https://www.timesofisrael.com/car-rams-protesters-wounding-5-as-large-crowds-demand-hostage-deal-in-tel-aviv/
Une voiture percute des manifestants, faisant cinq blessés, alors que de grandes foules à Tel Aviv réclament un accord pour la libération des otages
Des dizaines de milliers de manifestants se sont également rassemblés contre le gouvernement et ils ont appelé à des élections anticipées.
Six mois après l’attaque du Hamas du Samedi 7 Octobre 2024, des manifestants ont participé Samedi 6 Avril 2024 aux rassemblements hebdomadaires dans tout le pays pour protester contre le gouvernement, pour exiger des élections anticipées et pour exiger un accord immédiat pour la libération des otages.
Le grand rassemblement antigouvernemental de Tel Aviv, auquel ont participé des dizaines de milliers de manifestants, a vu certains manifestants se heurter à la police, avec au moins cinq arrestations.
Il y a eu également un attentat à la voiture bélier qui a blessé cinq manifestants, ce qui a suscité de larges condamnations et inquiétudes face à l'aggravation des tensions sociales alors que la guerre lancée en réponse à l'attaque du Hamas se poursuit.
La participation plus élevée à Tel Aviv cette semaine a incité les organisateurs à organiser la manifestation sur la Place de la Démocratie, à l'intersection de la Rue Menahem Begin et de la Rue Eliezer Kaplan, devenue en 2023 emblématique pour son rôle de toile de fond des manifestations contre la réforme judiciaire tous les samedis soirs avant le Samedi 7 Octobre 2023.
Selon une estimation de la treizième chaîne de la télévision israélienne, quarante-cinq mille israéliens ont manifesté Samedi 6 Avril 2024 à Tel Aviv. Les organisateurs ont affirmé qu’il y avait cent mille participants. Des milliers d’autres manifestants ont rejoint l’appel à des élections anticipées à Jérusalem, à Haïfa et dans des dizaines d’autres villes et villages du pays, notamment à Césarée, où les manifestants se sont rassemblés devant la maison privée du premier ministre Benjamin Netanyahou.
A Tel Aviv, des manifestants brandissant des drapeaux israéliens et des pancartes contre le gouvernement actuel ont scandé « Elad, nous sommes désolés », pleurant l’otage tué Elad Katzir, dont le corps a été retrouvé lors d’une opération de l’armée israélienne plus tôt dans la journée du Samedi 6 Avril 2024. L'armée israélienne a déclaré qu’Elad Katzir avait été assassiné au mois de janvier 2024 par le Jihad Islamique Palestinien.
« Elad, nous sommes désolés de ne pas avoir poussé plus fort, d’être restés chez nous et de ne pas avoir bouleversé le monde », a crié le manifestant à la tête de la manifestation.
Parmi les orateurs s'adressant aux manifestants réclamant des élections anticipées sur la Place de la Démocratie figuraient des survivants et des témoins de l’attaque du Hamas du Samedi 7 Octobre 2023, qui a provoqué la mort de mille deux cent israéliens et la prise en otage de deux cent cinquante-trois autres israéliens, dont environ cent trente d’entre eux sont toujours à Gaza, mais pas tous en vie.
Anat Gilor, membre fondatrice du kibboutz Holit dans le Néguev, a déclaré à la foule qu’elle n'avait reçu aucune aide du gouvernement alors qu'elle se cachait dans sa pièce sécurisée, le Samedi 7 Octobre 2023.
« Ma défense, ma sécurité et ma confiance ont été prises, tout ce que je tenais pour acquis a été pris et personne n’est venu s’excuser », a-t-elle déclaré aux milliers de manifestants présents dans la foule. Exigeant des élections, Anat Gilor a juré que, pour le reste de sa vie, elle ne pardonnerait jamais au gouvernement.
Après la fin des discours, Place de la Démocratie, des affrontements ont éclaté entre la police et certains manifestants, Rue Menahem Begin. Au cours des affrontements, le Times of Israel a vu un manifestant arrêté de force.
Un policier a eu le nez cassé par une manifestante qui a été bousculée par un autre policier, qui est tombé à terre et qui s'est accidentellement cogné le visage avec son coude.
Les forces de l’ordre ont publié une déclaration accusant la manifestante de l’avoir frappé au visage, mais elles ont ensuite rétracté leurs allégations, reconnaissant que la manifestante n’avait pas agi avec une intention malveillante, après qu’une vidéo de l’incident ait été largement partagée en ligne.
Des manifestants de la Rue Menahem Begin ont marché vers le siège de la puissante fédération syndicale Histadrout, Rue Arlozorov, au lieu de tenter de bloquer l’Autoroute Ayalon, comme les samedis précédents.
Devant le bâtiment du syndicat, les manifestants ont allumé un feu de joie et ils ont scandé « grève maintenant », exigeant que le président du syndicat, Arnon Bar-David, appelle à une grève à grande échelle pour faire pression contre le gouvernement afin qu'il accepte plus de concessions que ce qu'il est actuellement disposé à faire dans le cadre d'un accord pour la libération des otages. Le président du syndicat avait appelé à une grève d’une journée en 2023 pour s’opposer aux efforts de réforme judiciaire du gouvernement, une décision à laquelle s'étaient joints les travailleurs de l’aéroport David Ben Gourion et de nombreuses autres organisations syndicales.
Samedi 6 Avril 2024 vers 22 heures, un conducteur est brièvement sorti de sa voiture pour injurier les manifestants avant d'être repris par la police. Il a ensuite soudainement foncé dans la foule avec sa voiture, blessant cinq manifestants, dont une femme âgée de cinquante ans, légèrement blessée et transportée à l'hôpital Ichilov. Les quatre autres manifestants ont été légèrement blessés.
Selon la police, les forces de l'ordre ont réussi à arrêter le conducteur peu après qu'il ait jeté son véhicule dans la foule. Il a ensuite été identifié comme un ancien joueur et entraîneur de football.
L'incident a été dénoncé par de nombreux leaders israéliens, qui ont mis en garde contre un retour aux tensions politiques et sociales qui secouaient le pays avant les atrocités du Samedi 7 Octobre 2023.
Dans une déclaration qualifiant l’incident de très grave, le président Isaac Herzog a averti que la violence est une ligne rouge qui ne doit jamais être franchie et il a appelé à ce que ceux qui agissent violemment soient traduits en justice, « nous ne pouvons pas revenir au Vendredi 6 Octobre 2023. Nous devons tout faire pour maintenir l’unité d’Israël. Ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons nos ennemis ».
Le ministre de la guerre, Benny Gantz, a dénoncé cet incident horrible et il a déclaré que « nous devons tous nous exprimer d’une voix claire contre toute violence. Nous devons dénoncé les comparaisons entre les manifestants et nos ennemis, quand ces comparaisons accusent les manifestants de vouloir assassiner le premier ministre. Tous les leaders politiques devraient agir avec sensibilité envers toutes les parties de la société, particulièrement en ces jours difficiles. Nous ne pouvons pas revenir au Vendredi 6 Octobre 2023 ».
Le député Chili Tropper du Parti de l’Unité Nationale de Benny Gantz a appelé à ce que l’incident soit largement dénoncé, disant que « Benjamin Netanyahou et tous les leaders politiques doivent le faire. Quiconque reste silencieux face à l’incitation ne peut pas dire qu’il a les mains propres ».
Le leader de l’opposition Yair Lapid a suggéré que Benjamin Netanyahou en était responsable, accusant l’attaque d’être le résultat direct de l’incitation croissante du gouvernement, « ils ne nous dissuaderont pas et ils ne nous empêcheront pas de manifester jusqu’au retour des otages et à la chute de ce terrible gouvernement ».
Le ministre des communications, Shlomo Karhi, du Likoud de Benjamin Netanyahou, a écrit « n’écrasez pas les manifestants, n’attaquez pas les policiers et ne jetez pas de torches allumées contre la maison du premier ministre. Même si la réalité de permettre des perturbations et de bloquer les routes est intolérable, il faut faire preuve de retenue et il faut être très prudent. Cette dégradation de la situation, permise par les leaders de gauche, à l’intérieur et à l’extérieur de la coalition, n’aide personne et nous déchire en pleine guerre ».
La manifestation à Tel Aviv s'est poursuivie Samedi 6 Avril 2024 jusqu'à minuit environ, heure à laquelle elle a été dispersée. La police a arrêté quatre manifestants dans la Rue Arlozorov. Un manifestant, un homme âgé, a été renversé par un cheval de la police.
À Haïfa, Carmit Palty Katzir, la sœur de l'otage tué Elad Katzir, a prononcé un discours dans lequel elle a imputé la mort de son frère au gouvernement. La Protestation du Peuple, un groupe d’Haïfa à l’origine de la marche, a publié sa déclaration sur Facebook juste avant la manifestation, « membres du cabinet de guerre et membres de la coalition, regardez-vous dans le miroir et demandez-vous si ce n'est pas votre main qui a versé ce sang. Il vous reste encore cent trente-trois otages à racheter et des mondes à sauver ».
Lors de la manifestation des familles des otages à Jérusalem, qui a rassemblé environ deux mille manifestants, l’organisateur Tom Barkai a cité Carmit Palty-Katzir dans son discours d’ouverture devant la résidence du premier ministre, « nous avons vu que les otages reviendront par des accords et qu’ils ne reviendront pas par des combats ».
Après Tom Barkai, le réserviste et militant travailliste Yaya Fink s'est adressé à la foule, demandant pardon aux membres des familles des otages toujours détenus par le Hamas pour être rentrés chez eux après cent quarante-deux jours de service de réserve sans parvenir à ramener leurs proches chez eux. Il a ensuite conduit la foule à chanter « je n'ai pas d'autre pays », tandis que les manifestants agitaient la lampe torche de leur téléphone au rythme de la mélodie.
L’ordre des deux manifestations organisées à Jérusalem a été inversé cette semaine, avec des centaines de manifestants commençant par le rassemblement des familles des otages avant de marcher vers la résidence du président pour entendre des militants et des orateurs antigouvernementaux. Les deux rassemblements ont été relativement silencieux et la foule devant la résidence du président s'est dispersée presque immédiatement après la fin des discours.
Devant la résidence du président, l’avocate Nitzan Caspi Shilony a appelé à des élections anticipées et il a tourné en dérision l’invocation de l’unité par le gouvernement, qu’elle a accusé les hommes politiques d’utiliser comme outil pour dénigrer les manifestations contre le gouvernement, « l’unité n’est pas un mot magique qu’il faut prononcer et qui se produit et ce n’est pas un moyen pour faire taire les critiques ».
À Césarée, des manifestants réclamant des élections et la démission de Benjamin Netanyahou ont fait tomber les barricades de la police alors qu’ils manifestaient à quelques centaines de mètres de sa résidence privée. Au moins une personne a été arrêtée.
Par ailleurs, trois cent manifestants ont assisté à un rassemblement au carrefour Shaar Hanegev, près de Sderot. Contrairement à la plupart des autres rassemblements du Samedi 6 Avril 2024, les organisateurs de la manifestation au conseil régional de Shaar Hanegev ont qualifié leur programme de non partisan.
Le rassemblement commémore les six mois depuis le début de la guerre et le fait que cent trente otages restent à Gaza, ont écrit les organisateurs.
Dimanche 7 Avril 2024, de nombreux manifestants étaient attendus à nouveau à Jérusalem pour protester devant le bâtiment du parlement israélien sous le slogan « la victoire nationale, c’est le retour des otages ». Avant l’événement, les organisateurs organisaient des déplacements vers Jérusalem depuis tout le pays.