredi 8 Mars 2024 qu'elle enquêtait sur des allégations de torture et de mauvais traitements infligés à des détenus palestiniens en Israël et qu'elle négociait pour se rendre dans le pays.

S'adressant à Reuters en marge du Conseil des Droits Humains (CDH) de l’ONU à Genève, Alice Jill Edwards a déclaré qu'elle avait récemment reçu des allégations de torture et de mauvais traitements contre des palestiniens détenus en Cisjordanie occupée par Israël ou à la suite du conflit à Gaza, où Israël combat le mouvement palestinien Hamas au pouvoir.

« Au moment où nous parlons, j'examine cette question et je mène une enquête d'établissement des faits », a dit Alice Jill Edwards, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, « j’appelle le Hamas, l’état de Palestine et l’état d’Israël à abandonner leurs outils de torture et à se concentrer réellement sur la paix et sur la perspective de vivre côte à côte en tant que voisins à l'avenir ».

La mission diplomatique israélienne à Genève a confirmé qu'elle avait reçu la demande d’Alice Jill Edwards de se rendre en Israël, qui a été transmise à Jérusalem pour un examen plus approfondi.

Le bureau des droits humains de l'ONU affirme avoir reçu de nombreux rapports faisant état de détentions massives, de mauvais traitements et de disparitions forcées de palestiniens dans le nord de Gaza par l'armée israélienne et il a enregistré l'arrestation de milliers de palestiniens en Cisjordanie.

L'armée israélienne a déclaré que son opération à Gaza visait à démanteler les capacités militaires du Hamas et à sauver les otages capturés par le Hamas lors de l'attaque contre le sud d'Israël du Samedi 7 Octobre 2023 qui a déclenché le conflit.

« Israël nie les allégations générales et non fondées concernant les mauvais traitements infligés aux détenus dans les centres de détention de l’armée israélienne. Les mauvais traitements infligés aux détenus pendant leur détention ou pendant leur interrogatoire violent les valeurs de l’armée israélienne, ils contreviennent aux ordres de l’armée israélienne et ils sont donc absolument interdits », a écrit la mission diplomatique israélienne à Genève dans un communiqué à Reuters.

Alice Jill Edwards a dit qu'elle avait également soulevé des allégations de meurtres de masse, de mutilations d'otages et de violences sexuelles contre les otages, auprès des autorités palestiniennes, par l'intermédiaire de la mission permanente palestinienne à Genève, et qu’elle avait reçu une réponse décevante qui ne montrait aucune empathie pour les victimes des terribles atrocités du Samedi 7 Octobre 2023. La mission permanente palestinienne à Genève n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.

Israël affirme que des militants palestiniens ont tué mille deux cent israéliens et qu’ils ont pris en otage deux cent cinquante-trois autres israéliens le Samedi 7 Octobre 2023. Le ministère de la santé dirigé par le Hamas à Gaza affirme qu'Israël a tué plus de trente et un mille palestiniens lors de son offensive de représailles.

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11 mars 2024 1 11 /03 /mars /2024 15:39

 

 

https://www.ouest-france.fr/monde/gaza/des-milliers-de-manifestants-a-paris-pour-un-cessez-le-feu-immediat-a-gaza-e8c49274-de4a-11ee-a459-4d0565cc4317

 

Des milliers de manifestants à Paris pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza

Plusieurs milliers de manifestants ont participé à une manifestation à Paris, samedi 9 mars 2024, pour réclamer un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Il y avait onze mille cinq cent manifestants, selon les chiffres de la préfecture de police, et il y avait soixante mille manifestants, selon les chiffres des organisateurs.

Plusieurs milliers de manifestants ont participé à Paris, samedi 9 mars 2024, à une manifestation où était présente Rima Hassan, militante pour la Palestine et candidate du Mouvement de la France Insoumise (MFI) aux élections européennes, pour réclamer un cessez-le-feu immédiat à Gaza après un peu plus de cinq mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.

Répondant à un appel du collectif Urgence Palestine, soutenu par le MFI, les manifestants, qui brandissaient des affiches clamant « SOS Gaza » et des drapeaux palestiniens, sont partis de la place de la République et ils ont achevé leur marche Place de la Bourse. Ils scandaient « stop génocide », « Israël, apartheid, boycott » ou encore « free Palestine ».

Jean-Luc Mélenchon, Manon Aubry et Rima Hassan, étaient présents dans le cortège.

« Il y a quelques mois, c’est en tant que citoyenne que j’avais rejoint l’ensemble de ces mobilisations », a dit Rima Hassan au départ de la manifestation, « maintenant, je me réjouis de les poursuivre au côté du MFI. La voix de la France compte et plus que jamais elle doit résonner jusqu’au parlement européen pour obtenir un cessez-le-feu permanent et immédiat et une paix entre les peuples ».

À Lyon, sept cent cinquante manifestants, selon la préfecture du Rhône, ont manifesté dans le centre-ville derrière une grande banderole « levée du siège criminel de Gaza ».

Une marche pour la paix de trente-six kilomètres, la distance entre la ville de Gaza et Rafah, a aussi été organisée au départ de Strasbourg.

A Nantes, huit cents manifestants ont manifesté dans le calme, selon la préfecture de Loire-Atlantique. La maire du Parti Socialiste de la ville, Johanna Rolland, a écrit sur X que « je participe à la manifestation à Nantes pour demander un cessez-le-feu immédiat. Trente mille morts et la famine à Gaza, le massacre des populations civiles doit cesser et les otages doivent être libérés ».

Après plus de cinq mois d’une guerre dévastatrice déclenchée par l’attaque du Hamas du samedi 7 octobre 2024, les frappes israéliennes à Gaza ne connaissent aucun répit. Ces dernières vingt-quatre heures, au moins quatre-vingt-deux palestiniens sont morts à Gaza, portant à presque trente et un mille le bilan des morts à Gaza depuis le début du conflit, selon le ministère de la santé du Hamas.

L’attaque du Hamas du samedi 7 octobre 2023 a entraîné la mort d’au moins mille cent soixante israéliens, dont la majorité étaient des civils, dans le sud d’Israël, selon un décompte de l’Agence France Presse (AFP) établi à partir de sources officielles.

Deux cent cinquante otages israéliens ont aussi été enlevés et emmenés à Gaza, samedi 7 octobre 2023. Cent trente otages y sont encore retenus et trente et un d’entre eux seraient morts d’après Israël. En riposte, Israël a juré d’anéantir le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, par les États-Unis et par l’Union Européenne.

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