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24 novembre 2023 5 24 /11 /novembre /2023 11:52

 

 

https://www.liberation.fr/idees-et-debats/pour-un-sursaut-des-libertes-fondamentales-300-personnalites-se-mobilisent-20231123_3OANIQT4YJDAZMHJYLQI3WHTGQ/

 

Pour un sursaut des libertés fondamentales, trois cent personnalités se mobilisent

Un collectif d’artistes, d’écrivains et de responsables syndicaux et associatifs, appelle à une coalition de grande ampleur pour garantir les libertés d’expression et de manifestation et pour lutter contre les violences policières et contre toutes les discriminations.

Jeudi 23 Novembre 2023

Le 23 septembre 2023, nous étions des dizaines de milliers à marcher dans toute la France contre les violences policières et le racisme systémique et pour les libertés publiques et la justice sociale. Ces marches, organisées à l’appel d’un vaste collectif d’associations, de syndicats, de partis politiques et de collectifs militants des banlieues populaires, ont été un moment fondateur dans la riposte nécessaire face à la dégradation continue des droits fondamentaux.

Depuis, les dramatiques événements en Palestine ont donné lieu à de nouvelles attaques contre les libertés publiques de la part du gouvernement, des consignes d’interdiction de certaines manifestations de soutien au peuple palestinien heureusement contrecarrées par le conseil d’état, la multiplication des amendes dressées de manière arbitraire lors de manifestations, l’interpellation à son domicile par la police et la mise en garde à vue du secrétaire général de l’union départementale du Nord de la Confédération Générale du Travail (CGT) pour un tract appelant à manifester.

La répression des contestations écologiques, sociales et démocratiques, atteint un niveau inédit. Beaucoup des techniques policières de répression ont souvent été appliquées aux populations racisées des quartiers populaires dans un silence assourdissant, alors que leurs habitants affrontent déjà des discriminations dans l’accès au logement, au travail et dans d’autres pans de leurs vies. Mais à l’heure actuelle, où les urgences sociales et climatiques se font de plus en plus pressantes, les gouvernements successifs banalisent aussi les violences et les intimidations judiciaires contre les salariés en lutte, les militants écologistes et plus globalement tous ceux qui se battent pour un avenir meilleur.

La restriction des droits s’opère de façon cumulative par touches successives avec par exemple la transposition des règles de l’état d’exception dans la loi ordinaire. Petit à petit, s’instaure ainsi un nouveau régime juridique avec, pour résultats, des assignations à résidence, des perquisitions abusives, des interpellations préventives, des intimidations contre les journalistes, la liberté d’expression des associations étouffée, voire pire des dissolutions arbitraires.

L’état de droit laisse peu à peu la place à un état d’exception. La Commission aux Droits Humains (CDH) du Conseil de l’Europe a d’ailleurs exprimé son inquiétude concernant la liberté d’expression dans notre pays. En France, la défenseuse des droits a déploré un nombre inquiétant de saisines pour violences policières. François Molins, alors procureur général auprès de la cour de cassation, avait même alerté contre ce durcissement autoritaire et mis en garde contre les procès en terrorisation de l’action politique et syndicale.

Nous n’acceptons pas ces dérives dangereuses. Cette situation est d’autant plus inquiétante qu’une fraction de l’institution policière paraît hors contrôle. Des déclarations factieuses de certains syndicats de policiers, se disant en guerre contre des nuisibles, suite au meurtre de Nahel, aux déclarations du Directeur Général de la Police Nationale (DGPN), du préfet de police de Paris et du ministre de l’intérieur, demandant que le droit commun ne s’applique pas aux policiers, nous assistons à la remise en cause de l’état de droit.

S’attaquer à l’indépendance de l’autorité judiciaire, c’est en effet mettre en question l’état de droit et, plus largement, manquer de respect à notre constitution, donc à notre démocratie. Un responsable politique de premier plan de la majorité présidentielle, Edouard Philippe, envisage même un droit et une organisation spécifique aux musulmans, ce qui remet frontalement en cause l’égalité de traitement des citoyens devant la loi.

A présent l’islamophobie s’exprime sans vergogne. Il est nécessaire d’y mettre un coup d’arrêt. Les propos et actes racistes, dont les contrôles au faciès, dénotent ce qui nous apparaît comme un racisme systémique au sein de la police et de l’état. Ils perdurent bien qu’ils aient été identifiés, dénoncés et prouvés par de nombreuses instances internationales ou nationales.

Nous n’acceptons pas ces dérives dangereuses qui transforment en profondeur notre pays. Elles sont liées à une politique néolibérale de plus en plus brutale sur le plan social et environnemental. Plus cette politique brutalise, plus ses promoteurs ont besoin de faire taire les personnes et les mouvements qui s’y opposent et qui luttent pour la justice sociale et écologique.

C’est pourquoi, artistes, écrivains, responsables syndicaux et associatifs, membres de collectifs de résistance dans les quartiers populaires, militants écologistes, responsables politiques, avocats, magistrats, médecins, sociologues, économistes, historiens et philosophes, nous décidons d’agir ensemble de façon permanente. C’est une coalition de grande ampleur que nous voulons constituer pour les libertés fondamentales, contre les violences policières, contre toutes les formes de racisme et contre toutes les discriminations, en particulier contre les discriminations liées à l’origine, à la couleur de peau et à la religion réelle ou supposée, des habitants des quartiers populaires.

Premiers signataires

Arié Alimi, Etienne Balibar, Olivier Besancenot, Sophie Binet, Manuel Bompard, Vincent Brenghart, Claire Dujardin, Annie Ernaux, Jean-Baptiste Eyraud, Didier Fassin, Eric Fassin, Norredine Iznasni, Jean-François Julliard, Pierre Khalfa, Olivier Lecour Grandmaison, Frédéric Lordon, Marwan Mohammed, Gérard Noiriel, Imane Ouelhadj, Willy Pelletier, Monique Pinçon-Charlot, Jérôme Rodrigues, Benoit Teste, Marine Tondelier

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23 novembre 2023 4 23 /11 /novembre /2023 18:10

 

 

https://www.msf.fr/communiques-presse/gaza-deux-medecins-de-msf-tues-dans-une-frappe-sur-l-hopital-al-awda

 

Deux médecins de Médecins Sans Frontières (MSF) ont été tués dans une frappe contre l'hôpital al Awda

Mercredi 22 Novembre 2023

Trois médecins ont été tués lors d’une frappe contre l’hôpital al-Awda, l’un des derniers hôpitaux fonctionnels dans le nord de Gaza. Mahmoud Abou Nujaila et Ahmad al Sahar travaillaient pour MSF et Ziad al Tatari travaillait pour l’hôpital al Awda. Nous condamnons cette attaque avec la plus grande fermeté et nous appelons une nouvelle fois au respect et à la protection des structures médicales, du personnel et des patients.

Mahmoud Abou Nujaila et Ahmad al Sahar se trouvaient dans l'établissement lorsqu'il a été frappé au niveau du troisième et du quatrième étage. D'autres membres du personnel médical, dont des employés de MSF, ont également été gravement blessés. À plusieurs reprises, MSF a informé les belligérants de la présence de son personnel à l’intérieur de l’établissement et du fait que celui-ci continuait à fonctionner. Les coordonnées Global Positioning System (GPS) de l’hôpital avaient également été communiquées aux autorités israéliennes.

Plus de deux cent patients se trouvent toujours à l’hôpital al-Awda, dans lequel ils ne peuvent pas recevoir les soins appropriés. Ces patients doivent être évacués en toute sécurité et de toute urgence vers les autres hôpitaux de Gaza qui réussissent encore à fonctionner, bien que les hôpitaux de Gaza travaillent au-delà de leurs capacités depuis plusieurs semaines, en raison des pénuries, des attaques et de la charge de travail extrêmement élevée.

Il s'agit du dernier événement dramatique auquel le personnel de MSF a été confronté ces derniers jours. Nos collègues qui tentent de porter assistance à des centaines de patients à Gaza, avec très peu de moyens, exercent dans des conditions extrêmement difficiles. Voir des médecins tués dans l’exercice de leur métier est plus que tragique et cela doit cesser maintenant.

Les attaques contre la mission médicale, les structures de santé, les ambulances, le personnel médical et les patients, sont devenues systématiques ces dernières semaines. Nous réitérons notre appel à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, maintenant plus que jamais, à la levée du siège et à la protection des structures médicales et du personnel médical.

Les équipes de MSF travaillent à l’hôpital al Awda depuis 2018, dans lequel elles réalisent des opérations chirurgicales et plus particulièrement de chirurgie reconstructrice.

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23 novembre 2023 4 23 /11 /novembre /2023 17:55

 

 

https://www.who.int/fr/news/item/19-11-2023-who-led-joint-un-and-red-crescent-mission-evacuates-infants-from-al-shifa-hospital-in-gaza

 

Une mission conjointe de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et de la Palestinian Red Crescent Society (PRCS) dirigée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) permet d’évacuer trente-et-un nourrissons de l’hôpital al-Shifa à Gaza

Une deuxième mission conjointe de l’ONU et de la PRCS dirigée par l’OMS a permis d’évacuer, Dimanche 19 Novembre 2023, trente-et-un nourrissons de l’hôpital al Shifa, dans le nord de Gaza, vers un hôpital du sud de Gaza. Ces nourrissons gravement malades ont été transportés dans six ambulances mises à disposition et dotées en personnel par la PRCS. Le service de la lutte contre les mines de l’ONU, l’UNICEF et l’United Nations Relief and Works Agency (UNRWA), ont également participé à la mission. Celle-ci a une fois de plus été considérée comme étant à haut risque, en raison des combats qui se déroulent à proximité immédiate de l’hôpital.

Ces nourrissons prématurés et de faible poids à la naissance avaient déjà été transférés du service de néonatalogie vers un endroit plus sûr de l’hôpital al Shifa, en raison du manque d’électricité pour les maintenir en vie et des risques pour la sécurité. Samedi 18 Novembre 2023, deux nourrissons sont morts avant que l’évacuation n’ait pu avoir lieu. Selon les dernières informations du ministère de la santé, il y avait trente-trois nourrissons hospitalisés, Samedi 18 Novembre 2023.

Les nourrissons ont pu être transférés dans l’unité de soins intensifs néonatals de la maternité al Helal al Emarati, dans le sud de Gaza, où ils sont examinés et stabilisés. Les médecins affirment que tous les nourrissons sont atteints d’infections graves, en raison du manque de fournitures médicales et de l’impossibilité de continuer à appliquer les mesures de lutte contre les infections à l’hôpital al Shifa. Onze nourrissons sont dans un état critique.

Malheureusement, aucun des nourrissons n’était accompagné de membres de sa famille, car le ministère de la santé n’a pas pu les trouver, faute d’informations suffisantes. Six soignants et dix membres de leur famille, qui s’étaient réfugiés à l’hôpital, ont également été évacués. 

L’évacuation, qui a été demandée par des soignants et des patients lors de la mission conjointe du Samedi 18 Novembre 2023, est devenue necessaire, car l’hôpital al Shifa ne peut plus fonctionner, en raison du manque d’eau potable, de carburant, de fournitures médicales, de nourriture et d’autres articles essentiels, et compte tenu de l’intensité des combats. L’OMS reste profondément préoccupée de la sécurité et de la santé des patients et des soignants qui restent à l’hôpital al Shifa et dans les quelques hôpitaux qui fonctionnent partiellement au nord et dont la fermeture risque d’être imminente. 

L’hôpital al Shifa, qui était auparavant l’hôpital de référence le plus grand et le plus moderne de Gaza, ainsi que d’autres hôpitaux doivent être entièrement remis en état pour pouvoir assurer des services de santé nécessaires d’urgence.

La mission du Dimanche 19 Novembre 2023 a été dirigée par de hauts fonctionnaires de l’OMS, dont un médecin spécialiste et un médecin généraliste, ainsi que par des représentants de l’UNICEF, du service de la lute contre les mines de l’ONU et de l’UNRWA, comme indiqué ci-dessus. La PRCS a aussi mis à disposition du personnel et des ambulances. L’OMS est reconnaissante de leur partenariat et du soutien apporté par les autres agencies de l’ONU, dont la collaboration s’inscrit dans le cadre d’une unité d’action.

Cette opération complexe et à haut risque, qui se déroule dans une zone de conflit, fait suite à la mission d’évaluation du Samedi 18 Novembre 2023 à laquelle ont participé des experts en santé publique, des spécialistes de la logistique et du personnel de sécurité de l’Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) de l’ONU, du département de la sûreté et de la sécurité de l’ONU, du Service de la lutte contre les mines de l’ONU, du bureau pour les services d’appui aux projets de l’ONU, de l’UNRWA et de l’OMS. La mission du Dimanche 19 Novembre 2023 a été menée dans le cadre d’une déconfliction avec les Forces de la Défense Israélienne (FDI) et avec les autorités de Gaza.

Deux cent cinquante patients et vingt soignants se trouvent encore à l’hôpital al-Shifa et ils demandent tous à être évacués immédiatement. Il est actuellement prévu d’évacuer les patients restants, les membres de leur famille et les soignants. Compte tenu de la complexité des contraintes en matière de sécurité et de logistique, ces évacuations prendront plusieurs jours. Les vingt-deux patients dialysés et les cinquante patients atteints de lésions médullaires seront évacués en priorité. L’OMS réaffirme son respect pour le dévouement, le professionnalisme, l’humanité et le courage du personnel de santé qui continue à s’occuper des patients dans des conditions incroyablement difficiles.

L’OMS réitère son appel en faveur d’efforts collectifs pour mettre fin aux hostilités et à la catastrophe humanitaire à Gaza. Elle demande un cessez-le-feu immédiat, l’acheminement durable d’aide humanitaire à grande échelle, l’accès humanitaire sans entraves à toutes les personnes qui en ont besoin, la libération sans conditions de tous les otages, dont beaucoup ont d’énormes besoins médicaux, et la cessation des attaques contre les services de santé et d’autres infrastructures vitales. 

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23 novembre 2023 4 23 /11 /novembre /2023 17:35

 

 

https://news.un.org/fr/story/2023/11/1140882

 

L’Organisation des Nations Unies (ONU) salue l’accord pour une pause humanitaire et pour la libération des otages

L'accord conclu Mercredi 22 Novembre 2023 pour libérer les otages de l'attaque du Hamas contre Israël a été salué par le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, qui a ajouté que l'ONU était prête à maximiser l'impact humanitaire positif de l'accord.

« C'est un pas important dans la bonne direction, mais il reste encore beaucoup à faire », a dit Antonio Guterres, par un communiqué de son porte-parole, Farhan Haq.

Le plus haut responsable de l'ONU à la tête des efforts visant à assurer une paix durable au Moyen-Orient, Tor Wennesland, s'est fait l'écho de ces commentaires et il s'est également félicité de l'annonce d'une pause humanitaire de quatre-vingt-seize heures dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, « cette pause doit être pleinement mise à profit pour faciliter la libération des otages et pour alléger les besoins urgents des palestiniens de Gaza ».

Ce développement intervient alors que les agences humanitaires de l'ONU ont réitéré qu'elles restaient prêtes à saisir cette occasion pour intensifier l'aide vitale dans l'enclave.

À la suite de l'annonce d'un cessez-le-feu de quatre jours, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a lancé de nouveaux appels en faveur d'un accès humanitaire sûr et sans entrave dans la bande de Gaza.

« Les combats doivent cesser afin que nous puissions rapidement intensifier notre riposte », a dit Ahmed al Mandhari, directeur régional de l'OMS pour la Méditerranée Orientale, « nous ne pouvons pas continuer à fournir des gouttes d'aide à Gaza dans un océan de besoins ».

Pendant ce temps, l'OMS a précisé qu'une nouvelle évacuation était en cours à l'hôpital al Shifa de la ville de Gaza et que d'autres suivraient dans le nord de Gaza.

Selon les médias, le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas devait commencer dans les vingt-quatre heures suivant son annonce. Dans sa déclaration, Tor Wennesland s'est félicité des efforts déployés par les gouvernements de l'Égypte, du Qatar et des États-Unis pour faciliter l'accord.

Le représentant de l'OMS dans les Territoires Palestiniens Occupés (TPO), Richard Peeperkorn, a déclaré que toute nouvelle d'une pause humanitaire et d'une libération d'otages était la bienvenue, mais qu'une véritable fin des combats était nécessaire.

Lors de la même conférence de presse de l'OMS au Caire, Ahmed al Mandhari a appelé à un cessez-le-feu permanent et il a déclaré que les parties au conflit devraient faire du bien-être et de la santé de leur peuple leur priorité.

Le responsable de l'agence de santé de l'ONU a également fait observer une minute de silence en l'honneur de Dima Alhaj, membre du personnel de l'OMS, tuée à Gaza, avec de nombreux proches, Mardi 21 Novembre 2023, « alors que nous sommes en deuil, nous nous souvenons de la nature insensée de ce conflit et du fait qu'à Gaza maintenant, aucun endroit n'est sûr pour les civils, y compris nos propres collègues de l'ONU ».

Depuis le début des représailles israéliennes aux massacres du Hamas du Samedi 7 Octobre 2023, qui ont fait mille deux cent morts dans le sud d'Israël et au cours desquelles deux cent quarante israéliens ont été pris en otage, cent huit membres du personnel de l'ONU ont été tués à Gaza.

Richard Peeperkorn a révélé Mercredi 22 Novembre 2023 qu'une mission était en cours en étroite coordination avec les partenaires humanitaires, la Palestinian Red Crescent Society (PRCS) et Médecins Sans Frontières (MSF), pour évacuer les patients et les agents de santé restés à al Shifa.

La mission fait suite à l'évacuation par plusieurs agences de trente-et-un bébés prématurés, Dimanche 19 Novembre 2023. Sur les deux cent vingt patients et deux cent travailleurs de la santé qui sont encore présents à l'hôpital, les évacués prioritaires seraient vingt-et-un patients dialysés, vingt-neuf patients souffrant de lésions de la colonne vertébrale et les patients qui sont en soins intensifs, a dit Richard Peeperkorn.

Il a également informé que, entre-temps, l'agence de santé de l'ONU avait reçu des demandes d'évacuation de trois autres hôpitaux du nord de Gaza, l'hôpital al Ahli, l'hôpital al Awda et l'hôpital indonésien, et que la planification était en cours, l'OMS et ses partenaires ne ménageant aucun effort pour s'assurer que cela se produise dans les prochains jours. Il a expliqué que de telles évacuations ne sont effectuées que sur demande et en dernier recours.

Ahmed al Mandhari a déploré le fait que les hôpitaux ne soient pas protégés des horreurs du conflit à Gaza. L'OMS a documenté cent soixante-dix-huit attaques contre les soins de santé dans la bande de Gaza depuis Samedi 7 Octobre 2023. « Sur les trente-six hôpitaux de l'enclave, vingt-huit hôpitaux ne sont plus fonctionnels », a déclaré son collègue, Richard Peeperkorn, aux journalistes, « les huit hôpitaux restants, tous situés dans le sud, sont débordés et tous les efforts doivent être faits pour les maintenir fonctionnels et augmenter leur capacité en lits ».

L'enclave comptait environ trois mille cinq cent lits d'hôpital avant l'escalade actuelle et ce nombre est maintenant tombé à moins de mille quatre cent lits.

La perspective d'un cessez-le-feu a fait naître l'espoir d'un meilleur accès aux civils désespérés de Gaza et d'une augmentation du volume d'articles de secours qui arrivent.

Selon l’Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) de l'ONU, les camions d'aide qui entrent dans Gaza depuis le 21 octobre 2023 représentent à peine quatorze pour cent du volume mensuel de transport humanitaire et commercial qui atteignait l'enclave avant le début des hostilités, à l'exclusion du carburant, qui était totalement interdit par les autorités israéliennes jusqu'à il y a quelques jours.

L'OCHA a déclaré que, Mardi 21 Novembre 2023, soixante-trois mille litres de carburant sont entrés à Gaza en provenance d'Égypte, à la suite d'une décision israélienne du Samedi 18 Novembre 2023 de permettre l'entrée quotidienne de petites quantités de carburant pour des opérations humanitaires essentielles.

Le carburant qui entre à Gaza est distribué par l’United Nations Relief and Works Agency (UNRWA) pour soutenir la distribution de nourriture et le fonctionnement des générateurs dans les hôpitaux, les installations d'approvisionnement en eau et d'assainissement, les abris et d'autres services essentiels.

La nouvelle de l'accord de cessez-le-feu est intervenue alors qu’il y avait une crainte de la propagation de la faim dans le nord, qui a été isolé du sud par les opérations militaires israéliennes. Les organisations humanitaires n'ont pas été en mesure d'y acheminer de l'aide depuis le 7 novembre 2023. « En raison du manque d'installations de cuisson et de carburant, les palestiniens se contentent de consommer les quelques crudités ou fruits non mûrs qui restent à leur disposition », a dit l'OCHA, alors qu'aucune boulangerie n'est ouverte.

L’OCHA a également averti que « le bétail dans le nord est confronté à la famine et au risque de mort, en raison de la pénurie de fourrage et d'eau, et que les cultures sont de plus en plus abandonnées ».

La Food and Agriculture Organization (FAO) a déclaré il y a dix jours qu'elle considérait que l'ensemble de la population civile de Gaza était en situation d'insécurité alimentaire.

La détresse causée par les bombardements constants, les déplacements et la surpopulation massive dans les abris de l'UNRWA, dans lesquels quatre cent palestiniens doivent partager des toilettes, a eu un lourd impact psychologique. L’OCHA a déclaré que les besoins en matière de soins de santé mentale montent en flèche, en particulier pour les plus vulnérables, les enfants, les personnes handicapées et les personnes souffrant de maladies complexes préexistantes.

« Seuls des services limités de soutien psychosocial et de premiers secours psychologiques sont fournis dans certains abris de Gaza où les agents de protection sont hébergés et ont la capacité d'intervenir », a dit l'OCHA. De nombreux services auraient été détruits et un grand nombre de membres du personnel seraient dans l'incapacité de travailler.

L’OCHA a également souligné une augmentation des mouvements d'enfants non accompagnés et de familles séparées. L’OCHA a précisé qu'un plan inter-agences était en cours d'élaboration pour répondre à cette situation, y compris l'enregistrement des cas.

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23 novembre 2023 4 23 /11 /novembre /2023 15:32

 

 

https://www.aa.com.tr/fr/monde/le-hamas-condamne-larrestation-du-directeur-de-lhôpital-al-shifa-et-de-ses-collègues-à-gaza/3062682

 

Le Hamas condamne l'arrestation du directeur de l'hôpital al Shifa et de ses collègues à Gaza

Le Hamas a condamné, Jeudi 23 Novembre 2023, l'arrestation du directeur de l'hôpital al Shifa et de ses collègues par Israël dans le nord de la bande de Gaza et il a appelé le Comité International de la Croix Rouge (CICR) et les organisations internationales à œuvrer pour leur libération immédiate.

Le mouvement a déclaré dans un communiqué que « nous condamnons fermement l'arrestation par l'occupation du directeur de l'hôpital al Shifa, Mohammed Abou Salamiya, et d'un certain nombre de membres du personnel médical restés à l'hôpital pour faciliter l'évacuation des patients et des blessés. Nous considérons qu'il s'agit d'un acte méprisable et ignoble qui vient uniquement d'une entité dépourvue de tout sens de l'humanité et de la morale. C’est une violation flagrante des conventions internationales qui garantissent la non-exposition du personnel médical au danger en temps de guerre. Nous appelons les organismes internationaux, dont le CICR et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), à faire pression contre l'armée d'occupation pour la libération de Mohammed Abou Salamiya et des membres du personnel médical arrêtés simplement pour ne pas avoir quitté l'hôpital afin d'accomplir leur devoir et leur mission humanitaire ».

Le Hamas a indiqué que le directeur de l'hôpital était en contact avec ces organisations internationales pour évacuer les patients et les blessés restants à l'hôpital al Shifa.

Jeudi 23 Novembre 2023, la société de radiodiffusion officielle israélienne a annoncé, citant une source israélienne, que le directeur de l'hôpital al Shifa de Gaza a été transféré pour enquête par une unité du renseignement militaire et du service général de sécurité.

Bien que les autorités n'aient pas clarifié les accusations contre le directeur de l'hôpital, dont le nom n'a pas été cité, Khaled Abou Samra, un autre médecin de l'hôpital al Shifa, a affirmé au correspondant d'Anadolu que Mohammed Abou Salamiya avait été arrêté avec un certain nombre de membres du personnel médical.

Khaled Abou Samra a dit que « soixante-cinq patients ont été évacués, Mercredi 22 Novembre 2023, de l'hôpital al Shifa par des ambulances vers des hôpitaux du sud de la bande de Gaza. Alors qu'ils se dirigeaient vers la rue Salah al-Din, les forces israéliennes ont arrêté Mohammed Abou Salamiya et un certain nombre de membres du personnel médical ».

Dans ce contexte, une autre source médicale du complexe a déclaré à Anadolu que « cent quatre-vingts patients et sept membres du personnel médical se trouvent toujours dans le complexe d’al Shifa, privés de nourriture et d'eau. Des patients et des blessés ne peuvent pas bouger en raison de fractures graves et ils doivent être transportés dans des ambulances privées. Environ dix-neuf blessés et patients risquent de perdre la vie en raison de la gravité de leur état de santé ».

Mardi 14 Novembre 2023, l'armée israélienne a pris d'assaut le complexe médical al Shifa, à l'ouest de la ville de Gaza, après l'avoir assiégé pendant plusieurs jours, au cours desquels des affrontements ont eu lieu avec des combattants palestiniens à proximité.

Après plusieurs jours, l'armée a demandé aux personnes se trouvant à l'hôpital de quitter les lieux à pied, mais un certain nombre de blessés et de patients n'ont pas pu sortir en raison de leur état, ce qui a poussé certains médecins et employés de l'hôpital à rester avec eux.

Depuis samedi 7 octobre 2023, l’armée israélienne mène une guerre dévastatrice à Gaza, faisant plus de quatorze mille morts palestiniens, dont plus de cinq mille huit cents enfants et trois mille neuf cents femmes, ainsi que plus de trente-trois mille blessés.

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22 novembre 2023 3 22 /11 /novembre /2023 18:18

 

 

https://fr.timesofisrael.com/la-majorite-des-politiciens-saluent-laccord-sur-la-liberation-des-otages/

 

La majorité des politiciens israéliens saluent l’accord pour la libération des otages

Bezalel Smotrich a expliqué les raisons pour lesquelles son parti a finalement voté en faveur de l'accord approuvé par le cabinet, auquel Isaac Herzog et Yair Lapid ont apporté leur soutien

Après l’approbation d’un accord par le cabinet qui prévoit la libération d’une cinquantaine d’otages détenus à Gaza en échange de la remise en liberté d’environ deux cent cinquante palestiniens condamnés pour des activités terroristes et incarcérés en Israël, Mercredi 22 Novembre 2023, l’accord a été salué avec prudence par la majorité des politiciens israéliens, un grand nombre soulignant qu’il était important que l’accord entraîne, à terme, la libération des deux cent otages qui resteront entre les mains des terroristes à Gaza.

Le président Isaac Herzog a publié une déclaration exprimant son soutien à l’accord sur les otages, tout en soulignant les appréhensions compréhensibles, douloureuses et difficiles, « c’est un devoir moral et éthique qui s’aligne avec la valeur juive et israélienne du rachat des captifs et j’espère que ce sera une première étape significative qui permettra à terme de ramener tous les otages auprès de leurs familles. L’état d’Israël, l’armée israélienne et les forces de sécurité continueront d’agir par tous les moyens pour atteindre cet objectif, tout en rétablissant la sécurité totale des citoyens israéliens ».

Selon les termes de l’accord qui a été approuvé par le cabinet, Israël a accepté de libérer cent cinquante prisonniers palestiniens actuellement incarcérés sur son sol en échange de la remise en liberté initiale de cinquante otages israéliens actuellement retenus en captivité à Gaza, en plus d’une pause de quatre jours dans les combats qui font rage à Gaza.

Israël a diffusé une liste de trois cent prisonniers palestiniens qui pourraient être potentiellement libérés, donnant le droit aux citoyens de faire appel contre la libération de certains d’entre eux devant la Haute Cour, dans un délai de vingt-quatre heures. La grande majorité de ces détenus sont âgés de seize à dix-huit ans et ils sont originaires de Cisjordanie et de Jérusalem-Est.

Le communiqué du gouvernement sur le vote n’a pas précisé ses détails. Toutefois, l’accord aurait été approuvé par trente-cinq voix pour et trois voix contre. Seuls les ministres du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit se seraient prononcés contre l’accord.

Hatzionout Ha Datit, l’autre formation d’extrême-droite, a fait savoir, Mercredi 22 Novembre 2023, que ses trois ministres ont finalement surmonté leur opposition initiale à l’accord sur les otages et qu’ils ont voté en sa faveur après avoir été convaincus que les efforts visant à déraciner le Hamas se poursuivraient après le cessez-le-feu de quatre jours, qui pourra être prolongé de vingt-quatre heures contre chaque libération supplémentaire de dix otages.

« Ce n’est pas un secret que, avant la discussion au sein du cabinet, nous pensions le contraire », a dit le leader du parti, le ministre des finances Bezalel Smotrich, dans une déclaration, notant que, au cours du débat, les membres de sa faction ont été convaincus que « le rapatriement des otages fera avancer les objectifs de la guerre et le gouvernement, le cabinet et l’ensemble de l’establishment de la défense, s’engagent sans réserve à poursuivre la guerre jusqu’à la destruction du Hamas ».

Bezalel Smotrich a mentionné des mécanismes clairs, dont la nature n’est pas précisée dans l’accord, qui empêcheront les manœuvres futures et notre reddition devant les manipulations de Yahya Sinwar, le leader du Hamas.

Le leader d’extrême-droite a remercié l’armée israélienne d’avoir exercé ce qu’il a considéré comme le niveau de pression nécessaire pour parvenir à un accord sur les otages, « nous n’avons pas l’intention d’arrêter, au contraire, l’échelon politique vous soutient, croit en vous et il est convaincu que vous allez terminer le travail, que vous allez détruire les nazis du Hamas à Gaza et que vous rendrez aux citoyens d’Israël à la fois la sécurité et leur dignité nationale ».

La ministre des missions nationales Orit Strock, élue sous l’étiquette d’Hatzionout Ha Datit, a écrit sur X qu’elle avait voté en faveur de l’accord, même si elle n’en avait pas l’intention au début de la réunion du cabinet, « cet accord portant sur la libération des otages est l’un des résultats obtenus dans cette guerre, c’est ma conclusion au vu de mon réexamen détaillé des choses, des questions qui ont reçu des réponses en profondeur et de l’étude de la liste des terroristes qui seront libérés. Les soldats, qui ont permis d’obtenir ce résultat par leurs combats sur le terrain, continueront la bataille qui a été engagée immédiatement après et avec toute leur puissance ».

De son côté, dans la matinée du Mercredi 22 Novembre n2023, le leader du parti Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, a qualifié l’accord qui a été approuvé de précédent dangereux qui, selon lui, répète les erreurs commises dans le passé, probablement une référence à l’accord pour la libération de Gilad Shalit de 2011, dans le cadre duquel plus de mille terroristes avaient été libérés en échange de la remise en liberté d’un soldat israélien. Il a ajouté que l’accord faisait le jeu du leader du Hamas, Yahya Sinwar.

Le politicien d’extrême-droite a affirmé que « si l’accord contient certains avantages, nous avons le devoir moral de ramener tout le monde et nous n’avons ni le droit ni la permission d’accepter l’idée de les séparer et de n’en ramener que quelques-uns ».

Il a reproché à l’accord de ne pas garantir la libération de toutes les femmes et de tous les enfants détenus à Gaza, le qualifiant d’immoral, illogique et très loin d’être suffisant, et affirmant qu’il aurait pu et qu’il aurait dû être différent, « le Hamas voulait cette trêve plus que tout. Il voulait également se débarrasser des femmes et des enfants lors de la première phase, car ils étaient à l’origine de la pression internationale. Il voulait obtenir en échange du carburant, la libération de terroristes, l’arrêt des activités de l’armée israélienne et même une interdiction des vols de surveillance. Les terroristes ont obtenu tout cela ».

Il a insisté sur l’intensification des actions militaires israéliennes contre le Hamas, dans le but de faire pression contre le groupe terroriste pour l’amener à accepter un accord global sur les otages. Il a déclaré que les ministres de son parti avaient voté contre l’accord, non sans y avoir réfléchi, affirmant que toutes les options étaient mauvaises à l’heure actuelle.

Pour sa part, le leader de l’opposition, Yair Lapid, a déclaré que son parti Yesh Atid soutenait l’accord approuvé par le cabinet, dont il avait été informé en détail, Mardi 21 Novembre 2023, par le secrétaire militaire du gouvernement.

Reconnaissant que près de deux cent otages resteront à Gaza selon les termes de l’accord, Yair Lapid a écrit sur X que « l’état d’Israël a l’obligation suprême de continuer à travailler pour ramener tous les otages chez eux, jusqu’au dernier ».

Le député Meir Cohen de Yesh Atid a écrit sur X que « c’est important de renforcer le gouvernement et de se réjouir de l’accord qui a été approuvé sur la remise en liberté des otages. Nous prions tous de bientôt voir tous les otages revenir chez eux ».

Merav Ben-Ari, législatrice du même parti, a dit que « les ministres d’Otzma Yehudit sont des faibles, des lâches et un groupe majoritairement constitué d’opportunistes pathétiques pour leur opposition à l’accord », les appelant à démissionner après avoir voté contre l’une des décisions les plus dramatiques et les plus compliquées du gouvernement.

Si tous les ministres du parti du Likoud au pouvoir ont voté en faveur de l’accord, Tally Gotliv, députée provocatrice de la formation du premier ministre Benjamin Netanyahu, a pour sa part dénoncé une honte nationale. « Pas un seul ministre de ce gouvernement n’a demandé la preuve que tous les otages sont encore en vie avant de voter pour comme des marionnettes. Cet accord, qui ne permettra pas à tous les otages de rentrer chez eux, est une humiliation », a-t-elle dit, laissant entendre qu’il ne ferait que renforcer le Hamas.

Pendant toute la réunion du cabinet, qui a commencée dans la soirée du Mardi 21 Novembre 2023 et qui s’est terminée dans la matinée du Mercredi 22 Novembre 2023, toutes les agences de sécurité, l’armée, le Shin Bet et le Mossad, ont exprimé leur soutien à l’accord. Les médias israéliens disent que c’est cet appui apporté par l’establishment qui a finalement convaincu plusieurs ministres qui étaient hésitants jusque-là à se prononcer en faveur de l’accord, cela a été notamment le cas du ministre Gideon Saar, du parti Ha Mahane Ha Mamlahti.

Un responsable du gouvernement, qui s’est exprimé, Mardi 21 Novembre 2023, devant les journalistes, a expliqué que Benjamin Netanyahu avait insisté pour que certains éléments soient intégrés dans l’accord, notamment la potentielle remise en liberté d’un plus grand nombre d’otages après la pause initiale de quatre jours dans les combats, l’engagement pris par le Hamas d’identifier et de localiser les otages détenus par les autres factions terroristes de Gaza et le refus d’Israël de libérer les palestiniens coupables de meurtres.

L’état juif pense que le Hamas pourrait parvenir à localiser une trentaine de femmes et d’enfants supplémentaires, au-delà des cinquante otages initiaux, et que la trêve pourrait être prolongée de vingt-quatre heures pour chaque groupe de dix otages localisés et libérés, a noté l’officiel gouvernemental. Le Hamas a affirmé, pour sa part, qu’il était dans l’incapacité de retrouver environ dix enfants qui ont été kidnappés en Israël pendant l’assaut du Samedi 7 Octobre 2023.

L’accord permettra la libération de trente enfants et de vingt femmes qui se trouvent actuellement entre les mains du Hamas à Gaza. Huit femmes sont les mères de certains de ces enfants, selon les médias israéliens.

Le Hamas a annoncé que deux cent dix des deux cent quarante otages enlevés étaient placées sous sa garde. Le Jihad Islamique palestinien aurait, de son côté, la majorité des autres otages. Le Hamas a indiqué, durant les négociations portant sur l’accord, qu’il ne remettrait pas en liberté de soldats.

Selon l’accord, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) pourra accéder aux captifs qui resteront à Gaza, leur fournissant notamment des médicaments, selon le bureau de Benjamin Netanyahu.

Benjamin Netanyahu a déclaré, avant le vote du cabinet, que la guerre contre le Hamas continuerait jusqu’à ce que tous les objectifs d’Israël soient atteints, en particulier le renversement du groupe terroriste à la tête de Gaza, la libération de tous les otages et l’assurance que l’enclave ne représentera plus une menace pour la sécurité de l’état juif, « nous sommes en guerre et la guerre continuera jusqu’à ce que nous ayons atteint nos objectifs. Le retour des otages est une priorité sacrée à laquelle je suis pleinement attaché. C’est une décision difficile que nous devons prendre, mais c’est la bonne décision. Nous ne connaîtrons aucun répit avant que tous les otages aient été libérés. La guerre a différentes phases et le retour des otages, lui aussi, aura différentes phases ».

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22 novembre 2023 3 22 /11 /novembre /2023 17:38

 

 

https://fr.timesofisrael.com/dans-les-coulisses-des-negociations-intenses-sur-laccord-de-liberation-des-otages/

 

Dans les coulisses des négociations intenses sur l’accord de libération des otages

Une cellule multilatérale établie par le Qatar, peu après le 7 octobre 2023, a été efficace grâce à l'implication personnelle de Joseph Biden, avec des pourparlers qui ont pris la forme de montagnes russes

Le 13 octobre 2023, le président américain Joseph Biden s’est entretenu par visioconférence avec les familles de certains otages retenus en captivité par les terroristes dans la bande de Gaza, avant même que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’entre en contact avec elles.

Cette discussion par Zoom aura aidé à établir le cadre des efforts intensifs de Washington pour garantir la remise en liberté des otages, des efforts qui ont atteint leur apogée Mercredi 22 Novembre 2023 avant l’aube, lorsqu’Israël et le Hamas ont annoncé qu’ils avaient accepté les dispositions d’un accord négocié par le Qatar. Cet accord prévoit de libérer cinquante femmes et enfants israéliens des prisons des factions terroristes de Gaza en échange d’un cessez-le-feu de quatre jours.

« Cela a été l’une des choses les plus poignantes à laquelle j’ai assisté dans le cadre de mon travail à cette fonction », a commenté un haut-responsable de l’administration de Joseph Biden qui s’est exprimé, Mardi 21 Novembre 2023, devant les journalistes, évoquant l’appel entre le président américain et les familles du mois d’octobre 2023, « Joseph Biden a donné le temps à chaque membre de chaque famille de laisser libre cours à ses émotions et de raconter des histoires au sujet de leurs proches qui avaient été kidnappés par les terroristes du Hamas, six jours plus tôt ».

Le 13 octobre 2023, les négociations sur la libération des captifs n’en étaient qu’à leurs balbutiements. Le Qatar s’était tourné vers les États-Unis et vers Israël peu après l’attaque meurtrière commise par le Hamas sur le sol israélien, un assaut qui a fait mille deux cent morts dans les communautés du sud de l’état juif. Il avait proposé son aide dans la mission délicate d’obtenir la remise en liberté des deux cent quarante personnes environ qui, Samedi 7 Octobre 2023, avaient été enlevées et emmenées à Gaza.

Doha avait soumis l’idée d’une cellule multilatérale qui réunirait des représentants qataris, américains et israéliens. L’objectif était de négocier dans le plus grand secret les termes d’un accord, a expliqué le responsable de l’administration. Dans cette cellule multilatérale, il y avait le directeur de la Central Intelligence Agency (CIA), William Burns, il y avait le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, il y avait le conseiller de la Maison-Blanche pour la politique au Moyen-Orient, Brett Mac Gurk, et il y avait un aide de Joseph Biden, Josh Geltzer. Ils ont tenu un rôle déterminant dans la finalisation de l’accord du côté américain.

C’est le numéro un du Mossad, David Barnea, qui a chapeauté les pourparlers pour Israël avec l’aide du ministre des affaires stratégiques Ron Dermer et du conseiller à la sécurité nationale Tzachi Hanegbi.

Du côté du Qatar, c’est le premier ministre Mohammed Bin Abd al Rahman al-Thani qui a principalement été en charge des contacts. L’Égypte a, elle aussi, tenu un rôle crucial en remédiant aux lacunes, par l’intermédiaire du directeur de ses services de renseignements, Abbas Kamel, selon l’officiel américain.

En plus d’une équipe de conseillers qui ont travaillé sur le dossier vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, Joseph Biden s’est personnellement impliqué lorsque des difficultés particulières ont pu faire leur apparition et il a pris soin de rencontrer les familles des otages pendant son voyage à Tel Aviv, le 18 octobre 2023.

Le 18 octobre 2023, les ministres israéliens exerçaient de fortes pressions en faveur d’un siège total de la bande de Gaza. Joseph Biden, pour sa part, a œuvré à convaincre Benjamin Netanyahu de la nécessité de commencer à laisser entrer des aides humanitaires à Gaza depuis l’Égypte, trois jours plus tard, le 21 octobre 2023.

Le 20 octobre 2023, le Hamas a accepté de libérer deux otages, deux ressortissantes américano-israéliennes, Judith et Natalie Raanan, dans le cadre d’un essai pilote qui aura mis à l’épreuve les capacités du Qatar à obtenir des résultats concrets.

« Pendant leur libération, la cellule multilatérale a été en mesure de suivre la mère et sa fille alors qu’elles traversaient Gaza pour se rendre à la frontière », a dit l’officiel de l’administration de Joseph Biden.

Le président américain a téléphoné au père de Natalie Raanan une fois que cette dernière s’est trouvée sur le sol israélien, en sécurité, et il s’est entretenu ensuite avec elle et avec Judith Raanan.

« Cette libération réussie nous a donné une certaine assurance des capacités réelles du Qatar à obtenir des résultats concrets par le biais de la cellule que nous avions établie », a expliqué le responsable de l’administration.

« Le 21 octobre 2023, le Hamas a informé la cellule qu’il était prêt à libérer un plus grand nombre de femmes et d’enfants, si l’état juif acceptait de suspendre son incursion terrestre imminente », a déclaré un autre responsable américain.

Le 22 octobre 2023, deux autres femmes qui étaient retenues en otages ont été libérées, Nurit Cooper, âgée de soixante-dix-neuf ans, et Yocheved Lifshitz, âgée de quatre-vingt-cinq ans.

« Quand Washington a demandé aux israéliens, à Jérusalem, s’ils seraient prêts à repousser l’offensive terrestre de l’armée israélienne à Gaza, ces derniers ont répondu par la négative, faisant remarquer que le Hamas n’avait pas encore donné de preuve de vie de la majorité des captifs et que le groupe terroriste tentait simplement de gagner du temps », a dit l’officiel de l’administration de Joseph Biden.

La cellule a renforcé ses efforts de négociation en conséquence. David Barnea s’est entretenu au téléphone à de multiples reprises avec William Burns et Joseph Biden a parlé quatre fois à Benjamin Netanyahu entre le 20 octobre et le 25 octobre 2023.

Ce n’est que lorsque les États-Unis ont réclamé des pauses humanitaires dans le conflit que Joseph Biden a réalisé que l’état juif ne consentirait à un arrêt temporaire des combats que s’il avait lieu dans le cadre d’un accord important pour la libération des otages. « Les États-Unis se sont alors adaptés, après avoir constaté que les cinq membres et observateurs du cabinet de guerre israélien se montraient unis et unanimes sur cette question », a dit l’officiel de l’administration de Joseph Biden.

« Le 25 octobre 2023, Brett Mac Gurk a échangé au téléphone avec le premier ministre qatari et les deux hommes, pour la toute première fois, ont évoqué l’idée de la libération de femmes et d’enfants en différentes phases en échange de la libération de prisonniers palestiniens. Brett Mac Gurk a ensuite informé Joseph Biden de la teneur de sa discussion et le président américain a demandé à pouvoir s’entretenir directement avec le ministre qatari des affaires étrangères pour travailler sur un tel accord. Les israéliens ont, à juste titre, insisté sur le fait que les femmes et les enfants devaient être libérés dans cette première phase et nous avons souscrit à ce point de vue », a dit l’officiel, qui a noté que les États-Unis avaient réclamé, par l’intermédiaire du Qatar, que le Hamas donne des preuves que les femmes et les enfants qui se trouvaient entre ses mains étaient encore en vie, ainsi que des informations permettant de clairement les identifier.

« Le Hamas a fait savoir au Qatar qu’il pouvait garantir la libération des cinquante otages, tout en refusant, dans un premier temps, de donner les informations désirées. Le groupe terroriste a ensuite consenti à transmettre des informations sur dix captifs, ce que les États-Unis ont considéré comme insuffisant », a dit le responsable de l’administration américaine.

Le 27 octobre 2023, Israël a lancé son incursion terrestre, ce qui, selon les responsables qataris, a significativement compliqué les négociations.

Après presque deux semaines de progrès très relatifs, William Burns a rencontré le premier ministre qatari et David Barnea à Doha pour évoquer l’esquisse d’un accord, encore largement vidé de toute substance dans la mesure où le Hamas n’avait pas encore transmis les identités des otages en sa possession.

« Insatisfait de l’avancée timide des pourparlers, Joseph Biden a appelé l’émir du Qatar, Mohammed ben Abd al Rahman al-Thani, pour la toute première fois depuis le début de la guerre et il a établi très clairement que l’état des choses était très insuffisant », a dit le responsable, « pendant leur entretien très intense, Joseph Biden a déclaré à l’émir que les deux parties ne pourraient pas aller de l’avant sans informations permettant d’identifier les otages et le leader qatari, en retour, a assuré avec beaucoup de clarté qu’il allait faire tout son possible pour obtenir ces renseignements ».

Peu après l’appel, le Hamas a fourni les identités de cinquante femmes et enfants qui, a-t-il affirmé, pourraient retrouver la liberté dans le cadre de la première phase d’un accord.

« Au cours d’un appel téléphonique du 14 novembre 2023 entre Joseph Biden et Benjamin Netanyahu, l’un des treize échanges téléphoniques entre les deux hommes depuis le début de la guerre, il a été entendu que nous pouvions poursuivre l’accord », a dit le responsable de l’administration américaine, qui a ajouté que Benjamin Netanyahu l’avait soutenu avant même que le cabinet de guerre ne vote en sa faveur, le 15 novembre 2023.

Brett Mac Gurk a rencontré Benjamin Netanyahu en Israël le 16 novembre 2023 et le premier ministre israélien a demandé à Joseph Biden d’exercer de nouvelles pressions contre l’émir du Qatar pour aider à finaliser les dernières dispositions de l’accord.

« Mais au moment même où les négociations semblaient entrer dans leur dernière ligne droite, les communications se sont éteintes et le Hamas a coupé tout contact avec les médiateurs qataris et égyptiens », a dit l’officiel.

Le groupe terroriste ne s’est à nouveau manifesté que pour menacer d’abandonner les pourparlers avec l’entrée des soldats israéliens dans l’hôpital al Shifa, de Gaza City, Israël affirmant que le Hamas y avait installé un centre de commandement majeur.

« Il n’y a très certainement aucune bonne foi s’agissant du Hamas dans le cadre de négociations, le Hamas, ce groupe terroriste qui détient en otage des nouveau-nés et des bébés », a dit le responsable.

L’état juif a continué ses opérations à l’hôpital al Shifa et dans ses alentours, affirmant que le Hamas ne consentirait à libérer des otages que si les pressions exercées à son encontre étaient suffisamment fortes.

« Le 17 novembre 2023, les discussions ont repris et Joseph Biden a, une fois encore, appelé l’émir qatari, l’exhortant à sceller l’accord. Le 18 novembre 2023, Brett Mac Gurk a rencontré le premier ministre du Qatar, à Doha, pour réexaminer certains éléments figurant dans l’accord. L’émirat avait reçu les derniers commentaires du Hamas sur ce dernier et William Burns avait été sollicité pour discuter du document de six pages, notamment des détails concernant sa mise en œuvre pour les deux parties afin que rien ne soit laissé au hasard », a dit l’officiel américain, ajoutant que les otages quitteront Gaza par différents endroits.

Brett Mac Gurk a participé, le 19 novembre 2023, à une autre réunion organisée au Caire où il a rencontré Abbas Kamel, le chef des renseignements égyptiens, qui s’était chargé de combler quelques lacunes restantes. L’accord a ensuite été transmis à Israël pour approbation.

S’exprimant alors que le cabinet israélien examinait encore la proposition, le responsable américain a estimé que les choses pouvaient encore mal tourner. Il a toutefois ajouté que l’administration américaine optait encore pour un optimisme prudent, « certaines questions importantes ont obtenu des réponses du côté du Hamas au cours des dernières quarante-huit heures, ce qui a donné aux israéliens la confiance nécessaire pour avancer ».

Suite au vote du cabinet, Mercredi 22 Novembre 2023, le public israélien aura vingt-quatre heures pour déposer d’éventuelles requêtes contre ces libérations d’otages, même si aucune volte-face ne devrait se produire et que l’accord devrait entrer en vigueur Jeudi 23 Novembre 2023.

L’accord prévoit la remise en liberté progressive de cinquante femmes et enfants qui ont été kidnappés en échange d’un cessez-le-feu de quatre jours et il prévoit d’offrir de nouvelles journées de répit si le Hamas consent à libérer un plus grand nombre de captifs. « Il y a l’espoir réel d’assister à d’autres libérations et un objectif clair qui est de ramener tous les otages chez eux, près de leur famille », a dit l’officiel américain.

En plus de la pause totale dans les opérations militaires pendant quatre jours, le responsable américain a dit espérer également qu’il y aurait une trêve similaire dans les hostilités qui agitent la frontière nord d’Israël, où les échanges de tirs entre l’armée israélienne et le groupe terroriste du Hezbollah se répètent.

« Nous espérons que la pause entraînera, de la même manière, une réelle augmentation de l’assistance humanitaire à Gaza. Nos équipes œuvrent à se préparer au mieux pour ce moment », a dit le responsable, qui a fait remarquer que les groupes humanitaires pourront travailler plus librement pendant la période qui suivra.

Deux cent camions d’aide humanitaire pourront ainsi entrer à Gaza chaque jour, avec d’importantes quantités de carburant. Le responsable de l’administration de Joseph Biden a toutefois fait savoir qu’il avait la certitude que « le Hamas ne sera pas en mesure de se réapprovisionner à l’extérieur pendant cette phase, en raison du mécanisme rigide d’inspection concernant tout ce qui est amené à pénétrer à Gaza ».

Israël a aussi accepté de libérer cent cinquante femmes et mineurs palestiniens actuellement incarcérés sur son sol dans une liste de trois cent condamnés pour des faits de terrorisme. Aucun n’a néanmoins été reconnu coupable de meurtre.

Parmi les otages qui doivent retrouver la liberté, il y a trois ressortissants des États-Unis et notamment Avigail Mor Idan, âgé de trois ans, dont les parents ont été assassinés devant ses yeux pendant le massacre du Hamas, et deux otages qui ont la double nationalité israélienne et américaine. Elles font partie des dix citoyens américains encore portés-disparus.

Alors que la phase initiale de l’accord ne prévoit que la libération de cinquante femmes et enfants retenus en captivité dans la bande de Gaza, l’état juif estime qu’il en restera une trentaine à Gaza, sans compter les soldats. Le groupe terroriste a annoncé qu’il ne remettrait pas de militaires en liberté à ce stade.

Le Hamas pourra identifier et regrouper d’autres femmes et enfants, a noté l’officiel américain qui a indiqué que le groupe terroriste au pouvoir à Gaza pouvait s’emparer des otages qui se trouvent actuellement entre les mains du Jihad Islamique palestinien ou d’autres familles criminelles qui ont, eux aussi, kidnappé des israéliens, Samedi 7 Octobre 2023, « que les otages soient détenus par le Jihad Islamique ou par le Hamas, c’est au Hamas qu’il revient de les libérer tous. Nous nous attendons à ce qu’il y ait plus de cinquante otages qui soient libérés, au final, mais je ne souhaite pas avancer de chiffre ».

Le responsable a reconnu que les hommes, les soldats et les ressortissants étrangers, ne seront pas libérés au cours des quatre premiers jours de cessez-le-feu, mais il a indiqué que l’accord avait été élaboré de manière à permettre leur libération ultérieure.

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21 novembre 2023 2 21 /11 /novembre /2023 18:24

 

 

https://aplutsoc.org/2023/11/21/lettre-de-la-communaute-medicale-au-president-de-la-federation-de-russie-vladimir-vladimirovitch-poutine/

 

Lettre de la communauté médicale au président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine.

Mardi 21 Novembre 2023

Selon la constitution de la Fédération de Russie, le président est le garant des droits et des libertés des citoyens russes. L’artiste Sasha Skochilenko a été condamnée à sept ans de prison pour son opposition à la guerre et pour son action pacifiste, qui ne violait pas la loi.

Outre l’indignation suscitée par l’injustice évidente de cette condamnation, la communauté médicale s’inquiète vivement de sa santé. Elle a été diagnostiquée avec un certain nombre de maladies chroniques graves qui nécessitent une surveillance médicale appropriée et un régime alimentaire spécial. Le séjour dans la colonie peut entraîner une détérioration significative de son état de santé.

Dans le contexte des avis faisant état de libération anticipée de personnes ayant commis des crimes graves, comme des viols et des meurtres, l’emprisonnement actuel d’une personne dont l’acte n’a pas de corps du délit ni de victimes semble particulièrement injuste. Nous vous demandons, en tant que garant de la constitution, la libération immédiate de Sasha Skochilenko.

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21 novembre 2023 2 21 /11 /novembre /2023 18:15

 

 

https://www.protect-journalists.com/

 

Lettre ouverte signée par plus de mille trois cent journalistes américains

Jeudi 9 Novembre 2023

Nous condamnons les assassinats des journalistes perpétrés par Israël à Gaza et nous appelons les médias occidentaux à respecter l’éthique journalistique dans leur couverture des atrocités commises par Israël contre les palestiniens.

La terrible campagne de bombardements et l’interdiction des médias à Gaza constituent une menace inédite pour la collecte des informations. Le temps presse.

Onze mille palestiniens ont trouvé la mort au cours des quatre premières semaines du siège mené par Israël. Parmi eux, il y a au moins trente-cinq journalistes, selon les chiffres du Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ). Le groupe qualifie la guerre en cours de conflit le plus meurtrier pour les journalistes depuis qu’ils ont débuté le recensement des morts de journalistes en 1992. De nombreux journalistes ont aussi été blessés, arrêtés, ont disparu ou ont perdu les membres de leur famille.

En tant que journalistes, rédacteurs, photographes, producteurs ou autres travailleurs de la presse partout dans le monde, nous sommes horrifiés par les assassinats de nos collègues et de leurs familles par les forces et le gouvernement israélien.

Nous écrivons pour appeler avec force à mettre un terme aux violences contre les journalistes à Gaza et pour demander aux chefs des salles de rédaction de se montrer clairvoyants dans leur couverture des atrocités qu’Israël commet en permanence contre les palestiniens.

Les journalistes à Gaza doivent travailler malgré les constantes coupures de courant, les pénuries alimentaires et d’eau et l’effondrement du système sanitaire. Des journalistes sont tués dans l’exercice de leurs fonctions alors qu’ils sont clairement identifiés comme travaillant pour la presse, d’autres sont morts la nuit dans leurs maisons. Une enquête de Reporters Sans Frontières (RSF) a aussi mis en évidence le ciblage délibéré de journalistes lors de deux frappes d’Israël au Sud Liban qui ont tué Issam Abdallah, vidéographe de Reuters, et blessé six autres journalistes.

Des membres des familles de journalistes ont aussi été tués. Wael Dahdouh, chef du bureau de Gaza d’al Jazeera, une voix reconnue dans tout le monde arabe, a appris à la radio, le 25 octobre 2023, la mort de sa femme, de ses enfants et d’autres membres de sa famille, tués par une frappe israélienne. Le 5 novembre 2023, Mohammad Abu Hassir, journaliste de l’agence Wafa News, a été tué avec quarante-deux membres de sa famille par une frappe israélienne contre sa maison.

Israël interdit l’entrée de la presse étrangère, restreint de façon draconienne les télécommunications et bombarde les bureaux de la presse. Plus de cinquante bureaux principaux des médias à Gaza ont été touchés au cours du mois d’octobre 2023. Les forces israéliennes ont informé officiellement les salles de rédaction qu’elles ne pouvaient pas garantir la sécurité de leurs employés contre les frappes aériennes. Cette déclaration, conforme à la ligne suivie par Israël depuis des décades qui cible, souvent de manière mortelle, les journalistes, confirme leur volonté d’interdire toute parole indépendante.

Le Syndicat des Journalistes Palestiniens a appelé les journalistes occidentaux à condamner publiquement les attaques contre les journalistes. « Nous appelons nos confrères journalistes du monde entier à agir pour stopper l’effroyable bombardement de notre peuple à Gaza », écrit le groupe dans un communiqué du 31 octobre 2023.

Cette lettre est notre réponse à leur appel. Nous sommes solidaires de nos collègues de Gaza et nous acclamons leurs efforts héroïques pour continuer à informer au milieu du carnage et de la destruction. Sans eux, beaucoup des atrocités observées sur le terrain resteraient invisibles.

Nous rejoignons de nombreuses associations de journalistes, dont RSF, l’Association des Journalistes des Pays Arabes et du Moyen Orient et la Fédération Internationale des Journalistes, pour demander un engagement ferme d’Israël pour arrêter la violence contre les journalistes et les autres civils. Les rédactions occidentales tirent d’immenses bénéfices du travail des journalistes de Gaza et elles doivent appeler immédiatement à leur protection.

Nous demandons également des comptes aux rédactions occidentales pour l’utilisation d’éléments de langage qui permettent de justifier le nettoyage ethnique des palestiniens. Le double standard, les inexactitudes et les fabrications qui abondent dans les publications américaines sont bien documentées. En 2021, plus de cinq cent journalistes ont signé une lettre ouverte exposant leurs préoccupations quant à la façon dont les médias américains taisent l’oppression des palestiniens par Israël. Leur appel à une information débarrassée de ce biais n’a pas été entendu. Au contraire, les rédactions ont continué à ignorer le point de vue des palestiniens, des arabes et des musulmans, et elles ont utilisé un langage inflammatoire destiné à renforcer les clichés racistes et islamophobes. Elles ont relayé l’intoxication des leaders israéliens et elles se sont refusées à enquêter sur les meurtres indiscriminés de civils à Gaza, commis avec le soutien du gouvernement des Etats-Unis.

Depuis l’attaque du Hamas du Samedi 7 Octobre 2023, au cours de laquelle plus de mille deux cent israéliens, dont quatre journalistes, sont morts et deux cent quarante autres israéliens ont été pris en otage, ces problèmes se sont amplifiés. Les rédactions ont en général présenté le conflit en cours comme ayant été provoqué par l’attaque, en omettant de présenter les références historiques nécessaires à la compréhension de l’événement, le fait que Gaza est de facto une prison de réfugiés de la Palestine historique, que l’occupation par Israël est illégale du point de vue de la loi internationale et que les palestiniens sont régulièrement bombardés et massacrés par le gouvernement israélien.

Les experts de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ont alerté qu’ils étaient convaincus que le peuple palestinien était face à un risque de génocide significatif, pourtant les médias occidentaux restent très hésitants à citer les experts en génocide et à décrire précisément le risque existentiel qui prévaut à Gaza.

Notre devoir est de demander des comptes aux pouvoirs. Sinon, nous courrons le risque de devenir des auxiliaires du génocide.

Nous renouvelons notre appel aux journalistes pour qu’ils exposent toute la vérité sans peur et sans complaisance, pour qu’ils utilisent les mots précis définis par les organisations internationales de droits humains, les mots d’apartheid, de nettoyage ethnique et de génocide, et pour qu’ils reconnaissent que l’utilisation d’euphémismes pour cacher les preuves des crimes de guerre ou l’oppression des palestiniens par Israël constitue une faute autant professionnelle que morale.

L’urgence du moment est absolue. Nous devons impérativement changer nos manières de faire.

Cette lettre a été écrite par un groupe de journalistes basés aux Etats-Unis et travaillant pour des rédactions locales et nationales. Certains membres du groupe ont aussi participé à une lettre ouverte écrite en 2021 qui exposait les nombreuses inquiétudes quant à la couverture par les médias américains de la situation en Palestine.

Toutes les signatures ont été vérifiées. A la date de sa parution, le 9 novembre 2023, la lettre avait été signée par environ six cent journalistes en activité ou retraités. Depuis, plus de sept cent signatures se sont ajoutées, portant le total aux environs de mille trois cent signatures, à la date du 13 novembre 2023.

Le 10 novembre 2023, à la demande de son employeur, l’agence Associated Press, un journaliste a demandé à ce que sa signature soit retirée, ce qui a été fait.

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21 novembre 2023 2 21 /11 /novembre /2023 17:55

 

 

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/151123/defendre-les-libertes-dexpression-sur-la-palestine-un-enjeu-academique

 

La défense de la liberté d'expression pour la Palestine est un enjeu académique

Face aux intimidations, aux diffamations et aux restrictions de la parole scientifique, dans les universités depuis les événements dramatiques du Samedi 7 Octobre 2023, plus de mille trois cent chercheurs et universitaires dénoncent un climat de menace qui engendre peur et autocensure au détriment de la libre expression. Ils souhaitent réaffirmer leur droit de pouvoir soutenir des causes et de pouvoir exprimer des solidarités à titre individuel, comme tous les citoyens.

Lundi 9 Octobre 2023, la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR) adressait une lettre aux présidents des universités et aux directeurs des établissements d'enseignement supérieur et de recherche dans laquelle elle rappelait que la France a exprimé sa pleine solidarité envers Israël et les israéliens.

Elle invitait les destinataires de sa lettre à faire respecter la loi et les principes républicains, en apportant à tout manquement les sanctions disciplinaires et les suites judiciaires appropriées, y compris en les signalant au procureur de la république, en application de l'article quarante du code de procédure pénale. Elle mentionnait également la possibilité d'étudier des procédures de dissolution de toute structure s'engageant dans des agissements répréhensibles.

Jeudi 12 Octobre 2023, le Président Directeur Général (PDG) du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) envoyait un message à tous les agents du CNRS pour leur rappeler que, « dans le contexte de l'actualité dramatique du Proche-Orient, votre liberté d'expression est encadrée par les règles de droit applicables à tous, en particulier celles concernant l'injure, la diffamation, l’atteinte aux lois mémorielles, l'apologie du terrorisme, l'incitation à la haine ou à la violence ou tout autre manquement prévu par la loi, qui peuvent faire l'objet de poursuites pénales et disciplinaires ».

Si nous ne pouvons qu’adhérer aux principes éthiques à l’origine de ces dispositifs légaux, force est de constater que ces rappels à la loi s’inscrivent dans un moment particulier où se multiplient les injonctions à soutenir de manière inconditionnelle la politique de l’état israélien et à couper court à toute forme de discussion ou d’analyse contradictoire.

Ainsi, des chercheurs et des enseignants chercheurs subissent en ce moment des procédures disciplinaires relatives à leurs expressions plurielles, privées ou professionnelles, qui dérogent à la ligne du gouvernement français et qui sont taxées d'apologie du terrorisme.

Cela a installé un climat de délation, de censure et d'autocensure, comme par exemple l’annulation ou le report d’événements scientifiques, rapporté par plusieurs collègues, dont des enseignants précaires. Certains ont fait l'objet de poursuites internes encouragées par l’institution, d'autres ont été exclus des comités scientifiques de revues dans lesquels ils siégeaient, d'autres ont été menacés et poussés à démissionner d'organismes de coordination scientifique et d'autres enfin ont été convoqués pour des conseils de discipline en vue d'éventuelles sanctions suite à leurs prises de position ou travaux de divulgation scientifique. La tribune ci-dessous est publiée à leur initiative.

Chercheurs, juristes, anthropologues, sociologues, historiens, géographes, économistes, politistes, spécialistes des sociétés du Moyen-Orient et du monde arabe, ainsi que nos collègues solidaires de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR), nous souhaitons interpeller nos tutelles et nos collègues face aux faits graves de censure et de répression auxquels nous assistons dans l'espace public français depuis les événements dramatiques du Samedi 7 Octobre 2023. Dans nos universités, nous subissons des intimidations, qui se manifestent par l’annulation d'événements scientifiques, et des entraves à l’expression d’une pensée académique libre.

Nous recensons de plus en plus de messages envoyés par les directions des universités, des laboratoires de recherche et du CNRS, et par la MESR elle-même, invitant les chercheurs et les enseignants chercheurs à signaler l’expression des idées jugées non conformes. Des accusations graves d’antisémitisme ou d’apologie du terrorisme ont déjà été proférées contre certains collègues spécialistes de la région.

Le conflit israélo-palestinien est un des révélateurs de la police de la pensée qui s’est installée dans le monde académique français depuis plusieurs années, dans la continuité de l’invention de l’islamo-gauchisme pour disqualifier certains discours scientifiques.

Cela a pu engendrer des phénomènes d’autocensure chez les chercheurs, entravant notre réflexion intellectuelle et remettant en cause notre déontologie professionnelle, dans une conjoncture où celle-ci s’avère d’autant plus cruciale. Cette autocensure ne concerne d’ailleurs pas tout le monde, puisque des collègues qui ne sont pas des spécialistes ont, quant à eux, pu librement multiplier tribunes, articles et communiqués sans réelle contradiction.       

La recherche libre, qui est une garantie du bon fonctionnement démocratique d’une société, a pour objectif d’informer et d’éclairer des réalités au moyen d’outils d’analyse historique, géographique, anthropologique, sociologique, économique, juridique et politique. Ces outils nous permettent de produire des connaissances et des regards critiques et pluriels sur le monde.

Les dynamiques inquiétantes que nous observons au sein de la sphère académique reflètent un phénomène structurel plus large de répression des paroles et des pensées non hégémoniques. Les censeurs ont un biais idéologique qu’ils imposent sans précaution, en refusant l’échange intellectuel, qui est au cœur de nos pratiques.   

Notre communauté scientifique, constituée en large partie de précaires, doit dénoncer ce climat de menace qui engendre peur et autocensure au détriment de la libre expression de nos paroles, de nos analyses et de nos positions politiques. Notre éthique de chercheurs repose sur le droit à exposer nos travaux et nos analyses sans détournement, interruption et procès d’intention.

Nous souhaitons également réaffirmer notre droit de pouvoir soutenir des causes et exprimer nos solidarités à titre individuel, comme tous les citoyens. Pour cela nous demandons à nos tutelles de veiller à ce que cessent les intimidations, les diffamations et les restrictions de la parole scientifique et que nos collègues puissent être protégés dans leur mission de diffusion des savoirs scientifiques.

Premiers signataires

Jean-Paul Chagnollaud, Didier Fassin, Nacira Guénif, Olivier Le Cour Grandmaison, Agnès Levallois, Françoise Vergès, Thomas Vescovi, Nicolas Dot Pouillard, Fabrice Riceputi, Thomas Sommer Houdeville, Julien Talpin, Silvia Serrano, Philippe Corcuff, Véronique Bontemps, Vincent Geisser, Ziad Majed, Samuel Hayat, Franck Fregosi, Christiane Vollaire, Claude Calame, Marwan Mohammed, Alexis Cukier, Ugo Palheta, Franck Gaudichaud, Sonia Dayan Herzbrun, Razmig Keucheyan, François Burgat, Cédric Durand, Roland Lombard, Marie Noëlle Lombard, Jacques Sapir, Pascal Maillard, Ivar Ekeland, Mathilde Larrère, Christian Topalov, Isabelle Krzywkowski,

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